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Régénération par la doctrine ésotérique
René Caillié

Initiation au Mariage

Prologue

1. En Dieu, avant le commencement, c’est-à-dire toujours, puisqu’il n’y a pas eu de commencement, toutes les choses visibles et invisibles, sont en puissance, en force, en potentialité. Et tout est Dieu.

2. Comme Substance divine, Dieu est Un. Comme Vie et Substance, Dieu est deux, mais tout est Substance et Vie. Il est la Vie, Elle est la Substance. Et parler d’Elle, c’est parler de la Femme sous son mode suprême. Elle n’est pas la « Nature, » Elle est la Vierge Marie. La Nature est la manifestation des qualités et des propriétés dont la Substance se trouve douée par la pénétration de la Vie et des sept Elohim ou Esprits de Dieu(1). Elle n’est pas la matière, mais l’essence potentielle de la matière. Elle est ce quelque chose d’où tout procède, l’élément contenu dans la Divinité et dont l’Espace est la manifestation. En tant que Substance originelle et substance de toutes les autres substances, Elle est la Base de ce par quoi toutes les choses sont faites, et, comme la vie et le mental, Elle est intérieure, mystique, spirituelle, et ne peut être discernée que lorsqu’elle se manifeste par l’action. Dans le non manifesté Elle est la grande profondeur ou l’Océan de l’Infini, le Principium ou l’Arché, la céleste Sophia ou la Sagesse, qui entoure et embrasse toutes choses, à laquelle appartiennent la Dimension, la forme et l’Apparence, dont le voile est le fluide astral, et qui est Elle-même la substance de toutes les âmes.

3. Sur le plan des manifestations, en tant qu’Ame macrocosmique et microcosmique, Elle apparaît comme la Fille, la Mère et l’Epouse de Dieu. Et parce qu’Elle réalise dans une Humanité parfaite la plénitude de la Vie qu’Elle a reçue de Dieu, on l’appelle mystiquement la Sainte Vierge Marie qui, à cause de sa divine maternité aussi bien que de son origine et de ses attributs célestes, est représentée vêtue d’azur et portant dans ses bras l’Homme enfant, par qui l’Univers est manifesté. En Elle existent virtuellement toutes les vertus féminines de la Divinité.

4. Mépriser la Femme, comme on le fait dans ce siècle non civilisé et entiché du fétichisme matérialiste, c’est repousser l’Ame et son intuition. L’homme, excluant ainsi du système de l’Humanité l’idée de la femme, renonce à son véritable caractère humain. Séparé par sa faute de l’intuition de l’esprit, il prend la matière pour la substance, et, enfermé dans les bornes de la matière, il perd la faculté de comprendre. Ce siècle, après avoir donné le nom d’homme à la créature ainsi mutilée, est unanime à déclarer, par la voix de ceux qui sont ses représentants autorisés, que l’homme ne possède aucun instrument de connaissance, et qu’il ne peut rien savoir. Notre siècle semble si sûr de cela que, se complaisant dans sa découverte, il s’intitule lui-même Agnostique, et, comme s’il voulait démontrer à quel point il est privé de tout ce qui contribue à faire l’homme, il a recours à des moyens infâmes et inhumains pour obtenir des connaissances scientifiques. La Vivisection est son déshonneur et sa condamnation.

5. Si, au contraire, l’Ame avait été reconnue et honorée comme elle devait l’être, il n’y aurait aucun prétexte aux abominables pratiques d’une science devenue entièrement matérialiste. Car l’Ame, comme substance et constructrice de toutes choses, est compétente dans l’interprétation de toutes choses, et peut tout nous révéler et nous faire tout comprendre. Elle est l’instrument le plus sur et le plus délicat de tous, et c’est par cet instrument parfait, par son développement sage, intelligemment réalisé, que l’Antiquité était devenue si supérieure et si savante. Tout ce que l’Ame réclame de l’homme, c’est qu’il la reconnaisse et prenne soin d’elle ; et alors aucun sommet de Bonté et de Vérité ne sera trop élevé pour que l’homme puisse prétendre à y atteindre. Car, une lois reconnue dans sa plénitude, l’Ame se révèle dans sa plénitude, et son épanouissement complet est l’épanouissement même de Dieu.

6. Ce qu’il faut donc s’ingénier à réaliser, c’est la constitution du Couple Androgyne, du Dual inséparable et ne faisant plus qu’Un. Car l’Homme est l’Esprit et l’Intellect, et la Femme est la Sagesse et l’In-tuitiôn.

***

De l’amour et des Sexes

Erunt duo in carne una (Marc, X, 8.)

L’absence d’élan naturel et de véritable amour de la part des deux cœurs à la fois dans la communion hyménéenne, est un sacrilège. Toute complaisance des deux conjoints dans ce cas, ou toute exigence égoïste serait également un péché grave.

