Eihei Dogen🔗 horoscope 🔗 autorités
Dogen Kigenⁱ, Dogen Zenjiⁱ
⟴Données générales
Période | Lieu | |
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Général | XII | Japon |
Naissance | 19 Janvier 1200 ♁ | Uji, Japon |
Décès | 22 Septembre 1253 (53 ans) | Temple de Takatsuji, Japon |
Cause | Inhumation | |
Maladie | Eiheiji (Japon) |
Domaine | Courant | Ordre |
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Zen | Bouddhisme | École Caodong 🎓 |
Relations | Nom |
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Entourage | |
Rencontre | Eisai |
Influence | |
Maître | ➧École rinzai ➧École tendai |
Par | ➧Myozen ➧Tiantong Rujing {Tendo Nyojo} |
Disciple | Koun Ejō |
Successeur | Koun Ejō (Temple de Eihei-ji) |
Sur | ➧École sōtō ➧Bouddhisme japonais |
⟴Repères biographiques
I. Histoire
► Issu du clan Minamoto, noble et influent, alors au faîte de sa puissance, ses parents moururent alors qu’il fut encore jeune. Il fut par la suite éduqué par son oncle qui était poète et fit montre d’une grande précocité. À treize ans il entra au monastère du Centre des études Bouddhiques au mont Hiei où il rejoignit l’école tendai. Il fut frappé par le paradoxe du tathāgatagarbha et insatisfait par l’enseignement et le comportement des moines il partit pour le temple Kennin-ji où il fut initié au rinzai par Eisai qui mourut un an plus tard, puis Myôzen l’élève du précédent, durant huit ans. Exigeant, il se rendit ensuite en Chine à 23 ans, en 1223, pour trouver la source du zen et résida dans de nombreux monastères célèbres sans trouver ce qu’il cherchait. Deux ans plus tard il entra en contact avec Nyojo, le supérieur du temple Keitoku-ji sur le mont T’ien-t’ung et pratiquant de l’École Caodong, qui devient son maître et provoqua son illumination par la phrase : Vous devez abandonner le corps et l’esprit
.
► Suite à deux nouvelles années de pratique, il rentra au Japon en 1227 pour propager le zen. Il vécut d’abord à Kyôto au Kennin-ji, mais afin de protéger sa lignée de transmission des influences temporelles, il se retire dans un ermitage alors désaffecté. Après une période de voyages et la rencontre de Ejō, son principal disciple en 1234, il réussit à l’aide de donations à fonder le premier monastère zen indépendant du Japon en 1236. Victime de son succès et doté d’un verbe incisif, il s’attira la jalousie de ses pairs, ce qui poussa certains moines adverses à tenter de brûler son monastère en 1243. Il se retira alors loin de l’agitation citadine et fonda un second temple : Eihei-ji. Malgré les sollicitations il ne quitta pas sa retraite, continuant d’enseigner le zen. Il transmettra les fonctions d’abbé à Ejō peu avant sa mort.
II. Pensée
◆ Dogen fait montre d’originalité et d’érudition dans son approche du bouddhisme, il appréhende de nombreux points dogmatiques et pratiques en y apportant ses propres vues. Contre 末法思想 (mappō-shisō) {Doctrine de la loi finale}, il estime les notions d’effort personnel pour actualiser le dharma, tant dans la pratique que dans la discipline morale. Il se réfère en ce sens, au dix préceptes du Brahmajāla Sūtra auquel il ajoute les mérites du travail quotidien et la pratique de la chasteté. Pour Dogen, l’essence du zazen est shikantaza bien qu’il ne repousse pas le kôan comme en témoigne son Trois cents koan commentés, il a néanmoins un rapport aux mots plus rationnel et estime leur vertu pour transmettre le dharma. Il se fonde sur une doctrine moniste du tathāgatagarbha et affirme que 修證一如 (shushō ichinyo
) {Pratique et satori sont un}.
III. Influence
■ Importateur de l’école caodong au Japon qui deviendra l’école sōtō, il est volontiers considéré comme le plus profond penseur zen du pays du soleil levant et l’un des plus importants représentants du bouddhisme. Son Trésor de l’œil de la Vraie Loi, compilation de ses écrits et sermons est de même, considéré comme un ouvrage remarquable du zen et même de la littérature religieuse japonaise. Son Instructions générales sur le principe du Zazen donne des instructions originales sur la pratique du zazen et son Instructions sur l’étude de la Voie se présente comme une aide afin de guider ses étudiants. Toutes les écoles du bouddhisme japonais le révèrent comme un bodhisattva et il est loué tant pour son génie religieux et sa pénétration philosophique que pour son intégrité morale.
⟴Œuvres choisies
- Instructions générales sur le principe du Zazen {Fukan-zazengi}, ℙ 1227.
- Le Trésor de l’œil de la Vraie Loi {Shōbōgenzō}, 1231 – 1253.
- Instructions sur l’étude de la Voie {Eihei shoso gakudo-yoinshu}, ℙ 1234.
- Recueil sur les enseignements de maître Dogen {Shōbōgenzō Zuimonki}, 1236 – 1239. [Recueil de propos compilés par son disciple Ejō]
- Trois cents koan commentés {Nempyo sambyaku soku}, XIII. [Recueil de koans]
⟴Citations
Vénérer les statues ou les reliques assure aux hommes et aux dieux leur part de bonheur […], mais c’est une erreur de penser que l’on obtient l’Éveil par ces moyens. Un pratiquant bouddhiste suit les enseignements de manière à parvenir immédiatement à l’état de bouddha et, pour y parvenir, il lui suffit de se conformer aux enseignements, de pratiquer zazen. La méditation assise est, à ce jour, dans les monastères, la pratique réelle conforme aux enseignements. Rappelez-vous-en.
Agir sans but ni profit est l’attitude exacte.
Aller a la quête du Bouddha, c’est aller a la quête de soi. C’est chercher a se connaître et parvenir a s’oublier soi-même. S’oublier soi-même, c’est être inonde par la lumière qui se trouve dans l’univers. Et être inonde par la lumière de l’univers, c’est abandonner son corps et son esprit.
Avec le temps qui passe, je deviens les autres et les autres deviennent moi-même.
Comme vous êtes la cause de l’opposition, il n’existe pas d’opposition en dehors de vous.
En bateau sur l’océan, si nous regardons dans toutes les directions, l’océan nous semble rond.
Ici et maintenant contient l’éternité, ici et maintenant seul existe.
Je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un ait eu des résultats sans étudier ou atteint la réalisation sans pratiquer.
La lune et le ciel tout entiers sont à l’aise dans une goutte de rosée.
Si tu ne trouves pas la vérité a l’endroit ou tu es, ou espères-tu la trouver ?
Si l’on ne regarde qu’un seul côté, l’autre côté reste obscur.
Si vous gardez les poings fermés vous n’obtiendrez que quelques grains de sable. […] Mais si vous ouvrez les mains, vous obtiendrez tout le sable du désert.
Prendre et abandonner, oubliez donc l’un et l’autre.
Un filet d’eau qui coule toujours au même endroit parvient à la longue à percer le roc.
Une fleur tombe même si nous l’aimons ; une mauvaise herbe pousse même si nous ne l’aimons pas.
Version: 1.5
Maj : 20/12/2024