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Métal (Argent)

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
Blanc
Gris
Noir 🌢
MétalliqueCubique (faces centrées)Corps simple2.5Antibactérien
Conductivité thermique élevée
Diamagnétisme
Résistivité faible
MexiqueProtection
Purification
LuneNon applicable

Occurrences

► L’argent est le métal féminin par excellence. Il symbolise pureté et franchise, droiture, loyauté et fidélité. On l’estime ainsi imperméable à l’enchantement et pourvu d’une force apotropaïque, ce qui en fait simultanément un préservatif contre les agressions et une arme pour vaincre les sorciers, loup-garous et morts-vivants.

↳ Les herboristes occidentaux traçaient avec de l’argent, des cercles magiques autour des plantes qu’ils veulent récolter et qui sont réputées dangereuses. En outre, les prêtres romains enterraient des statues d’argent aux frontières de l’empire pour se protéger des barbares. Son extraction débuta en Anatolie en -3000.

► Dans la mythologie celtique, Nuada se voit accorder un bras en argent par Diancecht d’où son surnom d’Airgeadlámh {Bras d’argent}.

► Dans ses Travaux, Hésiode désigne en second, l’âge d’argent. C’est un âge moins bon que le précédent où les Hommes sont plus faibles physiquement et psychiquement et ne respectaient ni la justice, ni la religion. Il correspond au premier âge de l’Avesta et au satya yuga du Mahabharata.

► Dans le christianisme, l’argent représente la sagesse divine.

Hildegarde dit que l’argent est froid, un condensé d’air froid.

↳ Si on réchauffe du vin à l’aide d’argent pur chauffé et qu’on le boit à jeun à l’approche de minuit, on pourra décongestionner la surabondance d’humeurs. Elle ajoute que l’argent réduit en poudre est indigeste même s’il peut soulager momentanément quelque maladie.

► Dans l’alchimie, la fabrication de l’argent est le petit œuvre, encore nommé petit arbre, arbre lunaire ou argyropée. Le métal symbolise encore la reine dans le bain royal. Bacon dit dans son Miroir d’Alchimie que […] c’est un corps pur, presque parfait, composé d’un Mercure pur, presque fixe, brillant, blanc. Son Soufre a les mêmes qualités. Il ne manque à l’Argent qu’un peu plus de fixité, de couleur et de poids.. L’argent philosophique est la pierre au blanc, or blanc ou cru.

► Chez les Kirghizes, on guérit l’épilepsie en faisant fixer au malade un guérisseur forgeant un cône d’argent.

► En Russie, si un bijou en argent noircit, c’est un mauvais présage.

► Dans les mythes égyptiens les os des dieux sont en argent. L’argent était le métal associé à Isis.

► Pour les Bambaras, l’argent symbolise les eaux purificatrices.

► Chez les aztèques, l’argent est teōcuitlatl {excrément divin} issu de la lune.

Métal (Cuivre)

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Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
Bleu 🌢
Jaune
Marron
Rose
Rouge
Vert 🌢
MétalliqueCubique (faces centrées)Corps simple3Antibactérien
Anti-infectieux
Anti-inflammatoire
Anti-viral
Détersif
Conductivité thermique élevée
Diamagnétisme
Résistivité faible
ChiliAffection
Volupté
VénusNon applicable

Occurrences

► Il s’agit du seul métal avec l’or à avoir une coloration naturelle. Comme il se trouve sous forme native, il fut utilisé dès le néolithique, après l’or et le fer météoritique. La métallurgie du cuivre s’est d’abord développé dans les Balkans. Il est fondu avec l’étain pour faire le bronze, à l’origine des premiers véritables outils. On estime le cuivre bon pour les maux de tête et de gorge, les brûlures et les blessures ouvertes.

