🔍
Bouton_Accueil

Les Triades bardiques


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
ecr. Iolo Morganwg
comp. ? Llyvelyn Sion
publ. 1829 in Cyfrinach Beirdd Ynys Prydain de Iolo MorganwgLittératurepubl. AngleterreCeltisme
Hermétisme
Non applicable

► Il demeure incertain que ce texte soit aussi ancien que Iolo Morganwg l’a prétendu, c’est à dire venant d’une compilation du XVI. Plus proche d’un texte comme le Livre de Vélès, la forme actuelle du texte est au moins remaniée, peut-être inspirée vis à vis d’une source plus ancienne de la littérature celtique comme par exemple les Triades Irlandaises, les Triades Galloises ou plus simplement les Quatre Branches du Mabinogi. Cela reste plausible puisqu’en connaisseur, Morganwg avait eu accès à ces manuscrits.

► Quoi qu’il en soit, l’influence de ce texte que l’on accuse d’ailleurs parfois d’être plutôt d’une philosophie maçonnique celtisante à eu un impact significatif sur le néo-druidisme. Pour des textes celtiques moins altérés, 𝕍 plutôt et par exemple la fameuse Carmina Gadelica de Carmichael. Il ne faut néanmoins pas perdre de vue que l'essentiel de la culture religieuse celte est perdue, du fait de l'enseignement oral des druides et de son acculturation par les romains puis le christianisme. Il reste néanmoins plausible que des fragments aient survécu dans certaines fêtes folkloriques équinoxiales et solsticiales telles Halloween ou la Fête de la Saint-Jean.


Texte et traduction : de l’anglais au français, René Bouchet in Les Druides science et philosophie, 1976. | bs. ORAEDES

séparateur

À DIEU

1. Il est trois unités primitives, et il ne peut y en avoir davantage,
Ce sont : Un Dieu,
Une Vérité,
Une Liberté, point d’équilibre de toutes les oppositions.

2. Il est trois choses, émanées à leur tour des trois unités primitives,
Ce sont :
La Vie,
Le Bien,
La Puissance.

3. En Dieu sont trois nécessités primordiales, qui ne peuvent se trouver complètes dans un autre être,
Ce sont : Dieu est nécessairement la Vie à son maximum,
Dieu est nécessairement la Connaissance à son maximum,
Dieu est nécessairement la Puissance à son maximum.

4. En Dieu sont trois impossibilités, car il ne peut pas être à la fois :
La Plénitude du Bien en tant que Devenir,
en tant que Désir,
en tant que Possibilité.

5. Les trois preuves que Dieu nous donne de ce qu’il a fait et ce qu’il fera sont :
Sa Puissance Infinie,
Sa Sagesse Infinie,
Son Amour Infini.

6. Dieu, Infiniment Parfait, a nécessairement trois desseins créant chaque chose.
Ces trois desseins sont :
Accroître le Bien,
Amoindrir le Mal,
Justifier la différence qu’il y a entre chaque chose pour que chaque être puisse distinguer ce qui Doit être de ce qui Ne Doit Pas Etre.
Car il n’y a rien que Dieu ne puisse Connaître, Réaliser et Amener à Devenir.

7. En Dieu, il y a trois choses qui sont nécessairement forcées d’être ; ce sont :
— La Puissance suprême,
— L’Intelligence suprême,
— Le Suprême Amour,
et de là vient que toute chose a bien la fin qui lui est propre.

8. Dieu a donc trois suprématies ; ce sont :
— La Vie Universelle,
— La Science Universelle,
— La Puissance Universelle.

9. Trois choses sont impossibles, sauf à Dieu :
— Supporter l’Éternité absolue du cercle de Keugant,
— Participer à tous les États d’existence sans se renouveler,
— Créer, améliorer et renouveler toutes choses sans se diminuer soi-même.

