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Notes d’iconographie tântrique : a propos de quelques mudrā
Marie-Thérèse de Mallmann(1)

(1) L’article que l’on va lire se situe dans le prolongement de mon Introduction à l’iconographie du Tantrisme bouddhique (2). Il représente une étape d’une recherche plus approfondie sur certaines mudrā, sujet ébauché seulement dans le livre précité. Pour cette recherche, j’ai eu le privilège de bénéficier de plusieurs documents, généralement inédits, qui sont d’une part trois manuscrits népalais appartenant à l’Institut de Civilisation indienne de Paris (3), et d’autre part un manuscrit népalais récemment acquis par le département des manuscrits orientaux de la Bibliothèque Nationale (4). Les mss. de l’Institut de Civilisation indienne proviennent tous trois du legs de Sylvain Lévi, et portent en conséquence les cotes SL 58, 59, et 68. Le quatrième ms. est enregistré à la Bibliothèque Nationale sous la cote « mudrā, népalais, sanscrit 1822 ».

Du ms. le plus ancien, le SL 68 — Aṣṭasāhasrikā-Prajñāpāramitā — (XIe s.), je n’ai utilisé que la frise peinte sur l’un des deux plats internes du couvercle, où sont figurés les cinq Tathāgata et les quatre grandes Prajñā (fig. 1 à 3). Les trois autres mss. semblent s’échelonner du XVIIIe à la fin du XIXe siècle ; ils sont largement illustrés, mais les images en sont presque exclusivement des représentations de mains, disposées en de nombreux gestes, et accompagnées d’oraisons jaculatoires. Ces trois mss. constituent donc de véritables répertoires destinés au culte : les gestes recensés doivent être exécutés par le méditant — Yogin ou Sādhaka —, mais les couleurs des mains sont celles des divinités invoquées, dont elles portent parfois les attributs caractéristiques. Certains de ces gestes sont effectivement ceux que l’iconographie traditionnelle prête aux divinités ; mais d’autres, en revanche, sont des gestes cultuels, qui ont progressivement passé dans l’iconographie, selon un procédé dont nous connaissons ailleurs des exemples (5).

Je ne traiterai pas ici des particularités des mss. en tant que tels, travail qui excéderait à la fois ma « compétence » éventuelle, et le sujet qui nous intéresse. Mais j’ai pensé qu’il pourrait être enrichissant de comparer plusieurs de ces images avec ce que les recueils sanskrits d’iconographie nous apprennent des personnages ainsi évoqués.

Bien entendu, il a fallu faire une sélection, nécessairement arbitraire. Celle-ci a été subordonnée aux documents comparatifs dont je disposais, tant du point de vue des textes que de celui des illustrations — documents qui m’ont amenée à choisir d’une part les gestes, ou mudrā, qui correspondent aux Buddha transcendants, et d’autre part ceux qui correspondent aux divinités du Vajradhātu Maṇḍala.

Il convient tout d’abord de rappeler autant que possible le sens « technique » du mot mudrā (6), terme appartenant à la tradition pan-indienne, qu’elle soit bouddhique ou hindoue. La signification première est celle de « marque, sceau, empreinte, timbre (au sens héraldique de ce mot) » ; d’où un adjectif mudrita, qui, dans le vocabulaire bouddhique, désigne la manière dont un Buddha transcendant, considéré comme Chef d’une Lignée spirituelle, « marque » les membres de ladite Lignée : le Buddha est alors figuré dans la coiffure ou au-dessus de la tête du membre de sa Lignée (7).

Par extension, mudrā dénote — et c’est là le sens le plus fréquent — le geste caractéristique permettant de reconnaître tel ou tel personnage, en particulier chacun des cinq ou six Buddha transcendants ou Tathāgata (il faut en effet récuser absolument le composé Dhyāni-buddha, fabriqué de toutes pièces au XIXe s., et qui n’existe dans aucun recueil sanskrit ancien (8). Sauf exceptions, le Bouddhisme distingue habituellement les gestes à contenu rituel ou religieux appelés mudrā des gestes du répertoire théâtral et chorégraphique appelés abhinaya (9).

Les mudrā de quatre des Tathāgata sont à peu près toujours les mêmes et ne présentent aucune difficulté d’identification (10) :

Akṣobhya fait le geste d’attouchement ou de prise à témoin de la Terre, bhūsparśa-mudrā (fîg. 2, à dr.) ;

Ratnasambhava, celui de don ou de faveur, varada-mudrā (fig. 2, à g.) ;

Amitābha, celui de recueillement ou de méditation, samādhi° ou dhyāna-mudrā (fig. 2, au centre) ;

Amoghasiddhi, celui de sauvegarde, abhaya-mudrā (fig. 3, à g.) encore que, parfois, les imagiers confondent ce dernier geste avec celui d’argumentation, vitarka-mudrā (11) ; ou que, dans les représentations de Maṇḍala, les mudrā de Ratnasambhava et d’Amoghasiddhi soient interverties (12).

Pour ce qui concerne les gestes de Vairocana et de Vajradhara — ce dernier étant considéré comme le Buddha suprême et primordial — la question est différente. Si, dans le cas de Vairocana, les mudrā et leurs désignations sont multiples, comme nous le verrons tout à l’heure, il n’en est pas de même dans le cas de Vajradhara pour l’unique geste duquel c’est seulement la terminologie qui est erronée. Vajradhara croise les deux mains à la hauteur des poignets, devant la poitrine, paumes cachées, la droite tenant le vajra et la gauche la cloche à manche en forme de demi-vajra ou vajraghaṇṭā (13). Dans les ouvrages d’iconographie en langues occidentales, à une exception près (14), ce geste est TOUJOURS appelé vajrahūṃkāra-mudrā (cf. fig. 4 b).

Or il se trouve que la vajrahūṃkāra-mudrā, attribuée à un personnage farouche nommé Trailokyavijaya ou … Vajrahūṃkāra (15), est soigneusement décrite d’une part dans la Sādhanamālā (16) — passage publié et traduit par A. Foucher dès 1905 (17) —, et d’autre part dans le Kriyāsaṃgraha ehap. 3 (18). Selon la SM : après avoir fait se toucher les deux poings dos à dos, joindre les deux petits doigts en forme de chaîne ; tandis que, selon le KS plus explicite : avec les deux mains munies du vajra et de la cloche, faire se toucher les deux poings dos à dos, joindre les deux petits doigts en forme de chaîne, et tendre les deux index. Étonnamment simples et compréhensibles, ces descriptions ne peuvent se rapporter qu’à un geste fait avec les paumes en avant (fig. 4 a), ainsi que Foucher l’avait parfaitement compris lorsque, se référant à une stèle photographiée par lui à Bodh-Gayā et reproduite dans son Iconographie bouddhique, il écrivait : la fig. 4 nous dispense de décrire ce geste (19). Il faut ajouter en outre que cette mudrā n’est attribuée par les textes qu’à un très petit nombre de personnages : Trailokyavijaya ou Vajrahūṃkāra bien entendu (20) ; Ṭakkirāja (21) et Sumbharāja (22) qui comptent parmi les gardiens farouches du Cercle (ou plutôt de la Sphère) de protection du Maṇḍala ; trois aspects de la déesse Kurukullā, l’un blanc à six bras (23), et deux rouges, l’un à six (24), l’autre à huit bras (25).

Quel est donc le geste — exécuté non seulement par Vajradhara mais encore par bien d’autres divinités (26) — et si improprement confondu avec la Vajrahūṃkāra-mudrā ? Son nom est fourni dès le XIIe s., par le KS chap. 6, au cours de la description d’un personnage farouche appelé Vajrajvālānalārka (27). C’est le prajñāliṅganābhinaya (fig. 4 6), le geste d’embrassement de la Prajñā, c’est-à-dire de la partenaire du dieu, geste qui sous-entend la présence de la déesse, même lorsque celle-ci n’est pas figurée. Dans les textes sanskrits dont je dispose, il apparaît en effet que le mot abhinaya n’est généralement pas mentionné lorsque la déesse doit être représentée, le texte se bornant alors à écrire que le dieu « embrasse » ou « est uni à » la Prajñā qui est « son propre reflet » ou « sa propre réplique », svābhaprajñāliṅgita ou svābhaprajñāsamāpanna (28). J’ajoute que la description de Vajrajvālānalārka selon le KS est répétée presque mot pour mot dans le ms. sanskrit contemporain SL 58 rapporté du Népāl par Sylvain Lévi — description qui accompagne, en frontispice dudit ms., une image de Vajrajvālānalārka figuré sans Prajnā (29). Cette mise au point iconographique valait, je pense, d’autant plus d’être faite que M. R. O. Meisezabl (30) a récemment démontré toute l’importance de ce geste d’embrassement, symbole de la « non-dualité » (advaya) ; par la représentation mentale de ce geste, le Yogin obtient la condition d’existence idéale où la réalité cosmique se résorbe toute entière en lui-même.