► Du Lat. cŭprĕum, du Grc. Κύπρος {Chypre}, car pour les anciens grecs, le minerai vient de Chypre. C’est depuis ses rivages qu’Aphrodite vint au monde. Les premiers miroirs(1) furent d’ailleurs fabriqués en cuivre. Pline consacre un livre entier (°34) au cuivre, à l’airain et au fer. Durant l’antiquité, on estimait le cuivre capable de repousser les mauvais esprits.

► Dans le christianisme, le cuivre est un ersatz d’or et représente la sagesse dévoyée, l’amour égoïste et la spiritualité désacralisée.

► Chaud pour Hildegarde, le cuivre refroidit néanmoins rapidement.

↳ Chauffé et mêlé à du vin, il guérit les fièvres de l’estomac et la goutte. En ajoutant du vinaigre et du suc de rue à la préparation, c’est un contre-poison. On peut aussi guérir les céphalées des animaux en préparant une eau cuivrée qu’on aspergera sur leur nourriture.

► En alchimie, le cuivre représente ce qui est caché, la crypte, le vert, c’est-à-dire l’initiation. D’aucuns ont estimé le cuivre est la minière de la matière première et qu’en tant qu’or immature, il lui manque de l’argent ou du mercure pour atteindre la perfection aurique. Bacon dit dans son Miroir d’Alchimie que […] le cuivre est un métal impur et imparfait, composé d’un Mercure impur, instable, terrestre, combustible, rouge, sans éclat. De même pour son Soufre. Il manque au cuivre, la fixité, la pureté, le poids. Il contient trop de couleur impure et de parties terreuses incombustibles.

► Dans la mythologie slave et le folklore russe, Хозяйка Медной горы (Khoziaïka Mednoï Gory) {Maîtresse de la Montagne de cuivre} est l’esprit tutélaire des montagnes et des minerais et plus particulièrement liée à la mine de Gumyoshevsky qui est la plus ancienne mine de l’Oural ou au Mont Azov, lieu de culte de l’âge du fer. Jeune et d’une extraordinaire beauté(2), elle a les yeux verts et est de même habillée de malachites, couleur associé au cuivre. Elle apparaît parfois sous la forme d’un lézard couronné. Elle méprise les Hommes injustes mais aide les ingénieux.

► Pour les Dogons, le cuivre rouge est lié à la force vitale et ainsi à l’eau et au sperme, à la chaleur et à la végétation, à la lumière et au verbe. Pour les Bambaras, le cuivre rouge est également le son du démiurge Farô. Il tombe du cinquième ciel, celui de la guerre et de la justice divine, sous forme de foudre avec les pierres de foudre. Le cuivre atteint ensuite les deuxièmes eaux, reflet du cinquième ciel où Farô noie les coupables. En outre, le démiurge possède deux colliers, l’un en cuivre et l’autre en or afin d’écouter les paroles profanes et sacrées des Hommes. L’or est ainsi une concentration du cuivre.

► En Chine, aucune différence n’était faite entre le (tóng) cuivre pur et les alliages de bronze et de laiton. Comme le mot signifiant aussi "ensemble", on mettait les pièces de monnaies en cuivre percées d’un carré dans le lit nuptial pour assurer une union durable.

► Pernety indique que les alchimistes désignent le cuivre comme Vénus par les termes "afrodine"(3), "bracium" et "raseos" (ou "rasoes").



1. Mésopotamie, Égypte puis Grèce.

2. Le cuivre est un symbole de la beauté féminine dans les régions de l’Oural.

3. Déformation d’Aphrodite.

Métal (Étain)

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
Blanc
Gris
Noir 🌢
MétalliqueTétragonalCorps simple1.5 2AntipléthoriqueChineIntermédiaireJupiterNon applicable

Occurrences

► D’abord stannum {Plomb argentifère} pour les latins, apparenté à στάζω {couler, goutter, fondre}. Il est fondu avec le cuivre pour faire le bronze, à l’origine des premiers véritables outils. Utilisé dans la confection de talismans et utile en mancie où on jetait de l’étain fondu dans de l’eau afin d’interpréter les formes figées qui en résultaient. À basse température, il perds sa ductilité et sa surface se délite, ce phénomène est nommé "peste de l’étain".

