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Kong Qiu Zhongni
Kong Fuzi, Confucius

Données générales

PériodeLieu
Général-VI -VChine
Naissance28 Septembre -551 Zou [ajd. Qufu], Chine
Décès11 Mai -479 (73 ans)Zou [ajd. Qufu], Chine
Cause
Inhumation
Cimetière de Confucius (Qufu, Chine)

DomaineCourantOrdre
Philosophie
Politique
Morale
Confucianisme 🎓

RelationsNom
Entourage
Rencontre? Lao Tseu
Influence
ParZi Si (Grand-père)
SurCulture chinoise
Mencius
Xun Zi
Zhu Xi
Critiqué parTchouang-Tseu

Repères biographiques

I. Histoire

► Issu d’une famille noble, son père décède alors qu’il a trois ans, il a donc été éduqué pauvrement par sa mère avant d’être envoyé à l’école à l’âge de sept ans où il se distingue par son sérieux et son amour des lettres. Confucius eu une excellente carrière professionnelle : il occupa des postes haut placés dans l’état dans lequel il commença carrière à partir de 20 ans et dont la charge la plus élevée fut ministre de la justice à 50 ans. Sous la direction de nombreux maîtres, il étudia l’antiquité chinoise et fut le premier dans l’histoire de la Chine à grouper autour de lui des élèves.

► Confucius vivait à une époque troublée où la dynastie Zhou était affaiblie et ne pouvait maintenir la cohésion de l’état : des seigneurs féodaux s’affrontaient et le peuple vivait dans la misère. Confucius estimait qu’ils usurpaient leurs titres et n’observaient plus les rites, signes de leur déchéance. Contraint à l’exil à cause d’intrigues politiques, il parcouru les royaumes de la Chine en compagnie de ses disciples à qui il enseignait ses connaissances des textes classiques. Il erra d’états en états afin de faire accepter ses idées de réformes sociales et politiques. Il s’était senti investi par un 天命 (t’ien-ming) {mandat céleste}, et dont l’objet était de restaurer l’éclat de ces textes antiques, dont il reformulera et organisa les idées et ce, afin de sauver son pays du chaos. Il estime que c’est par la vertu qu’on se conforme à la loi céleste et que l’on instaure la paix et la prospérité. La spéculation religieuse est néanmoins absente de sa pensée Comment pourrait-on connaître la mort alors qu’on ne connaît même pas la vie ? et sa relation au culte des ancêtres qu’il ancre dans les devoirs rituels a un rôle plus éthique que religieux ou magique. Il ne fait pas mention d’une sanction divine ou surnaturelle pour faire entendre son message. À 67 ans, il est autorisé à revenir de son exil et meurt dans sa patrie en -479, à 73 ans.

► C’est durant les dernières années de sa vie qu’il composa ses textes et que son enseignement fut consigné par ses élèves. On lui attribue un certain nombre d’ouvrages dont certains sont plus probablement de son école que de lui-même mais qui constituent au regard du confucianisme, une partie fondamentale du (jing) {canon}. La tradition lui octroie ainsi la rédaction sinon la compilation des Annales des Printemps et Automnes, premier livre d’histoire chinoise, du Classique des documents (anthologie politique et administrative), du Classique des vers (anthologie poétique), du Classique des rites (traitant des rites impériaux) et du Classique de la musique (perdu). On lui attribue aussi des parties du 易經 (Yi Jing) {Classique des changements}.

II. Pensée

◆ Son enseignement, principalement connu par les Analectes, a pour but de faire atteindre à l’Homme l’état de 君子 (junzi) {Homme noble} qui lui est intrinsèque. Cet état, modèle du sage qui fait passer les intérêts matériels et personnels après ceux de la collectivité, est caractérisé par la possession du (ren) {bienveillance}(1) qui est l’axe central de sa doctrine avec le (li) {rites, moralité} qui est la manifestation du ren et sa norme(2). Ainsi, le ren, vertu parfaite et mère de toutes les autres qui présuppose l’altruisme et l’empathie, ne s’obtient qu’en soumettant avec attention et persévérance, ses tendances mauvaises : agressivité, avidité, ressentiment. Ces sentiments moraux ne sauraient se communiquer avec ostentation pour être sincères : ils doivent être mesurés et discrets, toujours normés par la bienséance sociale.

◆ L’application, la recherche et l’enseignement de cet état permet de faire prospérer la société. Pour Confucius, si le dirigeant exerce un gouvernement juste alors le peuple le sera aussi par l’exemple. Le souverain se doit d’imiter les dirigeants fondateurs de la dynastie Zhou, Wen et Wu, modèles de sagesse et de vertu qui avaient reçu le mandat céleste. De plus, afin que l’ordre prospère, chacun doit faire de l’effort de rechercher la 正名 (Cheng-ming) {justesse des noms} afin d’être digne, tant dans son être que dans ses compétences, du titre que sa fonction sociale (familiale et professionnelle) désigne car dit-il : Si les noms ne conviennent pas aux choses, il y a confusion dans le langage. S’il y a confusion dans le langage, les choses ne s’exécutent pas. Si les choses ne s’exécutent pas, les bienséances et l’harmonie sont négligées. Les bienséances et l’harmonie étant négligées, les supplices et les autres châtiments ne sont pas proportionnés aux fautes. Les supplices et les autres châtiments n’étant plus proportionnés aux fautes, le peuple ne sait plus où mettre la main ni le pied. Un prince sage donne aux choses les noms qui leur conviennent, et chaque chose doit être traitée d’après la signification du nom qu’il lui donne. Dans le choix des noms il est très attentif. (XIII:3). Ainsi, l’Homme s’identifiant à son essence sociale idéale, il se créer une harmonie entre l’Homme et la société. En outre, les 五伦 (wulun) {cinq relations} règlent le comportement éthique des individus entre eux, la piété filiale est la première étape de l’ordre social, puis vient la relation entre époux, frères, dirigeant et sujets et enfin amis. Le ren n’est donc pas un amour universel indifférencié mais une bienveillance graduelle, non seulement dans l’optique de maintenir un ordre social cohérent mais aussi dans celle de développer de façon progressive son empathie, de la cellule familiale à celle de l’état.

