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Upanishad de Mandukya
माण्डूक्य उपनिषद्, Upanishad de la Grenouille


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
Culture hindoue -IIILittérature (myst.)IndeReligion
Mysticisme
Non applicable

Plus courte des upanishads et vraisemblablement parmi les plus anciennes, la Mandukya, partie de l’Atharvaveda n’est est pas moins l’une des mukhya {principale}. Déjà commentée par Gaudapada dans sa Karika - ce qui en fait la première des upanishads à se voir assortie d’un commentaire - elle présente l’identité entre brahman, ātman et aum, analyse ce son, spécifiant les quatre états de conscience qu’il représente dans sa triple constitution. Elle est ainsi, l’une des plus importantes upanishad pour l’advaita vedanta. Recommandée par Rama dans son épopée, certains chercheurs estiment en outre, une influence du mahayana.

■ Nous avons ajouté les notes de Marcault entre crochets.


Texte et traduction : de l’anglais au français classique, in Neuf Upanishads : la théosophie des Védas, Jean-Émile Marcault, 1905. | bs. Bibliothèque Nationale de France (Paris, France). Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France

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Om ! À Brahman qui est, salut !

CHANT DE PAIX

Om ! De nos oreilles, puissions-nous entendre ce qui est favorable, ô Puissances ! De nos yeux, puissions-nous voir ce qui est favorable, ô Vous qui êtes dignes d’adoration ! Puissions-nous jouir de la longueur des jours qu’à nos corps accordent les puissances, chantant nos hymnes de louange avec des membres fermes ! Puisse Indra à la lointaine renommée nous accorder la prospérité ! Puisse-t-il, le nourricier qui sait toute chose, nous accorder la prospérité ? Puisse celui dont la roue ne s’arrête jamais nous rendre prospères ! Puisse celui qui règne sur la parole nous donner la prospérité !

Om ! Paix, Paix, Paix ! Harih Om !

Ici commence l’Upanishad.

1. Cet Om, mot immortel, signifie ce tout. Ce qui fut, ce qui est, ce qui sera, tout n’est que l’Om. Ce qui, en outre, surpasse le triple temps, cela aussi est Om.

2. Tout ceci est en vérité Brahm ; ce Soi est Brahm ; ce Soi [Atman] aussi est quadruple.

3. Celui dont le champ est la vie pendant la veille, dont la conscience est tournée vers l’extérieur, possédant sept membres, dix-neuf mois [15 Prânâh et 4 aspects de l’Antahkarana] et se nourrissant d’objets grossiers, celui où vivent tous les hommes est le premier état.

4. Celui dont le champ est la vie de rêve, dont la conscience est tournée vers l’intérieur, possédant sept membres, et dix-neuf mois, et se nourrissant d’objets subtils, cet état lumineux est le second.

5. Celui où l’homme endormi ne caresse aucun désir et ne voit aucun rêve, est le sommeil profond. Celui dont le champ est la vie de profond sommeil, unifiée, dont la conscience est recueillie en soi-même, composé de béatitude et se nourrissant de béatitude, sa bouche étant la seule pensée, cet être de conscience est le troisième état.

6. C’est le seigneur de tout, omniscient, la loi intérieure, la matrice de toute chose, l’origine et le but, en vérité, de toutes les créatures.

7. Ni conscient vers l’intérieur, ni conscient vers l’extérieur, ni conscient dans les deux sens ; n’ayant pas sa conscience en soi recueillie, n’étant pas (même) conscient, ni inconscient ; ce que personne ne peut voir, ni saisir, ni comprendre, sans aucune marque distinctive, impensable, au delà de toute définition, uniquement conscient de soi, terme de tout départ [La cessation ou la fin de l’évolution], paisible, miséricordieux et sans second, cela est dit, par les hommes, quatrième ; Il est le Soi ; c’est Lui qu’il faut connaître.

8. Ce Soi donc est l’Om, soit le mot lui-même, soit ses parties. Les états sont ses parties, ses parties les états ; l’A, l’U, l’M.

9. Celui dont le champ est la conscience éveillée, où vivent tous les hommes, est la lettre A, la première partie, parce qu’il recouvre toutes choses, ou parce qu’il est le premier ; il obtient en vérité tout ce qu’il désire, et la prééminence, celui qui le connaît ainsi.

10. Celui dont le champ est la vie de rêve, l’être lumineux, est la lettre U, la seconde partie, parce qu’il est meilleur, ou intermédiaire. Il agrandit sûrement l’étendue de sa connaissance et parvient à l’égalité d’âme, et dans son entourage il n’est personne qui ne connaisse Brahm, celui qui le connaît ainsi.

11. Celui dont le champ est la vie de profond sommeil, l’être de conscience, est la lettre M, la troisième partie, parce qu’il mesure, ou parce qu’il est final ; il mesure en vérité tout ceci, et arrive au but, celui qui le connaît ainsi.

12. Le quatrième, indivis, incompréhensible, qui termine tout départ, miséricordieux et sans second, un tel Om est en vérité le Soi. Par le Soi, il entre dans le Soi, celui qui le connaît ainsi, celui qui ainsi le connaît.

Ainsi finit l’Upanishad.