Six points mystiques (Courte explication)🔗 catalogues

Sex puncta mysticaⁱ
| Auteurs | Dates | Type | Lieu | Thèmes | Statut |
|---|---|---|---|---|---|
| Jakob Böhme | publ. 1620 | Littérature | publ. Görlitz (Saint-Empire Romain Germanique, ajd. Allemagne) | Mysticisme Hermétisme Magie Christianisme | ☄ ✑ |
► Il s’agit comme son nom l’indique, d’un commentaire de Böhme lui-même sur son propre texte De la Base profonde et sublime des six points théosophiques qui fut écrit la même année, en 1620.
🕮 Caillet, ref.1288 (7) : Établissement solide et profond de 6 points. Des trois principes, ce qu’est chacun en soi, et quel arbre ou quelle vie il produit de lui-même. Comment on doit interroger et pénétrer les fonds intimes de la nature… etc…
☩ Traduction 1 : Saint-Martin in Quarante questions sur l’origine, l’essence, l’être, la nature et la propriété de l’âme, 1807. | bs. Bibliothèques de l’Université Columbia (New-York, États-Unis d’Amérique).

☩ Traduction 2 : Quatuor Coronati. D’après les faibles occurrences disponibles le Quatuor Coronati serait un groupe Martiniste ? du City College de New York, rattaché à l’Ordre Martiniste des Pays-Bas. Il ne serait alors pas à confondre avec la célèbre loge maçonnique londonienne homonyme.

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Traduction 1 : Saint-Martin

COURTE EXPLICATION DES SIX POINTS SUIVANS.
I. Du sang et de l’eau de l’âme.
II. De la prédestination. Du bien et du mal.
III. Du péché. Ce que c’est que le péché ; et comment c’est un péché.
IV. Comment le Christ a livré son royaume à son père.
V. De la magie. Ce que c’est que la magie ; et ce que c’est que le fondement magique.
VI. Du mystère ; ce que c’est.
LE PREMIER POINT.
Du sang et de l’eau de l’âme.
1. Tout ce qui est substantiel et saisissable, cela est dans ce monde. Or donc l’âme n’ayant dans ce monde aucune substance ni être, son sang et son eau n’ont aussi aucune substance ni être dans ce monde.
2. À la vérité l’âme est avec son sang et son eau dans le sang et l’eau externes ; mais sa substance est magique. Car l’âme est aussi un feu magique, et son image ou sa forme est engendrée dans la lumière (dans la force de son feu et de sa lumière), et est cependant une vraie image en chair et en sang, mais en le comprenant de la même manière.
3. De même que la sagesse de Dieu a l’essence, et que cependant la sagesse n’est pas l’essence, de même aussi l’âme avec son image a l’essence, et cependant l’âme n’est qu’un feu magique, mais sa nourriture est de son essence.
4. De même qu’un feu doit avoir de l’essence pour qu’il brûle ; de même aussi le feu magique de l’âme a de la chair, du sang, et de l’eau. Car il n’y auroit aucun sang s’il n’y avoit pas la teinture du feu et de la lumière dans l’eau, qui est l’être ou la vie de la sagesse, laquelle a en soi toutes les formes de la nature, et est le second feu magique.
5. Car elle donne à tout la couleur, et dans sa forme il passe de la vertu divine dans la douce essence de la lumière ; entendez selon la propriété de la lumière ; et elle est un aigu de la transmutation selon la propriété du feu ; elle peut conduire toute chose dans son plus haut degré, quoiqu’elle ne soit pas un esprit vivant, mais l’être le plus élevé.
6. Ainsi il y a un être semblable dans l’eau, et elle conduit là-dedans la propriété du feu et de la lumière, avec toutes les vertus de la nature ; car là elle change l’eau en sang ; elle en fait autant dans l’eau externe et interne, que dans le feu externe et interne.
7. Le sang interne de la substantialité divine est aussi magique. Car la magie la tourne en substance ; c’est un sang spirituel que l’être extérieur ne peut pas toucher, si ce n’est par l’imagination. L’imagination intérieure introduit la volonté extérieure dans le sang intérieur ; par-là le sang et la chair de la substantialité divine disparoissent, et l’image noble de la similitude de Dieu s’obscurcit.
8. La chair et le sang de l’âme est dans le plus haut mystère, car (elle ) est la substantialité divine ; et si la chair et le sang extérieurs meurent, alors elle tombe en propre au mystère extérieur, et le mystère extérieur tombe en propre à l’intérieur.
9. Et chaque feu magique a en soi sa substantialité et son ténèbre, par rapport auquel un jour final de séparation est établi, où passera et sera éprouvé par un feu tout ce qui y est propre ou non. Alors chaque chose ira dans sa propre magie, et sera ensuite comme elle étoit dès l’éternité.
II.
De la prédestination. Du bien et du mal.
1. Dieu de toute éternité est seul tout. Son essence se partage en trois éternelles distinctions. L’une est le monde de feu ; la seconde est le monde de ténèbre, et la troisième est le monde de lumière. Et cependant ce n’est qu’une essence l’une dans l’autre ; mais aucune n’est l’autre.
2. Les trois distinctions sont éternellement semblables et incommensurables, et enfermées dans aucun temps ni dans aucun lieu. Chaque distinction se renferme en soi-même en un être ; et sa source est aussi selon sa propriété, et dans sa source est aussi son désir, ou le centre de la nature.
3. Et son désir est son faire, car il fait l’être là où il n’y en a aucun ; et cela dans l’essence du désir selon la propriété du désir. Et le tout ensemble n’est qu’une magie, ou une faim après l’être.
4. Chaque forme fait son être dans son désir, et chaque forme prend son extension [du sein] du miroir de sa splendeur, et a son voir dans son propre miroir. Son voir est un ténèbre pour un autre miroir. Sa forme est cachée à un autre œil ; mais dans le sentir il y a une différence.
5. Car chaque forme prend son sentir de l’origine des trois premières formes dans la nature, ou de l’astringent, de l’âmer et de l’angoisseux ; et cependant dans ces trois il n’y a rien en soi-même de douloureux ; mais le feu fait le souffrant en elles, et la lumière le change de nouveau en douceur.
6. La vraie vie gît dans le feu ; là est l’angle pour la lumière, et les ténèbres. L’angle est le désir avec quoi il se remplit ; son feu est le désir, et sa lumière brille du feu. Cette même lumière est la forme ou le voir de cette même vie, et la substance introduite dans le désir est le bois du feu, d’où le feu brûle, soit qu’il soit astringent ou doux ; et cela est aussi son royaume céleste ou infernal.
7. La vie humaine est l’angle entre la lumière et le ténèbre ; celui auquel elle se donne, est celui dans lequel elle brûle. Si elle se donne dans le désir de l’essence, alors elle brûle dans l’angoisse, dans le feu des ténèbres.
8. Mais si elle se donne dans un rien [ou l’abnégation absolue], alors elle est dénuée de désir, et tombe en propriété au feu de la lumière, où elle ne peut brûler dans aucune source ; car elle ne porte dans son feu aucune substance d’où un feu puisse brûler ; car s’il n’y a aucune source en lui, alors la vie ne peut prendre aucune source, car il n’y en a aucune en lui ; pour lors cela tombe en propriété à la première magie, qui est Dieu dans sa Trinité.
