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La Confession de la Fraternité
Confessio Fraternitatis


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
Anonyme ( collectif)publ. 1615Littératurepubl. Cassel (Allemagne)Rosicrucianisme
Christianisme
Non applicable

► Le titre complet de l’ouvrage est Confessio Fraternitatis Rosae Crucis. Ad eruditos Europae {Confession de la Fraternité de la Rose Croix. Aux savants de l’Europe}.

► Le texte parait un an après La Fraternité illustre {Fama Fraternitatis}, dans la seconde édition de cette même Fama et par le même éditeur. D’abord en édition bilingue latine et allemande, avant que seule la langue vernaculaire ne subsiste dans les éditions ultérieures. La Confession prolonge l’exposé de la Fraternité mais sur un ton plus énigmatique et prophétique en exposant une gnose de type hermétique. Le texte fustige en outre les institutions religieuses en place, les sceptiques ainsi que les charlatans.

► La Confession compose avec la Fraternité et Les Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz le groupe des trois textes principaux du mouvement rose-Croix, auxquels on peut ajouter la Rose fleurissante {Rosa Florescens} de Florentinum de Valentia ( Daniel Mögling). Certains ont bien voulu attribuer la paternité de ces textes à Johann Valentin Andreae mais des chercheurs comme Hans Schick dans son Das ältere Rosenkreuzertum (1942) la remettent en doute.

Pour un panorama sur le mouvement Rose-Croix historique, 𝕍 Les Rose-croix et la crise de conscience européenne au XVIIe siècle, Roland Edighoffer, 1998 ou mieux son Rose-Croix et société idéale selon Johann Valentin Andreae, 2004.

🕮 Jouin, ref.261 (Gloire de la Fraternité et Confession des Frères de la Rose-Croix), 273 (Gloire de la Fraternité et Confession des Frères de la Rose-Croix), 276 (Gloire de la Fraternité des R.C.), 303 (Gloire de la Fraternité. — Avec la Confession de la même Fraternité), 310 (Manifeste et Confession de foi des Frères de la Rose-Croix), 339 (Gloire de la Fraternité. Avec la Confession), 345 (Les Noces chimiques de Christian Rosen-Cruz), 373 (Gloire de la Fraternité. — Avec la Confession de la même Fraternité), 652 (La Fama et la Confession des Rose-Croix), 681 (Fame and Confession of Rosie-Cross), 884 (La Fama et la Confession des Rose-Croix) :

1. Ce livre est le premier exposé de la réforme générale de l’humanité que préconisaient les Rose-Croix. Voir Handbuch, t. II, p. 260, col. 1 et ci-dessus, le n° 168. Il donna lieu à toute une série de lettres et de réponses, qui seront catalogues par la suite, et dont il a déjà été question à propos du n°254.

Kloss, n°2430, in fine, et Taute, n°853, rappellent que l’auteur de la Fama serait un mathématicien de Hambourg, nommé Jung, suivant Kazaueur [Disp. hist. de Rosæcrucianis, Wittebergæ, 1715 ; cf. Kloss, n°2421], p.17. Mais, comme l’indique Peeters entre parenthèses, c’est plutôt Jean-Valentin Andreas qui écrivit cet ouvrage, ainsi que d’autres relatifs aux Rose-Croix. C’est d’ailleurs l’opinion généralement admise. Voir ci-dessus, la notice relative au n°163.

Cf. Claudio Jannet, Les Précurseurs, p.17.

Suite des refs. de Jouin

2. […] On croit même qu’il (Andreæ) fut, sinon le fondateur, tout au moins le restaurateur de l’Ordre des Rose-Croix, auquel il aurait donné une nouvelle organisation, adaptée plus tard en partie à la Société des Francs-Maçons. Toutefois, avant sa mort, il aurait, dit-on, complètement rompu avec les Rose-Croix. Quoi qu’il en soit, dans les cent ouvrages qu’il a laissés, plusieurs sont rosicruciens. Il en signa quelques-uns du nom de Florentius de Valentia ; c’est sous ce pseudonyme que Lenglet Du Fresnoy (III, 282, n°677) a catalogué sa Rosa Florescens, contra F. G. Menapii calumnias, Wider die Rosen-Creutzische societat, in-8°, Norimbergæ », 1617.