Quant au geste de Vairocana, les manuels « occidentaux » d’iconographie le donnent comme celui de « mise en branle de la Roue de la Loi », dharmacakrapravarlana-mudrā ou, plus simplement, dharmacakra-mudrā (31), geste qui est celui du Buddha enseignant (32) et qui s’est transmis au Buddha futur Maitreya (33). En réalité, il n’y a pas une, mais de multiples et variables mudrā de Vairocana. Selon le témoignage des textes, le Guhyasamāja Tantra (VIIe-VIII s. ?) ne mentionne aucun geste ; en revanche, il attribue comme caractéristique à Vairocana la roue (34) — tradition qui s’est perpétuée, car tout au long de l’évolution iconographique de ce Buddha, l’on retrouve périodiquement la roue, soit comme attribut (35), soit comme ornement de trône (36). Cependant, le Sarvatathāgata-tattvasaṃgraha (abr. STTS, VIIIe-IXe s. ?), qui paraît être le plus ancien texte à décrire le Vajradhātu Maṇḍala centré autour de Vairocana (37), attribue au Vajradhātu Vairocana une mudrā appelée en tibétain byaṅ čhub mčhog ; dès 1941, M. Tucci avait restitué correctement le sanskrit bodhyagrī, « la fine pointe (i. e. la quintessence) de la Bodhi » (38), récusant sa lecture antérieure bodhyaṅgī (39). Le composé se retrouve dans la SM et la NSP (40), généralement sous la forme altérée bodhyaṅgī (manifestement influencée par le composé bodhyaṅga(41), la forme bodhyagrī donnée en variante étant considérée par l’éditeur comme une erreur. Mais cette variante, citée par B. T. Bhattacharyya à quatre reprises (42), appartient à un ms. du XIIIe s. que le savant indien lui-même considérait comme la meilleure version de la SM (43) ; et en outre, bodhyagrī est confirmé quatre fois par l’une des versions sanskrites de la SM conservées à la Bibliothèque Nationale (44). Le Vajradhātu Maṇḍala de la NSP — qui lit bodhyaṅgī (45) — donne de ce geste une description extrêmement précise : le poing gauche étant serré, mais avec l’index dressé, celui-ci doit être empoigné par la main droite. Il ressort évidemment de tout cela qu’il faut préférer la lecture bodhyagrī à bodhyaṅgī, car le mot agra « extrémité » peut désigner le bout du doigt, interprétation qui convient parfaitement au bout de l’index gauche surgissant au-dessus du poing droit qui l’enserre. Du reste, M. Snellgrove a traduit le tibétain par « gesture indicating enlightenment », ce qui présuppose bien le mouvement de l’index (supra, n. 2).

Deux passages seulement de la NSP attribuent à Vairocana la dharmacakra-mudrā, et ils concernent des Maṇḍala où le Tathāgata, divinité centrale, revêt un aspect … qui n’est pas le sien : dans le Maṇḍala de Dharmadhātu Vāgīśvara, il est « Mahāvairocana personnifié par Mañjughoṣa » (46) à quatre faces et à huit bras ; dans le Maṇḍala de la Purification des Mauvaises Voies (de la Transmigration), il est appelé «le bienheureux Mahāvairocana (47), seigneur Lion-des-Śākya (48)».

Lorsque le terme sanskrit bodhyagrī n’était pas connu des « occidentaux », des restitutions approximatives ont été tentées à partir de versions tibétaines, chinoises, japonaises, etc. L. A. Waddell (49) — suivi par J. Burgess (50) et Ch. Williams (51) — proposent une uttarabodhi-mudrā, fondée sur le tibétain byaṅ čhub mčhog (c’est-à-dire, en réalité, bodhyagrī), mais ils confondent le geste avec la dharmacakra-mudrā, confusion reprise par B. T. Bhattacharyya et A. Getty. Toutefois, dans la première édition de son traité d’iconographie bouddhique publié en 1924, Bhattacharyya - à partir de l’Advayavajra-saṃgraha — avait correctement lu bodhyagrī, lecture qu’il devait « rectifier » en bodhyaṅgī dans la réédition de 1958 (52). Quant à A. Getty (53), elle ajoute que la dharmacakra-mudrā est attribuée à Vairocana en tant que « dhyāni-buddha », mais que, lorsqu’il est l’Ādibuddha, il fait la mudrā « des Six Éléments » ; et elle décrit cette mudrā qui correspond exactement à la bodhyagrī (54). Mme Gordon (55) et Mme Olschak attribuent à Vairocana « dhyāni-buddha » la dharmacakra-mudrā, à laquelle cette dernière assimile la bodhyaṅgī (56). Mme Gordon (57), puis M. Saunders (58) reprennent le composé uttarabodhi-mudrā, la première en reproduisant cette mudrā sous un aspect complètement différent de la bodhyagrī-mudrā originelle ; et le second en référence à Eitel (59), Waddell et Williams, c’est-à-dire comme un synonyme de la dharmacakra-mudrā. Mais M. Saunders décrit aussi une mudrā particulière à Vairocana, l’appelle « mudrā du poing de la connaissance », et propose des équivalents sanskrits vajramudrā, jñānamudrā, bodhaśrī-mudrā (60). C’est incontestablement la bodhyagrī-mudrā (61), celle que Tajima (62) désigne par jñānamuṣṭi. À l’encontre du Vajradhātu Maṇḍala de la NSP, M. Lim (63), pour sa part, considère la « bodhyaṅgī-mudrā » comme synonyme de la dharmacakra-mudrā, et la distingue de la bodhyagrī-mudrā qui, selon lui, aurait pour synonymes jñānamuṣṭi, vajramuṣṭi et … dharmadhātu-mudrā. Or le Dharmadhātu Vāgīśvara (Mañjuśrī), assimilé à Mahāvairocana (supra p. 178 et n. 10), tenant ses mains originelles en dharmacakra-mudrā (64), l’on pourrait plutôt croire à une synonymie éventuelle des dharmacakra° et dharmadhātu-mudrā

Si l’on aborde les documents figurés, ils témoignent d’une complexité plus grande encore. L’on peut y distinguer :

1° la bodhyagrī-mudrā illustrant exactement sa description (65) ; elle est parfois inversée (66), c’est-à-dire la main gauche empoignant l’index droit (fig. 4 c et d) ;

2° la dharmacakra-mudrā qui semble être attribuée à Vairocana plutôt dans certaines séries des cinq Tathāgata (67) (fig. 4 e) ;

3° une première vajradhātu-mudrā « cultuelle » (68) qui paraît correspondre iconographiqucment à une « uttarabodhi-mudrā » n’ayant plus rien de commun avec son origine (69) (fig. 4 f et g) ;

4° une deuxième vajradhātu-mudrā cultuelle et figurée (70), qui rappelle la dharmacakra-mudrā (71), mais avec les deux paumes visibles (en avant) (fig. 5 h et i) ;

5° si les mains sont, en outre, munies du vajra et de la cloche, ce geste cultuel devient la dharmadhātu-mudrā (72) (fig. 5 j) ;

6° d’autre part, les mains peuvent se rapprocher, les pouces se touchant parallèlement et les index par les bouts (73), les auriculaires étant dressés ou non ; c’est une sorte de compromis entre les deux vajradhâlu-mudrā, paumes cachées dans l’un des gestes et visibles dans l’autre (fig. 5 k et /) ;

7° un geste fait avec les mains devant la poitrine, la droite poing fermé, paume cachée ; la gauche paume en avant, poing fermé sauf l’index qui est tendu (74) ; ceci apparaît comme une «décomposition» de la bodhyagrī-mudrā (fig. 5 m).

Pour mémoire, il convient de signaler encore que, sous des formes particulières, Vairocana peut avoir ses deux mains en samādhi-mudrā, supportant éventuellement la roue (75), voire le vajra (76) ; ou enfin que, sur certaines représentations aux mains multiples, les originelles sont verticalement parallèles devant la poitrine, paumes cachées, empoignant à droite le vajra et à gauche la cloche (77).

C’est donc dire qu’il est tout à fait impossible de réduire Vairocana à la seule — et rare — dharmacakra-mudrā. En outre, je tiens à rappeler ici, car on ne le répétera jamais assez, la nécessité toujours plus grande de la prudence, avant d’accepter sans contrôle des affirmations passées depuis longtemps à l’état de dogmes — telles, par exemple, celles qui concernent les mudrā des Tathāgata et leur terminologie (78).

* Note de la Rédaction. — En même temps qu’elle recevait les premières épreuves de cet article, la Rédaction de Arts Asiatiques avait la profonde tristesse d’apprendre le décès, des suites d’une longue maladie, de Marie-Thérèse de Mallmann. On lira plus loin, p. 289, l’In Memoriam de celle qui fut, pendant près de trente ans, la collaboratrice et l’amie fidèle du Musée Guimet.
Un second article devait suivre celui-ci. Il était déjà achevé et paraîtra dans le prochain tome de Arts Asiatiques. (second article tout de suite après)


Dans la première partie de cet article (79), j’ai mentionné que les mss. SL 58 et SL 59 de l’l’Institut de Civilisation indienne de Paris (80), ainsi que le ms. « Sanscrit 1822 » de la Bibliothèque Nationale (81). m’avaient donné l’occasion d’étudier les mudrā correspondant aux divinités du Vajradhātu Maṇḍala, dont Vairocana occupe le Centre, Maṇḍala décrit dès le VIIIe-IXe s. dans le Sarvatathāgata-tattvasaṃgraha (82). Ce texte est surtout connu à partir de sa traduction tibétaine, bien que M. Tucci en ait retrouvé une version sanskrite au Népāl (83). Heureusement, nous possédons plusieurs descriptions du Vajradhātu Maṇḍala dans les recueils sanskrits Niṣpannayogāvalī (84) (XIe s.) et Kriyāsaṃgraha (85) (XIIe s.), descriptions que complète sur divers points celle du Maṇḍala de la Purification des Mauvaises Voies (de la Transmigration) (86) contenu, lui aussi, dans la NSP.