Dans le moment de la donation de l’un à l’autre, les deux conjoints doivent être exempts de tout mauvais sentiment envers le prochain, et se sentir pleins de l’amour universel, afin de ne pas se transmettre leurs imperfections réciproques ; autrement le mariage, au lieu d’être une cause de progrès, serait une cause de dépravation. Ils doivent aussi se considérer mutuellement comme l’Etre collectif, éviter de s’absorber dans les limites étroites d’une forme personnelle, et invoquer Dieu en s’immergeant en lui. Alors les âmes s’unissant de plus en plus par une communion divine, produisent graduellement une union harmonique, grande et sainte. Elles se développent et se perfectionnent l’une par l’autre, créent la faculté de se sentir vivre l’une dans l’autre, et réalisent tôt on tard l’ANDROGYNE INDIVIDUEL, sans lequel l’accomplissement de la destinée humaine serait à jamais impossible. Si dans ces conditions il y a procréation, comme la progéniture participe de ses procréateurs, elle naît de plus en plus perfectionnée, de plus en plus propre à constituer l’Unité androgynale.

Une fois l’Androgyne individuel réalisé, l’union des âmes est éternelle. Jusque-là le mariage a pour but d’unifier les deux conjoints. Son principal objet est d’amener le couple à n’être plus qu’un à deux. Tant que cette union n’est pas créée, les âmes ne sont pas fusionnées l’une à l’autre, et toute conjonction étrangère de la part des époux serait criminelle, parce qu’elle diviserait le couple et l’empêcherait de se constituer dans l’Unité.

On voit donc que l’Amour, le vrai, qu’il ne faut pas confondre avec la concupiscence, est une vertu et une science, et tout ce qu’il y a de plus beau et de plus grand au monde.

***

À l’époque barbare à laquelle nous sommes actuellement, combien sont rares les hommes qui comprennent réellement le naturel si fin de la femme, aux vibrations si délicates, si délicieuses et vraiment divines ! Combien savent religieusement cultiver ce cœur si noble et si dévoué de la femme !

Connaître cet être divin (je ne parle évidemment ici que de celles qui ne se sont pas laissé corrompre par notre ignoble société), est la connaissance la plus inappréciable qui soit au monde. À celui-là seul qui a le cœur aimant et fidèle, il appartient de pénétrer jusqu’à ces scènes, toujours saintes, de l’union conjugale.

Combien pullulent ces maris infâmes, qui réclament de leur épouse légale tout ce qu’une nature grossière et passionnelle peut exiger, pour satisfaire honteusement des appétits dépravés !.. Dans son outrecuidant égoïsme, il considère comme un droit ce qui ne lui appartient certainement pas, et, brute qu’il est, il n’a pas la moindre idée des sentiments délicats que sa bestialité froisse. C’est l’animal qui n’a point encore eu le courage de vaincre ses appétits inférieurs. Il est satisfait, et c’est tout ce que peut apprécier sa nature grossière, épaisse, veule de toute noblesse. Quant à Elle, la pauvre créature esclave de la loi créée par les hommes, elle se détourne, dégoûtée, de celui à l’Amour vrai duquel elle avait cru et dont notre loi, dite civilisée, a fait son maître ! Pauvre vie misérable que la sienne, qui la force à s’abaisser sans murmure, si noble que soit son âme et sa nature !

Si ce mâle (et il y en a qui sont si fiers de ce titre qui constitue l’animalité, qu’ils le crient sur tous les tons et sur tous les toits), au lieu de considérer sa jeune épouse comme une fille de maison publique, l’eût entourée de tendresses, eût abordé sa fidèle compagne, bien des jours avant les épousailles, avec des baisers aimants, avec toutes les démonstrations d’un amour véritable, démonstrations si faciles à celui qui aime, ah ! combien alors eussent été divinisés les désirs affectueux et chastes qui, après tout, sont dans la nature et font partie intégrante de la Création ! Personne, mieux que la femme, ne sait apprécier ces délicatesses et ces tendresses. Et de pareils procédés conjugaux sont les précurseurs des bénédictions domestiques.

Le bonheur de nos intérieurs est dans le royaume de la gracieuseté persévérante, du respect affectueux de l’homme pour sa compagne, laquelle lui est TOUJOURS SUPÉRIEURE.

Que l’homme ne soit jamais impatient ; c’est son devoir à lui d’attendre, aussi longtemps qu’il le faut, jusqu’à ce qu’il ait achevé la conquête de cet être mystérieux qui s’appelle : la Femme. Et alors il aura, non seulement son respect et son obéissance, mais son Amour, le don le plus précieux qu’elle puisse faire.

La Femme est le plus profond miracle de Dieu, le plus grand chef-d’œuvre de beauté organique de la Nature, celle qui possède et porte en soi la mystique et mystérieuse matrice où prend racine tout germe vital émané de la Divinité même. C’est Elle qui ne fait qu’une famille du monde entier, a dit Shakespeare.

Il y a une différence énorme entre la Passion et l’Amour, et il faut bien se garder de confondre l’une avec l’autre. Et c’est là précisément ce qui justifie le célibat, lequel a pour but d’aider l’homme à s’affranchir des entraînements de la Passion, autrement dit de le soustraire à la Bestialité. Car l’âme a parcouru tous les degrés de l’échelle animale pour arriver à sa Royauté Humaine. Mais, hélas! combien de nous ne sont encore que des hommes animaux, des humanimaux, indignes qu’ils sont encore de porter ce noble titre d’Homme, le premier pas fait dans le Temple de la Divinité.

