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Les Vers dorés
Les Vers d’or des Pythagoriciens


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
𝔏 Pythagore
? Lysis de Tarente
ecr. IV Littératureecr. GrècePythagorisme
Hermétisme

■ On estime que les vers les plus anciens dateraient du -I alors que l’ensemble serait plutôt du III. Certaines parties étant plus récentes, on date généralement le tout du IV.

► On trouve une version commentée par Hiéroclès d’Alexandrie dans son Commentaire sur les Vers dorés des pythagoriciens ( 480) ainsi qu’une autre d’Antoine Fabre d’Olivet dans son ouvrage Les Vers dorés de Pythagore (1813). Il s’est servi pour sa traduction, du texte grec rapporté par Hiéroclès d’Alexandrie dans l’ouvrage précité, il attribue le texte d’origine à Lysis de Tarente.

Grillot de Givry in Anthologie de l’ésotérisme indique : […] Les Vers dorés qu’on lui (Pythagore) a attribués ne sont pas de sa composition. Néanmoins, ils sont bien antérieurs à l’époque alexandrine, qui les accepta avec un religieux respect. Nous croyons que ces vers, qui sont l’œuvre d’un pythagoricien convaincu, contiennent vraiment l’expression de la pure doctrine du philosophe. Et nous ne craignons pas d’affirmer que celui qui mettrait rigoureusement ces sentences en pratique, acquerrait certainement une puissance qui le placerait au-dessus de ses contemporains. C’est pourquoi nous donnons ici ce texte célèbre auquel l’antiquité a attribué un véritable pouvoir magique. La traduction de Fabre d’Olivet étant empreinte de la sorte d’emphase inhérente à l’époque napoléonienne, nous avons cru devoir donner une version nouvelle, rigoureusement conforme au texte grec.


Traduction 1 : Antoine Fabre d’Olivet in Les Vers dorés de Pythagore, 1813. Les notes ont en été amputées ainsi que le texte original grec qui était intercalé. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France

Traduction 2 : Léonard Saint-Michel in Les Vers d’or, 1948.

Traduction 3 : Jean Voilquin in Les Penseurs grecs avant Socrate de Thales de Milet à Prodicos.

Traduction 4 : Ivan Gobry in Pythagore ou la naissance de la philosophie, 1973.

Traduction 5 : E.P. Kaznacheeva.

Traduction 6 : Grillot de Givry in Anthologie de l’ésotérisme, 1922.

Traduction 7 : Information inconnue

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Traduction 1 : Antoine Fabre d’Olivet

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PREPARATION.

Rends aux Dieux immortels le culte consacré ;
Garde ensuite ta foi : Révère la mémoire
Des Héros bienfaiteurs, des Esprits demi-Dieux.

PURIFICATION.

Sois bon fils, frère juste, époux tendre et bon père.
Choisis pour ton ami, l’ami de la vertu ;
Cède à ses doux conseils, instruis-toi par sa vie,
Et pour un tort léger ne le quitte jamais ;
Si tu le peux du moins : car une loi sévère
Attache la Puissance à la Nécessité.
Il t’est donné pourtant de combattre et de vaincre
Tes folles passions : apprends à les dompter.
Sois sobre, actif et chaste ; évite la colère.
En public, en secret ne te permets jamais
Rien de mal ; et surtout respecte-toi toi-même.

Ne parle et n’agis point sans avoir réfléchi.
Sois juste. Souviens-toi qu’un pouvoir invincible
Ordonne de mourir ; que les biens, les honneurs
Facilement acquis, sont faciles à perdre.
Et quant aux maux qu’entraîne avec soi le Destin,
Juge-les ce qu’ils sont : supporte-les ; et tâche,
Autant que tu pourras, d’en adoucir les traits :
Les Dieux, aux plus cruels, n’ont pas livré les sages.

Comme la Vérité, l’Erreur a ses amans :
Le philosophe approuve, ou blâme avec prudence ;
Et si l’Erreur triomphe, il s’éloigne ; il attend.
Ecoute, et grave bien en ton cœur mes paroles :
Ferme l’œil et l’oreille à la prévention ;
Crains l’exemple d’autrui ; pense d’après toi-même :
Consulte, délibère, et choisis librement.
Laisse les fous agir et sans but et sans cause.
Tu dois dans le présent, contempler l’avenir.

Ce que tu ne sais pas, ne prétend point le faire.
Instruis-toi : tout s’accorde à la constance, au temps.

Veille sur ta santé : dispense avec mesure,
Au corps les aliments, à l’esprit le repos.
Trop ou trop peu de soins sont à fuir ; car l’envie,
À l’un et l’autre excès, s’attache également.
Le luxe et l’avarice ont des suites semblables.
Il faut choisir en tout, un milieu juste et bon.

PERFECTION.

