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Traité des trois essences premières🔗 cataloguesEntrée Data.Bnf absente Rechercher sur Sudoc Rechercher sur Openlibrary Rechercher sur Worldcat
Von den ersten dreien principiis


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
Paracelsepubl. 1525/1526Littératurepubl. AllemagneAlchimieNon applicable

🕮 Caillet, ref.8310 : Cette traduction n’a été tirée qu’à 72 exemplaires numérotés à l’usage des initiés. Dissertation alchimique qui pourrait être le résumé des leçons et causeries de Paracelse. — Les lecteurs étudiant la science hermétique trouveront dans cette brochure, remarquablement traduite par Grillot de Givry, une théorie complète des trois essences, le sel, le soufre et le mercure.


Texte et traduction : de l’allemand au français, Grillot de Givry in Œuvres complètes de Paracelse, 1913. | bs. Bibliothèque Nationale de France. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France

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CHAPITRE PREMIER

Toute chose engendrée et produite par ses éléments constitutifs, peut se décomposer en trois éléments : en Sel, en Soufre et en Mercure.

De ces trois éléments se forme une conjonction qui constitue un corps et une essence unique. Ce corps n’est pas défini ainsi d’après ses propriétés particulières, mais du moins suivant sa constitution ternaire.

Son opération est triple. La première est celle du principe salin. Celui-ci agit en purgeant, mondifiant, adoucissant (balsamando) et par d’autres manières encore ; il conserve aussi ce qui tend à entrer en putréfaction.

La seconde est celle du principe sulfureux. Celui-ci modère l’excès qui peut provenir des deux autres principes, ou bien est dissous.

La troisième est celle du principe mercuriel. Celui-ci restaure ce qui tombe en consomption.

Quant à la forme de chacun de ces trois principes, l’un est une Liqueur, c’est le Mercure ; l’autre est une Oléité (oleitas), c’est le Soufre ; le troisième un alkali, c’est le Sel. Le Mercure ne contient ni Soufre ni Sel ; le Soufre, ni Mercure ni Sel ; le Sel, ni Soufre ni Mercure. Et par ce moyen chacune de ces choses conserve la vertu qui lui est propre.

Ces opérations se rencontrent réellement dans les maladies complexes ; mais il faut savoir que cette séparation des choses n’est pas parfaite, mais que deux de celles-ci sont réunies en une seule comme dans l’hydropisie et autres semblables, car ces maladies sont complexes parce qu’elles excèdent l’humidité tempérée et la dose ordinaire de l’humeur dans l’individu. Ainsi le Mercure et le Soufre guérissent quelquefois la paralysie, parce que le Soufre corporel y est en surabondance ou bien parce que quelque lésion en est proche. Aussi faut-il remarquer que toute maladie peut exister doublement ou triplement, ce qui cause la complexité de la maladie. Par conséquent le médecin doit observer en cela si la maladie qu’il traite est simple, quel est son degré en liqueur, en huile ou en sel et comment les limites de la lésion sont éloignées du siège de la maladie ; et c’est suivant ce degré qu’il devra extraire la Liqueur, le Sel et le Soufre, et qu’il devra ordonner ce qui sera nécessaire. Retenez donc cette règle brève, qu’il faut ordonner une médication pour la lésion, une autre pour la maladie.

CHAPITRE II

Les sels purifient, mais de manières différentes. Les uns par évacuation ; et ceux-ci sont de deux sortes : le sel contenu dans le remède lui-même, qui prépare et favorise la séparation des matières étrangères, puis le sel de la nature contenu dans le corps de l’individu, qui les expulse. C’est pourquoi sans le sel, nulle excrétion ne peut avoir lieu ; d’où il s’ensuit que le Sel vulgaire doit venir en aide aux Sels de la nature.

D’autres sels purifient par le vomissement ; ce qui a lieu lorsque le Sel est d’espèce si grossière qu’il ne peut être digéré, et produit une strangulation à la partie supérieure de l’estomac.

D’autres encore par la transpiration, tel le Sel infiniment subtil qui se mêle intimement au sang, car les Sels qui produisent l’évacuation et le vomissement ne se mêlent point au sang ; aussi ces derniers ne provoquent-ils aucune sueur car c’est seulement le Sel qui se sépare du corps.