3. Sur Valentin Andréa et les premiers ouvrages rosicruciens, la Fama, la Réformation, les Noces chimiques, il est intéressant de relever l’opinion de Frédéric Nicolai, grand franc-maçon et admirateur de la Rose Croix. Elle est extraite de sa Dissertation sur l’origine de la Franc-Maçonnerie, p. 175 : « On a beaucoup disputé sur l’origine de la Société de la Rose-Croix et même sur sa réalité. Dès les commencements on en a attribué l’institution au célèbre Théologien Wirtembergeois Jean Valentin Andréa, l’un des savants les plus profonds, les plus pénétrants, les plus sages de son siècle ; c’est surtout ce qu’a avancé avec beaucoup de fondement l’historien Arnold, dans son Histoire de l’Eglise et des Hérétiques. D’autres ont repoussé cette imputation, alléguant qu’un tel homme n’était pas capable d’un pareil ridicule ; mais il y a Rose-Croix et Rose-Croix. Parmi tous ceux qui ont traité fort au long de cette société, je n’en connais pas un qui ait l’air d’avoir lu avec attention les meilleurs ouvrages sur cette matière, et je ne vois qu’écrivains qui se copient les uns les autres. Ils sont la cause de la lenteur qu’on a mise à en découvrir le véritable principe. J’ai lu la plus grande partie des ouvrages d’Andréa, et des autres membres de la Rose-Croix : les personnes qui auront la facilité et le courage d’en faire autant, verront, comme moi, qu’Andréa supposa cette société, pour répandre comme par une fiction poétique ses vues morales et politiques. Mais sa fiction fut prise à la lettre par bien des gens, qui la comprirent chacun d’une manière analogue à son caractère, et cela produisit des opinions fort bizarres. Au reste, il y a de forts indices, qu’Andréa, qui était alors un jeune homme plein de feu, voyait les défauts des sciences, de la théologie et des mœurs de son temps ; qu’il cherchait à les en purger, et que pour y parvenir il avait imaginé de réunir en corps tous ceux qui, comme lui, étaient zélés admirateurs du bon et du beau moral. On reconnaît à cette noble entreprise le jeune homme plein d’âme et peu expérimenté, qui se berce encore de l’espoir enchanteur, de pouvoir aisément communiquer aux autres le courage, la chaleur et là bienveillance de son propre cœur. Mais l’honnête Andréa ne tarda pas à abandonner son projet, il apprit à connaître les hommes par les cruelles persécutions qu’il essuya, persécutions qui attendent immanquablement le téméraire qui ose découvrir les vices de ses contemporains. A ce chagrin se joignit l’abus que les enthousiastes firent de ses principes, abus que ses ennemis, en confondant toutes les idées, ne manquèrent pas de lui reprocher éternellement ; de sorte que pour trouver un peu de repos, il s’arrêta dans sa carrière, donnant à entendre en plusieurs endroits de ses écrits, que la Rose-Croix était imaginaire, ou du moins qu’il n’y avait aucune part. C’est ce qu’on voit particulièrement dans son Menippus et sa Mythologia Christiana, deux ouvrages remplis de vie, d’esprit, d’excellentes idées et fort propres à faire connaître l’état des mœurs, de la théologie et des sciences de son temps ; et malgré le peu d’encouragement qu’on accorda à ses premiers projets, il ne s’en désista jamais entièrement, cherchant toujours à tourner au bien, l’esprit de sociabilité si naturel à l’homme. Je ne serais même pas surpris que l’on pût encore aujourd’hui distinguer dans sa patrie les effets immédiats de ses généreux efforts.

« Je me contenterai de faire ici quelques réflexions sur les écrits de la Rose-Croix. L’an 1614 parut : la Réformation universelle du Monde entier ; avec la Fama fraternitatis de l’Ordre respectable de la Rose-Croix.