Que jamais le sommeil ne ferme ta paupière,
Sans t’être demandé : Qu’ai-je omis ? qu’ai-je fait ?
Si c’est mal, abstiens-toi : si c’est bien, persévère.
Médite mes conseils ; aime-les ; suis-les tous :
Aux divines vertus ils sauront te conduire.
J’en jure par celui qui grava dans nos cœurs,
La Tétrade sacrée, immense et pur symbole,
Source de la Nature, et modèle des Dieux.
Mais qu’avant tout, ton âme, à son devoir fidèle,
Invoque avec ferveur ces Dieux, dont les secours
Peuvent seuls achever tes œuvres commencées.
Instruit par eux, alors rien ne t’abusera :
Des êtres différents tu sonderas l’essence ;
Tu connaîtras de Tout le principe et la fin.
Tu sauras, si le Ciel le veut, que la Nature,
Semblable en toute chose, est la même en tout lieu :
En sorte qu’éclairé sur tes droits véritables,
Ton cœur de vains désirs ne se repaîtra plus.
Tu verras que les maux qui dévorent les hommes,
Sont le fruit de leur choix ; et que ces malheureux
Cherchent loin d’eux-les biens dont ils portent la source.
Peu savent être heureux ; jouets des passions,
Tour à tour ballotés par des vagues contraires,
Sur une mer sans rive, ils roulent, aveuglés,
Sans pouvoir résister ni céder à l’orage.
Dieu ! vous les sauveriez en désillant leurs yeux…
Mais non : c’est aux humains, dont la race est divine,
À discerner l’Erreur, à voir la Vérité.
La Nature les sert. Toi qui l’as pénétrée,
Homme sage, homme heureux, respire dans le port.
Mais observe mes lois, en t’abstenant des choses
Que ton âme doit craindre, en les distinguant bien ;
En laissant sur le corps régner l’intelligence :
Afin que, t’élevant dans l’Ether radieux,
Au sein des Immortels, tu sois un Dieu toi-même!

Traduction 2 : Léonard Saint-Michel

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1
Les dieux immortels d’abord,
comme la loi les a établis

2
Honore-les
et vénère le serment,
puis les héros dignes d’honneur,

3
Ainsi que les génies terrestres vénère-les,
en exécutant les choses de la loi ;

4
Honore aussi tes parents,
et ceux qui te sont très proches de parenté ;

5
Et parmi les autres
fais ton ami de qui est le meilleur en vertu.

6
Cède aux douces paroles,
aux travaux utiles,

7
Et n’aie point de haine pour ton ami
a cause d’une faute petite,

8
Tant que tu te peux. ;
car le pouvoir habite auprès de la nécessité.

9
Ces choses-là d’une part sache qu’elles sont ainsi
d’autre part habitue-toi a maîtriser celles ci :

10
L’estomac tout d’abord, et le sommeil
ainsi que la sexualité

11
Et l’emportement ;
et ne pratique de chose honteuse jamais
ni avec un autre,

12
Ni en particulier ;
mais plus que tout respecte-toi toi-même,

13
Ensuite exerce la justice
et en acte et en parole ;

14
Et de te comporter en tout sans réflexion
ne prends point l’habitude ;

15
Mais sache que mourir
est la destinée de tous.

16
Quant aux richesses
accepte tantôt de les acquérir, et tantôt de les
perdre.

17
Et tout ce que, de par tes divines destinées,les
mortels reçoivent de douleurs,

18
Si tu en as ta part fatale,
Supporte-la et ne t’en indigne ;

19
Mais c’est la guérison qui convient, autant que tu
le peux ;
et réfléchis de cette manière :

20
C’est qu’aux gens de bien pas beaucoup de ces
Choses-la ne donne la destinée.

21
Devant les hommes beaucoup de paroles
viles ou vertueuses

22
Tombent, ne t’en frappe point,
ni alors ne permets

23
Que tu t’en écartes ;
et si quelque mensonge se prononce,

24
Montre de la douceur. Ce que je vais te dire,
que cela en toute circonstance s’accomplisse :

25
Que nul en parole ne t’induise,
ni en acte,

26
À faire ou à dire,
ce qui pour toi n’a point d’avantage.