Brièvement, le Vajradhātu Maṇḍala se présente ainsi :

A. Cercle central.

Lotus médian : Vairocana blanc, entouré de quatre acolytes féminins sur les pétales correspondant aux points cardinaux à partir de l’E. Les noms de ces déesses se terminent par le terme °vajrī.

Lotus oriental : Akṣobhya bleu, entouré de quatre acolytes masculins aux noms commençant par le mot vajra.

Lotus méridional : Ratnasambhava jaune, entouré comme le précédent.

Lotus occidental : Amitābha rouge, entouré comme les deux précédents.

Lotus septentrional : Amoghasiddhi vert, entouré comme les trois précédents.

Aux points collatéraux entre les lotus sont disposées quatre déesses personnifiant les éléments du culte.

B. Enceinte carrée où est enclos le Cercle.

Chacune des quatre galeries s’étendant aux points cardinaux contient quatre Bodhisattva. À chaque angle se trouve une déesse personnifiant une offrande. À chaque porte se tient un gardien d’aspect farouche.

Je reviendrai sur les noms, couleurs et attributs de tous ces personnages.

Ce schéma est celui que donne la NSP et il décrit un Kāyamaṇḍala, c’est-à-dire un Maṇḍala (du plan) du Corps ou de l’Actif (87), caractérisé par la représentation des divinités. Dans le KS se trouvent d’une part, au chap. 2 (88), la description sommaire d’un immense Kāyamaṇḍala en cinq Cercles concentriques dont les quatre premiers contiennent la plupart des personnages du Vajradhātu Maṇḍala ; et d’autre part, au chap. 3 (89), les éléments d’un Cittamaṇḍala - Maṇḍala (du plan) de la Pensée ou du Mental, caractérisé non plus par la représentation des divinités mais par celle de leurs symboles ou attributs respectifs. Dans ce Cittamaṇḍala, l’ordre de l’énumération diffère de celui du Kāyamaṇḍala du Vajradhātu dans la NSP. Selon le KS 3 : après les cinq groupes comprenant les Tathāgata et leurs acolytes, sont nommés successivement les deux groupes de déesses du Culte et (des) Offrandes, puis les groupes de Bodhisattva, associés quatre par quatre à chacun des gardiens des portes.

Passant maintenant à nos mss., nous observons qu’ils contiennent chacun au moins trois séries d’images et d’invocations s’adressant à des divinités du Vajradhātu Maṇḍala. Je laisse de côté la première, que j’appellerai A, parce qu’elle est exclusivement cultuelle (90), sans autre référence à la divinité invoquée que la couleur des mains exécutant la mudrā. La deuxième série, que je désignerai par B (91). s’ouvre par une invocation à Vajradhātu, c’est-à-dire à Vairocana ; elle s’adresse ensuite aux quatre autres Tathāgata sous les noms de Vajrasattva, Vajraratna, Vajradharma et Vajrakarma, noms que portent aussi les premiers de leurs acolytes respectifs : ceux-ci toutefois sont pourvus d’un geste différent de celui de leur Chef de Lignée ; en revanche, les quatre déesses acolytes de Vairocana sont omises. Dans cette série B, les personnages sont « évoqués ». leur nom étant précédé de la syllabe oṃ et suivi de la syllabe-germe (bīja) dont la prononciation doit aider à les susciter mentalement.

La troisième série, que j’appellerai C (92), s’ouvre par une invocation à Dharmadhātu manifestement identifié ici à Vairocana (93) ; les autres Tathāgata sont invoqués sous les noms de Vajrasattva, Ratnavajra, Dharmavajra, Karmavajra, et ils ont les mêmes couleurs que dans la série B ; chaque mudrā est exécutée avec le vajra dans la main droite et dans la gauche, la cloche à manche en demi-vajra ; et à l’instar de la série B, la série C omet, les quatre assistantes de Vairocana. Sauf Dharmadhātu, les divinités de cette série C sont invoquées par une formule où le Yogin s’identifie à elles : Oṃ ! moi (je suis) Vajrasattva ! Oṃ ! moi (je suis) Ratnavajra ! (94), etc. En outre, les mudrā ou les attributs correspondant aux seize acolytes masculins dont les noms commencent par Vajra° illustrent généralement les prescriptions des textes (95), mais douze noms sur seize ont été modifiés. Cependant, les significations des noms nouveaux sont toutes en rapport, avec celles des noms originaux ; et dans les trois mss. se trouve un stotra ou litanie (96) où chacun desdits acolytes est invoqué sous plusieurs noms, parmi lesquels figurent son nom original et le nom qu’il porte dans la série C.

Examinons maintenant l’essentiel de ces images. Afin d’aborder la série C de beaucoup la plus instructive du point de vue icnographique, nous ne verrons de la série B que les premières illustrations, figurant les mudrā des cinq Tathāgata.

Vajradhātu (fig. 1) : les mains blanches font un geste très proche de celui que montre une maniature népalaise du XIIIe s. représentant Vairocana (97) ; bien que ce geste ressemble à la dharmacakra-mudrā, il en diffère, et ce n’est pas non plus la bodhyagrī-mudrā que les textes attribuent au Vairocana du Vajradhātu (98).

Vajrasatva (99) bleu : la main droite fait le geste ; habituel d’Akṣobhya touchant la Terre.

Vajraratna jaune : la main droite fait le geste de don de Ratnasambhava.

Vajradharma rouge : les deux mains font le geste de méditation d’Amitābha.

Vajrakarma vert : la main droite fait le geste d’argumentation au lieu du geste de sauvegarde habituel à Amoghasiddhi (100).

L’on observe que, dans le cas des mudrā exécutées par la main droite seule, la gauche tient un morceau d’étoffe qui est une allusion au pan du manteau monastique des Buddha (101).

La série C se révèle beaucoup plus intéressante car les mains exécutent des mudrā cultuelles tout en étant pourvues de l’attribut ou du geste caractéristique de presque chaque personnage évoqué. La série commence par une mudrā accompagnée d’une invocation à :

Dharmadhātu (fig. 2) ; malgré le nom qui évoque le Bodhisattva Mañjuśrī (102), la couleur blanche des mains est bien celle de Vairocana ; tenant le vajra et la cloche, elles sont représentées parallèles, paumes visibles, et elles ne se touchent plus. De même pour :

Dharmavajra (i.e. Vajradharma) : la couleur rouge est celle d’Amitābha, mais les mains portant le vajra et la cloche ne peuvent faire le geste de méditation de ce Tathāgata (103) ;

toutefois, les paires de mains des Tathāgata Vajrasatva, Ratnavajra et Karmavajra font, à droite, les gestes respectifs de ceux-ci avec le vajra, la gauche étant munie de la cloche.

Vajrasatva (fig. 3). Il s’agit maintenant du premier des quatre acolytes d’Akṣobhya et son geste est scrupuleusement conforme aux descriptions : vajra tenu verticalement devant l’emplacement de la poitrine, cloche « posée » là où devrait se trouver la cuisse du personnage assis ; cependant, la couleur des mains est sombre, alors que la NSP et le KS prescrivent le blanc (104).

Vajvarāja. Jaune, il tient un croc à éléphants ; son nom suggère le roi (rāja) par excellence, le dieu Indra, dont la couleur habituelle est le jaune, et qui — ayant pour monture l’éléphant Airāvata, porte le croc, de même que le vajra (105).

Vajvavāga. Rouge, son nom évoque le désir (rāga), dont, le dieu pan-indien aux appellations multiples est de couleur rouge et muni de l’arc et de la flèche (106).

Vajrasādhu. Vert, son nom signifie « homme de bien » ; les textes préconisent pour lui un geste d’approbation, qui semble pouvoir être exprimé par la chiquenaude ou le claquement des doigts (107).

Vajvagarbha, celui qui a pour matrice le vajra, est le nom attribué par le STTS au premier des quatre acolytes de Ratnasambhava (108), acolyte que les textes ultérieurs appellent Vajraratna, le joyau adamantin. Jaune, il devrait tenir le joyau de son Chef de Lignée ; comme sur l’image symbolisant celui-ci, le vajra est ici substitué au joyau (109).

Vajvaprabha, l’éclat adamantin, est l’un des noms attribués par la litanie des mss. à celui que les descriptions appellent Vajratejas (ardeur adamantine) ou Vajrasūrya (soleil adamantin) (110) ; rouge comme le présupposent ses affinités solaires, il devrait tenir l’« éclat du soleil » ou le « soleil » (111), ce qui serait impossible à réaliser par le méditant puisque, je le répète, il s’agit ici de mūdra cultuelles.

Vajrayaṣṭi, la hampe adamantine, correspond à Vajraketu, sombre, caractérisé par l’enseigne ou la bannière éponyme.

Vajraprīti, la réjouissance…, est une appellation de Vajrahāsa, le rire ; les mains ici sont vertes, alors que les textes décrivent le personnage blanc (112) et, selon ces mêmes textes, Vajrahāsa devrait faire un geste désignant ses dents découvertes par le rire, ce que l’on ne peut pas suggérer en l’absence de visage.

