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Le Sage de Weimar, Abaris

Données générales

PériodeLieu
GénéralXVIII XIXAllemagne
Naissance28 août 1749, 12h30 Ville libre de Francfort, Saint-Empire romain germanique (ajd. Francfort-sur-le-Main, Allemagne)
Décès22 mars 1832 (82 ans)Weimar, Confédération germanique (ajd. Weimar)
Cause
Inhumation
Chapelle grand ducale (Weimar, Allemagne)

DomaineCourantOrdre
Poésie
Littérature
Théâtre
Philosophie naturelle
Politique
Classicisme de Weimar
Sturm und Drang
Amalia zu den drei Rosen 🎓
Stricte observance templière 🎓
Illuminés de Bavière 🎓

RelationsNom
Entourage
AmiFriedrich von Schiller
RencontreAlessandro de Cagliostro
Arthur Schopenhauer
Napoléon Ier
Zacharias Werner
Influence
ParAnton Joseph Kirchweger
Emanuel Swedenborg
Georg von Welling
Hafez
Johann von Herder
SurPoésie occidentale
Frères Grimm
Gérard de Nerval
Ludwig van Beethoven
Rudolf Steiner

Repères biographiques

I. Histoire

► Goethe fut éduqué de manière sévère, à la mode humaniste et dans une ambiance bourgeoise par un père juriste et conseiller impérial. Il s’adonne tôt à la poésie mais il est prédestiné à devenir avocat. Après un passage en France, il étudie à Francfort et à Leipzig et est reçu docteur mais c’est sur la littérature qu’il se concentrera malgré tout. Cette focalisation se fera au détriment de la peinture, son autre passion artistique. À la même période, il commence à s’intéresser au mysticisme, à la magie et à l’alchimie tout guéri qu’il avait été - selon ses propres dires - par un médecin hermétiste, sans doute rosicrucien, Johann Friedrich Metz. Il est introduit à l’hermétisme et au piétisme par Susanne von Klettenberg qui lui fait lire les théosophes et alchimistes allemands. C’est à 25 ans qu’il connaît son premier succès qui le rend célèbre : Les Souffrances du jeune Werther.

► Grâce à sa notoriété nouvelle, il s’installe à Weimar sous l’invitation du Duc Charles-Auguste, est anobli à 33 ans et devient trésorier de l’état. C’est durant cette période qu’il fréquente la maçonnerie où il est initié en 1780 à la loge Amalia. À partir de 37 ans, il voyage durant deux ans en Italie, pays dont on lui avait vanté les qualités. Il en reviendra enthousiasmé, imprégné de culture antique. Il revient à Weimar et devient ministre du Duc non sans s’écarter par lassitude des sphères du pouvoir. Il s’occupera du théâtre de la cour, qu’il dirigera de 42 à 68 ans et participera également de 41 à 44 ans à la Campagne de France.

► À 45 ans, il se lie d’amitié avec Schiller avec qui il discute de sa passion, la philosophie naturelle. Il s’intéresse en effet de prêt à la géologie, à l’ostéologie(1) et à la botanique. Goethe écrira dans sa revue et leur amitié dura dix ans jusqu’à la mort du poète.

■ À la fin de sa vie, il est reconnu voir adulé par les milieux littéraires Européens, Napoléon lui conférera la croix de la Légion d’honneur. Durant son existence, il se sera épris de nombreuses femmes qui inspirerons ses œuvres et se sera marié plusieurs fois. Il s’éprend une dernière fois à 73 ans, d’une jeune fille de 18 ans qui refusera sa demande en mariage. Ses dernières paroles, prononcées un mois après avoir achevé la seconde version de son Faust auront été : Mehr Licht ! Mehr Licht ! {Plus de lumière !}.

II. Pensée

Humaniste et scientifique, Goethe n’est pas moins féru d’occultisme et préoccupé d’hermésisme. Il est en liaison étroite avec des sociétés secrètes malgré ses fonctions officielles, ce qui eu égard au contexte germanique de l’époque, où l’intelligentsia pullulait d’illuminés, n’avait rien d’exceptionnel. Il aura mêlé la symbolique initiatique à toute son œuvre, notamment ses deux Faust qui sont l’exposé de ses théories ontologiques et métaphysiques. L’idée rosicrucienne d’une société hiérarchisée d’adeptes à l’idéal makarien(2), délivrant un message social, politique et spirituel le charme ; il préfigure en cela la synarchie d’Alveydre. Il critique néanmoins Cagliostro dans son Grand Cophte à qui il reproche, outre son charlatanisme, de donner des perles aux pourceaux. Dans sa conception philosophique, si le néoplatonisme en est la base, hermétisme, mystique et qabale fournissent leur apport.

↳ Il formulera le concept de offenbares geheimnis {mystère manifeste} désignant l’ésotérisme transparaissant dans l’exotérisme à qui sait regarder sans a priori. Ce concept souligne toute la démarche de son œuvre. Goethe n’est pas un mystique mais un ésotériste, sa spiritualité est profondément ancrée dans le réel et le sensoriel, point de vue dont il développe les conceptions dans son Traité des couleurs. Une analogie s’établit pour lui, entre les perceptions et le réel d’une part, les forces éthériques et l’imagination d’autre part. En outre, Les notions de polarité, de complémentarité et de complétude sont pour lui fondamentales, toutes enveloppées dans une esthétique du mystère. Steiner, aura étudié et commenté l’œuvre de Goethe à partir de 1890.

