🔍
Bouton_Accueil

Connaissance de Soi🔗 cataloguesEntrée Data.Bnf absente Rechercher sur Sudoc Rechercher sur Openlibrary Rechercher sur Worldcat
आत्मबोधः (Atma-Bodha)


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
ecr. Adi Shankaraecr. IX Littératureecr. IndeAdvaita Vedanta

► Il s'agit d'un texte introductif de l'advaïta védanta qui traite de l'atman. La tradition rapporte que le texte aurait été écrit par Shankara pour son disciple Sanandana.


Traduction 1 : Henry Thomas Colebrooke in Essais sur la Philosophie des Hindous, 1933. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive La traduction à été restituée en français par Jean-Pierre Guillaume Pauthier.

Traduction 2 : Yogi Ramsuratkumar Bhavan in Quelques œuvres de Sri Shankaracharya. Lien vers l’œuvre sur Internet Archive

Traduction 3 : Marc Alain Descamps.

séparateur

James Taylor Gaura Krishna

Traduction 3 : Marc Alain Descamps

séparateur

ATMA-BODHA, La Conscience du SOI

1. ATMA-BODHA, Traité de la Conscience du Soi, est composé pour ceux qui, purifiés par les actes d’austérité, sont calmes, libres de désirs, aspirent à la Libération et dignes d’approcher le Soi.

2. La Conscience du Soi est la seule voie de Libération, comme le feu est indispensable pour cuisiner. Sans connaissance, il n’y a pas d’émancipation.

3. L’action ne peut pas détruire l’ignorance, car elle n’est pas son opposée. C’est la connaissance qui détruit varitablement l’ignorance, comme la lumière détruit l’obscurité profonde.

4. L’ignorance nous fait paraître limités, lorsque elle est détruite le Soi, unique, se révèle véritablement par lui-même, comme le soleil lorsque les nuages s’éloignent.

5. La pratique constante de la conscience purifie le Jivatman, entaché d’ignorance qui disparait, comme le fruit du Kataka purifie l’eau.

6. Le monde (samsara) plein de désirs et aversions, est comme un rêve. Il paraît réel dans sa durée mais disparait dès que l’on est réveilllé.

7. Le monde (Jagat) apparait comme réel aussi longtemps que Brahman n’a pas été réalisé comme le support de toute chose, comme la nacre paraît de l’argent.

8. Comme des bulles dans l’eau, les mondes émergent, existent et se dissolvent dans le Soi suprême qui est la cause matérielle et le support de toute chose.

9. Le monde est une projection de l’imagination sur le support qu’est Vishnou, l’Eternel Omnipénétrant, dont la nature est Existence-Conscience, comme des bijoux tous en or.

10. Comme l’espace, Omniprésent, paraît différent selon les divers conditionnements, de même l’Omniprésent paraît multiple avec les divers conditionnements et devient une par leur destruction.

11. Lorsque l’Atman est associé à divers conditionnement se superposent, les castes, couleurs, positions, seulement comme le goût et la couleur à l’eau.

12. Le corps grossier, fait des 5 éléments auto-divisés par 5, et lieu des expériences de souffrance-plaisir, est déterminé par les actions passées (karma).

13. Le corps subtil, autre instrument d’expérience, est fait des 5 pranas, manas, buddhi, des 10 indriyas, combinés avec les grands éléments avant leur division par 5.

14. Le corps causal est sans commencement, inconnaissable, indescriptible. Il faut saisir que l’Atman est autre que ces trois corps.

15. Par identification avec les 5 gaines, l’Immaculé Atman, leur paraît identique, comme un cristal peut prendre la couleur d’un vêtement bleu.

16. Il faut séparer le Pur Atman des gaines par la réflexion logique, comme on sépare le riz de la balle et du son.

17. L’Atman, quoique omnipénétrant, ne brille pas partout, il ne se manifeste que dans la Buddhi, comme un reflet dans un miroir sans tâche.

18. L’Atman est distinct du corps, des sens, de mental et de la buddhi, comme un roi l’est de ses sujets, et il est le témoin du fonctionnement de toute cette matière (praktiti).

19. L’Atman semble être actif quand fonctionnent les organes des sens, comme pour les gens sans discernement la lune semble bouger lorsque courent les nuages.