Vajranetra, l’œil (ou le regard) adamantin, est le nom attribué par le STTS au premier des quatre acolytes d’Amitābha, acolyte que les recueils ultérieurs appellent Vajradharma, et qui est une forme de Lokeśvara ou Avalokiteśvara (113) ; caractérisé par le lotus nelumbium, Vajranetra/Vajradharma devrait être rose, sitarakta litt. « blanc-rouge », ce que les imagiers traduisent par une main blanche (sita) et une main rouge (rakla) (114).

Vajrabuddhi, intelligence, compréhension, désigne ici Vajratīkṣṇa, l’acuité (d’esprit), forme bleue de Mañjuśrī dont l’épée acérée ouvre la voie qui mène à la compréhension de la vérité (115).

Vajramaṇḍa, la quintessence…, constitue aussi, comme il est fréquent dans l’Inde, une sorte de calembour sur le «(suprême) emplacement adamantin» (116), vajramaṇḍa identique au bodhimaṇḍa, emplacement de l’Eveil ou Illumination à Bodh-Gayā. Le nom de Vajramaṇḍa est attribué ici à Vajrahetu, la cause (initiale) (117), forme de Maitreya, jaune, généralement caractérisé par la Roue symbolisant la Loi qu’il enseigne (118).

Vajravāca, la parole…, est presque synonyme de Vajrabhāsa, le langage ; il est rouge ; au lieu de la cloche, la main gauche devrait tenir la Conque de la Loi (119) ; mais la cloche et la conque sont l’une et l’autre des symboles de la matrice mystique où s’élabore précisément le langage propre aux initiés (120).

Vajraviśva (fig. 4), est le nom attribué par le STTS au premier des quatre acolytes d’Amoghasiddhi, acolyte que les textes ultérieurs appellent Vajrakarma. Il est caractérisé par le viśravajra, « foudre universel » (121) aux couleurs des cinq Tathāgata. Décrit harita, vert (comme son Chef de Lignée) par la NSP (122), il est viśvavarṇa selon le KS (123). Signifiant littéralement et à la fois « couleur intégrale », « couleur universelle », ou «couleur multiple», le composé viśvavarṇa abrégé par les mss. en viśva) est interprété par eux soit par le blanc « couleur intégrale » parce que somme de toutes les autres (SL 59 et BN 1822) soit par le multicolore (SL 58). D’autres peintures l’interprètent par le vert, car le viśvavarṇa est le plus souvent attribué par des recueils d’iconographie bouddhique à des personnages que la majorité des textes décrivent verts (124).

Vajravīrya, l’héroïsme…, dénote ici Vajrarakṣa le protecteur, de couleur jaune, qui a pour attribut la cotte de mailles ou la cuirasse, revêtements de protection.

Vajracaṇḍa, le violent…, c’est Vajrayakṣa noir ou bleu. L’on connaît le caractère violent, de certains Yakṣa. divinités secondaires pourvues, entre autres, de crocs menaçants (125) ; les textes attribuent à Vajravakṣa une paire de crocs, que les imagiers ont illustrée par une paire de … défenses d’éléphant (126).

Vajramuṣṭi, (le poing ou la poigne)... c’est Vajrasandhi, la jonction, toujours décrit, jaune. Il devrait serrer fortement un vajra entre ses deux mains (127) ; ici, un vajra supplémentaire est figuré horizontalement, au-dessous des mains.

Aux seize acolytes des Tathāgata succèdent, dans nos mss.. les huit déesses personnifiant les éléments du culte et les offrandes :

Vajralāsyā (128) est littéralement. « le jeu ». soit une certaine danse calme ; blanche, elle devrait tenir deux vajra, dont le second est ici remplacé par la cloche.

Vajramātā jaune est caractérisée par un collier ou une guirlande qui lui donne son nom.

Vajragītâ le chant, rouge, s’accompagne de l’instrument à cordes appelé vīṇā, que l’iconographie népalo-tibétaine interprète comme un luth.

Vajranṛtyā est une danse mouvementée ; la déesse doit tenir un vajra dans ses deux mains alors qu’ici, la gauche élève une cloche ; la NSP décrit la divinité verte (śyāmā) et le KS viśvavarṇā que les mss. interprètent par blanc ou multicolore (129).

Vajradhāpā est l’offrande d’encens que symbolise la baguette enflammée ; paradoxalement, la NSP et le KS décrivent la déesse blanche, alors que la majorité des textes (130) lui attribuent, comme les dessins, une couleur sombre, noire ou « fumée », mieux en rapport avec son rôle et l’objet qu’elle tient.

Vajrapuṣpā est l’offrande de fleurs ; jaune, elle devrait, porter des fleurs dans une corbeille (131) ; les mss, remplacent celle-ci par une sorte de vase (?).

Vajrālokā, plus connue sous le nom de (Vajra)dīpā, est l’offrande de lumière ; rose ou rouge, elle tient un flambeau ou une lampe.

Vajrahandhā est l’offrande de parfums qu’elle porte dans une conque ; verte selon la NSP, viśvavarṇā selon le KS (132), les mss. lui attribuent le blanc ou le multicolore.

Viennent ensuite les seize Bodhisattva, symbolisés comme le prescrivent les textes (133).

Maitreya le bienveillant (fig. 5), jaune, tient une fleur blanche dite « crinière de dragon » (134) et une aiguière ; en fait, la fleur ressortit à un modèle stéréotypé…

Amoghadarśin au regard infaillible est jaune ; selon la NSP et le KS, il porte un attribut fort étrange appelé « lotus à œil » netrāmbhoja figuré dans les mss. par une fleur surmontée d’un œil vertical (fig. 6C) (135).

Sarvāpāyañjaha qui écarte toute calamité, blanc, a pour caractéristique le croc à éléphants ; celui-ci devrait, être tenu par les deux mains.

Sarvaśokalamonirghāta résolu à détruire les ténèbres de toute affliction, jaune, brandit un bâton ou une massue, arme de poids.

Gandhahastin qui tient en main le parfum (136), vert, porte effectivement la conque à parfums, comme tout à l’heure la déesse Vajragandhā.

Suraṅgama la marche héroïque, blanc, est pourvu d’une épée ainsi qu’il sied à son nom guerrier.

Gaganagañja le trésor du ciel, jaune, porte « le Trésor de la Loi sur un lotus », ledit trésor étant figure dans les mss. par le Triple Joyau, symbole du Buddha, de la Loi, et de la Communauté.

Jñānaketu qui a pour enseigne le savoir, bleu, tient en effet une enseigne ou une sorte de bannière.

Amṛtaprabha l’éclat immortel, blanc, devrait élever au-dessus de sa tête le vase d’immorlalité ; dans nos mss.. seule la main droite porte un vase, contenant un lotus (137).

Candraprabha l’éclat de la lune, blanc, tient le croissant lunaire.

Bhadrapāla gardien de la prospérité ou de l’abondance, est pourvu d’un joyau flamboyant : décrit blanc par la NSP et rouge par le KS (138), c’est cette dernière couleur qu’ont choisie, les illustrateurs des mss.

Jālinīprabha. l’éclat du …possesseur de filet, est victime d’un contresens que les images ont entériné. À l’origine, il s’appelait Jvālinīprabha, l’éclat de l’enflammé, synonyme de Sūryaprabha l’éclat du soleil, nom justifiant sa couleur rouge, et opposé à celui de Candraprabha l’éclat de la lune. En sanskrit bouddhique, le glissement de jvāla a à jāla est bien connu (139), mais jāla désigne à l’origine le réseau ou le filet : dans le KS chap. 2, le vajrajāla attribué au Bodhisattva a probablement été compris comme un filet adamantin — et non plus comme une flamme adamantine, vajrajvāla ; tandis que la NSP, et le KS chap. 3. intercalent arbitrairement une syllabe pañ ou paṃ (140) : transformant ainsi le pseudo filet adamantin, vajrajāla, en … cage adamantine, vajrapañjāra (141) ou vajrapaṃjāla.

Vajragarbha (fig 8) qui a pour matrice le vajra, bleu, est symbolisé ici par un lotus ulpala ou nymphea bleu, que porte sa main gauche ; l’image combine les diverses descriptions du Bodhisattva, pourvu de la fleur seule d’après la NSP du vajra seul d’après le KS chap. 2. de la fleur et du vajra d’après le KS chap. 3 (142)

Akṣayamati la dévotion sans déclin, blanc, doit tenir à deux mains le vase d’immortalité ; sur nos dessins, le vase est supporté par le vajra et la cloche.

Pratibhānakūṭa sommet de l’intelligoneo ou de la vivacité d’esprit, rouge, porte un lotus que devrait surmonter « une multitude de joyaux » réduite, dans les mss., à un unique joyau à trois pointes (143).

Samantabhadra la bonté universelle, jaune ou doré, doit être pourvu d’un « bouquet de joyaux » que nos imagiers ont interprété par une branche à trois fleurs (144).

Pour terminer, viennent enfin les gardiens des quatre portes qui ferment le Maṇḍala. Trois d’entre eux tiennent les objets auxquels ils doivent leurs noms :

Vajrāṅkuśa, blanc, porte le croc à éléphants ;

Vajvapāśa bleu, la corde ou lacet ;

Vajrasphoṭa «blanc-rouge», la chaîne ;

le quatrième, vert selon la plupart des textes, est viśvavarṇa selon le KS chap. 2 (145), ce qui est interprété ici par le blanc ; comme sa caractéristique est la cloche, ce gardien devrait logiquement s’appeler Vajraghaṇṭa, cloche adamantine ; mais le mot (ghaṇṭā étant féminin, le nom de Vajraghaṇṭā ne se rencontre que dans les Maṇḍala où les portes sont occupées par des gardiennes ; le personnage masculin est appelé Vajrāveśa, entrée adamantine, car le mot aveśa est masculin (146).

