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Les Pensées sont des formations
Anonyme

Il y a un dicton : « Prenez garde aux sous et les louis d’or se garderont tout seuls ». Avec combien plus d’exactitude peut-on dire : « Prenez garde aux pensées et les actions se garderont toutes seules ».

Les conceptions, les pensées, les paroles et les actions, comme les quatre degrés de l’être physique, se cachent et se manifestent naturellement les unes les autres ; nous disons « naturellement », parce que dans l’état artificiel de la société actuelle, les gens sont généralement dressés à penser selon les conceptions d’autrui, à parler selon la pensée d’autrui et à agir selon les paroles d’autrui. Voyez par exemple le grand nombre de gens qui, à propos des divers topiques du jour, politiques, sociaux et moraux, forment leurs pensées sur les conceptions — ou au moins les idées exprimées — des journalistes, des orateurs publics ou des chefs reconnus de telle ou telle école : et ces hommes, sur les conceptions desquels la majorité base ses pensées au point de souvent les considérer comme siennes, loin d’exprimer et d’enseigner leurs propres conceptions et idées, manifestent ce qui servira le mieux leur politique et assurera leur popularité.

Tous ceux qui étudient la société telle qu’elle est peuvent témoigner que le plus souvent les paroles sont employées plutôt pour voiler que pour manifester la pensée. Malheureusement, les enfants qui — pour nous servir de l’expression commune — sont bien élevés, sont dressés dès l’enfance à parler et à agir en opposition à leurs conceptions et à leurs pensées. Par exemple un enfant sensitif qu’on oblige à rester dans la présence de certaines gens qui ne lui sont pas sympathiques, conçoit une antipathie en leur présence et ne pense qu’au moyen de s’échapper. Mais les parents ou les tuteurs de l’enfant lui enseignent qu’il doit non seulement s’abstenir de manifester cette antipathie, mais affirme, qu’il est content de la présence de la personne ou des personnes qui provoquent en lui répulsion ou peur. Cette contrainte est une base pour la tromperie et le non naturalisme ; elle empêche la classification naturelle qui est le fondement même de l’unification.

Les actions, loin de revêtir et de manifester les paroles sont aussi fréquemment en complète opposition avec elles. Des instructeurs religieux, politiques, moraux et sociaux fréquemment agissent contrairement à leurs enseignements . Par exemple, combien souvent des prédicateurs populaires qui ne se lassent jamais de dépeindre la beauté et la nécessité de la charité, rendent malheureux leurs familles et leur entourage par le manque de charité. Quant aux harangueurs politiques, ils disent habituellement ce qu’ils ne pensent pas et disent rarement ce qu’ils pensent. Leur unique objet est d’influencer leur auditoire, afin de l’utiliser pour leurs propres desseins ou pour ceux de la politique qu’ils ont intérêt à appuyer. Des chefs sociaux qui enseignent certaines formes de socialisme le font rarement avec une conviction capable d’influencer leurs actions. Peu nombreux sont ceux qui ont le courage et la sincérité de suivre l’exemple d’un certain chef bien connu de la soi-disant libre pensée : il donnait à un grand auditoire une conférence contre la distinction des classes et le capital ; lorsque la conférence fut terminée et que les applaudissements frénétiques de son auditoire ravi furent quelque peu calmés, il dit : Mes amis, vous dont j’apprécie tant l’approbation, il y a une chose que je désire dire avant de quitter l’estrade : j’ai parlé en homme du peuple et en homme pauvre. Si j’étais d’une noble lignée et millionnaire, je suis conscient que je regarderais d’un point de vue tout différent le sujet dont j’ai traité.

La divergence si commune entre les conceptions, les pensées, les paroles et les actions est, comme tout ce qui est basé sur l’égoïsme ou la politique, non naturelle et ses effets sont par conséquent anormaux.

Les pensées ne sont des formations que lorsqu’elles sont le vêtement de la conception.