27
Délibère avant l’action,
pour que n’existent point de choses blâmables ;

28
C’est en effet d’un homme faible
que de faire ou de dire des folies ;

29
Mais n’accomplis ces choses,
qui plus tard point ne te chagrineront.

30
Ne fais rien de ce que tu ignores,
mais apprends

31
Tout ce qu’il te faut,
et c’est ta plus agréable vie
qu’ainsi tu passeras,

32
Il ne faut pas non plus de la santé de ton corps
avoir négligence ;

33
Mais que dans la boisson, la nourriture
et la gymnastique la mesure

34
Soit gardée ; j’appelle mesure
ce qui point ne te chagrinera.

35
Habitue-toi à mener genre de vie pur,
sans mollesse ;

36
Et garde-toi de faire toutes ces choses,
qui provoquent l’envie.

37
Ne dépense pas mal à propos,
comme celui qui ignore la beauté ;

38
Ne sois avare non plus :
la mesure en toutes choses est excellente.

39
Fais ce qui ne te nuira point ;
et réfléchis avant d’agir.

40
N’accueille point le sommeil
sous ta douceur de tes yeux,

41
Avant d’avoir examiné
chacun de tes actes du jour :

42
En quoi ai-je commis une erreur ? qu’ai-je fait ?
que n’ai-je pas fait qu’il me fallait faire?

43
En commençant par le premier point
va jusqu’au bout ; et ensuite

44
Si ce sont des choses honteuses que tu as
commises
Punis-toi,
mais si tu as bien agi, réjouis-toi.

45
À ces choses donne ta peine, et ton application ;
il faut que tu les aimes,

46
Elles te placeront sur les traces de la divine vertu ;

47
Oui par celui qui à notre âme
a transmis le quaternaire,

48
Source de l’éternelle nature.
mais entreprends une tache,

49
Q’après avoir prié (24) les dieux de l’achever.
et devenu maître de ces choses,

50
Tu sauras quelle est,
des dieux immortels et des hommes mortels,

51
La constitution,
Et jusqu’à quel point les éléments se séparent
Et jusqu’où ils se tiennent ;

52
Et tu connaîtras
dans la mesure de la justice,
que la nature en tout est semblable,

53
En sorte que pour toi il n’y ait nul espoir de
ce qui est sans espoir,
et que rien ne si dissimule.

54
Et tu sauras que les hommes
ont les maux qu’ils ont eux-mêmes choisis

55
Ces malheureux,
qui ne voient les biens qui sont près d’eux

56
Ni ne les entendent :
se libérer du mal
peu de gens le savent.

57
Tel est te sort qui égare les esprits des mortels ;
et comme des objets qui roulent,

58
De part et d’autre ils se portent,
souffrant des maux infinis ;

59
Triste compagne la discorde
égare sans qu’on s’en aperçoive

60
Innée en eux ; il ne faut la faire avancer,
mais en lui cédant la fuir.

61
Zeus notre père,
certes de bien des maux tu délivrerais tous les
hommes,

62
Si à tous tu montrais, de quelle déité ils se
servent.

63
Mais toi prends courage,
puisqu’ils sont de race divine les mortels,

64
À qui la nature sacrée présente
la révélation de toutes choses.

