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De Lapide Philosophorum, Le Livre de Lambspring


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
ecr. Abraham Lambspringpubl. XVILittératurepubl. AllemagneHermétisme
Alchimie

► L’ouvrage circule d’abord en allemand, sous forme manuscrite. C’est en 1599 qu’il sera publié en langue latine, et sans les illustrations, dans le recueil Triga Chemica (Langlet du Fresnoy : IV,7) de Nicolas Barnaud à Leiden. La version la plus connue est celle du fameux recueil Musaeum Hermeticum publié à Francfort par Lucas Jennis en 1625 et reproduisant les gravures.

Waite fera une étude du texte dans sa refonte du Musée Hermétique. Cependant, on aura jamais découvert la véritable identité de l’auteur.

■ Chaque gravure est donnée en trois versions, de la plus récente à la plus vieille : La première tirée du Musée Hermétique (1625), mise en monochrome. La seconde tirée d’une édition de 1607 conservée à la Bibliothèque Universitaire de Salzbourg. La dernière enfin, tirée pour sa part d’une édition de 1556 conservée à la Bibliothèque centrale de Zurich.

🕮 Bosc, ref.373:1 (in Triga Chemica).

🕮 Ouvaroff, ref.981,982 :

1. Ce sont 15 grandes fig. et frontispice gravés, accompagnés d’explications en vers allemands.

2. […] Ce traité est le 1-er contenu dans le Triga chemica ; voy. le N°604.


Texte et traduction : de l’allemand au français, ? Bernard Roger in Traité de la pierre philosophale, 1972, PSI.

Peintures : én. de De la Pierre Philosophale 1556. | bs. Bibliothèque centrale de Zurich (Zurich, Suisse). Lien vers le catalogue Lien vers e-Rara/Manuscripta

Peintures : én. de De la Pierre Philosophale 1607. | bs. Bibliothèque Universitaire de Salzbourg (Salzbourg, Autriche). Lien vers le catalogue

Peintures : én. de De la Pierre Philosophale in Musée Hermétique, 1677. | bs. Institut de Recherche Getty (Los Angeles, États-Unis d’Amerique). Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive

Peintures : én. de De la Pierre Philosophale in Recueil de manuscrits alchimiques, 1578. | bs. Musée National Germanique de Nuremberg (Nuremberg, Allemagne). Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre

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Préface

Je m’appelle Lamspring ; de race libre,
Je porte avec honneur et de plein droit ces armoiries :

J’ai compris clairement la Sagesse
Et je suis parvenue par l’Art jusqu’à son fondement.

Car Dieu m’a dispensé Sa Grâce
Et m’a donné le savoir avec l’entendement.
Ainsi suis-je devenu l’auteur de ce livre
Où règne un ordre digne d’être remarqué
Afin que le comprennent les pauvres et les riches.
Sur la terre, certes, il n’en est point de semblable
Et par là, je n’ai pas manqué à mon devoir
Puisque j’avais mesuré la profondeur de la vérité.
Considérez donc, attentifs et silencieux, mon ouvrage
Et n’épargnez pas votre peine en le lisant souvent
Vous apprendrez ainsi la vérité
Et vous convertirez au mieux ce Don divin.
Dieu, Toi qui es la fin et le commencement,
Nous te prions par Jésus-Christ
D’illuminer notre sens intérieur et nos pensées
Afin que nous célébrions toujours Tes louanges
Et que selon la pleine puissance de Ta volonté,
Ce livre puisse tout améliorer.
Conserve-nous dans Ta miséricorde
Et que la Sainte Trinité nous l’accorde.
Avec l’aide de Dieu, je vous instruirai
Et sans dissimuler rien de ce qui est vrai.
Alors, quand vous m’aurez bien compris,
Vous serez délivrés de toute erreur.
Car ce n’est qu’une seule chose
Dans laquelle tout ce qui est secret est contenu.
C’est pourquoi vous ne devez pas vous décourager
Il faut que le temps et la sapience soient dans votre balance
Si vous voulez jouir du noble Fruit.
Ne regrettez ni votre temps ni votre labeur
Car vous devez cuire la semence des Métaux
De jour en jour et durant des semaines.
Alors vous trouverez dans la chose que l’on méprise
L’Art entier et la perfection,
Ce qui est jugé impossible par tous
Bien que ce soit simple et facile.
Aussi nous est-il interdit d’opérer publiquement
Afin que chacun ne puisse se moquer de nous.
Demeurez donc cachés et silencieux ;
Vous serez ainsi en paix et libres de tout souci.
Dieu qui donne l’Art, en particulier, à chacun
Veut aussi le tenir secret.
Maintenant, mon avant-propos s’achève
En je vais commencer à décrir l’Art,
À le faire apparaître aussi clairement que le jour
Par des rimes et par des images justes et véritables
En rendant grâces au Créateur de toute créature.
Et voici la première Figure.


