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Quintus Septimius Florens Tertullianus
Tertullien

Données générales

PériodeLieu
GénéralII IIITunisie
Naissance 155Carthage, Tunisie
Décès 230 ( 75 ans)Carthage, Tunisie
Cause
Inhumation

DomaineCourantOrdre
ThéologieChristianisme
Paganisme
Traducianisme
Orthodoxie 🎓
Montanisme 🎓

RelationsNom
Influence
SurThéologie chrétienne
Eusèbe de Césarée
Jérôme de Stridon
Critique deChristianisme ancien
Aristote
Platon

Repères biographiques

I. Histoire

► Issu d’une famille païenne, son père, qui était centurion dans l’armée romaine, meurt alors qu’il est encore jeune. Il étudiera à Rome, la rhétorique et le droit, ainsi que des disciplines variées comme la philosophie, l’histoire, la poésie ou les sciences tant romaines que grecques. Il exerce semble-t-il, en tant qu’avocat. Après une première partie de vie qu’il qualifie lui-même de dépravée, il se convertit au christianisme vers 40 ans. Il aurait été impressionné par l’humilité des chrétiens, la supériorité philosophique de leur doctrine ainsi que leur efficience dans les exorcisme. Il retourne dans sa ville natale, devient vraisemblablement prêtre(1), et assume dès lors une opposition farouche au paganisme et au gnosticisme, notamment aux théories de Platon ou d’Aristote. Il s’exprime contre eux avec une verve enflammée, un vocabulaire riche et précis et une âpre éloquence, il leur oppose une morale intransigeante et une spiritualité austère, notablement au niveau du mariage et de la chasteté, des richesses matérielles et des honneurs.

► Vers 50 ans, en 207, il rompt pourtant avec l’Église qu’il considère comme trop modérée et corrompue, ce qui en fait le seul Père de l’Église avec Origène à ne pas avoir été canonisé. Il adhère au montanisme ce qui ne l’empêche pas pour autant de combattre avec plus de foi encore ses opposants païens mais également l’Église qu’il moquera avec véhémence et les psychiques, fidèles incapables de s’élever au contact pneumatique avec l’Esprit-Saint. Augustin prétend même qu’il se brouilla avec les montanistes, groupant autour de lui une petite communauté, qui pu par la suite se réconcilier avec l’Église suite à un colloque avec l’évêque d’Hippone.

II. Pensée

◆ Bien que parlant lui-même grec, il est considéré comme le premier auteur chrétien à écrire en latin, inaugurant la littérature et la théologie dans cette langue et se faisant créateur d’un vocabulaire christologique et trinitaire précis(2). Il s’est du reste, surtout distingué dans l’apologétique et la polémique, son Apologétique est à cet égard remarquable en ce qu’il défend les chrétiens avec une méthode juridique. Son Du baptême est quant à lui, le premier traité systématique sur le sujet. On a parfois emprunté son nom pour écrire des traités et des poésies, le cas le plus plus notoire étant le Contre les hérésies {Adversus omnes haereses}.

III. Documents pertinents

Un certain nombre des œuvres de Tertullien sont disponible dans leur traduction française chez Tertullian et chez JesusMarie.

Œuvres choisies

  • Apologétique {Apologeticus}, 197. Lien vers l’œuvre
  • Du Baptême {De baptismo}, 200-206. Lien vers l’œuvre
  • Contre Praxéas {Adversus Praxeam}, 213. Lien vers l’œuvre
  • De la Monogamie {De Monogamia}, 217. Lien vers l’œuvre

Citations

On ne naît pas chrétien, on le devient.
Apologétique
Les esprits simples, pour ne pas dire les ignorants et les hommes sans instruction, qui forment toujours la plus grande partie de ceux qui croient, en voyant la règle de la foi faire passer l’homme de la multitude des dieux du siècle au Dieu unique et véritable, oublient que non-seulement il faut le croire unique, mais avec son économie tout entière, et se déconcertent à l’aspect de cette économie. Ils prennent pour la division de l’Unité le nombre et la disposition de la Trinité, tandis que l’Unité dérivant d’elle-même, la Trinité, loin de s’anéantir ainsi, est administrée par elle. Vous prêchez deux et même trois Dieux, nous crient-ils; quant à eux, ils se disent les adorateurs d’un seul Dieu, comme si l’Unité, réduite à elle-même hors de toute raison, ne constituait pas l’hérésie, de même que la Trinité, raisonnablement comprise, constitue la vérité. Nous sommes pour la monarchie, répètent-ils. Et les voilà prononçant ce mot en véritables Latins, en véritables Opiques, afin de nous convaincre sans doute qu’ils comprennent la monarchie aussi bien qu’ils l’articulent.
Le Fils de Dieu a été crucifié : je n’en rougis pas, parce que c’est à rougir. Le Fils de Dieu est mort : c’est d’emblée croyable, puisque c’est inepte ; enseveli, il a ressuscité : c’est certain, parce que c’est impossible.
De la chair du Christ
Ici, blasphème ; là, luxure : d’un côté destruction, de l’autre déshonneur pour le Dieu qui institua le mariage.
De la monogamie
Les hérétiques suppriment les noces ; les Psychiques les multiplient. Les premiers ne se marient pas même une fois ; les seconds se marient plusieurs fois. Que deviens-tu, ô loi du Créateur ? Entre les eunuques du dehors et tes voluptueux serviteurs, tu gémis autant de la soumission des tiens que du mépris des étrangers ; conséquemment même offense de la part de ceux qui abusent et de ceux qui n’usent pas. Mais la continence de cette nature n’est pas louable, parce qu’elle est hérétique ; l’usage est illégitime, parce qu’il est psychique.
De la monogamie
Quelle est l’énormité de l’adultère, espèce de fornication, par rapport à la nature du crime? La première loi de Dieu est là pour le déclarer. En effet, après avoir interdit l’adoration superstitieuse des dieux étrangers et la fabrication des idoles ; après avoir recommandé la sanctification du sabbat ; après avoir prescrit le respect pour le père et pour la mère, seconde religion après celle de Dieu, elle ne trouva rien autre chose pour confirmer ce début et nous servir d’avertissement, que ce précepte : « Tu ne commettras point l’adultère.
De la pudicité
Il a été dit: « Tu enfanteras dans la douleur; lu seras sous la puissance de ton mari ; il te dominera. » Eve, c’est toi, et tu l’oublies ! La sentence de Dieu pèse ici-bas sur tout le sexe ; il faut donc que le châtiment pèse sur lui. Tu es la porte du démon ; c’est loi qui as brisé les sceaux de l’arbre défendu ; toi qui as violé la première la loi divine ; toi qui as persuadé celui que Satan n’osait attaquer en face ; l’homme, cette auguste image de la divinité, tu l’as brisé d’un coup. C’est à cause de ton mérite, de ta mort, veux-je dire, que le Fils de Dieu a voulu mourir : et tu songes à recouvrir d’ornements impudiques ces tuniques de peau, témoins de ta honte.
De l’Ornement des femmes
Il n’appartient à aucune religion de faire violence à une autre ; un culte doit être embrassé par conviction et non par violence.
attr. passim
La haine est fille de la crainte.
attr. passim
En économisant sur la chair, tu acquerras l’esprit.
attr. passim


1. Lui-même n’y fait jamais allusion.

2. Il est d’ailleurs celui qui a formulé le terme de "trinité".