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Personnalités collectives (XIX)

Floruit (pays actuels) :

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🙟 1800   

Hamberger Julius🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Théologien 🞄 Christianisme (Protestantisme), Illuminisme 🞄 n. Saint-Empire romain Germanique (Duché de Saxe-Gotha-Altenbourg), fl. Confédération germanique (Royaume de Bavière) | 1801 1885

► Étudiant la théologie à Erlangen, il devient professeur de religion puis de littérature allemande. Influencé par Schelling, Baader puis Böhme. Outre des œuvres de Baader et d’Œtinger, il édite notablement les sermons de Tauler et la selbstbiographie d’Oetinger. Il publie en outre, plusieurs ouvrages dont deux synthétisant les pensées de Böhme et de Baader, qui le rendront célèbre. Hamberger cherche à concilier foi et connaissance, raison et révélation. Sa Stimmen aus dem Heiligtum der christlichen Mystik und Theosophie (1857) est la première anthologie de théosophie chrétienne.

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Bulwer-Lytton Edward🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Romancier, Poète, Politique 🞄 Romantique 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1803 1873

I. Histoire et carrière politique et littéraire

► Fils de général, issu d’une famille(1) fortunée, il perd son à quatre ans et est éduqué par sa mère. Il effectue de brillantes études au Trinity Hall de l’Université de Cambridge où déjà, il fait montre d’un goût marqué pour la littérature et manifeste une influence byronienne ainsi qu’un attrait pour l’œuvre de Walter Scott. Il sera aussi influencé par William Godwin (père de Mary Shelley) et marquera un attrait pour la littérature allemande de Goethe et Schiller, qui ira grandissante. Ayant perdu son amour de jeunesse, évènement qui le marquera à vie, il épouse, en 1827, une romancière irlandaise mais ce faisant, il se retrouve privé de l’appui financier de sa famille et doit vivre de ses romans. Le mariage, du reste, qui souffrit du rythme de travail devant être soutenu par l’écrivain pour subvenir au train de vie du couple, ne durera légalement que jusque 1836 et il en résultera chez son épouse une amertume intarissable qu’elle exprimera dans des écrits diffamatoires.

↪ En parallèle à sa carrière littéraire, Bulwer-Lytton fait montre d’un vif intérêt pour la politique. Il est membre du parlement, d’abord avec les libéraux (1831-1841), puis, après la mort de sa mère en 1843 et qui lui laissa une grande fortune(2), avec les conservateur (1852-1866); il fut par ailleurs Secrétaire d’État aux Colonies en 1858-1859 sous le gouvernement d’Edward Smith-Stanley (14e comte de Derby), où il constitua la colonie de Colombie britannique et abolit le monopole de la Compagnie de la baie d’Hudson. Pour les services qu’il rendit à la littérature anglaise, il est fait baronet en 1838 puis premier Baron Lytton de Knebworth en 1866.

► Bulwer-Lytton est un dandy radical et sentencieux dont les écrits cyniques laissent transparaître une froide ironie, réputation qu’il établit dès son premier roman alliant romantisme gothique et vie mondaine : Pelham ou les Aventures d’un gentleman (1828) et qu’il écrit dès son retour de Paris. Auteur peu original et inégal, il est cependant populaire durant son siècle car doué pour satisfaire les goûts changeants du public(3). Il est retenu pour ses romans historiques minutieux (quoique son érudition resta superficielle) les Derniers jours de Pompéi (1834) et Rienzi (1835), qu’il écrit en Italie et qui le font accéder à la notoriété au niveau européen. Il nous intéresse particulièrement pour son Zanoni (1842), évidemment, empli d’idées rosicruciennes(4) et qui fait figure de classique de l’ésotérisme littéraire ainsi que pour son utopie fantastique utilisant l’idée de la terre creuse et présentant le concept du "Vril"(5), La Race future (1871) qu’il publie anonymement et où il anticipe Wells et Huxley. C’est un auteur prolifique et polyvalent s’étant essayé à plusieurs genres. Bulwer-Lytton est, en outre, également dramaturge et poète : sa Dame de Lyon (1828) fut fort appréciée et dans son Roi Arthur (1846), il produit un poème héroïque qui lui, ne connaîtra pas le succès.

II. Un ésotériste discret

◆ Bulwer-Lytton fait montre d’une inclinaison pour le mysticisme et l’occulte (ntm. le magnétisme) dès son plus jeune âge. Il fréquente la romancière et salonnière Marguerite de Blessington, éprise de techniques divinatoires. Il est aussi, plus tard et malgré lui, membre de la Societas Rosicruciana in Anglia qui lui imposa en 1872 et de façon bien maladroite le titre de "président d’honneur". Il fréquente ainsi les milieux occultistes anglo-saxons : il rencontre Mackenzie, Randolph, Philip Stanhope (4e comte Stanhope) ou les astrologues Zadkiel et Varley. Mais les connexions qu’ils créer ou aurait créées restent floues, on a ex. proposé un lien avec les Frères asiatiques, sans plus de preuves(6). Quoiqu’il en soit, Bulwer-Lytton influence de façon décisive, avec Levi, l’occultisme anglo-saxon. Les deux hommes se rencontrent d’ailleurs en 1853 et, Levi hébergé chez Bulwer-Lytton, ils pratiqueront ensemble la magie évocatoire. Intéressé par les phénomènes psychiques, il recevra également le fameux sujet psi Daniel Home sous son toit en 1855. Mais, prudent, il restera relativement discret sur ses expérimentations avec lui, tout comme vis à vis de son évolution dans les sociétés secrètes(7), quoique des éléments de sa vie intime et secrète soient dispersés dans ses ouvrages.


1. Sa mère, Elizabeth Barbara Lytton, disait descendre de Cadwaladr ap Cadwallon, l’obscur roi de Gwynedd.

2. Ainsi que la volonté de se faire nommer "Bulwer-Lytton".

3. Il aborde les sujets criminels avec Eugène Aram (1832), écrit avec humour sur la société domestique anglaise avec Les Caxtons (1849) et s’étend sur des sujets surnaturels (fantômes, magie, médiumnité…) avec Les Hantés et les hanteurs (1859). Il s’inspire même de Stoker dans son intéressante Étrange histoire (1862).

4. Tout en traitant les grands thèmes de l’ésotérisme et de l’occultisme, il y rejette les lumières et la révolution mais applaudit l’illuminisme, le pythagorisme et le platonisme. Cette œuvre était notablement la préférée de Bulwer-Lytton lui-même parmi toutes celles qu’il a écrites.

5. Plus tard développé par Jacolliot dans ses Fils de Dieu (1873) et ses Traditions indo-européennes (1876).

6. La confusion récurrente, surtout chez les auteurs non-anglophones avec son fils, Robert Bulwer-Lytton, lui-même diplomate et auteur — ami de Saint-Yves qui plus est — y est sans doute pour quelque chose.

7. Notamment dans le tout aussi discret et manifestement rosicrucien Cercle Orphique.

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Lafontaine Charles🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Magnétiseur 🞄 Psychofluidisme 🞄 n. République helvétique, fl. Suisse | 1803 1892

Magnétiseur franco-suisse proche de Puységur. Possédait un cabinet à Genève. Célèbre démonstrateur itinérant en Angleterre des phénomènes magnétiques, c’est en 1841, à Manchester, que l’une de ces démonstrations attisera la curiosité de Braid, futur conceptualisateur de ce qu’il conviendra de nommer "hypnose" dans son Neurypnology (1843). A publié un Art de magnétiser Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France ainsi que des Mémoires d’un magnétiseur Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive.

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Poe Edgar🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Encyclopedia (sélectionnée) Entrée Treccani (sélectionnée)
Poète, Nouvelliste, Journaliste 🞄 Romantisme (Noir), Décadentisme 🞄 États-Unis | 1809 1849

I. Histoire

► Poe est né à Boston, ses parents, les Poes, sont des acteurs ambulants. Son père abandonne sa famille et sa mère meurt de la tuberculose alors qu’il n’a que trois ans. Aussi, il est recueilli par un riche négociant de Richmond demeurant sans enfants : John Allan. Ce dernier lui donne une bonne éducation mais refuse son attrait pour la littérature : les relations entre les deux hommes demeureront toujours conflictuelles. Poe séjourne en Angleterre et en Écosse avec sa nouvelle famille en 1815-1820. Il y développe un goût pour le romantisme, le gothique et les châteaux médiévaux. Il effectue ensuite, en 1826, des études à l’Université de Virginie durant environ une année. Il publie ses premiers poèmes en 1827 mais, son mode de vie dissolu où l’alcool côtoie le jeu, contrarie Allan qui refuse de payer les frais de scolarité. En rupture avec sa famille d’adoption, Poe s’engage alors dans l’armée fédérale où il atteint le grade de sergent-major, mais la discipline militaire ne lui correspond pas et il est démobilisé en 1831. Réfugié chez sa tante paternelle à Baltimore, il se marie avec sa jeune cousine en 1836, relation qui deviendra pour lui une source vitale de réconfort et de soutien. En parallèle, Poe parvient à faire publier quelques nouvelles dans des revues littéraires de Richmond et de Baltimore et, en 1834, l’obtention du premier prix d’un concours littéraire pour son Manuscript found in a bottle, marque un tournant dans sa carrière. Grâce au soutien d’un ami, il devient rédacteur adjoint au Southern Literary Messenger. Poe, mondain, se destine dès lors à travailler comme journaliste et critique(1) mais, bien que reconnu pour son talent, sa consommation d’alcool cause des problèmes avec ses employeurs et il perd son emploi en 1937.

↪ En 1938, il publie Le Récit d’Arthur Gordon Pym, roman d’aventure initiatique et hallucinatoire qui sera d’ailleurs sa seule tentative dans ce domaine. Poe intègre ensuite l’équipe éditoriale du Burton’s Gentlemen’s Magazine en 1839, à Philadelphie, puis travaille au Graham’s Magazine jusque 1842 mais à chaque fois, malgré son talent qui permet aux journaux de connaître une expansion importante, son rapport à l’alcool et son comportement, notamment vis à vis des autres écrivains avec qui il fait montre d’agressivité, posent problème. Alors qu’il habite New York, sa carrière littéraire atteint son point culminant de son vivant avec la publication du poème Le Corbeau et du deuxième recueil d’Histoires, en 1845.

↪ Mais, esprit tourmenté hanté par la mort de sa mère puis la longue maladie de son épouse qui se révélera mortelle en 1847, il devra rester dans une situation précaire toute sa vie durant : en proie à l’angoisse et à l’alcool dont il ne parvient à se défaire que de façon périodique. Il n’arrivera jamais à se constituer d’assise financière solide et sa vie sombrera irrémédiablement dans le chaos. D’ailleurs, ses contemporains rapportent sur son tempérament des jugements dissemblables : on le décrit parfois attentionné, lumineux et idéaliste, d’autres fois irascible, paranoïaque et égocentrique. Sur le point de se remarier, il mourra en 1849, dans des circonstances obscures qui alimentèrent les spéculations : on le retrouve dans la rue, en proie à un delirium tremens et les causes de son décès qui eut lieu quelques jours plus tard, demeurent floues. Un mythe cependant, se constituera autour de sa mémoire, processus entretenu par la persistance de commentateurs qui exaspèrent certains aspects de sa vie et entretiennent une confusion entre l’Homme et son œuvre et qui devra aboutir à faire de lui une icône culturelle.

II. Pensée, style et œuvres

► Poe est un des écrivains américains les plus célèbres mais paradoxalement, il est initialement peu apprécié dans son pays d’origine où ses outrances choquent et provoquent la controverse : sa réputation y demeure longtemps médiocre. Il est d’abord surtout connu en France grâce aux traductions de Baudelaire(2) et de Mallarmé, aux éloges de Valéry; il devra finalement, séduire les symbolistes. Influencé dans ses conceptions artistiques par Auguste Schlegel et Coleridge(3), c’est aussi un lecteur avide et passionné qui apprécie Shakespeare et Byron, Tieck et Hoffmann puis encore Pope, Scott, Keats, Shelley, Dickens mais aussi l’Ondine de Friedrich de La Motte-Fouqué. Son œuvre participe de la jeune littérature américaine, est dans le goût du gothique anglais, son tempérament, lui, typique de l’aristocratie sudiste. Très variées, ses productions font de lui le précurseur et rénovateur de nombreux courants et genres : le gothique d’abord, qu’il intériorise et ouvre au fantastique et à l’horreur, le récit déductif ouvrant vers le polar avec ses "contes de ratiocination" et le merveilleux scientifique enfin, ouvrant vers la science-fiction. Poe, intellectuel, aime à penser sa littérature, il se conçoit comme un "ingénieur littéraire" : il s’attache à préparer ses effets, ramassés, massifs et lancinants, à recourir à une rhétorique puissante, à la musicalité rythmique et travaillée, à émailler enfin ses textes d’un vocabulaire stupéfiant et rare et de références intertextuelles servies par son érudition encyclopédique. Ainsi, journaliste de profession et psychologue dans l’âme, son texte, à la fois énigmatique et évocateur, à la mécanique narrative implacable et garnie de sous-structures symboliques, se destine à lier émotionnellement son lecteur qui, par la nécessité de l’interprétation, participe au déploiement de l’œuvre. Anticipant certaines tendances de la littérature du XX, il influencera Stevenson, Melville, Doyle, Christie, Verne et son ombre plane évidemment sur le Roi en jaune (1895) de Chambers ou chez Lovecraft dont les poèmes sont criblés de thématiques occultes.

↪ Poe fait en effet montre dans son œuvre d’un attachement aux questions métaphysiques et philosophiques, psychologiques et occultes, aux mystères de l’univers et de l’au-delà, à la puissance de l’imagination et des mots et à leurs interactions avec la conscience, aux thématiques de la folie et l’inconnu, au "grotesque" et à "l’arabesque"(4). Ces axes sont coagulés dans son panthéiste Eureka (1848) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France, dans son œuvre-type qui le rendra célèbre, Raven (1845) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France et, en dernière analyse, dans la figure du corbeau, "seigneur plutonien"(5). Homme de son époque, il est fasciné par les merveilles promises par les sciences et les curiosités dévoilées par l’occultisme qu’il conçoit simultanément : l’électricité côtoie le magnétisme, la médecine, la phrénologie, la physique, l’astrologie, la psychologie, les tables tournantes(6). Il se passionne pour les explorations de toutes sortes : les faits étonnants, les nouvelles technologies et tout ce qui a trait aux extrêmes et aux limites. Ses thématiques privilégiées sont d’abord la rapport à la mort, qui est à la fois inacceptable et séductrice et trouve son point d’orgue dans la perte de la femme aimée, ensuite, la focalisation frénétique sur les détails qui se manifeste dans l’étrangeté cosmique miroitant dans les lieux, leurs agencements et leurs lumières, leurs spectres et les incongruités psychiques qui y sont attachées et qui culminent dans le motif du double, contrepoint que l’on retrouve kaléidoscopiquement à plusieurs niveaux de son œuvre. Ses différentes productions sont dotées d’un caractère nettement métalittéraire et d’une narration polysémique jouant alternativement sur les registres de la rationalité, de l’affectif et du morbide, s’exprimant enfin par une symbolique ciselée. Poe lie ainsi symbiotiquement ses textes avec des motifs, allégories et symboles relatifs à l’ésotérisme et l’occultisme.

◆ Aussi, plusieurs contes des Histoires extraordinaires Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France et des Nouvelles histoires extraordinaires Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France questionnent la représentation littéraire de l’ésotérisme, notamment dans le cadre de la métaphysique transcendantaliste d’une part, de la magie et du spiritisme, du magnétisme animal et de la radiesthésie d’autre part : Morella (1835), The Fall of the House of Usher (1839), The Masque of the Red Death (1842), The Tell-Tale Heart (1843), The Pit and the pendulum (1843), A Taie of the ragged mountains (1844), la Mesmeric Revelation (1844), The Power of Words (1845), Some Words with a Mummy (1845), The Facts in the case of Mr. Valdemar (1845) et enfin The Cask of Amontillado (1846) devront, sous des aspects différents, intéresser nos lecteurs. Pour Poe, l’expérience littéraire est spirituelle et ne saurait s’accomplir, que dans l’unité(7), notion que le poète peut progressivement transmettre par le biais de l’imagination vraie. Cette transmission surpra-humaine est impossible chez la plupart des artistes car ils sont aveuglés par la fancy, imagination égocentrique, désordonnée, chimérique finalement, qui retranche l’Homme de l’harmonie divine et l’éloigne de l’essentiel.

Il existe bien sûr un nombre considérable de papiers sur Poe. 𝕍 1⬝ Edgar Poe et la tradition "gothique" in Caliban (5 pp. 35-51), Maurice Levy, 1968. Lien vers le document sur Persée | 2⬝ Sur la doctrine d’Edgar Allan Poe in Hermès (1, 4 pp. 55-58), A. Rolland de Reneville, 1935. Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France | 3⬝ « La Puissante magie de la vraisemblance » : Edgar Allan Poe à l’époque du machinisme in Tracés (16 pp. 193-219), John Tresch, 2009. Lien vers le document sur OpenEditions | 4⬝ Edgar Allan Poe’s aesthetic theory, the insanity debate, and the ethically oriented dynamics of "The Tell-Tale Heart" in Nineteenth-Century Literature (63, 3 pp. 321-345), Dan Shen, 2008.


1. Connu pour sa férocité dans cet exercice, il est surnommé "Tomahawk".

2. Qui bien que n’étant pas exempte de défauts évidents relatifs à sa maîtrise de l’anglais et à ses propres attentes, reste remarquable au niveau du style et de la communion d’esprit.

3. Ses théories esthétiques peuvent être consultées dans sa Genèse d’un poème (1846) et son Principe poétique (1850).

4. Il n’est nullement irrationnel d’imaginer que, dans une existence future, nous puissions considérer cette vie comme un songe. (Marginalia, LIX).

5. "Prophète ! — dis-je, — être de malheur ! oiseau ou démon, mais toujours prophète ! que tu sois un envoyé du Tentateur, ou que la tempête t’ait simplement échoué, naufragé, mais encore intrépide, sur cette terre déserte, ensorcelée, dans ce logis par l’Horreur hanté, — dis-moi sincèrement, je t’en supplie, existe-t-il, existe-t-il ici un baume de Judée ? Dis, dis, je t’en supplie !" Le corbeau dit : "Jamais plus !" (Raven, 1845).

6. Cet attrait pour ces sujets se voit nettement dans son Thousand-and-Second Tale of Scheherazade (1845).

7. Il n’existe pas un être pensant, qui, à un certain point lumineux de sa vie intellectuelle, ne se soit senti perdu dans un chaos de vains efforts pour comprendre ou pour croire qu’il existe quelque chose de plus grand que son âme personnelle. L’absolue impossibilité pour une âme de se sentir inférieure à une autre ; l’intense, l’insupportable malaise et la rébellion qui sont le résultat d’une pareille idée, et puis les irrépressibles aspirations vers la perfection, ne sont que les efforts spirituels, coïncidant avec les matériels, pour retourner à l’Unité primitive, — et constituent, pour mon esprit du moins, une espèce de preuve, dépassant de beaucoup ce que l’Homme appelle une démonstration, qu’il n’y a pas d’âme inférieure à une autre, — que rien n’est et ne peut être supérieur à une âme quelconque, — que chaque âme est, partiellement, son propre Dieu, son propre Créateur ; — en un mot, que Dieu, le Dieu matériel et spirituel, n’existe maintenant que dans la Matière diffuse et l’Esprit diffus de l’Univers ; et que la concentration de cette Matière et de cet Esprit pourra seule reconstituer le Dieu purement Spirituel et Individuel. (Eureka, 1848).

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Pitois Jean-Baptiste [Christian Paul]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Journaliste, Historien 🞄 Néo-Occultisme 🞄 n. Empire français (I), fl. Empire français (II) | 1811 1872

► Ami et collaborateur de Nodier à la Bibliothèque de l’Arsenal. Connu pour son Histoire de la Magie (1870) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France qui, survolant les grands thèmes de l’ésotérisme, fut un succès éditorial.

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Wagner Richard🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Encyclopedia Britannica Entrée Encyclopedia (sélectionnée)
Compositeur, dramaturge 🞄 Romantisme 🞄 n. Confédération du Rhin (Royaume de Saxe), fl. Confédération germanique (Royaume de Bavière) | 1813 1883

I. Histoire

► Dernier d’une fratrie de sept enfants, Wagner est né dans une famille encline aux activités des lettres et des arts, notamment à la poésie, au théâtre et au chant. Son père, fonctionnaire, décède alors qu’il n’a que six mois et il est élevé par sa mère et son beau-père(1) ainsi que son oncle qui, lettré, exerce une influence déterminante sur ses jeunes années, lui faisant notamment découvrir Dante. Il entame des études à l’Université de Leipzig, mais peu enclin aux études, il est cependant animé par la poésie des tragédiens grecs antiques, pour Homère et Shakespeare. Rapidement il prend contact avec sa vocation de musicien, prenant comme référence von Weber, qui visite régulièrement sa famille, et surtout Beethoven. Aussi, il suit des cours de musique puis se lie en 1831 avec le Thomaskantor Theodor Weinlig avec qui il étudie le contrepoint et l’harmonie. En 1832 il compose sa première symphonie puis en 1833 son premier opéra : Les Fées(2). Il est ensuite chef d’orchestre à Magdebourg puis à Königsberg, emploi chichement rémunéré, et épouse une cantatrice. Il vit à Paris en 1839-1841 mais en butte à des difficultés financières, il connaît heureusement son premier succès à Dresde, en 1842, grâce à Rienzi, tiré d’un roman de Bulwer-Lytton et structuré comme le grand opéra français, ce qui lui permet d’obtenir le poste de hofkapellmeister dans cette même ville l’année suivante. Il se rapproche de Liszt mais le succès, néanmoins, ne perdure pas et il est endetté car ni son Vaisseau fantôme (1843), ni son Tannhäuser (1845) ou son Lohengrin (1846) ne trouvent leur public. Les deux dernières pièces, bien que encore conventionnelles, montrent néanmoins un intérêt grandissant pour les anciennes légendes germaniques et annoncent son œuvre à venir par l’utilisation des leitmotivs. En 1849, il est contraint de fuir la ville, ayant pris par aux soulèvements révolutionnaires avortés, et, aidé par Liszt, il s’établit en Suisse et y reste jusque 1860. Là, il découvre Schopenhauer, s’occupe notablement de théorie artistique et écrit des essais(3), ainsi que des poèmes et commence à mettre au point son Anneau du Nibelung (dit Tétralogie)(4) dès 1857. Mais il s’interrompt pour se pencher sur Tristan et Isolde (1859).