« On vit de même paraître en 1616 : la Noce chymique de Christian Rose-Croix. Ce sont les premiers ouvrages où l’on trouve le nom de cette société ; ils se distinguent si prodigieusement par le style et les idées, de tous les ouvrages semblables écrits postérieurement, et d’un autre côté ils ont tant de rapport avec ceux de Valentin Andréa, que leur ressemblance avec les uns et leur dissemblance, avec les autres sont également frappantes. Celui qui est intitulé Fama, etc., annonce une réformation générale et exhorte les gens sages de se réunir en une société inconnue au monde pour s’y dépouiller de toute sa corruption et revêtir la sagesse. Cette exhortation est accompagnée du récit allégorique de la découverte du tombeau du Père Rose-Croix, allégorie sous le voile de laquelle on présente les desseins et les bons effets de la société projetée. La Noce chymique est attribuée au Père Rose-Croix, qui doit l’avoir écrite en 1459 ; mais on y reconnaît le ton du commencement du dix-septième siècle et surtout la manière de J. V. Andréa ; c’est une vision charmante, remplie de poésie et d’imagination, mais d’une bizarrerie singulière et fort commune dans les écrits d’Andréa. Les pièces de vers qui s’y trouvent, ressemblent fort aux poésies de cet auteur; elles sont pleines d’élégance, telles entr’autres que l’Hymne à l’amour. On y rencontre çà et là quelques obscurités, mais on voit qu’elles y ont été mises à dessein, de même que les allusions chymiques, dont le but est d’attirer l’attention des alchymistes sur les railleries dont il les accable avec un grand air de gravité ; il ne faut que voir la comédie ridicule qu’il fait jouer aux alchymistes Paracelsistes, sous le nom de Mercurialistes, avec ses intermèdes pleins de finesse pour être étonné que les soi-disants adeptes aient pu y chercher si longtemps les secrets de la chymie, sans être frappés de la satyre qu’elle contient.

« Ces deux ouvrages, surtout la Fama, firent beaucoup de bruit en Europe et plus encore en Angleterre. L’Allemagne était dans ce temps-là toute pleine d’amateurs des sciences secrètes ; c’était le règne de la Chymie et de l’Astrologie ; on honorait souvent celle-ci du beau nom de Mathématiques. On sait le cas que l’Empereur Rodolphe faisait de l’Alchymie ; et quant à l’Angleterre il ne faut que lire la vie de ses savants dans la Biographie Britannique ou dans Wood’s Athenæ Oxonienses, pour voir à quel point ces deux fausses sciences y étaient cultivées, et combien on cherchait dans l’astrologie la découverte des choses les plus cachées. Tous les amateurs des sciences occultes croyaient donc trouver leur fait dans cette société de la Rose-Croix ; ils voulaient s’en faire recevoir, ou du moins entrer en correspondance avec elle ; aucun n’y réussit, et cela par une très bonne raison ; alors plusieurs personnes se donnèrent pour en être ; mais en considérant leurs écrits avec attention, on voit qu’ils diffèrent en tout les deux premiers dont nous avons parlé, qui annonçaient l’existence de la confrairie, et que des idées toutes nouvelles avaient pris la place des premières ; pour en être convaincu, il ne faut que comparer la Fama fraternitatis et la Noce chymique, avec le Clypeum Veritatis de Michel Mayer, et la Défense des Frères de la Rose-Croix par Robert Fludd. Andréa lui-même a dit assez clairement que cette comédie cesserait bientôt, qu’il voulait quitter la confrairie de la Rose-Groix pour ne s’attacher qu’à la Société des Chrétiens, etc. »

🕮 Lenglet Du Fresnoy, ref.680 (Fama et Confessio).


Texte et traduction : de l’allemand au français, ? Bernard Gorceix in La Bible des Rose-Croix, 1970.

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CHAPITRE PREMIER

N’interprétez pas prématurément et ne jugez point avec parti pris le tableau de notre Fraternité tel qu’il est exposé dans le présent manifeste, la Fama Fraternitatis. En présence de la décadence de la civilisation, Jehovah a cherché à sauver l’humanité en révélant aux hommes de bonne volonté les secrets que, précédemment, il avait réservé pour ses élus.

Cette sagesse acquise permettra à l’homme vraiment pieux d’être sauvé, tandis que les malheurs s’abattront, multipliés, sur tous les impies. Au moment où fut promulgué dans la Fama le véritable but de notre Ordre, il a surgi des malentendus par lesquels on nous accuse faussement d’hérésie et de trahison. Nous espérons que ce document nous réhabilitera en incitant les savants d’Europe à se joindre à nous pour la propagande de la connaissance de Dieu selon la volonté de notre illustre fondateur.

CHAPITRE II

Maints esprits se prétendent amplement satisfaits de la philosophie ordinaire de notre époque (en 1614).