LA CREATION

10. Il existe trois cercles dans la Vie Universelle, ou le Monde, ce sont :
— Le Cercle Keugant, cercle vide où nul être sauf Dieu ne peut exister, ni les vivants, ni les morts n’y accèdent, et seules les manifestations de Dieu le peuvent traverser.
— Le Cercle d’Abred, cercle de la Fatalité, où chaque état nouveau, chaque existence nouvelle naît de la Mort. C’est le Cercle des Migrations que tout être animé doit traverser pour parvenir au :
— Cercle de Gwenwed, cercle de la Béatitude dans la Connaissance, où chaque état nouveau naît de la Vie. C’est le Monde blanc où l’Homme ou la Femme doit parvenir à la suite de ces Migrations.

11. Il y a trois états successifs des êtres animés, ce sont :
— L’État d’abaissement dans l’Abîme (Cercle d’Anwm, prononcer Annouim),
— L’État de Liberté dans la Vie (Abred),
— L’État Spirituel, hors de la Matière (Gwenwed).

12. Il y a trois phases nécessaires à toute existence par rapport à la Vie :
— Le Commencement dans Annouim,
— La Transmigration et l’Évolution dans Abred,
— La Plénitude dans le Gwenwed.
Hors de ces trois États, rien ne peut être que Dieu.

13. Il y a trois nécessités fatales dans le Cercle d’Abred, ce sont :
— La Manifestation la plus minime de l’Existence, c’est le début de toute vie.
— La prise de possession du principe de Substance, de la dérive celui de la Croissance qui ne pourrait se manifester en un autre État.
— La Transformation de cette substance et de cette existence par la Mort et la désintégration qui en est la conséquence.
De là dérivent la fragilité et la brièveté de la Vie elle-même.

14. Il y a trois raisons d’être à la Fatalité et au Destin qui règnent dans le Cercle d’Abred, ce sont :
— La Nécessité de recueillir le fruit de chaque existence et de chaque état de vie,
— La Nécessité d’apprendre pour connaître toutes choses,
— La Nécessité de se créer la Force Morale nécessaire pour triompher de toute haine et pour se dépouiller du Mal en dominant les tendances mauvaises.
Sans ces trois nécessités que l’Esprit doit surmonter dans chaque état de vie, il n’est nul Vivant, quelle que soit sa forme, qui ne puisse parvenir au Gwenwed.

15. Du principe de Fatalité, de Nécessité, inclus par définition dans le Cercle d’Abred, découlent les Trois Calamités de ce cercle, ce sont :
— Le Destin Fatal,
— L’Oubli des existences successives,
— La Mort nécessaire à ces renouvellements.

16. Il est trois nécessités primordiales, qui doivent jouer avant que l’Être atteigne la Plénitude de la Connaissance, ce sont :
— Traverser le Cercle d’Abred en toutes ses phases,
— Traverser le Cercle de Gwenwed,
— Se Souvenir de toutes choses pour parvenir au stade la Plénitude parfaite dans la Lumière primordiale du Nwyre.

17. Les trois contacts nécessaires avec le cercle d’Abred sont :
La Nécessité de se libérer de la Fatalité qui pèse sur les êtres inférieurs en développant la Conscience qui créera la "Liberté du Choix", donc la Personnalité.
— La Nécessité de se dépouiller du Mal, c’est-à-dire de la solution de moindre effort par la Désincarnation.
— La Nécessité d’accroître ainsi sa propre personnalité et sa bonté en se libérant des forces d’inertie par la Mort.
Ces trois choses ne peuvent être que par l’Amour infini de Dieu qui nécessairement conserve ce qu’il a créé.

18. Il est trois moyens que Dieu permet pour sortir du Cercle d’Abred et triompher du Mal et de la Tentation d’anéantissement ce sont :
— le Destin primitif et la Nécessité,
— L’Oubli des modalités successives d’Existences,
— La Mort.

L’EVOLUTION

19. Pour parvenir à l’état humain, il est pour l’Être trois nécessités, ce sont :
— la nécessité d’acquérir, au cours de son intégration, la Science, l’Amour, la Force Morale.
Or cela ne se peut que par un choix délibéré et une liberté morale existant avant l’État d’Humanité (chez l’animal).
Ces trois acquisitions sont nommées les Trois Victoires et il appartient à l’Homme ou la Femme de les faciliter à ses frères inférieurs par la Justice et la Bonté.