↪ Wagner parcourt ensuite l’Europe pour tenter de faire connaître son œuvre mais doit attendre un envoyé de Louis II de Bavière (reg. 1864 1886) pour se rendre à Munich et y être comblé de faveurs, lui permettant d’atteindre enfin une certaine stabilité sur le plan financier. Bien que son Tristan et Isolde connaît un fort succès en 1865, il est de nouveau obligé de se retirer. En effet, veuf depuis 1866, il est prit dans un scandale entourant sa liaison avec Cosima Liszt(5). De plus, la cour le tient pour exaspérer de l’attitude lunaire du roi et lui reproche ses demandes fastueuses aux frais de l’État. Il repart donc en Suisse et se marie finalement avec Cosima en 1870. A Munich, il créer les Maîtres chanteurs de Nuremberg (1868), puis, l’Or du Rhin (1869) et la Walkyrie (1870) sur demande de Louis II. En 1871, grâce à la générosité de son mécène, il a l’opportunité de toucher l’apothéose de son art en concrétisant l’idée qu’il véhicule dans ses ouvrages théoriques : il fait construire un théâtre dans la ville de Bayreuth et fonde un festival avec pour intention de créer la scène d’un art total qui combinerait poésie, musique, théâtre, danse et techniques de mise en scène(6). Ce drame en musique devra constituer un sommet de l’opéra allemand et son influence être considérable. En 1876, pour l’inauguration du théâtre, il peut enfin faire jouer sa Tétralogie — pourtant terminée depuis 1865 — ainsi que le Parsifal en 1882. Dès lors, Wagner jouira d’une considération et même pour certains d’une admiration, sans pareille, faisant bénéficier au compositeur d’une aura mystique et messianique. Il s’éteint peu après, lors d’un séjour à Venise.

II. Art et herméneutique ésotérique

◆ Compositeur allemand le plus important du XIX, il devra aussi demeurer, comme Bach, Mozart et Beethoven, parmi les plus grands compositeurs occidentaux. Pour Wagner, l’opéra ne saurait être qu’un simple divertissement : le théâtre lyrique est une initiation et le librettiste un guide spirituel visionnaire. Son approche de l’opéra, le wort-ton-drama est conçu comme gesamtkunstwerk {œuvre d’art totale}, il est organique et harmonique : le texte, la musique, les actions des personnages et la scénographie sont liés entre eux par des rappels et un fil conducteur, le leitmotiv devenant le métronome d’une continuité ininterrompue de l’action théâtrale où l’écriture dramatique et symphonique s’équilibrent. Les thématiques conductrices de l’oeuvre wagnerienne sont la lutte de l’amour contre la corruption du monde et l’égoïsme des Hommes, la dualité Eros-Thanatos, la femme conçue comme contrepartie essentielle de l’homme et force régénératrice, la rédemption, les relations entre l’Homme et la nature, la notion de hiérarchie entre les règnes, ainsi que la quête de pureté morale et raciale. Sans rival dans l’Allemagne de son temps, les idées véhiculées par Wagner ont conquis les bourgeois et les intellectuels de son époque, exerçant une profonde influence sur les générations suivantes. De plus, par leurs thématiques mythico-métaphysiques et l’émotion grandiose qu’ils véhiculent, les drames musicaux de Wagner — l’Anneau du Nibelung et Parsifal en particulier — que ce soit au niveau des textes ou des partitions, ont étés considérés, certes comme l’aboutissement musical du romantisme allemand, mais également comme traduisant le génie ésotérique germain. Cette réception de l’œuvre fait que parmi les ésotéristes, Wagner est perçu comme le continuateur, sous forme artistique, de la lignée initiée par Christian Rosenkreuz, enrichie par Böhme et exaltée par Gœthe. En conséquence, elle a été une source d’herméneutique, surtout à la Belle Époque où sa production est voulue comme actualisant l’idée romantique de la musique comme religion ou expérience mystique, portée par l’écrin du théâtre de Bayreuth, dont l’esthétique évoqua un temple. Ces drames deviennent alors des épopées à caractère universel et spirituel narrant les vicissitudes de la condition humaine.

↪ Péladan notamment, fera beaucoup pour faire connaître la musique de Wagner en France et Schuré devra écrire un Drame musical: Richard Wagner, son œuvre, son idée (1875). Dans le sillage de Wagner, plusieurs compositeurs se sont intéressés aux domaines ésotériques : Mahler, Scriabine, Schoenberg, Cyril Scott(7) et Anton Webern à la théosophie, Satie et Sibelius au rosicrucianisme et à la maçonnerie, Debussy et Holst à l’occultisme. Les travaux de Wagner se situent dans le sillage de la vogue musicale et littéraire néo-romantique sur la figure du chevalier du Graal, inspirés d’œuvres médiévales comme le Parzival et le Willehalm de Wolfram von Eschenbach ou le Der jüngere Titurel d’Albrecht von Scharfenberg. Cette influence chevaleresque du mythe du Graal, après avoir été éclipsée un temps, revient sur le devant de la scène grâce à l’oeuvre du compositeur ainsi qu’à celle de Rossetti 👁 chez qui elle prend une importance première. Cet écho devra se prolonger dans l’aryanisme de Houston Chamberlain et du nazisme. Hitler lui-même s’intéresse à l’œuvre wagnérienne, en particulier au Parsifal qui lui inspire la notion d’un ordre chevaleresque attaché au saint graal du sang germanique pur.

Les études sur Wagner sont naturellement, très nombreuses. 𝕍 1⬝ L’anneau (ou le centre inhabitable). Mythe et cosmos de Richard Wagner in Cahiers de Fontenay (9-10 pp. 171-231), Catherine Fricheau, 1978. Lien vers le document sur Persée | 2⬝ Music, Drama, and Sprechgesang in 19th-Century Music (38, 3 pp. 219-242), Martin Knust, 2015. | 3⬝ Les objets comme « attracteurs » dans la Tétralogie de R. Wagner in Bulletin de Psychologie (43, 396 pp. 734-745), Joël de Martino, 1990. Lien vers le document sur Persée


1. Qui fut peut-être son père. Mais Wagner lui-même renoncera à cette hypothèse et du reste, ne connaîtra en fait jamais sa véritable origine.

2. Inspiré de La Femme serpent, fable théâtrale de Carlo Gozzi.

3. Die Kunst und die Revolution (1849) et Das Kunstwerk der Zukunft (1849).

4. Les sources de l’Anneau des Nibelungen sont par ailleurs bien connues; la liste, mélange de sources médiévales et modernes est transmise par Wagner lui-même dans une lettre à Franz Müller (1856) : Der Nibelunge Noth und die Klage et Zu den Nibelungen de Karl Lachman, la Deutsche Mythologie de Jacob Grimm, les Eddas (poétique et prosaïque), Völsunga Saga et Wilkina- und Niflunga Saga (traduits par Friedrich Von Der Hagen), le Deutsche Heldenbuch (édité par Von Der Hagen), Die deutsche Heldensage de Wilhelm Grimm, Untersuchungen zur deutschen Heldensage de Franz Mone, enfin, l’Heimskringla compilé par Snorri (traduit par Gottlieb Mohnike).

5. La fille de Liszt et épouse du chef d’orchestre Hans von Bulow qu’il rencontre en 1863..

6. On y trouve plusieurs innovations techniques et architecturales, notamment au niveau acoustique qui seront par la suite réutilisées..

7. Auteur d’un Music: Its Secret Influence Throughout the Ages (1933).

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Teste Alphonse🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Médecin, Magnétiseur, Homéopathe 🞄 Psychofluidisme 🞄 n. Royaume de France (Restauration I), fl. Royaume de France (Monarchie de Juillet) | 1814 1888

► Auteur d’ouvrages de bonne réputation (stt. du point de vu historique) ntm. d’un Manuel pratique de magnétisme animal (1841) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France et d’un Le Magnétisme animal expliqué (1845) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France ainsi que d’un Comment on devient homœopathe (1864) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France. Auteur d’un éphémère et théorique Transactions du magnétisme animal (1841).

➽ Influence Liébeault.

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Pickingill George🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Rebouteux 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1816 1909

► Ouvrier agricole qui, grâce au travail d’enquête du folkloriste Eric Maple, est connu comme ayant été célèbre et redouté dans l’Essex pour ses compétences de rebouteux. On a comparé Pickingill à Murrell, autre rebouteux anglais célèbre.

► La figure de Pickingill est par la suite réutilisée par Bill Liddell, rédacteur dans les revues wiccanes The Wiccan et The Cauldron. Il fait de Pickingill une figure importante du néo-occultisme, introducteur et rénovateur de la rituélie et initiateur de Crowley et Bennett. Il lui fait notamment affirmer descendre d’une lignée de sorcier remontant à Julia, la "sorcière de Brandon" brûlée vive en 1071. Farouchement opposé au christianisme, il aurait essaimé plusieurs coven dans l’est de l’Angleterre. Ces affirmations ont donné lieu à une controverse mais ne semblent pas pouvoir s’appuyer sur des preuves factuelles.

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Evans Warren
Auteur 🞄 Spiritualisme (Nouvelle Pensée) 🞄 États-Unis | 1817 1899

► Méthodiste puis swedenborgien, il devient le premier théoricien de la Nouvelle pensée influencé par le magnétisme de Quimby. Il écrit ainsi plusieurs ouvrages sur la guérison spirituelle, débutant par The Mental Cure en 1869.

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Tagore Debendranath🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Philosophe, Théologien 🞄 Hindouisme (Brahmoisme) 🞄 n. Raj de la Compagnie, fl. Raj Britannique | 1817 1905

► Issu de l’importante famille bourgeoise calcuttienne des Tagore, Debendranath, d’une sensibilité autant conservatrice que rénovatrice, travailla sa vie durant à développer l’éducation bengalie(1) et à réformer la société indienne et les pratiques hindoues qu’il estimait erronées via l’influence du brahmoisme, néo-Védanta influencé par l’unitarisme théologique et le transcendantalisme. Parmi ces réformes, Debendranath militera ntm. contre l’adoration des मूर्ति (mūrti) qu’il estime idolâtres, les abus du système des varnas, la coutume funéraire du सती (satī), la pratique de la polygamie ou encore le mariage des enfants.

► Profondément monothéiste et intéressé par le mouvement initié par Râm Mohan Roy en 1828, il est le fondateur de la société intellectuelle du Tattwabodhini Sabha (1839), puis, élaborant sa société en organisation, il prend la direction de la Brahmo Samāj {Société de Brahma} en 1842. Fondateur en 1842 du Tattwabodhini Patrika où, défendant les langues indiennes autant que les réformes sociales(2), l’étude simultanée du rationalisme scientifique et de la religion, il produit des traductions bengali du Rig Veda et des Upanishads. Publie Brahmo-Dharma en 1854, un commentaire des textes sacrés hindous. Ami de Keshub Sen, jusque 1866 du moins, leur sensibilités religieuses ne pouvant s’accorder(3) et leur séparation créant un schisme dans le mouvement. Sen devra fonder la Sadharan Brahmo Samaj qui devra, par la suite, influencer Vivekananda. Il fonde l’école de Santiniketan en 1863. Père de Rabindranath Tagore.


1. Particulièrement auprès des femmes et des défavorisés.

2. Sa voix parviendra à influencer l’intelligentsia indienne.

3. Sen était ostensiblement chrétien.

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Baudelaire Charles🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Larousse
Poète, Critique d’art 🞄 Symbolisme 🞄 n. Royaume de France (Restauration II), fl. Empire français (II) | 1821 1867

I. Histoire

► Issu d’une famille de la petite bourgeoisie terrienne, son père est prêtre sous la révolution. Fréquentant les philosophes, il renonce à son sacerdoce et devient fonctionnaire ainsi que peintre amateur. Orphelin de son père dès sept ans, Baudelaire entretient des relations difficiles avec son beau-père, militaire, vivant le remariage de sa mère comme une trahison. Il va à Louis-le-Grand, entame des études de droit, mais ne s’y intéresse guère, ayant une passion accusée pour la littérature. À vingt ans, sa famille décide de l’envoyer voyager dix mois en Inde, mais il touche l’île Maurice et revient finalement en France après dix mois, chargé cependant de souvenirs de paradis exotiques. De retour en France, majeur et disposant de l’héritage de son père, il se comporte comme un dandy rebelle et excentrique, dilapide son héritage. Il fréquente les milieux littéraires, artistiques et journalistiques. Il se lie à Gautier, Nerval, Banville, Sainte-Beuve, avec la mulâtresse, Jeanne Duval(1) avec qui il entretiendra une relation houleuse jusqu’en 1861.

↪ Baudelaire est tout d’abord critique d’art(2) et de littérature dans les journaux, où il est d’un goût sur et d’une grande acuité. Dès 1844 il publie de temps en temps dans ces journaux des poèmes qu’il finit par réunir en 1857 sous le titre de Fleurs du Mal Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France, chef-d’œuvre à la structure habile édité par son ami Poulet-Malassis. Cependant, ce recueil lui vaut un procès judiciaire pour immoralité : son éditeur et lui doivent payer une amende et retirer six pièces(3). Il est aussi traducteur de nombres d’œuvres de Poe, avec qui il se trouve en forte affinité, tout comme avec la pensée de Joseph de Maistre. Il contracte cependant la syphilis contractée vers 1841, atténue les effets du traitement par l’opium, boit de l’alcool et ravage sa santé, ce qui constitue pour lui, comme en témoigne une lettre, non pas la source de son art mais le fond, l’angoisse permanente de l’abîme avec lequel il doit composer pour accoucher de son œuvre. Persécuté par ses créanciers, il va à Bruxelles en 1864, mais son état de santé s’aggravant, il est ramené par Poulet-Malassis à Paris en 1866 et devra mourir dans une maison de santé en 1867.

II. Pensée, style et influence

◆ Reconnu comme un poète à la stature immense dépassant les frontières et les époques, il est l’un des poètes français les plus importants du XIX. Peu compris de son vivant et encore sujet à des interprétations contradictoires(4), il exerce cependant son influence sur le Parnasse et les symbolistes de façon immédiate : Verlaine, Mallarmé, Rimbaud, Valéry, la poésie française et européenne postérieure, jusqu’au surréalisme, tous doivent quelque chose à Baudelaire. Baudelaire établit dans son œuvre un nouveau rapport à l’écriture, traversé qu’il est par la conscience angoissée et lucide de la condition du poète, qui est à la fois une malédiction et une onction pour celui qui est alors magicien du verbe et des illusions, voyant des réalités inférieures et supérieures et alchimiste ayant le devoir faire mûrir la beauté et l’éternel à partir de viles matières transitoires(5). La poésie n’est plus seulement réception céleste, dévoilement épiphanique, elle est aussi accouchement, expérience intime et douloureuse. Dans une ébauche d’épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal il versifie finalement : Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir / Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte. / Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence, / Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or. Son Spleen et idéal — début de la première partie des Fleurs du mal — et son poème Correspondances(6) tout particulièrement, trouvera en effet une résonance chez les ésotéristes, mentionnons par ailleurs son amitié avec Ménard dont on connaît le goût pour les sciences occultes. Dans ses Paradis artificiels (1860), il explore encore, avec un regard affûté, les effets psychologiques de l’opium, du hashish et du vin, bref, des ivresses, au regard de leur pouvoir sur la volupté et l’individualité.

↪ Particulièrement habile, Baudelaire sait innover sans pour autant maladroitement repousser ses prédécesseurs : s’il va effectivement contre le romantisme en ce qu’il refuse l’effusion sentimentale et les longueurs, il en accepte l’héritage dans ses aspects sous-jacents : révolte, occultisme, actualité d’un monde au-delà du monde visible, à cela près que, chez lui, le ciel étant fermé(7), il y ajoute la forme du sadisme et du satanisme pour voiler l’opérativité de la transmutation et l’attrait pour un paganisme spiritualiste. Baudelaire a en effet abordé les aspects les plus sombres, macabres, voir obscènes et scabreux de la vie humaine, en les transfigurant cependant par un style élaboré et technique, empli d’images, symboles, visions, allégories et de "correspondances", extrayant ainsi la beauté du mal(8).

Fort d’élans vers des idéaux d’absolu passant par les chemins de la purification, de l’élévation et de l’exaltation, son chemin poétique, où s’entremêlent le rêve et la mort autour d’un puissant individualisme, est cependant parsemé de rébellions et de renoncements mais aussi fuites pécheresses vers les domaines de la volupté et du vice. Il est l’auteur d’une poésie sensuelle et spirituelle, à visée esthétique et morale. D’une poésie pure et consciente trouvant sa fin en elle-même, mais aimant jouer avec les oxymores et les oppositions, les contrastes et les dissonances, il reflète l’appel simultané du Dieu sublime et du Diable destructeur : bien et le mal, immobilité de la perfection et mutabilité du contingent, extase et dégoût simultané pour l’existence, sentiment d’exaltation et d’ardente puissance mais aussi de mélancolie et de frustration, femme idéalisée comme une déesse(9) et vitupérée comme une prostituée(10), attrait de la foule mais sentiment de solitude et mépris pour une société puritaine, utilitaire et cupide. Ces oppositions trouvent leur résolution dans l’acte poétique, lanterne permettant de traverser la nuit obscure de l’âme et le voile libérateur de la mort.


1. Sa muse, sa "Vénus noire".

2. Il aime Delacroix et Ingres, Courbet, Wagner et Listz.

3. A celle qui est trop gaie, Femmes damnées, Le Léthé, Les Bijoux, Les Métamorphoses du vampire et Lesbos.

4. Son tempérament provocateur, son goût pour le paradoxe et la boutade n’y est pas étranger.

5. […] Pourtant, sous la tutelle invisible d’un Ange, / L’Enfant déshérité s’enivre de soleil, / Et dans tout ce qu’il boit et dans tout ce qu’il mange / Retrouve l’ambroisie et le nectar vermeil. / Il joue avec le vent, cause avec le nuage, / Et s’enivre en chantant du chemin de la croix ; / Et l’Esprit qui le suit dans son pèlerinage / Pleure de le voir gai comme un oiseau des bois […] Je sais que vous gardez une place au Poète / Dans les rangs bienheureux des saintes Légions, / Et que vous l’invitez à l’éternelle fête, / Des Trônes, des Vertus, des Dominations. […] (Bénédiction).

6. Où l’on sent la main de Swedenborg.

7. Mais accessible par les analogies.

8. L’un t’éclaire avec son ardeur, / L’autre en toi met son deuil, Nature ! / Ce qui dit à l’un : Sépulture ! / Dit à l’autre : Vie et splendeur ! // Hermès inconnu qui m’assistes / Et qui toujours m’intimidas, / Tu me rends l’égal de Midas, / Le plus triste des alchimistes ; // Par toi je change l’or en fer / Et le paradis en enfer ; / Dans le suaire des nuages // Je découvre un cadavre cher, / Et sur les célestes rivages / Je bâtis de grands sarcophages. (Alchimie de la douleur).

9. Dont l’image est notamment pour lui la demi-mondaine et salonnière Apollonie Sabatier.

10. Qui trouve plutôt son écho chez Jeanne Duval.

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Noeggerath Rufina [Bonne-Maman]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Auteur 🞄 Spiritisme 🞄 n. Royaume uni des Pays-Bas, fl. Empire français (II) | 1821 1908

► Épouse d’un médecin hypnotiseur, elle s’intéresse au spiritisme à partir du décès de son époux survenu en 1852 mais elle donne elle-même la date de 1868 comme étant décisive dans son cheminement spirite. "Bonne-Maman" était reconnue pour sa vivacité d’esprit, sa gentillesse et sa tolérance naturelle — quoique fermement anticléricaliste — ainsi que pour sa conviction indéfectible pour la doctrine spirite. Elle tenait, les mercredi, un salon spirite très populaire 22 rue Milton dans le 9ème arr. de Paris. Auteur d’un La Survie (1897) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive : regroupant de nombreuses communications avec les défunts. Elle affirme en introduction : La survie est une vérité prouvée, indéniable, en dehors de tout dogme. Elle peut être considérée comme une religion, attendu que son étude a pour résultat d’affranchir l’esprit, de rendre la pensée libre […] tous peuvent arriver à la conviction par des faits devant lesquels ils n’auront qu’à s’incliner d’un commun accord […]. Doyenne du spiritisme en France à sa mort (84 ans), elle est inhumée à la division 94 du Père-Lachaise où sa sépulture avait la réputation de pouvoir soulager les maux, en particulier les troubles oculaires.

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Liébeault Ambroise-Auguste🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Magnétiseur 🞄 Imaginationnisme, Suggestionnisme 🞄 n. Royaume de France (Restauration II), fl. République française (III) | 1823 1904

► Liébeault reçoit une éducation catholique puis étudie la médecine à Strasbourg. C’est en 1848, alors qu’il effectue son internat qu’il entre en contact avec le magnétisme : il y prend en effet connaissance du fameux Rapport Husson déposé devant l’Académie de médecine en 1831 et qui, s’exprimant favorablement à l’endroit du magnétisme(1), fit scandale et ne fut jamais imprimé tandis que les magnétiseurs eux, ne manquèrent pas de s’en faire triomphalement l’écho. Entre temps, la commission d’enquête de 1837, ostensiblement partiale, condamne cette pratique et en 1842, l’Académie de médecine officialise une position définitivement hostile et fermée envers le magnétisme animal. Dans ce contexte, Liébeault est d’abord influencé par Teste, Lafontaine, Du Potet puis par Braid et son monoïdéisme ainsi que par Faria.

↪ Après une période de dix ans où il exerce comme médecin de campagne à Pont-Saint-Vincent (54), il s’installe dans la toute proche Nancy et complète sa pratique médicale avec celle de l’hypnose thérapeutique qu’il exerce de façon gracieuse. Il publie un Du sommeil et des états analogues (1866) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France qui, au regard du zeitgeist et finalement assez peu méthodique, est ignoré de ses confrères. Marginal dans sa profession, il est cependant approché par Bernheim, médecin enseignant à l’Université de Nancy, en 1882, qui, convaincu par sa pratique, fonde avec lui la fameuse École de Nancy. Subitement célèbre dans toute l’Europe et débutant l’âge d’or de l’hypnose en France, ils recevront les visites de célèbres confrères tels Freud, Coué, Auguste Forel ou Joseph Delbœuf, s’opposeront à l’École de la Salpêtrière et permettront à une certaine portion de la pratique magnétique de s’entériner dans la médecine conventionnelle. L’École de Nancy, née du mesmérisme et ultimement de Paracelse, devra à son tour influencer les néo-occultistes comme Guaita et Wirth, avec qui Liébeault était en rapport. Berheim pour sa part, s’éloigne finalement peu à peu de l’hypnose, la résume à la suggestion, et met au point le concept de "psychothérapie" en 1891 dans son Hypnotisme, suggestion, psychothérapie. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France


1. Considéré comme agent de phénomènes physiologiques ou comme moyen thérapeutique, le magnétisme devrait trouver sa place dans le cadre des connaissances médicales, et par conséquent les médecins seuls devraient en faire ou en surveiller l’emploi, ainsi que cela se pratique dans les pays du Nord..

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Rogers Edmund🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Journaliste 🞄 Spiritualisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1823 1910

► Issu d’une famille méthodiste, il est mis en contact avec le swedenborgisme vers 1843 par Isaac Pitman(1) puis s’intéresse au mesmerisme et enfin au spiritualisme(2) dont il revient un acteur important. Il participe en effet, en 1873, à la fondation de la British National Association of Spiritualists, en 1881, il est impliqué dans la formation de la fameuse Society for Psychical Research et en 1884 enfin, il apporte encore son concours à la mise au point de la London Spiritualist Alliance. En outre, il créer en 1881 l’hebdomadaire spiritualiste Light qu’il édite de 1894 à sa mort. 𝕍 son autobiographie d’abord publiée dans Light puis rééditée Life and Experiences (1911).