9. Lorsque la vie est engendrée, alors elle a en elle trois mondes ; celui auquel elle s’unit, est celui par lequel elle est retenue ; et elle s’enflamme dans ce même feu.
10. Car quand la vie s’enflamme, alors elle est attirée par les trois mondes, et ils sont en mouvement dans les essences ou dans le premier feu enflammé ; l’espèce d’essence dont la vie se charge et qu’elle reçoit dans son désir, est celle dont le feu brûle.
11. Si la première essence dans laquelle la vie s’enflamme, est bonne, alors le feu aussi est aimable et bon. Mais si elle est mauvaise et ténébreuse, de la propriété colérique, alors le feu aussi est colérique, et a de nouveau de tels désirs selon la propriété du feu.
12. Car chaque imagination ne désire que l’essence semblable à elle dans laquelle elle est originisée.
13. La vie de l’homme dans ce temps est semblable à une roue, où bientôt le plus inférieur est au-dessus et s’enflamme à toutes les essences, et se souille avec tous les êtres ; mais son bain est le mouvement du cœur de Dieu, une eau de douceur, d’où il peut introduire la vie dans son feu de vie ; l’élection de Dieu n’est pas dans la première essence.
14. Car la première essence n’est que le mystère pour la vie, et appartient particulièrement à la première vie par l’enflammement dans son mystère, d’où elle est provenue, soit qu’elle soit une essence entièrement colérique, ou mixte, ou bien une essence de lumière selon le monde de lumière.
15. De quelque essence que la vie s’originise, de cette même essence brûle la lumière de sa vie, et cette même vie n’a aucune option ; il ne va aucun jugement sur elle, car elle est dans sa propre origine, et même son jugement en soi. Elle se partage elle-même de toutes les autres sources ; car elle ne brûle que dans sa propre source, dans son propre feu magique.
16. Le choix va sur ce qui a sa propre charge, soit que cela appartienne à la lumière ou au ténèbre. Car selon qu’est la propriété dont cela est, telle aussi est la volonté de sa vie ; et l’on reconnoît si c’est une essence colérique, ou une essence d’amour ; et aussi long-temps qu’elle brûle dans un feu, elle est abandonnée par l’autre. Et l’élection de ce même feu dans lequel elle brûle va sur la vie, car elle veut l’avoir, c’est sa propriété.
17. Mais si la volonté de ce même feu (ou l’angle s’envolant), s’élance dans un autre feu, et s’enflamme dedans, alors il peut enflammer la vie entière par le même feu, et il demeure dans ce même feu.
18. Ici la vie est engendrée de nouveau, soit pour le monde des ténèbres, soit pour le monde de lumière, (selon celui) dans lequel la volonté s’enflamme. Et delà vient une autre élection, et c’est-là la cause qui fait que Dieu enseigne et le démon aussi. Chacun veut que la volonté de la vie s’élance dans son feu, et s’y enflamme. Alors un mystère saisit l’autre.
III.
Du péché. Ce qu’est le péché, et comment est le péché.
1. Une chose qui est une n’a ni commandement ni loi. Mais si elle se mêle avec une autre, alors il y a deux êtres en un, et il y a aussi deux volontés. Là l’une court contre l’autre, et là il s’élève une inimitié.
2. Nous devons ainsi réfléchir sur l’inimitié contre Dieu. Dieu est seul et bon, à part de toutes les sources ; et quoique toutes les sources soient en lui, cependant elles ne sont pas manifestes ; car le bon a englouti en soi le mauvais ou l’opposition, et le tient en violence dans le bon, comme prisonnier. Là le mauvais doit être une cause de la vie et de la lumière, mais non pas manifeste. Mais le bon étouffe le mauvais, afin qu’il puisse vivre en soi-même dans le mal, sans tourment ou sensibilité.
3. L’amour et l’inimitié ne sont qu’une seule chose, mais chacune demeure en soi-même ; cela fait deux choses. La mort est entre elle la limite de séparation, et cependant il n’y a aucune mort, excepté que le bon meurt au mauvais, comme la lumière est morte au tourment du feu, et ne sent plus le feu.
4. C’est ainsi maintenant que nous devons fonder le péché dans la vie de l’homme. Car la vie est unique et bonne, mais si une autre source que la bonne est dedans, alors il y a une inimitié contre Dieu, car Dieu demeure dans la vie la plus haute de l’homme.
5. Or, maintenant rien de ce qui est sans fond ne peut demeurer dans une chose qui a un fond, car aussitôt que la vraie vie éveille en soi le tourment, dès-lors elle n’est plus semblable au sans-fond, dans lequel il n’y a aucun tourment ; dès-lors aussitôt l’un se sépare de l’autre.
6. Car le bon ou la lumière est comme un rien. Mais si quelque chose vient dedans, alors ce même quelque chose est autre chose que le rien. Car le quelque chose demeure en soi, en source ; car là où il y a quelque chose, là il doit y avoir une source qui fait le quelque chose et le retient.
7. C’est ainsi que nous devons réfléchir sur l’amour et l’inimitié. L’amour n’a qu’une source et une volonté, il ne désire que son semblable et pas beaucoup, car le bon n’est qu’un, et la source est multiple, et la volonté humaine qui désire beaucoup, conduit en soi dans l’un (dans lequel Dieu demeure) la source de la multiplicité.
8. Car le quelque chose est ténébreux et obscurcit la lumière de la vie ; et l’un est lumière. Car il s’aime soi-même, et il n’a aucun désir de s’augmenter.
9. Ainsi la volonté de la vie doit être dirigée dans l’un (ou dans le bien) ; alors elle demeure dans une source. Mais si elle imagine dans une autre source, alors elle s’engrosse avec la chose après laquelle elle tend.
10. Et si donc cette même chose est sans un éternel fondement dans une racine périssable, alors elle cherche une racine pour sa conservation, afin qu’elle puisse subsister, car toute vie existe dans le feu magique. Ainsi chaque feu doit avoir une substance dans laquelle il brûle.
11. Actuellement cette même chose doit lui faire une substance selon son désir, afin que son feu ait de quoi consommer. Or, maintenant aucune source de feu ne peut subsister dans un feu libre, car il ne l’atteint pas non plus, attendu qu’il n’est qu’un propre.
12. Tout ce qui doit subsister en Dieu, doit être dépouillé de sa propre volonté. Il ne doit avoir en soi aucun feu brûlant ; mais le feu de Dieu doit être son feu. Sa volonté doit être unie à celle de Dieu, en sorte que Dieu, la volonté de l’homme et l’esprit ne soient qu’un.
13. Car ce qui est un ne se combat point, car il n’a qu’une volonté, car en quelque lieu qu’il aille, ou quelque chose qu’il fasse, cela n’est qu’un avec lui.
14. Une volonté n’a qu’une imagination ; et pourtant l’imagination ne fait ou ne désire que ce qui s’assimile avec elle. Aussi faut-il que nous l’entendions ainsi de l’opposition.
15. Dieu demeure dans tout, et rien ne le saisit à moins que cela ne soit un avec lui. Mais si cela sort de l’unité, alors cela sort de Dieu en soi-même et est un autre que Dieu, qui se sépare soi-même. Alors résulte la loi, en sorte que cela doit de nouveau passer de soi-même dans l’un, ou bien être séparé de l’un.