65
Si tu y prends part, tu triompheras
de ce que je t’ordonne,

66
Et après avoir guéri ton âme
tu la sauveras de ces peines.

67
Mais abstiens toi des aliments
dont nous avons parlé,
et dans les purifications,

68
Comme dans la libération de l’âme, décide,
et réfléchis sur chaque chose,

69
Après avoir établi comme conducteur
le sens qui vient d’en haut
plein d’excellence ;

70
Puis après l’abandon de ton corps
si tu arrives au libre éther,

71
Tu seras immortel,
un dieu qui ne meurt point,
non plus un mortel.

FIN

Traduction 3 : Jean Voilquin

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1. Tout d’abord, vénère les dieux, selon le rang qui leur est attribué ;
2. respecte ta parole et honore les nobles héros et les génies souterrains ;
3. tu accompliras, ce faisant, ce que prescrivent les lois.
4. Honore aussi tes parents et ceux qui te sont les plus proches par le sang.
5. Parmi les autres, fais-toi des amis de ceux qui sont particulièrement vertueux.
6. Cède à la douceur des paroles et ne t’oppose pas aux actes utiles ;
7. ne va pas prendre en haine un ami pour une faute légère.
8. Cela, dans la mesure de tes forces, car la possibilité se trouve à côté de la nécessité.
9. Pénètre-toi bien des préceptes ci-dessus ;
10. mais tâche de prendre sur toi de régenter en premier lieu ton appétit et ton sommeil, puis tes passions
11. et ta colère. Ne commets aucune action honteuse, soit seul, soit de complicité avec un autre ;
12. par-dessus tout, respecte ta propre personne.
13. Ensuite exerce-toi à pratiquer la justice dans tes actes et tes paroles ;
14. apprends aussi à ne te comporter jamais d’une manière irréfléchie.
15. Sache que la mort est pour tous une loi inéluctable.
16. Habitue-toi aussi bien à acquérir des biens qu’à les perdre à l’occasion.
17. Parmi les maux que supportent les mortels, de par les divines Destinées,
18. supporte sans t’indigner la part qui t’est échue ;
19. mais efforce-toi d’y remédier dans la mesure de tes forces ; car dis-toi bien que
20. les maux qui accablent l’honnête homme ne sont pas si nombreux.
21. Bien des paroles — tant mauvaises que bonnes — viennent frapper les oreilles des hommes ;
22. ne te laisse pas effrayer par elles et ne te détourne pas non plus pour ne pas les entendre ;
23. si tu entends prononcer un mensonge, garde ton calme.
24. Mais ce que je vais te dire, il te faut l’observer en toute circonstance :
25. que personne, par des paroles ou des actes, ne te conduise
26. à faire ou à dire quoi que ce soit de contraire à ta véritable nature.
27. Réfléchis avant d’agir, pour éviter des sottises.
28. Agir et parler sans discernement est le fait d’un pauvre homme.
29. Accomplis, au contraire, ce qui ne te nuira pas par la suite.
30. Ne fais rien sans connaissance de cause et apprends ce qu’il faut savoir.
31. Telle est la règle pour vivre le plus agréablement.
32. Ne néglige pas non plus ta santé :
33. apporte de la mesure quand tu bois, manges, te livres aux exercices physiques.
34. J’entends par mesure ce qui ne te nuira pas.
35. Accoutume-toi à un régime sain, dénué de mollesse
36. et garde-toi de faire tout ce qui suscite l’envie.
37. Évite les dépenses déplacées, à la manière de celui qui n’a aucune expérience de l’honnêteté.
38. Pratique cependant la libéralité ; la mesure en tout est excellente.
39. Fais ce qui ne porte pas préjudice à ta nature véritable et réfléchis avant d’agir.
40. Ne laisse pas le sommeil envahir tes yeux alanguis
41. avant d’avoir procédé à ton examen de conscience quotidien :
42. « En quoi ai-je failli ? Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je omis de mes devoirs ? »
43. Commence par le commencement et pose-toi, une à une, toutes ces questions.
44. Ensuite, si tu as mal agi, blâme ta conduite ; dans le cas contraire, réjouis-toi.
45. Voilà à quoi il faut t’efforcer, à quoi il faut donner tous tes soins ; voilà à quoi il faut t’attacher avec ferveur.
46. Ces préoccupations te mettront sur la voie de la divine sagesse.
47. Je le jure par celui qui nous a donné le Quaternaire,
48. principe de la nature éternelle. Eh bien ! Mets-toi au travail,
49. après avoir invoqué les dieux pour le mener à bien. Si tu possèdes ces principes,
50. tu connaîtras l’essence des dieux immortels et des dieux mortels,
51. les différences de toutes choses et les liens qui les unissent.
52. Tu connaîtras aussi les limites de ce qui est permis, la nature en tout semblable à elle-même ;
53. ainsi tu n’espéreras pas ce qui échappe à l’espérance et rien ne te sera caché.
54. Tu connaîtras également les hommes, victimes des maux qu’ils s’imposent eux-mêmes, leur misère, à eux qui ne sont capables de saisir ni par la vue
55. ni par l’ouïe les biens pourtant tout proches ;
56. peu d’entre eux savent se soustraire au malheur.
57. Tel est le destin qui afflige l’esprit des mortels ; comme des billes,
58. ils roulent de-ci, de-là, exposés à des souffrances infinies.
59. En effet, compagne affligeante, la Discorde leur nuit sans qu’ils s’en aperçoivent,
60. la Discorde apparue à leur naissance, qu’il faut se garder de provoquer et qu’il faut éviter, en lui cédant.
61. Zeus, père universel, tu délivrerais à coup sûr l’homme de bien des maux,
62. si tu montrais à tous les mortels à quel démon ils obéissent.
63. Pour toi, aie confiance, puisque les mortels sont de race divine
64. et que la sainte nature leur montre et leur découvre tous les secrets.
65. Si tu en prends ta part, tu observeras mes ordres
66. et, par la vertu de ce remède, tu libéreras ton âme de ces soucis.
67. Aussi abstiens-toi des mets que nous avons dits et, aussi bien dans les purifications
68. que dans l’affranchissement de l’âme séparée du corps, applique ton jugement, réfléchis sur chaque chose,
69. en élevant très haut ta pensée qui est le meilleur des guides.
70. Si tu négliges ton corps pour t’envoler jusqu’aux hauteurs libres de l’éther,
71. tu seras un dieu immortel, incorruptible et tu cesseras d’être exposé à la mort.