Avec les gardiens des portes se clôt le Maṇḍala du Vajradhātu.

Les observations suscitées par les dessins que nous avons examinés apportent donc une fois de plus la preuve de l’extraordinaire continuité offerte par la tradition indienne, continuité qui nous fait retrouver jusque dans des mss. cultuels à peu près contemporains (147), des images se rapportant avec une exemplaire fidélité à un enseignement iconographique codifié par les textes dès le XIIe s. au moins (148).


N. B., explication des figures : a) À l’exception de la fig. 6 A. empruntée au plat de couvercle du ms. SL 68 de l’Institut de Civilisation indienne, foutes les fig. proviennent du ms. SL 59., conservé par le même organisme ; b) à l’exception de la fig. 6, foutes les fig. doivent être « lues » de gauche à droite, en commençant par la rangée supérieure.


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Notes de Marie-Thérèse de Mallmann

1. Je tiens à remercier ici tout particulièrement MM. Olivier Lacombe. et Jean Filliozat, Directeurs successifs de l’Institut de Civilisation indienne de Paris, auxquels je dois d’avoir pu faire photographier et reproduire les illustrations des mss. légués par Sylvain Levi ; j’exprime aussi ma reconnaissance à Mlle Irène Martin du Gard qui a bien voulu m’indiquer la transcription des termes tibétains et leur traduction.

2. Bibl. du Centre de Recherches sur l’Asie Centrale et la Haute Asie, 1, Paris, 1975. Abr. IITB.

3. SL 58, ms. en paravent sur papier, écriture nāgārī, fin du XIXe s. ; SL 59, ms. en paravent sur papier, écriture nepālī, vers 1720 (?) ; SL 68, ms. en ôles sur feuilles de palmes, écriture nāgārī, XIe s. La pagination des deux premiers est donnée par moi selon les plis des paravents.

4. Sanscrit 1822 (abr. BN 1822), ms. en paravent sur papier, écritures nepālī et parfois nāgārī ; style proche de celui de SL 59, mais le BN 1822 est moins complet et de moins bonne qualité. Pour la pagination (provisoire), même observation qu’en n. 3.

5. P. ex. chez les déesses Cundā et Mārīcī ; cf. Mallmann, « À propos de deux statuettes bouddhiques du Musée d’Ethnographie », Bull. ann. du Musée d’Ethnographie de la Ville de Genève, n° 16, 1973, p. 7-22.

6. Je ne parle pas ici de l’interprétation tântrique faisant de la mudrā en tant que femme, la partenaire érotico-mystique du Yogin. Cf. à ce sujet D. L. Snellgrove, The Hevajra Tantra, 2 vol., Londres 1959, I, p. 136-137.

7. Le mot mudrita, « marqué (sous-entendu : du sceau) de … », évoque alors singulièrement l’Apocalypse, VIII, 3 : Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué (sous-entendu : d’un sceau) le front des serviteurs de Dieu.

8. F. D. Edgerton, The Buddhist Hybrid Sanskrit Dictionary (abr. BHSD), Yale 1953, p. 287 : I have failed to note any actual occurrence in my texts

9. Cf. toutefois le Vajradhātu Maṇḍala de la Niṣpannayogāvalī (abr. NSP), éd. B. T. Bhattacharyya (Baroda 1949), où (p. 44-45) les gestes respectifs d’Akṣobhya, Ratnasambhava et Amoghasiddhi sont qualifiés d’abhinaya, alors que ceux de Vairocana et d’Amitābha sont appelés mudrā. Il ne s’agit pas non plus de discerner, p. ex., dans les premiers des gestes faits par une seule main et, dans les seconds, des gestes faits par deux mains, car le même recueil contient un Maṇḍala de Mañjuvajra en-quarante-trois-personnifications où plusieurs Bodhisattva exécutent à deux mains un geste abhinaya (ibid., p. 50). Voir aussi infra, p. 177, le Prajñālinganābhinaya.

10. Descriptions de ces gestes dans IITB, p. 33 ss. Illustrations ibid., pl. II.

11. Cf. p. ex. A. Foucher, Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde, I (Paris 1900), p. 193 (min. 1-20) et 212 (min. 11-28).

12. R. Vira et L. Chandra, A New Tibeto-Mongol Pantheon, vol. 12 (New-Delhi 1967), pl. 19 et 22.

13. Cf. Musée Guimet nums. MG 18540 et 22800, ce dernier repr. dans O. Monod, Le Musée Guimet, Guide du visiteur (Paris 1966), fig. 126 ; ou encore, D. I. Lauf, L’Héritage du Tibet (Paris 1973), fig. 41 et 42.

14. P. ex. A. K. Gordon, The Iconography of Tibetan Lamaism (New York 1939), p. 22, 50, 84, 85 ; B. T. Bhattacharyya, The Indian Buddhist Iconography, 2e éd. (Calcutta 1958), p. 43, et 57 fig. 12 ; D. I. Lauf, op. cit., p. 91, 100 ; B. Ch. Olschak et Geshé Th. Wangyal, Mystic Art of Ancient Tibet (Londres 1973), p. 151, 198 (cependant, le terme tibétain traduit correctement le sanskrit : infra, p. 177 et n. 4). Seule exception : R. O. Meisezahl, « Śmaśānavidhi des Lūyī », Zentralasiatische Studien (Bonn), 8, 1975, p. 9-127 ; cf. p. 18, 65, 82.

15. Sādhanamālā (abr. SM), éd. B. T. Bhattacharyya, 2 vol., Baroda 1925-1928 : n° 257 p. 506-507 et 262 p. 511 ; NSP, p. 24 et 59 ; Kriyāsaṃgraha (abr. KS), mss. de la Bibliothèque Nationale, « Sanskrit 31 » (en écriture nepālī), f° 9b et 14b ; « Sanscrit 32 » (en écriture nāgari), f° 15b et 23a (mes abr. BN 31 et BN 32).

16. SM n° 262, p. 511.

17. Op. cit., II (Paris 1905), p. 58-60. Texte : … muṣṭidvayaṃ pṛṣthalagnaṃ kṛtvā kanīyasīdvayaṃ śṛnkhalākareṇa. Trad. donnée ici.

18. BN 31, f° 14b et BN 32, f° 23a : vajraghaṇṭānvitābhyāṃ vajramuṣṭidvayaṃ pṛṣṭhalagna(ṃ) kaniṣṭhādvayaṃ śṛṃkhalitaṃ prasṛtatarjanīdvayaṃ iti.

19. Op. cit., II, p. 59 fig. 4, et 60 n. 1. Ma fig. 4 a est empruntée à SL 58, 5-3. Mais le même geste se retrouve dans SL 59, 14-4, et dans BN 1822, 5-4. Dans les trois cas, les dessins (de mains bleues) sont accompagnés de l’invocation « oṃ vajrahūṃkāreṇa hūṃ ». D’après les traditions japonaises (D. Saunders, Mudrā, New York 1960, p. 114), la vajrahūṃkāra-mudrā est un peu différente, quoique les paumes soient en avant ; le geste correspondant, mais paumes cachées, serait considéré comme trailokyavijaya-mudrā. Cf. cependant ibid., p. 75 et dessin 12.

20. Réf. supra, n. 1.

21. Piṇḍīkramasādhana, śloka 180b-181a (édité par L. de La Vallée Poussin, Pañcakrama, dans Études et textes tantriques, XIII, Louvain 1896). Aussi : NSP p. 3, 5, 51.

22. NSP p. 52.

23. SM 181, p. 372.

24. SM 173, p. 351, et 182, p. 380.

25. SM 174, p. 352. Malgré sa description sensiblement différente (NSP p. 72), les imagiers et les bronziers figurent souvent un autre geste, la bhūtaḍāmara-mudrā, sous l’aspect de la vajrahūṃkāra-mudrā. C’est pourquoi Mme Gordon, op. cit., p. 23, qualifie de bhūtaḍāmara-mudrā une reproduction de la (vraie) vajrahūṃkāra-mudrā. Cf. IITB, s.v. Bhūtaḍāmara, et pl. XVI-2.

26. P. ex. les Tathāgata aux bras multiples, Hevajra, Saṃvara, Kālacakra, Vajrajvālānalārka, les Cinq Ḍāka, les Six Cakravartin, etc. Cf. IITB, s.v., et pl. IX-1, X-1, XIV, XIX-1.

27. BN 31, f° 32 a-b ; BN 32, f° 53 a : mūlabhujadvayena vajravajraghaṇṭāprajñāliṅganābhinayaṃ.

28. Un Sādhana do Padmanarteśvara Lokanātha [SM 30, p. 75} décrit celui-ci faisant un geste d’embrassement avec le seul bras g., qui enlace Pāṇḍaravāsini, vāme pārśve pāṇḍara-vāsinīsamāśliṣṭam āliṅganābhi-nayasthitavāmabhujena.

