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Château du Plessis-Bourré

Historique

26 novembre 1462 : Acquisition du domaine du Plessis-le-Vent par Jean Bourré alors grand argentier et confident de Louis XI.

1468 1473 : Construction de la forteresse qui remplace alors le manoir qui était là.

1751 : Le domaine est racheté par la famille Ruillé.

1850 : Le domaine est à vendre. Il trouve acquéreur en 1851 en la personne de maître Avenant, notaire à Angers.

1911 : Racheté, il finit par aller en héritage au duc de Dalmatie qui l’ouvre au public en 1955.

► Le château était nommé avant son premier rachat "Plessis-le-Vent". Le domaine appartenait avant son rachat par Jean Bourré à la Maison de Sainte-Maure, une famille aristocratique de Touraine, dont l’origine remonte au XIII. Contrairement à beaucoup des châteaux de la Loire, il n’a subit de fort peu de modifications depuis sa construction.

Spatialité

■ Forteresse renaissance | Écuillé (Maine-et-Loire)



Largeur intérieureLargeur extérieureLongueur intérieureLongueur extérieureHauteur intérieureHauteur extérieure
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► Le château est un château dit "de transition", ayant la spécificité architecturale d’être entre une forteresse et une résidence d’agrément. Il possède en effet des caractéristiques annonçant la Renaissance avec ses larges fenêtres et ses grands salons, tout en ayant des douves de deux hectares, un pont-levis de 43 mètres de long et même un donjon.

Informations complémentairesEnlumDR

◆ Le plafond de la Salle des gardes mesure onze mètres de long et sept mètres cinquante-cinq de large. Formé en tout de de vingt-quatre tableaux en grisaille sur fond bleu-vert et couverts de rinceaux végétaux datés f.XV, ils sont répartis en six grands caissons de quatre mètres sur trois, chacun séparés en quatre hexagones irréguliers soulignés de feuillages et ornés au centre d’un losange pourvu également d’une peinture. Seize hexagones sont d’une symbolique alchimique tandis que les huit derniers présentent des scènes satiriques à but proverbial tirées de fables. Le tout est rehaussé de bordures rouges et bleues et de fioritures. L’auteur est anonyme, quant eux préoccupations de Jean Bourré, elles restent inconnues même si on peut lui supposer les mêmes que Jacques Coeur.

◆ En 1945, Canseliet commenta, dans son Deux Logis alchimiques, les caissons de la salle des gardes emboîtant le pas à l’ouvrage que Fulcanelli écrivit en 1930 : les Demeures Philosophales. Parmi l’iconographie présente nous trouvons par exemple : Une fontaine dont l’eau provient de l’entrejambe d’une femme, un dragon aux prises avec un lion, une laie faisant danser trois marcassins au son de sa cornemuse, une sirène noire enceinte, un âne chantant la messe, ou encore une vouivre étreignant une fileuse nue et enceinte.

Commentaires de Canseliet

1. Les deux béliers.
Dressés sur leurs pattes postérieures, deux béliers luttent. Cette lutte des béliers est l’emblème de celle que se livrent les deux principes pareils de l’Œuvre qui s’affrontent malgré "l’irrésistible affinité qui les pousse l’un vers l’autre". Les béliers indiquent en même temps le signe zodiacal propice pour commencer le travail alchimique.

2. L’ourse et les deux singes
Un ours qui semble manger une large feuille, porte sur son dos deux singes ; ceux-ci sont enchaînés, l’un par le cou, l’autre par la ceinture. Le premier, qui tient une longue baguette dans sa main gauche, est à califourchon sur les épaules du pachyderme, le second, à genoux sur la croupe, souffle dans une trompette. Dans la symbolique hermétiste, "l’ourse désigne le pôle, l’étoile polaire, sur laquelle !’alchimiste doit régler sa route". En outre, l’ourse est "la vierge minérale, le mercure des sages, réel artisan du Grand Œuvre". L’alchimiste qui, tel un singe, imite la Nature, est à la fois enchaîné à son œuvre et la conduit.

3. L’âne chantant sa messe
Accroupi devant un pupitre, un âne déchiffre de la "musique notée en caractères de plain-chant. L’animal prend à cet exercice un plaisir évident que reflète son regard intelligent et amusé". Cette scène rappelle la "Fête de l’Âne" qui était célébrée, au Moyen Age, dans les églises à l’époque de la Nativité. L’humble animal était à l’honneur pour AVOIR PORTÉ f l’or de l’Arabie, l’encens et la myrrhe du pays de Saba", C’est lui encore qui PORTA le Sauveur et sa Mère, lors de la fuite en Égypte, et, plus tard, Jésus, lors de son entrée triomphale à Jérusalem. Et ajoutons enfin, que l’âne — prédestiné — porte sur son dos deux bandes plus sombres qui. se coupant, forment une croix, l’hiéroglyphe du creuset.

4. Le cerf soumis
Un cerf est étendu, calme et immobile. L’homonymie cabalistique (en latin, cerf : cervus, qui devient phonétiquement servus) permet aux philosophes de désigner ainsi leur mercure (servus fugitivus), l’unique matière de la Pierre. L’inertie visible de cet animal, sur ce caisson, permet de rappeler le précepte : Facfixum volatile, c’est-à-dire : "Fais fixe le volatil."

5. La fontaine indécente
Une jeune femme trousse ses cotillons afin de satisfaire un besoin naturel. Deux personnages nus se tiennent à ses côtés : l’un reçoit le liquide dans un vase comme s’il était précieux, l’autre s’appuie sur le rebord d’un bassin. L’urine est le nom que donnent parfois les Anciens à leur mercure. L’homme qui s’appuie, et qui manifeste nettement sa fatigue, indique que la femme a reçu la meilleure partie du métal mâle.