16. Ainsi on peut reconnoître ce qu’est le péché, ou bien comment est le péché, lors particulièrement que la volonté humaine se porte de Dieu en un propre, et éveille son propre feu, et brûle dans sa propre source ; alors ce même propre feu n’est pas susceptible du feu divin.
17. Car tout ce dans quoi la volonté va, et qu’elle veut avoir en propre, cela est un étranger dans la Volonté une de Dieu, car Dieu est tout, et la propre volonté de l’homme n’est rien. Mais si elle est en Dieu et alors tout est aussi sien.
18. Ainsi nous reconnoissons que les désirs sont des péchés, car ils tendent de l’unité dans le multiple, et introduisent le multiple dans l’unité. Ils veulent posséder, et doivent cependant être sans volonté. Par le désir la substance est recherchée, et dans la substance le désir allume le feu.
19. Ainsi maintenant chaque feu brûle de la propriété de son essence. Actuellement la séparation et l’opposition sont engendrées ; car le Christ dit : Quiconque n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi dissipe ; car il rassemble hors du Christ ; et quiconque n’est pas avec lui est hors de Dieu.
20. Ainsi nous voyons que l’avarice est un péché ; car c’est un désir hors de Dieu. Et nous voyons aussi que l’orgueil est un péché, car il veut être seul, et se sépare de Dieu, ou de l’unité.
21. Car ce qui veut être en Dieu, cela doit marcher en lui dans sa volonté ; car si nous voulons uniquement être un en Dieu, en plusieurs membres, alors cela est être contre Dieu, qu’un membre se sépare des autres, et de se rendre souverain par soi-même, ou comme fait l’orgueil. Ils veulent être souverains, et Dieu est seul souverain. Alors il y a deux souverains, et l’un se sépare de l’autre.
22. Ainsi tout est péché et opposition, ce que le désir possède comme propre, soit que cela soit du boire ou du manger. Si la volonté imagine là dedans, alors elle se remplit par là, et enflamme ce même feu. Alors un second feu brille dans le premier ; et c’est une opposition et un écart.
23. C’est pourquoi une volonté nouvelle doit naître de la volonté opposée ; laquelle (volonté nouvelle) s’abandonne de nouveau à l’unique union ; et la volonté opposée doit devenir brisée et morte.
24. Et ici il nous faut considérer la parole de Dieu qui devint homme. Si l’homme place là-dedans son désir, il sort du tourment de son propre feu, et devient engendré de nouveau dans la parole. Ainsi la volonté s’élevant demeure en Dieu ; et la première dans le désir, dans la terrestréité et la multiplicité.
25. Ainsi la multiplicité doit se briser avec le corps, et mourir à la volonté s’élevant ; et la volonté s’élevant est reconnue pour une nouvelle génération ; car elle reprend de nouveau en soi, tout, dans l’unité, mais non pas avec un désir propre, mais avec un particulier amour qui est abandonné en Dieu, en sorte que Dieu soit tout en tout, et que sa volonté soit la volonté de toutes choses ; car en Dieu existe une unique volonté.
26. Ainsi nous trouvons que le mauvais doit servir la vie du bon, pourvu seulement que la volonté passe de nouveau de soi, du mauvais dans le bon ; car la colère doit être le feu de la vie.
27. Mais la volonté de la vie doit de nouveau être accomplie dans le combat contre soi-même ; car elle doit fuir la colère et n’en pas vouloir. Elle ne doit pas vouloir du désir, qui cependant veut et doit avoir son feu ; c’est pourquoi cela s’appelle être engendré de nouveau en volonté.
28. Chaque esprit de volonté qui demeure dans le désir de son feu de vie, (ou dans la sévérité du bois pour le feu), ou qui entre en cela, et possède le terrestre, celui-là est aussi long-temps séparé de Dieu, qu’il possède l’étranger ou le terrestre.
29. Ainsi on reconnoît comment l’excès du boire et du manger opère le péché ; car la volonté pure qui sort du feu de vie, est noyée et prisonnière dans le désir, en sorte que dans le combat elle est comme impuissante ; car la source du feu ou le désir la retient prisonnière, et la remplit par l’attrait, en sorte que cette même volonté imagine dans le désir.
30. La volonté dans le manger et le boire est, par ce même désir, terrestre et séparée de Dieu ; mais la volonté qui se retire du feu terrestre, brûle dans le feu intérieur, et est divine.
31. Cette même volonté qui s’enfuit du désir terrestre, ne résulte pas du feu terrestre. Non ! elle est la volonté du feu de l’âme, qui est prisonnière et couverte par le désir terrestre ; elle ne veut pas demeurer dans le désir terrestre, mais elle veut (demeurer) dans son unité, dans Dieu, d’où elle est provenue au commencement.
32. Mais si elle se laisse retenir prisonnière par les désirs terrestres, alors elle est engloutie dans la mort, et elle souffre du tourment ; c’est ainsi qu’il faut entendre le péché.
IV.
Comment le Christ a livré le royaume à son père.
1. Lors de la création du monde et de tous les êtres, le Père s’est mu selon sa propriété, ou avec le centre de la nature, avec le ténèbre et le monde de feu. La création resta dans le mouvement et le régime jusqu’à ce que le Père se mût selon son cœur, (et le monde de lumière), et que Dieu devînt homme. Alors l’amour de la lumière surmonta la propriété colérique du Père, et le Père gouverna dans le Fils par l’amour.
2. Alors le Fils eut le régime dans ceux qui s’attachent à Dieu. Et le Saint-Esprit, qui sort du Père et du Fils, attira les hommes dans la lumière de l’amour, par le Fils, à Dieu le Père.
3. Mais à la fin le Saint-Esprit se remuera dans la propriété du Père, et aussi du Fils, et les deux propriétés se remueront ensemble, et l’esprit du Père s’ouvrira dans le feu et la lumière, aussi bien que dans la colère du monde ténébreux ; alors le régime sera dévolu au Père ; car le Saint-Esprit doit régir éternellement, et être un éternel ouvreur dans le monde de la lumière, et aussi dans le monde de ténèbre.
4. Car les deux mondes resteront tranquilles ; et le Saint-Esprit, qui sort du Père, mènera éternellement le régime dans les deux mondes, selon la source et la propriété de chaque monde.
5. Il sera seulement l’ouvreur des merveilles ; et il est aussi pour le Père (qui est tout) l’éternel régime qu’il conduit par l’Esprit, et qui est livré par le Fils.
V.
De la Magie. Ce qu’est la Magie. Ce qu’est le fondement magique.
1. La magie est la mère de l’éternité, de l’essence de toutes les essences, car elle se fait elle-même, et est entendue dans le désir.
2. Elle n’est rien en elle-même qu’une volonté ; et cette même volonté est le grand mystère de tontes les merveilles et de tous les secrets, et se porte en substance par l’imagination de la faim désirante.
3. Elle est l’origine de la nature. Son désir fait une figuration. La figuration n’est que la volonté du désir ; mais le désir fait, dans la volonté, un être semblable à ce qu’est la volonté en soi-même.
4. La vraie magie n’est aucun être, mais l’esprit désirant l’être, elle est une matrice insubstantielle, et elle se manifeste en être.
5. La magie est esprit, et l’être est son corps, et cependant les deux ne sont qu’un ; de même que le corps et l’âme ne sont qu’une seule personne.