29. Reprod. dans IITB, pl. X-1.

30. Op. cit., p. 17-18 : Kraft des Prajñopāyayoga (…), der ikonographisch im Mahāsukhacakra des Kūṭāgāra durch die « Geste der Umarmung » (āliṅganābhinaya) des Göttespaares als « Geste der Nicht-Dualität » (… advayābhinaya) verbildlicht wird, erlangt der Yogin den Zustand der idealen Existenz, wo sich in ihm die Weltwirklichkeit ganz in der Innerlichkeit verbraucht. Sur le tableau qu’elle a établi p. 198 de son livre, Mme Olschak donne (en le traduisant par vajrahūṃkāra-mudrā) le tibétain ’khyud-(phyag)rgya, qui signifie āliṅgana-mudrā.

31. B. T. Bhattacharyya, Ind. Buddh. Iconography, p. 53. A. Getty, The Gods of Northern Buddhism, 2e éd., Oxford 1928, p. 31 ; etc.

32. Entre autres Foucher, op. cit., I, fig. 10 ; et pl. III, 1, 3, 4. Musée Guimet n° MG 18919.

33. Foucher, op. cit., I, p. 113. Musée Guimet, n° MG 17222, 17456, 18962 ; EG 2395 ; MA 501.

34. Cf. G. Tucci, Indo-Tibetica IV (Gyantse ed i suoi Monasteri), vol. I, Rome 1941-XIX, p. 106-110.

35. Mallmann, IITB, s.v. Vairocana.

36. E. et R. L. Waldschmidt, Nepal, Londres 1969, n° et pl. 69 (2e à partir du haut).

37. D. L. Snellgrove,Buddhist Himalaya, Oxford 1957, p. 58 ; Tucci, op. cit., p. 110.

38. Tucci, op. cit., p. 108. Cf. aussi le passage de l’Advayavajra-saṃgraha traduit par D. L. Snellgrove dans E. Conze et collab., Buddhist Texts, Oxford 1954, p. 249-252, description de Vairocana, p. 250.

39. Tucci, Indo-Tibetica III (I Templi del Tibet Occidentale e i loro simbolismo artistico), vol. I, Rome 1935-XIII, p. 46, 72, 79 n. 2.

40. SM 134, p. 277, 137 p. 281, 142 p. 291, 145 p. 301, 290 p. 569 ; NSP p. 44.

41. Sur les bodhyaṅga, réf. dans Edgerton, BHSD, p. 403.

42. SM 134, p. 277, n. 5 ; 137 p. 281, n. 7 ; 142 p. 291, n. 12 ; 145 p. 301, n. 3.

43. SM I, préface, p. XII.

44. « Sanscrit 151 » (en écriture nepālī) f° 69 a ( = SM 134), 70a (SM 137), 73a (SM 142), 158a (SM 290) ; au f° 75b (SM 145), on lit bodhyaṃgrī. Le ms. « Sanscrit 152 » (en écriture nāgarī, version moins bonne que la précédente) ne lit bodhyagrī qu’au f° 84a (SM 137) ; partout ailleurs : bodhyaṃgrī (f° 84a, SM 134 ; 85b, SM 142 ; 89a, SM145 ; 182a, SM290).

45. NSP, p. 44 : vāme vajramuṣṭes tarjanyā utthitāyā dakṣiṇe vajramuṣṭinā grahane sati bodhyaṅgī-mudrā. Dans Indo-Tibetica IV, I, p. 106, et d’après l’historien tibétain Bu-ston, G. Tucci dépeint le geste d’une manière qui concorde exactement avec la description de la NSP.

46. NSP, p. 65 : ha bhagavān mahāvairocanātmā mañjughoṣah.

47. Ibid., p. 66, Durgatipariśodhana Maṇḍala : śrīśākyasimho bhagavān mahāvairocanaḥ.

48. C’est-à-dire Śākyamuni ; le lion (siṃha) est la monture (vāhana) ou l’ornement de trône aussi bien de Vairocana que de Mañjughoṣa.

37. The Buddhism of Tibet or Lamaism, Londres 1895, p. 336-337, et dessin des cinq Tathāgata où Vairocana fait effectivement la dharmacakra-mudrā.

38. « Buddhist Mudras », Indian Antiquary XXVI, 1897, p. 24-25.

39. Outlines of Chinese Symbolism, Peiping 1931, p. 196-197.

40. The Indian Buddhist Iconography, Oxford 1924, p. 5 ; 2e éd., Calcutta 1958, p. 53.

41. Op. cit., p. 31-32.

42. Ibid., p. 31 ; cf. aussi les pl. XV c et LXII d, s.v. Dainichi Nyorai (Vairocana). P. 32, A. Getty donne une fort intéressante interprétation de la mudrā des Six Éléments, mais elle ne cite malheureusement pas sa source.

43. Op. cit., p. 52, et index, p. 118.

44. Op. cit., p. 198. Toutefois, p. 192, elle mentionne la « bodhyaṅgī-mudrā, gesture of teaching », d’après Bhattacharyya (cf. supra et n. 51), mais, par erreur, elle rattache la description de Vairocana au Guhyasamāja Tantra, et non à l’Advayavajra-saṃgraha.

45. Op. cit., p. 23.

46. Op. cit., p. 69-70 et n. 35 p. 222.

47. Handbook for the Student of Chinese Buddhism, Londres 1870, p. 189 a (en chinois), qui citerait le tibétain.

48. Op. cit., p. 102-107 et n. p. 235-237. M. Saunders mentionne de nombreuses et intéressantes interprétations.

49. M. Saunders pense qu’il faudrait restituer bodhiśrī° ; or des variantes (erronées) de la SM lisent bodhyaśrī, et même bodhyaṃśrī : SM 134, p. 277, n. 5. Comparer bodhyagrī et bodhyaṃgrī, supra p. 178 et n. 8.

50. Les deux grands Maṇḍala et la doctrine de l’ésotérisme Shingon, Paris-Tôkyô 1959, p. 173.

51. « Studies in later Buddhist Iconography », Bijdragen lot de Taal-, Land- en Volkenkunde, 120/3, 1964, p. 327-341 ; cf. surtout p. 337 et n. 22, et comparer supra, p. 178 et n. 9.

52. NSP p. 54 : aṣṭabhujo dvābhyāṃ dharmacakramudraḥ. Cf. aussi la description du même personnage dans la SM 61, p. 127 : aṣtabhujaṃ … dharmacakramudrāṅkahastadvayaṃ.

53. Cf. entre autres : un très rare exemple indien in J. Leroy Davidson, Art of the Indian Subcontinent, Los Angeles 1968, p. 60 fig. 79 ( mudrā appelée « bodhgangi which is a variant of dharma chakra ») ; G. Tucci, Tibetan painted Scrolls, Rome 1949, pl. A, 2e rangée à dr. ; S. d’OLDENHURG, « Matériaux pour l’iconographie bouddhique de Khara-Khoto. I. Images tibétaines », Matériaux pour l’étude de l’ethnographie de la Russie (en russe), II, Petrograd 1914, p. 79-157, cf. pl. II, centre de la rangée supérieure ; en général, les Vairocana de Java central : A. Le Bonheur, La sculpture indonésienne au Musée Guimet, Paris 1971, p. 126 ss. ; les Vairocana japonais : supra, p. 179 et n. 6.

54. Ms. SL 68 : cf. ma pl. I à dr. ; cette variante existe aussi au Japon : Saunders, op. cit., p. 102-105, et n. 8, 8a, 9, p. 235.

55. P. ex. Tibetica 25, Catal. de la galerie Schottle-Ostasiatica, Stuttgart 1973, n° et pl. 8173. Candra Maṇḍala népalais ayant figuré à l’exposition Art tântrique de la galerie Ciancimino à Paris en oct.-nov. 1974 sous le n° 24 (Vairocana est au centre de la rangée supérieure) ; Tuccr, Indo-Tibetica III, vol. I, pl. XXI, XXII, XXXV 2, XXXVI 6, etc. Cependant, le Vairocana de la peinture de Khara-Khoto (supra, n. 2), et ceux qui ont servi de modèles à mes fig. c et d, font partie, eux aussi, de séries des cinq.

56. Mss. SL 59, 48-1 ; BN 1822, 23-1 ; SL 58, 25-1. Je rappelle que je désigne par « cultuelles » les mudrā destinées à accompagner les invocations de la divinité, et exécutées par le Yogin. Il y a plusieurs exemples de ces gestes de culte qui ont, ultérieurement, été attribués à la divinité elle-même : supra, p. 174 et n. I.

57. « Uttarabodhi-mudrā » est, philologiquement, une mauvaise restitution de bodhyagrī-mudrā (supra, p. 179 et n. 1-3). Pour les images de la pseudo uttarabodhi-mudrā, cf. W. E. Clark, Two Lamaistic Pantheons (Harvard-Yenching 1937), II, p. 115 (4 M 4) avec vajra, 123 (4 A 25), 125 (4 A 34), 244 (77), s.v. Vairocana ou Vajradhātu. Gordon, op. cit., p. 23.

58. Mss. SL 58, 31-1 ; SL 59, 55 ; BN 1822, 29. Comparer Waldschmidt, op. cit., pl. 69 (2e à partir du haut).

59. Comparer la différence de mudrā entre la min. reprod. par Waldschmidt (cf. n. préc.), et celles reprod. par Foucher, op. cit., I, pl. III, 1, 3, 4 ; ou Getty, op. cit., pl. LXI en haut.

60. Mudrā cultuelle : inss. SL 59, 64-2 ; BN 1822, 38-4. Cf. supra, p. 7 et n. 63. Le ms. SL 58 accompagne ce geste d’une invocation à Vajradhātu. Une mudrā analogue, mais paumes cachées, est attribuée à un « Vajradhātu » à quatre faces et à six bras : infra et n. 6.