20. Les trois victoires sur le Mal et l’Anéantissement sont donc :
— La Science qui permet d’acquérir la Connaissance,
— L’Amour qui par le désir crée la Vie et combat efficacement la tentation d’Anéantissement, ouvrant la vie à la génération.
— La Force Morale qui domine à travers les épreuves, la paresse, clef de la route de l’Anéantissement (Cytraul ou le Néant).

21. Il est trois différences entre Dieu, l’Homme et le reste des êtres, ce sont :
— La Limite d’espace et de durée pour l’Homme,
— Le Commencement que l’on ne saurait trouver à Dieu.
— Le Renouvellement nécessaire de la Condition Humaine, jusqu’au Gwenwed, alors que Dieu traverse et subsiste seul en Keugant.

22. L’Être Humain possède trois privilèges ; ce sont :
— Le Discernement du Bien et du Mal ou Comparaison,
— La Liberté de Choix, donc de Jugement,
— Un certain, pouvoir limité de réalisation de ce choix, qui entraîne la Responsabilité.
Ces trois pouvoirs sont indispensables pour échapper à la fatalité pure et s’élever vers la Plénitude.

23. La Fatalité inhérente au cercle d’Abred découle des trois choses qui y enchaîne nt l’Être :
— Paresse d’efforts vers la Connaissance,
— Paresse d’efforts vers le Bien,
— Préférence pour ce qui est Mal, par inertie.
Par ces trois erreurs, l’homme ou la femme s’enlise dans ce cercle d’Abred, il s’y attache et risque de retomber dans le Néant de Cytraul.

24. Il est trois alternatives pour l’Homme, ce sont :
— Cytraul ou Gwenwed, le Néant ou la Plénitude en tant que but,
— La Fatalité ou la Liberté Morale en tant que moyens,
— Le Bien ou le Mal en tant que résultats.
Tout étant en équilibre dans le domaine des possibilités, l’homme ou la femme a donc le pouvoir de s’attacher à l’une ou l’autre selon sa propre volonté en encourant la responsabilité.
Ces trois pouvoirs sont indispensables pour échapper à la Fatalité pure et s’élever vers la Plénitude.

25. Il est pour l’Humain trois nécessités inéluctables, ce sont :
— La nécessité de souffrir,
— La nécessité de choisir,
— La nécessité de se renouveler.

26. Il est trois différences essentielles qui font qu’aucun être vivant n’est absolument identique à un autre :
— La Personnalité essentielle ou Âme,
— Le Souvenir de tout ce qu’on a pu être ou connaître,
— La Destinée, finale ou Devenir.
En chaque être, mais pour chaque être ces différences sont entières et ne sauraient être partagées avec aucun autre.
Dès l’origine, chacun possède son héritage, il n’en saurait y avoir eux absolument identiques.

27. Il est trois dons que l’infinie bonté divine fait à tout être vivant ; ce sont :
— La Plénitude de sa descendance propre,
— La Conscience de Soi,
— La Distinction particulière de son âme d’avec les autres.
C’est ainsi que, par ces trois dons, chaque être différent des Autres, possède sa personnalité.

LE GWENWED

28. Par la compréhension de trois choses, on peut amoindrir le Mal et la Mort, afin d’en triompher finalement, ce sont :
— La Compréhension de leur nature et de leur véritable aspect,
— La Compréhension de leurs causes et de leur raison d’être,
— La Compréhension de leur modalité d’action.
Et, ces trois compréhensions se trouvent dans le Cercle de Gwenwed.

29. Les trois choses qui constituent la Connaissance que chaque être doit finalement posséder sont :
— La traversée de tous les états d’existence,
— Le souvenir de cette traversée de tous les états de la vie avec ses incidents, ses peines et ses joies,
— La possibilité de traverser à volonté n’importe quel état.

30. Tout être vivant possède, dans le Gwenwed, trois distinctions qui le différencient des autres êtres, ce sont :
— La personnalité finale,
— Son privilège de Liberté que Dieu lui accorda,
— Son Âme, qui, demeurant distincte, fait que deux êtres ne sauraient être entièrement semblables.
Ainsi chacun possède dans le Gwenwed tout ce qu’il faut pour se distinguer des autres êtres, sans qu’à chacun d’eux il ne manque rien de sa plénitude.