Que la Loi des Sexes soit respectée, mais qu’à tout prix la sensualité soit combattue et soit vaincue. Tels sont les enseignements de la Morale et de la Raison. Tel est le premier pas à faire sur la route qui conduit à la perfection.

Un amour réciproque est toujours harmonieux, mais il faut cependant n’être jamais l’esclave des appétits sexuels, car, à chaque accomplissement de l’acte qui constituait notre bestialité d’autrefois, c’est le renouvellement du Péché originel, lequel n’est autre chose que la chute de l’esprit dans la matière. Mais l’Amour est justement l’agent de la Rédemption, et c’est ce qui fait que l’Amour vrai est divin, tandis que l’autre, celui qui naît de la concupiscence et de la bestialité, renouvelle chaque fois la chute originelle.

Que celui donc qui veut s’anoblir et préparer sa demeure en l’autre vie au milieu des êtres supérieurs, acquière et conserve la domination sur ses sens. Que les deux conjoints soient réellement mari et femme au point, de vue mystique, c’est-à-dire dans le sens le plus noble et le plus sacré de ces deux expressions. Que tous deux, enfin, soient pénétrés de cette haute vérité, que la cérémonie religieuse qui nous fait participer à l’acte divin de la création, est la plus sublime qu’il soit donné à l’homme d’accomplir.

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De pareils enseignements, aussi solennels, ne sont pas faits pour les matérialistes. Les viveurs ou les personnes légères ne feront qu’en rire et s’en moquer. Aussi ne s’adressent-ils qu’aux personnes qui, par leur nature, sont pures d’esprit, nobles, aspirant à la vérité et capables de tenir ces choses pour sacrées. À celles-ci il n’est point besoin de dire que l’Amour est à la base de tout ; qu’il est la noble passion, la chaleur, l’enthousiasme, l’affection, le feu, Dieu Lui-même.

C’est ce qui fait que la Luxure est pour l’homme un véritable suicide qui le démoralise et le perd. C’est d’elle que découlent pour l’homme toutes les maladies et, si d’elle il résulte quelque naissance, c’est le meurtre, le crime, la misère qui attendent le pauvre être procréé.

Si l’homme savait les immenses Pouvoirs qui sont accordés par Dieu à ceux qui possèdent le véritable Amour, il mettrait certainement toute sa force et son courage à se purifier. Car c’est seulement quand l’homme aime, admire et vénère l’objet de son amour, qu’il peut acquérir ces grands Pouvoirs. Mais ce sont là des mystères réservés aux seuls Initiés.

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Par l’Amour, l’âme humaine est en possession de la plus grande partie du Pouvoir Divin, même dans la sphère d’existence de ce monde inférieur où nous sommes. Par l’Amour il peut même (mais ceci est encore de la haute Initiation), il peut même dominer le Royaume des êtres élémentaires et se faire obéir par lui. Et c’est par l’amour vrai, noble et grand, divin par conséquent, que l’Unité Androgyne peut dominer la Nature vaincre les puissances antagonistes, et les tenir en complète soumission.

Quoique ce soit qu’un Couple Androgyne, c’est-à-dire uni par l’Amour par fait, voudra réaliser, sera accompli, pourvu que la Volonté duale soit pure et suffisamment concentrée sur l’objet en vue.

Mais en Occultisme, comme en science physique, ce qui est vrai en théorie peut n’être pas toujours réalisable en pratique. Nous ne sommes point encore des dieux !

Il faut admirer et respecter la Nature, que les Anciens, nos nobles et savants Ancêtres, appelaient la Sainte Isis. De plus il faut apprendre à connaître ses Lois et à se familiariser avec elles, car ces Lois sont l’Esprit de Dieu Lui-même manifesté dans la Création.

Sans Science, pas de Religion solide et vraie.

Sans la Science de la Nature et de Dieu, tout est danger. Voici donc des règles sages :

Excitez constamment à une sainte activité les pouvoirs latents de votre être.

Développez graduellement votre nature spirituelle et vos possibilités occultes en vivant la vie de l’esprit et non celle de la chair.

Ne cherchez jamais en aucune circonstance à forcer aucun organisme à un développement prématuré, en stimulant mal à propos aucune disposition naturelle de l’âme, sans quoi, bien sûr, il en résulterait une réaction fatale.

Toute tentative légère est un Centre de Fatalité autour duquel évoluent toutes les tentations et les fourberies du Monde Astral, monde des formes passagères et des illusions. Et c’est là ce qui fait que la médiumnité spirite est dangereuse. Il ne faut pas se livrer légèrement aux expériences spirites. Il faut y mettre de la Science et de la Sagesse, et, surtout, de la pureté d’âme. Les médiums à effets physiques tombent facilement dans le plus triste état de dépravation morale. Sans le haut sentiment de la Divinité manifestée dans la Nature, et sans un parfait amour de ses semblables, le Spiritisme sera toujours dangereux et fera plus de fous que de régénérés.