Nous la déclarons fausse et appelée à disparaître par sa propre faiblesse. Mais de même que la Nature nous donne un remède pour chaque maladie, ainsi notre Fraternité pourvoit à toutes les infirmités des divers systèmes philosophiques existants. La philosophie secrète des R.C. est basée sur la connaissance de la totalité des facultés sciences et arts. Notre système de révélation divine qui s’occupe beaucoup de théologie et de médecine, mais peu de jurisprudence, nous permet d’étudier les cieux et la Terre et, en particulier, l’homme, dans la nature duquel se trouve enfoui le grand secret. Si les savants auxquels nous faisons appel se joignent à nous, nous leur révélerons des secrets insoupçonnés, les merveilles du travail caché de la Nature.

CHAPITRE III

Nous ne pouvons malheureusement décrire en entier les beautés de notre Fraternité, car nous risquons, d’une part, d’éblouir les ignorants par des explications dépassant leur conception et, d’autre part, de voir ridiculiser par le vulgaire des mystères qu’il ne comprendrait pas. Nous craignons aussi que certains esprits ne soient déconcertés par la portée de notre proclamation : ne comprenant pas les merveilles de ce sixième âge, ils n’ont pas la perception des grands changements à venir, tout comme l’aveugle vivant dans un monde de lumière ne peut s’en rendre compte qu’au moyen d’un des autres sens, le toucher.

CHAPITRE IV

"Nous croyons fermement que grâce à de longues méditations sur les inventions de l’esprit humain et sur les mystères de la vie, grâce à la coopération des anges et des esprits, enfin par son expérience et ses laborieuses observations personnelles, notre bien-aimé Père Christian R.-C. a été pleinement illuminé par la sagesse divine. Aussi pouvons-nous affirmer que si toutes les publications du monde entier venaient à se perdre, ou les fondations de la science à s’écrouler, la Fraternité des R.-C. serait à même de rétablir la structure intellectuelle du monde sur une base de vérité et d’intégrité divines. En présence de l’étendue et de la profondeur de cette connaissance, les esprits désireux d en comprendre les mystères n’ont pas, généralement, les moyens d’atteindre directement à cette sagesse ; ils y parviendront par des efforts successifs. Aussi, notre Fraternité comprend-elle un certain nombre de grades que chacun doit franchir pour avancer pas à pas vers le Grand Arcane.

Puisqu’il a plu à Dieu de nous éclairer par Son sixième luminaire. n’est-il pas préférable de chercher la vérité de cette manière, plutôt que de s’égarer dans le labyrinthe de l’ignorance, humaine ?

Tous ceux qui acquièrent cette connaissance se rendent maîtres de tous les arts et de tous les métiers il n’existe pour eux aucun secret et toutes les belles œuvres du passé, du présent et de l’avenir leur sont accessibles. Le monde entier devient pour eux comme un livre ouvert ; il n’y aura plus aucune contradiction entre la science et la théologie. Réjouis-toi, ô humanité le moment est venu où Dieu décrète l’agrandissement et la prospérité de notre Fraternité ce travail, nous l’entreprenons avec joie.

Le portail de la sagesse s’est actuellement ouvert au monde ; mais les Frères ne pourront se faire connaître qu’à ceux qui méritent ce privilège car il nous est interdit de révéler notre connaissance, même à nos propres enfants. Le droit d’accéder aux vérités spirituelles ne s’obtient pas par héritage, il doit s’acquérir par la pureté de l’âme.

CHAPITRE V

"Bien qu’on puisse nous accuser d’indiscrétion, puisque nous offrons si librement nos trésors, sans faire de distinction entre le devin, le sage, le prince, le paysan, nous affirmons que nous ne trahissons pas votre confiance. La publication de notre Fama n’est compréhensible que pour ceux qui ont droit à l’initiation ; notre société même ne peut être découverte par la curiosité des chercheurs, mais seulement par les penseurs sérieux et sanctifiés. Si notre Fama a paru en cinq langues mères, c’est afin que les justes de tous pays puissent nous connaître, fussent-ils en dehors de la catégorie des savants. Les indignes auront beau se présenter à nos portes et en réclamer l’entrée ; Dieu nous a interdit d’écouter leur voix. Il nous enveloppe de Ses nuées en nous donnant Sa protection et nous met ainsi à l’abri du danger.