31. Il est trois choses qu’on ne pourra jamais anéantir, et cela à cause de la nécessité de leur existence, ce sont :
— La Forme de l’Être (sa nature, sa race),
— La Substance de l’Être (sa personnalité, le soi),
— La Valeur de cet Être (son niveau moral et son degré d’évolution).
Car, par l’affranchissement du Mal, ces trois choses seront pendant l’éternité du Gwenwed, dans des divers états du Beau et du Bien.
Elles en constituent nécessairement la manifestation.

32. Il est trois mobiles du renouvellement de la condition humaine dans le cercle du Gwenwed, ce sont :
— L’Instruction (qui augmente la Connaissance),
— Le Repos (par inaptitude à supporter Keugant et son éternité vide).
— La Beauté (sa recherche),

33. Il est trois plénitudes au sein du cercle de Gwenwed, ce sont :
— Le fait d’avoir participé à chaque état de la vie et d’avoir finalement la plénitude de l’un d’eux,
— La co-Gestation de chaque principe ou Âme, et la supériorité en l’un d’eux,
— Le fait d’aimer tout être, et toute modalité d’existence, et d’aimer quelqu’un cependant par-dessus tout, c’est-à-dire Dieu lui-même.
Et c’est en ces trois choses que réside la plénitude du cercle de Gwenwed.

34. Il est trois nécessités auxquelles ne peut se soustraire Dieu lui-même, ce sont :
— Le fait d’être obligé de se limiter par rapport à ce qui est limité (et cela parce que le Relatif ne pourrait alors concevoir l’Absolu).
— Le fait d’être Unifié avec chaque état de Vie, chaque modalité d’existence, dans le cercle de Gwenwed (et cela parce qu’en ce cercle, les êtres et les choses sont tels que Dieu les a primitivement conçus et désirés).

35. Il y a trois nécessités de mourir établies par Dieu :
— Améliorer la condition en Abred,
— Rénover la Vie dans le but de se reposer ensuite sur la durée de Keugant (c’est-à-dire sur l’Éternité),
— Éprouver chaque état des vivants et de la Vie avec les lois et ses épreuves (et tout ce qui lui appartient naturellement et accidentellement), cela afin de posséder les genres différents de connaissance et par là, obtenir une complète et parfaite notion au sujet de toute existence animée, de tout être, et toute qualité (ou essence). Car autrement que par le moyen de cette évolution en Abred, il est impossible de s’instruire et d’acquérir l’habileté dans toutes les sciences qui peuvent naturellement ou nécessairement exister et, sans elles, il est impossible de supporter le cercle de Gwenwed.

36. Il y a trois raisons pour changer l’état de l’existence et de la vie en Gwenwed, ce sont :
— L’Instruction qui est ainsi obtenue,
— La Beauté de la transformation,
— Le Repos rendu nécessaire par l’impossibilité de supporter l’éternité de Keugant.

LA PERSONNALITE

37. Les trois principes de toutes les choses :
— La matière,
— Le mouvement,
— La vitalité.

38. Les trois caractéristiques de l’existence :
— Le temps,
— L’espace,
— L’activité.

39. Les trois fondements de l’existence :
— La nature,
— L’individualité,
— La continuité.

40. Les trois choses qui distinguent les existences :
— La qualité,
— La forme,
— Le travail.

41. Les trois soins journaliers qui devraient occuper l’esprit de chaque humain :
— Adorer Dieu,
— Éviter de faire tort à personne,
— Agir justement à l’égard de tout vivant.

42. Les trois craintes d’un sage :
— La crainte d’offenser Dieu,
— La crainte d’agir envers un homme contrairement à la charité,
— La crainte des richesses et de la prospérité excessives.
Autrement dit la crainte de Dieu, la crainte du péché et la crainte d’une trop grande prospérité.

43. Les trois craintes d’un insensé :
— La crainte de l’homme,
— La crainte du démon,
— La crainte de la pauvreté ou de l’inimitié du monde.