D’autres purifient par les urines, car les urines ne sont autre chose qu’un Sel superflu. Les excréments sont le Soufre superflu ; quant à la liqueur, rien de superflu ne s’en échappe du corps ; mais elle demeure au contraire à l’intérieur. C’est là le secret de toutes les évacuations du corps, qui ne sont qu’un phlegme expulsé au moyen du Sel, par les narines, les oreilles, les yeux et par les autres voies. Et ceci doit s’entendre avec l’Archée, au moyen duquel ils accomplissent toutes leurs opérations, comme on l’indiquera plus loin.

Donc puisque le Sel évacuateur (taxations) provient de l’Archée, si l’un purge l’estomac, c’est parce qu’il procède de l’estomac de l’Archée ; si l’autre purge la rate, c’est qu’il provient de la rate de l’Archée, et ainsi de suite pour le cerveau, le foie, le poumon et les autres membres. Car chaque membre de l’Archée communique le mouvement au membre correspondant du microcosme. Or sachez qu’il est plusieurs sortes de Sels ou Alkalis : l’un est doux comme la casse, et c’est 1er Sel mixte (separatum) qui est appelé antimoine dans les minéraux ; l’autre est acide (acetosus), comme le Sel gemme. Un autre est aigre, comme le gingembre ; d’autres, amers, Gomme la rhubarbe et la coloquinte. Sachez aussi à ce sujet, que plusieurs Alkalis sont engendrés, comme le Harmel ; plusieurs… sont extraits, comme la Scamonée ; plusieurs sont coagulés, comme l’Absinthe. Et il faut distinguer en ceci tout ce qu’on a déjà expérimenté à propos du Sel. Certains, en effet, purgent semblablement par la seule transpiration d’autres par la seule consomption, et ainsi de suite, car autant de saveurs particulières du Sel, autant d’opérations et d’expulsions particulières, quoique à vrai dire ces deux dernières choses n’en forment qu’une, car la première est l’opération même du remède, et la seconde l’achèvement de cette même opération.

CHAPITRE III

Le Soufre opère en desséchant et en consumant la superfluité. Celle-ci, soit par elle-même, soit par le moyen d’autres agents, doit être consumée, à moins qu’elle ne soit conservée par les Sels. Ainsi pour combattre l’Hydropisie il faut chercher un remède contre les sels engendrés par le foie de l’Archée, afin de consumer ce qui est putréfié et corrompu ; il est de plus nécessaire que ce mal soit guéri par la force du Soufre auquel sont soumises toutes les maladies de ce genre, chacune selon son espèce, quoique cependant le Soufre ne convienne pas à toutes indifféremment. Et ainsi il est produit par la nature de l’Elément, de telle sorte qu’une maladie quelconque engendrée par la nature du corps, possède son contraire par la nature de l’Elément. Et ceci a lieu universellement et particulièrement ; c’est pourquoi par le genre de l’Elément doivent être connus les genres eux-mêmes des maladies, car l’un est souvent le signe et l’indice de l’autre.

Tout ce qui vient d’être dit s’applique pareillement au Mercure. Celui-ci est la base de tout ce qui opère la séparation (divortium) du Sel et du Soufre. C’est de lui que proviennent les maladies des ligaments, des artères, des jointures, des articulations, et autres semblables ; donc le seul moyen de les guérir, c’est de diminuer la liqueur mercurielle.

Les susdites maladies doivent donc être combattues par 1es choses que l’on jugera propres à produire l’effet désire, et qui seront indiquées par la spécialité des choses suivant leur nature, et par l’étude philosophique de cette même nature et de ces mêmes choses, ce que l’on omet ici pour plus de brièveté.

CHAPITRE IV

Que le médecin sache que toutes les maladies peuvent par conséquent se ramener à trois genres : l’un provenant du Sel ; l’autre, du Soufre ; le troisième, du Mercure. Examinons d’abord les maladies du premier genre. Toute maladie provoquant un relâchement (morbus laxus) est produite par le Sel, comme le flux du ventre, la Dyssentrie, Diarrhée, Lienterie, etc.

Ce Sel est celui qui s’est vicié dans le lieu où il séjourne habituellement. Car toute évacuation est provoquée par le Sel tout aussi bien dans le corps en état de santé que dans celui qui est malade ; dans le premier cas, c’est le Sel de la nature qui agit ; dans le second, c’est ce même Sel, dénaturé corrompu et dissous (resolutum). Il convient donc pour ces maladies, que la guérison soit obtenue entièrement par le moyen des Sels, de telle sorte que le Sel rectifie de nouveau et sépare le Sel corrompu de celui qui est intact.