61. Bhattacharyya, op. cit., p. 62 fig. 28 ; mss. SL 59, 72-3 ; BN 1822, 48-3.

62. Lauf, op. cit., ill. 48 (en coul.), 1re rangée à g.

63. Musée Guimet, n°s MG 17780 et EO 3579 ; Clark, op. cit., p. 150 (5 M 5), 161 (5 2 36), où Vairocana a une seule face. Clark, op. cil., p. 114 (4 M 5), 125 (4 A 36), 241 (68) où il a quatre faces (Sarvavid-Vairocana).

64. Musée Guimet, n°s MG 18266 où il a quatre faces.

65. Clark, op. cit., p. 241 (65) : comparer supra, n. 1.

66. Une affirmation aussi péremptoire a été soutenue au sujet d’Amitābha et de son geste de méditation ; or la samādhimudrā n’a pas été attribuée à ce Tathāgata dès l’origine de ses représentations, puisque le Mañjuśrīmūlakalpa (VIIe s.) prescrit de le figurer « une main répandant les faveurs (varapradānahasta, phyag-rgya mčhog-sbyin-pa) » : Ar. Macoonald, Le Maṇḍala du Mañjuśrīmūlakalpa, Paris 1963, p. 112. Comparer la figurine d’Amitābha dans la coiffure de l’Avalokiteśvara du Musée Guimet, n° MG 18646, reprod. dans Mallmann, Introduction à l’élude d’Avalokiteçvara, Paris 1948, pl. II c et d.

79. « Notes d’iconographie tântrique, V. À propos de quelques mudrā. I », Arts asitatiques, tome XXXII, 1976, p. 173-187.

80. Indications dans l’article précité, p.173.

81. Abrév. BN 1822. Même observation que pour les précédents.

82. Abrév. STTS. Cf. D. L. Snellgrove, Buddhist Himalaya, Oxford 1957, p. 66.

83. G. Tucci, Indo-Tibetica III Templi del Tihet Occidentale e i toro simbolismo artislico. vol. I, Rome 1935-XIII, p.385. Cette version est intitulée Sarratathāgatābhisamayamāhakalpa.

84. Abrév. NSP. Ed. B. Bhattacharyya, Baroda, 1949. Pour le Vajradhātu Maṇḍala, cf. p. 11-17. Illustration dans R.Vira et L.Chandra, A New Tibeto-Mongol Pantheon, vol. 12. Delhi 1967, pl. 19.

85. Abrév. KS. Mss. de la Bibliothèque Nationale « Sanscrit 31 » en écriture nepāli : « Sanscrit 32 » en écriture nāgarī, la première version est meilleure que la seconde. Abrév. BN 31 et BN 32.

86. Durgatipariśodhana Maṇḍala, NSP p. 66-71. Illustré dans Vira et Chandra, op. cit., vol 12, pl. 22.

87. Sur les trois catégories de Maṇḍala (Kāya, Vāk, Citt, cf. réf. dans Mallmann, Introduction à l’iconographie du Tântrisme bouddhique (abrév. IITB), Paris 1975, p.41-42.

88. BN 31, f° 8a-9b ; BN 32, f° 12b-15a.

89. BN 31, f° 12a-12b ; BN 32, f°19b-20a.

90. J’entends par « cultuelle » une série de mudrā destinées à accompagner l’invocation du personnage divin, et exécutées par le le Yogin ou Sādhaka. Plusieurs de ces gestes de culte out, ultérieurement, pu être attribués à la divinité elle-même. Cf. Arts as., tome XXXII, 1976, p. 174 et n.1 ; p. 180 et n.5 ; p.181 et n. 1.

91. SL. 58, p. 31 à 41-4 ; SL 59, p. 55 à 63 ; BN 1822, p.29 à 37.

92. SL 58. p. 41-6 à 49 ; SL 59, p. 64-2 à 72-2 : BN 1822, p. 32-2 à 43 et p. 45 à 18-2.

93. SL 58 l’apelle Vajradhātu…

94. « oṃ vajrasatvāhaṃ oṃ ratanavajrāhaṃ …». etc.

95. NSP p. 44-45 : KS chap. 2. BN 31 f° 8a-8b, BN 32, f° 43a : KS chap. 3, BN 31, f° 12a-12b, BN 32.

96. SL. 58, p.56 et 57 ; SL. 59, p. 92 à 94 ; BN 1822, p. 70 à 72.

97. E. et R.L. Waldschmidt, Nepal, Londres 1969, n° et pl. 69, 2e à partir du haut.

98. Pour la bodhyagrī-mudrā attribuée à Vairocana, cf. Arts as., tome XXXII, 1976, p.180 et fig. 4c et 4d : pour la mudrā de Vajradhātu, cf. ibid.. fig. 5h ; dessin au trait à partir de la fig. 1 du présent article.

99. Les mss. orthographient toujours ainsi. Ce nom et les trois suivants sont déjà attribués aux Tathāgata par le STTS : Snellgrove, op. cit., p.70-71.

100. Cette variante est assez fréquente : cf. Arts as., tome XXXII, 1976, p. 175.

101. Cf. p. ex. A. Foucher, Étude sur l’iconographie bouddhique de l’Inde, I (Paris 1900, pl. 1, 2 et 4 ; A. K. Coomaraswamy, History of Indian and Indonesion Art, Londres 1927, pl. XL et XLI.

102. Cf. Arts as., tome XXXII, 1976, p. 178 : le Dharmadhātu Vāgīśvara (Mañjuśrī est une personnification de Mahāvairocana (NSP, p. 65). D’autre part, le Vajradhātu Vairocana peut tenir le vajra entre ses mains en bodhyagrī-mudrā (NSP, p. 44, qui lit à tort bodhyaṅgī°).

103. N’oublions pas qu’il s’agit de mudrā cultuelles (supra, p. 4 et note 4 de cette page. Selon le Vajradhâtu Maṇḍala de la NSP (supra, p. 3, n. 6), Amitābha doit porter, dans sa paume droite posée sur la gauche, le lotus que surmonte le vajra. De même, tout en exécutant leurs mudrā coutumières, les m. dr. d’Akṣobhya, Ratnasambhava et Amoghasiddhi doivent aussi tenir le vajra.

104. Les deux textes : sita. Peut-être y a-t-il confusion avec la couleur de la déesse Sattvavajrī, acolyte oriental, soit de Vairocana dans les Maṇḍala du Vajradhātu (NSP, p. 44), soit de Mañjuvajra dans son Maṇḍala en quarante-trois-personnifications (NSP, p. 49 ? Cf. Mallmann, Étude iconographique sur Mañjuśrī Paris 1964, p. 52-56 ; et IITB, p. 344. Selon le KS chap. 2 BN 31, f°8a et BN 32, f° 12b, cette déesse est blanche… Le stotra des trois mss. donne à Vajrasattva, comme autre nom, Vajrapāṇi, sous lequel il est désigné dans le STTS ; Snellgrove, op. cit., p. 70 ; cela confirme que Vajrasattva et Vajrapāṇi sont parfois interchangeables : cf. réf. dans IITB, p. 406 et n. 1, 414 et n. 3.

105. Sur l’iconographie d’Indra, réf. dans Mallmann, Les enseignements iconographiques de l’Agni-purāṇa, Paris 1963, p. 125-1256. Le stotra donne aussi à Vajrarāja le nom de Vajrakarṣaṇa i.e. °ākarṣaṇa, l’adamantin qui exerce une attraction ; ceci est en rapport avec le symbolisme du croc : réf. dans Mallmann, Étude iconographique sur Mañjuśrī, p. 48-50.

106. Cf.Mallmann, Les enseignements... p. 47-48. Le stotra donne en outre au personnage le nom de Vajravāṇa, flèche adamantine.

107. NSP : sādhukāradānābhinaya, geste d’approbation ou d’applaudissement ; KS chap. 3 : sādhukārapradāna, même sens : KS chap. 2 : chot ikâbliinaya, chiquenaude (comparer : R. Tajima Les deux grands Maṇḍala et la doctrine de l’ésotérisme Shingon. Paris-Tokyo 1959. p. 176. Le stotra l’appelle d’autre part Vajraharṣa, satisfaction adamantine.

108. Snellgrove, op. cit., p. 70.

109. C.f. supra. p. 6 n. 4. À ce sujet, l’on se rappellera que vajra signifiant « diamant » peut être synonyme de maṇi qui, à l’instar de ratna, dénote un joyau : L’Inde classique. II (Paris-Hanoi 1953, § 2364, p. 593-594. En outre, il est possible que la notion de « naissance » contenue dans le nom de Ratnasambhava, le « Né du joyau », ait suggéré celle de « matrice » ou d’« embryon » (garbha) exprimée dans le nom de Vajragarbha. Le Tathāgata du S. et son premier acolyte auraient ainsi des noms presque synonymes.