Traduction 4 : Ivan Gobry

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1) En premier lieu, honore les Dieux Immortels, selon le rang qui leur est assigné par la Loi.
2) Révère aussi le Serment. En suite, honore les Héros glorieux.
3) Et les démons terrestres en accomplissant les prescriptions de la Loi.
4) Honore aussi tes parents, et ceux qui sont nés dans ta parenté ;
5) Parmi les autres, fais ton ami de quiconque est élevé en vertu.
6) Cède aux paroles de douceur et aux entreprises salutaires.
7) Ne hait point ton ami à cause d’une faute vénielle,
8) Dans la mesure ou tu le peux : car la possibilité habite près de la nécessité.
9) Sache qu’il en est ainsi. Quant à ce qui suit, habitue-toi à t’en rendre maître :
10) En tout premier lieu, l’appétit et le sommeil, puis la luxure
11) Et la colère. Jamais ne commet une action honteuse : ni avec un autre,
12) Ni seul ; mais par dessus tout, respecte toi toi-même.
13) En suite, observe la Justice en action et en parole ;
14) Et en aucune circonstance ne n’habitue à agir de façon déraisonnable.
15) Mais sache que tous sont destinés à mourir.
16) Quant aux richesses, exerce-toi semblablement à les acquérir et à les perdre.
17) Et tout ce que, par les Divines Destinées, les mortels éprouvent de souffrances,
18) Si tu en reçois ta part, supporte-le et ne t’en indigne pas.
19) Il te convient d’y remédier, dans la mesure de ton pouvoir : mais remarque-le
20) Aux hommes de Bien, la Destinée n’envoie guère de ces maux.
21) Bien des inspirations, basses ou vertueuses, arrivent aux hommes :
22) N’en soit pas étonné, et ne te permets pas
23) De t’en éloigner. De même, si quelque mensonge est proféré
24) Garde la douceur. Quant à ce que je vais te dire, observes-le en toute circonstance :
25) Que personne, ni en parole ni en action, ne t’induise :
26) À faire ou à dire ce qui ne t’es pas le plus favorable.
27) Délibère avant l’action, afin d’éviter des choses insensées ;
28) Et c’est le propre d’un homme faible de faire ou de dire des inepties ;
29) Mais agis de telle sorte que tu n’en conçoive point de chagrin plus tard.
30) Ne fais rien que tu ne connaisses, mais apprends ;
31) Tout ce qui t’importe, et tu mèneras ainsi la vie la plus heureuse.
32) Il ne faut pas non plus négliger la Santé du corps ;
33) Mais garde la mesure dans le boire, le manger, et l’exercice.
34) Et j’appelle Mesure ce qui ne t’apportera pas de chagrin.
35) Habitue-toi à mener une existence pure, exempte de mollesse ;
36) Et garde toi de faire tout ce qui provoque l’envie.
37) Ne dépense pas inconsidérément, comme celui qui ignore la Beauté ;
38) Ne sois pas non plus avare : en toutes choses la mesure est ce qu’il y a de meilleur.
39) Fais ce qui ne te nuiras pas, et réfléchis avant d’agir.
40) N’admets pas le sommeil dans tes yeux languissants,
41) Avant d’avoir examiné chacune de tes actions de la journée ;
42) En quoi ai-je fauté ? qu’ai-je fait, lequel de mes devoirs ai-je omis.
43) Parcours toutes tes actions en commençant par la première ; et en suite,
44) Si tu as commis des lâchetés châtie-toi ; si tu as agi vertueusement ; réjouis-toi.
45) Applique-toi à ces préceptes ; médite-les : il faut que tu les aimes ;
46) Il te mettront sur les traces de la Vertu Divine.
47) Oui, par celui qui a transmis à notre Âme la Tétrade,
48) Source de la Nature Éternelle. Mais appliques-toi à la tâche,
49) Après avoir prié les Dieux de l’achever. En possession de ces Enseignements,
Tu connaîtras la nature des Dieux Immortels et des hommes mortels,
50) En quoi les êtres sont séparés et en quoi il sont unis ;
51) Tu connaîtras aussi, dans la mesure où c’est Justice :
52) Que la Nature est en tout semblable à elle-même
53) En sorte que tu n’auras plus à espérer l’inespérable, et que rien ne te sera plus caché.
54) Tu sauras que les hommes malheureux ont les maux qu’ils ont choisis,
55) Eux qui ne voient pas les biens qui sont près d’eux,
56) Ni ne les entendent ; peu d’entre eux savent se libérer de leurs maux.
57) Tel est le Destin qui égare les esprits des mortels ; comme des cylindres,
58) Ils roulent çà et là chargés de maux sans nombre.
59) Car la discorde sinistre compagne les égare à leur insu,
60) Elle qui leur est congénitale : Il ne faut pas la provoquer, mais fuir celui qui succombe.
61) O Zeus, notre Père, tu délivrerais tous les hommes ne nombreux maux,
62) Si tu montrais à tous quel démon est à leur service.
63) Mais toi, prends courage, puisque les mortels sont une race Divine,
64) Eux auxquels la Nature Sacrée et Révélatrice montre toutes choses.
65) Si tu as ta part de ces révélations, tu te rendra maître de mes préceptes.
66) Et, ayant guéri, ton Âme tu la délivreras de tels maux.
67) Mais abstiens-toi des aliments dont nous avons parlé, dans les purifications.
68) Et dans la libération de l’Âme, médites sur chaque chose en exerçant ton jugement,
69) Et en prenant pour cocher la parfaite Intelligence d’en haut.
70) Alors si, abandonnant ton corps, tu parviens au libre Éther,
71) Tu seras Immortel, Dieu incorruptible et pour toujours délivré de la Mort.

Traduction 5 : E.P. Kaznacheeva.

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Préparation

Adore les Dieux Immortels en faisant ton sacrifice : en gardant ta foi, en honorant les Grands Héros, en vivant en harmonie dans le monde.

