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Le Trésor des Trésors des Alchimistes🔗 cataloguesEntrée Data.Bnf absente Rechercher sur Sudoc Rechercher sur Openlibrary Rechercher sur Worldcat
Thesaurus Thesaurorum Alchimistorum


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
Paracelsepubl. XVILittératurepubl. AllemagneAlchimieNon applicable

► Il ne faut pas confondre ce texte avec le Le Trésor des trésors et le secret des secrets qui est une œuvre rosicrucienne du XVIII.

🕮 Lenglet Du Fresnoy, ref.580:7.

🕮 Ouvaroff, ref.904 (recueil).


Texte et traduction : du latin au français, Albert Poisson in Cinq traités d’Alchimie des plus grands philosophes, 1899. | bs. Bibliothèque Nationale de France (Paris, France). Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France

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La nature engendre ce minéral dans le sein de la terre. Il y en a deux espèces que l’on peut trouver en. diverses localités de l’Europe. Le meilleur que j’ai eu et qui a été trouvé bon après assai est extérieur dans la figure du monde supérieur, à l’Orient de la sphère solaire. Le second se trouve dans l’astre méridional et aussi dans la première ’fleur que le gui de la terre produit sur l’astre (1). Après la première fixation il devient rouge ; en lui sont cachées toutes les fleurs et toutes les couleurs minérales. Les Philosophes ont beaucoup écrit sur lui parce qu’il est d’une nature froide et humide voisine de celle de l’eau.

Pour tout ce qui est science et expérience, les Philosophes qui m’ont précédé ont pris pour cible le Rocher de la vérité, mais aucun de leurs traits n’a rencontré le but, ils ont cru que le Mercure et le Soufre étaient les principes de tous les Métaux, et ils n’ont pas mentionné, même en songe, le troisième principe. Cependant si par l’art spagyrique, on sépare en plus de l’Eau, il me semble que la Vérité que je proclame est suffisamment démontrée ; ni Galien, ni Avicenne ne la connaissaient. S’il me fallait décrire pour nos excellents physiciens le nom, la composition, la dissolution, la coagulation, s’il me fallait dire comment la nature agit dans les êtres depuis le commencement du monde, il me suffirait à peine d’une année pour l’expliquer et des peaux de tout : un troupeau de vaches pour l’écrire.

Or, j’affirme que dans ce minéral, on trouve trois principes, qui sont : le Mercure, le Soufre et l’Eau métallique qui a servi à le nourrir ; la science spagyrique peut extraire cette dernière de son propre suc quand elle n’est pas tout à fait mûre, au milieu de l’automne, de même la poire sur l’arbre. L’arbre contient la poire ’en puissance. Si les astres et la nature concordent, l’arbre émet d’abord des branches vers le mois de mars, puis les boutons poussent, ils s’ouvrent, la fleur apparaît, et ainsi de suite jusqu’en automne où la poire mûrit. C’est la même chose pour les métaux. Ils naissent d’une façon semblable dans le sein de la terre. Que les Alchimistes qui cherchent le Trésor des trésors notent ceci soigneusement. Je leur indiquerai le chemin, le commencement, le milieu et la fin ; dans ce qui suit je vais décrire l’eau, le soufre et le baume particulier du trésor. Par la résolution et la conjonction ces trois choses s’uniront en une.

DU SOUFRE DU CINABRE.

Prends du cinabre minéral et opère ainsi. Cuis-le avec de l’eau de pluie dans un vase de pierre pendant trois heures ; purifie le ensuite avec soin et dissous dans une eau régale composée de parties égales de vitriol, de nitre et de sel ammoniac (autre formule, vitriol, salpêtre, alun et sel ordinaire).

Distille dans un alambic en cohobant. Tu sépareras ainsi soigneusement le pur de l’impur. Mets ensuite fermenter pendant un mois dans le fumier de cheval. Ensuite sépare les éléments selon ce qui suit : quand le signe apparaîtra, commence par distiller dans l’alambic avec le feu du premier degré. L’eau et l’air monteront, le feu et la terre resteront dans le fond. Cohobe et mets l’alambic au feu de cendres. L’eau et l’air monteront d’abord, puis l’élément du feu, que les artistes habiles reconnaîtront facilement. La Terre restera dans le fond de l’alambic, tu la recueilleras ; beaucoup l’ont cherchée et peu l’ont trouvée. Tu prépareras selon l’Art cette terre morte dans un fourneau à réverbère, puis tu lui appliqueras le feu du premier degré pendant quinze jours et quinze nuits. Ceci fait tu lui appliqueras le second degré pendant autant de jours et autant de nuits (ta matière aura été enfermée dans un vase scellé hermétiquement). Tu trouveras enfin un sel volatil semblable à un alcali très léger, contenant en soi l’essence du feu et de la terre.

Mélange ce sel avec les deux éléments que tu as mis de côté, l’air et l’eau. Chauffe sur les cendres pendant huit jours et huit nuits, et tu trouveras ce que beaucoup d’artistes ont négligé. Sépare selon les règles de l’art spagyrique et tu recueilleras une terre blanche privée de sa teinture. Prends l’élément du feu et le sel delà terre, fais digérer au pélican pour extraire l’essence. Il se séparera de nouveau une terre que tu mettras de côté.

DU LION ROUGE.

Ensuite prends le lion qui a passé le premier dans le récipient dès que tu aperçois sa teinture, c’est-à-dire le feu qui se tient au dessus de l’eau, de l’air et de la terre. Sépare-le de ses impuretés par trituration. Tu auras alors le véritable or potable. Arrose-le d’alcool de vin pour le laver ; puis distille dans un alambic jusqu’à ce que tu ne perçoives plus au goût l’acidité de l’eau régale.