1. Inventeur du système sténographique portant son nom.

2. Il fréquente les séances de Miss Everitt Thomas et Eglinton.

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Everitt Thomas (& Miss)
Politique, Médium 🞄 Spiritualisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1824 1905

► Le couple Everitt fut pionnier dans le domaine de la parapsychologie.

↳ Madame Everitt fut, vers 1855, une des premières médium anglaises et la première à faire parler directement les défunts. Elle manifestait en outre, plusieurs phénomènes parapsychologiques. On trouve plusieurs descriptions des séances qu’elle conduisait dans Spirit Workers in the Home Circle (1887) de Morell Theabold.

↳ Monsieur Everitt fut quant à lui impliqué dans les organisations spiritualistes de leur temps. Ami de Edmund Rogers, il devient vice-président de la British National Association of Spiritualists puis celui de la Dalston Association of Enquirers into Spiritualism et enfin président de la Marylebone Spiritualist Association.


🙟 1825   

Delaage Henri🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Ésotériste, Occultiste 🞄 Christianisme (Catholicisme), Martinisme 🞄 n. Royaume de France (Restauration I), fl. République française (III) | 1825 1882

► Petit-fils du chimiste et politique Jean-Antoine Chaptal, ami de Balzac et Nerval avec qui il signe Le Diable rouge, almanach cabalistique (1850). Catholique, journaliste puis fonctionnaire au ministère de la Marine.

◆ Lecteur de Nodier, adepte d’un magnétisme spiritualiste qu’il estimait capable de ramener les Hommes vers la foi en vertu de la preuve qu’il constituait, c’est un précurseur du néo-occultisme et du spiritisme : Fils puni de ces époques sans foi où les hommes, le visage sombre, l’œil fixé sur la terre, errent çà et là sans souci de leurs destinées immortelles, j’ai senti sur mon âme le mal infini du doute. Blessé d’une vie que l’esprit de ce siècle fatal avait faite sans idéal, j’ai demandé la lumière aux sciences occultes; tête baissée, je me suis précipité dans ce gouffre béant pour y trouver le baume de l’espérance, et j’y ai trouvé la foi ardente de l’apôtre, non en des chimères, mais aux dogmes éternels du christianisme, astres aux splendeurs lumineuses qui répandent leur divines lumières sur les plus mystérieux ressorts de la nature, de l’homme du monde et de Dieu. Le front rayonnant d’une félicité conquise pour toujours, j’ai senti en mon sang le besoin d’épancher sa vie jeune et passionnée en tout mon être, le désir de se consacrer à la propagation de ces vérités, qui seules peuvent faire un peuple grand, croyant et heureux. Le magnétisme, cette magie de Dieu, était la seule base où je pouvais appuyer mon enseignement.(1). Marqué par l’illuminisme (notamment Swedenborg), il s’estimait, tout comme Chaboseau, dépositaire de Saint-Martin et il initiera Papus en 1882. Auteur d’un Le monde occulte, ou Mystères du magnétisme dévoilés par le somnambulisme (1851) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France.

𝕍 quelques détails chez Viatte : Les origines françaises du spiritisme in Revue d’histoire de l’Église de France (21, 90 pp. 35-58), Auguste Viatte, 35-58. Lien vers le document sur Persée


1. Introduction des Mémoires d’un magnétiseur, Auguste Lassaigne, 1851 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France.

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Didier Alexis🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Voyant 🞄 n. Royaume de France (Restauration I), fl. République française (III) | 1826 1886

► D’abord ouvrier graveur puis acteur dramatique, on se souvient de Didier parce qu’il est le plus célèbre de tous les somnambules magnétiques, il était spécialement doué d’une grande notoriété dans les milieux cultivés de l’Europe du XIX chez qui le sujet intéresse encore. En effet, l’Académie de médecine repousse l’intérêt du grand public pour le magnétisme en l’écartant définitivement du champ de ses recherches en 1842.

► Attaché à l’idée de démontrer l’existence d’un principe immatériel dans l’Homme, plongé dans un état de lucidité magnétique mais simultanément tout à fait conscient de son environnement, il multiplie, à partir de 1843, les démonstrations de clairvoyance(1) appliquées à des cas concrets. Il exécute son art avec une pénétration et un éventail de méthodes qui, dégagé de tout contexte religieux ou du fourreau de l’allégorie, stupéfiera les observateurs.

◆ Didier, qui était aussi un personnage, a inspiré Dumas(2) pour le protagoniste de son Joseph Balsamo : Cagliostro lui-même. Didier aura lui même rédigé un Sommeil magnétique expliqué par le somnambule Alexis Didier en état de lucidité (1856) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France. Delaage, à la fin dans son Monde prophétique (1853, pp. 123-171 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive) écrira une biographie le concernant. Il est inhumé au Cimetière de Montmartre (29e division).


1. Psychométrie, seconde vue, télépathie…

2. Chez qui il a fait plusieurs démonstrations.

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Moreau Gustave 👁🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Peintre 🞄 Symbolisme 🞄 n. Royaume de France (Restauration I), fl. République française (III) | 1826 1898

I. Histoire

► Né à Paris, il est issu de la haute bourgeoisie : son père était architecte pour le Ministère de l’Intérieur et sa mère, musicienne et fille d’un châtelain maire de Douai. Dès son enfance, Moreau dessine. Il effectue ses études en internat au collège Rollin (ajd. Lycée Jacques-Decour, 9e arr.) où il se fait déjà remarquer pour sa précocité en dessin. À la mort de sa sœur aînée, il est ensuite éduqué au domicile de ses parents où il a accès à une vaste bibliothèque dont il lit avec avidité les ouvrages de mythologie et des auteurs classiques tels Ovide, Dante et Shakespeare(1). En 1841, il visite pour la première fois l’Italie où il se rend dans les grandes villes du nord-ouest : Turin, Milan, Gênes, Parme, Pise et Florence; déjà il dessine des croquis(2) et se destine à une carrière d’artiste, en quoi il est soutenu par ses parents. Aussi, Moreau, obtenant le baccalauréat en 1844, est d’abord l’élève du néo-classique Picot, qui lui transmet sa rigueur et l’exerce le matin à copier des sujets vivants et à reproduire les maîtres l’après-midi. En 1846, le jeune artiste réussit le concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris auquel Picot l’avait préparé. Cependant, il devra éloigner son style ceux favorisés par l’académie et échouer deux fois à obtenir le Prix de peinture de Rome, trouver l’enseignement de l’école insuffisant et finalement quitter l’institution en 1849.

↪ Cherchant un nouveau maître, il rencontre Delacroix dont il admire l’œuvre, mais ce dernier ne peut plus prendre d’élève, puis, Moreau se rapproche de Chassériau, de sept ans son aîné, en 1850. Les deux artistes confirment son sentiment à propos de l’enseignement académique ce qui fortifie sa vocation(3) à peindre en anticonformiste : il veut faire un art épique qui ne soit pas un art d’école confie-t-il à son père. Chassériau deviendra finalement l’ami et le nouveau mentor de Moreau et devra influencer profondément son style. Par la suite, usant des relations de son père, Moreau obtient des commandes gouvernementales. En 1852, il exécute sa première œuvre : une Pietà(4) qui reçoit de bonnes critiques au Salon de peinture et de sculpture de 1852. Au Salon de 1853, il expose son Cantique des Cantiques et La Mort de Darius, inspirés de Chassériau, qui devra mourir précocement en 1856. Les critiques étant, d’une façon générale, défavorables à son travail et le décès de son ami l’affectant grandement, Moreau se décide à séjourner en Italie en 1858-1860. Il souhaite s’approcher plus avant les techniques de la renaissance ainsi que la sculpture, la fresque et l’architecture antique : il retourne à Milan et Florence, visite aussi Venise, Pise et Sienne puis Rome(5), ainsi que Naples et Pompéi où il copie inlassablement les maîtres. Il est également mis en contact avec l’art oriental : les émaux byzantins et les miniatures persanes et indiennes. De retour de son voyage, il rencontre Alexandrine Dureux qui devra être sa compagne(6) et exerce son style des années durant sans exposer.

↪ En 1864, il expose enfin : il ira chaque année au Salon jusque 1869. Œdipe et le sphinx en 1864, qui cette fois, lui apporte la notoriété(7), Le Jeune homme et la mort et Jason et Médée en 1865, Orphée en 1866. Cependant, Moreau apprécie médiocrement les mondanités : il mène une vie modeste et se consacre tout entier à son art, il sort peu et reste à son domicile-atelier, préférant recevoir à domicile. De plus, il expose très rarement — y compris aux Salons de la Rose+Croix —, est réticent à vendre ses œuvres et refuse des offres prestigieuses. Au Salon de 1869, son Prométhée reçoit une médaille mais les critiques de la presse sont sévères et il décide de se retirer. En 1876, il revient au Salon et y expose Hercule affrontant l’Hydre de Lerne, La Danse de Salomé, et L’Apparition. Dès lors, ses compositions deviennent de plus en plus complexes. À l’Exposition universelle de 1878, il présente Le Sphinx deviné, Jacob et l’Ange et une série d’aquarelles aux décors moins chargés. En 1880, il expose une dernière fois au Salon : une Galatée et une Hélène toujours avec succès. En 1883, il est décoré officier de la Légion d’Honneur. En 1881-1885, il illustre des fables de La Fontaine qui seront exposées au Cercle des Aquarellistes à Paris et recevront un franc succès. En 1885, un voyage en Hollande renouvelle sa connaissance de Rembrandt 👁. En 1888, il est élu à l’Académie des Beaux-Arts. Dès 1892, il est responsable d’un atelier à l’École des Beaux-Arts de Paris. Il y succède à son ami Delaunay, qui lui demande de prendre sa suite comme professeur. Il dirigea son cours avec intelligence et originalité, modestie et énergie et son enseignement fut ainsi très apprécié. Ce cours fut fréquenté par Matisse et Rouault mais aussi Bussy, Desvallières, Piot ou encore Milcendeau. Mort, Moreau lègue à l’état l’hôtel particulier familial avec 8000 de ses œuvres qui constituèrent le Musée Moreau Lien vers le site, dont Rouault fut le premier conservateur(8).

➽ D’abord estimé à son époque, notamment par Gautier, Huysmans, Mallarmé, Saint-Victor ou encore Zola ainsi que par les cercles maçonniques et occultes où son œuvre fait naturellement écho, la reconnaissance de Moreau est occultée durant un temps : en dehors des cadres, il est considéré comme un excentrique d’autant que les courants modernes, réalisme et impressionnisme puis expressionnisme et abstrait, sont à la mode. Il est oublié dès 1914 et rendu indistinct dans la mouvance des peintres parnassiens et symbolistes. Cependant, dans la mesure où il était extrêmement apprécié voir idolâtré par ses élèves, qui persévérèrent à faire connaître son œuvre, il persista de sa mémoire une réputation de maître d’atelier de grande qualité. Aussi ses tableaux purent réémerger à partir des années 1960 et être mis de nouveau en avant dans les expositions. Il influencera directement le fauvisme et sera très apprécié des surréalistes, notamment de Breton qui le considère comme un précurseur du surréalisme, mais aussi Dalí et Ernst, il influence aussi Bataille.

II. Style

► Moreau était un lettré, un peintre "poétique" et "littéraire", un érudit et un idéaliste, d’une culture éclectique et raffinée qui impressionnait ses confrères; détenteur d’une vaste bibliothèque personnelle de 1600 ouvrages, il était sans doute le plus instruit des peintres français du XIX. Transfigurant le romantisme, il est l’initiateur du symbolisme(9) , avec à sa suite, Rops et Redon 👁, Delville 👁 ou encore Khnopff 👁 qu’il influence. Moreau nous l’avons vu, est lui-même influencé par Chassériau, Ingres et Delacroix, par le néo-classicisme d’une façon plus générale et le quattrocento en particulier, dont il admire le style et la technique; chez les italiens, il est également intéressé par les plus tardifs Mantegna, Carpaccio et Le Sodoma. On a aussi — et à raison — rapproché son œuvre du préraphaélisme qui bien que contemporain, semble lui avoir globalement échappé. Dans ses productions, Moreau obéit à sa propre doctrine de la belle inertie, hiératisme vibrant d’une auguste eurythmie, et son complémentaire, la richesse nécessaire, extrême de l’ornementation(10) où les pierreries et végétaux, filigranes et tatouages, draperies et arcs lumineux sont en surcharge. Pour obtenir l’effet désiré, Moreau perfectionna des procédés proches des arts appliqués consistant à peindre des fonds très épais qu’il retouche par des successions de glacis, ce qui augmente considérablement le nombre d’interventions nécessaires pour finaliser un tableau(11), amenant l’artiste à perfectionner la même œuvre durant des années. Il réalisait par ailleurs de nombreuses expériences techniques comme des figurines préparatoires en cire — montrant l’importance de la sculpture dans son esthétique — des coulées à des fins d’ébauche et expérimentait le grattage. Après la mort de sa mère et d’Alexandrine, il a notamment produit des peintures non figuratives, au style lâche avec des empâtements épais, anticipant par certains abords l’expressionnisme abstrait.

↪ Les thématiques de ses œuvres sont essentiellement religieuses, mythologiques et fantastiques avec une influence exotique. S’il se révèle plus permissif au paganisme et aux thématiques de l’antiquité et de l’orient qu’à l’abrahamisme, son intention est cependant focalisée sur l’indicible et l’expression d’un message universel au-delà des clivages religieux. Ces tableaux sont emprunts d’étrangeté et d’onirisme, de poésie et d’énigmatique, de puissance et de sensualité, de mystique et d’ésotérique, superposés dans une synthèse vibrante donnant un sentiment organique et stupéfiant le sens esthétique. Moreau exécute ses sujets sur de grands fonds paysagers ressemblant à celles de l’École du Danube. Ses œuvres, visionnaires et astrales, au ton combinant l’épique et le merveilleux, sont chargées d’une subtile bien que puissante sensualité mise en valeur par l’attitude des personnages, la composition et le jeu entre le diaphane des lignes superposées et la consistance vigoureuse des couleurs, invitant à découvrir des orientations obliques dans sa vision de l’œuvre et son interprétation. Elles montrent en outre, une minutie dans les détails, un énergique et chatoyant chromatisme ainsi que l’attachement à un éclairage dramatique jouant avec la pénombre et le crépuscule. Ces éléments servent à mettre en valeur la beauté idéale de ses figures impérieuses à l’aura pleine d’une confiance hallucinée qu’on croirait portée par une apocalypse intérieure permanente. Sa dernière œuvre, Jupiter et Sémélé (1896), est l’apothéose de son faisceau artistique, réunissant dans une démesure symphonique et monumentale la clef de toute son œuvre.

Il existe plusieurs documents intéressants sur Moreau. 𝕍 le papier 1⬝ Gustave Moreau in Bulletins de l’Académie Royale de Belgique (65 pp. 249-263), Jean Ransy, 1983. Lien vers le document sur Persée | Ensuite deux monographies : 2⬝ Gustave Moreau et son œuvre, Paul Leprieur, 1889. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France et 3⬝ L’Esthétique de Gustave Moreau, Léon Thévenin, 1897. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive | Et ces deux articles : 4⬝ Gustave Moreau in L’Ermitage (10 pp. 29-34), Joséphin Peladan, 1895. Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France | 5⬝ L’Œuvre de Gustave Moreau in Revue de Paris (7, 6 pp. 587-622), Édouard Schuré, 1900. Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France


1. Il devra aussi s’intéresser à la Bible, au moyen-âge, à la renaissance et à l’orient, à l’architecture romaine, à Vitruve et Alberti, aux traités esthétiques de De Vinci 👁 et Winckelmann également.

2. Le carnet de soixante pages existe toujours et est conservé au Musée Moreau.

3. Que voulez-vous qu’ils vous apprennent, ils ne savent rien ! lui confie Delacroix.

4. L’œuvre est achetée par l’État pour 600 francs. Moreau pensait que l’œuvre avait été envoyée à la Cathédrale d’Angoulême mais elle est ajd. introuvable.

5. Où il se rapproche de parisiens pensionnaires de la Villa Médicis comme De Chavannes, Delaunay et Degas. Il devient d’ailleurs ami avec "le peintre des danseuses" et ils voyagent même un temps ensemble, mais leurs différences artistiques finirent par les séparer puisque Degas se rapproche de Manet et de l’impressionnisme.

6. Ils entretiendront une relation discrète mais solide, jusqu’à la mort d’Alexandrine en 1890. Moreau lui avait financé un appartement non loin de sa propre maison familiale.

7. L’œuvre est achetée par le Prince Napoléon-Jérôme Bonaparte dont l’exigence en matière artistique est bien connue.

8. Le musée parisien, qui est installé à son ancien domicile et qu’il transforme à cet effet en 1895, possède la grande majorité de ses œuvres : environ 1200 tableaux (une grande part inachevés) et 10000 dessins.

9. Voyant La Danse de Salomé, Zola écrira : Ce retour à l’imagination a pris, chez Gustave Moreau, un caractère particulièrement curieux. Il ne s’est pas jeté de nouveau dans le romantisme, comme on aurait pu s’y attendre ; il a dédaigné la fièvre romantique, les effets faciles des couleurs, les débordements d’un pinceau en quête d’inspiration pour couvrir la toile de contrastes d’ombre et de lumière à en avoir mal aux yeux. Non ! Gustave Moreau s’adonne au symbolisme et Moreau devra devenir le "peintre de Salomé".

10. Ces termes ne sont pas employés par Moreau lui-même mais par son élève Ary Renan, qui rapporte les paroles de son maître. On peut du reste, trouver passim des développements de Moreau à leur propos.

11. Ses Prétendants (1852-1896), basée sur un épisode de l’Odyssée, est un cas emblématique : il a travaillé sur ce tableau par intermittence de 1852 à 1896 sans même parvenir à l’achever.

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Durand Joseph-Pierre🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Magnétiseur 🞄 Imaginationnisme, Suggestionnisme 🞄 n. Royaume de France (Restauration I), fl. République française (III) | 1826 1900

► Fouriériste et républicain, c’est un proscrit du coup d’État de 1851 : il termine ses études médicales à Philadelphie et y devient disciple du mesmériste James Grimes. Magnétiseur précurseur d’une approche qui est comparable à celle de Liébeault, il est également traducteur de Braid et l’un de ses continuateurs. Il décrit l’état hypnotique en deux stades : "hypotaxique" puis "idéoplastique". Auteur d’un Électrodynamisme vital, ou les relations physiologiques de l’esprit et de la matière (1855) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France, d’un Cours théorique et pratique du Braidisme, ou hypnotisme nerveux (1860) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France et d’un Le Merveilleux scientifique (1894) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France.

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Assier (d’) Adolphe🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Mathématicien, Auteur 🞄 Spiritualisme 🞄 n. Royaume de France (Restauration I), fl. République française (III) | 1827 1896

Nous intéresse pour son Essai sur l’humanité posthume et le spiritisme par un positiviste (1883) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France d’ailleurs traduit en anglais par Olcott en 1887. Caillet indique en 486 : Belle collection d’histoires de revenants. — Martin (de Gaillardon) (p.172). — Incubes et esprits galants, (p.247). — Cas de "Subjugation" (249), terminé par les vampires (299). — Révélations du plus haut intérêt scientifique sur la faune des morts et les manifestations d’outre-tombe. Les documents mis à jour par l’auteur n’ont traîné nulle part et sont absolument neufs et inédits. Ce travail a une valeur d’autant plus considérable que d’Assier, tout en certifiant l’absolue véracité de phénomènes inouïs qu’il rapporte, n’admet pas les conclusions des écoles spiritualistes. Son point de vue est vraiment original et mérite qu’on s’y arrête. D’Assier y avance en effet certaines théories : il estime ex. que les bruits provoqué par les poltergeist viennent de leur interaction non avec les objets physiques eux mêmes mais avec les doubles des objets concernés ce qui expliquerait pourquoi ces objets sont souvent retrouvés intacts. Il donne encore une explication psychique au vampirisme en avançant qu’il s’agit d’esprits obsédés par l’idée d’empêcher la dissolution naturelle du corps.

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Monk Henry🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Mystique 🞄 Christianisme (Anglicanisme) 🞄 Empire britannique (Haut-Canada) | 1827 1896

Millénariste utopiste et évangéliste prophétique qui estimait avoir découvert le sens de l’Apocalypse de Jean. Monk écrira plusieurs ouvrages et articles dont l’objet principal est la création d’un état dans le territoire de la Palestine qui est alors une province ottomane. Dans cet état pourront coexister les justes, quelque que soit leur nationalité. Jérusalem serait de plus, le siège d’un gouvernement mondial où siégerait un tribunal international garant de la paix.

► Soutenu un temps par l’influent John Ruskin et ami de William Hunt, il n’aura de cesse de tenter de convaincre l’opinion publique et les puissants de la légitimité de son projet en Amérique du Nord et en Europe. Monk a eu peu de succès de son vivant mais plusieurs de ses mises en garde et projets se sont finalement accomplis.

𝕍 sa Simple interpretation of the Revelation (1859) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre

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Donnelly Ignatius🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Cryptoarchéologue, Politique 🞄 États-Unis | 1831 1901

► Ce membre du Congrès des États-Unis est connu pour son Atlantis: The Antediluvian World (1882), maintes fois réédité puis son complément Ragnarok: The Age of Fire and Gravel (1883), ouvrage pivot d’une importance majeure dans les études atlantéennes débutées par Sarmiento de Gamboa, Kircher puis Carli. Influencé par Charles Brasseur de Bourbourg, pionniers de l’archéologie et de l’histoire précolombiennes ainsi que par Le Plongeon et ses méthodes cyptoarchéologiques — à la croisée entre les sciences et les lettres — ainsi que son point de vu évhémériste et diffusionniste. On trouve écho de ses théories sur l’Atlantide dans les expositions historico-cosmosophiques du théosophisme ainsi que dans la littérature romanesque f.XIX d.XX.

𝕍 Le mythe littéraire de l’Atlantide ( L’Atlantide entre histoire naturelle et histoire sacrée Lien vers le document sur OpenEditions), Chantal Foucrier, 2019.

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Bhaskarananda Saraswati (Swami) [Misra Matiram]🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Ascète 🞄 Hindouisme (Vedānta) 🞄 n. Raj de la Compagnie, fl. Raj Britannique | 1833 1899

► Brahmane rapidement érudit dans les Védas et le sanskrit, il voyage en Inde, étudie le yoga, et le védanta puis devient sannyâsa à 27 ans. Il s’installe ensuite à Varanasi et bénéficie d’une excellente réputation, assise par les miracles qu’on lui attribue. Les politiques viennent bénéficier de ses conseils. David-Néel a étudié le yoga auprès de lui.

𝕍 Yatindra charitam, Gopal Chander Chatterjee, 1893. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive

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Mulford Amos Prentice🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Journaliste, Mystique 🞄 Spiritualisme (Nouvelle Pensée) 🞄 États-Unis | 1834 1891

► Cet ami de Mark Twain, fortement attaché à la mer travaille d’abord sur les bateaux, devient mineur puis enfin écrivain, exercice dans lequel il se démarque par son sens de l’humour. Suite à une déception amoureuse, il décide de vivre seul dans les New Jersey Pine Barrens où il expérimente des états mystiques qui le poussent finalement à écrire.

