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Acala
Vidyārāja


XII
Culture Tibétaine

XIII
Culture shingon

XIV
Culture shingon

XVI
Culture Tibétaine

Contexte
Religion ➧ Bouddhisme vajrayana
➧ Bouddhisme shingon
Première traces VI (Vajrayana primitif)
Date de stabilisation IX (enseignements de Kūkai)
Zone de vénération Orient (Extrême)
Hauts lieux de culte ➧ Shinshō-ji
➧ Narita-san
➧ Chiba
Fêtes consacréesAbhisheka
Fudō-hō
Jours Fastes
Œuvres choisies
où mentionnées
Sadhanamala
Mahavairocana-sutra
EmpruntsHin. : Shiva
Bdh. : Acalanātha
RapprochementsB.Jap. : Niō
Statut
Ordre Dieu
Type Chthonien
Polarité Masculin
Qualité Protection
Demeure Garbhakoṣadhātu {source de la matrice}
Physique ➧ Homme courroucé
➧ Coiffé d’un chignon
➧ Œil gauche plissé ou désaxé
➧ Canines apparentes
Auréole de flammes
Véhicule Banjakuza {Grand rocher}
AttributsKulikah {Épée flamboyante}
Lasso
Troisième œil
Lotus à huit pétales
Naga, Dragon
Grottes, Cascades
Flamme karura
हां (hāṃ)
Groupes ➧ Huit Nagarajas (Kulika)
➧ Cinq Vidyarajas
Jūsanbutsu (Treize bouddhas)
Relations
● Assistant :➧ Kiṃkara
➧ Ceṭaka
● Maître :Akshobhya
Caractéristiques
Calligraphie locale
Skr. :अचल
Jap. :不動明王
Mdr. :阿遮羅
Tib. : མི་གཡོ་བ་
Romanisation
Skr. : ➧ Acala {inébranlable}
➧ Ācalanātha
➧ Āryācalanātha
➧ Ācalavidyārāja
Jap. :➧ Fudō-Myōōn
➧ Kulika
Mdr. :Búdòng míngwáng
Tib. :Miyowa
Transcription littérale
Skr. :अचल (Acala) {l’inflexible}
Jap. :不動明王 (Fudō Myōō) {l’inflexible roi de clarté}
Fonctions ➧ Terrasse les démons
➧ Contient la colère divine
➧ Met fin aux cycles karmiques
➧ Incarne le caractère inébranlable de l’Éveil
Caractères ➧ Autorité Colère Puissance
➧ Invincibilité Lumière Transcendance
➧ Destruction Ambivalence Violence
Épithètes
Skr. :चण्डमहरोषण (Chandamaharoshana) {le violent au haut courroux}
विद्याराज (Vidyārāja) {Roi de clarté}
कालमञ्जुश्री (Kalāmañjuśrī) {Mañjuśrī noir}
Jpn. :常住金剛 (Jōjū Kongō) {Immuable diamant}
Formes
Épiclèses
Vairocana [forme apaisée]

Notes

I. Fonctions

► Proche de l’iconographie de Mañjuśrī, dont Acala est peut-être à l’origine une manifestation, il ligote par la compassion ceux qui s’opposent ou ignorent le dharma et les frappe avec son épée de sagesse qui tranche la confusion. Sa fonction est, par l’intermédiaire du feu de la gnose ascétique, de transmuter la colère, l’avarice et l’ignorance puis finalement de soutenir le pratiquant afin de lever les obstacles s’opposant à lui. Sans doute en lien avec sa fonction purificatoire et son rapport avec les ascètes(1), il est également sollicité pour accroître la prospérité matérielle.

II. L’entité dans le vajrayāna

Dans le vajrayāna, il s’agit d’un dharmapāla {protecteur du dharma} faisant parti des cinq vidyārāja {rois de sagesse} et des dix दशक्रोध (daśakrodha) dans de nombreux maṇḍala. Il incarne l’impassibilité du Bouddha face aux tentations de Mara. Il est associé à Vairocana dont il est la forme courroucée ou l’envoyé. Il est décrit de la façon suivante dans le Mahāvairocana sūtra : Acala, le serviteur du Tathāgata tient le sabre de la sagesse et le paśa ; sa chevelure pend sur l’épaule gauche ; un œil louchant un peu, il regarde fixement ; des flammes ardentes jaillissent avec violence de son corps qui inspire une terreur sacrée ; il est installé sur un grand rocher ; sur sont front il y a des rides comme des vagues sur l’eau ; c’est un jeune garçon au corps replet.

III. Un dharmapāla nippon

► Ayant atteint le Japon en 806 par Kūkai, la figure d’Acala, combinée à celle de Caṇḍaroṣaṇa (émanation d’Akṣobhya), est populaire dans le mikkyō {enseignement ésotérique} et est particulièrement révéré dans le shingon. Fudō Myōō y tient toujours la fonction de manifestation courroucée de Dainichi Nyorai (équivalent nippon de Vairocana), mais devient cependant le plus important des cinq 五大明王 (godai myōō). Il est également un des treize 十三仏 (jūsanbutsu) jouant ainsi un rôle important dans les cérémonies post-funéraires.

IV. Acolytes

► Dans l’iconographie, on le trouve fréquemment entouré par Kongara Dōji à droite et Seitaka Dōji à gauche qui sont les deux 八大童子 (hachidai dōji) {huit grands jeunes) les plus importants accompagnant la déité(2). Il est aussi parfois accompagné des messagers Seitaka et Kongara, qui, feu et eau, symbolisent respectivement l’alliance de sa puissance et de sa stabilité. Ces deux messagers sont également présents accompagnant l’hypostase de Fudō en la personne du roi dragon au corps d’or Kurikara, forme qu’il dut emprunter pour vaincre les quatre-vingt-quinze voies hétérodoxes.

V. Utilisation chez les yamabozu

► Dans son chapitre des Histoire des différens peuples du monde consacré au Japon, Picard indique que la "secte des jammabos"(3) brûle de l’huile d’inari(4) devant l’autel de Fudō-Myōōn afin de symboliser sa capacité à consumer le poison de l’ignorance. Dans ces pratiques relatives au chamanisme des minkan shinkō {croyances populaires} il ajoute que les "jammabos" l’invoquaient dans des ordalies par le feu où l’accusé marche sur des charbons ardents, rappel des gomahō {rituel d’offrande au feu} que l’on peut trouver dans les textes rituels du shugendō et qui sont la pratique centrale du shingon.



1. Proche de Shiva, il est son concurrent et vainqueur pour le bouddhisme

2. La liste de ces acolytes varie de huit à quarante-huit voir trente-six dans le shugendō.

3. Latinisation de "yamabozu", voir transcription fautive de yamabushi, moines ermites des montagnes.

4. Il indique qu’il s’agit d’un lézard d’eau venimeux ?.