► En alchimie certains ont voulu y voir la minière. Il fait office d’intermédiaire entre le noir et le blanc. L’étain des philosophes est le plomb blanc, pleine lune ou Diane nue. L’étain calciné est l’œuvre ou pierre dite au blanc. L’étain de philosophes est quant à lui un mercure dépouillé de sa noirceur. Bacon dit dans son Miroir d’Alchimie que […] c’est un corps pur, imparfait, composé d’un Mercure pur, fixe et volatil, brillant, blanc à l’extérieur, rouge à l’intérieur. Son Soufre a les mêmes qualités. Il manque seulement à l’étain d’être un peu plus cuit et digéré.

► Dans le mithraïsme, l’étain est lié à Vénus, ce qui est conforme à l’attribution donnée par Olympiodore dans son Commentaire des Météorologiques d’Aristote qui attribue en outre l’electrum à Jupiter.

Hildegarde dit que l’étain est plus froid que chaud.

↳ Mis au contact de la peau, il écarte la douleur, en revanche, mis au contact de nourriture, il l’empoisonne. Mis au cendre et mêlé à du vin, il réduit les gonflements autour des yeux, mais il n’aide pas à rétablir une vue défaillante.

► En Bolivie, l’étain est surnommé "métal du diable", il est gardé par une divinité qui frappe de mort quiconque tente de s’en emparer.

Métal (Fer)

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
Blanc
Gris
Noir
Rouge 🌢
MétalliqueCubiqueCorps simple4.5Anti-anémique
Anti-hémorragique
Anti-vomitif
Astringeant
Digestif
Élément-trace métallique
Ferromagnétique
ChineFertilité
Transfert
Violence
MarsNon applicable

Occurrences

► On fait du fer le symbole de la rigidité et de l’obstination, de la rudesse et de l’inflexibilité, puissant il est néanmoins impur. Il est malgré tout parfois signe de fertilité, car il permet de fabriquer les outils agricoles et s’il est météoritique, l’aura céleste qui l’imprègne lui permet d’obtenir une aura d’invincibilité qu’il communique à son porteur. Métal rare dans la haute antiquité, on n’extrayait guère que le fer météoritique, les techniques métallurgiques du fer sont du reste, plus tardive que celles bronze.

► Un peu partout dans le monde, on attribue au fer de puissantes capacités répulsives envers les démons, spectres, sorciers et lutins, raison pour laquelle dans l’antiquité, le porte de bagues et d’amulettes en fer était commun. Cette pratique était si répandue qui l’Église du en interdire le port au VII. C’est aussi de cette idée que vient la pratique de tracer des cercles avec une pointe en fer où de frapper les esprits avec une épée de fer. En Écosse, on estime que toucher du fer, dévie la malchance plus sûrement que toucher du bois. Chez les Tiv du Nigéria le fer permet de communiquer avec les morts et donne sa puissance au chaman.

► Mais le fer s’il écarte les démons, semble aveugle et écarter toute forme de forces surnaturelles. Ainsi, toujours durant l’antiquité, il est vain de récolter une plante avec un outil en fer car sans cela, elle perdrait ses vertus. Et encore, il était interdit de pénétrer un temple avec du fer sur soi. En de nombreux endroit dans le monde, le fer est tabou et on substitue au fer des outils en pierre (Aztèques), en quartz (Afrique) ou en coquillages (Océanie).

↳ Aussi, le fer, métal qui sert à fabriquer les armes, est perçu tant en orient qu’en occident comme un métal dépourvu de noblesse car au lieu de transmuter il détruit, efficace, il est ambivalent et il doit être rectifié par le forgeron. Et s’il ne détruit pas, il fixe le mal avec lequel il a été en contact et il convient de s’en débarrasser une fois qu’on l’a utilisé.

► La sidéromancie est une mancie consistant à faire brûler des paillettes sur du fer rouge et à observer les reflets qui en résultaient.