Quant au traitement des maladies causées par le Soufre c’est la confirmation de l’opération qui a lieu pour le Sel ; car celui-ci domine celui-là ; et ce Soufre est spécifié par la force de l’Archée. Enfin c’est du Mercure que proviennent toutes les maladies qui affectent les artères, les ligaments, les articulations, les os, les nerfs, etc. Car dans les autres parties du corps la substance du Mercure corporel ne domine pas, mais seulement dans les membres extérieurs. Le Soufre au contraire amollit et pénètre les membres inférieurs, c’est-à-dire le cœur, le cerveau, les reins, etc. Et les maladies de ces parties doivent être appelées sulfurées (morbi sulphureî) car en elles la substance est formée complètement du Soufre.

Nous avons un exemple de ceci dans ce qui advient dans les coliques. La cause de celles-ci est dans le Sel qui touche aux intestins et qui y prédomine en engendrant plusieurs sortes de coliques, suivant qu’il s’y dissout ou qu’il s’y durcit, car il s’écarte alors de son juste tempérament et s’altère par un excès d’humidité ou de siccité. Aussi faut-il, dans le traitement de la colique, que le Sel humain soit rectifié par les Sels tirés des éléments (salia elementata). Car si un autre Sel que celui qui se rapporte au Soufre venait à paraître, tu jugerais qu’il y a alors une submersion des Sels pour laquelle il faudrait employer, non le traitement des maladies causées par les principes sulfureux ou mercuriel, mais celui de la nature même du Sel ; et non pas faire réagir le contraire sur le contraire, mais accommoder le semblable au semblable. Car ce qui est froid ne chasse pas (non evincit) ce qui est chaud, ni le chaud ne combat ce qui est froid, dans les maladies qui présentent ces symptômes. Le traitement procède de ce qui a engendré le mal et lui a donné sa position.

CHAPITRE V

Ces trois genres de maladies sont comme des troncs d’arbre qui se subdivisent en branches, en rameaux et en feuilles ; néanmoins le traitement est identique pour chacun de ces genres. En effet la maladie mercurielle, par exemple, est celle dans laquelle la liqueur, également mercurielle, s’échappe par les diverses branches, rameaux et feuilles du corps humain. Ainsi les pustules de tous genres sont produites par le Mercure car ce mal est lui-même mercurien ; certaines sortes de gales par exemple, sont sous l’influence du Mercure vulgaire ; certaines pustules sous celle du Mercure métallique d’autres sous celles du Mercure Xylohebenique ; d’autres sous celle du Mercure d’Antimoine ; la cause en est nue le Mercure s’échappe par divers rameaux et non d’une manière uniforme.

Il importe donc extrêmement de connaître toutes les liqueurs de Mercure, car l’une guérit ce que le Sel du même genre dissout ; il en est une autre qui agit par elle-même et devient ainsi une force incarnative et consolidative, car telle est la nature du Mercure. Celui-ci est, en effet, multiple dans ses formes. Dans les métaux, la liqueur de Mercure est semblable à un métal ; dans le genévrier et dans l’ébène elle est ligniforme ; dans les marcassites, les talcs, les cachymia elle est semblable à un minéral ; dans la brassatelle ( ?) la persicaire, la serpentine, semblable à une herbe. Et ce n’est pourtant qu’un même Mercure se présentant sous des formes multiples, lesquelles se manifestent également dans les diverses sortes de pustules et d’ulcères. L’une ce des maladies devra être traitée par le Mercure extrait de la persicaire, l’autre par le Mercure de l’arsenic, une autre encore par le Mercure du bois de gaïac.

Le Médecin doit donc connaître l’arbre des maladies et des choses, car il en existe plusieurs : l’un est l’arbre du Sel qui est double : celui de l’Elément et celui de la substance composée ; l’autre, l’arbre du Soufre ; enfin celui du Mercure.

Que le médecin prenne bien garde de ne pas greffer deux arbres dans le traitement de la même maladie, mais qu’il tienne comme règle certaine qu’il faut administrer du Mercure aux maladies qui proviennent du Mercure, du Sel aux Maladies provenant du Sel, et du Soufre aux maladies provenant du Soufre, c’est-à-dire à chaque maladie un traitement approprié comme il convient. Car, en vérité il faut au moins trois médecines, puisqu’il existe trois genres de maladies. Il faut donc retrancher et omettre tous ces longs ambages, ces bagatelles et ces cavillations d’Avicenne, Mesué et autres.

CHAPITRE VI

D’après tout ce que nous avons dit jusqu’ici, il faut donc que le Médecin, afin de se former un abrégé facile et bref qu’il possède toujours avec lui, classe toutes les maladies en les plaçant chacune sous le nom de sa médication particulière, comme nous avons déjà commencé de le faire pour les maladies déjà décrites.