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Revenant à mon sujet, je répéterai donc que l’union des sexes est l’acte le plus grand et le plus important qu’il y ait au monde. Sagement, scientifiquement et religieusement accompli, c’est une série de bienfaits et de bénédictions qui tombent, comme une pluie divine, sur le couple et la progéniture, s’il y en a. Est-il au contraire accompli sous les auspices de la concupiscence et de l’égoïsme, c’est un nid de vipères que l’on introduit dans son âme, vipères occultes qui, finalement, détruisent la vitalité du corps, et même aussi celle de l’âme, de sorte que l’existence physique de leurs victimes se termine par toutes les souffrances d’une maladie cruelle, ou par le suicide, quand elle ne finit pas par l’idiotisme ou la folie furieuse. Mais les vampires magnétiques ainsi créés par la prostitution de l’Amour procréateur et divin, peuvent s’attacher aussi à l’âme elle-même et en causer la désintégration et la destruction, en disséminant ses débris parmi les éléments inférieurs du règne animal. Tant l’acte d’Amour a été doté par la Divinité de pouvoirs puissants ! Car l’homme n’est qu’un instrument de Dieu dans ses œuvres de Création, dont l’Amour est le grand agent.

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On voit donc que l’acte d’Amour, même sexuel, religieusement accompli, ne doit avoir légitimement en vue que deux objets : 1° la descente des bénédictions célestes sur l’enfant à naître ; 2° l’accroissement des bénédictions sociales et domestiques, par l’état conjugal suivant l’ordre naturel et divin.

Aussi est-il de la dernière importance de se préparer à l’acte conjugal pendant la durée d’au moins vingt cinq à quarante-neuf jours, en observant d’ailleurs que la cérémonie solennelle ne doit être accomplie qu’à la fin de la période lunaire (nous pensons que ces détails suffisent pour nous faire comprendre). La prière commune, jointe au désir ardent de l’un et l’autre d’appeler et d’obtenir l’incarnation d’un Esprit supérieur capable de relever l’Humanité déchue et de l’élever, sera la préoccupation des pensées de ce couple conjugal harmonieux.

Tout le mystère de l’amour sexuel est dans l’unique objet dont nous venons de parler : la procréation d’une âme humaine. Que les nobles de cœur obéissent à ces lois morales, à ces lois divines, et l’on verra bientôt se renouveler le grand siècle de Périclès.

Lorsque l’Humanité comprendra vraiment les lois mystiques des sexes, elle pourra réaliser son idéal dans ses enfants et engendrer des dieux.

Et c’est la créature féminine, la Femme, qui est le Temple divin, où, sous l’impulsion mystique de son âme, évoluent les germes et sont créées les âmes. C’est dans son sein que s’accomplit le mystère sacré ; aussi quel profond respect les hommes ne doivent-ils pas avoir pour Elle !

L’Amour Spirituel

Ce que tout homme doit désirer, c’est d’arriver à cette grande force mentale qui le mettra à même de contempler les sublimes mystères et de planer dans les vastes royaumes des Galaxies. Mais ces grandes récompenses, ces bonheurs divins ne sont donnés qu’à ceux qui obéissent strictement à toutes les Lois de l’Initiation. Hélas ! sur cette triste Terre où nous sommes, combien en sont capables et en sont dignes ! Beaucoup d’appelés, et peu d’élus, a dit le Christ.

Il faut bien qu’on sache ceci : c’est qu’aucun bonheur ne peut être donné, aucun Pouvoir ne peut être développé autrement que par le puissant mouvement produit dans les espaces odiques par l’union animique de Deux. Dieu est androgyne ; l’Homme doit redevenir androgyne comme Lui. Surtout il faut bien se souvenir toujours que l’Harmonie engendre le Bien, le Beau et le Vrai, et que la discorde, ne peut donner naissance qu’au vice et qu’à la mort.

Mais, quand la musique de l’âme, c’est-à-dire l’Amour pur, vibre à travers les mondes de l’éther et que l’Union Duale de deux natures harmonieuses produit la symphonie requise de l’âme pour qu’il lui soit permis de pénétrer à l’intérieur des Cieux, alors, alors seulement, les portes du sanctuaire sacré seront ouvertes, pour admettre ceux qui y cherchent honnêtement et religieusement. Mais :

L’adytum du Saint des Saints, l’étincelle éternelle et divine qui brille en nous, n’apparaitra jamais, tant que le Principe féminin pur et aimant n’aura pas amené à ses pieds le Principe viril noble et aimant, non pas dans l’esprit de nos passions animales, mais dans une naturelle pénétration d’âmes qui est la mort du sexe pour chacune d’elles.

Il y a des billions de siècles, bien loin dans les tombes et les silencieuses ombres du passé, la Femme s’est montrée la plus faible partie de l’âme dualistique....

À ce terrible et solennel instant, leur mort mutuelle, à tous les deux, fut décrétée par Allah ! ! !

L’incarnation matérielle en est résultée…

Et depuis ce temps, l’Esprit ne se libère de son corps humain que lorsque la pure union sexuelle de l’âme lui ouvre la porte mystique des Espaces, pour y rentrer par le cœur fidèle de la Femme.