► Dans ses Travaux, Hésiode désigne en cinquième, l’âge de fer. C’est un âge de souffrance et de travail. Les Hommes sont bestiaux, pleins d’iniquité et abandonnent toutes les vertus morales. Il correspond au quatrième âge de l’Avesta et au kali yuga du Mahabharata

► Dans l’Iliade, le Tartare, enceint par un triple rempart d’airain, est clôt par une porte de fer forgée par Poséidon.

► Pline indique plusieurs propriétés du fer. En traçant un cercle avec du fer autour d’une personne ou en faisant tourner trois fois autour de lui un instrument pointu, on le préserve des maléfices. En clouant sur un seuil des clous de cercueil, on écarte les cauchemars. En piquant légèrement avec un fer qui a blessé quelqu’un, on guérit les douleurs pongitives de coté ou de poitrine.

► Le fer est perçu comme impur chez les juifs : Salomon interdit l’utilisation d’outils en fer dans la construction du Temple : Lorsqu’on bâtit la maison, on la bâtit de pierres toutes préparées dans la carrière ; et ainsi ni marteau, ni hache, ni aucun instrument de fer ne furent entendus dans la maison, pendant qu’on la construisait. (Rois I,6:7). et Jéhovah dit à Moïse Si tu m’élèves un autel de pierre, tu ne le construiras point en pierres taillées, car, en levant ton ciseau sur la pierre, tu la rendrais profane. (Exode 20:25)

Bacon dit dans son Miroir d’Alchimie que […] le fer est un corps impur, imparfait, composé d’un Mercure impur, trop fixe, contenant des parties terreuses combustibles, blanc et rouge, mais sans éclat. Il lui manque la fusibilité, la pureté, le poids ; il contient trop de Soufre fixe impur et de parties terreuses combustibles. Il est parfois nommé "aimant" par certains artistes pour ses vertus attractives.

Hildegarde estime le fer très chaud et ainsi très puissant.

↳ Posé contre la chaire, il évacue la douleur d’une puissante façon. Il peut aussi guérir l’estomac refroidi et douloureux en étant placé, réchauffé par le feu, sur le lieu du mal et il ira mieux.

► En Égypte, les os de Seth sont en fer et au contraire de l’aimant, il était maudit.

► En Chine, le fer est capable de repousser les dragons aquatiques, raison pour laquelle on enterrait des figurines de fer sur les rives des fleuves et dans les barrages. Le fer était en outre, un symbole de justice et de force.

► Chez les Dogons, le fer est l’opposé du cuivre puisque associé à Yuguru, à l’obscurité et à la nuit, au désordre et à la mort.

Métal (Mercure)

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
Blanc
Gris
MétalliqueTétragonalCorps simpleNon applicableAntiparalitique
Sudorifique
Amalgamation
Élément-trace métallique
Inoxydabilité
Liquide à température ambiante
Volatilité élevée
Toxique
Espagne (Almadén)Adaptabilité
Potentialité
Résorbance
MercureNon applicable

Occurrences

Dernier des sept métaux traditionnels découverts, on le trouvait essentiellement dans son minerais : le cinabre. Ignoré sous forme solide par les égyptiens, il n’est nommé en tant que métal qu’à partir du moyen-âge.

► Dioscoride qui le nomme ὑδράργυρος (hydrárgyros) {argent liquide} indique qu’on l’extrait du cinabre ou de l’argent chauffé dans un récipient luté. Il faut le conserver dans du verre, du plomb, de l’étain ou de l’argent car il dévore tout autre matière.

► Mosca rapporte dans le livre I, qu’il est associé au degré vingt-six du Cancer. Il ajoute qu’il est de nature froide et humide et fait fuir les serpents.

► L’inaltérabilité, la ductilité et la densité de l’or l’ont fait comparer au mercure, qui est lui aussi dense, semble-t-il inaltérable et brillant mais liquide. Cela a conduit à l’idée que le mercure avait besoin d’une teinture et une fixation pour que d’argent il devienne or.