Qu’il évite donc bien soigneusement de dire : telle maladie est l’Ictérie (jaunisse), car parler ainsi est contre la pratique de l’art, puisque le premier paysan venu en sait et en pourra dire autant. Il faudra dire au contraire : ceci est la maladie du Leseolus ; car ainsi tu renfermeras le traitement, la propriété, le nom, la disposition, enfin toute ta science et ton art sous un vocable unique. En effet, le Leseolus guérit la Jaunisse et nulle autre substance que lui ne guérit cette maladie. Ainsi donc tu te dégageras de toutes erreurs et la cure se démontrera ainsi : comme dans le Leseolus se trouve la plus grande transparence du sel qui représente une couleur encore plus vive que celle de la topaze en fusion de même l’Ictérie est semblablement (comme je l’ai déjà dit) un sel diaphane provenant de la jaunisse ; il faut, par conséquent qu’il soit chassé et détruit par son semblable.

De même pour la maladie arseniquée parce que le sel qui produit l’Ictérie est à la fois l’origine (mater) de l’arsenic et du Leseolus, quoique cependant il provienne de deux mères, c’est-à-dire de l’annuelle et de l’élémentaire.

J’exhorte donc tous les médecins à connaître parfaitement et solidement ces trois arbres, car celui qui ne connaît pas la semence de ces trois arbres est plongé dans les plus grandes erreurs. Nous pouvons en dire autant de la lèpre. Il est inutile de la nommer de son nom spécifique ; il faut parler vraiment médicalement, c’est-à-dire lui donner un nom qui indique suffisamment quel traitement est nécessaire pour la lèpre. Si je dis par exemple : ceci est la maladie de la teinture, celui qui est habile peut comprendre par ceci que j’ai découvert quelle est cette teinture, et de quelle sorte, et comment celle-ci peut régénérer et rajeunir la vieillesse. Si je dis encore : ceci est la maladie du vitriol, nous nous rappelons immédiatement que l’expérience prouve que toutes les sortes d’épilepsie sont guéries par l’huile ou l’esprit de vitriol. Et bien que de nombreux écrits le prouvent suffisamment, néanmoins puisque ceci est utile à la théorie de ma doctrine, qui empêche de répéter ici par quelle raison théorique tout ceci doit s’accomplir ? Nous sommes en effet en présence d’un mode spécial de comprendre théoriquement ces choses, duquel tout ce qui précède a été déduit ainsi que les mystères de la nature, qui furent cachés (occlusa) par les auteurs alchimiques et au moyen desquels je prouve et démontre à bon droit ma théorie de l’une et de l’autre origine, savoir : Elémentaire dans sa production, et Annuelle dans sa génération, et que je bâtis le fondement de toute ma théorie.

Nous rechercherons ensuite par cette théorie de quelle vertu proviennent les forces incarnatives. Je répondrai ; de celle du seul Mercure. Celui-ci guérit les blessures au bout d’un temps assez long, comme le fait le Mercure qui est dans la résine, plus rapidement toutefois que le mercure dans la Mumia, plus rapidement aussi que le mercure dans le tartre. Il agit de même dans les ulcères, comme le sont certains ulcères des cancers, des plaies dévorantes et des érysipèles. Ainsi un grand nombre des forces et des opérations mercurielles existent dans les choses élémentaires et annuelles, et sont retrouvées par, expérience par ceux qui savent dans quels corps réside le Mercure, et dans quels autres résident les autres principes, et qui savent préparer ce Mercure, et le former, l’un du Topazinum, l’autre du Safran (Crocum Sandalium), un autre dans son esprit de distillation, un autre dans son exaltation, dans laquelle il se comporte fort bien. Et bien qu’il n’y ait vraiment qu’un seul et unique Mercure, cependant s’il en est besoin, il peut être produit de toutes ces manières. Nous attestons donc ici que la force incarnative et consolidatrice procède du seul Mercure, dans lequel nul Soufre nul Sel n’existe, mais qui doit être extrait et réduit dans sa pure liqueur. C’est suivant les mêmes règles qu’il vous faudra procéder avec le Soufre et le Sel, et étudier aussi leur exaltation si vous voulez mériter vraiment le nom de médecin et guérir vos malades avec succès. Je sais assez que Porphyre sera surpris s’il entend dire que le Saphir n’est qu’un mercure ainsi que le Jaspe éclatant, parce que ceci ne se constate ni par la vue ni par le toucher Lui qui jusqu’ici ne s’est fait remarquer par aucune expérience et ne s’efforce d’apprendre quoi que ce soit, je ne conçois pas (nescio) que pendant ce temps il s’amuse à des bagatelles et rêve.