110. Vajrasūrya est aussi un nom de Ratnasambhava : cf. IITB, p. 318 et 320.

111. NSP : karadvayadhṛtasūryenāvabhāsayati ; KS : sūrya …

112. NSP : śveta ; KS : sita.

113. Snellgrove, op. cit., p. 70 restitue la traduction tibétaine de Vajranetra par Vajralocana qui en est synonyme ; et dans le stotra des mss., Vajranetra est invoqué aussi sous les noms de Vajradharma, lokeśvara, voire Vajrapadma (ce dernier dans SL. 59 seulement, les deux autres mss. répétant Vajradharma,. Or Lokeśvara signifie « Seigneur du monde (visible) », et Avalokileśvara « Seigneur qui regarde de haut en bas » ; la notion de vue et de regard est donc inséparable de ce Bodhisattva. D’autre part, si l’on prend netra non plus au sens d’« œil » mais au sens de « lotus » qu’il possède également, il peut être synonyme de padma, le nelumbium, attribut coutumier d’Avalokiteśvara : cf. IITB, p. 105 ss. ; aussi infra, p. 10 et n. 6 de celle page.

114. Dans les mss SL. 59 p. 50-2, et BN 1822 (p. 25-2, le seul exemple de sitarakta, ou plutôt du synonyme śveṭarakta, figuré par le rose, concerne le geste cultuel évocateur de Vajradharma dans la série A (supra, p. 4 . SL. 58 p. 27-2) lit. śyāmarakla, vert-rouge, et représente les avant-bras et les mains bicolores.

115. Le composé līkṣṇabuddhi se traduit par : à l’intelligence éveillée, à l’esprit pénétrant sharp-witted, acute, dever, shrewd.

116. F.D. Edgerton, The Buddhisy Hybrid Sanskrit Dictionary, Yale 1953, p. 415.

117. En sanskrit bouddhique, hetu est difficilement traduisible : cf. ibid.. p. 621.

118. Il est aussi souvent pourvu du geste d’enseignement, ou de mise en branle de la Roue de la Loi, dharmacakra(prarartana)-mudrā : IITB, p. 244 ss.

119. dharmaśaṅkha ; sur cet objet : IITB, p. 253 et n. 5.

120. Cf. D. L. Snellgrove, The Hevajra Tantra, 2 vol. Londres 1959, particulièrement 1, p 24 ; et Mallmann, Étude iconographique sur Mañjuśrī, p. 41 et n. 5

121. Trad. A. Foucher, op.cit., II Paris 1905, p.88 et n. 2.

122. NSP, p. 45.

123. KS chap. 2 : BN 31, f°8b et BN 32, f°13a.

124. Cf. Mallmann, « Viśvavarṇa ». Oriens 21-22 1968-1969. p. 307-325. Varṇa pouvant aussi être pris au sens de angl. « lustre », i.e. éclat, brillant, l’on pourrait également voir en viśvavarṇa la lumière totale, intégrale, située en plein milieu du spectre. En effet, ayant pour couleur complémenlaire le pourpre qui n’existe pas dans le spectre cf. P. F. Fleury, « couleur ». Encyclopedia Universalis 5, Paris 1968, p. 32 et tableau I, le vert pourrait être considéré comme la « couleur absolue ». C.f. aussi la tradition du Soufisme iranien selon laquelle la lumière verte, lumière suprême, doit être recherchée vers le pôle absolu qui est le Nord réf. dans Mallmann. « Viśvavarṇa », p. 325 et n. 4.

125. P. ex. l’Ucchuṣma Jambhala forme de Jambhala qui est lui-même un doublet bouddhique de Kubera, chef de Yakṣa dans la tradition pan-indienne, de couleur noire, possède des crocs « en forme de croissant de lune » réf. dans IITB, p.32 n.4, et p. 197 : cf. en outre Tajima, op.cit., p. 183-184.

126. L’ivoire qui constitue les défenses d’éléphant est assimilé à une matière précieuse, de sorte que les défenses accompagnent souvent les joyaux, parmi les offrandes disposées aux pieds des divinités ; cf. p. ex. les thaṅka du Musée Guimet n° : MG 21243 Vajradhara. P. 307 Amitābha. MG 13854 Amitāyus. MA 2682 et 2892 Avalokiteśvara ; ce dernier reproduit dans L’Art tibétain, catal. de l’exposition au Musée des beaux-Arts à Genève, 1969, pl. V 17, P. 300 Tārā. etc. : ou encore, dans L’Art tibétain. la pl. D80 en couleurs. Et les Yakṣa sont les gardiens des trésors.

127. NSP, p. 45 ; cf. aussi Tajima, op. cit., p. 184.

128. Sur ces déesses : IITB p. 230, 248, 176, 281, 155, 313, 158, 167.

129. Supra, n. 1.

130. Cf. réf. dans IITB, p. 155.

131. KS chap. 2 : puṣpakaraṇḍa : KS chap. 3 : puṣpa. Le Vajradhātu Maṇḍala de la NSP ne la décrit pas.

132. Ref. dans Mallmann, « Viśvavarṇa », p. 315.

133. Le Vajradhātu Maṇḍala de la NSP p. 46 se borne à les énumérer en indiquant qu’ils sont « pareils à leurs chefs de Lignée respectifs » ; c’est pourquoi je me réfère ici à leur description dans le Durigatiparisodhana Maṇḍala ibid., p. 66-67 que recoupent les chap. 2 et 3 du KS. Réf. dans IITB, sous les noms de chaque Bodhiṣattva.

134. nāgakeśara ; trad. A. Foucher, op. cit., II, p. 10 et n.3

135. Bien qu’elle ne soit jamais décrite portant un « lotus à l’œil … » la Prajñā Locanā dont le nom signifie « œil » « regard … », féminisé a été figurée au XIe s., ayant pour attribut un lotus que surmonte un œil horizontal : fig. 6A et B, détail de l’un des plais de couvercle du ms. Aṣṭasāhasrikā Prajñāpāramitā n° SL68 de l’Institut, de Civilisation Indienne de Paris.

136. Le composé gandhahastin peut aussi dénoter un éléphant en rut : P.Python, Vinaya-Viniścaya-Upāli-paripṛechā, Paris 1973, p. 106.

137. Amṛtaprabha est souvent appelé Amithaprabha, « éclat illimité » réf. dans IITB, p. 96-97 ; or le vase au lotus est, entre autres, souvent figuré sur les mains en méditation d’Amitābha, « lumière illimité » Musée Guimet n° P307 : ou D. L. Lauf. L’Héritage du Tibet, Paris 1973, pl. 48 en bas à gauche, et surtout de son doublet Amitāyus, « temps illimité » Musée Guimet n° MG13851. MG21210, MA1660 : Lauf, op. cit.. pl. 45 : Pal., The Art of Tibet, New York 1969, pl. 1. Il y a donc corréalation évidente entre l’immortel et l’illimité…

138. NSP 22 : śubhra, var. śukla ; KS chap. 2 : Lohita.

139. Edgerton, op. cit., p. 242 ; s.v. jālayati : cf. en outre, du même auteur, Buddhist Hybrid Sanskrit Grammar, New Haven 1953, p. 15, § 2-8.

140. Un autre exemple d’insertion d’une syllabe hététoclite se rencontre dans la Sādhanamātā, n° 73 où une lecture « pratimañjuśrīheruka » au lieu de « pratimaṃ śrīheruka » a fait attribuer à Mañjuśrī un sādhana de Heruka : Mallmann, Étude iconographique sur Mañjuśrī, p. 50 et n. 12.

141. Le sanskrit bouddhique confond souvent I. et R. : Edgerton, Buddhist Hybrid Sanskrit Grammar, p. 18. § 2-49

142. NSP : nīlotpala : KS chap. 2 : vajra : KS chap. 3 : vajranīlotpala.

143. Serait-ce une allusion au Triple Joyau ? Cf. supra. p. 10-11. l’attribut de Gaganagañja, et infra, celui de Samantabhadra.

144. Cette iconographie se rencontre déjà au Xe s., à Touen-houang : Musée Guimet n° MG 17770 reproduit dans Mythologie asiatique, Paris 1928, p. 224 fig. 5.

145. Cf. IITB, p. 430 et n. 1 ; et supra, p.9 et n. 1.

146. II s’agit ici uniquement du gardien de porte septentrional, toujours appelé Vajrāveśa. L’on connaît en effet un exemple de Vajraghaṇṭa masc. qui est un substitut de Kārtlikeya : IITB, p. 214 et n. 7.

147. Les mss. étudiés s’échelonnent de 1720 SL 59 à la fin du XIXe s. SL 58, BN 1822 se situant entre les deux, quoique plus proche de SL 59 : Arts as., tome XXXII, 1976, p. 173 et n. 3, 4.

148. Pour les dates présumées de la NSP et du KS, cf. L’Inde classique, II, § 2028-2029, p. 384-358 ; et Sādhanamātā, éd. B. T. Bhattacharyya, vol. II, Baroda 1928, p. CIII.

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Notes

Marie-Thérèse de Mallmann, article : « Notes d’iconographie tântrique : a propos de quelques mudrā », publ. in Arts asiatiques, 32 & 33 (Novembre 1976 & 1977), pp. 173-187 & 3-16.

► Cet article est le dernier de la série Notes d’iconographie tântrique, les précédents étant : Une image inédite d’Avalokiteśvara, De Vighnāntaka à Mahākāla, À propos du Fudō Bleu et À propos de Vajravārāhi.

► Spécialiste de l’iconôgraphie bouddhique, nous vous conseillons outre ses articles, le dernier et sans doute maître ouvrage de Marie-Thérèse de Mallmann : Introduction à l’iconographie du Tântrisme Bouddhique.

■ Certaines parties du textes étaient très corrompues et nous avons fait notre possible pour les restituer convenablement. Si un de nos aimables lecteurs relève une erreur, nous lui serions reconnaissant qu’il nous la communiquer.

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