6. La magie est la chose la plus secrète, car elle est au-dessus de la nature. Elle fait la nature selon la forme de sa volonté ; elle est le mystère du Trinaire : entendez la volonté dans le désir pour le cœur de Dieu.
7. Elle est la formation dans la sagesse divine, ou un désir dans le Trinaire, en quoi l’éternelle merveille du Trinaire désire de se manifester par la nature. Ainsi elle est le désir qui s’introduit dans la nature ténébreuse, et par la nature dans le feu, et par le feu, par le mourir ou la colère, dans la lumière pour la majesté.
8. Elle n’est pas la majesté, mais le désir pour la majesté. Elle est le désir de la vertu divine, non pas la vertu même, mais la faim, ou le désir dans la vertu. Elle n’est pas, la toute-puissance, mais l’introductrice dans la vertu et la puissance. Le cœur de Dieu est la vertu, et le Saint-Esprit est l’ouvrement de la vertu.
9. Mais, elle, est le désir dans la vertu, et aussi dans l’esprit conduisant. Car elle a en elle le fiat ; ce que l’esprit, de la volonté ouvre en elle, elle le conduit en une substance par l’astringence qui est le fiat, le tout selon le modèle de la volonté ; tel qu’est ce que la volonté modèle dans la sagesse, tel le reçoit la magie désirante, car elle a dans sa propriété l’imagination ou un attract.
10. L’imagination est douce et foible, et se compare à l’eau. Mais le désir est rude et sec comme une faim ; il rend dur ce qui est faible, et se trouve dans toutes choses ; car il est la plus grande substance dans la Divinité ; il transmue en base et en fondement ce qui est sans fondement, et le rien en quelque chose.
11. Dans la magie sont toutes les formes de l’essence de toutes les essences. Elle est une mère dans tous les trois mondes, et fait chaque chose selon le modèle de sa volonté ; elle n’est pas l’intelligence ; mais elle est une opérante selon l’intelligence, et elle se laisse employer soit pour le bien, soit pour le mal.
12. Tout ce que la volonté modèle dans sa sagacité, si la volonté de l’intelligence va aussi dedans, la magie l’opère en un être. Elle sert le Dieu aimant dans l’essence de Dieu, car elle fait dans l’intelligence l’essence divine, et prend cela de l’imagination, ou de la douceur de la lumière.
13. Elle est ce qui fait la chair divine, et l’intelligence dérive de la sagesse ; car elle est une reconnoisseuse des couleurs, des puissances et des vertus. L’intelligence mène avec des rênes le véritable effectif esprit ; car l’esprit est s’envolant, et l’intelligence est son feu.
14. L’esprit n’est pas s’affaiblissant pour qu’il s’éloigne de l’intelligence. Mais il est la volonté de l’intelligence ; mais les pensées dans l’intelligence sont s’envolantes, et s’affaiblissantes.
15. Car les pensées sont les éclairs (sortant) de l’esprit de feu, et conduisent en soi, en lumière les flammes de la majesté ; et dans les ténèbres, elles conduisent l’éclair de l’explosion, savoir, un éclair colérique du feu.
16. Les pensées sont un esprit si subtil qu’elles entrent dans toutes les essences, et chargent en elles toutes les essences ; mais l’intelligence éprouve tout dans son feu, elle rejette le mauvais, contient le bon ; alors la magie le prend dans sa mère, et le porte en une substance.
17. La magie est la mère pour la nature, et l’intelligence est la mère (venant) de la nature. La magie conduit dans un feu colérique, et l’intelligence conduit sa propre mère la magie, du feu colérique dans son propre feu.
18. Car l’intelligence est le feu de la puissance, et la magie (est) le brûlant. Et cependant il ne faut pas entendre le feu, mais la puissance ou la mère pour le feu ; le feu se nomme principe, et la magie désir.
19. Par la magie, tout le bien et le mal est accompli ; son œuvre particulière est la négromancie, mais elle se partage dans toutes les propriétés. « Dans le bon elle est bonne, et dans le mauvais elle est mauvaise ; elle sert aux enfans pour le royaume de Dieu, et aux sorciers pour le royaume du démon ; car l’intelligence peut faire d’elle ce qu’elle veut. Elle est sans intelligence, et cependant elle saisit tout, car elle est le comprenant de toutes choses. »
20. On ne peut exprimer sa profondeur, car elle est de toute éternité un fondement et un contenant de toute chose ; elle est un maître de philosophie et aussi une mère de cette philosophie.
2l. Mais la philosophie conduit la magie sa mère selon sa volonté. De même que la vertu divine, ou la parole (ou le cœur de Dieu) conduit le père sévère dans la douceur ; de même aussi la philosophie (ou l’intelligence ) conduit sa mère dans une douce source divine.
22. La magie est le livre de toutes les écoles. Tout ce que nous voulons apprendre doit d’abord s’apprendre dans la magie, soit que ce soit un art élevé ou bas. Le paysan aussi dans le champ doit aller dans une école magique, s’il veut mettre son champ en ordre.
23. La magie est la meilleure théologie ; car en elle est fondée et se trouve la vraie foi ; et celui-là est un fou qui s’excuse sur ce qu’il ne la connoît pas, et il calomnie à Dieu et à soi-même, et est encore plus imposteur qu’un théologien intelligent.
24. Tel que quelqu’un qui se bat devant un miroir, et ne sait pas ce que c’est qu’un combat, puisqu’il se bat de dehors ; de même un injuste théologien voit la magie au travers d’une glace de miroir, et ne comprend rien à la puissance, car elle est divine, et lui non divin, et même aussi diabolique selon la propriété de chaque principe.
VI.
Du Mystère. Ce que c’est.
1. Le mystère n’est autre chose que la volonté magique, qui existe encore dans le désir, qui peut se représenter dans le miroir de la sagesse comme il le veut. Et tel qu’il se modèle dans la teinture, tel aussi il est saisi dans la magie, et est conduit en substance.
2. Car le grand mystère n’est rien que la chose cachée dans la divinité par l’essence de toutes les essences, d’où sort un mystère l’un après l’autre, et la figuration ; et c’est la grande merveille de l’éternité, dans laquelle tout est enfermé, et a été vu de toute éternité dans le miroir de la sagesse ; et rien n’arrive qui n’ait été connu de toute éternité dans le miroir de la sagesse.
3. Mais vous devez la comprendre selon les propriétés du miroir, selon toutes les formes de la nature, ou selon la lumière et les ténèbres, selon la compréhensibilité ou l’incompréhensibilité, selon l’amour et la colère, ou selon le feu et la lumière, comme cela a été exposé ailleurs.
4. Le mage a le pouvoir d’agir dans ce même mystère selon sa volonté, et peut faire ce qu’il veut.
5. Mais il doit être armé dans cette même substance dans laquelle il veut opérer, ou bien il sera rejeté comme un étranger, et livré au pouvoir des esprits, de cette même substance, pour être balloté avec elle selon son désir ; ce dont il ne faut rien tracer de plus ici à cause de la turba.
FIN
Traduction 2 : Quatuor Coronati

Préface de l’auteur
La connaissance précieuse ne sera pas obtenue tant que l’âme n’aura pas assiégé, conquis et abattu le mal, ayant ainsi gagné la couronne de fleurs du Chevalier, que la Chasteté gracieuse et vierge pose sur le front du champion du Christ, après sa victoire. Alors la connaissance merveilleuse montera, mais sans la perfection.