Purification

Honore ton père, ta mère et ta famille. Choisis pour toi-même un ami sage ; observe son conseil et apprend de son exemple ; ne te dispute pas avec lui pour des bagatelles.
Rappelle-toi de la loi de cause à effet dans ta vie.
On t’a donné la capacité de surmonter tes passions : l’avarice, la paresse, la luxure et la colère ; emploie cette connaissance et fait preuve de contenance.
Ne fais rien de honteux, seul ou avec d’autres. Préserve ton honneur!
Soit juste dans tes gestes et tes paroles ; suis les préceptes de la raison et de la loi.
Rappelle-toi que toutes les personnes sont destinées à mourir.
Rappelle-toi que les avantages terrestres peuvent être facilement donnés aux gens et aussi facilement repris.
Quant aux malheurs qui sont envoyés aux gens selon leur destinée, tu dois les supporter patiemment. Tâche néanmoins d’alléger la douleur autant que faire ce peu. Rappelle-toi que les Dieux Immortels n’envoient jamais aux personnes des épreuves qui sont au-delà de leurs forces.
Il y a plusieurs possibilités et choix qui se présentent aux gens. Il y a les bons et les mauvais. Ainsi, regarde soigneusement afin de choisir pour toi-même la voie juste.
Si parmi les hommes l’illusion prévaut sur la vérité, le sage se retire et attend jusqu’à ce que la vérité règne de nouveau.
Porte attention à ce que Je vais te dire :
Ne laisse pas les actions et les pensées des autres te confondre ; ne les laisse pas t’influencer à faire ou à dire quoi que ce soi de mal.
Écoute les conseils des autres et suit ta propre conscience. Seulement les gens malavisés agissent sans réfléchir et sans considération.
N’essaie pas d’effectuer un travail dont tu es ignorant, mais apprend d’abord ce qui est nécessaire — ensuite seulement tu pourras réussir.
Ne néglige pas la santé de ton corps. Donne-lui de la nourriture, à boire et fais de l’exercice de manière appropriée — de sorte qu’il se renforce et ne connaisse pas la surabondance et la léthargie.
Maintiens ta vie dans l’ordre. Abandonne tout luxe, car il peut rendre les autres personnes envieuses.
Aie peur de devenir une personne avare et crains également de gaspiller les ressources comme les personnes négligentes le font.
Fais seulement ce qui ne te mènera pas à la destruction. Par conséquent, avant d’agir, délibère sur chaque fait et geste.

Perfection

Avant de dormir, ferme tes yeux et rappelle-toi trois fois tes actions de la journée. Considère-les en tant que juge impartial et demande-toi : “Qu’ai-je fait de bon? Qu’ai-je manqué de faire et qu’aurais-je dû faire?” Ainsi, revois tout ce que tu as fait tout au long de la journée. Reproche-toi sévèrement toutes tes mauvaises actions et réjouis-toi au sujet de tes bonnes.
Réfléchis sur ces instructions et mets-les en pratique. Avec leurs aides tu pourras t’approcher de la perfection. Le garant de cette vérité est Celui Qui initie en nous les fondements menant à la Réalisation Divine et aux vertus plus élevées!
Demande ardemment de l’aide à Dieu et met toi au travail!
En restant fermement sur cette voie, tu connaîtras tout au sujet des Dieux Immortels. Tu connaîtras tout au sujet de l’homme et de ce qui les différencie l’un de l’autre ainsi que tout au sujet de Celui qui les contient en étant Lui-Même leur Fondation. Tu sauras que l’univers entier est un Tout Unique, et que dans l’Éternel il n’y a aucune matière morte.
Sachant cela, tu ne feras plus d’erreur, car rien ne te sera caché!
Tu apprendras également que les gens sont responsables de leurs malheurs dus à l’ignorance. Ils sont libres de choisir leur propre destinée.
Les pauvres! Ils ne voient pas que le bonheur désiré réside en eux, dans leurs propres profondeurs!
Quelques-uns seulement peuvent modifier leurs défauts par leurs propres efforts, car la plupart des personnes restent aveugles à la loi qui forme leur destinée. Comme des roues, ils roulent en descendant, portant le fardeau de leurs méfaits passés vers d’autres, le fardeau qui contrôle leur destinée jusqu’à ce que la mort survienne…
Au lieu de chercher la querelle, les gens devraient l’éviter en acceptant de faire des concessions entre eux sans se disputer…
Ô Zeus omnipotent, es-Tu le seul capable de sauver la race humaine de ses afflictions en lui montrant le voile de l’ignorance qui la rend aveugle?
Mais nous ne devrions pas perdre espoir en vue de sauver les hommes de l’obscurité et de l’ignorance — car chaque humain a une racine Divine et la nature peut révéler à l’homme ses mystères. Une fois que tu les auras connus, tu réaliseras ce dont Je te parle.
Guéris ton âme! Cela t’indiquera la voie menant à la libération.
Abstiens-toi de manger de la chair animale : c’est contraire à ta nature et cela t’empêchera de te purifier.
Ainsi, si tu veux devenir libre des chaîne s terrestres, suis les enseignements donnés ci-dessus. Laisse-les diriger ta destinée.
Et après avoir transformé ton âme complètement, tu pourras te défaire de la mort et devenir un Dieu Immortel!

