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Département Haute-Normandie

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Eure (26)

Abbaye Notre-Dame de Mortemer (L’) [PA00099469]

Lisors, 1134 1200, Abbaye Cistercienne gothique

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► La région est d’abord occupée par des ermites qui sont plus tard rejoint par des bénédictins en 1134. Aidée financièrement par Henri Ier Beauclerc, roi d’Angleterre au d.XII, la communauté finit en 1138 par devenir la première abbaye cistercienne de Normandie lorsque elle devient abbaye-fille de Clairvaux. Elle bénéficie d’une expansion rapide dans la sm.XII et l’abbatiale est terminée en 1180 1200 puis l’édifice qui est alors le plus vaste du diocèse de Rouen est consacrée en 1209. Suivant la règle de saint Bernard, les moines vivaient en autarcie et possédaient donc plusieurs bâtiments dédiés à cette fin, de plus, l’aide continuelle des nobles lui permit de bénéficier d’un rayonnement important durant le moyen-âge, son apogée se situant au XV elle est alors forte de 200 moines. On sait peu de choses sur l’abbaye jusqu’à sa perte de vivacité à la commende puis deux siècles plus tard durant les Lumières à cause de gestionnaires malavisés qui font malgré tout construire le cloître durant le XVIII. Les derniers moines de l’abbaye sont finalement chassés des bâtiments déjà passablement dégradés avant la révolution et l’abbaye vendue.

◆ On accuse l’abbaye d’être le théâtre d’apparitions surnaturelles et son nom, Mortum-mare {Mer-morte}, venant du fait qu’elle fut fondée sur un ancien marécage présent dans la Forêt domaniale de Lyons qui couvre la région, suffit déjà à enflammer les imaginations. Les ruines furent exorcisées en 1921 à cause de bruits non identifiées situés dans La Chambre rose que l’on associa au fantôme de Mathilde l’Emperesse, fille d’Henri Ier de Beauclair qui fut dit-on, emmurée en punition de ses mœurs légères. Ce type de légende demeure fréquente dans le folklore et est ici, une manière d’illustrer symboliquement la présence redoutée d’un poltergeist. L’abbaye est en outre, associée à une petite douzaine de légendes réparties au fil des siècles et un prospectus mis à disposition sur place nous en donne un certain nombre : les moines assassinés dans le cellier à la révolution ou le "chat goubelin" qui garderait les trésors de l’abbaye, la garache et les feux follets parcourant la forêt ou encore le fantôme de la jeune fille du presbytère de Rosay qui décédée depuis 40 ans, dansa avec un jeune noble au bal du village.

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Château de Gisors [PA00099430]

Gisors (Place de Blanmont), 1123 1193, Château fort médiéval public

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► Située à un point stratégique important du Vexin, on édifice d’abord sur le site une motte cadastrale surmonté d’une tour en 1097 qui sera agrandie et fortifiée un an plus tard par un donjon en bois. C’est en 1123 qu’on le réédifie en pierre. En 1170 1180, on agrandit le château de deux étages et on lui donne sa forme octogonale ainsi que ses fossés que l’on étend et on ajoute une enceinte que l’on flanque de tours. Subtilisant la place forte à Richard Cœur de Lion alors que ce dernier à été fait prisonnier par Léopold V d’Autriche, Philippe II Auguste remanie la forteresse en 1193 en y ajoutant sa pièce maîtresse : la Tour du prisonnier. L’édifice est repris par les anglais pendant la Guerre de Cent ans, en 1419 1449 avant d’en être chassés de nouveau. En 1605, le site n’étant plus d’une première importance au plan militaire, on décide de son démantèlement et il devient bien communal à la Révolution puis est en partie restauré en 1851.

◆ La rumeur raconte que lorsque Philippe IV le Bel voulut faire main basse sur l’or des templiers, douze entre eux auraient quitté le temple de Paris probablement vers l’Angleterre, chargés de trois coffres emplis de richesses ou de parchemins. Gisors acquis la réputation de contenir en son sein le trésor en question. L’architecture même de la bâtisse aurait été tracée par les templiers selon un code géométrique basé sur l’astrologie. Deux évènements lient l’histoire du château avec les templiers. Premièrement, en 1158, Henri II Plantagenêt et Louis VII se rencontrent au château et afin de consolider la paix entre leurs royaumes, projettent de marier leurs enfants : Henri le Jeune et Marguerite de France alors âgée de six mois. Cette dernière apporte trois château dans sa dot, dont celui de Gisors. Dans l’attente du mariage, la forteresse est confiée à l’Ordre du Temple qui y détache trois chevaliers qui restent trois ans sur place. Secondement, le château servit de lieu de détention de 1310 à 1314 à Jacques de Molay et à plusieurs dignitaires de l’ordre avant leur exécution. On trouve dans la Tour du prisonnier des graffitis comme ceux de Chinon, Loches ou Domme, également lieux d’incarcération des templiers.

◆ Au sortir de la seconde guerre mondiale, les rumeurs sur la présence d’un trésor s’amplifièrent manifestement, dans la mesure où l’armée allemande s’y intéressa, exécutant des fouilles dans une galerie reliant le château à la Collégiale Saint-Gervais-Saint-Protais de Gisors. En 1962, Gérard de Sède publie Les Templiers sont parmi nous ! (Réédité L’Énigme de Gisors) qui s’appuie sur l’histoire de Roger Lhomoy qui, alors qu’il était gardien au château de 1940 à 1946, fit des fouilles dans le tumulus soutenant le château afin de trouver le trésor des templiers. Il prétendra être tombé sur une chapelle romane dite Sainte-Catherine et une crypte dans laquelle il trouva sarcophages et coffres. La ville n’accordât aucun crédit à ses propos, d’autant que la descente dans le puits qu’il avait creusé était dangereuse, et après une exploration sommaire, fit combler le site. André Malraux ordonnera des fouilles mais elles resterons infructueuses et on bétonnera les galeries, concluant officiellement que Roger Lhomoy était un menteur.

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Église Saint-Gervais-Saint-Protais de Gisors [IA00017798]

Gisors (4 Rue Saint-Gervais), 1119 1580, église catholique gothique flamboyant et renaissance

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► On sait peu de choses sur la construction primitive de l’édifice roman : l’église est consacré en 1119 par Calixte II. Un incendie brûle sa nef ainsi que la ville en 1124 et on la reconstruit en 1160. On suppose que la reconstruction gothique est due à la prodigalité de Blanche de Castille. L’édifice au plan rectangulaire est alors consacré en 1239, le chœur gothique est érigé quant à lui en 1249. L’église étant mal éclairé et on perce plusieurs fenêtres en 1506.

► Au m.XV l’édifice est délabré faute d’entretien et on décide de le rénover. On remanie d’abord le chœur : on y ajoute un déambulatoire et des chapelles rayonnantes entre 1497 1510. En 1490 1547 on refait le transept qu’on finit en 1515 et on reconstruit la nef avec une élévation sans discontinuité et sans chapiteaux comme on en a l’habitude dans le gothique normand. On y ajoute sur ses collatéraux des chapelles flamboyantes financées par des confréries et des corporations. En 1516 1580 enfin, on refait la façade et on érige la tour nord en 1536, toutes deux en gothique puis en renaissance, la tour sud ne sera quant à elle jamais terminée. L’église subit les bombardements de la seconde guerre mondiale et les restaurations se poursuivent encore aujourd’hui.

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