Le premier point.
Du Sang et de l’Eau de l’Ame.
1. Tout ce qui est substance et tangible est dans ce monde. Étant donné que l’âme n’est ni une substance ni une entité en ce monde, ni son sang et ni son eau ne sont substance ou entité dans ce monde.
2. Il est certain que l’âme, avec son sang et son eau, réside dans le sang et dans l’eau extérieurs ; mais sa substance est magique. Car l’âme est aussi un feu magique, et son image ou forme est créée dans la lumière (par la force de son propre feu et de sa propre lumière) émanant du feu magique ; et pourtant celle-ci est une image véritable de chair et de sang, mais non pas dans son état original.
3. Comme la sagesse de Dieu a un être et cependant existe : la sagesse n’est pas un être. Ainsi l’âme avec son image possède une existence, et pourtant celle-ci, l’âme, n’est qu’un feu magique, mais sa subsistance prend sa source dans sa substance.
4. De même qu’un feu a besoin de substance pour brûler, ainsi le feu magique de l’âme a la chair, le sang, et l’eau. Il n’y aurait point de sang si la teinture du feu et de la lumière n’étaient point de l’eau. Cette teinture est l’entité ou la vie de la sagesse (qui a en elle toutes les formes de la Nature), et est l’autre feu magique.
5. Car elle donne toutes les couleurs ; et de sa forme émane l’énergie divine de la nature douce de la lumière (c’est-à-dire : selon la propriété de la lumière qui est en elle) ; et selon la propriété du feu qui est en elle ; elle est une subtilité de la transmutation. Elle peut mener toute chose à son degré le plus élevé ; bien qu’elle ne soit pas un esprit vivant, mais l’entité suprême.
6. Ainsi, la teinture est la même entité dans l’eau, et elle introduit en cette dernière, les propriétés du feu et de la lumière, avec toutes les forces de la Nature par lesquelles elle transforme l’eau en sang ; et ceci elle le fait dans l’eau extérieure et aussi bien que dans l’eau intérieure, de même qu’elle le fait au sang extérieur et intérieur.
7. Le sang intérieur de l’état de la substance divine est également magique ; car c’est la Magie qui le transforme en substance. C’est le sang spirituel, que la nature extérieure ne peut atteindre (rügen), que par imagination. L’imagination intérieure introduit la volonté extérieure dans le sang intérieur, par ce processus, le sang et la chair de l’état de la substance divine sont corrompus, et la noble image de la ressemblance avec Dieu est éclipsée.
8. Le sang et la chair de l’âme résident dans le plus haut mystère, car ils sont l’état de la substance divine. Et lorsque le sang et la chair extérieurs meurent, ils tombent dans le mystère extérieur, et le mystère extérieur tombe dans le mystère intérieur.
9. Et chaque feu magique a son éclat et son obscurité en soi-même ; ce qui cause la désignation d’un jour final de séparation : lorsque tous devront passer à travers un feu et seront éprouvés, ce qui déterminera ceux qui seront aptes, et ceux qui ne le seront pas. Alors toute chose retournera dans sa propre magie, et sera alors comme elle était depuis l’éternité.
Le deuxième point.
De l’élection de la grâce.
Du bien et du mal.
1. Dieu seul, depuis l’éternité est tout. Son essence se divise en trois distinctions éternelles. La première est le monde-feu, la seconde est le monde des ténèbres, et la troisième est le monde-lumière. Et pourtant, il n’y a qu’une seule essence, l’une dans l’autre ; mais l’une n’est pas l’autre.
2. Les trois distinctions sont pareillement éternelles et sans limites, ni ne sont restreintes ni dans le temps ni dans l’espace. Chaque distinction s’enferme en elle-même dans un être ; et sa qualification est en accord avec sa propriété, et dans cette qualification réside aussi son désir, comme le centrum naturae (centre de la nature).
3. Et le désir est sa création, car le désir crée l’être où il n’y en avait point, et cela dans l’essence du désir, selon la propriété du désir. Et l’ensemble n’est qu’une Magia, ou la faim pour l’état d’être.
4. Chaque forme crée un être dans son désir ; et chaque forme se remplit du miroir de sa propre clarté, et a sa vision dans son propre miroir. Sa vision est une ténèbre pour un autre mirroir, et sa forme est cachée pour un autre œil ; mais dans la sensation, il y a une différence.
5. Car chaque forme dérive sa sensation de l’état originel des trois formes de la Nature, à savoir : l’aigre, l’amer et l’angoisse ; et pourtant, dans ces trois formes, il n’y a aucune souffrance en soi, mais le feu y cause la douleur que la lumière transforme à nouveau en douceur.
6. La vraie vie est enracinée dans le feu ; il y a un lien entre la lumière et les ténèbres. Ce lien est le désir avec tout ce dont il se remplit ; c’est pour cela que le désir appartient au feu, et que sa lumière brille de ce feu. Cette lumière est la forme, pou la vue, de cette vie ; et la substance introduite dans le désir est le bois à brûler dont le feu brûle, qu’il soit dur ou tendre ; c’est aussi son royaume de paradis ou d’enfer.
7. La vie humaine est le lien entre la lumière et les ténèbres ; elle brûlera dans celle à laquelle elle s’abandonnera. Si elle s’abandonne au désir de l’essence, elle brûlera dans l’angoisse, dans le feu des ténèbres.
8. Mais si elle s’abandonne à un néant, elle sera sans désir et tombera dans le feu de la lumière ; et ainsi brûlera sans douleur ; car elle n’apporte à son feu aucun combustible qui pourrait alimenter un feu. Comme il n’y a aucune douleur en elle, ni que la vie ne reçoit pas de souffrance, car elle (la vie) n’en contient aucune en elle-même ; elle (la vie humaine) tombera dans la Magia première, qui est Dieu dans sa triade.
9. Lorsque naît la vie, celle-ci possède tous les trois mondes en elle. Elle sera contenue dans le monde auquel elle s’unira et c’est de ce feu qu’elle brûlera.
10. Car, lorsque la vie s’enflamme, elle est attirée par tous les trois mondes ; et ils se meuvent dans l’essence, comme dans le premier feu qui s’enflamme. Quelle que soit l’essence que la vie, dans son désir, choisisse et reçoive ; c’est de ce feu qu’elle brûlera.
11. Si la première essence dans laquelle la vie s’enflamme est bonne, alors le feu est aussi plaisant et bon. Mais si celle-ci est mauvaise et obscure, qu’il consiste d’une propriété de violente furie, alors le feu sera aussi un feu-furie, et il aura un désir correspondant, se conformant à la propriété de ce feu.
12. Chaque imagination désire seulement une essence pareille à elle-même et de la nature dont elle naquit originellement.
13. Actuellement, la vie de l’homme est pareille à une roue dont bientôt le point le phus bas deviendra le point le plus haut. Elle s’enflamme à chaque essence et se souille de chaque essence. Mais elle se baigne dans le mouvement du cœur de Dieu, une eau de gentillesse ; et de cet endroit, elle est capable d’introduire un état de substance dans son feu-vie. L’élection de Dieu ne dépend pas de la première essence.