Fondamental pour la Nouvelle pensée puisqu’il en formule la plupart des concepts clefs comme la pensée positive ou la "loi d’attraction" : Si votre esprit se concentre avec persistance dans le désir de s’entretenir avec les meilleurs individus et de les avoir comme aides, ils viendront à vous par le moyen de la puissance d’attraction à la pensée […] Cela viendra en vertu de cette loi mystérieuse, de cette force d’attraction qui donne à chacun selon la puissance de son désir et la persistance de ses vœux. […] Dans ces conditions, l’esprit devient semblable à un aimant. A mesure que ses forces se concentrent, leur puissance d’attraction s’accroît. Crée la revue Bibliothèque de la Croix blanche en 1886 et qui se poursuit jusque sa mort, qui survient tardivement. 𝕍 Vos forces et le moyen de les utiliser Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (trad. Henri Durville).

➽ Son influence sur Atkinson est prépondérante.

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Râmakrishna [Gadādhar Chattopadhay]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Mystique, Ascète, Ecclésiastique (Prêtre) 🞄 Hindouisme (Vishnouisme, Shaktisme, Advaita Vedānta) 🞄 n. Raj de la Compagnie, fl. Raj Britannique | 1834 1891
Paramahaṃsa, Le Saint Hindou

I. Parcours

► Ramakrishna est un important maître spirituel hindou de l’advaita vedānta. Il est né Gadādhar, dans un village rural du Bengale, quatrième d’une fraterie de cinq enfants. On raconte que son père, brahmane vaishnava de modeste condition, aurait eut, lors d’un pélerinage, la vision de Rama, divinité principale de sa famille(1), lui annonçant qu’il devait s’incarner dans son futur enfant. De même, sa mère fut avertie que son fils serait d’ascendance divine. Rapidement, Gadādhar, garçon particulièrement sensible, émotif et touché par l’esthétique, trouve son orientation spirituelle, expérimente ses premières transes extatiques et, bhakta de sensibilité, se dédie à la vénération Kali(2). Il n’apprécie cependant pas l’enseignement scolaire, restera analphabète et ne parlera que le bengali. Et de même, bien que ses parents soient des brahmanes traditionnalistes, il était réfractaire à certains aspects de l’enseignement religieux et montrait déjà des signes d’hétérodoxie dans sa façon de concevoir la spiritualité.

↪ À 18 ans, poussé par la pauvreté, il se rend à Calcutta afin d’aider son frère qui, suite au dès de leur père en 1843, devait subvenir aux besoins de la famille et officiait comme prêtre. Mais le jeune Gadādhar n’apprécie guère la vie en ville. Il continuera de suivre son frère qui, par l’intermédiaire d’une riche veuve shakta, eut l’opportunité de devenir prêtre en chef dans le Temple de Kali de Dakshineswar(3), à l’extérieur de la ville. Là, il trouve ses marques, devient prêtre, prend le nom de Ramakrishna et devra y vivre le restant de sa vie. Son frère cependant, meurt en 1856 et seul, il cherche intensément la présence de la divine Mère, suppliant et refusant de s’alimenter. Après une période difficile, où les désirs morbides cotoient un état psychologique instable, il s’initie au tantrisme, en 1861, auprès de la bhairavi Yogeśvarī, enseignement lui permettant de transcender ses penchants autodestucteurs et de lui donner un premier cadre théologique unificateur lui faisant voir la Mère dans toutes ses manifestations. Par ces pratiques, il obtient effectivement une intense vision de Kali.

► Il se penche ensuite sur la voie apophatique de l’advaita-Vedānta, grâce à l’ascète nu Totāpurī en 1864 et, parvenant à combiner ces deux approches complémentaires, il revient finalement au monde "sur la demande de sa Mère". Pour lui en effet, l’approche uniquement sans-forme vers Brahman, produit uniquement un jñānī, caractérisé par l’égocentrisme; il y oppose l’idéal du vijñānī pour qui le monde, loin d’être illusoire, sans intérêt et méprisable, est le līlā {jeu} de la śakti. Le véritable but suprême étant alors, une combinaison à la fois de l’état statique et dynamique. Après une pratique intense d’exercices spirituels, il prend contact avec des états méditatifs profonds et finalement, le samādhi. Fort de cette expérience, Râmakrishna entreprend ensuite d’étudier des traditions spirituelles moins proches de ses racines : l’Islam d’abord, auprès du soufi hindou Govinda Roy, puis le christianisme catholique. À 33 ans, il a une vision de Mahomet puis du Christ, le "grand yogi", ce qui, adossé à ces différentes expériences qu’il estime mener à un état identique, le conforte dans l’idée de l’unité essentielle des religions et dans l’approche universaliste des voies religieuses.

II. Héritage

► On prête à Ramakrishna, un comportement excentrique, repoussant certaines pratiques traditionnelles et mettant en avant son refus du système des castes. Sa réputation cependant, est grandissante car on reconnait sa sagesse dans l’interprétation des textes religieux, emprunt d’un universalisme bienveillant, ainsi que son charisme et de plus, on lui attribue de nombreux miracles. Il réunit ainsi autour de lui plusieurs jeunes citadins bengalis éduqués de la classe moyenne qui deviennent ses disciples(4), charmés par cette figure synthétisant pour eux, l’altitude et la noblesse d’un héritage spirituel méprisé par le colonisateur anglais.

↪ Comme Râmakrishna ne savait pas écrire, il n’aura transmis aucun ouvrage ni enseignement systématique, mais son disciple Mahendranath Gupta cependant, réunit ses conversations, récits, dits et paraboles, livrés entre 1882 et 1886, dans un recueil : Śrī Śrī Rāmakṛṣṇa Kathāmṛta {Le Saint nectar des enseignements de Sri Ramakrishna}(5) où il met l’emphase sur le brahman védantique sans forme représentant l’unité suprême des traditions religieuses. Apprécié par toutes les classes sociales, il n’aura cependant de cesse de vouloir s’investir dans la cause des déshérités et, malgré le fait que certains se plaisent à voir en lui un avatar, refusera toute forme d’adoration envers sa personne, insistera sur la priorité à donner à la réalisation spirituelle, et demeurera simple prêtre dans le temple de Dakshineswar.

𝕍 Śrī Rāmakṛṣṇa’s Philosophy of Vijñāna Vedānta in International journal of hindu studies (21, 1 pp. 25-54), Ayon Maharaj, 2017.


1. Ils vénéraient aussi Shiva et Dourga.

2. Il vénérait d’ailleurs son épouse comme étant Kali. Marié à 23 ans avec une filette de cinq ans avec qui il restera toute sa vie, le mariage ne sera cependant jamais consommé, Ramakrishna estimant opportun de cultiver le célibat autant d’ailleurs, que le mépris total pour l’argent. Son épouse deviendra sa première disciple et à la mort du maître, sera l’objet de vénérations.

3. Bien que principalement dédié à Kali-Bhavatarina, le temple vénérait également Shiva et Radha-Krishna.

4. Notamment Keshub Sen, membre du Brahmo Samāj {Société de Brahma} et ami de Tagore et Narendranath Datta dit Vivekananda, son héritier spirituel.

5. Adapté ang. par Swami Nikhilananda : The Gospel of Sri Ramakrishna. En fra. 𝕍 Les Entretiens de Ramakrishna (Trad. partielle de Charles Maix) ou à défaut, L’Enseignement de Rāmakrishna 🕮 ORAEDES 🗎⮵.

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Fulcanelli🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Alchimiste, Hermésiste 🞄 Christianisme 🞄 n. ? Monarchie de Juillet, fl. République française (III) | ? 1838-1839 ? 1922-23

► Pseudonyme(1) d’un célèbre auteur(2) alchimiste et hermésiste chrétien, réel ou fictif, né à la pm.XIX mais dont l’identité n’a jamais été élucidée. À la façon de Saint-Germain ou du Domaine de l’abbé Saunière à Rennes-le-Château, ce mystère ira entêter de nombreuses personnes amatrices d’énigmes historiques. Parmi les nombreuses hypothèses, parfois alambiquées, labyrinthiques ou présomptueuses, on a proposé des individus plus ou moins connus du grand public(3). On a aussi émis l’idée que cela pourrait être un pseudonyme collectif pouvant ou non inclure les personnes pré-citées (𝕍 la note), ou du moins, que plusieurs individus soient intervenus sur le même manuscrit ce qui paraît probable à l’analyse des textes. On dispose en outre, de quelques informations : Canseliet, qui était son principal disciple(4) et l’aurait ainsi bien connu en 1916-1922, a laissé entendre qu’il fut ingénieur chimiste et métallurgiste formé à l’École Polytechnique, qu’il serait né vers 1838-1839, mort en 1922-23 mais que, ayant découvert la pierre philosophale, il aurait opéré deux transmutations(5) et serait devenu immortel(6). En outre, Fulcanelli appartenait à la Fraternité d’Héliopolis et était en rapport avec des personnalités en vue : Viollet-le-Duc, Grasset d’Orcet(7), Marcellin Berthelot, Chevreul ou encore les époux Curie.

► Dans ses ouvrages, illustrés par Champagne et influencés par Cyliani, Valentin et Flamel, Fulcanelli fait connaître à un large auditoire la thèse selon laquelle les édifices du gothique, le programme sculpté des portails des cathédrales en particulier, sont chargés d’une iconographie symbolique de nature alchimique(8). Il met également en avant l’utilisation de la langue des oiseaux, i.e. de la qabale phonétique ainsi qu’une alchimie tant matérielle que spirituelle. À la faveur de l’attitude hermésique en général, de la protéiformie de l’iconographie alchimique, du flottement terminologique existant entre les courants et les auteurs, du talent littéraire et de l’érudition de Fulcanelli et enfin, du succès du Matin des magiciens (1960) qui attire l’attention du public sur ce personnage, cet exposé trouva des lecteurs parmi les historiens de l’art et fit bonne fortune parmi les adeptes de l’alchimie au XX, surtout en France où il devint le courant alchimique dominant. Cependant, puisque aucun document historique ne vient étayer sa thèse, les théories symboliques de Fulcanelli furent réfutées par plusieurs universitaires.

➽ Influence l’alchimie du XX, le surréalisme, le réalisme fantastique(9), Alleau et Solazareff.

𝕍 1⬝ L’Affaire Fulcanelli in Le Monde Inconnu ( 74-76,78), Robert Amadou, 1983-1984. | Et 2⬝ Dossier Fulcanelli in Les Cahiers de la Tour Saint-Jacques (9, pp. 181-204), Robert Ambelain, 1962.


1. Formé à partir de "Vulcain" (Fulcain) et de "Élie" (Elias Artista, ou "Hélios" ou encore plus simplement ʾĒl) i.e. "forgeron du Soleil (spirituel)".

2. Auteur d’un Mystère des cathédrales (1926) 🗎⮵ et d’une Demeures philosophales (1931). Un Finis Gloriae Mundi, allusion au tableau éponyme 🗎⮵ de Valdés Leal 👁, aurait du, semble-t-il, être publié mais l’auteur renonça à son projet. Notez qu’en 1999, Jacques d’Arès publia ce qu’il prétendra être l’ouvrage manquant qu’il aurait reçu par courriel du maître immortel lui-même.

3. Canseliet ou Champagne, proches de l’alchimiste et qui sont les premiers à parler de lui, puis Dujols, Flammarion, Claude d’Ygé, Paul Decœur, Jollivet-Castelot, Schwaller de Lubicz, Jules Violle, Marie-Adolphe Carnot, Joseph-Henri Rosny aîné, Albert de Lapparent, Hilaire de Chardonnet, Pierre de Lesseps etc.. La piste la plus partagée et aussi la mieux documentée est celle voulant que Fulcanelli est Champagne et qu’il ait utilisé et modifié un manuscrit de Schwaller de Lubicz.

4. Les autres sont les fils de Ferdinand de Lesseps, Boucher et Sauvage.

5. La première en 1922 avec Canseliet, Champagne et Sauvage dans le laboratoire de l’usine à gaz de la Compagnie Georgi à Sarcelles où il transmute 100 grammes de plomb en or. La seconde, rapportée par Albertus, aurait eu lieu en 1937 au Château de Villattes à Léré, en présence de Pierre de Lesseps, deux physiciens, un chimiste et un géologue, où il aurait encore transmuté du plomb en or ainsi que de l’argent en uranium.

6. Il le revoit en 1953, rajeuni et sous une forme androgyne.

7. Avec qui il a pu parler de la langue des oiseaux.

8. Il s’intéresse notamment aux cathédrales de Notre-Dame de Paris et Notre-Dame d’Amiens ainsi qu’à des édifices renaissants comme le Palais Jacques-Coeur et l’Hôtel Lallemand de Bourges. Puis encore, au Tombeau des Carmes de la Cathédrale Saint Pierre et Saint-Paul de Nantes, à la galerie haute du Château de Dampierre-sur-Boutonne, au Manoir de la Salamandre de Lisieux ou encore à la Maison d’Adam et Ève du Mans.

9. Et donc, la revue Planète ainsi que ses lecteurs.

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Habimélah [Grange Lucie]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Voyante 🞄 Spiritualisme 🞄 n. Royaume de France (Monarchie de Juillet), fl. République française (III) | 1839 1908

Voyante parisienne qui avec son époux, créer la revue La Lumière en 1882. Fonde son propre mouvement spirite et prophétique après le décès de son mari en 1886. Publie de nombreuses communications avec divers esprits et s’attache à l’Ancien Testament, en témoigne son pseudonyme qu’elle prétend transmis par Moïse.

𝕍 Lucie Grange. Prophète ou Messie ? in Politica Hermetica (20 pp. 60-72), Nicole Edelman, 2006.

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Teed Cyrus🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Mystique, Médecin 🞄 Spiritualisme 🞄 États-Unis | 1839 1908

► Médecin éclectique intéressé par l’alchimie pratique. Connu pour s’être proclamé messie et avoir crée en 1894 une communauté utopique collectiviste en Floride qui se prétend être une Jérusalem céleste, la Koreshan Unity society. Propagateur de la théorie de la terre creuse, son groupe était également dans la mouvance de théories spiritualistes telles le réincarnationisme.

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Moses William🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Prêtre, Medium 🞄 Christianisme (Anglicanisme), Spiritualisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1839 1892

Médium à effets physiques au spectre vaste et personnalité de premier plan dans le spiritualisme anglo-saxon. Il prit conscience de ses capacités médiumniques suite à une séance en 1872. Il communiquait avec des esprits de personnalités religieuses, artistiques et politiques, son esprit guide se fait appeler "Imperator".

► Moses est connu pour sa Psychography (1878) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive où il élabore le terme de psychographie et ses Spirit Teachings (1883) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive où il rend compte de ses expériences de 1872 à 1883. Rédacteur en chef de la revue Light, membre fondateur de la Society for Psychical Research en 1882 et de la London Spiritualist Alliance en 1884(1).

► Il également membre de la Société Théosophique à partir de 1876 jusque 1884. Blavatsky, dans sa Clef, parle de lui(2) en termes élogieux. Il existe d’ailleurs une peinture en précipitation de son corps astral exécutée par Blavatksy en 1876.


1. Devenue College of Psychic Studies.

2. En l’évoquant par son nom de plume "M. A. Oxon".


🙟 1840   

Bijoy Krishna (Goswami)🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Mystique 🞄 Hindouisme (Brahmoïsme, Vishnouisme gaudiya) 🞄 n. Raj de la Compagnie, fl. Raj Britannique | 1841 1899

► D’abord médecin, il est initié par Debendranath Tagore et devient un ācārya et prédicateur brahmoïste. Déçu par les dissensions internes et estimant cette voie insuffisante à ses objectifs spirituels, il se tourne vers plusieurs systèmes religieux bengalis avant d’être initié par Brahmananda Paramahamsa. Dès lors, il devient un ardent et écouté prédicateur du vishnouisme gaudiya.

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Strang James🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Mystique 🞄 Christianisme (Mormonisme) 🞄 États-Unis | 1844 1856

► À la mort de Joseph Smith, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours éclate en plusieurs mouvements. Proche de Smith, Strang affirme être le successeur de son mentor suite à son assassinat en 1844. Ses prétentions s’appuient d’une part sur une lettre que Smith lui aurait remis peu avant sa mort et, d’autre part, sur l’apparition d’un ange survenue à la mort de Smith et qui l’aurait également désigné comme héritier de l’organisation. En 1848 il établit une monarchie théocratique à l’Île Beaver dans le Michigan forte de douze mille âmes. Autoritaire et critiqué pour sa promotion de la polygamie — contre laquelle il était pourtant opposé jusque là —, il est assassiné par des opposants et des membres excommuniés.

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Cramer Malinda🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Mystique 🞄 Spiritualisme (Nouvelle Pensée) 🞄 États-Unis | 1844 1906

► Disciple d’Emma Hopkins et fondatrice de l’Église de la science divine qui dans la mouvance de la Nouvelle Pensée, met l’accent sur la guérison par la foi.

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Barrett William🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Physicien, Parapsychologue 🞄 Scientifique, Spiritualisme 🞄 n. Empire britannique (Jamaïque), fl. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1844 1925

► Né en Jamaïque, il est formé en Angleterre à la chimie et la physique et devient, de 1873 à 1910, professeur de physique au Royal College of science de Dublin. Scientifique distingué, il est ntm. fellow de la Royal Society en 1899 et de la Royal Society of Literature, il est également fait chevalier en 1910 pour sa contribution à la science des matériaux. Il commence à se pencher sur le mesmérisme et le spiritualisme vers 1874 puis, auteur d’apports importants dans le domaine, se destinera à inspecter et expérimenter de nombreux domaines et cas ressortissant à la métapsychie dans un esprit "respectueux et équilibré". En effet, Barrett se situait au confluent entre science et spiritualisme et ambitionnait que les deux mondes puissent se rejoindre pour coopérer. Il aborde pour la première fois de façon systématique des sujets comme les poltergeist ou les expériences de mort imminentes. Barrett est notablement le premier investigateur moderne de la sourcellerie dont il donnera un compte-rendu post-mortem dans son Divining Rod (1926) qu’il co-rédige avec Besterman. Notablement influencé par Von Reichenbach.

► Barrett, à partir de la British national association of spiritualists, est un des membres fondateurs de la Society for psychical research en 1882(1) et a concouru de façon déterminante, avec Hodgson, à l’émergence de l’American society for psychical research en 1885. Succédant à Waite, il est en outre président de la Quest Society en 1920. Auteur d’un Psychical research (1911) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive, il est l’inventeur du terme "Autoscope" dans son On the Threshold of the unseen (1917)(2) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive. Pour Barrett, les phénomènes psychiques dits à effets physiques sont dus à des hallucinations d’origine télépathiques. Dans son article Some Reminiscences of fifty years of psychical research(3), il conclue de ses recherches : qu’il existe un plan d’existence subtil au-delà de la matière, qu’il existe une survie post-mortem dans ledit plan et qu’enfin, il est occasionnellement possible qu’une communication s’établisse entre le monde matériel et ce monde spirituel. Notez enfin que son épouse publiera en 1937 un étonnant Personality survives death (1937) qui prétend rendre compte de communications effectuées avec son défunt mari.


1. À laquelle il contribuera finalement peu, attendu qu’il avait un angle de vu trop spiritualiste pour ses confrères.

2. Trad. fra. Au seuil de l’invisible, René Sudre, 1923.

3. in Proceedings of the Society for psychical research, 34 pp. 275–295, 1924 Lien vers l’œuvre sur Internet Archive.

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Thèbes (de) Madame [Savigny Anne]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Voyante 🞄 n. Royaume de France (Monarchie de Juillet), fl. République française (III) | 1845 1916

► D’abord comédienne, elle devint voyante, taromancienne et chiromancienne à Paris, avenue Wagram. Elle obtint la célébrité après avoir deviné le profil de plusieurs immortels de l’Académie Française sur la demande de Dumas. Elle publiait un almanach de prophéties chaque Noël qui bénéficiait d’un excellent tirage et passait pour avoir prédit plusieurs évènements historiques de son époque. Elle à également publié une Énigme du rêve (1908) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France.

◆ Elle appréciait le symbole de l’éléphant et l’utilisait accompagné de la devise "Je ne trompe pas, j’avertis".

Npc. avec son homonyme tchèque, la cartomancienne de la Ruelle d’Or (14), Magdalena Prusova, qui périt interrogée par la Gestapo parce qu’elle prédit la chute du troisième Reich.

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Ely Star [Jacob Eugène]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Astrologue, Devin 🞄 Néo-Occultisme 🞄 n. Royaume de France (Monarchie de Juillet), fl. République française (III) | 1847 1914

► D’abord ouvrier agricole, il devient l’assistant du père de la prestidigitation moderne, Robert Houdin. Il prend contact avec l’occultisme par l’intermédiaire de Stanislas Manillier, se fixe à Paris en 1878 et se rapproche du cercle de Papus puis fréquente son Collège des Sciences Occultes. Il ouvre un cabinet à Montmartre en 1889 où il confectionnait des amulettes et des horoscopes. Son épouse, Jenny Jacob dite "Maria Star" était cartomancienne. Dès 1896, membre de la Golden Dawn au Ahathöor n°7, seul temple français de l’époque, où il fut Hiérophante. Il participe à la réintroduction de l’Astrologie en France avec ses Mystères de l’horoscope (1887) Lien vers l’œuvre Lien vers le catalogue. Fortement influencé par Paul Christian, il tente de lier l’astrologie à la qabale et au Tarot, formulant finalement une œuvre plus proche de l’astromancie égyptianisante. Dans cette œuvre, il sépare le jeu de Tarot en arcanes "mineures" et "majeures". Également auteur d’un Mystères de l’être (1902) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France qui eut un certain succès.

► En 1913, le Figaro (59, 3, 24, p.5 Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France) rapporte des poursuites à son encontre pour exercice illégal de la médecine(1) et escroquerie(2) quand un notaire lui intenta un procès. En effet, l’épouse dudit notaire le quitta sous les conseils du voyant, appuyé dans ses suggestions par les conseils de la défunte mère de sa consultante. Je me considère comme plus savant que beaucoup de médecins. Je n’ai pas de diplôme, il est vrai, mais je n’ai jamais fait de mal à qui que ce soit; bien au contraire. Quant à mes remèdes, ils sont, en effet, très spéciaux rétorqua-t-il pour sa défense. Les sources sur la date de son décès divergent, Dominique Dubois(3) donne la date de 1942 à Biarritz.


1. Il s’affublait du titre de docteur en médecine.

2. Les prix de ses consultations étaient exorbitants.

3. in L’Initiation (Nouvelle série), 2 pp.95-106, 2003.