20. Le corps, les sens, le mental et l’intellect dépendent de l’énergie vitale de la conscience (Atman Chaitanya) pour leurs activités respectives, comme les hommes dépendent de la lumière du soleil.

21. Par manque de discrimination, on surajoute au pur Atman (Sat Chit) les qualités des corps, gunas et karma, comme on attribue au ciel la couleur bleue et ce qui lui ressemble.

22. Les qualités d’agent, qui appartiennent au seul mental, sont attribuées au Soi par ignorance, comme la lune paraît trembler dans l’eau.

23. Attachement, désir, plaisir, douleur sont perçus lorsque le mental ou l’intellect fonctionnent, ils ne le sont pas dans le sommeil profond quand le mental n’existe plus, donc ils ne sont pas de l’Atman.

24. Comme la nature du soleil est luminosité, de l’eau fraîcheur, du feu chaleur, la nature de l’Atman est Réalité, conscience, félicité, éternité et pureté ;

25. Le "je sais" fonctionne sans discriminer la Lumière de la conscience et l’activité de l’intellect.

26. L’Atman ne fait jamais rien, la buddhi ne peut pas expérimenter le "je sais". Notre individualité croit faussement être à la fois celui qui voit et celui qui sait.

27. Celui qui s’identifie à l’égo prend peur comme celui qui prend une corde pour un serpent. Il est sans peur quand il a compris qu’il est le Soi suprême.

28. L’Atman éclaire l’intellect et les organes des sens, comme une lampe des pots car ces objets inertes ne peuvent pas s’éclairer eux-mêmes.

29. Comme une lampe n’a pas besoin d’une autre lampe pour éclairer sa lumière, l’Atman, qui est la connaissance même, n’a besoin d’aucune autre connaissance pour savoir.

30. Les aphorismes védiques sur l’unicité de l’âme individuelle et de l’âme suprême se fondent sur les néti, néti (ni ceci ni cela) des écritures.

31. Les corps, jusqu’au corps causal, sont des objets perçus aussi périssables que des bulles. Réalisez que vous êtes le pur brahman complètement séparé d’eux.

32. Parce que je suis autre que le corps, je ne suis pas soumis à la naissance, au vieillissement, à la sénilité et à la mort. Sans organes des sens, je ne suis pas les perceptions des sons, goûts…

33. Etant autre que le mental, je suis libre de peines, attachements, méchanceté, craintes, etc. "En vérité sans souffle et sans mental, il est pur" dit l’Ecriture.

34. Sans attribut et sans action, éternel (nitya), inaltéré (nirvikalpa), immaculé, sans changement, sans forme, libéré à jamais, pur pour toujours.

35. Comme l’espace, je remplis toute chose au-dedans comme au-dehors. Immuable, toujours pareil, pur, sans lien, immaculé, immobile.

36. En vérité, moi seul suis ce suprême Brahman éternel, pur, libre, un, félicité totale, non-duel et ma nature est réalité, connaissance, infini.

37. La répétition constante de "Je suis Brahman" détruit l’ignorance et l’agitation qui en découle, comme la médecine détruit la maladie.

38. Assis dans un endroit solitaire, libéré de désirs et contrôlant les sens, méditez avec une attention constante sur le Soi unique et sans limitation.

39. Par sa vision, le sage devrait totalement immerger dans l’Atman la totalité du monde des objets et penser constamment au Soi, comme au ciel immaculé.

40. Après avoir rejeté toute forme, couleur … celui qui a réalisé l’Absolu demeure dans sa commune incarnation de la Conscience et de la Béatitude infinies.

41. Dans le Soi suprême s’unifient "celui qui connait", la connaissance et l’objet connu, par sa nature de connaissance et de félicité, il brille par lui-même.

42. Comme le feu dans le creuset de la contemplation intérieure jaillit la flamme de la connaissance qui réduit en cendres notre ignorance.

43. Comme le dieu de l’aurore (Aruna) a déjà détruit l’obscurité universelle avant que le soleil se lève, de même pour le Soi.

44. L’Atman est une réalité omni-présente, l’ignorance empêche de le réaliser, à la disparition de l’ignorance c’est comme le collier, que l’on croyait perdu et qui était autour du cou.