14. Car la première essence n’est que le Mysterium pour une vie ; et la première vie ainsi que le feu dont elle s’enflamme, appartient au Mysterium dont elle a pris l’essence ; que cette essence soit entièrement violente, ou une essence mixte, ou une essence de lumière en accord avec le monde-lumière.
15. La propriété dans laquelle la vie prend ascension est aussi celle dont brûlera sa lumière. Cette vie n’a pas d’élection et aucun jugement ne sera porté sur elle ; car elle tient de sa propre condition primitive, et porte son jugement en ellemême. Elle se sépare de toute autre source (Qual) ; car elle ne brûle que de sa propre source, de son propre feu magique.
16. L’élection est en rapport avec ce qui est introduit, qui peut appartenir à la lumière, soit aux ténèbres. Car selon que ce qui est introduit appartienne à une propriété ou à une autre, ainsi sera aussi la volonté de sa vie. C’est ici que l’on peut savoir si elle est d’une nature de violente furie, ou d’une essence d’amour. Aussi longtemps qu’elle brûle d’un seul feu, elle est abandonnée par l’autre ; et l’élection du feu dans lequel elle brûle se transmet à la vie, par ce même feu aussi longtemps qu’elle reste dans ce feu.
17. Mais si la volonté de ce feu (comme le punctum volant) plonge dans un autre feu et s’y enflamme, elle pourra allumer de ce feu la vie entière, et pourra rester dans ce feu.
18. Alors la vie renaît, soit au monde des ténèbres ou à celui de la lumière, (selon le monde dans lequel la volonté s’est enflammée), et alors surgit une autre élection. Et voila la raison pour laquelle Dieu tolère que l’homme enseigne, et il en est de même du diable. Chacun d’eux désire que la vie plonge dans son propre feu et s’y allume d’elle-même. Et ainsi l’un des mysterium saisit l’autre.
Le troisième point.
Du péché.
De ce qu’est le péché et pourquoi c’est péché.
1. Une chose qui est Une n’a ni commandement, ni loi. Mais si cette chose se mélange à une autre, il en résulte deux êtres distincts, existant comme un seul, mais aussi deux volontés, l’une opérant à l’encontre de l’autre. Voilà l’origine de l’opposition ou de l’inimitié.
2. Considérons l’opposition à Dieu. Dieu est Un et bon ; sans aucune souffrance ou qualité limitée (Qual) ; et bien que toute source ou qualité (Qual) soit en Lui, Il n’est pas encore manifesté. Car le bien a absorbé le mal, le contraire de soimême, et le garde enfermé dans le bien, tel un prisonnier ; car le mal sera l’une des causes de la vie et de la lumière, mais non manifestée. Pourtant, le bien meurt dans le mal, afin de pouvoir se mouvoir dans le mal, sans souffrance ni sensation, en soi-même.
3. L’amour et l’inimitié sont une seule et même chose ; mais chacune réside en soi-même, ce qui en fait deux choses distinctes. La mort est la ligne de démarcation entr’elles ; et pourtant la mort n’existe pas, sauf que le bien meurt au mal, comme la lumière est morte à la morsure du feu et ne sent plus le feu.
4. Nous devons donc encore expliquer le péché dans la vie humaine. Voici : la vie est Une et bonne ; mais s’il existe une autre qualité à l’intérieur d’elle-même, celle-ci devient une inimitié contre Dieu, car Dieu réside dans la vie la plus élevée de l’homme.
5. Cependant, aucune existence incommensurable ne peut résider dans une existence mesurable. Car dès que la vraie vie éveille la douleur en elle-même, celle-ci n’est plus identique au néant, dans lequel il n’y a pas de douleur. C’est pourquoi, l’une se sépare immédiatement de l’autre.
6. Car le bien - ou la lumière - est comme un néant ; mais si quelque chose le pénètre, alors celui-ci devient autre chose que le néant, car la chose qui le pénètre réside en elle-même, en tourment (Qual) ; car là où il y a quelque chose, il doit aussi y avoir aussi une qualité (Qual) qui la crée et la maintienne.
7. Considérons maintenant l’amour et l’inimitié. L’amour ne possède qu’une seule qualité et une seule volonté ; celui-ci ne désire que l’objet de son amour, et rien d’autre ; car le bien est seulement l’Unité, et la qualité est multiple ; et la volonté humaine, qui désire de multiple choses, apporte en elle-même et dans l’Unique (où réside Dieu), le tourment de la pluralité.
8. Car le multiple est ténèbre et assombrit la vie de la lumière ; et l’Unique est la lumière, car Celui-ci s’aime Soi-même et ne possède aucun désir pour le multiple.
9. La volonté de la vie doit donc être dirigée vers l’Unique (comme vers le bien), et ainsi demeurer dans une qualité unique. Mais si celle-ci imagine une autre qualité, elle se rend elle-même enceinte de cette chose qu’elle désire.
10. Et si cette chose se trouve être sans fondation éternelle ; elle aura une racine périssable et fragile. Alors la chose recherchera une racine pour assurer sa préservation, afin de subsister. Car chaque vie réside dans un feu magique, et chaque feu doit avoir une substance pour pouvoir brûler.
11. Cette même chose doit créer pour elle-même une substance selon son désir afin que son feu ait un combustible pour se nourrir. Aucun feu-source ne peut subsister dans le feu libre, car ce dernier ne peut l’atteindre, n’étant lui-même qu’une chose.
12. Tout ce qui subsiste en Dieu doit être libéré de sa volonté propre. Il ne peut y avoir aucun feu individuel brûlant à l’intérieur de soi-même, car le feu de Dieu doit être son feu. Sa volonté doit être unie à Dieu, afin que Dieu et la volonté et l’esprit de l’homme ne soient qu’une seule et même chose.
13. Car ce qui est Un ne peut pas être en désaccord ou en inimitié avec soimême, puisque ne possédant qu’une volonté. Où qu’il aille, quoi qu’il fasse, il reste Un avec soi-même.
14. Une volonté unique ne peut avoir qu’une imagination unique, et l’imagination ne créer ou ne désire que ce qui s’assimile à elle-même. C’est de cette manière que nous devons comprendre la volonté contraire.
15. Dieu réside en toute chose ; et rien ne Le contient, sauf si une telle chose est Une avec Lui. Mais si celle-ci sort de l’Unité, elle sort de Dieu et entre en ellemême, et devient alors différente de Dieu, en s’en séparant elle-même. Et voici que se manifeste la Loi qui veut que toute chose doive re-sortir de soi-même pour retourner dans l’Unité ou bien rester séparée de l’Unité.
16. Et voici comment on peut savoir ce qui est péché, et pourquoi c’est péché. Lorsqu’un être humain veut se séparer lui-même de Dieu, en une existence propre, il éveille son propre Soi et brûle de son propre feu, qui n’a pas la capacité du feu divin.
17. Car toute chose que la volonté pénétrera et dont elle prendra possession sera devenue étrangère à la volonté Une de Dieu. Car tout appartient à Dieu et rien n’appartient à la volonté de l’homme. Mais si celle-ci réside en Dieu, alors tout lui appartient aussi.
18. Donc, nous reconnaissons que le désir est péché. Car celui-ci est une attirance d’une séparation de l’Unité vers le multiple et l’introduction du multiple dans l’Unité. Il voudra posséder, et pourtant devrait être sans volonté. C’est par le désir que se cherche la substance, et c’est dans la substance que le désir allume un feu.