Traduction 6 : Grillot de Givry

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Honore d’abord les Dieux immortels, ainsi qu’ils ont été établis par la loi,
Et respecte le serment ; respecte aussi les héros admirables,
Et même les Daimons infra-terrestres qui font les choses justes.
Honore tes parents et ceux qui te sont proches.
Parmi tous ceux qui ont de la vertu, choisis, pour ami, le meilleur.
Cède à des paroles douces, et à des actes utiles.
Ne hais pas ton ami à cause d’une faute légère ;
Autant qu’il est possible, car la puissance habite près de l’ananké.
Sache donc toutes ces choses ; mais prends l’habitude de dompter les suivantes :
La gourmandise d’abord ; puis le sommeil, la débauche,
Puis la colère. Ne commets rien de honteux, soit devant les autres,
Soit en particulier ; mais par-dessus tout, respecte-toi toi-même ;
Ensuite pratique la justice par des actes et des paroles.
Aie coutume de ne point te conduire sans réflexion en aucune chose.
Mais sache qu’il est dans la destinée de tous de mourir.
Aime parfois à gagner les richesses, parfois à les perdre.
Quelles que soient les infortunes dont le sort accable les hommes,
Supporte ta destinée telle qu’elle est, mais sans t’irriter.
Efforce-toi d’y remédier autant que possible ; et réfléchis
Que le destin n’envoie pas autant de malheurs à ceux qui sont bons.
Beaucoup de raisonnements, soit bons, soit mauvais, sont faits
Parmi les hommes ; tu ne les combattras pas, ni ne te laisseras séduire
Par eux. Si l’on dit quelque chose de faux.
Cède doucement. Observe bien toujours ce que je vais te dire :
Que personne jamais, par ses paroles ou ses actes ne t’induise
A faire ou à dire ce qui n’est pas le meilleur pour toi.
Prends donc conseil, avant d’agir, afin de ne pas faire d’action folle,
Car c’est d’un homme vil de faire ou de dire des choses insensées.
Mais n’accomplis que les actions qui, plus tard, ne te nuiront point.
Ne fais jamais aucune chose que tu ne saches pas ; mais apprends
Tout ce qu’il faut savoir, et ainsi tu passeras une vie heureuse.
Il ne faut pas négliger le soin de la santé du corps.
Mais lui donner avec mesure la boisson, la nourriture et les mouvements gymniques
Qui lui sont nécessaires. J’appelle mesure ce qui ne te fera pas souffrir.
Aie coutume d’user d’un genre de vie propre, tempérant,
Et évite de faire les choses qui excitent l’envie.
Ne sois pas prodigue, comme celui qui ne connaît pas le beau,
Et ne sois pas avare, car la mesure est le meilleur en tout.
Fais les choses qui ne te nuiront pas ; raisonne avant de les faire.
N’accorde jamais à tes yeux la douceur du sommeil
Avant d’avoir examiné avec ta raison, tous les actes du jour :
Qu’ai-je transgressé ? Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je omis de ce que je devais faire ?
En commençant par la première de tes actions, et ainsi de suite.
Si tu trouves de mauvaises actions, réprimande-toi ; de bonnes, réjouis-toi.
Pratique ces choses : médite-les, aime-les profondément,
Car elles te mettront dans la voie de la vertu divine.
Oui, par celui qui a placé dans notre âme le quaternaire sacré,
Source de l’éternelle nature. Mais ne commence une œuvre
Qu’après avoir demandé aux dieux une heureuse fin.
Si tu gardes tous ces préceptes,
Tu connaîtras la constitution des dieux immortels et des hommes mortels,
Ce qui traverse chacun d’eux et ce qui les contient.
Tu connaîtras aussi, selon la justice, que la nature est partout semblable
De sorte que tu n’espéreras pas l’inespérable et que rien ne te sera caché.
Tu connaîtras que les hommes s’attirent leurs maux eux-mêmes,
Malheureux, qui ne voient pas les biens qui sont près d’eux
Ni ne les entendent ; et bien peu savent se libérer de leurs maux.
Tel est le sort qui blesse l’esprit des mortels ; comme des cylindres,
Ils roulent ça et là, oppressés de maux infinis.
Car la funeste discorde qui les suit et les agite à leur insu
Est née avec eux ; il ne convient pas de la provoquer ; il faut l’éviter en cédant.
Zeus Pater, tu les délivreras tous de beaucoup de maux
Si tu leur indiques de quel daimon ils se servent !
Mais toi, prends courage, car divine est la race des mortels
Auxquels la nature sacrée découvre les mystères cachés.
Si elle te les découvre, tu garderas mes commandements
Et par le remède prescrit, tu guériras et libéreras ton âme de ces maux.
Abstiens-toi des nourritures que nous avons citées, tant dans les purifications
Que dans la libération de l’âme selon la justice. Et considère toutes choses
Par la raison conductrice qui doit venir d’en haut.
Et quand, dépouillé de ton corps, tu parviendras, libre, dans l’aither
Tu seras dieu immortel, incorruptible, et non sujet à la mort.