Première figure

Les philosophes disent communément
Qu’il y a deux poissons dans notre Mer,
Tous deux, à la vérité, sans chair ni arêtes.
Ils sont cuits dans l’eau qui leur est propre.
Alors sortira d’eux la grande Mer
Que nul homme ne peut décrire.
Voici ce qu’entendent par là les philosophes :
On trouve deux poissons mais il n’y en a qu’un seul,
Deux,toutefois, et pourtant un seulement
Dans lequel sont trois choses :
Le Corps, l’Esprit, l’Ame.
Maintenant je vous aussi de façon véritable :
Cuisez-les ensemble tous les trois
Afin que soit faite la Grande Mer.
Ainsi vous sera-t-il bientôt montré alors
Comment vous devez obtenir un grand accroissement.
Pour cela, cuisez bien le Soufre avec le Soufre
Et soyez avare de vos paroles sur ce point,
Taisez-vous plutôt, à votre grand avantages,
Vous serez délivrés ainsi de toute pauvreté.
En vous imposant un entier silence,
Votre entreprise ne sera connue de personne.

Remarquez-le bien et comprenez :
Deux poissons nagent dans notre Mer.

La Mer est le corps.
Les deux poissons sont l’Esprit et l’Ame.


Deuxième figure

Le Sage déclare que ce combat
Ressemble à la rencontre d’une bête sauvage dans la forêt,
D’un dragon d’une entière noirceur.
À la vérité, si on lui coupe la tête,
Alors, il perd toute sa couleur noire
Et se revêt d’une blancheur de neige.
Vous désirez avoir une juste compréhension de ce point :
La couleur noire est nommée la "Tête de Corbeau".
Dès qu’elle aura disparu,
Bientôt après apparaîtra la couleur blanche.
Alors cette chose est proprement appelée "sans Tête",
Quand la Nuage noir a disparu, croyez-moi!
Les philosophes, maintenant, se réjouissent en leur cœur de ce Don,
Et le cachent avec grand soin
Pour qu’aucun fou n’en sache rien.
Pourtant, à leurs Enfants, avec bienveillance,
En écrivant, ils en découvrent quelque chose.
À ceux qui reçoivent la faveur divine
À ceux-là seulement ils se révèlent.
Pour cette raison, il n’en faut rien dire à personne
Car Dieu veut que cela soit tenu caché

Prends garde, Fils, très tôt et bien vite,
À la bète noire et féroce de la forêt.

La putréfaction.


Troisième figure

Les philosophes proclament hautement
Que l’on trouve deux bêtes sauvages dans cette Forêt.
La première, alerte, belle et bien bâtie :
Un grand, fort et robuste Cerf.
L’autre, une Licorne, chère au Sage.
Tous deux se cachent parmis les bois,
Mais bienheureux, dirons-nous, l’homme
Qui les piégera dans un filet et les capturera!
Les Maîtres aussi, à mots couverts,
Nous les montrent et font voir qu’en tous lieux
Ces deux animaux errent dans la Forêt.
Toutefois, on doit comprendre par cette Forêt une seule chose
Car si nous considérons vraiment la base,
C’est du Corps que la forêt reçoit son nom.
Alors on trouvera aussi certainement et justement
Que c’est de l’Esprit que provient la Licorne.
Le Cerf ne désire vraiment pas d’autre nom
Que celui d’Ame et personne ne le lui dérobe.
Mais il est juste aussi que soit nommé le Maître
Qui, par l’Art, les conduit et les dompte
Pour les diriger et les faire descendre dans la Forêt
Afin qu’ensemble ils restent unis.
Nous lui attribuerons aussi en partage
D’avoir atteint le Fleuve d’Or
Et de pouvoir maintenant triompher,
Nouvel Auguste, dans son magique empire

Maintenant, il est nécessaire que vous sachiez
Qu’il y a dans notre forêt un Cerf et une Licorne.