19. Chaque feu particulier brûle selon le caractère de son être propre ; et voici comment naissent la séparation et l’inimitié. Car le Christ a dit : "Celui qui n’est pas avec moi, est contre moi ; et celui qui n’amasse point avec moi, dissipe au lieu d’amasser." (Luc XI,23) Car celui-ci amasse sans Christ ; et tout ce qui n’est pas en Lui, est en-dehors de Dieu.
20. Nous voyons donc que l’avarice est péché ; car il s’agit d’un désir extérieur à Dieu. Et nous comprenons aussi que l’orgueil est péché, car celui-ci tendra à devenir sa chose propre, en se séparant de soi-même de Dieu, comme de l’Unité.
21. Car tout ce qui réside en Dieu doit se mouvoir en Lui, dans Sa volonté. Nous voyons donc que nous sommes tous en Dieu, comme une unité répartie en de nombreux membres ; il va donc à l’encontre de Dieu, celui qui se sépare des autres, en se faisant lui-même un seigneur, comme l’orgueil peut le faire. L’orgueil se fera un seigneur, et Dieu est le seul Seigneur. Il y aura donc deux seigneurs, l’un se séparant de l’autre.
22. C’est pour cela que tout ce qui désire posséder en propre est péché et une volonté contraire, même s’il s’agit du boire ou du manger. Si la volonté imagine dans cet état, elle s’en remplit et en allume le feu propre, et dès lors, un autre feu brûle dans le premier et devient une volonté contraire et une erreur.
23. C’est pourquoi nous devons cultiver, en-dehors de l’opposition, une volonté neuve, qui s’abandonnera de nouveau dans l’Unité simple ; et l’opposition devra être brisée et tuée.
24. Considérons maintenant le Verbe de Dieu devenu humain. Si l’homme y place son désir, il sortira de la douleur (Qual), de son feu propre et sera un nouveau-né dans le Verbe. Et ainsi la volonté naissante résidera en Dieu ; mais la volonté première restera avarice, matérialité et pluralité.
25. De même, la pluralité du corps doit être brisée, et celle-ci doit périr et se détacher de la volonté naissante, alors la volonté naissante connaîtra une nouvelle naissance. Car dans l’Unité, celle-ci réabsorbe tout en soi-même, non avec un propre désir, mais avec son propre amour - un amour qui est uni à Dieu -, afin que Dieu soit entièrement en tout, et que Sa Volonté soit la volonté de toute chose ; car en Dieu n’existe qu’une seule volonté.
26. Ainsi nous découvrons que le mal doit être subordonné à la vie du bien, pour autant que la volonté se retire à nouveau du mal, de soi-même, dans le bien ; car le feu de la vie est constitué de férocité.
27. Mais la vie de la volonté de la vie doit être retournée contre elle-même, en conflit ; car elle doit fuir sa férocité et ne plus la vouloir. Elle ne doit plus vouloir désirer, et cependant la volonté de son feu (c’est à dire la vie de son feu) désire et doit posséder le désir. Voici donc la chose : renaître dans la volonté.
28. Chaque volonté-esprit qui reste dans le désir du feu de sa vie (comme dans l’ardeur du bois pour le feu), ou qui y pénètre et possède le terrestre, reste séparée de Dieu aussi longtemps qu’elle possède ce qui est étranger, c’est à dire le terrestre.
29. Donc nous reconnaissons comment la superfluité du boire et du manger engendre le péché. Car la volonté pure, qui se sépare du feu de la vie, est noyée dans le désir et emprisonnée, et ainsi se trouve trop faible dans le combat. Car la source du feu (ou du désir) la garde captive et la remplit d’ardent désir, de telle manière que cette même volonté dirige son imagination dans le désir.
30. De même, la volonté placée dans le désir du boire et du manger est terrestre et est séparée de Dieu. Mais la volonté qui s’échappe du feu terrestre, brûle dans le feu intérieur et est divine.
31. La volonté qui s’échappe du désir terrestre ne s’élève pas du feu terrestre. Non, elle est la volonté du feu de l’âme, qui a été capturée et cachée par le désir terrestre. Elle ne désire pas rester dans le désir terrestre, mais veut retourner dans son Unité, en Dieu, de laquelle elle trouva originellement sa source.
32. Mais si celle-ci est gardée prisonnière du désir terrestre, elle sera enfermée dans la mort et souffrira l’agonie. Voici comment comprendre le péché.
Le quatrième point.
Comment le Christ rendra le Royaume à Son Père.
1. Lors de la création du monde et de tout être, le Père se mit en mouvement selon Sa propriété, c’est-à-dire par le centre de la Nature, par le monde ténébreux et le monde-feu. Ceux-ci continuèrent leur mouvement et leur domination jusqu’au moment où le Père se déplaça selon son cœur (et le monde-lumière), et Dieu devint homme. Ensuite, l’amour régna, la lumière vainquit la propriété de violente furie du Père et guida le Père dans le Fils avec amour.
2. Puis le Fils eut domination sur ceux qui s’attachèrent à Dieu ; le Saint-Esprit (qui provient du Père et du Fils) attira les hommes vers la lumière d’amour, à travers le Fils, vers Dieu le Père.
3. Mais à la fin des temps, le Saint-Esprit reviendra au Père et aussi dans la propriété du Fils et les deux propriétés deviendront actives à l’instant. L’esprit du Père se révélera dans le feu et la lumière, mais également dans la violente colère du monde des ténèbres. Alors le royaume retournera au Père. Car le Saint-Esprit doit gouverner éternellement et être un révélateur éternel dans le monde-lumière aussi bien que dans le monde des ténèbres.
4. Car les deux mondes resteront immobiles ; et le Saint-Esprit, qui provient du Père et du Fils, a le droit de régner éternellement dans les deux mondes, selon la nature et la propriété de chacun de ces mondes.
5. Lui seul sera le révélateur des merveilles. Et la domination éternelle qu’Il exercera avec l’Esprit, sera rendue au Père (qui est tout), par le Fils.
Le cinquième point.
De la magie. De ce qu’est la magie.
De ce qu’est le fondement de la magie.
1. La Magie est la Mère de l’éternité, de l’être de tous les êtres ; car elle se crée elle-même et son entendement réside dans le désir.
2. Elle n’est elle-même qu’une volonté et cette volonté est le grand mystère de tous les miracles et de tous les secrets ; mais elle se manifeste elle-même par l’imagination de la faim du désir d’exister.
3. C’est l’état originel de la Nature. Son désir crée une image (Einbildung). Cette image ou figure est seulement la volonté du désir. Mais le désir crée dans la volonté un être semblable à ce que contient la volonté.
4. La magie véritable n’est pas un être, mais l’esprit du désir de cet être. C’est une matrice sans substance, mais qui se manifeste dans un être de substance.
5. La Magie est l’esprit, et l’être est son corps ; et pourtant les deux ne font qu’un, comme l’âme et le corps ne font qu’une seule personne.
6. La Magie est le plus grand secret, car elle est supérieure à la nature et elle crée la nature selon la forme de sa volonté. Elle est le mystère du Ternaire ; c’est-à-dire qu’elle réside dans le désir, dans la volonté d’aspirer vers le cœur de Dieu.