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Avant de commencer l’étude des pensées qui sont des formations, il peut être bon de rappeler à l’étudiant que la réception est proportionnée à la responsion et que par conséquent la formation n’est possible que là où il y a de l’affinité, et en proportion de cette affinité. D’où il suit que les pensées d’un individu ne sont capables de formation que dans la mesure où les personnes de son entourage plus ou moins proche ou lointain sont capables de les recevoir et d’y répondre. Lorsqu’une telle aptitude à la réception et à la responsion existe, les pensées seulement alors sont capables de formation. Ceci étant entendu, il sera clair pour les Cosmosophes qui reconnaissent une seule loi, celle de la charité qui est une avec la justice, et un seul excès, la violation de cette loi, combien importante est la culture et le contrôle de la pensée, d’autant plus que les pensées qui sont des formations appartiennent au degré de la mentalité qui est pour ainsi dire le centre de l’être physique. Ainsi la pensée d’un individu forme pour ainsi dire le germe de ses paroles et de ses actions ; il y a peu de scènes de violence ou de soi disant crime, peu d’exemples de sublime charité qui ne soient pas les formations de pensées habituelles ou au moins cultivées. Il s’ensuit que pour l’évolution progressive et l’individualisation de l’être, la culture soigneuse et persistante de la pensée est une des premières conditions.

Chez les prudents qui se contrôlent eux-mêmes, il est vrai que les pensées pourront n’être plus manifestées par des paroles ou par des actions, et qu’en quelques circonstances elles peuvent être si soigneusement voilées qu’elles ne sont pas sentientables même pour les plus sensitifs en rapport avec une personne qui les encourage. Néanmoins leurs pensées sont des formations — formations qui forment et transforment ce qui pour eux est la chose la plus importante entre toutes choses — le moi : C’est justement parce que les pensées sont les architectes du temple individuel de l’Habitant Attributal que leur culture et leur contrôle est d’importance prééminente. La formation et la transformation effectuées par la pensée ne se bornent pas à celle des degrés d’être mental, de l’âme des sens et du nerveux, mais elle s’étend aussi au degré nervo-physique. La forme, et plus spécialement la tête et le visage sont transformés par les pensées à leur propre similitude. Le marché est rempli de panacées pour la conservation de la jeunesse et l’accroissement de la beauté ; mais aucune n’est comparable à la sage et méthodique culture des pensées. Cette culture ne laisse aucune place pour le pessimisme auquel est dû le front aux sourcils froncés, les coins de la bouche tirés et baissés, les yeux ternes, la figure ridée, les épaules courbées et par conséquent la poitrine comprimée, et fréquemment aussi la détérioration des cinq sens généralement reconnus, le ton discordant ou mélancolique de la voix, le tremblement des mains, la langueur ou les battements anormaux du cœur, les nuits blanches et les rêves troublés qui laissent leur empreinte sur la figure et la forme.

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Parmi les pires effets de la négligence à cultiver la pensée, sont le pessimisme et l’égoïsme. Tous deux tendent à la plus triste de toutes les misères, l’isolement ou la séparation de ses semblables. Au contraire le plus précieux effet de la sage et progressive culture de la pensée est la plus heureuse et la plus bienfaisante de toutes les choses, le pathétisme d’où provient l’affinité avec ses semblables. Cet effet est tout naturel : la généralité des hommes ne s’occupe que de ses besoins et soucis immédiats, et souffre d’un surmenage réel ou supposé ; c’est pourquoi tant d’hommes cherchent instinctivement ceux qui offrent pathétiquement réception et responsion à leurs maux réels ou imaginaires et sont contents de tout prétexte pour étaler ou au moins manifester leurs Moi mal satisfaits.

Chez les pessimistes et les égoïstes, ils ne trouvent ni l’un ni l’autre ; les premiers assombrissent encore les ombres et amoindrissent la lumière de leurs peu brillantes espérances ; les derniers sont couverts du luisant de l’égoïsme sur lequel toutes les choses extérieures qui ne touchent pas leur suprême moi tombent comme l’eau sur le dos d’un canard. Le monde, avec toute son apparente insensibilité et indifférence, est mal satisfait ; il est assoiffé de sympathie, de repos, d’amélioration et, la plupart du temps, l’insensibilité naît du désespoir : la plupart du temps l’indifférence naît de la lassitude et les natures apparemment les plus froides et les plus dures sont souvent comme les plantes qui n’ont besoin que des bons rayons du soleil printanier pour pousser de tendres feuilles et des boutons de fleurs belles et odorantes. Il est écrit d’un certain Initié du passé lointain : « Cet homme est comme de l’ombre au temps de la chaleur, comme un refuge contre la tempête, comme la source d’un rocher dans un pays aride ». Tel doit être le but d’un Cosmosophe, et ce but ne peut être atteint que par la sage culture des pensées qui ont le pouvoir de formation.