Il y a, dans le Corps, l’Ame et l’Esprit.


Quatrième figure

Les Sages nous donnent à entendre
Que deux forts lions vont et viennent,
Le mâle et la femelle, dans la vallée des Ténèbres
Et s’y cachent et par l’Art peuvent être capturés
Terrifiants et cruels, de féroce contenance,
Rapides, indomptables et tout à fait sauvages.
Celui qui, avec sagesse et ruse,
Pourra les prendre dans un filet, les dompter, les retenir
Et, de nouveau, les mener à sa guise dans la Forêt,
De celui-là, on écrira à juste titre et de plein droit
Qu’il a mérité plus que tout autre la Couronne
Et qu’il en a obtenu la récompense glorieuse en ce temps.

Ce peut bien être un grand miracle
Que de deux Lions, il ne soit fait qu’un seul.

L’Esprit et l’Ame doivent être
Conjoints et ramenés à leur Corps.


Cinquième figure

Alexandre de Perse écrit librement
Que le Loup et le Chien se trouvent dans la Vallée
Pourtant il nous est montré par le Sage
Que chacun des deux a sa propre origine,
Car c’est de l’Orient que vient le Loup
Et de l’Occident sort le Chien.
Ils sont tous deux pleins de jalousie mutuelle,
Furieux, enragés, féroces jusqu’à la démence.
L’un prive l’autre de sa vie
Et de leur combat est produit le grand Venin.
Mais si, de nouveau, ils retournent à la vie,
Alors, véritablement, il se fait de leur résurrection
La plus haute Médecine et la meilleure Thériaque
Qui puisse être trouvée sur la terre.
Aussi a-t-elle réjoui tous les Sages
Et ils en ont remercié Dieu
Lui en rapportant et l’honneur et la louange.

Un Loup et un Chien se battent dans une demeure ;
D’eux, finalement, il ne restera pourtant qu’un.

La mortification et l’Albification, imbibition
du Corps conjoint avec l’Ame et l’Esprit.


Sixième figure

Un Dragon fait son repaire dans la Forêt
Et à son Venin rien n’échappe.
Quand il voit le Soleil et le Feu,
Alors sa bave empoisonnée se répand et il vole si prodigieusement
Qu’aucune bête vivante ne subsiste sur son passage.
Le Basilic lui-même ne peut lui être comparé.
Dès qu’il se sait attaqué à mort par ce ver rongeur,
Il combat alors de toutes ses forces.
Ses couleurs s’augmentent par sa mort
Et de son Venin se fait la Médecine.
Car il retourne contre lui tout son poison
Et dévore sa propre queue venimeuse
Qui doit trouver en soi-même la perfection.
Le plus noble Baume découle de ce Dragon
Et l’on remarquera ses admirables vertus
Dont tous les Sages se sont hautement réjouis.

C’est une grande merveille et une ruse étrange
Que de faire d’un Dragon la Médecine suprême.

Le Mercure, convenablement
et alchimiquement précipité ou sublimé,
dissous dans son Eau propre et derechef coagulé


Septième figure

On trouvera dans la Forêt un Nid
Dans lequel l’Oiseau d’Hermès garde ses petits.
L’un veut toujours s’envoler,
L’autre, silencieux, reste au Nid.
L’un n’abandonne pas l’autre
Mais le retient dans un meilleur état,
Comme un homme, à la maison, avec sa femme,
Parfaitement unis par le lien conjugal.
À tout moment, nous nous en réjouissons
Car nous les avons fixés ensemble
Et nous laissons régner sur eux Dieu le Père.

Dans la Forêt deux oiseaux appellent
Et pourtant, en un juste sens, ne s’en trouve qu’un seul.

Le Mercure fort souvent sublimé est enfin fixé, en
sorte qu’il ne puisse fuir davantage ni s’envoler par la
force du feu. Cette sublimation, en effet, doit être
réintérée autant de fois qu’il le faut jusqu’à ce qu’il
soit rendu fixe.