► Dans le folklore occidental, porter à la main gauche, un anneau dont le chaton contient du mercure protège des créatures surnaturelles des étangs. Placer du mercure sous son oreiller permet à son réveil de trouver une solution à ses problèmes.

► En alchimie, le mercure, négatif, féminin et yin est l’opposé et supplémentaire du soufre, positif, masculin et yang. Le mercure alchimique dit "des philosophes" est différent du mercure vulgaire. Ainsi Lulle dit dans sa Clavicule : […] Le mercure vulgaire ne peut pas être le Mercure des Philosophes, par quelqu’artifice qu’on l’ait préparé ; car le mercure vulgaire ne peut tenir au feu qu’à l’aide d’un Mercure étranger corporel qui soit chaud, sec, et plus digéré que lui. C’est pourquoi je dis que notre Mercure physique est d’une nature plus chaude et plus fixée que le mercure vulgaire. […]. Ripley dans ses Douze Portes ajoute qu’il y a trois mercure et qu’il convient d’identifier celui qui est le indispensable à l’œuvre : […] Il y a trois Mercures, qui sont les Clefs de cette Science, que le grand Raymond Lulle appelle ses Menstrues, sans lesquels certes rien ne se fait : dont deux sont superficiels, et le troisième essentiel de Soleil et de Lune, et desquels je te déclarerai incontinent les propriétés. Mais ce Mercure qui est l’essentiel des autres métaux, est le principal fondement de notre Pierre.. Dans son Dialogue, Aegidius de Vadis fait dire à la Nature Mon Fils, les Philosophes, en disant « prenez notre mercure », laissent à entendre qu’ils ne parlent pas du mercure commun, car ils précisent "notre". Car le mercure est dit être d’eux comme le fils est dit du père qui l’a engendré et que la Nature dit: "Il n’est pas possible d’amener leur mercure de la puissance à l’acte sans l’aide du Philosophe". Ainsi, ce mercure est dit à juste titre être des Philosophes parce qu’ils le développent jusqu’à ce qu’il produise son effet..

► Comme le mercure vulgaire (vif-argent), le mercure des philosophes est blanc et clair, froid et humide, volatil et coulant, acide et potentiellement coagulant. Lorsqu’une matière est réduite à son mercure, il s’agit d’une solution, une régression à l’état indifférencié. Néanmoins, il est pur, tenu en son principe spermatique et non mêlé avec une terre, ce qui produirait alors un métal. Le mercure vulgaire est extrait de cette combinaison mais atteint par le feu vulgaire, il est divisé et non dissout. Il est alors impur, mort et inerte, sans principe actif. Il faut tirer le mercure des philosophes de la terre vierge, à l’aide de l’acier(1) dit le Cosmopolite (Nouvelle Lumière) et de l’aimant des sages, précise Philalète (Entrée ouverte). Combiné au soufre des philosophes, le mercure des philosophes devient, mercure vivant, animé ou fertile. Il est fixe et double, c’est-à-dire rebis, on le surnomme ainsi laiton ou airain des philosophes. Le mercure philosophique est la quintessence du mercure des philosophes aussi nommé mercure tingeant ou argent-vif, il est rouge sang et très acide.

► Dans le neidan, le 水銀 (shuǐyín) {argent liquide) correspond au dragon et à l’eau, ainsi qu’aux reins et aux liqueurs corporelles comme le sang et le semen. Il s’oppose au cinabre, composé de mercure et de soufre.

► Dans le rasayana, le mercure, concentré souterrain d’énergie solaire est la semence de Shiva et une nourriture d’immortalité dont le tantrisme se donne pour objet de contrôler la sécrétion et la circulation. Il purifie et fixe l’or.



