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Salomon ibn Gabirol
Solomon ben Judah, Avicebron

Données générales

PériodeLieu
GénéralXIEspagne
Naissance1020Malaga, Espagne
Décès1058 ( 38 ans)Valence, Espagne
Cause
Inhumation

𝔏 assassinat

DomaineCourantOrdre
Littérature
Mysticisme
Philosophie
Judaïsme
Philosophie médiévale

RelationsNom
Influence
ParIsaac Israeli ben Salomon
SurGiordano Bruno
Moïse de León
Critiqué parAlbert le Grand
Thomas d’Aquin

Repères biographiques

I. Histoire

On connaît fort peu de sa vie. Orphelin, il arrive à 17 ans à Saragosse où du fait de son don pour la poésie, il bénéficie de la protection et de l’amitié d’un mécène, haut dignitaire de la ville. Il étudia par ailleurs la philosophie, la géométrie et l’astronomie. Son protecteur assassiné, il voyage en Espagne le reste de sa vie durant et s’il fait durer cette existence nomade c’est aussi parce que critique vis à vis de la mentalité juive et d’un naturel railleur il fut exclu de sa communauté. Il rencontrera d’ailleurs Samuel ibn Nagrela qui deviendra un temps son nouveau mécène avant de se disputer avec lui. Une légende raconte qu’il fut assassiné par un poète arabe jaloux qui l’enterra sous un figuier. Ce dernier donna d’excellents fruits et lorsqu’on creusa sous les racines pour en déterminer la cause, on trouva le corps du poète. Ceci mena jusqu’à son meurtrier qui fut exécuté.

II. Pensée

Peu usité dans les milieux Juifs, son œuvre, ou le lyrisme côtoie la philosophie. Il fut l’un des premiers à parler de néo-platonisme en Europe, occidentalisant la philosophie gréco-arabique. Il poursuit en effet la pensée d’Isaac Israeli qui restaure le néoplatonisme dans la métaphysique juive et adopte la cosmologie plotinienne. Il ordonne ainsi le cosmos comme organon : les réalités s’émanent les unes à la suite des autres à partir de l’unité, de façon hiérarchique et correspondantes mais continue ; en conséquence, bien qu’il admettre une distinction de nature entre les substances matérielles ou spirituelles, il ne leur accorde aucune différence de valeur car elles toutes sont composées de matière et de forme. Cependant, la nature de cette unité première prend chez Gabirol la forme de la mystique juive : il l’identifie en effet comme une volonté générant la création ex-nihilo, conformément au Dieu biblique.

↳ La théologie franciscaine trouva des résonances avec son Origine de la vie, au travers du principe de matière spirituelle génératrice de substances séparées. Les franciscains traduisirent donc son œuvre qui fut, un sujet de disputatio avec les dominicains. En effet, si sa pensée a exercé une influence jusqu’au XV notamment sur le néo-platonisme médiéval, elle a aussi eu un retentissement sur la scolastique, qui, au travers de Thomas d’Aquin et d’Albert le Grand cita Gabirol à des fins critique.

III. Influence

◆ Gabirol a écrit plus de cent poèmes liturgiques et de pénitence et sera le premier à introduire en hébreu des mètres arabes. Plusieurs de ses poèmes ont été introduits dans la liturgie, notamment sa Couronne royale {Kether Malkhout} qui est encore récitée par certains Juifs au Yom Kippour. Son rôle est comparable à celui de Philon qui lui, servit d’intermédiaire entre la philosophique hellénique et la pensée orientale.

■ On le prit jusque au XIX pour un auteur chrétien et preuve de sa discrétion, Salomon Munk ne lui a attribué son fameux Origine de la vie, très tôt traduit en latin, qu’en 1859 dans son Mélanges de philosophie juive et arabe.

Œuvres choisies

  • L’Amélioration des qualités morales {Tikkun Middoth Hanefesh}, 1045.

  • La Couronne Royale {Kether Malkhout}, XI.
  • L’Origine de la vie {Mekor Chayim} [Source de la vie {Fons Vitae}], XI.

Citations

La Volonté est la source de la forme de l’intellect, qui est la forme parfaite ; c’est la Volonté qui opère tout et qui met tout en mouvement. — La création des choses par le Créateur Très-Haut, je veux dire, la manière dont la forme sort de la source première, qui est la Volonté, et se répand sur la matière, peut se comparer à la manière dont l’eau sort de sa source et se répand peu à peu sur ce qui est auprès d’elle ; seulement (la Volonté) procède sans interruption, sans arrêt, sans mouvement et sans temps. On peut comparer l’impression que la forme fait sur la matière, lorsqu’elle lui survient (de la part) de la Volonté, à l’impression que fait sur le miroir celui qui y regarde ; car, selon cette comparaison, la matière reçoit la forme de la Volonté comme le miroir reçoit l’image de celui qui y regarde, sans que la matière reçoive l’essence même de ce dont elle reçoit la forme. On peut encore comparer (cette impression) au sens recevant la forme de la chose sensible sans en recevoir la matière [car le sens reçoit la forme de la chose sensible sans en recevoir la matière, de même que l’intellect reçoit la forme de la chose intelligible sans en recevoir la matière] ; et de même, toute chose qui agit sur une autre n’y agit que par sa forme, qu’elle lui imprime.
L’Origine de la vie (5), trad. Salomon Munk in Mélanges de philosophie juive et arabe (1859).
Le première étape dans l’acquisition de la sagesse est le silence, la seconde est l’écoute, la troisième la mémoire, la quatrième la pratique, la cinquième l’enseignement aux autres.
attr. passim
Les pensées d’un homme sont cachées dans ses écrits : la critique les met en lumière.
attr. passim
Les questions d’un homme sage contiennent la moitié de la réponse.
attr. passim
Mon ami est celui qui en privé, me dira mes défauts.
attr. passim
Si vous voulez garder quelque chose de caché à un ennemi, ne le divulguez pas à un ami.
attr. passim