Enferme ensuite avec soin cette huile de soleil dans une retorte fermée hermétiquement. Chauffe pour l’élever, de telle sorte qu’elle se sublime et se dédouble. Place alors le vaisseau toujours bien fermé dans un endroit frais. Chauffe de nouveau pour élever, replace au frais pour condenser. Répète cette manœuvre trois fois. Tu auras ainsi la teinture parfaite du soleil. Réserve-la pour plus tard.

DU LION VERT.

Prends du vitriol de Vénus, préparé selon les règles de l’art spagyrique ; ajoutes-y les éléments de l’eau et de l’air que tu avais mis de côté. Mélange, fais putréfier pendant un mois comme il a été dit.

La putréfaction finie, tu remarqueras le signe des éléments. Sépare et tu verras bientôt deux couleurs, le blanc et le rouge. Le rouge est au-dessus du blanc. La teinture rouge du vitriol est tellement puissante qu’elle teint en rouge tous les corps blancs, et en blanc tous les corps rouges, ce qui est merveilleux. Travaille sur cette teinture dans une cornue et tu en verras sortir la noirceur. Remets dans la cornue es qui a distillé, et recommence jusqu’à ce que tu obtiennes un liquide blanc. Sois patient et ne désespère pas de l’Œuvre.

Rectifie jusqu’à ce que tu trouves le lion vert, brillant et véritable, que tu reconnaîtras à son grand poids. C’est la teinture de l’Or. Tu contempleras les signes admirables de notre lion vert, qu’aucun des trésors du lion romain ne pourraient payer. Gloire à celui qui a su le trouver et en tirer la teinture ! C’est le vrai baume naturel des planètes célestes, il empêche la putréfaction des corps, et ne permet pas à la lèpre, à la goutte, à l’hydropisie de s’implanter dans le corps humain. Lorsqu’il a été fermenté avec le soufre de l’or, on le prescrit à la dose d’un grain. Ah! Charles l’allemand, qu’as-tu fait de tes trésors de science? Où sont tes physiciens? Où sont tes docteurs ? Où sont ces bandits qui purgent et médicamentent impunément? Ton firmament est bouleversé ; tes astres, hors de leurs orbites, se promènent bien loin de la voie marécageuse qui leur avait été tracée ; aussi tes yeux ont-ils été frappés de cécité, comme par un charbon incandescent, quand tu as contemplé notre splendeur et notre fierté superbe. Si tes adeptes savaient que leur prince Galien (qui est en enfer) m’a écrit des lettres pour reconnaître que j’ai raison, ils feraient le signe de la croix avec une queue de renard ! Et votre Avicenne ! il est assis sur le seuil des enfers ; j’ai discuté avec lui de son or potable, de la teinture physique, du mithridate et de la thériaque. O hypocrites, qui méprisez les vérités que vous enseigne un vrai médecin, instruit par la nature, fils de Dieu lui-même ! Allez toujours, imposteurs, qui ne prévalez qu’à l’aide de hautes protections. Mais patience ! après ma mort, mes disciples se lèveront contre vous, ils vous traîneront à la face des cieux, vous et vos sales drogues, qui vous servent à empoisonner les princes et les grands de la chrétienté.

Malheur sur vos têtes au jour du jugement ! Moi au contraire, je sais que mon règne viendra. Je régnerai dans l’honneur et la gloire- Ce n’est pas moi qui me loue, c’est la Nature, car elle est ma mère et je lui obéis encore. Elle me connaît et je la connais. La lumière qui est en elle, je l’ai contemplée, je l’ai’ démontrée dans le Microcosme et je l’ai retrouvée dans l’Univers.

Mais il me faut revenir à mon sujet pour satisfaire les désirs de mes disciples, que je favorise volontiers, quand ils sont pourvus des lumières naturelles, quand ils connaissent l’astrologie et surtout quand ils sont habiles dans la philosophie, qui nous apprend à connaître la matière de tout.

Prends quatre parties en poids de l’Eau métallique que j’ai décrite, deux parties de la Terre de Soleil rouge, une partie de Soufre du Soleil. Mets le tout dans un pélican, solidifie et désagrégé trois fois. Tu auras ainsi la Teinture des alchimistes. Nous ne parierons pas ici de ses propriétés puisqu’elles sont indiquées dans le livre des Transmutations. Avec une once de Teinture du Soleil, tu pourras teindre mille onces de Soleil ; si tu possèdes la teinture du Mercure, tu pourras de même teindre complètement le corps du mercure vulgaire. De même la teinture de Vénus transmuera complètement en métal parfait le corps de Vénus. Toutes ces choses ont été confirmées par l’expérience. Il faut entendre la même chose pour les teintures des autres planètes’ : Saturne, Jupiter, Mars, la Lune. Car de ces métaux on tire aussi des teintures ; nous n’en dirons rien ici, en ayant amplement parlé dans le traité delà Nature des choses et dans les Archidoxes.

J’ai suffisamment décrit pour les spagyristes, la matière première des métaux : et des minéraux, main tenant ils connaissent la teinture des alchimistes. Il ne faut pas moins de neuf mois pour préparer cette teinture ; travaille donc avec ardeur, sans te décourager ; pendant quarante jours alchimiques, fixe, extrais, sublime, putréfie, coagule en pierre, et tu obtiendras enfin le Phénix des philosophes.

Mais ne vas pas oublier que le soufre du cinabre est un Aigle, qui vole sans faire de vent, et qu’il transporte le corps du vieux Phénix dans un nid où il se nourrit de l’élément du feu. Ses petits lui arrachent les yeux, ce qui produit la blancheur. C’est là le baume de ses intestins qui donne la vie au cœur, selon ce qu’ont enseigné les cabalistes.

FIN




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Version: 2.0
Maj : 20/12/2024