44. Trois victoires amènent une délivrance :
— Celle sur le manque de charité,
— La cupidité,
— Le désordre.
Car ces choses ne sauraient s’accorder avec le cercle de Gwenwed.

45. Les trois principales coexistences du cercle de Gwenwed :
— L’Amour aussi loin que sa nécessité l’exige,
— L’Ordre jusqu’à ce qu’il ne puisse être perfectionné,
— La Connaissance aussi loin qu’elle peut, peut être conçue et comprise.

46. Dieu existe par le concours de trois choses :
— La Vie,
— Le Pouvoir,
— La Connaissance.
Autrement dit : trois choses qui ne peuvent être absentes en Dieu.

47. Il y a trois distinctions nécessaires entre l’Homme et Dieu :
— L’Homme a une grandeur déterminée et une mesure que Dieu ne peut avoir,
— L’Homme a un commencement que Dieu ne peut avoir,
— L’Homme peut varier, Dieu ne le peut pas.

48. Les trois genres d’existences :
— Dieu (sous-entendu "en keugant"),
— Les Vivants (sous-entendu "en Gwenwed"),
— Les Morts (sous-entendu "en Abred").
(Vivants, Morts, ces termes s’appliquent non seulement aux êtres humains, mais à toute créature : minérale, végétale, animale, soit qu’elle soit réellement en Abred, soit qu’elle passe pour un temps en Ankou (La Mort) ou encore en Keugant, en Gwenwed, en Abred).

49. Les trois buts vers lesquels s’oriente l’œuvre divine dans la formation de toutes choses :
— Dompter le Mal,
— Exalter le Bien,
— Manifester chaque nature conformément à sa destinée et à son privilège.
C’est-à-dire manifester le caractère distinctif de chaque chose, négativement (destinée) et positivement (privilège), manifester l’essence de chaque chose en montrant tout ce qu’elle "ne peut" être, et tout ce qu’elle "peut être".

50. Les trois soutiens d’un homme vertueux :
— Dieu,
— sa conscience personnelle,
— la louange de tous les sages.

51. Les trois choses que Dieu manifeste :
— la Puissance,
— l’Excellence,
— la nécessité de son Être.

52. Il y a trois existences nécessaires qui peuvent qu’être :
— la grandeur suprême de chaque chose qui est Dieu,
— la petitesse suprême de chaque chose qui est le Néant,
— et le milieu qu’est le fini.

53. Les trois témoignages rendus à Dieu par ses œuvres :
— son infini pouvoir,
— sa connaissance infinie,
— son amour infini.
Car il n’y a rien que ces attributs ne puissent accomplir, ne puissent poursuivre, ne puissent désirer.

54. Trois choses que Dieu a fixées comme étant les principales de toute existence :
— l’Amour,
— la Vérité,
— la Connaissance.

LA LUTTE CONTRE LE MAL

55. Il y a trois causes de mort :
— l’Ignorance,
— l’Amour déréglé pour le bien-être,
— l’Incapacité de supporter le Keugant (l’Infini).
Ce qui veut dire : de l’Amour procède la Connaissance, et par la Connaissance l’obligation du Keugant peut être évitée, car de la Connaissance procède le changement de condition.

56. Les trois places de tout être et existence animés :
— avec Cytraul dans l’Abîme,
— avec la Lumière dans l’état d’Homme,
— avec Dieu au Gwenwed.

57. Les trois moyens employés par Dieu en Abred pour dompter le Mal et Cytraul, et s’en échapper ver Gwenwed :
— La Mort,
— La Nécessité,
— l’Oubli.

58. Les trois conditions de nécessité de l’humanité :
— le mélange équilibré de l’Abred et du Gwenwed, et en conséquence,
— l’expérience du Bien et du Mal et par suite le Jugement après examen, et de là :
— La Liberté.