Alors la Rédemption est accomplie : l’Homme est redevenu l’Homme véritable, l’Homme parfait. Et la série se déroule : par l’homme, la Femme ; par la femme, le Monde ; par eux les espaces de la Vie céleste ; et par ceux-ci la Divinité même est retrouvée et reconquise ! Nous sommes régénérés. Non pas nous comme gouttes d’eau dans l’Océan ou atomes dans le Royaume infini de l’Esprit, mais nous en tant qu’ETRES dans les marches de la Hiérarchie Céleste.

Voyons donc quelle doctrine ressort de ces Principes dans les harmonies des Lois naturelles :

Nous y apprenons d’abord que tout aspirant à cet héritage d’immortalité, ne devrait jamais oublier d’être fidèle à la Femme, mais se souvenir au contraire, à chaque instant, de ce qu’Elle est réellement : la Perle de la brillante couronne du Créateur !

Nous y voyons encore que l’homme, même le plus grossier, devrait toujours être rempli d’égards, de soins et de sollicitude pour la femme, être doux avec elle ; jamais rude, brutal ou farouche ; jamais autoritaire ou même impatient.

Nous devons comprendre qu’il n’y a que la portion féminine de l’Esprit qui contienne en germe les Potentialités de toute grandeur véritable ; comme aussi que la timide, que l’angélique Isis de l’âme féminine, ressent vivement la moindre violation de ses droits virginaux.

L’affection pure, immaculée, de l’âme humaine brûlant d’embrasser encore l’Eurydice de son premier état, perdu depuis si longtemps……

Les tendres aspirations de la femme, qui voudrait une fois encore presser Osiris sur son sein, et partager encore la société de son véritable, de son légitime seigneur, de qui lui parlent si souvent ses vives et sensitives intuitions……

Ces sentiments-là ne sont pas généralement ceux des êtres qui habitent actuellement notre Terre.

Quand les sexes sont réellement mariés, leur vie, même au milieu des pires épreuves, est une série jamais interrompue de joies spirituelles. Mais, au contraire, quand le rite du mariage n’est lui-même qu’une imposture, quand la suite des relations conjugales n’est qu’une longue fraude, il n’en est plus de même ; c’est le suicide de l’âme qui s’exécute au sein du vice.

Il n’est pas étonnant que nous cherchions à déguiser la vérité par un langage mensonger, par les sophismes artistiques de notre société moderne, et que les poètes eux-mêmes cachent sous des fleurs la bassesse et l’animalité des faits ; mais nous avons beau faire, la Vérité nous frappe au visage, à chaque honte et à chaque détour. L’Initié aux lois mystiques, lui, contemple d’un œil de pitié le vice si triste de ces yeux sans âme qui devraient, vifs comme des diamants, lancer les éclairs et les joyeuses scintillations d’une âme divinement illuminée !

Qui ne connaît la force que donne la puissante indignation d’une âme de femme blessée, quand elle se redresse pour défendre l’idole de son cœur !

Autant il est pénible de pénétrer les tristes causes de tant de souffrances humaines, autant il y a de joies saines et vraies pour l’Initié, à considérer l’heureuse harmonie qui règne entre deux êtres unis par les liens du véritable Amour. Qu’ils soient ou non dans les conditions légales, qu’importe ! les lois n’ont plus rien à faire pour ceux qui sont dans cette sphère intérieure, car l’Amour spirituel est complètement distinct de tous les degrés d’affection terrestre, avec laquelle il n’a plus rien de commun. Nous nous trouvons là en présence de la Fusion animique de deux natures qui appartiennent identiquement au même état, qui sont arrivées à ne faire plus qu’un MÊME FOYER d’émanations aimantes.

C’est alors le Couple Androgyne complètement reconstitué(2).

Ce sont des Ames Jumelles : l’Isis et l’Osiris de l’EGO DIVIN qui leur a donné naissance, et, comme telles, il est désormais impossible à toute autre âme de s’approprier, de dérober, de soustraire la moindre parcelle des affections qui appartiennent à l’une des deux.

L’amour de l’homme est constitué par les lois supérieures qui sont le génie de sa création à Elle, et la Forme que son génie a épousée, est l’Amour de l’homme.

La femme adore Dieu dans la forme suprême de son amour pour l’homme.

De même, l’homme adore le même Pouvoir Divin dans la forme angélique de son amour pour la femme.

C’est ainsi, en conformité avec les lois supérieures de leur être, que la véritable Épouse Céleste voit Dieu se réfléchir dans la Forme de son mari, et que l’amour de son mari voit ses conceptions les plus élevées se réfléchir dans la Beauté céleste de sa femme(3).

La Femme est la Libératrice des Pouvoirs qui sont enveloppés dans le génie et l’organisation de l’Homme. Elle pénètre d’une façon occulte dans le for intérieur de sa nature, comme le doux soleil du printemps pénètre les germes de la vie végétale. Elle est ainsi le Printemps céleste de son esprit, l’arome d’ambroisie de son âme… C’est pour cela que la complète harmonie requiert : l’Union complète des Deux, la réalisation de la divine DYADE.

