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Isaac l’Aveugle de Narbonne
Isaac plein de lumière

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Données générales

PériodeLieu
GénéralXII XIIIFrance
Naissance1160Posquières (ajd. Vauvert), France
Décès1235 ( 75 ans) Narbonne, France
Cause
Inhumation

DomaineCourantOrdre
QabaleJudaïsme
Qabale Catalane
Néo-platonisme
École qabaliste de Gérone 🎓

RelationsNom
Entourage
PèreAbraham ben David de Posquières
Influence
MaîtreAbraham ben Isaac de Narbonne
ParSepher ah-Bahir
Moïse Nahmanide
Plotin
DiscipleEzra ben Salomon de Gérone
Azriel de Gérone

Repères biographiques

I. Histoire

► On connaît très peu l’histoire d’Isaac, si ce n’est ce qui est rapporté par ses disciples. Il est le fils d’Abraham ben David de Posquières, kabbaliste, célèbre censeur de la Répétition de la Torah {Mishné Tora} de Maïmonide. On estime qu’il aurait également vécu à Posquières. Il aurait été aveugle de naissance, si du moins il ne s’agit pas d’une métaphore. On lui accordait la réception de la révélation d’Elie, soit la connaissance spirituelle directe.

↳ Ainsi, on lui donnait la capacité de sentir la nature et l’état d’une âme : il pouvait connaître le niveau spirituel de chacun dans l’économie de l’univers ou bien savoir si les jours d’une personne étaient comptés.

II. Pensée

◆ Disciple d’Abraham ben Isaac de Narbonne par l’intermédiaire de son père et donc influencé par le néo-platonisme, il aura écrit, dans un langage symbolique et de façon structurée, sur des techniques de mystique contemplative, la kawwana {intention profonde} et sur la nature de Dieu. Pour lui, quand bien même le dévot atteindrait la coïncidence et l’adhésion avec Dieu, il devra la renouveler par l’exercice de la prière, de la méditation et de l’étude.

↪ Isaac se focalisa sur les trois niveaux de spéculation kabbalistique et leurs rapports réciproques qui sont les étapes du processus universel et dialectique de l’émanation, contemplation que Dieu opère à l’intérieur de lui-même.

En-Sof, l’infini sans bornes, Dieu inaccessible, que l’on ne peut appréhender que par mahashava. Cet indicible et invisible se situe au-delà de la contemplation car il est la pensée même de Dieu.

Mahashava (pensée se pensant, אין (ayin) {néant}) qui est associé à kether et qui est le Dieu caché. La main droit de Dieu tient la Torah non développée de nature ésotérique, qui fut révélée à Moïse.

● Et enfin dibbur (discours articulé, i.e. intelligible) qui est délimité à partir de chokmah. Isaac estime que le monde se développe sur les lettres de la Torah, en analogie avec le développement linguistique car il est issu de l’expression du créateur. Les sephiroths sont des paroles qui se trouvent à la racine des choses et que l’on doit pénétrer dans leur informalité par la méditation.

↳ Il a ainsi été le premier kabbaliste à formuler la théorie des sephiroths et la mystique permettant leur ascension, unissant foi et pensée ; il parlera en outre des sentiers cachés de chokmah, impossible à appréhender par la connaissance mais qui se révèlent à celui qui est capable de sucer la moelle de ces essences subtiles. Ses disciples estiment qu’il est le premier à avoir employé le terme de "qabale" dans le sens de tradition ésotérique, c’est en tout cas le premier intellectuel juif à se focaliser exclusivement sur cette discipline. En conséquence, "père de la qabale", Isaac fait figure d’autorité dans la qabale provençale et demeure une figure centrale de la qabale primitive.

Œuvres choisies

  • Commentaire sur Job, XII.
  • Commentaire sur le Sefer Yetsirah, XII.
  • Dans la Lumière {Sefer HaBahir}, XII (Parfois attribué en tant qu’auteur ou compilateur). Lien vers l’œuvre

Citations

Comprend en Sagesse et sois sage en compréhension, car il y a des essences cachées qui ne portent pas d’inscription ; elles ne peuvent pas se comprendre, mais la chose qui en émane si.
Commentaire sur le Sefer Yetsirah
Et en accord avec leur affirmation… ils se prosternent : la prosternation est comment celui qui laisse de côté ses qualités et ne s’occupe que de la pensée, se lie à la Pensée, exalte la pensée et soumet le corps afin de renforcer l’âme.
Commentaire sur le Sefer Yetsirah
Les sentiers des merveilles sont comme les veines du tronc d’un arbre, et Hokhmah en est la racine. Ce sont des essences internes et subtiles que nulle créature peut contempler sauf celle qui les tète, [cela étant] un mode de contemplation à partir de l’allaitement, et non au moyen de la connaissance.
Commentaire sur le Sefer Yetsirah
Leur racine [à savoir celle du langage et des choses] est un nom, car les lettres sont comme des branches, qui apparaissent à la manière de flammes qui étincellent, mobiles et cependant unies au charbon, ou à la manière des feuilles de l’arbre, de ses branches, dont la racine est toujours dans l’arbre… et tous les debarim se font formes et toutes les formes viennent du nom unique, tout comme la branche vient de la racine. L’on conclut donc que tout est dans la racine, qui est l’unique nom.
Commentaire sur le Sefer Yetsirah
Toutes les choses et toutes les dimensions qui semblent être séparées n’ont pas de séparation en elles, puisque tout est un, comme le principe qui unit tout. Le mot "unique", car l’unique Seigneur, évoque alors une dimension de En Sof qui n’a de fin d’aucun côté.
Commentaire sur le Sefer Yetsirah