59. Il y a trois violences et trois attaques contre le cercle de Keugant :
— l’Orgueil,
— le Parjure,
— la Cruauté.
Car par libre volonté, effort et préméditation, ils empruntent l’existence à des choses qui ne doivent pas être et qui ne peuvent s’accorder avec les lois du cercle de Gwenwed. Et en accomplissant ces violences, l’homme tombe en Abred jusqu’à Annuim (Abîme). La principale et la plus grave est l’orgueil, car c’est de celui-ci que les deux autres violences sont dérivées ; et ce fut grâce à l’orgueil qu’arriva la première chute en Abred après la montée originelle vers l’espèce et la condition humaine en Gwenwed.

60. Trois victoires seront un moyen de délivrance ; ce sont :
— les victoires sur l’orgueil,
— les victoires sur la haine impitoyable,
— les victoires sur la cupidité.
Car personne avec ces choses ne peut parvenir au cercle de Gwenwed, et leur nature s’oppose à ce qu’on puisse y parvenir.

61. Les trois œuvres dans l’orgueil :
— jeter la confusion dans tout, de sorte que la Vérité n’est plus apparente,
— entraver toute liberté, de sorte qu’on ne peut se libérer d’Abred,
— commettre une usurpation contre Dieu et ce qui lui est dû, de sorte qu’il ne peut y avoir de justice.

62. Les trois fondements de l’Orgueil :
— usurpation et vol,
— meurtre et guet-apens,
— obligation de croire ce qui est faux.

63. Les trois principaux péchés sont :
— l’Orgueil,
— la Cruauté,
— le Mensonge.

LA MORT

64. Les trois principaux états des créatures animées :
— l’Annuim (Anum) où fut leur origine,
— l’Abred qu’elles traversent dans le but de s’instruire,
— le Gwenwed où elles aboutiront dans l’accroissement infini du Pouvoir, de la Connaissance et de la Bonté, jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible d’en acquérir davantage.

65. Les trois causes de la Mort :
— délivrer et être délivré de la fatalité du Mal et du pire,
— s’approcher et s’élever vers le Gwenwed,
— l’impossibilité d’endurer Keugant et de s’y reposer, car il n’y a que Dieu qui, étant fini, peut le traverser ; et le fini ne peut prévaloir contre l’infini.

66. Il y a trois genres de Mort :
— le châtiment et la peine pour le péché,
— l’amour de Dieu attirant toute vie et existence du pire au meilleur en Gwenwed,
— le repos du Gwenwed pour ceux qui ne peuvent supporter les éternités du Keugant.

67. Trois erreurs font tomber, inévitablement, dans le cercle d’Abred et cela, malgré qu’on soit par ailleurs attiré vers le Bien ; ce sont :
— l’Orgueil égoïste qui fait retomber en Annuim,
— le mensonge égoïste,
— la cruauté égoïste.

68. Il est trois choses qui sont sans cesse en croissance dans l’Univers, ce sont :
— la Force, ou la Lumière divine,
— la Conscience ou Vérité,
— l’Ame vivante ou Vie.
Et, parce que ces trois choses prévaudront sur toutes les autres finalement, de là découle la disparition d’Abred.

69. Il est trois choses qui, sans cesse, sont en décroissance et en voie de disparition dans le Monde, ce sont :
— les Ténèbres, ou ignorance,
— le Mensonge, ou Erreur,
— la Mort.

70. Il est trois choses qui vont chaque jour en se renforçant, ce sont :
— l’Amour (de tous les êtres les uns pour les autres, de tous les êtres à l’égard de Dieu),
— la Science (ou connaissance progressive des êtres),
— la Justice (droité, équité des êtres à l’égard des autres êtres et harmonie progressive des éléments constitutifs du Monde), et cela parce que le maximum va vers elles.

71. Il est trois choses qui vont s’affaiblissant sans cesse chaque jour, ce sont :
— La Haine (des êtres les uns pour les autres ; c’est ce qui s’oppose à leur harmonie générale),
— La Déloyauté (ce qui génère l’injustice et le désordre du Monde),
— L’Ignorance (qui empêche l’homme de vaincre la Mort et la Fatalité du Destin), et cela parce que la plus grande somme d’efforts va contre elles.

72. Trois choses sont l’indice de Dieu :
— Le fait de placer le Bien et le Mal face à face, de telle sorte que l’un et l’autre puissent être connus en vue de s’attacher au Bien et de renoncer au Mal.