6. Le combat du dragon et du lion
Un dragon, mi-partie aigle et serpent, attaque un lion. C’est là le combat classique des deux natures : le lion symbolise le fixe ou le mâle (le soufre) ; le dragon, c’est le volatil ou la femelle (le mercure).

7. La jeune fille et la tortue caudée
Une tortue, dont la très longue queue est repliée en boucle derrière elle, porte une jeune fille sur son dos. Cette dernière tient dans ses mains une guirlande de fleurs qui atteste sa pureté. La tortue, qui est l’emblème de Saturne, représente la matière première, dont la qualité mercurielle est désignée par sa longue queue en forme de serpent ; tandis que la jeune fille, aux longs cheveux flottants, indique la qualité volatile du sujet.

8. La laie musicienne
Une laie fait danser ses deux marcassins en jouant de la cornemuse. "Le vocabulaire… rappelle ici lecaput mortuumdes alchimistes…" La scène évoque "simultanément l’art de musique, l’harmonie, et le jeu des enfants, exprimant plus spécialement tous trois, l’ultime phase de l’Œuvre".

9. La sirène obscure et enceinte
Une sirène qui tient de la main droite un miroir, nous offre de grandes singularités : elle est noire, manifestement enceinte, et possède une queue immense qu’elle tient comme un parasol au-dessus de sa tète. C’est la Vierge noire, la Viergo pantura, la Vierge sur le point d’enfanter des cryptes souterraines. Et le miroir qu’elle tient à la main est celui-là même dont parle le Cosmopolite : "Un Miroir dans lequel j’ai vu toute la Nature à découvert."

10. Le chariot à voile et son guide féminin
"Un chariot roule poussé par le vent, ainsi que le montre sa voile gonflée." II est conduit par une femme. L’idée de navigation se trouve associée à celle d’un voyage terrestre : ce sont là les deux voies, humide et sèche, que peut prendre le philosophe pour mener à bien son travail hermétique. La femme indique "la pureté féminine incarnant les qualités intérieures sans lesquelles l’alchimiste ne peut rien…".

11. Le phénix
"Un oiseau de grande taille, parmi d’autres plus petits, assez semblable à un aigle, se dresse les ailes étendues." C’est là le Phénix, l’oiseau légendaire qui renaît éternellement de ses cendres. "Le Phénix, nous dit Martin Ruland, est la quintessence du feu, ou la très célèbre pierre philosophale."

12. Les deux chiens
Deux chiens semblent jouer : une levrette est accroupie et, devant elle, se dresse un tout petit chien qui lui fait des grâces. Nous avons ici l’allégorie du chien de Corasccne et de la chienne d’Arménie ; en même temps que la disproportion qui existe entre la quantité de mercure nécessaire (la levrette), et celle du soufre (le petit chien). Et pour indiquer que le mercure doit être fixé, la chienne se trouve munie d’un collier.

13. Le centaure
"Un centaure, les cheveux au vent, brandit une massue de la main droite." "Avec la massue placée dans la main du centaure, l’adepte du Plessis a voulu établir l’étroit rapport unissant la théorie à la pratique…", car, grâce à sa massue, l’homme- cheval ouvrira la matière à l’issue d’un violent combat.

14. L’anguipède et la pileuse
Un homme, dont le torse se prolonge en un corps de serpent, étreint avidement, à bras-le-corps, une jeune femme nue, au ventre distendu par la grossesse" ; elle retient sa longue quenouille entre ses jambes croisées. Un petit enfant est assis sur la queue du serpent qu’il dévore. Ce sujet s’applique à la troisième et dernière phase du Grand Œuvre. L’homme à queue de serpent joue le rôle du feu, nécessaire au développement de l’enfant alchimique vorace. La femme indique nettement par sa quenouille, que le travail de laboratoire équivaut désormais à une tâche féminine, tandis que sa grossesse signifie que le nourrisson gourmand "a été remis dans le ventre de sa mère", ainsi que le conseillent les adeptes.

15. L’éléphant et le singe
"Un singe, assis sur le dos d’un éléphant… tient une corde passée autour de la trompe de sa colossale monture…" Dans l’Antiquité, l’éléphant était le symbole de l’éternité et de la puissance souveraine. Telles sont les qualités que l’adepte acquiert lorsqu’il a enfin obtenu la pierre philosophale. Deux coffres, qu’on voit sur le dos de l’animal, évoquent ces fabuleux trésors : santé, richesses et science infuse.

16. La licorne
"Une licorne, vive et puissante, est au repos sur ses pattes repliées." La licorne, emblème de la pureté, est "la lumière naissante du mercure". La tradition veut qu’elle ne puisse être capturée que par une vierge, ce qui est en accord avec le processus alchimique du Grand Œuvre.


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■ Les photographies étaient interdites à l’intérieur au moment où nous avons fait notre visite, nous ne pouvons donc pas vous fournir des clichés sinon en récupérant ce que nous avons trouvé PSI. De même, nous voulions fournir un schéma de la disposition des caissons, chose que nous remettons donc à plus tard. Notre courriel à l’administration du château est malheureusement demeuré sans suite.

► Il n’y a pas que la Salle des gardes : la façade du Grand Logis et de l’Escalier de France recèlent aussi quelque symbolique alchimique ainsi que certaines pièces de mobilier dont un athanor contenant une femme et un enfant.

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