1. Qui se trouve au ventre d’Ariés.

Métal (Or)

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
JauneMétalliqueCubique (faces centrées)Corps simple2.5 3Anti-infectieux
Anti-inflammatoire
Anti-vomitif
Antibactérien
Antiméphitique
Conductivité thermique élevée
Diamagnétisme
Inoxydabilité
IndonésieContagion
Inaltérabilité
Perfection
SoleilNon applicable

Occurrences

► L’or est partout perçu comme un métal parfait, il est l’incarnation de la lumière céleste et de l’illumination spirituelle, de la conscience transcendante et du principe originel. Comme il est rare et précieux, beau et incorruptible, malléable et solide à la fois, il symbolise simultanément le soleil céleste mais aussi l’intimité de la Terre.

↪ Le métal recèle des pouvoirs mystico-telluriques mais se révèle dangereux à qui ne sait le dompter. Il peut en effet rendre l’Homme servile et faible s’il l’utilise égoïstement pour son plaisir personnel ou bien libre et fort, s’il l’emploie à des causes nobles et spirituelles.

Métal royal, c’est le premier des sept métaux traditionnels à avoir été découvert par l’Homme, aux alentours de -6000 car il était trouvé sous forme native, souvent avec de l’argent et formait alors l’electrum des anciens(1).

► Dans la mythologie grecque, l’or représente Hélios et Apollon. Et la toison d’or, combinant le symbolisme de l’or et du bélier, est le symbole de la force fécondante sur le plan spirituel. Dans la Grèce antique elle-même, l’or avait des vertus apotropaïques, en particulier lorsqu’il était incrusté de gemmes. Pline indiquait déjà qu’on faisait porter de l’or aux enfants et aux blessés afin de les prémunir des maléfices. Les instruments rituels des grecs étaient par ailleurs en or lors des cérémonies de purification. De plus, on récoltait les plantes précieuses avec de l’or afin de ne pas diminuer leurs pouvoirs. Il en va de même dans le polythéisme celte, les druides ne coupent le gui qu’avec une faucille d’or.

► Dans ses Travaux, Hésiode désigne en premier, l’âge d’or. C’est un âge de bonheur et de quiétude dirigé par Saturne et où aucun mal ne vient frapper l’Homme. Ces êtres sont devenus des Génies observateurs de la justice et dispensateurs de biens. Il correspond au second âge de l’Avesta et au treta yuga {Âge de la vérité} du Mahabharata.

► Dans son Commentaire sur le Timée, Proclus formalise l’idée de l’influence stellaire des planètes sur les métaux, idée qui a vraisemblablement émergée des spéculations hermétiques influencées par l’astrologie chaldéenne. Il indique : Or, argent, chacun des métaux, comme chacune des autres choses, naissent dans le sol sous l’action des dieux célestes et de l’effluence d’en haut. Il est sûr du moins que, à ce que l’on dit, l’or appartient au soleil, l’argent à la lune, le plomb à Saturne, le fer à Mars. Ces métaux sont donc engendrés d’en haut, mais se forment dans la terre, non pas dans ces astres qui envoient ces effluves. Il prépare ainsi la voie au concept alchimique de transmutation des métaux.

► Dans le folklore occidental, le dragon garde l’or dans sa caverne, comme en orient, le dragon garde la perle dans les abysses. L’or a une aura d’excellence. En Europe on utilise de l’or à partir du XIV dans de nombreuses préparations thérapeutiques et préventives, notamment pour le soin des yeux et de la jaunisse. On a du reste, fabriqué des élixirs à base d’or, que ce soit en occident ou en orient, afin de prolonger voir d’immortaliser le corps.

► Dans le christianisme, l’or représente l’amour divin. L’éclat doré, désigne la foi et l’amour. Il est étroitement lié au Christ et nombre de fresques en occident ou d’icônes orthodoxes mettent en valeur cette association.

► Pour Hildegarde, l’or est semblable au soleil mais il se rattache aussi à l’air.