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L’art le plus important de tous est celui de la pensée. La plupart des douleurs et des chagrins des hommes vient du fait qu’ils n’ont pas appris cet art. Chaque enfant doit être instruit à penser cosmiquement, ce qui est synonyme de penser charitablement. On devrait lui montrer les choses telles quelles sont du point de vue de la logique et non de l’imagination ; du point de vue de la charité, une avec la justice, non pas de celui du faux et épuisant sentimentalisme. Il doit comprendre selon ses capacités de compréhension que la scène où se passe sa vie est une scène dans laquelle toutes les formations doivent lutter et travailler ensemble pour améliorer le triste état actuel des choses ; que l’ignorance et non nos formateurs en est la cause ; que les formations terrestres sont le vêtement extérieur de l’Etre qui sacrifia sa personnalité pour l’accomplissement de son grand œuvre ; que l’homme est de droit le suprême évoluteur et partant le sauveur de l’homme ; que de l’unification en harmonieuse manifestation de l’Holocaustal dépend la capacité de l’homme de remplir son rôle sublime ; que, puisque tout homme fait partie du vêtement et est capable de manifester la même lumière que lui-même revêt, il est un en union pathétique avec l’humanité intégrale et que c’est à la fois son devoir et son intérêt de faire tout son possible pour évoluer et secourir les autres ; que la vie est sacrée, et que, puisque la douleur et la souffrance altèrent les forces vitales, il est incompatible avec la raison et le sens commun, encore plus avec la charité, de permettre à aucun être d’endurer aucune sorte de souffrance, s’il est en sen pouvoir de l’empêcher. Tout enfant doit comprendre aussi que sa vie se passera très probablement dans des milieux où la force motrice est le struggle for life, et que de sa propre évolution, par conséquent de son pouvoir d’unification avec ceux pour qui il a plus ou moins d’affinité dépend principalement son pouvoir de se tenir debout et de se frayer son chemin au milieu de la foule houleuse, et d’aider, diriger et réconforter d’autres strugglers selon la mesure de ses capacités. Cet enseignement est de grande valeur parce qu’il est un motif de développer le Moi et qu’il montre au jeune aspirant la vie telle quelle est, l’empêchant de s’adonner aux espoirs irréalisables ; c’est là un remède à la désillusion et aux désappointements qui si fréquemment attendent ceux à qui on a enseigné à dépendre des mérites et du travail d’autrui pour la félicité et le succès y et de ceux qui pensent qu’ils n’ont qu’à ouvrir la bouche, tomme les crocodiles légendaires, peur quelle soit remplie de de bonnes choses.

Le jeune aspirant entrera ainsi, sur la scène de la vie, préparé aux obstacles ; il comprendra que quoique, comme tout être terrestre, il soit son propre cosmos, il est parmi des milliards d’êtres qui sont aussi leur propre cosmos et qui, sauf peut-être une ou deux exceptions sont attirés vers lui dans la mesure exacts où ils le considèrent comme capable de leur donner de la satisfaction ; et cela non par suite d’aucune faute, mais en raison du désir naturel de la conservation de soi même et de l’aptitude à la manifestation qui en résulte et est en réalité le ressort principal de l’action. L’enfant doit apprendre que dans les circonstances actuelles il ne peut généralement pas s’attendre à être aimé pour lui-même, et que même s’il paraît être ainsi aimé, l’amour est, à peu d’exceptions, déterminé par la satisfaction de celui qui l’aime, et au bonheur de qui il est par conséquent essentiel. (Il y a des milliers qui aiment ceux qui leur appartiennent ; mais vraiment peu nombreux sont ceux dont l’amour est inaltérable lorsque le bien-aimé appartient à un autre ; et il n’y a peut-être rien de plus sublime qu’un tel amour.)

Tout enfant doit être instruit de la valeur de l’unification qui est basée sur la connaissance : la même Lumière, une et Indivisible, habite tout être, et le pouvoir de manifestation dépend du développement et du bien-être individuels. C’est pourquoi le devoir et l’avantage de tout homme est d’aider au bien-être de tous ceux avec lesquels il est en rapport. Cet enseignement simple et sain se trouvera utile pour cultiver la pensée et pour remédier en grande partie aux monstruosités du pessimisme et de l’égoïsme ; du pessimisme, parce que l’habitude et la coutume de ne pas s’attendre à trop écartera les déceptions et le chagrin qu’elles amènent ; de l’égoïsme, parce que la coutume de de regarder son moi comme une partie du cosmos des moi, comme observateur et non pas comme centre de l’univers, montrera l’égoïsme sous son vrai et ridicule aspect. À l’égard de l’égoïsme, moins il y a de la lumière habitante, plus la tendance est forte à centraliser vers soi-même ; même si l’aspirant atteint à la splendeur du roi des planètes, il fera bien de se souvenir que quoique les satellites circulent autour de lui, lui à son tour circule autour de son centre solaire.