Traduction 7 : traducteur Information inconnue

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Honore en premier lieu les Dieux Immortels dans l’ordre qui leur fut assigné par la Loi.
Respecte le Serment. Honore ensuite les Héros glorifiés.
Vénère aussi les Génies terrestres, en accomplissant tout ce qui est conforme aux lois.
Honore aussi et ton père et ta mère et tes proches parents.
Entre les autres hommes, fais ton ami de celui qui excelle en vertu.
Cède toujours aux paroles de douceur et aux activités salutaires.
N’en viens jamais, pour une faute légère, à haïr ton ami,
Quand tu le peux : car le possible habite près du nécessaire.
Sache que ces choses sont ainsi, et accoutume-toi à dominer celles-ci :
La gourmandise d’abord, le sommeil, la luxure et l’emportement.
Ne commets jamais aucune action dont tu puisses avoir honte, ni avec un autre,
Ni en ton particulier. Et, plus que tout, respecte-toi toi-même.
Pratique ensuite la justice en actes et en paroles.
Ne t’accoutume point à te comporter dans la moindre des choses sans réfléchir.
Mais souviens-toi que tous les hommes sont destinés à mourir ;
Et parviens à savoir tant acquérir que perdre les biens de la fortune.
À l’égard de tous les maux qu’ont à subir les hommes de par le fait des arrêts augustes du Destin,
Accepte-le comme le sort que tu as mérité ; supporte-les avec douceur et ne t’en fâche point.
Il te convient d’y remédier, dans la mesure que tu peux. Mais pense bien à ceci :
Que la Destinée épargne aux gens de bien la plupart de ces maux.
Beaucoup de discours, lâches ou généreux, tombent devant les hommes ;
Ne les accueille pas avec admiration, ne te permets pas de t’en écarter.
Mais si tu vois qu’on dit quelque chose de faux, supporte-le avec patience et douceur.
Quant à ce que je vais te dire, observe-le en toute circonstance.
Que jamais personne, ni par ses paroles ni par ses actions, ne puisse jamais
T’induire à proférer ou à faire ce qui pour toi ne serait pas utile.
Réfléchis avant d’agir, afin de ne point faire des choses insensées,
Car c’est le propre d’un être malheureux de proférer ou de faire des choses insensées.
Ne fais donc jamais rien dont tu puisses avoir à t’affliger dans la suite.
N’entreprends jamais ce que tu ne connais pas ; mais apprends
Tout ce qu’il faut que tu saches, et tu passeras la vie la plus heureuse.
Il ne faut pas négliger la santé de ton corps,
Mais avec mesure lui accorder le boire, le manger, l’exercice,
Et j’appelle mesure ce qui jamais ne saurait t’incommoder.
Habitue-toi à une existence propre, simple ;
Et garde-toi de faire tout ce qui attire l’envie.
Ne fais pas de dépenses inutiles, comme ceux qui ignorent en quoi consiste le beau.
Ne sois pas avare non plus : la juste mesure est excellente en tout.
Ne prends jamais à tâche ce qui pourrait te nuire, et réfléchis avant d’agir.
Ne permets pas que le doux sommeil se glisse sous tes yeux,
Avant d’avoir examiné chacune des actions de ta journée.
En quoi ai-je fauté ? Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je omis de ce qu’il me fallait faire ?
Commence par la première à toutes les parcourir.
Et ensuite, si tu trouves que tu as omis des fautes, gourmande-toi ;
Mais, si tu as bien agi, réjouis-toi.
Travaille à mettre ces préceptes en pratique, médite-les ; il faut que tu les aimes,
Et ils te mettront sur les traces de la vertu divine,
J’en jure par celui qui transmit à notre âme le sacré Quaternaire,
Source de la Nature dont le cours est éternel.
Mais ne commence pas à prendre à tâche une œuvre,
Sans demander aux Dieux de la parachever.
Quand tous ces préceptes te seront familiers,
Tu connaîtras la constitution des Dieux Immortels et des hommes mortels, tu sauras
Jusqu’à quel point les choses se séparent, et jusqu’à quel point elles se rassemblent.
Tu connaîtras aussi, dans la mesure de la Justice, que la Nature est en tout semblable à elle-même,
De sorte que tu n’espéreras point l’interprétable, et que plus rien ne te sera caché.
Tu sauras encore que les hommes choisissent eux-mêmes et librement leurs maux,
Misérables qu’ils sont ; ils ne savent ni voir ni entendre les biens qui sont près d’eux.
Peu nombreux sont ceux qui ont appris à se libérer de leurs maux.
Tel est le sort qui trouble les esprits des mortels. Comme des cylindres,
Ils roulent ça et là, accablés de maux infinis.
Innée en eux, en effet, l’affligeante Discorde les accompagne et leur nuit sans qu’ils s’en aperçoivent ;
Il ne faut point la provoquer, mais la fuir en cédant.
Ô Zeus, notre père, tu délivrerais tous les hommes des maux nombreux qui les accablent,
Si tu montrais à tous de quel Génie ils se servent !
Mais toi, prends courage, puisque tu sais que la race des hommes est divine,
Et que la nature sacrée leur révèle ouvertement toutes choses.
Si elle te les découvre, tu viendras à bout de tout ce que je t’ai prescrit ;
Ayant guéri ton âme, tu la délivreras de ces maux.
Mais abstiens-toi des aliments dont nous avons parlé, en appliquant ton jugement
À tout ce qui peut servir à purifier et à libérer ton âme. Réfléchis sur chaque chose,
En prenant pour cocher l’excellente Intelligence d’en haut.
Et si tu parviens, après avoir abandonné ton corps, dans le libre éther,
Tu seras dieu immortel, incorruptible, et à jamais affranchi de la mort.