III. Influence

◆ Son enseignement n’aura pas eu d’effet de son vivant, mais Confucius estimait que la sagesse pouvait être acquise par n’importe quel Homme et que plus que par la naissance, la dignité s’acquière par les mérites. Il forma ainsi de nombreux disciples et donna sans distinction de classe, un enseignement qui de son temps, était réservé aux aristocrates. Son concept de junzi deviendra une norme pour les sociétés de l’extrême-orient. Confucius jouit tout d’abord d’une grande popularité en Chine où il est considéré comme l’archétype du sage : sa doctrine fut celle de l’état durant deux millénaires. D’une façon plus générale, son aura s’étend jusque au Vietnam, au Japon et en Corée où jusqu’au XX, son influence est déterminante.

■ Le folklore raconte qu’il aurait rencontré Lao Tseu et qu’ils se seraient influencés mutuellement. Si cette rencontre est vraisemblablement légendaire, elle n’en demeure pas moins la représentation de la culture spirituelle chinoise : Confucianiste le jour, taoïste la nuit

IV. Documents pertinents

Grillot de Givry in Anthologie de l’occultisme dit que Le nom de Confucius est trop connu pour qu’il soit nécessaire de rappeler qu’à lui seul il résume toute la sagesse chinoise. Ses œuvres : le Ta-Hio ou la Grande Etude, le Tchoung-Young, ou l’Invariable Milieu, recueillies par ses disciples Thseng-tseu et Tseu-sse sont, à vrai dire, la négation de ce que nous appelons ésotérisme. Néanmoins, dans le Lun-yu ou Entretiens philosophiques, se trouve indiquée clairement l’existence d’une doctrine secrète officielle, ce qui est fort rare dans les livres chinois. Khoung-tseu paraît, d’ailleurs, affecter pour cette doctrine le même mépris que Socrate manifesta pour les mystères grecs.

Œuvres choisies

  • attr. La Grande étude {Da xue} in Doctrine de Confucius, -V. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France
  • attr. Doctrine du milieu {Zhong Yong} in Doctrine de Confucius, -V (L’auteur est vraisemblablement Zi Si). Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France
  • attr. Les Analectes {Lunyu} in Doctrine de Confucius, -V -III. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France

Citations

Appliquez-vous à garder en toute chose le juste milieu.
L’homme sage n’est pas comme un vase ou un instrument qui n’a qu’un usage ; il est apte à tout.
Pour gouverner le peuple, avez-vous besoin de la peine de mort ? Soyez vous-même vertueux et votre peuple sera vertueux. La vertu du prince est comme le vent ; celle du peuple est comme l’herbe. Au souffle du vent, l’herbe se courbe.
Les Analectes (XII:18)
Quand on peut accomplir sa promesse sans manquer à la justice, il faut tenir sa parole.
Répondez à l’inimitié par la rectitude, et à la Vertu par la Vertu.
Si tu rencontres un homme de valeur, cherche à lui ressembler. Si tu rencontres un homme médiocre, cherche ses défauts en toi-même.
[À ses disciples à propos de Lao-Tseu] De l’oiseau, je sais qu’il peut voler, du poisson, je sais qu’il peut nager ; des quadrupèdes, je sais qu’ils peuvent courir. Les bêtes qui courent peuvent être prises au filet ; celles qui nagent peuvent être prises à la nasse ; celles qui volent peuvent être atteintes par une flèche ; mais le dragon, je ne puis le connaître : il s’élève au ciel sur la nuée et sur le vent. J’ai vu aujourd’hui Lao-Tseu, il est comme le dragon !
Rapporté in Les Mémoires historiques de Sima Qian
Exige beaucoup de toi-même et attends peu des autres. Ainsi beaucoup d’ennuis te seront épargnés.
attr. passim
Les fautes des hommes sont relatives à l’état de chacun.
attr. passim
L’homme honorable commence par appliquer ce qu’il veut enseigner ; ensuite il enseigne.
attr. passim
L’homme instruit porte en lui des motifs éphémères de joie ; l’homme humain à pour lui l’éternité.
attr. passim
N’est ce pas le caractère de l’homme extrêmement vertueux que d’être oublié ou méconnu des hommes et de pas s’en exaspérer ?
attr. passim


1. N’est-ce pas le précepte d’aimer tous les hommes comme soi-même ? Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas qu’on vous fasse à vous même. (XV:23)

2. Se vaincre soi-même, rendre à son cœur l’honnêteté qu’il tenait de la nature, voilà la vertu parfaite. Si un jour vous parvenez à vous vaincre vous même, à recouvrer entièrement l’honnêteté du cœur, aussitôt tout l’univers dira que votre vertu est parfaite. Il dépend de chacun d’être parfaitement vertueux. Est ce que cela dépend des autres hommes ? (XII:1)