45. Comme un poteau pris pour pour un homme, ainsi par erreur le Brahman est pris pour l’individu (jiva). À la réalisation du jiva comme étant le Soi, l’égo est dissous.

46. En expérimentant la nature véritable du soi par la prise de conscience, l’igorance de dire "je et mon" est détruite, comme une erreur de direction.

47. Le Yogi totalement réalisé voit par son "œil-de-sagesse" l’univers entier à l’intérieur de son propre Soi et considère tout comme son propre Soi.

48. L’univers entier est l’Atman, il n’y a rien en dehors de lui, l’âme éclairée le voit comme elle voit la même argile dans tous les pots et cruches …

49. L’homme véritablement libéré abandonne ses convictions antérieures et retrouve sa nature de Sat-Chit-Ananda, comme la nymphe redevient une abeille.

50. Après avoir traversé l’océan des illusions et tué les monstres du désir-répulsion, le Yogi, uni à la paix, brille de sa propre lumière et repose en lui-même (Atmaram).

51. Après avoir renoncé aux attachements du monde extérieur, satisfait de sa félicité intérieure, il rayonne comme une lampe placée à l’intérieur d’un vase.

52. Bien qu’associé aux enveloppes (upadhis) le contemplatif qui sait, sans attachement est libre de tout lien comme le vent dans l’espace.

53. Lors de la destruction des upadhis, le contemplatif est totalement absorbé dans l’esprit omni-pénétrant (Vishnou), comme l’eau dans l’eau, l’espace dans l’espace, la lumière dans la lumière.

54. Une fois réalisé que cela est Brahman, il n’y a rien d’autre à atteindre, pas d’autre béatitude que la béatitude, pas d’autre connaissance que la connaissance.

55. Ainsi réalisez que Cela est Brahman, alors ceci vu, rien d’autre à voir, devenu ceci plus d’autre réincarnation, ceci connu rien d’autre à connaître.

56. Réalisez que Cela est Brahman, Sat-Chit-Ananda, Absolu, non-duel, Infini, Eternel, Unique, remplissant tout chose en dessus, en dessous et sur les cotés.

57. Réalisez que cela est Brahman, Non-duel, indivisible, Unique, Bienheureux, comme indiqué par le Védanta à l’aide du processus de négation.

58. Brahma et les autres dieux ne goûtent qu’une parcelle de Brahman, dont la nature est la béatitude illimitée, ils n’ont qu’une félicité proportionnelle.

59. Tous les objets sont pénétrés par Brahman, toutes les actions ne sont possibles que par Lui, il imprègne tout comme le beurre dans le lait.

60. Réalisez que cela est Brahman, ni subtil ni grossier, ni court ni long, sans naissance ni changement, sans forme, qualité (guna), couleur et nom.

61. Cela, par la Lumière de qui sont éclairés le soleil et la lune, et par qui seul tout cet univers brille, réalisez que c’est Brahman.

62. Habitant l’univers entier au dedans et au dehors, le Suprême brahman brille par lui-même, comme le feu imprègne le fer chauffé au rouge et le rend incandescent.

63. Brahman est autre que l’univers, mais il n’existe rien qui soit autre que Brahman, si quelque chose le paraît c’est une illusion et un mirage.

64. Tout ce qui est perçu et entendu est Brahman et rien d’autre. Accédant à la connaissance de la Réalité, on voit ce Brahman non-duel, Sat-Chit-Ananda.

65. L’Atman, pure Conscience, qui est partout présent, n’est perçu que par le seul œil-de-sagesse, celui dont la vision est obscurcie par l’ignorance ne le voit pas, comme l’aveugle ne voit pas le brillant soleil.

66. Le Jiva libre de toute impureté, chauffé au feu de la connaissance, embrasé par l’audition des Ecritures, brille de lui-même comme l’or.

67. L’Atman, soleil de la connaissance, qui se lève au ciel du cœur, dissipe l’obscurité de l’ignorance, pénètre et soutient tout, brille et fait tout briller.

68. Celui qui, renonçant à toute activité, adore son propre Atman, libre de toute limitation de direction, temps et espace, présent partout, détruisant le froid et le chaud, Béatitude éternelle et sans tâche, celui-là devient Omni-connaissant, Omni-pénétrant, Immortel.





Version: 2.0
Maj : 29/11/2024