Huitième figure

On trouvera une Forêt dans les Indes
Où sont liés ensemble deux Oiseaux.
L’un est Blanc, l’autre Rouge.
Ils se mordent tous deux à mort,
L’un dévore entièrement l’autre.
Ils seront changés en une blanche Colombe
Et de la Colombe naîtra un Phénix
Qui aura perdu sa forte noirceur et sa nature périssable
Et pris ainsi une vie nouvelle.
Dieu lui a donné une force et une puissance telles
Qu’il vit désormais délivré de la mort
Et nous apporte la richesse et la santé
Afin qu’avec lui nous fassions paraître de grandes merveilles
Que nous décrivent profondément les Sages.

Les deux Oiseaux, Corps et Esprit,
S’entre-dévorent, il le faut.

De nouveau le Corps sera mis dans le fumier de
cheval ou dans le bain pour être digéré par son air
répandu ou par l’Esprit préalablement séparé du Corps.
Le Corps est rendu blanc par le travail ; l’Esprit est
vraiment fait rouge par l’art. L’œuvre tend à la per-
fection de leur nature et c’est ainsi qu’est préparée la
Pierre des Philosophes.


Neuvième figure

Ecoutez maintenant une histoire merveilleuse
Voici que je vous enseigne une grande chose
Et comment le Roi s’élève au-dessus de tout.
Entendez ce que proclame le noble Seigneur :
J’ai triomphé de tous mes ennemis
J’ai posé mon pied sur le Dragon
Je suis un Seigneur et un Roi sur la Terre
Aucune hauteur ne prévaudra sur la mienne
Ni par l’Art, ni par la Nature
D’aucune créature vivante.
Car j’ai en ma puissance tout ce que tu désires
Je donne la force, la santé, les longs jours,
L’or, l’argent, les perles, les pierres précieuses
Et toutes médecine, de la moindre à la suprême.
J’étais d’abord de basse extraction
Avant d’avoir été porté à ce haut rang.
Et afin que je sois ainsi exalté
Dieu m’a donné une nature telle
Que du pire provienne le meilleur
Qu’il atteigne à un haut degré
Et comme à l’état royal.
C’est pourquoi Hermès me nomme le Seigneur.

Le Seigneur de la Forêt a reçu son Empire
Et il s’est élevé du plus bas au plus haut.

Si la Fortune vole, de Rhéteur tu seras fait Consul,
Si elle vole encore, de Consul tu seras fait Rhéteur.
Comprenez l’apparition du premier Degré de la Teinture.


Dixième figure

Tous les voyageurs nous disent
Que la Salamandre provient du Feu.
Dans le Feu se trouvent sa nourriture et sa vie
Cela lui fut donné par sa propre nature.
Elle demeure aussi dans une montagne profonde
Aussi allume-t-on quatre Feux pleins de vertus
Le premier plus faible que le suivant
Où se baigne d’abord la Salamandre.
Le troisième à vrai dire, est plus fort que les autres
La Salamandre s’y lave et s’y purifie bien
Puis elle se hâte vers son trou
Mais aussitôt elle est prise et percée de coups
Car elle doit mourir et être saignée à blanc.
En vérité, on procède ainsi pour son bien
Car elle doit acquérir la vie éternelle
Au prix de son sang et désormais la mort ne l’atteindra plus.
Il n’est pas sur terre de plus haute médecine que son sang
Dans le monde, on n’en peut trouver de meilleure
Aucune maladie ne résiste à ce sang.
Et qu’ils ont reçu de Dieu le Don céleste
Que l’on appelle la Pierre des Sages
Dans aquelle réside toute vertu et puissance.
Les Sages nous en font présent par bienveillance
En cela nous devons honorer leur mémoire.

La Salamandre sait vivre dans le Feu
Aussi lui donne-t-il la meilleure couleur.

Réitération, accroissement et amélioration de la Tein-
ture ou de la Pierre des Philosophes : on doit plutôt
entendre par là l’Augmentation.


