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Vision
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AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
ecr. George Ripleypubl. 1678Littératurepubl. Londres (Angleterre)Alchimie

► Le texte a été publiée pour la première fois dans le Ripley ressuscité d’Eyrénée Philalèthe, ce dernier y ajoute un commentaire.

■ Nous avons placé côte à côte la traduction et le texte d’origine afin de pouvoir les comparer plus aisément. Toujours dans cette optique, nous avons fait revenir à la ligne le texte de la traduction lorsque nécessaire afin de correspondre à l’agencement original, sans pour autant ajouter des majuscules qui n’y existent pas. Comme la plupart du temps la traduction n’a pas pu restaurer fidèlement sens, rimes et rythme de la version originale.


Texte : én. de La Vision in Ripley ressucité, 1678. | PSI

Traduction : de l’anglais au français, B. Biebel, XX.

Illustration : én. de La Vision in Miscellanées Alchimiques XXI, 1746. | bs. Bibliothèque Wellcome (Londres, Royaume-Uni). Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Wellcome

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Texte traduit

Cette vision, que je décris icy, apparut à ma veüe troublée,
estant une certaine nuit occupé à mes livres.
Je vis un Crapaud roux, boire le jus de grappes avec beaucoup d’avidité,
si fortement jusqu’à être surchargé de cette liqueur, et qu’il en crève.
Et de son corps empoisonné, il jeta un venin mortel ;
la douleur qu’il ressentait fit qu’il commença à s’enfler dans toutes les parties de son corps.
Il s’approcha de sa secrète caverne, tout dégouttant d’une sueur infecte ;
et des vapeurs puantes et fumantes de son haleine, empoisonna toute sa tanière.
Desquelles vapeurs il se forma une humeur dorée, après quelques temps,
dans l’espace de ce lieu ; qui dégouttant du haut de la voûte, tachait la terre d’une rosée de couleur rousse.
Lorsque son corps commença à prendre des forces, l’haleine vitale lui manqua.
Et ce mourrant Crapaud devint d’abord semblable à du charbon (à cause de sa couleur noire) ;
étant ainsi submergé dans le déluge empoisonné de ses propres veines,
pendant l’espace de 80 jours il demeura à rôtir.
Je voulus essayer de chasser ce venin, et pour cette effet je mis sa carcasse sur un feu doux ;
ce qui produisit une chose à voir, mais encore plus à raconter.
Ce crapaud était pénétré de toutes parts de couleurs rares,
et quand toute cette diversité de couleurs fut passé le blanc apparut.
S’étant ensuite teint de couleur rouge,
il demeura toujours en cet état.
Je fis ensuite une Médecine, de ce venin ainsi préparé ;
de ce venin dis-je, qui tue, et qui guérit celui qui se hasarde d’en prendre.
Gloire soit à celui qui donne ces Secrets,
honneur et louanges éternelles, avec actions de grâces.

Texte d’origine

When busie at my Book I was upon a certain Night,
This Vision here exprest appear’d unto my dimmed sight :
A Toad full Ruddy I saw, did drink the juice of Grapes so fast,
Till over-charged with the broth, his Bowels all to brast :
And after that, from poyson’d Bulk he cast his Venom fell,
For Grief and Pain whereof his Members all began to swell ;
With drops of Poysoned sweat approaching thus his secret Den,
His Cave with blasts of fumous Air he all bewhited then :
And from the which in space a Golden Humour did ensue,
Whose falling drops from high did stain the soyl with ruddy hue.
And when his Corps the force of vital breath began to lack,
This dying Toad became forthwith like Coal for colour Black :
Thus drowned in his proper veins of poysoned flood ;
For term of Eighty days and Four he rotting stood
By Tryal then this Venom to expel I did desire ;
For which I did commit his Carkass to a gentle Fire :
Which done, a Wonder to the sight, but more to be rehearst ;
The Toad with Colours rare through every side was pierc’d ;
And White appear’d when all the sundry hews were past :
Which after being tincted Ruddy, for evermore did last.
Then of the Venom handled thus a Medicine I did make ;
Which Venom kills, and saveth such as Venom chance to take :
Glory be to him the granter of such secret ways,
Dominion, and Honour both, with Worship, and with Praise. Amen.