"Dieu a également décidé que les membres de l’Ordre des R-C ; ne pourront être aperçus par aucun œil humain tant qu’il n’aura pas reçu l’énergie visuelle de l’aigle. Nous engageons encore à réformer les gouvernements de l’Europe pour leur donner la forme du système appliqué par les philosophes de Damcar. Tout homme désireux d’acquérir la connaissance en recevra proportionnellement à son degré de compréhension.

"Les règles de la fausse théologie seront abolies, et Dieu fera connaître Sa volonté par Ses philosophes élus.

CHAPITRE VI

Dans le but d’abréger, il suffit de dire que notre Père C.R.C., né au XIIII, siècle, mourut à l’âge de 106 ans, nous laissant la tâche de répandre dans le monde entier la doctrine de la religion philosophique. Notre Fraternité est à la disposition de tous ceux qui cherchent sincèrement la vérité ; mais nous prévenons publiquement les hypocrites et les impies qu’ils sont hors d’état de nous trahir et de nous nuire, car notre Fraternité est sous la protection effective de Dieu ; tous ceux qui chercheraient à lui faire tort verraient leurs mauvais desseins se retourner contre eux-mêmes, tandis que les trésors de notre Fraternité resteront inviolés pour être utilisés par le Lion (le Christ), lorsqu’il viendra établir Son royaume.

CHAPITRE VII

Nous déclarons qu’avant la fin du monde Dieu fera jaillir un grand flot de lumière spirituelle pour alléger nos souffrances. Tout ce qui aura obscurci ou vicié les arts, les religions et les gouvernements humains et qui gène même le sage dans la recherche du réel, sera mis au grand jour, afin que chacun puisse recueillir le fruit de la vérité. Sans aucunement nous mettre en cause, on admettra que ces réformes sont les résultats du progrès. La Fraternité des R.-C. ne prétend pas accaparer la gloire de cette vaste réforme divine, car bien d’autres individualités honnêtes, sincères et sages, étrangères à notre fraternité, contribueront par leur intelligence et leurs écrits à en hâter l’avènement.

CHAPITRE VIII

Personne ne doit douter, affirmons-nous, que Dieu a envoyé des messagers en dévoilant des indices célestes, tels que les nouvelles étoiles du Serpent et du Cygne pour annoncer la venue d’un grand conseil des Elus. Cela prouve que Dieu manifeste dans la Nature visible pour le petit nombre sachant discerner les signes et symboles de tout ce qui doit arriver. Dieu a donné à l’homme deux yeux, deux narines, deux oreilles, mais une seule langue, Tandis que les trois premiers organes perçoivent la sagesse de la Nature dans l’esprit, la langue seule est capable de la traduire. De tous temps il y a eu des êtres illuminés qui ont vu, senti, entendu la volonté de Dieu, et il adviendra bientôt que ceux qui ont vu, senti, entendu élèveront la voix et révéleront la vérité ; mais auparavant le monde devra se débarrasser des intoxications de la fausse science et de la fausse théologie en ouvrant son cœur à la vertu et à l’entendement ; c’est alors qu’il pourra saluer le soleil levant du vrai, du beau, du bien.

CHAPITRE IX

Nous avons une écriture magique, reproduction de ce divin alphabet avec lequel Dieu a transcrit Sa volonté sur la nature terrestre et céleste. Avec ce nouveau langage nous lisons la volonté de Dieu pour toutes Ses créatures ; aussi, de même que les astronomes prédisent les éclipses, ainsi nous pronostiquons les obscurations de l’église et leur durée Notre langage est semblable à celui d’Adam et d’Enoch avant la chute et bien que nous comprenions ces mystères et sachions les expliquer dans cette langue sacrée, nous ne pouvons en faire autant en latin, qui est une langue contaminée par la confusion de Babylone.

CHAPITRE X

Malgré certaines personnalités puissantes qui nous sont hostiles et nous entravent motif pour lequel nous gardons l’incognito nous exhortons tous ceux qui voudraient adhérer à notre Fraternité d’étudier sans cesse les écritures sacrées ; en le faisant, ils ne pourront être loin de nous. Cela ne veut pas dire de citer la Bible à tous propos ; mais ils doivent rechercher sa signification véridique et éternelle, que découvrent rarement les théologiens, les scientistes ou mathématiciens par la suite de l’aveuglement dû à l’esprit de ces sociétés. Nous prétendons que, depuis le commencement du monde, l’homme n’a jamais reçu de meilleur livre que la sainte Bible. Béni soit celui qui la possède, doublement béni celui qui en fait sa lecture, plus encore celui qui s’y conforme.