↳ Elle dit que l’or pur en poudre, un fois ingéré, purifie et réchauffe l’organisme, maintient en bonne santé durant plusieurs mois et combat la goûte. Réchauffer du vin avec de l’or rougit lui donne aussi cette vertu une fois consommé et fait également tomber la fièvre. Réchauffé au soleil, il ôte les tumeurs et les problèmes d’ouïe une fois frotté.

► Pour les alchimistes, l’or symbolise l’inaltérabilité et l’immortalité. La quête alchimique consiste, en mimant la nature, à reproduire l’or qui naît dans la terre mais pour ce faire, on doit d’abord obtenir le principe ayant présidé à sa croissance, mais inerte, il faut le combiner au mercure pour le rendre vivant. Il désigne également plusieurs concepts : d’abord l’or astral, qui baigne l’univers, l’or élémentaire qui est la racine de toute matière puis l’or métal. Lulle et Villeneuve, assurent que Aurum nostrum non est aurum vulgi, et argentum nostrum non est argentum vulgi. De plus, l’or alchimique est parfait et à la capacité de se multiplier. Leur or, mussif, secret et dit "des philosophes", produit par l’art et non par la nature précise Magophon, est ainsi comme le relève Jung, un symbole du pinacle du savoir ésotérique.

► L’or potable des alchimistes ne contient pas d’or, mais l’humide radical dont dispose l’or pour être inaltérable. Bacon dit dans son Miroir d’Alchimie que […] l’Or est un corps parfait composé d’un Mercure pur, fixe, brillant, rouge et d’un Soufre pur, fixe, rouge, non combustible. L’Or est parfait.. L’or des philosophes est le soufre des philosophes, or vif, extrait de sa minière. Il doit être uni au mercure des philosophes et sera ainsi son principe de fixité, son humide radical. L’or philosophique est la pierre fixée au rouge, ferment de l’or.

► Dans le bouddhisme, les statues de Bouddha sont en or ou du moins couleur or, afin de figurer la radiance illuminative.

► En Égypte, Hathor est l’or incarné, le pouvoir de vie dans la mort. La chaire des dieux comme celle des pharaons est faite d’or.

► En Afrique de l’ouest, l’or passe pour capable d’émotions.

↳ Au Mali, il est de nature maligne, aimant tourmenter ceux qui le cherchent. On ajoute que si on découvre une mine, il faut sacrifier une vache noire ou se préparer à mourir. Chez les Bambaras, Fâro possède deux colliers, l’un en cuivre et l’autre en or afin d’écouter les paroles profanes et sacrées des Hommes. Du reste, l’or symbolise le feu purificateur et l’illumination.

↳ En Zambie, l’or appartient à Ngolou : ce démon l’a caché sous terre et il se venge sur quiconque tente de lui dérober.

↳ Chez les Dogons, il est l’essence du cuivre et représente l’esprit de Dieu matérialisé, son verbe vibrant et fécondant.

↳ Chez les Fons, Aido Hwedo, est le serpent cosmique qui travaille à la conception du monde avec Mawu, déesse de la terre. Le duo tourne autour de leur œuvre en observant des périodes de repos. Le serpent cosmique a un corps fait de pierres et métaux précieux et il est le maître de l’or et l’or lui-même. Ce symbolisme se retrouve chez Damballa en Haïti, qui est le dieu de la richesse à la fois matérielle et spirituelle.

► En Chine, l’or est le yang essentiel. Le sinogramme désigne l’or, le cuivre et le métal en général. C’est un des éléments du wuxing. Le caractère est proche de qui sans la figuration des pépites, désigne la totalité, la perfection, le jade pur.

► En Indonésie, des géants travaillent sous terre pour produire les métaux et les tremblements de terre sont le résultat de leur labeur.

► Chez les aztèques, l’or est teōcuitlatl {excrément divin}, issu du soleil. C’est un symbole de renouveau car il est la "peau neuve" de la terre avant qu’elle ne verdisse. Xipe Totec {Notre seigneur l’écorché} est à la fois le dieu du renouveau et patron des orfèvres.