Onzième figure

D’Israel est déjà venu un ancien Père.
Il possède un Fils unique
Qu’il aime de tout son cœur.
Avec douleur, il le confie à son Guide
Qui doit conduire le Fils
En quelque lieu qu’il désire et veuille.
Le Guide adresse au Fils ces paroles :
"Viens ici, je vais te mener là-bas,
Tout en haut du sommet d’une montagne
Afin que tu apprennes à connaître le monde entier
Et que tu puisses contempler l’univers et la mer immense
Car tu prendras plaisir à ce vaste spectacle.
Aussi te conduirai-je vers les cimes
Jusqu’à ce que nous arrivions aux portes du Ciel."
Le fils a cru aux paroles du Guide
Et il l’a suivi dans son ascension.
Il a découvert ainsi la magnificence céleste
Et sa splendeur au-delà de toute mesure.
Et, comme il avait vu ces merveilles,
Alors le souvenir de la douleur de son Père lui revint
Il prit en pitié sa grande détresse
Et il désira descendre de nouveau dans son sein.

Père, Fils et Guide se tiennent par les mains
Ici l’on comprendra Corps, Esprit et Ame.


Douzième figure

Ici le Fils dit à son Guide :
"Je veux dès maintenant revenir à mon Père
Car sans moi il ne peut plus vivre ni prospérer
Il l’a proclamé sans cesse et il me l’a crié."
Le Guide, bientôt, répond :
"Je ne te laisse pas descendre seul
Je t’ai conduit hors du sein paternel
Il me faut donc t’y ramener
Afin de lui rendre la vie avec joie.
Ainsi lui donnerons-nous la vertu efficace."
Ils s’élevèrent alors et se dirigènt ensemble
Jusqu’à parvenir au Trône du Père.
Et comme le Père voyait arriver son Fils
Alors, d’une voix forte, il lui parla en ces termes.

Dans le vaisseau des Sages est située la haute montagne des Indes
Sur laquelle s’envolent le Fils et son Guide, l’Esprit et l’Ame.


Treizième figure

"O Fils, en ton absence, j’étais mort,
En grand péril se trouvait mon existence
Quelle joie me donne ton retour!"
Dès que le Fils entra dans la demeure du Père,
Le Père l’entoura de ses bras
Et au même instant, il l’engloutit ;
Dans sa propre bouche, le Père l’avala.

Le Père, dans son amour, va engloutir le Fils ;
De l’âme et de l’Esprit s’abreuve tout le Corps.


Quatorzième figure

Voici que le Père est couvert de sueur à cause de son Fils
Et il prie du fond du cœur le Seigneur
Auquel tout est possible, en vérité,
Puisqu’il créé toutes choses
Et il lui demande de faire sortir de nouveau son Fils de son Corps
Afin qu’il puisse ressusciter à sa vie première.
Le Seigneur ne veut pas dédaigner sa prière
Et il ordonne au Père de dormir.
Alors, dès qu’il repose dans la paix du sommeil
Dieu fait descendre d’en haut une pluie
À travers la claire voûte constellée
Une pluie féconde et vraiment d’argent pur
Qui arrose et attendrit le corps paternel.
O Dieu, aide-nous aussi à obtenir Ta Grâce!

Ici le Père est couvert d’une très forte sueur
D’où découle la véritable Teinture.


Quinzième figure

Maintenant voici le Père dormant,
En une eau claire tout entier se changeant
Et par cette eau puissante,
Une pure et bonne terre se formant.
Il naît aussi un nouveau Père, fort et beau,
Qui engendre également un Fils nouveau
Lequel demeure désormais auprès de son Père
Et le Père, pour toujours, auprès de son Fils.
Ainsi, en toutes choses, différemment
Produisent-ils des fruits innombrables
Qui, en aucun temps, ne peuvent périr
Ni d’aucune mort ne sauraient mourir.
Ils demeurent à jamais par la Grâce de Dieu,
En même temps que triomphent, en un règne magnifique,
Assis sur leur siège le Père avec le Fils.
Au milieu d’eux apparaît l’ancien Maître
Portant un long manteau qui ressemble à du sang.

À Dieu seul la Louange et la Gloire
Amen.

Maintenant, le Père, le Fils et le Guide sont réunis
Ensemble, éternellement, ils demeurent.




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Maj : 20/12/2024