III. Documents pertinents

Goethe et l’occultisme, Christian Lepinte, 1957. 𝕍 aussi une singulière étude sur les "maladies" de Goethe : Le Malade Johann Wolfgang Goethe et ses maladies, M. Schachter, 1982. | bs. Bibliothèque interuniversitaire de santé. Lien vers le document

Œuvres choisies

  • Prométhée {Prometheus}, 1772 1774. [Poésie] Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (in Poésies de Goethe)
  • Ganymède {Ganymed}, 1772 1774. [Poésie]
  • Goetz de Berlichingen {Götz von Berlichingen}, 1773 [Théâtre] Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (in Œuvres de Goethe 2)
  • Les Souffrances du jeune Werther {Die Leiden des jungen Werthers}, 1774 [Roman] Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (in Œuvres de Goethe 5)
  • Les Mystères {Die Geheimnisse}, 1784 [Poésie]
  • Métamorphose des plantes et autres écrits botaniques {Versuch die Metamorphose der Pflanzen}, 1790 [Science] Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (in Œuvres scientifiques de Goethe)
  • Le Serpent vert {Das Märchen}, 1795. [Conte]
  • Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister {Wilhelm Meisters Lehrjahre}, 1795 1796. [Roman]
  • L’Apprenti sorcier {Der Zauberlehrling}, 1797. [Poème]
  • Faust (I), 1808 ⚱️ [Théâtre] Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France
  • Traité des couleurs {Zur Farbenlehre}, 1810 [Science]

Citations

Bienheureuse ardeur. | Ne le dites qu’aux sages, parce que le vulgaire est disposé à la moquerie : je veux chanter le vivant qui recherche la mort dans la flamme. Dans la fraîcheur des nuits d’amour, où tu reçus la vie, où tu la donnas, une étrange impression te saisit, à la clarté du flambeau tranquille. Tu ne restes plus enfermé dans l’ombre, et un nouveau désir t’entraîne vers un plus haut hyménée. Nulle distance ne t’arrête, tu viens, tu voles, enchanté, enfin, amoureux de la lumière, papillon, tu es consumé. Et tant que tu n’as pas obtenu de mourir pour renaître, tu n’es qu’un hôte obscur de la terre ténébreuse. — Un roseau sort de terre pour adoucir les mondes : puissent d’aimables sentiments couler du roseau qui trace mes vers !
Divan
Ici, Chiron juge que Faust a perdu la raison, il le renvoie à Manto, la fille d’Esculape, qui, moins sévère que Chiron, admire ce noble esprit humain possédé de la soif de l’impossible. Elle promet à Faust son aide puissante, et le guide vers l’antre obscur de Perséphone, creusé dans le pied du mont Olympe.
Faust II
La vérité est comme Dieu : elle n’apparaît pas directement ; il nous faut la deviner à ses manifestations. Le véritable disciple apprend à démêler l’inconnu du connu et s’approche du maître. Mais les hommes ne peuvent aisément démêler l’inconnu du connu, parce qu’ils ne savent pas que leur esprit emploie exactement les mêmes méthodes sur la nature. Car les dieux nous enseignent à imiter leur œuvre la plus particulière : toutefois nous savons seulement ce que nous faisons, mais nous ne connaissons pas ce que nous imitons.
Pensées en prose
Tout ce qui est sage a déjà été pensé : il faut essayer seulement de le penser encore une fois. Comment peut-on apprendre à se connaître soi-même ? Jamais par la méditation, mais bien par l’action. Essaye de faire ton devoir, et tu sauras d’abord ce que tu veux.
Pensées en prose
Comme j’avais souvent entendu répéter qu’en fin de compte chaque homme a sa religion, rien ne me sembla plus normal que de me constituer la mienne, et je m’y consacrai avec beaucoup de plaisir. Le néoplatonisme en était le fondement ; l’hermétisme, la mystique, la Cabbale apportèrent aussi leur appoint et, de cette façon, je me construisis un univers passablement étrange.
Poésie et vérité
Ce que l’on ne comprend pas on ne le possède pas.
attr. passim
Dès l’instant où vous aurez foi en vous-même, vous saurez comment vivre.
attr. passim
Le talent se développe dans la retraite ; le caractère se forme dans le tumulte du monde.
attr. passim
Nos désirs sont les pressentiments des possibilités qui sont en nous.
attr. passim
Quel que soit votre rêve, vivez-le, car l’audace est empreinte de génie, de puissance et de magie.
attr. passim
Tout est magie, tant pis pour ceux qui ne le perçoivent pas.
attr. passim
Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils doivent être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être.
attr. passim
Trouver partout le bien et l’apprécier, c’est en cela que se montre l’amour de la vérité.
attr. passim


1. Il découvrira d’ailleurs l’os intermaxillaire.

2. Wilhelm Meister avec sa Société de la Tour.





Version: 1.5
Maj : 16/05/2024