Cette union duale engendre dans le for intérieur du Couple la musique la plus sublime, et c’est cette Harmonie intime et divine qui fait d’Eux, au sens céleste, le ROI et la REINE de leur sphère.

C’est là l’expression mystique du CHRIST intérieur. C’est là qu’ils possèdent la nature tri-une, le Sceptre de la Divinité. Ils sont alors Enfants de Dieu ; héritiers du Royaume des CIEUX.

Mais par combien d’États la sublime création de ce Couple Androgyne n’a-t-il pas dû passer !

La luxure, la passion, les désirs charnels… sont ici tout à fait inconnus, car tous ces bas instincts de l’animalité appartiennent à un état inférieur qui, maintenant, ont été surmontés et vaincus. Pendant le long cours de l’évolution, tous ces principes inférieurs, ont été graduellement absorbés, régénérés, transformés en principes supérieurs.

Par conséquent l’union sexuelle, telle que nous la connaissons, n’a plus d’existence dans cette sphère. Elle s’est graduellement fondue dans les réverbérations harmonieuses réciproques d’âme à âme, en la glorieuse extase trancendante dont l’homme non initié ne peut se faire aucune idée.

***

L’évolution humaine, dans sa marche ascendante, suit toutes les orbes d’une courbe qui monte en spirale. Elle passe successivement du Plan Physique au Plan Intellectuel, et de celui-ci au Plan Spirituel. Au bout de la route, inégale et tortueuse, si laborieusement parcourue, elle se trouve complète, créée, ou, si l’on aime mieux réintégrée dans l’Eden originel.

Sur sa route elle a constamment trouvé l’Amour, l’inéluctable Amour. Immonde et bestial d’abord, mais toujours agent créateur, on l’a vu se transformer petit à petit, et prendre un jour sa belle et véritable forme : il devient enfin l’AMOUR PUR, pur et grand comme l’Infini dont il dérive ; CHASTE, comme le sont les feuilles à la blancheur de neige du Lotus sacré.

Dans la sphère physique, où l’éternelle Isis accomplit ses manifestations inférieures, on trouve la Déesse virginale vêtue de toutes les Formes et changeant à tout instant de Personnalité.

Dans la sphère intellectuelle, on la voit qui s’incarne dans l’Individualité.

Enfin dans la Sphère céleste, les Formes lui sont devenues complètement inutiles, car l’AME a acquis, ou plutôt reconquis, son État primordial duquel elle était tombée. Elle se reconnaît maintenant dans sa forme spéciale d’Identité. Elle n’est plus chargée de liens matériels, ni contrainte de se soumettre aux lois de la chair. Arrivée à ce haut sommet de Lumière, à ce point suprême de son arc ascendant, l’âme cherche son âme parente, son Ame-Sœur, si elle ne l’a point encore rencontrée dans le long cours de ses pérégrinations. Et, quand ces deux Ames qui se retrouvent, sentent leur nature harmonieuse vibrer à l’unisson de la grande musique des Sphères, c’est l’accomplissement du et, dès lors, elles sont réunies et unies à jamais. C’est le

COUPLE ANDROGYNE

à jamais reconstitué. C’est l’Évolution à jamais terminée pour lui.

Alors, chacun des deux fournit à l’autre le degré d’harmonie nécessaire à leurs progrès futurs à travers les siècles, qui doivent achever de purilier complètement l’Ame Duale, de la rendre parfaite, de la

DIVINISER.

Cycle après Cycles, éternité après éternités, accomplissant toujours dans sa plénitude divine le But de la Création, qui est le bonheur de la Créature, vous, les voyez maintenant dans tout leur éclat radieux, au sein de ces merveilleuses sphères angéliques et pures, ne voyant pas Dieu probablement mais le comprenant, l’adorant, le bénissant, et s’écriant en leur extase :

Quelle majesté radieuse que.celle de Sa Sagesse!
Quel Principe divin que celui de l’Amour !

Elles dominent du haut de leur Perfection toutes les galaxies remplies de soleils, et tous les torrents de systèmes stellaires.

Mais, combien incompréhensible à l’âme humaine, à l’époque si dévoyée et si peu civilisée où nous vivons, est cette Gloire céleste de l’union céleste des Ames Jumelles, des Ames redevenues Angéliques ! Ces Ames-là, seules, dans leur état divinisé, peuveut embrasser tout le Plan divin, toutes les destinées splendides que Dieu, dans son Amour conscient et sans bornes, a préparées à ses Créatures.

Notre esprit se refuse à monter si haut, il sent qu’il se perdrait....

Allons ! Sursum corda ! chargeons-nous courageusement de nos croix… En avant! Et laissons derrière nous tous ces grossiers compagnons adorateurs de la Matière, toujours prêts à vendre un si glorieux héritage pour un plat de lentilles.

Et, pendant que tous ces êtres inférieurs s’enfonceront dans les bas-fonds de la vie, au risque de redescendre aux enfers, dans les sphères d’annihilation où l’Ame s’éparpille dans le sein des règnes animal ou végétal, nous, ouvrons nos ailes immortelles au sein des voûtes azurées, au milieu des Étoiles, dans ce splendide Royaume de la Lumière éternelle.