CHAPITRE XI

Nous désirons ardemment faire comprendre l’exposé que nous avons fait dans la Fama Fraternitatis de la question de la transmutation des métaux et de la Panacée. Tout en admettant que ces deux opérations puissent être réalisées par l’homme, nous craignons que certains grands esprits ne se fourvoient dans la vraie recherche de la connaissance et de l’entendement, pour se limiter à celle de la transmutation des métaux. Lorsqu’on donne à l’homme le pouvoir de guérir, d’éviter la pauvreté, d’atteindre aux dignités mondaines, il est inévitablement assailli par de nombreuses tentations, et à moins de posséder la vraie connaissance et une pleine compréhension, il deviendra une menace pour l’humanité. L’alchimiste qui réussit dans l’art de transmuer muer les métaux inférieurs peut faire bien du mal, à moins que son entendement ne soit aussi grand que la fortune qu’il s’est créée lui-même. Nous affirmons, par conséquent, que l’homme doit d’abord obtenir la connaissance, la vertu et l’entendement ; après cela, toutes choses pourront lui être accordées par surcroît.

CHAPITRE XII

En matière de conclusion, nous vous exhortons de toute notre âme à rejeter tous les livres sans valeur de pseudo-alchimistes et philosophes (nombreux à cette époque), qui faussent l’idée de la Sainte-Trinité et trompent le crédule par des énigmes vides de sens. De tels hommes se confondent avec ceux qui cherchent le bien, ce qui rend la vérité difficile à discerner. Croyez-nous, la vérité est simple et ne saurait se dissimuler, tandis que la fausseté est compliquée, profondément cachée, orgueilleuse et sa connaissance factice ; semblant refléter un éclat divin, elle est souvent prise pour l’expression de la sagesse divine. Vous qui êtes sages, vous vous détournerez de ces faux enseignements et viendrez à nous, qui ne cherchons pas à posséder votre argent, mais vous offrons librement notre plus grand trésor.

Nous ne désirons pas vos biens, mais vous faire partager les nôtres. Nous ne nous moquons pas des paraboles ; au contraire, nous vous invitons à comprendre toutes les paraboles et tous les secrets ; nous ne demandons pas que vous nous receviez, mais nous vous invitons à venir dans nos palais royaux, non pas de notre propre mouvement, mais de par la volonté de l’Esprit Divin, sur le désir de notre tout bienveillant Père R.-C. et pour les besoins de votre vie présente, qui sont si grands.

CHAPITRE XIII

Notre position vis-à-vis de vous étant ainsi bien définie, puisque nous reconnaissons le Christ, nous vouons notre existence à la vraie philosophie et à une vie faite de dignité, et nous invitons journellement et admettons dans notre Fraternité les plus dignes de toutes nationalités, appelés plus tard à partager avec nous la lumière divine. Ne voudriez-vous pas vous joindre à nous pour vous perfectionner dans le développement de tous les arts et rendre service au monde ? Si vous faites ce pas en avant, les trésors du monde entier vous seront donnés un jour et l’obscurité qui enveloppe la connaissance humaine par suite de la vanité des arts et des sciences matérielles sera dissipée à tout jamais.

CHAPITRE XIV

Nous avertissons à nouveau ceux qui se laisseraient fasciner par le scintillement de l’or ou ceux qui, tout en étant intègres, à présent, pourraient plus tard devenir victimes des grandes richesses et mener une vie paresseuse et mondaine, de ne pas venir troubler notre silence sacré par leurs clameurs. Bien qu’il existe un remède guérissant toutes les maladies et donnant à tous les hommes la sagesse, il est toutefois contraire à la volonté de Dieu que les hommes atteignent à l’entendement par des moyens autres que la vertu, le travail et l’intégrité. Il ne nous est pas permis de nous manifester à qui que ce soit, excepté si c’est la volonté de Dieu. Ceux qui croiraient partager nos richesses spirituelles, en dépit de Sa Volonté ou sans Sa consécration, s’apercevront qu’ils perdront plus vite leur voie à nous chercher qu’à atteindre au bonheur en nous trouvant.

Fin de la Confessio Fraternitatis