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Kilner Walter
Électrothérapeuthe 🞄 Scientifique 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1847 1920

► Influencé par les travaux de Von Reichenbach, Kilner est connu pour son Human Atmosphere (1911) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive, l’un des premiers ouvrages à aborder la question des auras avec une approche matérialiste, positiviste et scientifique, l’auteur ayant particulièrement tenu à se tenir éloigné des considérations occultistes. Il est d’ailleurs le premier auteur à employer le terme de "aura humaine" dans un contexte médical. Dans cet ouvrage, Kilner décrit et illustre plus de quarante cas. L’ouvrage aura finalement eu une audience médiocre dans les milieux scientifiques, tandis qu’il fut cité par Powell dans son Etheric double (1925).

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Swiney Frances🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Écrivain 🞄 Société Théosophique 🞄 États-Unis | 1847 1922

Théosophiste féministe et eugéniste, membre notable des Suffragists et co-fondatrice de l’Eugenics society. Auteur de plusieurs ouvrages influents dans les milieux féministes de la période édouardienne, notablement The Awakening of Women (1899) qui affirme la supériorité biologique du sexe féminin.

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Besant Annie🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Encyclopedia (sélectionnée)
Auteur, Activiste 🞄 Société Théosophique, Franc-maçonnerie 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1847 1933

I. Histoire

► Devenue l’épouse d’un prêtre anglican dès ses 19 ans, elle a deux enfants. Mais, déçue par ce mariage et doutant de sa foi(1), elle se sépare de son mari en 1873. Besant devient alors une militante athée et libre-penseur ainsi que propagandiste socialiste en 1874, elle est aussi membre de la Fabian Society en 1885. Néanmoins, elle garde toujours un intérêt pour l’étude des différentes philosophies et religions. Elle rencontre Le Monde occulte Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France de Sinnett puis la Doctrine Secrète Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France de Blavatsky en 1888, se fascine pour l’occultisme et son aspect expérimental ainsi que pour la doctrine évolutionniste de Blavatksy. Elle y puise une impulsion nouvelle pour nourrir sa foi, passant du monisme matérialiste au monisme spirituel.

↪ Besant intègre la Société Théosophique en 1889, s’y investi très activement, rencontre rapidement Blavatsky et se rapproche de Leadbeater(2). Elle collabore dans la rédaction d’ouvrages occultes, notamment Occult Chemistry (1908) et dans le même temps, elle s’intéresse avec lui aux interprétations théosophiques du christianisme la menant à formuler une interprétation fortement œcuménique et messianique du christianisme (Esoteric Christianity, 1901). En 1902, elle est initiée à la toute jeune obédience maçonnique du Droit Humain par l’intermédiaire de Francesca Arundale et devra participer activement à sa propagation. Elle succède à Blavatsky à la direction de la section ésotérique et, malgré les tensions que son comportement provoque déjà à plusieurs reprises dans l’organisation, elle en devient la présidente internationale de la Société Théosophique en 1907, succédant à Olcott. Elle apprend même le sanskrit, traduit la Bhagavad-Gita en 1905.

II. Pensée et œuvres

► En effet, Besant est de nature exubérante et d’un esprit vif, elle change plusieurs fois d’orientation dans sa trajectoire personnelle, poussée par des déceptions contextuelles, des attraits puissants et une urgence intérieure, elle s’investit cependant toujours pleinement dans les causes qu’elle défend, établissant des organisations et effectuant des prises de parole remarquées. Sa pensée est progressiste, millénariste et messianique, elle est persuadée que l’humanité est guidée par une force supérieure(3). Cependant, cette personnalité ne fait évidemment pas l’unanimité et créer des divergences. Elle est notamment la tutrice de Krishnamurti, et le présente comme le prochain véhicule physique de Christ-Maitreya, le futur "instructeur mondial" destiné à créer la nouvelle civilisation par l’établissement de la prochaine religion qui sera d’ampleur mondiale. Ces assertions créer naturellement d’importantes dissensions au sein de la Société Théosophique, provoquant notamment le départ de Steiner. Dès 1924, elle s’implique activement dans le projet autour de Kirshnamurti, mais ce dernier refuse finalement le destin qu’elle lui entrevoyait et dissout l’Ordre de l’étoile destiné à le soutenir. Besant meurt peu après.

◆ Besant publie plusieurs ouvrages, dans lesquels elle vulgarise la pensée de Blavatsky (Les Sept principes de l’homme, 1892) ainsi que des revues : Lucifer et The Theosophist pour le théosophisme, mais aussi de nombreuses revues politiques. Résidente à Madras dès 1895, elle est en effet active dans les réformes éducatives(4), les actions humanitaires et s’est impliquée dans le droit des femmes et le mouvement pour l’indépendance de l’Inde. Elle préside même l’Indian National Congress(5) en 1917.

➽ Influence Bailey.


1. Le problème du mal devenant pour elle, irrésolvable.

2. Pourtant peu apprécié de Blavatsky.

3. La nature et l’évolution dans sa période athée, les maîtres de sagesse et le logos solaire lorsqu’elle est théosophe.

4. Elle fonde le Central Hindu College for boys en 1897, devenu en 1916 l’Université hindoue de Bénarès.

5. Un des principaux partis politiques d’Inde et acteur majeur de l’indépendance.

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Brodie-Innes John🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Occultiste 🞄 Néo-Occultisme (Aube Dorée) 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1848 1923

► Écossais, membre important du Temple Amen-Ra d’Édimbourg de l’Aube Dorée. S’est particulièrement intéressé à la sorcellerie et à la magie. Auteur de nouvelles fantastiques dont The Devil’s Mistress (1915).

➽ Proche de Mathers, il a sans doute influencé directement Dion Fortune, cette dernière s’étant inspiré de lui pour le personnage principal de ses Secrets du Docteur Taverner (1926).

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Crosbie Robert🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Occultiste 🞄 Société Théosophique 🞄 n. Empire britannique (Province du Canada), fl. États-Unis | 1849 1919

► Intéressé par le spiritualisme et la parapsychologie, il rejoint la Société théosophique dans la branche de Boston en 1888. Il en devient secrétaire (1889) puis président (1891). C’est un proche de Judge qu’il fréquente régulièrement. En 1895, il aide à l’organisation de la 8ème Convention de la Section américaine de la S.T à Boston durant laquelle la section américaine devient légalement indépendante.

↪ Chagriné par la direction imprimée par la branche américaine alors dirigée par Tingley(1), il est l’auteur d’un manifeste To all open-minded Theosophists en 1908. Il devient ensuite le plus important membre fondateur de la Loge unie des théosophes en 1909, structure sans système hiérarchique et universaliste, autonome et indépendante. Jusqu’à sa mort, il est rédacteur en chef du Theosophy Magazine, dès sa création, en 1912. Auteur de The Friendly Philosopher (1934).

■ La Loge unie des théosophes Lien vers le site est toujours implantée aux États-unis, Europe et Inde.


1. Il se fatigue des rivalités, découvre des irrégularités comptables et souhaite un retour aux principes de Blavatksy et Judge, s’opposant à la néo-théosophie de Besant.

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Scott-Elliot William🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Auteur, Banquier 🞄 Société Théosophique 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1849 1919

► Écossais, membre de la Société de Théosophie de Londres ainsi que de la Société de Théosophie d’Adyar. Intéressé par les continents disparus comme l’Atlantide ou Lémurie. Auteur d’un The Story of Atlantis (1896) qui, préfacé par Sinnett, développe notamment le concept de race-racine abordé par Blavatksy dans sa Doctrine secrète (1888). Toujours mu par la même intention, il écrit ensuite un Lost Lemuria (1904). Dans ces deux ouvrages, il s’appuie sur les révélations que Leadbeather aurait obtenu par clairvoyance, révélations qu’il se proposer d’étayer ensuite par des éléments factuels. Il a obtenu une Médaille Subba Row(1) en 1899 pour son The Great Law publié la même année.


1. Récompense interne à la Société Théosophique établie en 1883.


🙟 1850   

Baraduc Hippolyte🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Médecin, Parapsychologue 🞄 Scientifique, Néo-Occultisme 🞄 n. République française (II), fl. République française (III) | 1850 1909

► Médecin, occultiste et parapsychologue. Comme Louis Darget, Baraduc est connu pour la mise au point du "radiographe portatif" permettant d’effectuer des captures fluidiques sur plaque sensible(1), extériorisation de forces vitales et signature des états l’âme, estime-t-il, mis en forme par l’imagination et qu’il nomme psychônes.

𝕍 L’Âme humaine : ses mouvements, ses lumières, et l’iconographie de l’invisible fluidique (1896) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive ainsi que deux articles dédiés dans la revue La Cvriosité (8, 170 pp. 10-11 et 9, 17 pp.1-4).


1. Que l’on place dans un étui opaque fixé sur le front.

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Bailly Edmond [Limet Henri-Edmond]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Libraire, Occultiste, Compositeur 🞄 Néo-Occultisme 🞄 n. République française (II), fl. République française (III) | 1850 1916

Fondateur de la qualitative et avant-gardiste Librairie de l’art indépendant (11 rue de la Chaussée d’Antin) qui sera un lieu de rencontre pour les artistes, intellectuels et ésotéristes parisiens ainsi que pour le mouvement symboliste(1). Esprit intéressant […] savant « fabricateurs » de livres […] qui avait l’aspect d’un sorcier […] un personnage dénué d’aptitudes commerciales, mais doué d’une rare acuité intellectuelle et esthétique si on croit Michelet (Les Nouvelles littéraires, 1936). Auteur d’un Chant des Voyelles comme invocation aux dieux planétaires (1912).


1. On y rencontre, Bois, Michelet, Ménard, Rops, Redon, Toulouse-Lautrec, Mallarmé, Debussy, Gide, Claudel….

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Churchward James🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Cryptoarchéologue 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1851 1936

L’un des cryptoarchéologues les plus connus et ce, par l’intermédiaire de la publication de son Lost Continent of Mu, the Motherland of Men (1926). Vraisemblablement influencé par les travaux de Le Plongeon sur l’Atlantide, il y décrit la civilisation disparue dite de Mu, qui, à son apogée 50 000 ans avant notre ère, fut localisée sur un continent situé aux environs du triangle polynésien et ajd. englouti. Cette civilisation aurait été technologiquement comme spirituellement bien plus avancée que l’humanité contemporaine à l’auteur et les grandes civilisations anciennes que l’histoire connaît proviendraient de colonies issues de cette civilisation. Il affirma tirer ses connaissances de tablettes rédigées dans une langue morte (celle des "Naacals") alors en possession d’un "prêtre indien" qui lui enseigna à en décrypter le contenu. Frère aîné de l’auteur maçonnique Albert Churchward.

𝕍 ce site Lien vers le site tenu par un descendant de l’auteur.

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De Courrière Berthe [Courrière Caroline]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Mondaine 🞄 Néo-Occultisme 🞄 n. République française (II), fl. République française (III) | 1852 1916

► Femme décidée aux formes généreuses, elle prend son pseudonyme de Berthe de Courrière alors que lilloise, elle quitte sa ville pour tenter l’aventure parisienne. Là, grande horizontale, elle parvient à devenir la maîtresse de plusieurs ministres de la Troisième République(1). Elle devient ensuite le modèle favori du sculpteur Auguste Clésinger(2) de qui elle hérite de la fortune à sa mort, alors qu’elle n’a que 31 ans.

► Elle se lie ensuite à Remy de Gourmont dont elle devient l’amante, la logeuse et aussi l’agent de publicité. Ce dernier écrira dans ses Portraits du prochain siècle (1894) : Kabbaliste et occultiste, instruite en l’histoire des religions et des philosophies asiatiques, attirée par le charme des symboles, fascinée par le voile d’Isis, initiée par de dangereuses et personnelles expériences aux plus redoutables merveilles de la Magie noire, théurgiste et pourtant catholique, et encore artiste passionnée, fervente de Glück et de Vigny, de Beethoven et de Villiers, de Gœthe, de Wagner et d’Ibsen, Madame B. de Courrière a trop peu écrit pour vouloir, sans doute, être jugée comme écrivain ; mais ce peu, interprétations de miraculeuses images, notations mystiques, promenades dans le rêve, affirme une âme à qui le Mystère a parlé, — et n’a pas parlé en vain. Berthe suit l’écrivain dans la tombe un an après son décès, ils sont inhumés ensemble à la division 10 du Père-Lachaise.

► Elle inspirera enfin également Huysmans le personnage de Hyacinthe Chantelouve pour son Là-bas. Elle fut en relation avec l’abbé Mugnier(3) mais aussi, sataniste et pratiquant l’occultisme, avec le sulfureux Boullan. Elle fut retrouvée errante, dévêtue et désorientée sur les remparts de Bruges, en 1890 alors qu’elle du passer la nuit chez le prêtre Lodewijk Van Hæcke(4). Elle fut rapidement internée dans cette ville puis une nouvelle fois à Bruxelles en 1906 et Van Hæcke, par ailleurs apprécié dans sa paroisse, ne fut jamais inquiété.


1. Alfred Jarry qui ne l’appréciait guère affirma qu’elle aurait notamment séduit le général Boulanger.

2. Elle est ? le modèle de la Marianne de la salle des conférences du Sénat.

3. Qui sera décisif dans la conversion de Huysmans.

4. Qui lui, inspirera vraisemblablement le chanoine Docre dans le roman précité, l’accusant implicitement de pratiques satanistes.

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Soloviev Vladimir🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Encyclopedia (sélectionnée) Entrée Internet Encyclopedia of Philosophy
Philosophe, Théologien, Mystique 🞄 Christianisme (Orthodoxisme, Catholicisme) 🞄 Empire Russe | 1853 1900

I. Histoire

► Deuxième fils d’un éminent historien, il est éduqué dans un milieu intellectuel et orthodoxe russe dévot. La Vie de Jésus (1835) de Strauss et celle de Renan (1863) puis la lecture de Büchner et Pisarev, l’inclinent d’abord vers l’athéisme, le matérialisme et le nihilisme durant ses études secondaires. Cependant, il est ensuite frappé par la découverte de la pensée de Spinoza qui le réoriente vers une pensée philosophique du divin. Dès 1869, il effectue ses études à la faculté d’histoire et de philologie de l’Université de Moscou puis à la faculté des sciences l’Université de Moscou où il étudie les sciences naturelles. Il les poursuit à l’Université impériale de Moscou où, suivant une formation en philosophie (occidentale, allemande surtout), il obtient son doctorat en 1873. Il entame alors une carrière universitaire et délivre des lectures qui suscitent un intérêt marqué(1), d’abord à Moscou dès 1874 et, suite à un voyage en occident(2), à Saint-Petersbourg dès 1880. D’ailleurs, suite à un différent sur le slavophilisme à La Troisième Rome(3), il accepte dès 1877 un poste d’enseignant à l’université de la Venise du Nord. Là, il prononce douze Чтения о богочеловечестве {Conférences sur le théandrisme} (1877-1881), établit les questions principales de son œuvre et se construit la réputation d’un penseur éloquent et intelligent, gracieux et plein d’esprit, parfois caustique, charmeur et d’une érudition rare. Il est cependant interrompu dans sa trajectoire par le gouvernement dès 1881. En effet les factions les plus conservatrices s’offusquent de son appel public à Alexandre III (reg. 1881-1894) appel qui, quoique condamnant les conspirateurs, demande à l’empereur de donner l’exemple du pardon chrétien et de faire preuve de clémence en commuant la peine capitale contre les assassins de son père, Alexandre II (reg. 1855-1881). Dès lors, Soloviev, employé du ministère de l’éducation nationale, se voit contraint de démissionner de son poste.

↪ Il s’investit donc dans une carrière d’écrivain indépendant et s’inscrit dans le mouvement œcuménique. Cependant, les instances officielles devront encore s’opposer par la suite à son œuvre littéraire — que Soloviev appréhende comme un apostolat religieux et social — ainsi qu’à ses idées libérales(4), tolérantes quoique militantes en matière de religion. Cela devra provoquer de houleuses discutions dans son pays où il est très attaqué, notamment par les nationalistes, souvent pour des raisons ineptes dues à une mécompréhension de ses idées. Aussi, cette situation devra le contraindre à publier ses œuvres les plus importantes l’étranger(5), situation dont la cause n’est pas étrangère à la sympathie croissante du penseur pour l’Église romaine. En 1887, il donne des conférences sur l’Église russe à Paris et en 1889, il publie La Russie et l’Église universelle — écrit dans la langue de Molière — mais n’obtient guère de succès auprès des catholiques français. Cet ouvrage devra en revanche recevoir un accueil très hostile en Russie et le Très Saint-Synode lui intimera d’ailleurs de cesser de s’exprimer sur des sujets religieux. Il semblerait que Soloviev accepta finalement et secrètement le credo catholique en 1896 et aurait rejoint l’Église grecque-catholique russe, mais ce fait est discuté. Quoiqu’il en soit, vers la fin de sa vie, il s’abîme dans d’intenses exercices spirituels, s’occupe d’eschatologie et se préoccupe du problème du mal dans son Bref récit de l’Antéchrist (1899-1900). Pour les catholiques, c’est un converti(6), pour les orthodoxes néanmoins, il est resté fidèle à la foi de sa naissance : le fait est que pour lui, un lien mystique uni les deux églises et qu’il fait preuve de réserve comme il approuve certains aspects des deux confessions.

II. Pensée

Critique de la philosophie moderne qu’il estime partiale et arrogante par sa volonté de faire de simples idées des principes absolus, Soloviev combine des facultés logiques et spéculatives, une nette inclinaison poétique et mystico-métaphysique, ainsi qu’un vaste bagage linguistique, historique et philosophique. Il cherche à démontrer rationnellement la vérité du christianisme et, s’opposant à la dichotomie entre connaissances spéculatives et empiriques, à effectuer une synthèse de l’idéalisme allemand(7) et de la foi orthodoxe, du rationalisme occidental et du fidéisme religieux oriental et ce par le biais d’influences nettement néo-platoniciennes(8) et spinoziennes. Cela aboutit à une philosophie religieuse, proche dans ses buts de la philosophie de Fiodorov, que Soloviev admire, mais imbue de réalisme mystique, et dont l’articulation consiste à synthétiser religion, philosophie, science et art dans un système global qui écarte les cadres du rationalisme et de l’empirisme occidental qu’il considère comme étriqués. Très concerné en effet par les questions mystico-religieuses et repoussant la théologie abstraite comme l’amoralisme nietzschéen, l’immoralisme des idées politiques ainsi que le déterminisme biologique alors en vogue, il pense les problèmes de la vie chrétienne, notamment éthiques, au travers d’une dialectique du Bien(9) conçu comme le principe de la vie morale et prenant pour étalon la faculté à favoriser la conformité à l’unité divine. Il insiste sur l’insuffisance de la connaissance rationnelle en matière religieuse qui, se cantonnant à l’abstraction, ne peut atteindre les vérités lovées dans le vivant et affirme la nécessité d’une dialectique, à la fois conflictuelle et fertile, entre connaissance et réalité, extrêmes dont l’interaction est assurée par Logos et la figure de Sophia(10). Aussi pour lui, l’identité entre être et savoir est maintenue et il y a nécessité de la compréhension noétique, de l’intuition mystique, afin de parvenir à concilier le dualisme sujet-objet de l’idéalisme et d’atteindre la vérité divine.

↪ Il élabore, dans une approche à la fois éthique, épistémologie et esthétique, une métaphysique de nature théosophique fondée sur la synthèse organique de l’unité et la multiplicité, du Dieu créateur contenant le germe absolu et de la nature crée, absolu en devenir, manifestant toujours plus avant cette idée originelle tout en ayant la volonté de retourner à son principe générateur. D’autre part, il développe corollairement a. l’idée de l’Homme, conçu comme intermédiaire entre Dieu et le monde et seul à même d’exprimer l’unitotalité absolue dans le monde expérientiel, b. d’une société chrétienne idéale, corpus mysticum Christi, organisée autour d’une "théocratie véritable et libre" ainsi que celle enfin, c. d’un art comme théurgie dont le moyen serait la culture de l’amour chrétien et l’objet l’incarnation de la beauté absolue, du divin dans le monde, afin de transfigurer la nature(11). Dans la perspective de la restauration de l’unité perdue de l’Église au sein d’un christianisme véritablement соборность (sobornost) {conciliarité, "catholicité"}, Soloviev souhaite un rapprochement mystique entre l’église orthodoxe russe et l’Église romaine(12) sous l’autorité théocratie du pape et politique du tsar. Dans la perspective de ses ouvrages christologiques, il se révèle d’ailleurs défenseur du dyophysisme du chalcédonisme.

Premier philosophe systématique de Russie et plus important représentant de l’idéalisme russe, sa contribution philosophique et théologique aura une grande influence dans son pays et devra permettre de résoudre certains problèmes fondamentaux en cours de réflexion chez intellectuels russes antérieurs, tout comme il devra influencer les conceptions ultérieures de ses compatriotes, notamment : le renouveau spirituel russe du d.XX en général, les pensées philosophiques et politiques du siècle d’argent, l’activisme social de certains membres du clergé orthodoxe, la théologie de Boulgakov, Florensky et Berdiaev au travers de sa sophiologie et enfin la littérature des symbolistes (Blok, Biély…) et néo-idéalistes russes dont il est un des chef de file.

𝕍 1⬝ La métaphysique religieuse de Vladimir Soloviev in Revue d’Histoire et de Philosophie religieuses (14, 6 pp. 534-554), Alexandre Kojevnikoff, 1934. Lien vers le document sur Persée Lien vers le document sur Persée | 2⬝ Le platonisme de Solov’ëv dans ses Leçons sur la divino-humanité in Modernités russes (15 pp. 75-92), Jérôme Laurent, 2015. Lien vers le document sur Persée | 3⬝ Un ouvrier russe de l’union des Églises in Revue des études byzantines (5 pp. 165-179), Louis Serraz, 1916. Lien vers le document sur Persée Lien vers le document sur Persée Lien vers le document sur Persée Lien vers le document sur Persée | 4⬝ Introduction à la philosophie religieuse de Vladimir Soloviev in Cahiers de philosophie de l’université de Caen (48 pp. 47-61), Anastasia Yastrebtseva, 2011. Lien vers le document sur OpenEditions


1. Les deux travaux provenant de ses études demeureront célèbres : Кризис западной философии (против позитивистов) {Crise de la philosophie occidentale. Contre les positivistes}, son mémoire de maîtrise où, allant contre la tendance prédominante du positivisme, il repousse l’essentialisme aristotélicien et entend contrer la pensée de Comte, ainsi que sa Kritika otvlečënnych načal {Critique des principes abstraits}), sa thèse de doctorat. Dostoïevski (son ami dès 1873, qui le prendra comme modèle d’Alexeï "Aliocha" dans Les frères Karamazov) et Tolstoï viendront d’ailleurs l’écouter, ce qui n’est pas anodin sachant qu’on estimera que son œuvre est le pendant philosophiques de ces littérateurs.

2. Notamment à Londres, où il étudie la philosophie indienne, gnostique et médiévale, ainsi que le spiritualisme et la théosophie, puis en Égypte. Il raconte, dans son poème des Trois rencontres (1898), deux visions de Sophia ayant eu lieu lors de ces voyages : la première a lieu lorsqu’il a neuf ans, puis la deuxième, lors de ses études au British Museum, et enfin la dernière, dans le désert égyptien.

3. Il se réoriente progressivement du slavophilisme vers l’occidentalisme.

4. Ses idées se rapprochent du mouvement de protestantisme libéral de l’Évangile social en occident. Il se révèle d’ailleurs sensible à la dignité prophétique de la Réforme.