Le mariage est chose sacrée. C’est le plus grand des sacrements. Mais il faut distinguer trois classes de mariage : l’Union des Ames, l’Union spirituelle ou mentale, et enfin les Unions dites légales.

Les deux premières seulement sont dans les lois de Dieu ; la troisième, hélas ! la plus commune, appartient au royaume de Satan.

Ces Unions légales n’ont du mariage que le nom, et sont autant de mensonges faits à la nature. Généralement les deux conjoints n’ont rien qui les rapproche et puisse les unir ; c’est l’orgueil, les convenances mondaines, l’amour ignoble de l’argent, l’intérêt sordide qui président à cet acte que vient hypocritement consacrer la loi humaine. L’Amour, le grand Amour, qui vient de Dieu, n’y est absolument pour rien. De pareilles unions n’ont pas droit au respect des hommes, elles ne sont que dé simples expédients légaux, qu’il faut rendre responsables du long et terrible catalogue de crimes, qui déshonorent notre société.

La première, l’Union des Ames, est la seule véritable, la seule dans les vues et les miséricordieuses lois de la Providence. C’est l’état le plus heureux lorsqu’il peut se réaliser sur la Terre. Rien de plus noble, rien de plus inviolable que de pareilles unions. Et toute infidélité de l’un ou de l’autre est un crime, car la pureté parfaite doit régner là.

L’Union mentale est l’union naturelle de deux personnes qui, par leur nature, se correspondent et sympathisent dans la même sphère d’intellectualité. Pour être fructueuse et réaliser l’état de bonheur et de profit qu’elle comporte, une pareille union doit être pure aussi.

Mais hélas! la véritable union mystique, cet état idéal dont nous avons parlé plus haut, n’est que la rare exception à notre époque matérialiste et athée. Les élus à la sagesse et aux bonheurs divins sont peu nombreux. Nous espérons que ces quelques pages initiatrices serviront à en augmenter le nombre, car la Vérité sauve. Omnia vincit Veritas.

Ces enseignements mettront ceux qui sont purs et qui portent la véritable noblesse en leur cœur, à même de devenir les bienfaiteurs de notre race, et leur indiqueront comment ils peuvent devenir heureux eux-mêmes, et comment ils peuvent transmettre cçs mêmes bénédictions à leur postérité.

Mais surtout pas de fausse honte dans les rapports des sexes. Ce serait en vérité sottise. Dieu n’a pas honte de la Création. Pourquoi les hommes entretiendraient-ils entre eux d’autres sentiments ? À un vrai homme, pas plus qu’à une vraie femme, ne doivent appartenir ces sentiments puérils qui constituent la Honte.

Quant aux esprits impurs, ce n’est point à eux que s’adressent ces lignes. Ils ne sont que des contrefaçons de la Nature, dont ils dégradent la dignité.

Et terminons ces pages par ces belles paroles de notre bien-aimé frère et maître, le très grand et très noble F. Barlet :

Il n’y a de honteux que les pensées honteuses que l’on ajoute à ces sujets. Omnia pura puris.

Prière des époux

O DIEU TOUT-PUISSANT ET TRÈS MISÉRICORDIEUX, NOTRE PÈRE ET NOTRE CRÉATEUR, JE TE SUPPLIE HUMBLEMENT QU’IL PLAISE À TA MAJESTÉ DE ME DÉLIVRER DE TOUT DÉSIR MAUVAIS OU MONDAIN. DISPOSE DE MOI POUR QUE JE ME TIENNE EN LA PRÉSENCE DES ETRES CÉLESTES QUI, AVEC TA PERMISSION, RÉPONDRONT À MA PRIÈRE, À MA SUPPLICATION, DANS LE RUT D’ACCOMPLIR MES OPÉRATIONS PAR TON POUVOIR DIVIN, POUR L’INTÉRÊT ET LE BIEN DE MES FRÈRES.

JE T’EN PRIE HUMBLEMENT, EN TOUT NOM, À TOI QUI VIS ET RÈGNES, DIEU ÉTERNEL, SANS FIN SUR TOUS LES MONDES. AMEN.

ÉPILOGUE.

Ces lignes ne sont écrites ni pour les sceptiques, ni pour les matérialistes, mais seulement pour ceux qui possèdent la foi et qui ont le sentiment religieux. Cet enseignement ne peut être apprécié que par ceux qui savent les merveilleuses destinées, à-travers l’Univers, de leur âme, immortelle, mais libre.

Certes, de pareils enseignements ne sont point aisés à mettre en pratique, nous n’y contredisons pas. Mais il faut bien se dire que les hommes qui habitent cette Planète, si inférieure encore, sont à divers degrés d’avancement dans la hiérarchie des êtres : les uns, tout près encore de leur origine animale, les autres très évolués déjà et tout près de passer dans un monde meilleur et plus avancé sur le cadran divin de l’Évolution planétaire. Et cela est vrai, quelle que soit la théorie qu’on admette : ou celle de l’évolution animale par le transformisme qui fait sortir l’homme de l’animal ; ou celle de la chute de l’homme arrivant sur la Terre en punition pour s’y réveiller petit à petit d’un sommeil léthargique imposé par la Justice divine.