LA PLENITUDE

73. Trois choses naissent des trois unités primitives :
— Toute vie,
— Toute bonté,
— Tout pouvoir.

74. Les trois essences principales de la Bonté :
— Amour, Pouvoir, Sagesse,
chacune étant parfaite nécessairement, rigoureusement et naturellement.
— Amour, Justice, Vérité.

75. Trois choses par leur union engendrent le Pouvoir :
— Moi, Toi et Lui, c’est-à-dire :
— Le Moi-voulant, le Toi réalisant ce que je veux et le Lui-devenant ce qui est décidé par le Moi-voulant en union avec le Toi.
— Et on les nomme les trois bases, parce que d’elles sont produites à la fois, la force et l’existence.

76. Il y a trois fondements de l’Unité :
— La Perfection, car il ne peut y avoir deux genres d’une universalité,
— L’Infinité, car il ne peut exister aucune limite à une ’entièreté",
— L’Immuabilité, car il ne peut y avoir qu’une seule perfection, universalité et entièreté de quelque nature que ce soit. C’est pourquoi on ne peut concevoir Dieu que dérivé d’une fondamentale Unité.

77. Les trois pouvoirs de l’Unité :
— Etre Une à l’exclusion de tout autre,
— L’Entièreté dans la pluralité,
— La pluralité dans l’entièreté ; et il ne peut y avoir aucune unité stable qui ne vienne de Dieu.

78. Les trois instabilités du multiple :
— L’Absence d’Organisation, car il ne peut y avoir ni personnalité, ni caractère distinctif se rapportant à quelque type ou espèce différents : Ainsi d’un autre être ou d’une autre catégorie ; ou aucune place pour l’un et l’autre au même moment et ensemble,
— Le Fini, car il ne peut y avoir d’infini là où se trouve un autre de qualité ou de genres semblables si peu qu’il puisse l’être à l’égard de la nature et au caractère de son existence,
— La Variabilité, car là où il y a deux ou plusieurs en nombre, un doit l’emporter de préférence à un autre, et cela peut changer, de sorte que celui qui était le dernier peut être le premier ; et le lieu et le temps peuvent être ainsi modifiés, que l’on puisse aller d’une place à une autre et d’un moment à un autre et d’un écart à un autre, selon les circonstances qui s’enchaîne nt.

79. Chaque acte de l’Homme devrait posséder trois harmonies :
— Harmonie avec la morale naturelle,
— Harmonie avec les facultés supérieures de l’Humanité,
— Harmonie avec ce qui peut subsister pour jamais, de chaque chose dans le cercle de Gwenwed.
Autrement dit :
— Harmonie avec la Volonté de Dieu,
— Harmonie avec les perfections humaines,
— Harmonie avec ce qui peut exister pour jamais, de la Divinité, de leur essence dans le cercle de Gwenwed.
Autrement dit :
— Harmonie avec l’avantage de tous les êtres vivants,
— Harmonie avec la Justice de Dieu, et
— Harmonie avec l’Amour du cercle de Gwenwed.

80. Les trois moments de bénédiction pour l’Homme :
— Recevoir la Vie en ayant une Âme à sa naissance ou dans la renaissance après un évanouissement,
— Donner la Vie ou engendrer,
— Echanger la Vie ou mourir, ce qui est aller du pire au meilleur.

81. Les trois moments où Dieu sortit de son immensité :
— Le premier fut pour faire ce qui n’avait jamais existé auparavant, et cela en vu du Bien et pour prévenir tout Mal. De là sortit l’existence ou l’œuvre de sa création. Et bien que cela aurait pu différemment se produire, ainsi furent manifestées la puissance et la sagesse infinies.
— Le second fut pour délivrer toutes créatures et existences du Mal et de l’assaut de Cytraul (le Néant).
— Le troisième pour réparer ce qui avait été perdu, ou étant devenu corrompu ; ou pour le rejeter et lui substituer un meilleur être. Ainsi en sera-t-il et adviendra-t-il pour chaque existence jusqu’à ce que tout être et toute la création aient évolué jusqu’aux dernières limites de la Bonté.