5. Notamment son ouvrage sur la question de l’union des Églises.

6. Il est vrai qu’il accepte la théorie du développement du dogme et la thèse de la primauté papale.

7. Stt. avec Kant, Schelling, Hegel, von Hartmann et Schopenhauer.

8. Mais aussi, d’une façon plus générale, il est influencé par la philosophie hellénistique, la tradition paléochrétienne, le gnosticisme de Valentin et la littérature qabbalistique (c’est un grand connaisseur de la culture juive, il parle hébreu et souhaite réconcilier le judaïsme et le christianisme) mais aussi Paracelse, Böhme et Von Baader.

9. 𝕍 son vaste traité d’éthique, La Justification du bien (1897).

10. Soloviev lui a dédié des poèmes aux accents gnostiques et érotiques (lui même ne se trouvera jamais compagne) où sa fonction est ambiguë quoique associée à plusieurs reprises à l’éternel féminin en Dieu et à l’âme du monde.

11. Déjà dans sa Beauté dans la nature (1889) il émancipe l’esthétique de la biologie en fixant la cause de la beauté naturelle dans l’ontologie et en affirme la nature absolue et objective.

12. Pour lui, l’orthodoxie orientale, dans le spirituel, néglige l’Homme tandis que le christianisme occidental, dans l’action, à tendance à négliger Dieu. Précisons, si besoin est, que le raskol est évidemment pour lui, une catastrophe.

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Felkin Robert🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Explorateur, Occultiste 🞄 Christianisme (Anglicanisme), Néo-Occultisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1853 1926

► Missionnaire anglican, Felkin est un pionnier de l’anthropologie médicale. Membre de la Societas Rosicruciana in Anglia et de l’Aube dorée puis co-fondateur en 1903 avec Brodie-Innes, de l’Étoile du matin. Il rencontre Steiner qui lui fera, à lui à son confrère et ami Neville Meakin, forte impression.

𝕍 The Extraordinary Life and Work of Robert Felkin, Lil Osborn, 2012 Lien vers l’œuvre

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Vishuddhananda Paramahansa [Chattopadhaya Bholanath]
Ascète, Yogi 🞄 Hindouisme, Tantrisme 🞄 n. Raj de la Compagnie, fl. Raj Britannique | 1853 1937

► Spécialiste du kriyā, populaire pour ses siddhis. Maître de Gopinath Kaviraj. Surtout connu par l’Autobiographie d’un yogi (5) de Yogananda.

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Knapp John
Illustrateur, Lithographe 🞄 États-Unis | 1853 1938

► Connu de l’histoire de l’art ésotérique, notamment pour sa collaboration avec Hall pour ses ouvrages The Initiates of the Flame (1922) et The Secret Teachings of All Ages (1928) ainsi qu’un jeu de Tarot.

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Wilde Oscar🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Écrivain, Poète 🞄 Esthétisme, Décadentisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1854 1900

► Issu d’un milieu bourgeois irlandais et étudiant excellent, Wilde est notablement connu pour son Portrait de Dorian Gray (1890), plus grand succès de l’auteur et notoirement identifié comme faisant parti des classiques de l’occultisme littéraire. De plus, son Salome (1891) intéresse également le ritualisme ésotérique. Supernaturaliste, Wilde fait en effet parti du mouvement esthétique et décadentiste, ce qui le lie à l’occultisme. Il est d’ailleurs bien connu pour son implication dans le spiritualisme et son accointance pour les pratiques spirites, comme d’ailleurs Hugo, Debussy ou Verlaine.

◆ Initié maçon en 1875 à l’Apollo University Lodge, il est en outre l’époux de Constance Lloyd, membre de l’Hermetic Society et de la Golden Dawn, de même que Stoker, ami du couple. Il ne semble pas que Wilde en fit parti, contrairement à son compatriote Yeats.

◆ Wilde se converti au catholicisme le 28 octobre 1900, peu avant sa mort, conversion qu’il convient de contextualiser dans son parcours artistique.

■ On trouve sa sépulture à la division 89 du Père-Lachaise.

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Kaznacheev Piotr
Juriste, Ésotériste 🞄 Martinisme, Franc-maçonnerie 🞄 Empire Russe | 1854 1931

► Peu d’informations biographies sont disponibles. Diplômé en droit à l’École impériale de Jurisprudence. Influencé par Schopenhauer. Entre en martinisme à Saint-Pétersbourg en 1907 sous le nom de frère Ennoüs. Lors de la scission de Mёbes, Chinsky décide de transférer ses obligations à Kaznacheev, qui dirige ainsi la loge en 1912-1917 et devient ensuite délégué général de l’Ordre Martiniste pour la Russie en 1915. Initiateur en martinisme de Marcotoune. Particulièrement intéressé par la maçonnerie il fonde une éphémère loge sauvage Семен Гамалея к кубическому камню {Semyon Gamaleya à la pierre cubique} qui conduit des travaux en 1917-1918. Il laisse un journal qui montre clairement quel rôle le mysticisme et la philosophie ont joué dans [sa] vie intellectuelle.

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Gupta Mahendranath🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Mystique 🞄 Hindouisme, Tantrisme 🞄 n. Raj de la Compagnie, fl. Raj Britannique | 1854 1932

► Disciple de Ramakrishna, maître de Yogananda. Célèbre pour ses শ্রীশ্রীরামকৃষ্ণ-কথামৃত (Śrī-Śrī-Rāmakṛṣṇa-Kathāmṛta) {Le Nectar des paroles de Sri Ramakrishna) (1902-1932) où il rend compte de nombreux échanges avec son maître. Cet ouvrage compte parmi les classiques de la littérature bengalie. On en trouve une traduction raccourcie sous le titre The Gospel of Sri Ramakrishna (1942).

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Fillmore Charles🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Mystique 🞄 Spiritualisme (Nouvelle Pensée) 🞄 États-Unis | 1854 1948

► Influencé par Hopkins il devient un adepte de la Nouvelle pensée. Il fonde avec sa femme Myrtle, le périodique Modern Thought en 1886 qui devient Unity en 1891 et qui sera à la base de l’Église d’unité, une des branches principales des organisations dans la mouvance de la Nouvelle pensée. Cette église, outre la guérison spirituelle, met l’emphase sur l’idéalisme chrétien. Fillmore a également publié plusieurs ouvrages et est un défenseur du végétarisme et du réincarnationnisme.

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Burgoyne Thomas [Dalton Thomas, Zanoni]🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Astrologue 🞄 Néo-occultisme 🞄 n. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. États-Unis | 1855 1894

► Assez peu d’informations sont disponibles sur lui. Écossais et fils de médecin, Burgoyne affirme que, depuis son enfance, il est l’objet de capacités médiumniques et entré en relation avec un groupe d’esprits, la "Fraternité de la Lumière". Initié par Théon et avec son confrère Davidson, Burgoyne publie le mensuel Occult Magazine (1885-1886) et fonde la célèbre Fraternité hermétique de Louxor en 1884, rivale de la Société théosophique. Bulwer-Lytton, Randolph et Chintamon ont, entre autres, appartenu à cette organisation qui essaime notablement en France. Suite à un scandale impliquant diverses escroqueries, Davidson et Burgoyne se séparent en 1886. Le premier va fonder l’Ordre de la croix et du serpent tandis que Burgoyne décide de se fixer aux États-Unis.

↪ Il part vivre avec Astley(1) et commence à écrire pour des périodiques occultes comme The Platonist. Ensemble ils publient un résumé des enseignements de la Fraternité : The Light of Egypt (1889)(2) et fondent la Church of Light. Burgoyne, "scribe" du groupe(3) continuera d’écrire plusieurs ouvrages. Son œuvre est poursuivie par Henry Wagner qui, depuis ses débuts, investi temps et argent dans le développement de l’organisation. On trouve plusieurs informations sur Burgoyne dans le Hermetic Brotherhood of Luxor (1995) de Godwin.


1. Qui prétend lui aussi être en contact avec la fraternité.

2. Trad. fra. La Lumière d’Egypte Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive par Philipon, la même année.

3. Minnie Higgins était "l’astrologue", à son décès elle sera remplacée par Zain.

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Row Tallapragada🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Juriste 🞄 Société Théosophique 🞄 n. Raj de la Compagnie, fl. Raj Britannique | 1856 1890

► Brahmane initié au brahmavidya et juriste de formation, Row commence à correspondre avec Blavatsky, Olcott et Mavalankar en 1882 puis rejoint la Société Théosophique. Il écrit plusieurs articles pour les revues de la Société. Il invite également les dirigeants à Chennai et aidera à l’établissement de la Société à Adyar. Il recevra le premier manuscrit de la Doctrine secrète et sera fort critique à son égard. Discret sur sa spiritualité et peu enclin à diffuser l’hindouisme auprès des étrangers, il quitte l’organisation en 1886 après une série de désaccords.

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De Bézobrazov Olga
Auteur 🞄 Spiritualisme 🞄 n. Empire Russe, fl. République française (III) | 1856 1921

► Auteur spiritualiste et féministe russe immigrée en France en 1893.

Pour une source primaire 𝕍 Du caractère fondamental du féminisme-spiritualiste (1911) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive et pour une étude : Olga’s Occult, Sias Merkling, 2019. Lien vers le site

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Mavalankar Damodar🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Mystique 🞄 Société Théosophique 🞄 n. Raj de la Compagnie, fl. Raj Britannique | 1857 ? 1885

► Né dans la caste brahmane, il reçoit une excellente éducation et parle couramment anglais. Après la lecture d’Isis dévoilée, il rencontre Blavatsky et Olcott en 1879. Il entre alors dans la Société Théosophique et en devient secrétaire. Il écrit en outre, une vingtaine d’articles pour le Theosophist qui sont compilés dans The Writings of a Hindu Chela (1940) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive. Chela de Koot Hoomi, on lui accorde des pouvoirs psychiques. Converti au bouddhisme en 1880, il part au Tibet en 1885 pour intégrer un monastère. On ne sait pas exactement s’il est mort en chemin ou arrivé à destination.

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Engel Leopold🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Ésotériste 🞄 Martinisme 🞄 n. Empire Russe, fl. Empire allemand | 1859 1942

► Né en Russie, il émigre en Allemagne pour exercer la profession d’acteur. Il s’attache à l’enseignement de Jakob Lorber, entre dans l’Ordre martiniste et écrit quelques ouvrages. Le plus connu d’entre eux en France est Mallona (1911), qui se veut un écrit psychographique retranscrit à partir des propos d’une voyante. Il traite d’une ancienne planète du système solaire et de sa civilisation.


🙟 1860   

Leo Alan🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Astrologue 🞄 Société Théosophique 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1860 1917
Le Père de l’astrologie moderne

I. Histoire

► Né William Allen : Alan "Leo"(1) est d’abord son nom de plume avant qu’il décide de l’officialiser. Sa mère était membre de la branche darbyste des rigides et littéralistes Assemblées de Frères et son père, soldat écossais, abandonne sa famille lors qu’il a seulement neuf ans. Leo fréquente l’école primaire puis quitte également le foyer aussi rapidement que possible, dès seize ans, et s’essaie à plusieurs métiers où il est salarié, sans qu’aucun ne puisse trouver son élection, il est régulièrement sans emploi et vit difficilement. Il est initié à l’astrologie en 1885 par un client, un certain Richardson. Par la suite, il apprend l’astrologie en autodidacte, favorisé par un climat à nouveau favorable à ces études qui durera de 1880 à 1914 et dans lequel Leo va jouer un important rôle. Il rejoint d’abord The Celestial Brotherhood, confrérie occulte du voyant et mystique gallois John Thomas (Charubel). Il écrit alors régulièrement pour l’organe du groupe, The Occultist, semble-t-il en lien avec l’Hermetic Brotherhood of Luxor, et rencontre en 1888, un confrère et franc-maçon, Frederick Lacey dit Aphorel, qui deviendra un collaborateur.

↪ En 1889, il lance avec Lacey la première revue astrologique : Modern Astrology(2). Ils offraient un horoscope gratuit pour les nouveaux abonnés ce qui mena à environ 1500 demandes d’horoscopes pour la seule première année, un chiffre considérable. Dès 1893, croulant sous les demandes de personnes intéressées par des horoscopes plus détaillés, Leo demande rétribution dans la confection de ces thèmes par correspondance, ce qui s’avéra très lucratif(3). Fort de son succès, il abandonne son emploi de vendeur en 1898 et se décide alors à compléter son action en publiant plusieurs ouvrages de compilation destinés au grand public dont certains comme 1001 Notable nativities (1917) sont de grands succès. Ce journal fut la première initiative du genre à grande échelle : il avait neuf employés en 1903 et il ouvrit même des succursales à Paris et à New York. En parallèle, Leo rejoint la Société Théosophique en 1891 par l’intermédiaire de Walter Old (Sepharial) alors secrétaire général de la branche anglaise de la Société théosophique et que Lacey lui présenta. En 1895, il se marie avec Bessie Phillips, chiromancienne et phrénologue professionnelle(4) qu’il rencontre justement grâce à ses horoscopes par correspondance. Les époux deviennent des membres actifs et importants de l’organisation.

↪ Ultérieurement, Leo s’investit de façon importante dans l’Astrological Society de Walter Gornold lancée en 1895, puis dans sa remplaçante en 1903, la Society for Astrological Research. En 1915, il fonde une Loge Astrologique de la Société Théosophique (ajd. Astrological Lodge of London)(5). En 1909 il se rend en Inde avec son épouse, aux quartiers généraux de la Société Théosophique à Adyar afin d’étudier le jyotish. Ils y retournent une seconde fois en 1911 et revinrent avec Besant et Krishnamurti et furent parmi les premiers à rejoindre l’Ordre de l’Étoile en Orient. En 1914 puis en 1917, Leo est poursuivi pour divination, procédure qui n’a rien d’exceptionnelle dans un Londres où foisonnaient près de 700 voyants. Il est acquitté la première fois mais il est reconnu coupable la seconde, condamné à une amende symbolique. Cela le conduit néanmoins à confirmer le fait que l’astrologie doit impérativement être une affaire de tendances caractériologiques et non délivrer des prévisions évènementielles fatalistes. Il meurt soudainement peu après la procédure judiciaire et selon ses proches, du fait de l’anxiété et des surmenages consécutifs son procès. Cependant, la Chambre des communes reçu alors nombre de protestation, vilipendant le jugement et réclamant une réforme législative du fortune-telling Act datant de 1824. Le premier ministre contourna finalement le problème et décida de ne simplement pas considérer l’établissement de profils caractérologiques comme relevant de la divination.

II. Influence

◆ Leo est un personnage clef du renouveau de l’astrologie anglaise en particulier et de l’astrologie moderne en général. Son astrologie est influencée par l’œuvre de Raphaël, qui le précède dans sa démarche de vulgarisation et marquée par une affinité avec les enseignements de la Société Théosophique(6), elle se caractérise notablement par une importance donnée à la composante spirituelle et psychologique plutôt qu’à l’événementielle ainsi que par une emphase sur l’importance de la position du soleil et donc, du signe solaire. Elle était différente de celle alors en exercice en Angleterre et qui portait une attention particulière aux aspects techniques et au contrôle empirique. Leo est, avec Sepharial, le principal représentant de cette astrologie ésotérique et, malgré les critiques de Zadkiel et d’autres astrologues qui s’inquiètent de ses méthodes tant sur la forme que sur le fond, son importante influence, en particulier auprès de la classe moyenne et des femmes, va ainsi faire passer progressivement l’apotélésmatique dans le secteur psychologique.

↪ Au travers de son activité éditoriale et ayant pu profiter du vaste réseau de la Société Théosophique pour disséminer ses travaux eu Europe et aux États-Unis, Leo donna accès à l’art d’Uranie à de nombreuses personnes qui purent se familiariser avec elle, en particulier par le truchement de sa série en 14 volumes des "manuels". L’astrologie devient alors une pratique beaucoup plus populaire qu’elle n’a plus l’être dans le passé : elle nécessite désormais bien moins de formation intellectuelle et de capacités financières et se voit démocratisée au travers de ces manuels destinés à la grande distribution mais aussi de publications comme Casting the Horoscope (1902)(7). L’Esoteric Astrology (1913, 7 de sa série Astrology for All) Entrée du catalogue inconnue Lien vers l’œuvre enfin, est considéré comme un classique de l’astrologie moderne au même titre que The Astrology of Personality (1936) de Rudhyar, également influencé par Blavatksy et annonce à cet égard, l’œuvre de Bailey.


1. C’est son Asc.

2. D’abord sous le nom The Astrologer’s Magazine jusque 1895.

3. Sur une suggestion de l’un de ses collaborateurs, il était bien sûr question de répliquer et combiner les interprétations standardisées de chaque position et aspect et non pas de fournir un travail qui aurait été individuel pour chaque consultant. Il est donc le précurseur dans la production automatisée d’horoscopes.

4. Elle a publié sous le nom de "Bessie Leo" et a édité la biographie de son époux : The life and work of Alan Leo (1919) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive.

5. Si à la suite de la mort de Leo, la loge périclite, elle sera ranimée par Charles Carter dès les ans. 1920 et jusque 1952. Il en fera l’organisation astrologique la plus influente de Grande-Bretagne.

6. D’ailleurs, Leo, abstinent, suivait les recommandations de la Société Théosophique : il ne consommait pas de tabac, d’alcool, de viande et restait chaste dans sa vie conjugale.

7. Ou plus tard et dans la même perspective, Heaven Knows What (1935) et l’Astrology for the Millions (1940) de Grant Lewis.

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Van Eeden Frederik🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Psychiatre, Écrivain 🞄 Scientifique, Christianisme (Catholicisme) 🞄 Pays-Bas | 1860 1932

► Médecin de formation, intellectuel et artiste, il est influencé par Bohme et le panpsychisme de Fechner. Membre fondateur des Tachtigers en 1885(1), ce mouvement littéraire lancera le renouveau de la littérature hollandaise en 1880 s’attache à la spiritualité et prône l’art pour l’art; leur organe est De Nieuwe Gids {Le Nouveau Guide}. Van Eeden est un auteur renommé à son époque pour ses œuvres mêlant onirisme, spiritualité et psychologie. Il a notamment publié le conte allégorique De kleine Johannes (publ. 1887) et Les Frères (1894), drame symboliste et mystique en vers.

► Van Eeden est cependant attaché à la méthode scientifique mais critique du rationalisme de son temps qu’il estime partisan et étriqué. Il s’oriente rapidement vers la psychiatrie et s’exalte pour l’hypnose qu’il apprend justement auprès de Liébeault, à Nancy. Het is de schuld van hen, die zich rationalisten noemen, dat er eerst zoo laat een licht is opgegaan over een menigte geheimzinnige feiten, over mirakelen, wonderdadige genezingen, magnetische en spirititische wonderen. Nog zijn er velen, die de laatste onderzoekingen omtrent het hypnotisme en de suggestie voor kinderachtig gebeuzel houden, beneden de waardigheid van een wetenschappelijk man écrit-il dans Het Hypnotisme en de Wonderen (in De Nieuwe Gids, 1887). Van Eeden s’intéresse en effet à la métapsychique et au spiritisme et se propose d’intégrer l’occultisme dans un système philosophique. Proche de Myers, il fréquente la Society for Psychical Research dont les travaux orienteront ses théories, notamment celle du double-moi. Il s’attache également à l’oneirologie, fixe les catégories de rêves à l’aide de ses propres observations, critique en cette matière Freud et Ellis, et se fait à cette occasion inventeur du terme rêve lucide(2).

↪ Il se penche également sur le système sémiotique des significs de Victoria Welby et publie le premier ouvrage sur la question en néerlandais en 1897, il était en outre, passionné de philosophie hindoue et a traduit Tagore. Converti catholique à la fin de sa vie, en 1922.

𝕍 Hypnotisme et spiritisme chez Frederik Van Eeden in Traces du mesmérisme dans les littératures européennes du XIXe siècle, Sonja Vanderlinden, 2001. Lien vers le document sur OpenEditions


1. Et qu’il quitte en 1892.

2. A Study of Dreams in Proceedings of the Society for Psychical Research 26, 1913.

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Saint-Pol-Roux [Pierre Paul Roux]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Poète 🞄 Symbolisme 🞄 n. Empire français (II), fl. République française (III) | 1861 1940

► Dit "le Magnifique" ou "Mage de Camaret". Symboliste tendant vers l’ésotérisme(1), précurseur du surréalisme dans sa conception de l’image.

► Philosophe intéressé par la métaphysique, il est l’inventeur de l’idéoréalisme ou magnificisme, esthétique qu’il décrit comme l’art de la recherche de l’Absolu: l’être présenté à travers l’orchestration de ses phénomènes […] Qui cherche une base ouvrière à l’Art Magnifique la trouvera dans la Théorie des Cinq Sens. (Mercure de France, 26, 1892).

𝕍 stt. ses Reposoirs de la procession (1901-1907, trois ) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (1)


1. Il participe un temps à la Rose-Croix esthétique de Péladan.

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Lotus de Païni [Gazzotti Elvezia]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Peintre, Ésotériste 🞄 Société Théosophique, Société Anthroposophique 🞄 n. Royaume d’Italie, fl. République française (III) | 1862 1953

► Née en Italie, en passe sa jeunesse en France. Elle se rapproche de la Société Théosophique dans les ans. 1890. Elle se fixe à Paris en 1897, peint sa première œuvre, Théodora (1888) — qu’elle envoie au Salon de la Société des Artistes Français — et en 1899, elle présente La Vie au Salon de la société nationale des beaux arts, qui se voulait première peinture d’une série philosophique. Férue de voyages à buts initiatico-magiques, elle effectue ntm. une série de voyages à caractère initiatique en Inde en 1904 puis en méditerranée en 1910-1911 où, après avoir visité l’Egypte elle s’intéresse de plus près aux anciens égyptiens et se rapproche du Musée Guimet. En 1913, elle quitte la Société Théosophique et se rapproche de l’anthroposophie; elle participe d’ailleurs à la décoration du premier Gœthanum.

Fréquentant les milieux surréalistes, Breton et Briant tenaient son œuvre ésotérique en grande estime, elle était aussi estimée par Vaneigem ou Gilbert-Lecomte. Également proche de Schwaller de Lubicz, elle est aussi admirée par Rouhier et est finalement, l’une des inspiratrices des enseignements dispensés dans la confidentielle, éphémère et sulfureuse société du Très Grand Lunaire dont elle faisait sans doute parti. Auteur ntm. d’un Ésotérisme de Parsifal (1914) qu’elle publie avec l’appui de Schuré, puis d’une trilogie Les Trois totémisations (1924), La Magie et le mystère de la femme (1928) et Pierre Volonté (1932).

𝕍 Lotus de Païni, et les trois totémisations in Politica hermetica (16 pp. 211-250),‎ Marc Le Gouard, 2002.

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Rochefoucauld (De la) Antoine🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Ésotériste, Peintre 🞄 Symbolisme 🞄 n. Empire français (II), fl. République française (III) | 1862 1960

► Peintre symboliste et pointilliste, passionné des arcs du cirque, il est ami de Redon et Satie, Émile Bernard et Pissaro. Le comte est membre de la Rose-Croix esthétique de Péladan dont il est imperator de 1892 à 1897, il finance le premier Salon en 1892. Il finance également le lancement de la revue Le Cœur de Bois.