CHAPITRE VII

Pourquoi donc le gingembre est-il sudorifique ? À cause du sel dont ce corps est formé. Mais la force de celui-ci est le feu par lequel bouillonnent (ebulliunt) les générations (comme je l’ai dit dans ma Philosophie) et qui, ouvrant les pores par cette ébullition, réduit ou chasse les humeurs du Soufre, du Sel et du Mercure, au second au troisième et au quatrième degré de l’ébullition. Et selon que le détermine la force ignée du Sel, le degré d’ébullition s’augmente et c’est par ce degré que les humidités s’échappent au dehors par les pores et les interstices. Ainsi les choses purifiantes (mundifîcativa) purifient aussi par la seule force du Sel, comme le miel et autres semblables, ce qui indique que dans le miel est contenu le principe balsamique du Sel, ce qui l’empêche de se corrompre, car le baume est le Sel le plus noble que produit la nature.

La force attractive est de nature ou d’essence sulfurée, comme dans les gommes ; celles-ci attirent en raison de leur sulphuréité. Le mastic est également un Soufre produit de la même manière, comme aussi l’opoponax, le galbanum et autres. Il ne faut pas ajouter foi à cet axiome des médecins : c’est une propriété des corps chauds d’être doués de vertu attractive. Ceci est vrai, mais les corps chauds attirent où ils sont, c’est-à-dire où ils brûlent ; or ce qui les fait brûler, c’est le Soufre qui est la partie non fixe, et c’est pourquoi il s’échappe, comme ceci arrive dans les substances gommeuses. De même les substances laxatives attirent des endroits où elles ne sont pas, à l’imitation de l’aimant. La raison pour laquelle les sels attirent également est que le sel de Soufre est pressé et coagulé par l’esprit du Soufre ; c’est pourquoi il attire à lui des endroits éloignés.

Et ainsi les substances sulfurées sont répercussives ou froides, qu’elles soient vertes ou rouges suivant leur espèce particulière. La nature de cette force répercussive du Soufre est telle, qu’elle se dirige vers le centre, et repousse devant elle tout ce qu’elle peut mouvoir ; car il n’est pas vrai non plus, comme le disent plusieurs, qu’il soit de la nature de ce qui est froid, de produire la répercussion. Car ils croient ces simples et misérables hommes (homunculi) qu’ils tiennent le renard par la queue lorsqu’ils lui saisissent seulement le derrière. Il faut qu’il soit un subtil Albertiste celui qui peut et veut conserver cette règle d’eux-mêmes ; mais nous verrons cela plus en détail dans la Philosophie.

CHAPITRE VIII

Ce que nous devons savoir maintenant des substances confortatives nous est enseigné par l’explication de l’Archée qui est semblable à l’homme et se trouve en permanence dans les quatre éléments, de telle sorte qu’il n’y a qu’un Archée distribué en quatre parties. Celui-ci est le grand monde (magnus cosmus), et l’homme est le petit monde et l’un est semblable à l’autre. C’est de celui-là qu’est produite la force confortative. Ainsi ce qui procède du cœur de l’Archée réconforte le cœur de l’homme, comme l’or, l’émeraude, le corail ; ce qui procède du foie de l’Archée réconforte naturellement le foie du Microcosme. Ce n’est pas le Mercure ni le Soufre, ni le Sel qui produisent cette force confortative ; c’est le cœur des Eléments qui la fait naître, elle émane de lui.

Dans les éléments, se trouve la force et la puissance qui de la semence produit l’arbre ; tandis que de cet Elément majeur naît la force par laquelle l’arbre vit, subsiste et se fortifie. Si l’herbe et la paille se soutiennent et restent droites. par une force extérieure comme on peut le constater par la vue, il est une force semblable dans les animaux, par la vertu de laquelle ils marchent, se soutiennent et se meuvent ; et le même phénomène se produit de la même manière dans toutes les autres créatures. Outre cette force, il en est encore une autre non exposée à la vue, celle par laquelle se conserve sain et valide celui en qui elle réside. Ceci est l’Esprit de la Nature sans lequel toute chose périt. Cet Esprit reste fixe dans son corps et c’est lui qui réconforte également l’homme. Ainsi la force de chaque membre de l’Archée coule dans le Microcosme par le moyen des aliments végétaux destinés à le réconforter.

FIN




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Maj : 20/12/2024