Celui qui cultive sa pensée ne doit jamais oublier que s’il arrive à la force de la pensée — laquelle force est la formation — il encourt une responsabilité nullement petite. Ses pensées, comme les rayons solaires, peuvent faire fructifier ce qu’elles touchent de quelque nature que ce soit ; pour cette raison, il est bon de chercher diligemment à acquérir et à affermir en soi-même l’habitude de diriger son attention et de concentrer ses pensées autant que possible seulement sur les vertus de ceux avec qui il est en rapport. En beaucoup de cas ceci est extrêmement difficile, mais c’est essentiel non seulement en raison de la charité envers ceux de son entourage, mais encore de la charité envers soi-même. Car les épines et les ronces, qui fleurissent d’autant plus rapidement que plus il y pense, pourront non seulement étouffer toutes les (Texte corrompu) dans l’individu qui le chérit comme si elles étaient précieuses, mais pourront les blesser lui-même. Chez les enfants, l’habitude de penser à leurs plus prééminentes vertus et de les cultiver soigneusement et prudemment a un effet semblable à la méthode de celui qui cultive du blé et qui, au lieu d’arracher les mauvaises herbes et ainsi d’encourir le risque d’arracher les jeunes brins de blé, ou de déranger leurs racines délicates, prépare le sol et y plante de bonne semence, puis laisse tranquille son champ sachant que le blé dominera les mauvaises herbes et que celles-ci périront par manque de lumière et de clarté solaire. Il y a cependant cette distinction entre celui qui cultive le blé et celui qui cultive l’enfant, que ce que ce dernier pourra considérer comme une mauvaise herbe peut être la germination d’une plante rare qui n’a besoin que d’une culture spéciale pour embellir la vie de l’enfant.

Ceux donc qui aiment véritablement les petits feront bien de veiller à leur fournir des conditions favorables à toute phase de croissance, et ensuite de laisser se faire le développement naturel. Il ne faut pas oublier que l’instinct ou l’intuition des enfants sont fréquemment plus sûrs que ceux des adultes, parce que la contrainte ne les a pas encore gâtés. Il doit aussi être tenu en souvenir que le progrès des enfants, comme le sang vital du cœur et la marée de l’océan, s’avance par vagues ; c’est pourquoi, à l’égard de tout progrès, ce qui est ennuyeux et désagréable en tel temps peut être agréable et sympathique en un autre temps, et cela non par caprice ou par aucune imperfection chez l’enfant, mais simplement parce que c’est le temps pour la vague de bondir en avant ou de reculer selon le flux ou le reflux de la marée. Il doit encore être tenu en souvenir que l’enfant est un être composé, constitué au moins des degrés d’être nervo-physique, nerveux, psychique et mental, et que les conditions propres au bien-être et à la croissance de l’un ne le sont pas toujours pour l’autre : ainsi au moment de la rapide croissance nervo-physique, l’enfant probablement s’opposera à tout exercice mental et à toute chose qui l’empêche de jouir librement de la clarté solaire, de l’air frais et d’un exercice fortifiant. Cette saison passée, il recommencera les études dont il soupirait d’être affranchi, parce que c’est maintenant la saison de la croissance mentale. Il est essentiel d’aider l’enfant dont on désire le bien-être, à comprendre et à observer la loi de la charité, sans déviation et universellement, puis, comme Aba le Tout Miséricordieux, de le laisser agir par lui même.

Les parents qui enfants, manifestent dès leur naissance des qualités qu’ils ne désireraient pas doivent être spécialement prudents et miséricordieux dans les moyens qu’ils emploient pour entraver ces qualités, en se souvenant du vieux proverbe : « La pomme ne tombe pas loin du pommier. » Les mauvais penchants de leur progéniture ne prouvent que trop bien que leurs pensées ont été des formations.