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Vivekānanda (Swami) [Datta Narendranath]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress | Entrée Encyclopedia (sélectionnée) Entrée Library of Congress
Philosophe, Yogi 🞄 Hindouisme (Vedānta (Néo)) 🞄 n. Raj Britannique, fl. États-Unis | 1862 1902

I. Histoire

► Né à Calcutta dans une famille de kayastha bengalis aisés et cultivés, son père est avocat distingué. Esprit précoce et doué d’une excellente mémoire, il est éduqué à l’anglaise dans une ambiance cosmopolite et effectue de brillantes études dans le prestigieux Presidency College puis au Scottish Church College où il est mis en contact étroit avec la culture intellectuelle occidentale et le christianisme. Il se passionne tôt pour la littérature religieuse classique de l’Inde ainsi que pour la philosophie européenne et s’intéresse à l’œuvre de Hegel et Schopenhauer, Comte ou encore Spencer. Il obtient son baccalauréat en 1884. En parallèle, il est notablement membre du mouvement réformiste du Brahmo Samaj, séduit par la pensée d’un hindouisme rationnel et la revalorisation du vedānta introduite par Râm Mohan Roy, premier hindou à bénéficier d’une notoriété en occident. En 1884, enfin, il est initié à la loge Anchor and Hope no 1 de Calcutta, l’exposant vraisemblablement aux idées socialistes et ésotériques. Dès 1880, par l’intermédiaire de Keshub Sen, il fait la rencontre de Ramakrishna mais ne devient son disciple qu’en 1884, après une période sceptique et suite à une crise spirituelle et familiale. Le mystique meurt en 1891 et laisse à Vivekananda le soin de lui succéder auprès de ses disciples. En 1886, il devient samnyāsin, puis part en pèlerinage parcourir l’Inde en 1888-1892, vivant de l’aumône. Mis en contact avec la pauvreté et l’analphabétisme, il fait finalement le vœu, à Kânyâkumârî, de participer à la reconstruction morale et économique de son pays, notamment au travers de la critique du système des castes.

↪ En 1893, il est à Madras et attire autour de lui plusieurs disciples. Aidé par ces derniers et soutenu par le maharaja Ajit Singh de Khetri — qui lui suggère d’endosser le nom religieux de Vivekananda —, il devient un des représentants de l’hindouisme au Parlement des religions de Chicago, religion qui est à ce moment, largement méconnue du grand public et appréhendée plus comme une curiosité exotique plutôt que comme une tradition philosophique et religieuse sérieuse. Il y fait plusieurs discours qui seront salués par les participants(1) et la presse, faisant de lui la personnalité la plus en vue de la manifestation. Dès lors, fort de son succès, il devient le pionnier du néo-hindouisme missionnaire : Vivekananda séjournera longuement aux États-Unis(2) et visitera l’Angleterre en 1893-1895, délivrant des conférences autour du vedānta, insistant sur son caractère universel et inclusif. Ces discours, dans un style concis et incisif, auront du succès dans les milieux unitariens, transcendantalistes, de la Nouvelle Pensée et naturellement, de la Société Théosophique. Ils devront, d’une façon plus générale, favoriser la diffusion de l’hindouisme en occident et finalement enclencher des conversions, ce qui le pousse, en 1895, à fonder le premier centre de Vedanta Society, à New York. De retour en Inde en 1897, il est accueilli avec enthousiasme par ses compatriotes(3), et à l’aide de disciples occidentaux, Vivekananda créé un Ramakrishna Order en 1897, ordre monastique hiérarchisé destiné à former des swamis et éducateurs, tout en pratiquant des activités philanthropiques et délivrant sa propre interprétation des enseignements de son maître(4). Cette organisation, devra jouer un rôle important dans la diffusion de l’universalisme hindou moderne puisqu’elle est sera implantée non seulement en Inde mais aussi en Europe et aux États-Unis. En 1899-1900 il entreprend un second voyage en Californie mais déjà affaibli, il retourne définitivement en Inde où il meurt deux ans plus tard.

II. Pensée et influence

Considéré en général, comme un héros national, il est avec ses contemporains Gandhi et Rabindranath Tagore(5), l’un des principaux artisans du renouveau nationaliste et spirituel de l’Inde dont il formule les grandes lignes en agrégeant des traditions disparates de son pays autour de l’idée d’une spiritualité hindoue, gage de l’existence d’une nation indienne, apte à l’auto-détermination. Adepte d’un "védanta pratique", et tentant vraisemblablement de concilier la pratique dévotionnelle de Ramakrishna avec les préoccupations sociales du mouvement Brahmo Samaj : Vivekananda prône d’une part, le salut individuel par l’expérimentation personnelle et se présente dans le même temps comme socialiste, accordant une grande importance à l’action sociale(6) et à l’évolution des mœurs. Dans le projet de Vivekananda en effet, réforme sociale et progressiste, revivification religio-spirituelle et indépendance politique sont consubstantiels. Il est aussi l’un des hindous dont le rayonnement fut le plus considérable en occident : son rôle au regard de l’histoire des idées occidentales est d’avoir été l’interprète et vulgarisateur principal de l’hindouisme et du yoga(7) pour l’occident et d’avoir introduit et propagé la doctrine de l’advaita vedānta dans le monde anglophone. Dans son approche, il insiste sur l’universalité des Védas et leur contenu à caractère humaniste, rendant par là cette spiritualité hindoue non seulement défendable mais aussi assimilable par le public occidental qui peut dès lors considérer une identité entre le vedānta moniste et le monothéisme chrétien. Vivekananda estimait notamment que par l’introduction des doctrines hindoues de la réincarnation et karma il proposait une théodicée pertinente aux occidentaux. Cette démarche, accordant philosophie védantique et idéal de réforme sociale, devra avoir une influence considérable sur les nombreux gourous qui, après lui, devront disséminer leurs enseignements en occident.

↪ Pour lui cependant, comme pour les néo-hindous, l’hindouisme est largement assimilé au vedānta qui est considéré comme son noyau et sa quintessence et finalement, dans sa perspective totalisante et universaliste, à une meta-religion(8). Si, dans la lignée de l’orientalisme alors à la mode, il affirme la supériorité de sa spiritualité hindoue sur le matérialisme occidental apporté par le colonisateur britannique, il croit cependant à la complémentarité des doctrines cosmologiques et eschatologiques védantiques avec la science occidentale(9) il souhaite en fait, qu’orient et occident échangent ce qui caractérise leur génie : les premiers puiseraient dans le pragmatisme des uns, tandis que les seconds s’abreuveraient à la spiritualité des autres.

➽ Influence Aurobindo et Chidananda Saraswati. Son message sera diffusé en France en 1930 via La Vie de Vivekananda et l’Evangile universel de Romain Rolland.

𝕍 1⬝ Occultism and piety in Max Müller and Swami Vivekananda’s interpretation of Ramakrishna in Nvmen (1, 1 pp. 229-257), Thomas Green, 2017. | 2⬝ Swāmī Vivekānanda’s use of science as an analogy for the attainment of mokṣa in Philosophy East and West (1, 1 pp. 331-342), Anantanand Rambachan, 1990. | 3⬝ Vivekānanda and Rāmakṛṣṇa face to face: an essay on the alterity of a saint in International journal of hindu studies (1, 1 pp. 43-66), Carl Olson, 1998.


1. Dans son discours d’ouverture, il commence par un célèbre Sisters and brothers of America, ce qui devra déclencher de longs applaudissements.

2. Dans l’idée de rapprocher vedānta et la science moderne, Vivekananda rencontrera des scientifiques de renom notamment Kelvin, Helmholtz et Tesla. Avec ce dernier, il échange sur les notions de matière et d’énergie et leurs manifestations comparées dans la science physique et la cosmologie samkhya et védantique. Cette rencontre devra d’ailleurs stimuler l’intérêt de Tesla pour la philosophie védique et hindoue et il devra utiliser plusieurs notions (prāṇa, ākāśa et kalpas) pour étayer certains travaux.

3. Malgré les critiques des hindous orthodoxes qui n’apprécient pas son prosélytisme et ses idées originales et celles des suivants de Ramakrishna qui lui reprochent de trop s’éloigner de l’enseignement du maître.

4. Qui se révéleront plus nettement védantiques que tantriques (il expurge plus généralement les expressions émotionnelles de dévotion, y compris les fêtes et les danses) et également de sensibilité plus sociale et à vocation d’instaurer une Église universelle.

5. Qui comme Vivekananda est un représentant politique et intellectuel important de la renaissance du Bengale, élément important du mouvement pour l’indépendance de l’Inde.

6. Pour lui comme pour Ramakrishna, l’ātman est la manifestation visible de Shiva.

7. Son ouvrage Raja Yoga (1896) où il interprète les Yoga sūtra de Patañjali, connaîtra le succès et sera salué par William James et Tolstoï.

8. Nous pouvons remarquer que, comme il s’agit d’une position unique en Inde, nous affirmons que seul le Vedanta peut être la religion universelle, qu’il est déjà la religion universelle existante dans le monde, parce qu’il enseigne des principes et non des personnes. […] La religion védantique n’a pas besoin d’une telle autorité personnelle. […] L’hindou peut vénérer n’importe quel sage et n’importe quel saint de n’importe quel pays, et nous savons que nous allons souvent vénérer dans les églises des chrétiens, et très souvent dans les mosquées mahométanes, et c’est bien ainsi. Pourquoi ne pas le faire ? Comme je l’ai dit, notre religion est universelle. Elle est suffisamment inclusive, suffisamment large pour inclure tous les idéaux. Tous les idéaux religieux qui existent déjà dans le monde peuvent être immédiatement inclus, et nous pouvons patiemment attendre que tous les idéaux à venir soient pris de la même manière, embrassés dans les bras infinis de la religion du Vedanta. (Conférence Les Sages de l’Inde in The Complete Works of Swami Vivekananda (3), 1897.)

9. […] de toutes les écritures du monde, [Le vedānta] est le seul dont l’enseignement est en totale harmonie avec les résultats obtenus par les recherches scientifiques modernes sur la nature extérieure. […] Il semble évident que le matérialisme moderne peut se maintenir et en même temps s’approcher de la spiritualité en reprenant les conclusions du Vedanta. Il nous semble, ainsi qu’à tous ceux qui s’intéressent à la question, que les conclusions de la science moderne sont les mêmes que celles auxquelles le Vedanta est parvenu il y a des siècles ; seulement, dans la science moderne, elles sont écrites dans le langage de la matière. (Conférence La Mission du Védanta in The Complete Works of Swami Vivekananda (3), 1897).

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Pryse James ║ Pryse John🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Journalistes 🞄 Société Théosophique 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1859 19421863 1952

► Ils rejoignent la Société Théosophique en 1888. Appuyés par Judge, ils dirigent l’Aryan Press. Ils se sont ainsi occupés de journaux de la Société Théosophique et de publier des ouvrages de Blavatsky, principalement à destination des membres américains. Ils fondent aussi la HPB Press à Londres, à la demande de Blavatsky.

► Ils sont en outre fondateurs de la Gnostic Society en 1928. Hoeller en sera le directeur des études à partir de 1963.

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Shakespear Olivia🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Occultiste, Romancière 🞄 Symbolisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1863 1938

► Spiritualiste et occultiste, elle s’intéresse au symbolisme, à l’astrologie et à la chiromancie. Amie, muse et amante passagère de Yeats. Romancière, elle co-écrit en 1902 et avec Farr, deux pièces inspirées de l’occultisme égyptianisant de l’Aube Dorée : The Beloved of Hathor et The Shrine of the Golden Hawk. Elle anime en outre, un salon littéraire hebdomadaire à son domicile où elle devient une importante mécène moderniste, notamment de Ezra Pound, que sa fille Dorothy épouse finalement.

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Chauvet Auguste-Édouard [Saïr]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Ésotériste 🞄 Martinisme 🞄 n. Empire français (II), fl. République française (III) | 1863 1938

► Médecin à Nantes, il est le médecin et l’ami de Saint-Yves d’Alveydre. Hébraïsant, il poursuit Fabre d’Olivet avec son Ésotérisme de la Genèse (1946). Lecteur de L’Initiation, il fait parti de l’entourage de Papus; Saïr en martinisme.

◆ A eu le projet d’un Chevaliers du Christ en rapport avec le Graal, avec James Chauvet(1) et Béliard.

➽ Influence Amadou qui l’évoque plus particulièrement dans son De la Langue hébraïque restituée à l’Ésotérisme de la genèse (L’Initiation, 2-3, 1986).


1. Aucun lien de parenté, écrit justement une Queste du Saint-Graal.

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Brandler-Pracht Karl🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Astrologue, Occultiste 🞄 n. Empire d’Autriche, fl. République de Weimar | 1864 1939

► Acteur dans la première partie de sa vie, il est d’abord influencé par le théosophisme puis prend contact avec le De Judiciis Nativitatum d’Antonius de Monte Ulmi qui l’incline vers l’astrologie. Pionnier de l’astrologie moderne et, dès 1905 où il publie son premier ouvrage le Mathematisch-instruktives Lehrbuch der Astrologie, le réintroducteur de l’astrologie dans les pays germanophones, en Allemagne et en Autriche stt. où il est considéré comme le père du renouveau astrologique. Nombre de futurs astrologues reconnus de ces pays furent en effet ses élèves.

↪ Brandler-Pracht créer d’abord plusieurs organisations dans ce but — des "sociétés astrologiques" — la Société astrologique autrichienne à Vienne (1908) d’abord, puis il essaime le groupe dans plusieurs villes d’Allemagne, Berlin, Munich, Leipzig, et même jusque Zurich après la seconde guerre mondiale. Il fait ensuite montre d’une importante activité éditoriale en créant ou en participant au lancement de plusieurs revues : en 1907 le Zentralblatt für Okkultismus en même temps qu’il publie son Lehrbuch der Entwicklung der okkulten Kräfte im Menschen. Prana (1909) qui est édité par Balzli, la fort populaire Astrologische Rundschau qui est d’abord le supplément de la précédente et où il est rédacteur. Hohe Warte (1910), Psyche et Astrologischen Blätter (1914) enfin. Il est un temps, proche de Vollrath et sa Maison d’édition théosophique. En 1910, il élabore la série des Astrologische Bibliothek puis sa somme, l’Astrologische Kollektion zum Selbststudium (1921-1926) qui connut un grand succès. Adepte du yoga, Brandler-Pracht appréhende en outre l’astrologie comme une gnose et goûtait le fait d’aborder les questions astrologiques sous l’angle théosophique.

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Yeats William🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Encyclopedia (sélectionnée)
Poète, Dramaturge, Occultiste 🞄 Symbolisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1865 1929

I. Histoire

► Issu d’une famille de la minorité protestante anglo-irlandaise, fils aîné du célèbre portraitiste préraphaélite John Yeats et frère du peintre renommé Jack Yeats. Le jeune Yeats vit à Londres durant son enfance, bénéficie de l’instruction de son père et fréquente la Godolphin School (1877-1881). Ensuite, comme la famille revient vivre à Dublin, il va à l’Erasmus Smith High School (1881-1884) et étudie ensuite, à la Metropolitan School of Art (ajd. National College of Art and Design) où il se lie d’amitié avec Russell. Mais, médiocre dans les arts picturaux, il décide de s’orienter vers une carrière littéraire, influencé notamment par Spenser, Percy Shelley et John O’Leary. En 1886, Yeats produit un poème au romantisme tardif original, à tendance mystique et décisif pour sa trajectoire, qui trouve son inspiration dans les légendes irlandaises : The Wanderings of Oisin and other poems(1). Dans le même temps, il publie également plusieurs documents folkloriques comme les Fairy and folk tales of the irish peasantry (1888) et les Representative irish tales (1890) ce qui entérine sa réputation d’Homme de lettres. En 1887, sa famille revient se fixer à Londres. Il ne s’y plaît guère mais entreprenant la vie d’un écrivain professionnel, grâce aux relations de son père, il y fréquente les cercles décadents et rencontre William Morris, George Shaw et Wilde. En 1888, il écrit un The Lake Isle of Innisfree, qui devient l’archétype de la poésie de la renaissance celtique. En 1889, grâce au succès de son Oisin, il rencontre Maud Gonne, une indépendantiste passionnée dont il tombe amoureux(2) et dès lors, il s’implique dans mouvement nationaliste irlandais et adhère même aux féniens de James Stephens dont O’Leary est un des fer de lance. En 1891, il est fortement impliqué dans la fondation de l’Irish literary society à Londres(3) et, en 1892, la National literary society à Dublin. La même année, il publie sa Countess Cathleen drame dédié à Gaune, dans lequel il allie l’esthétique préraphaélite et l’occultisme et qui, avec son Celtic Twilight (1893) lui assure une importante notoriété. L’année suivante, en compagnie du poète Edwin Ellis, il édite Blake avec un Works of William Blake, dont les idées infusent chez le poète et produit le drame The land of heart’s desire (1894). Il rencontre Olivia Shakespear en 1894, elle deviendra sa confidente et son amante jusque 1897.

↪ En 1896 il rencontre la veuve et future dramaturge Lady Gregory qui, venue à lui après la lecture de son Celtic Twilight, devient durablement sa mécène et son amie proche. Dès lors, il s’investit plus encore et à sa façon dans la politique irlandaise, ayant pour but de créer une unité nationale par le truchement de son art. Afin de participer au renouveau culturel de son pays, il s’occupe notamment d’établir avec elle l’Irish Literary Theatre (Abbey Theatre dès 1904)(4) en 1899. La même année, il publie un nouveau recueil, The Wind among the reeds, dans lequel on décèle encore ce qui caractérise son œuvre : sa tendance au mysticisme et à la théosophie, dans un cadre celtisant et nationaliste. Yeats édite également deux périodiques : Beltaine (1899-1900) et Samhain, dans lesquels on peut lire ses idées sur le théâtre irlandais(5). Il produit ensuite plusieurs drames usant des matériaux du Cycle d’Ulster, notamment Deidre (1907) ou At the Hawk’s Well (1916), où, inspiré du (6), il est question de Cuchulain(7). Yeats réoriente également son art des motifs de la rêverie surnaturelle, luxuriante et extatique du préraphaélisme vers un langage plus serré et mesuré, intellectuel et viril, ancré et réaliste comme dans The Tower (1927) ou The Winding Stair (1929) où la critique estime qu’il atteint sa maturité formelle. En 1917, il se marie avec Georgie Hyde-Lees et en 1921-1929 il réside dans la Túr Bhaile Uí Laí, tour fortifiée anglo-normande du XV qu’il entreprend de restaurer dès 1916. En 1922, il est élu sénateur lors de la proclamation de l’État libre d’Irlande et le demeure jusque 1928. L’année suivante, il obtient le Prix Nobel de littérature pour sa poésie toujours inspirée, qui, sous une forme hautement artistique, exprime l’esprit de toute une nation. En 1935-1936, il travaille à traduire des Upanishad avec son ami Shri Purohit Swami (The Ten Principal Upanishads, 1938). Décédé, il fut d’abord inhumé à Roquebrune-Cap-Martin en France, puis, son corps fut déplacé en 1948 à Drumcliff (proche de Sligo). Son épitaphe présente les derniers vers de Under Ben Bulben, l’un de ses derniers poèmes : Cast a cold Eye / On Life, on Death. / Horseman, pass by!.

II.a. Pensée

► Yeats est fréquemment désigné comme le plus grand poète anglophone du XX et le trait d’union entre la poésie romantico-décadente et la poésie moderne. Son rythme et son phrasé dans la poésie anglaise sont généralement considérés comme très excellents, bien qu’il fut initialement en avance sur son temps en matière poétique et que son intention prend sa source dans le traditionnel et l’aristocratique, mondes alors en déclin. Il est indiscutablement un des chef de file des nouveaux poètes irlandais et une figure très importante de la renaissance littéraire irlandaise, d’autant que son œuvre fait montre d’une vigueur permanente et d’une remarquable acuité, sachant s’adapter aux mouvances du climat artistique de son époque : même durant la dernière partie de sa vie, ses productions demeurent remarquables. Ses travaux sont vraisemblablement soutenus par sa volonté d’édification spirituelle et artistique permanente, évoluant dans le cadre d’une mythologie personnelle qu’il articule progressivement autour de l’axe des antinomies conçues comme tension créatrices : Nous commençons à vivre lorsque nous avons conçu la vie comme une tragédie.

↪ Yeats véhicule une poésie au symbolisme ciselé et complexe(8), incorporant des éléments celtiques et théosophiques comme dans sa Secret Rose (1897) où se mêlent symbolisme végétal du rosicrucisme et personnages des légendes irlandaises. En effet, se considérant naturellement religieux et né dans un milieu protestant, il repousse néanmoins leur souci de réussite matérielle qu’il estime être au détriment de la spiritualité et dès lors, il s’oriente vers des intérêts relatifs aux survivances des racines païennes de l’Irlande. Aussi, Yeats fait montre d’un intérêt marqué pour le folklore, avec lequel il entre en contact grâce aux paysages et à la population rurale de Sligo (Connacht) d’où sa mère était originaire et où il séjournait fréquemment. Enfant, Yeats est certes un enfant rêveur et de tendance introspective mais aucunement replié sur lui-même : il aimait parcourir la campagne de Sligo à dos de poney et s’intéressait à l’entomologie. Finalement, il méprise l’avènement de l’ère scientifique, le rationalisme et les préoccupations du monde moderne : il se plaît dans le monde visionnaire des images et des symboles, souhaitant conduire la révolte de l’âme contre l’intellect. C’est, enfin et naturellement, un lecteur des symbolistes français (tel Maeterlinck), avec qui ses œuvres ont une évidente affinité, ainsi qu’un admirateur d’Axël de Villiers de l’Isle-Adam dont il assiste à une représentation lors de son premier voyage à Paris en 1894.

II.b. Trajectoire spiritualiste

► Aussi, sa rencontre avec Russell et Johnston le pousse inévitablement à s’intéresser à l’occultisme. D’ailleurs, fascinés par la lecture, en 1884, du Monde Occulte et du Bouddhisme ésotérique de Sinnett ainsi que par les conférences de Chatterji, il fonde avec ses amis une Dublin Hermetic Society en 1885 — dédiée à l’étude de la magie et du ritualisme — suivant le sillage de la Société Théosophique(9) dans laquelle Yeats est admis la même année. Il continuera par la suite de fréquenter les cercles ésotériques et rosicruciens : à Londres, alors en pleine effervescence du spiritualisme, il fréquente le Watkins Book Shop, rencontre Blavatsky — dont il salue l’intelligence et le charisme — et rejoint la section ésotérique de la Société théosophique. En 1886, il participe à une séance spiritualiste et se révèle un sujet particulièrement impressionnable. Cependant, individualiste et souhaitant vérifier expérimentalement les théories de l’ésotérisme, il est plus nettement attiré par l’occultisme pratique et le psychisme expérimental au détriment des abstractions métaphysiques. Il est alors influencé par Mathers(10), quitte la Société Théosophique et se fera initier à la Golden Dawn en 1888, prenant comme motto Daemon Est Deus Inversus. Il en devient même le grand-maître en 1901-1903. À l’occasion des luttes intestines qui devront déchirer l’ordre(11), Yeats devra rester un temps dans le temple Isis-Urania avant de rejoindre le camp de la Stella Matutina de Felkin et Brodie-Innes, refusant encore une fois ainsi d’abandonner la magie au profit du mysticisme(12). Il en demeurera Imperator jusque 1923. Pour Yeats, poésie et magie sont liés : La vie mystique est le centre de tout ce que je fais, de tout ce que je pense et de tout ce que j’écris et il ajoute Si je n’avais pas fait de la magie mon étude constante, je n’aurais pas pu écrire un seul mot de mon livre sur Blake, et La Comtesse Kathleen n’aurait jamais existé. Aussi, il aime à cultiver les atmosphères à la fois oniriques et tragiques dans lesquelles le mystère et la magie sont omniprésents, voguant parfois sur les mêmes mers que Poe. Il s’intéresse aux traditions néoplatoniciennes, aux visions de Swedenborg ainsi qu’à l’alchimie, ce qui transparaît, quoique de façon cryptique, dans son œuvre.