Ces enseignements, qui font partie d’une haute Initiation bien connue des Anciens, nos pères, ne s’adressent qu’aux philadelphes, c’est-à-dire à ceux qui veulent s’élever vers la Perfection, comme faisaient autrefois les Pythagoriciens, les Esséniens et les Thérapeutes.

Tant que brûlent en nous les feux de la jeunesse, il est difficile, impossible même pour certains tempéraments où la matérialité domine en reine sur la spiritualité, de se soustraire à cette Loi des Sexes, qui, après tout, est une loi créée par la Sagesse divine et n’a rien de mal en elle-même. Mais, ce que nous demandent nos Initiateurs, c’est de tendre de tous nos efforts à nous arracher à cette loi, à la dominer ; à nous vaincre, pour arriver un jour à réaliser le but indiqué par eux.

Arrivé donc à un certain âge, les sens étant devenus moins dominateurs, il faut faire ce que faisaient ces Vénérables à une époque plus reculée, où l’on était plus véritablement religieux, et s’arracher courageusement, héroïquement, à la vie sensuelle. Et c’est ainsi que l’on pourra préparer son passage à une vie supérieure. Ainsi l’on acquierra, en s’annihilant pour ne plus penser qu’aux autres, le droit d’aller habiter une Planète supérieure. Parmi celles-ci, il y en a où l’esprit règne en maître et sait complètement dominer les forces inférieures de la Nature.

Il y a un système scientifique, enseigné dans nos grandes écoles, qui a été une des causes les plus importantes de l’affreux matérialisme qui nous dévore ; c’est le système cosmogonique de Laplace. D’après lui, les Planètes sont sorties — mais n’ont point été créées — du Soleil, et, d’incandescentes qu’elles étaient à l’origine, elles deviennent petit à petit glaciales et meurent de froid avec toutes les créatures humaines qu’elles portent. Est-ce assez triste ? Est-ce assez désespérant ? Heureusement que ce n’est qu’une simple hypothèse de savant !

Ainsi, dans ce système, tout est inintelligence et souffrance et mort dans l’Univers ! Pas de Dieu ! Rien que de la sotte matière, œuvrant aveuglément et bêtement !

Heureusement que nous avons d’autres instructeurs que nos savants : les Esprits glorieux qui habitent les immensités des Cieux. Les Esprits étant très intelligents et très savants, les hommes étant très inintelligents et très ignorants, il est bien évident qu’il vaut mieux avoir affaire aux premiers qu’aux seconds.

Or les Esprits nous disent qu’il y a unité de Loi partout dans l’Univers. De même qu’un petit poulet, ou même un homme, naît d’un œuf qui se transforme en se perfectionnant toujours, de même une Planète naît, elle aussi, d’un œuf. Cet œuf est une comète sortant d’un Soleil à l’état de germe vivant. Cette comète se promène dans tout son système solaire, en formant son corps astral et son atmosphère en passant près de tous les autres astres pour leur enlever leurs mauvais fluides et les purifier. Puis elle devient Planète, puis elle devient Soleil. Elle sé transforme en passant de l’enfance à la vie parfaite ; en un mot : elle vit.

Ainsi, dans le système des hommes, tout est inintelligence et Mort ; dans celui des Esprits, tout est intelligence et Vie. Lequel choisirons-nous ? Celui des Esprits évidemment.

La cosmogonie des Esprits sera donc celle des spiritualistes. D’après elle, notre Terre, actuellement si mauvaise et si malheureuse, a devant elle les destinées les plus merveilleuses : elle montera toute la splendide hiérarchie des Etoiles, elle et toute l’Humanité qu’elle porte. Telle est la loi du Progrès indéfini instituée par Dieu.

De là la nécessité et le devoir pour l’homme de faire tous ses efforts pour se perfectionner, pour se spiritualiser, car celui qui reste en arrière est rejeté sur une Planète inférieure pour y recommencer ses dures épreuves. Et c’est ce qui donne sa raison de paraître à ces Enseignements que nous avons intitulés Régénération de l’Homme par la Doctrine Esotérique. À chacun d’en prendre ce que bon lui semblera.


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Notes de René Caillié

1. Esprit de Sagesse, Esprit d’intelligence, Esprit de Conseil, Esprit de Puissance, Esprit de Connaissance, Esprit de Justice et Esprit de Vénération divine.

2. C’est cette épopée du couple androgyne reconstitué que j’ai essayé de décrire dans mon Poème de l’Ame.

3. Les mariages célestes de Swedenborg sont la consécration de tout ce qui est dit ici.

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Notes

René Caillié, article : « Régénération par la doctrine ésotérique », publ. in L’Étoile, 67-68-69 (Juillet-Septembre 1894), pp. 461-470 & 537-544 & 611-615.

L’Étoile était l’organe de la Fraternité de l’étoile fondée par René Caillié et Albert Jounet (pseud. Alber Jhouney) et fut publiée de 1889 à 1895 (84 ). Défendant une ligne occultiste chrétienne socialiste s’opposant à la Société Théosophique, on y trouvera en collaborateurs d’importance, l’ex-abbé Rocca et Jules Bois.