Plein de beauté autant que de charité est le conseil de Tzl « Toutes choses qui sont pures, toutes choses qui sont saintes, toutes choses qui sont en rapport avec ce qui est bon, partout où se trouve la vertu, partout où se trouve ce qui est digne de louange, pensez à ces choses-là. »

Il est vrai qu’il y a des hommes et des femmes qui sont une loi pour eux-mêmes et qui refusent d’entendre la voix du charmeur, si sage que soit son charme ; ceux-ci aussi, il est bien de les regarder avec charité, vu qu’eux-mêmes souffrent beaucoup plus que ceux de leur entourage et que si les vertus généralement fortes qu’ils possèdent avaient été cultivées pendant leur enfance, tout eût été changé pour eux.

L’étude de l’ordre spécial de phénomènes physiques tels que la rapide croissance des êtres végétaux et animaux effectuée par la concentration de la pensée est un autre exemple de la vérité de l’axiome « Les pensées sont des formations. »

À l’égard de tout ce qui se rapporte à ce si important sujet, il sera aisément compris qu’ « en l’Union se trouve la force » et que les pensées d’un groupement uni par affinité sont beaucoup plus puissantes que celles d’un individu. Une des utilités marquées du groupement Hiérarchique est l’unification par laquelle, en ordre naturel d’affinité, les pensées centralisées sont reçues, reçoivent responsion et sont ensuite diffusées. C’est de cette unification de la pensée par affinité que le Keves de l’occident lointain porta témoignage en disant : « Par ce pouvoir, une petite graine deviendra subitement un arbre dans lequel les oiseaux peuvent bâtir leurs nids, et des montagnes peuvent être déplacées ou se soulever du lit de la mer. » Il n’y a rien de surnaturel : ce qui paraît l’être est le plus fréquemment l’effet d’hommes communément inconnus qui manifestent la puissance des pensées qui sont des formations. La puissance immense de la concentration et de la diffusion de la pensée fait un (devoir qui est un gain) à tous les hommes,et spécialement aux cosmosophes d’intellectualiser, de spiritualiser, et de pathétiser leurs pensées. Car en proportion de cette totale culture est la valeur de leurs formations, pour cette raison pratique : À mesure que les pensées d’un homme deviennent intellectualisées, il se rendra compte du non sens de regarder les choses soit à travers le sombre brouillard du pessimisme ou la lumière colorée du sentimentalisme. Lorsqu’il se sera affranchi de ces deux déformateurs qui voilent la réalité, cela lui ouvrira les unes après les autres des perspectives de réalisation de possibilités qui rendront sa vie précieuse et enlèveront l’aiguillon même de la soi-disant mortalité, temporaire et accidentelle.

À mesure que la pensée de l’homme sera spiritualisée, arrivera de moins en moins à sentienter la grossièreté dont il est entouré, pour la simple raison qu’il y donnera de moins en moins de responsion, et ainsi la vie apparaîtra sous un aspect de plus en plus beau et utile. En proportion de la pathétisation de la pensée d’un homme (à laquelle l’intellectualisation et la spiritualisation de la pensée sont le duel prélude) sera l’harmonie de cet homme avec tout ce qu’il sentiente, une harmonie que rien ne saurait déranger, une harmonie qui l’unira indissolublement à la Lumière sacrée qu’il manifeste, et à tous les êtres terrestres qui forment les pierres du temple aux multiples cours que la Lumière Sacrée est capable d’illuminer.

Ainsi, au lieu de regarder la gangue comme fait l’ignorant, il sentientera la pure pépite d’or qu’elle renferme et beaucoup de choses qui paraissaient jadis propres seulement à être rejetées deviendront précieuses.

Ainsi, bien que les choses extérieures ne soient que lentement transformées vers la perfection, le monde intérieur sera transformé et retransformé comme en un clin d’œil, de sorte que pour l’aspirant se déploieront continuellement la beauté et la radiance d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre, illuminés de la lumière de la Charité — une avec la Justice.

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Notes

Anonyme, article : « Les pensées sont des formations », publ. in Revue Cosmique, 7 3 (Mars 1908), pp. 125-136.

► La Revue Cosmique, organe du Cercle de Philosophie cosmique était dirigée par Charles Barlet. Cette revue mensuelle publiée de 1901 à 1937 (Elle se nommait à l’origine Le Mouvement cosmique) diffusait la pensée de Max Théon qui aura une influence notable sur la pensée de Westcott.