► Les incas plaçaient de l’or dans la bouche de leurs morts, accompagné d’argent et de feuilles de coca. On retrouve cette pratique notamment en Chine, mais le jade était alors utilisé.



1. Le mot était aussi utilisé pour désigner l’ambre.

Métal (Plomb)

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
Blanc
Gris
MétalliqueCubiqueCorps simple2Anti-rhumatismal
Élément-trace métallique
Toxique
AustralieDéchéance
Lourdeur
Obscurité
SaturneNon applicable

Occurrences

► Métal vil, le plomb, froid et humide, symbolise la lourdeur et l’individualité. Il est impropre à la métallurgie car trop ductile, on ne peut guère en faire que des récipients. Il est de plus, brillant à la coupe mais se terni contrairement à l’or qui reste brillant.

► Pline dit que le plomb sous forme de lame et attaché aux lombes et aux reins dissipe les désirs vénériens par sa froideur.

► Les tablettes de défixion qui étaient faites de plomb étaient particulièrement efficaces. Par contre, porter une tablette de plomb sur la poitrine préserve des enchantements, surtout ceux à vocation amoureuse.

► Dans la mythologie grecque, Bellérophon tue la chimère en la criblant de flèches de plomb ou bien, en lui enfonçant une lance de plomb dans la gueule qui au contact des flammes vomies par le monstre, fondit dans ses entrailles.

► Il existe une mancie par le plomb, la molybdomancie qui consiste à laisser tomber des gouttes de plomb dans l’eau et à interpréter les sifflements produits. On pouvait comme avec l’étain, interpréter également la formes figées que prenait le métal brutalement refroidit.

► Au XV on pouvait deviner si une maladie avait pour origine la sorcellerie. Il fallait verser du plomb fondu dans un bol d’eau et si une image se formait, il y avait intervention surnaturelle.

► Dans le christianisme, le plomb est un argent dégradé. Il représente l’ignorance, l’attrait pour la matière et la fausse sagesse.

Hildegarde assure que le plomb est froid et que sa proximité détruit les autres minéraux, en conséquence il conserve mal les aliments. Ingéré, il cause des dommages mais posé sur un mort qui enfle, il ralenti ce phénomène.

► En alchimie, le plomb(1) est opposé à l’or comme Saturne l’est au Soleil dans l’astrologie. C’est pour les alchimistes, le symbole de l’œuvre au noir. Il désigne de façon privilégiée(2) la matière première avec ses imperfections et qui est destinée à la transmutation en or, qu’elle soit matérielle ou spirituelle. Il est ainsi qualifié de "vieux", "débile" et "malade". Cette opération de transmutation est possible une fois que le métal est porté à l’état liquide et mêlé à quelques grains de poudre de projection. Signalant l’ambivalence du sacré, le plomb est cette matière qui de pesante, sombre et vile, devient légère, lumineuse et précieuse. D’excrément, de péché, elle devient gemme par la digestion. Bacon dit du plomb dans son Miroir d’Alchimie que […] c’est un corps impur et imparfait, composé d’un Mercure impur, instable, terrestre, pulvérulent, légèrement blanc à l’extérieur, rouge à l’intérieur. Son Soufre est semblable et de plus combustible. Il manque au plomb, la pureté, la fixité, la couleur ; il n’est pas assez cuit., Ripley dans ses Douze Portes écrit Nous appelons tout le composé notre Plomb., le plomb est en outre Eau de tous les métaux selon Paracelse qui ajoute que la matière est si excellente qu’il faudrait la travailler à exclusion de toute autre.

► Chez les hébreux, le sorcier envoûtait à l’aide de dagydes de plomb qu’il faisait fondre à la flamme de la menorah.

► En Birmanie, placer un fragment de plomb entre la peau et la chaire préserve de toute les blessures.



1. Parfois nommé "aabam"/"abam" ou "Alabaric"/"Alabari".

2. Avec le chaos et la magnésie.