7. Elle est la puissance formatrice dans la Sagesse éternelle, étant un désir dans le Ternaire, dans lequel l’éternelle merveille du Ternaire désire se manifester en coopération avec la Nature. C’est le désir qui s’introduit dans la Nature ténébreuse, et par la Nature dans le feu, et par le feu, par la mort ou la violence, dans la lumière de la Majesté.
8. Elle n’est pas Majesté, mais le désir en Majesté. Elle est le désir du pouvoir divin, et non pas le pouvoir lui-même, mais elle est la faim ou le désir ardent du pouvoir. Elle n’est pas la Toute-Puissance de Dieu, mais l’élément directeur de la Puissance et du Pouvoir de Dieu. Le cœur de Dieu est le pouvoir, et le Saint- Esprit est la révélation du pouvoir.
9. Elle n’est néanmoins pas seulement le désir du pouvoir, mais aussi de l’esprit conducteur ; car elle contient Fiat en elle-même. Ce que l’Esprit-Volonté révèle en elle, elle le manifeste comme un être par l’aigreur qui est Fiat ; tout cela s’accomplit selon le modèle de la volonté. Comme la volonté forme un modèle dans la sagesse, c’est ainsi que le désir de la Magie le reçoit ; car elle a l’imagination dans sa propriété comme un ardent désir.
10. L’imagination est douce et tendre, elle ressemble à l’eau. Mais le désir est dur et sec, comme la faim ; il durcit ce qui est tendre et on le trouve dans toute chose, car il est le plus grand être (Wesen) dans la Déité. Il guide ce qui n’a pas de fondement vers sa fondation et ce qui n’est rien vers quelque chose.
11. C’est dans la magie que se trouvent toutes les formes d’Etre de tous les êtres. Elle est une mère dans chacun des trois mondes et crée chaque chose d’après le modèle et la volonté de cette chose. Elle n’est pas l’entendement, mais un élément de création selon l’entendement et elle se prête au bien aussi bien qu’au mal.
12. C’est tout cela que la volonté modèle dans la sagesse, pourvu que la volonté de l’entendement y pénètre également, c’est ce qui reçoit son être de la Magie. Elle sert ceux qui aiment Dieu dans Son Etre, car elle créé la substance divine dans l’entendement et la prend de l’imagination, aussi bien que de la douceur de la lumière.
13. C’est la Magie qui crée la chair divine ; et l’entendement est né de la sagesse, car celui-ci distingue les couleurs, les pouvoirs et les vertus. L’entendement conduit l’esprit vrai et juste par la bride ; car l’esprit s’envole et l’entendement est son feu.
14. L’esprit n’est pas rebelle, il ne devrait pas s’opposer à l’entendement ; mais être la volonté de l’entendement. Mais les sens, dans l’entendement s’envolent et sont rebelles.
15. Car les sens sont l’éclair de l’esprit-feu, ils apportent avec eux, dans la lumière, les flammes de la Majesté ; et dans les ténèbres ils apportent avec eux l’éclair de la terreur, semblable à un féroce éclair de feu.
16. Les sens sont d’un esprit si subtil, qu’ils entrent en chaque être et absorbent chaque être en eux-mêmes. Mais l’entendement éprouve tout dans son propre feu ; il rejette le mal et ne retient que le bien. Alors la Magie, sa mère, le prend le bien et lui donne l’être.
17. La Magie est la mère dont provient la Nature, et l’entendement est la mère provenant de la Nature. La Magie guide le feu féroce, et l’entendement sort sa propre mère : la Magie, du le feu féroce jusqu’à son propre feu.
18. Car l’entendement est le feu du pouvoir, et la Magie est le feu ardent ; et pourtant il ne faut pas la comprendre comme un feu, mais comme le pouvoir ou la mère du feu. Le feu est appelé principe, et la Magie est appelée désir.
19. Tout est accompli par la Magie, le bon ainsi que le mauvais. Sa propre œuvre est Nigromantia, mais elle est distribuée à travers toutes les propriétés. Dans ce qui est bien, elle est bonne, et dans ce qui est mal, elle est mauvaise. Elle est utile aux enfants du Royaume de Dieu, et aux sorciers du royaume du diable ; car l’entendement peut en faire ce qu’il lui plaît. Elle ne possède pas l’entendement, et pourtant elle comprend tout ; car elle est la compréhension de toutes choses.
20. Il est impossible d’en mesurer la profondeur, car elle est depuis l’éternité la base et le fondement de toutes choses. Elle est un maître de philosophie ainsi qu’une la mère de philosophie.
21. Mais la philosophie conduit la Magie, sa mère, comme il lui plaît. Comme le divin pouvoir, c’est-à-dire le Verbe (ou le cœur de Dieu), conduit le Père sévère vers la douceur ; ainsi la philosophie (ou l’entendement) conduit sa mère vers une qualité douce et divine.
22. La Magie est le livre de tous les savants. Ceux qui veulent apprendre doivent d’abord apprendre la Magie, que leur art soit plus élevé ou plus bas. Même le paysan des champs doit aller à l’école magique, s’il veut cultiver son champs.
23. La Magie est la meilleure théologie, car en elle, la vraie foi a sa fondation et sa demeure. Et celui qui la bafoue est un fou ; car il ne la connaît pas et il blasphème Dieu et lui-même, et il est plus un jongleur qu’un théologien possédant l’entendement.
24. Il est comme quelqu’un qui se bat devant un miroir et ne connaît pas la cause de la dispute, car il mène un combat superficiel, le théologien injuste regarde la Magie dans sa réflexion et ne comprend rien à son pouvoir. Car elle est à la ressemblance de Dieu, et lui n’est pas divin, oui, il est diabolique même, selon la propriété de chaque principe. En somme : La Magie est l’Activité de l’Esprit-Volonté.
Le sixième point.
Du Mystère.
De ce qu’est le Mystère.
1. Le mystère n’est rien d’autre que la volonté magique qui est encore emprisonnée dans le désir. Il peut se modeler à volonté dans le miroir de la sagesse. Et de la manière dont il se modèle dans la teinture, il sera fixé et formé en Magie, et enfin amené en un être.
2. Car le Mysterium Magnum n’est rien d’autre que la faculté qu’a la Déité de se cacher, en compagnie de l’Etre de tous les êtres, de ce mystère en procèdent d’autres, et chaque mystère est le miroir et le modèle du suivant. Et voici la grande merveille de l’éternité, dans laquelle tout est inclus, et qui, de toute éternité, a été vue dans le miroir de la sagesse. Et rien ne passe qui n’ait été, de toute éternité, connu dans le miroir de la Sagesse.
3. Mais vous devez comprendre ceci selon les propriétés du miroir, selon toutes les formes de la Nature, c’est-à-dire selon la lumière et l’ombre, selon la compréhension et l’incompréhension, selon l’amour et le courroux, ou selon le feu et la lumière, comme il a été démontré ailleurs.
4. Le Magicien a le pouvoir, dans ce Mystère, d’agir selon sa volonté, et il peut faire ce qui lui plaît.
5. Mais il doit être armé dans cet élément même, dans lequel il pourrait créer ; sinon, il sera rejeté au-dehors comme un étranger, et livré au pouvoir des esprits de cet élément, qui pourront le traiter comme bon leur semble. Rien de plus ne peut être dit à ce sujet, à cause de la tourba.