↪ On peut trouver une exposition de sa philosophie dans ses Idées du bien et du mal (1903) et sa Per amica silentia lunae (1918) : Nous transportons notre mémoire dans l’Anima Mundi, et cette mémoire est pour un temps notre monde extérieur ; et tous les moments de passion se répètent encore et encore, car la passion désire sa propre récurrence plus que n’importe quel événement. On consultera également avec intérêt son fameux et très personnel A Vision Lien vers l’œuvre (1925, révisée en 1937), qui rend notamment compte de ses expériences d’écriture automatique, synthétise ses conceptions en une "philosophie publique"(13) et tente de relier occulte, imagination et histoire, par le truchement symbolique de deux "gires" entrecroisées qui résument toute la dynamique de sa pensée : Pour moi, tout est fait du conflit de deux états de conscience, d’êtres ou de personnes qui meurent l’un l’autre de leur vie, vivent l’un l’autre de leur mort. C’est vrai de la vie et de la mort elles-mêmes. Deux cônes (ou tourbillons), le sommet de chacun dans la base de l’autre. Dans ces travaux, il expose ainsi la progression spiralée de l’âme vers l’unité de l’être au travers des vingt-huit phases de la lune. Pour Yeats, l’être spirituel cherche la libération transcendante vers la plénitude de l’unité de l’être en s’efforçant de dépasser ce qui constitue le masque quotidien et banal de son anti-égo, interface avec le fallacieux monde sensuel. Dans le poème Ego Dominus Tuus de The Wild Swans at Coole (1917, 1919), l’anti-moi mystique du poète se bat avec son être banal et sensé pour entrevoir l’inspiration extatique et divine qui est la véritable base de son art. Il conclut dans une lettre à Lady Elizabeth Pelham : Lorsque j’essaie de tout exprimer, je dis : "L’homme peut incarner la vérité, mais il ne peut pas la connaître". Je dois l’incarner dans l’achèvement de ma vie. L’abstrait n’est pas la vie et fait ressortir partout ses contradictions. On peut réfuter Hegel, mais pas le Saint ou la Chanson de Sixpence.. L’ouvrage s’il est issu des réflexions et de l’expérience de Yeats, reflète aussi les idées de son époque : celles des sociétés initiatiques qu’il a fréquenté et des médiums l’ayant secondé dans ses travaux. En effet, en 1913, il rencontre Lady Gorell, vraisemblablement par l’intermédiaire d’amis d’Olivia Shakespear et de Pound et avec qui il entreprend des expériences médiumniques qui eurent un grand impact sur ses conceptions. Ces expériences durent jusqu’au mariage de Yeats avec Georgie Hyde-Lees, en 1917, cette dernière, également initiée à la Golden Dawn, devenant son nouveau sujet. L’ouvrage A Vision est issu de cette collaboration avec sa jeune épouse.

Il existe de nombreux papiers (et ouvrages) intéressants sur Yeats et qui de plus, concernent directement notre sujet. 𝕍 1⬝ Yeats and Spirituality in The Princeton University Library Chronicle (59, 3 pp. 321-349), Ronald Schuchard, 1998 | deux articles de Genet : 2⬝ Le Symbole yeatsien dans la mouvance des symbolistes in Études irlandaises (24-1 pp. 180-204), Jacqueline Genet, 1999 Lien vers le document sur Persée | et 3⬝ De l’Origine des images selon Yeats in Études irlandaises (Hors-Série 1997 pp. 111-125), Jacqueline Genet, 1997 Lien vers le document sur Persée | ensuite, toujours aux Études irlandaises, 4⬝ "And Now My Utmost Mystery Is out" : moi phallique, corps féminin et création poétique chez W.B. Yeats in Études irlandaises (16-1 pp. 45-61), Monique Lojkine-Morelec, 1991 Lien vers le document sur Persée | et 5⬝ The Symbolism of Sound in W.B. Yeats : an Explanation in Études irlandaises (3 pp. 47-55), Daniel Lenoski, 1978 Lien vers le document sur Persée | et puis 6⬝ Le Symbolisme alchimique de « The Black Tower », dernier poème de Yeats in Études irlandaises (36-2 pp. 119-128), Michel Dufour, 2011 Lien vers le document sur OpenEditions | et enfin 7⬝ Yeats, Fairies, and the New Animism in New Literary History (43, 1 pp. 137-157), Sinéad Garrigan Mattar, 2012. | 8⬝ 𝕍 aussi l’exposition virtuelle Yeats: The Life and Works of William Butler Yeats de la Bibliothèque nationale d’Irlande.


1. The Wanderings of Oisin est un poème narratif sous forme d’un dialogue entre Oisín (fils de Fionn Mac Cumhaill) et Saint-Patrick.

2. Considérant sans doute son engagement envers l’indépendance de l’Irlande pas assez radical, elle refusera toujours de se marier avec lui malgré les œuvres qu’il lui dédie et ses propositions répétées. Ils collaborèrent cependant régulièrement ensemble. Comme Yeats, elle rejoint la Golden Dawn (motto Per Ignem ad Lucem). Medium, elle eut notablement plusieurs rêves concernant Yeats, comme le fait qu’ils furent frères et sœurs ou un autre en 1898, qu’ils eurent simultanément, dans lequel ils sont mariés dans le monde des esprits. Elle lui écrit en 1909 : Je sais que l’union spirituelle entre nous survivra à cette vie.

3. Ce qui offre à l’Irlande une tribune au sein des littératures anglo-saxonnes.

4. Qui jouera en premier sa Comtesse Kathleen. Il restera le directeur du théâtre jusque sa mort.

5. Ses thématiques favorites sont l’ésotérisme, le sacrifice, la transcendance par la ritualisation. Il trouvera dans la danse et le chant, les masques et le mimes du , les véhicules privilégiés de ces thématiques.

6. En 1909, il rencontre Ezra Pound, poète moderniste et chef de file de l’imagisme et du vorticisme, qui vient à Londres spécialement pour le rencontrer. Pound, devient pendant un temps son secrétaire et s’occupe d’éditer des traductions de pièces de ce style traditionnel du théâtre japonais, offrant l’occasion à Yeats de s’y intéresser.

7. Il s’inspirera de lui dans cinq pièces.

8. Outre son affection pour l’Arcadie et l’orient indien ainsi que certains épisodes de la mythologie celtique et grecque, il utilise fréquemment des images fondamentales de la symbolique ésotérico-alchimique, comme la tour, les luminaires, l’arbre et la grotte, les images de l’homme invalidé, ainsi que des figures animales tant naturelles que surnaturelles. La dynamique du cycle est chez lui, fondamentale.

9. L’année suivant, l’organisation est renommée simplement Loge de Dublin (de la Société Théosophique).

10. Ils se rencontrent au British Museum.

11. Durant cette période de controverses, il publie, en cercle restreint, la fameux pamphlet Is the R. R. et A. C. to Remain a Magical Order? (1893) où il tente de maintenir l’unité de l’ordre : Si nous préservons l’unité de l’Ordre, si nous rendons cette unité efficace parmi nous, l’Ordre deviendra un talisman unique et très puissant, créant en nous et dans le monde qui nous entoure, les humeurs et les circonstances qui peuvent le mieux servir la vie magique et le mieux éveiller la sagesse magique. Sa personnalité sera puissante, active, visible au loin, dans ce monde tout-puissant qui projette vers le bas ses ombres, ses rêves et ses visions.

12. On trouve dans son essai Magic (1901), une défense de la magie : L’expérience m’a amené à croire tant de choses étranges que je ne vois guère de raison de douter de la vérité de beaucoup de choses qui échappent à mon expérience.

13. 𝕍 ce site Lien vers le site qui est spécialement dédié à l’ouvrage.

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Caslant Eugène🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Militaire, Occultiste, Astrologue 🞄 Néo-occultisme 🞄 n. Empire français (II), fl. République française (III) | 1865 1940

► Polytechnicien et lieutenant-colonel. Influencé par Besant et Flammarion. Son ouvrage Méthode de développement des facultés supra-normales (1921) a fortement influencé Robert Desoille dans l’élaboration de la méthode psychothérapeutique du rêve éveillé dirigé. A également ntm. écrit un L’aura humaine (1930), un Traité élémentaire de géomancie (1931), un Pour Devenir physionomiste (1940) et des Bases élémentaires de l’astrologie (publ. 1976-1978, 2) où il se réclame d’une astrologie "scientifique" mais non statistique(1). Membre de la Société d’Astrologie de Piobb et Barlet, proche de Choisnard, publie quelques articles dans les Cahiers Astrologiques.


1. L’ouvrage à la réputation d’être difficile à lire, nnPL.

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Glahn Alan🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie
Astrologue 🞄 n. Confédération germanique, fl. République de Weimar | 1865 1941

► Influencé par Von List et l’astrologie uranienne. A en outre écrit sur le pendule et le tarot. L’étude en question, Das Deutsche Tarot Buch (1920) contient une version originale du jeu de cartes.

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Hotchener Marie [Russak Marie] [Helios]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Ésotériste 🞄 Société Théosophique, Franc-maçonnerie 🞄 États-Unis | 1865 1945

► Née en Californie, elle est d’abord chanteuse d’opéra. Elle s’implique dans la Société Théosophique à partir de 1898 et part vivre en Inde entre 1906 et 1912. Elle y devient la secrétaire d’Olcott puis de Besant et obtient son star name, concept développé par Leadbeater dans son Lives of Alcyone dès 1910. Avec Besant et Wedgwood, elle fonde ensuite à Londres l’Ordre mystique du temple de la rose-croix en 1912 ; ce dernier est mis en sommeil en 1918. Hotchener participe également activement au Droit Humain.

► Revenue en Californie, elle s’établit à Hollywood où elle aide à fonder Krotona, se fait architecte et met au point plusieurs habitations pour les théosophes dont la fameuse Moorcrest où a habité Chaplin. Elle y édite enfin également, avec son époux et à partir de 1931, le périodique World Theosophy. Forte de son expérience éditoriale et rédactionnelle aux projets de la Société Théosophique comme The Theosophist, elle obtient en effet de Besant d’éditer sa propre revue théosophique.

◆ Elle est contactée par Lewis en 1916 afin de participer à l’élaboration de l’Ancien et mystique ordre de la Rose-Croix dans laquelle elle intègre des rituels mis au point pour l’Ordre mystique du Temple de la Rose-Croix.

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Symons Arthur🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Poète 🞄 Symboliste 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1865 1945

► Gallois. Lecteur de Baudelaire, Verlaine, Mallarmé et Huysmans, ami de Yeats, introducteur du symbolisme en Angleterre par son activité littéraire (œuvres, traductions, critiques, essais).

◆ Auteur du Symbolist movement in literature (1899 et 1919(1)) Lien vers l’œuvre sur Internet Archive Lien vers le catalogue où il interprète le mouvement comme "mystique" : Well, the doctrine of Mysticism, with which all this symbolical literature has so much to do, of which it is all so much the expression, presents us, not with a guide for conduct, not with a plan for our happiness, not with an explanation of any mystery, but with a theory of life which makes us familiar with mystery, and which seems to harmonise those instincts which make for religion, passion, and art, freeing us at once of a great bondage. The final uncertainty remains, but we seem to knock less helplessly at closed doors, coming so much closer to the once terrifying eternity of things about us, as we come to look upon these things as shadows, through which we have our shadowy passage. (pp. 327-328)


1. Critiques d’abord publiées individuellement en 1897-1899 dans les revues littéraire The Star et The Athenaeum.

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Miller-Verghy Mărgărita🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Auteur 🞄 Société Théosophique 🞄 n. Principautés unies de Roumanie, fl. Royaume de Roumanie | 1865 1953

► Écrivain néoromantique, auteur de plusieurs ouvrages. Militante féministe. Membre de la Société Théosophique à la loge roumaine dès 1925, alors que Bucura Dumbravă, autre femme de lettre féministe en a la présidence.

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Satie Erik🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Compositeur 🞄 Néo-Occultisme 🞄 n. Empire français (II), fl. République française (III) | 1866 1925

► Connu pour son caractère fantasque et plaisantin voir ironique et provocateur, Satie nourrit d’abord son esprit auprès de Baudelaire et Rimbaud, il lit Andersen et Flaubert, écoute Bach et Chopin, se lie d’amitié avec Verlaine et Mallarmé. Il fréquente le Chat noir de Montmartre et l’Art indépendant de Bailly où il retrouve Debussy et Villiers de l’Isle-Adam pour jouer sur le piano de la librairie.

Influencé par l’Androgyne et le Vice suprême de Péladan, attaché à l’art pictural malgré sa formation, il collabore un temps avec ce dernier en s’investissant dans son ordre de la Ordre de la Rose-Croix catholique et esthétique du Temple et du Graal et en lui fournissant plusieurs compositions "décoratives" comme les Sonneries de la Rose+Croix (1891) ou Le Fils des étoiles (1892). Mais déçu par les extravagances du Sâr, il se lie ensuite à Bois qui dirige alors la revue Le Cœur et où il retrouve De La Rochefoucauld. Il projette de fonder son propre ordre l’Église métropolitaine d’art de Jésus conducteur, dont on à peine à mesurer les proportions entre sérieux et pastiche. Ne pouvant vivre réellement de son art, il vécu pauvrement.

𝕍 stt. ses Gymnopédies (1888), Gnossiennes (1889-1897) et son Prélude de la porte héroïque du ciel (1894) écrite pour Bois.

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Dumbravă Bucura [Szekulics Ștefania]🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie
Ésotériste 🞄 Franc-maçonnerie, Société Théosophique 🞄 n. Empire d’Autriche (Royaume de Hongrie), fl. Royaume de Roumanie | 1866 1926

► Jeune, elle émigre en Roumanie. Elle publie plusieurs romans et s’intéresse à l’alpinisme. Active dans la maçonnerie roumaine où son père était déjà impliqué, elle favorise le développement des loges d’adoption et s’intéresse à Swedenborg. Elle s’oriente ensuite vers la Société Théosophique et fonde à Bucarest la première loge théosophique de Roumanie : Frăția {Fraternité}, dépendant d’abord de la loge française. Elle introduit également l’œuvre de Krishnamurti en Roumanie en traduisant Aux pieds du maître.

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Kawaguchi Ekai🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Moine, Explorateur 🞄 Bouddhisme (Zen (Ōbaku)) 🞄 n. Shogunat Tokugawa, fl. Empire du Japon | 1866 1945

► Déterminé à obtenir des textes bouddhiques originaux en sanskrit et en tibétain, il est le premier japonais à entrer au Tibet, territoire alors fermé aux étranger. Il atteint Lhassa en 1901 (il met près de quatre ans), se faisant passer pour un tibétain, obtient une bonne réputation en tant que médecin, rencontre Thubten Gyatso et vit un moment au Monastère de Séra. Kawaguchi reste seulement jusque 1902 mais il effectue un second voyage vers 1914. Il rencontre David-Néel lors de son passage au Japon durant la première guerre mondiale.

◆ De ses expéditions, il ramène plusieurs manuscrits relatifs à la religion, au folklore et à la botanique et écrit plusieurs ouvrages décrivant ses voyages. Une traduction anglaise a été publiée par Besant en 1909 : Three Years in Tibet Lien vers l’œuvre. Il tente également d’introduire au Japon des textes qui ne sont pas naturellement présents dans le canon bouddhiste comme le Bodhicaryāvatāra de Shantideva.

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Wiligut Karl🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Ésotériste 🞄 Ariosophie 🞄 n. Autriche-Hongrie (Empire d’Autriche), fl. Troisième Reich | 1866 1946

► Proche de Himmler, général Schutzstaffel et membre de l’Ahnenerbe dont il est un important théoricien. Affirmait disposer de pouvoirs parapsychologiques.

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Lantoine Albert🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Écrivain, Poète 🞄 Franc-maçonnerie 🞄 n. Empire français (II), fl. République française (III) | 1867 1949

► Écrivain et poète néo-parnassien, d’abord influencé par le néomalthusianisme et connu pour son investissement en maçonnerie ainsi que pour plusieurs ouvrages portant sur l’histoire de cette société secrète (Histoire de la franc-maçonnerie française, 1925-1935, 3). Lui-même est accueilli au Droit Humain en 1900(1) et passe maître via le Rite Écossais Ancien et Accepté en 1901. Créateur de la loge Le Portique, élitiste et humaniste, il était peu complaisant envers les hauts grades et favorable à un rapprochement entre l’Église et la maçonnerie. Il exerce en outre les fonctions de grand bibliothécaire à la Grande Loge de France de 1908 à 1939. Inquiété par la gestapo il termine sa vie dans le dénuement.

► Proche de Lebesgue, ami et collaborateur de Wirth, il écrira la préface du Serpent Vert traduit par ce dernier ainsi qu’une centaine d’articles pour la revue Le Symbolisme.


1. Il était d’ailleurs opposé à la maçonnerie d’adoption et favorable à la maçonnerie mixte.

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Moreux Théophile🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Prêtre, Astronome 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 n. Empire français (II), fl. République française (III) | 1867 1949

► Ordonné prêtre en 1891. Rejoint la Société astronomique de France en 1893 où il se rapproche de Flammarion. Construit son propre observatoire(1) à Bourges en 1907. Scientifique hétérodoxe connu pour son activité de vulgarisateur scientifique. Nous intéresse pour ses ouvrages sur les mystères scientifiques, civilisationnels et naturels où se livre à d’audacieuses conjectures.

Ex. Que deviendrons-nous après la mort ? (1913), La Science mystérieuse des pharaons (1923) où il étudie les propriétés mathématiques, géodésiques et astronomiques de la Pyramide de Khéops et, en continuateur de Piazzi Smyth qu’il cite à maintes reprises, ouvre la voie à Barbarin ou Bovis, L’Alchimie moderne (1924), L’Atlantide a-t-elle existé ? (1924) où il estime que Scientifiquement, je pense, le doute ne saurait être permis ; oui, l’Atlantide a existé ; elle était bien, à l’aurore des temps quaternaires, là où Platon l’a située ou encore Les Influences astrales(1943) où il conclue : Étoiles et planètes sont trop loin ou trop insignifiantes pour exercer sur notre organisme une action mesurable. Mais il reste les influences de la Lune et du Soleil qui celles-là, ne sont pas niables, influences dont nous commençons à peine l’étude et qui réserveront à nos successeurs bien des surprises encore. […] les influences que j’admets sont globales ; leur action se fait sentir, non sur des individus en particulier, mais sur tous les sujets à la fois, et ceux-ci réagissent plus ou moins selon leurs tendances organiques héréditaires et aussi, en bien des cas, suivant l’empire de leur volonté éclairée par l’intelligence..


1. Dans un surprenant style mauresque.

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Serailian Mihran
Peintre 🞄 n. Empire russe (Arménie orientale), fl. États-Unis | 1867 1957

► A longtemps séjourné en Égypte, fixé à San Francisco dès 1900. S’il est connu dans les milieux artistiques pour ses peintures de paysage, de botanique et de portraits, l’histoire de l’art ésotérique le mentionne pour certaines de ses compositions qui, à l’instar de John Knapp, lui furent commandés par Hall afin d’illustrer ses ouvrages : A Synthetic Emblematic Cross, Opening the third eye ou The Seven Spinal Chakras.

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Adams Evangeline🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Astrologue 🞄 Traditionnelle 🞄 États-Unis | 1868 1932

Initié à l’astrologie dès 1887, elle ouvre un cabinet à New-York en 1905 et atteint une notoriété nationale(1) suite à plusieurs prédictions qui se sont avérées justes ainsi qu’aux éloges du juge John Freschi qui furent relayées par la presse. En effet, mise en accusation en 1914 pour "voyance", elle plaide non coupable, défend ses méthodes astrologiques et est finalement acquittée et même complimentée par le juge sur ses compétences dans ce domaine. Fort de sa célébrité, elle reçoit plusieurs personnalités(2) et délivre un grand nombre de consultations(3), popularisant grandement la discipline auprès du grand public et posant les bases de l’astrologie professionnelle aux États-Unis et en Europe.

◆ Elle publie également plusieurs ouvrages tels Astrology: Your place among the stars (1930) Lien vers le document et son autobiographie, The Bowl of Heaven (1926). Durant la Ière guerre mondiale, Adams a collaboré avec Crowley sur The General principles of astrology alors que celui-ci réside aux États-Unis. De même, son Astrology sus-cité comporte très largement la trace du travail du mage, ce dernier s’estimant d’ailleurs escroqué par Adams concernant les droits d’auteur.


1. Ce qui fait d’elle une des astrologues les plus connues du XX.

2. Pierpont Morgan, Édouard VII, Charles Schwab…

3. Elle avait plusieurs employés comme Myra Kingsley.

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George Stefan🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Poète 🞄 Symboliste 🞄 n. Confédération de l’Allemagne du Nord, fl. Empire allemand | 1868 1933

► Influencé par Hölderlin ainsi que par le symbolisme français de Mallarmé, éprit de mysticisme et d’esthétique antique, George nous intéresse pour son œuvre empreinte d’une poésie hermétique aux motifs occulto-ésotériques; notamment : Algabal (1892) — où brille l’esthétisme Fin de siècle — et L’Année de l’Âme (1897) ainsi que Chants du Septième Anneau (1907).

► C’est en outre un important traducteur qui fit des versions allemandes de Dante, Shakespeare, Baudelaire, Rimbaud et, naturellement, Mallarmé.

◆ Voyant chez le poète la stature du prophète et du guide, il crée un cercle : le George-Kreis, qui, notamment alimentée par des réflexions autour de la pensée de Nietzsche, est élitiste, anti-moderniste et précurseur de l’ariosophie.

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Mёbes (von) Gregory [G. O(Ottonovich). Mebes]
Ésotériste 🞄 Martinisme 🞄 Empire Russe | 1868 1934

► Il suit un cursus de mathématiques et de physique à l’Université de Saint-Pétersbourg et exerce d’abord comme professeur de 1904 à 1917. Occultiste important pour la russie pré-soviétique, il est actif dans les loges maçonniques, rosicruciennes et surtout martiniste et ce dès 1910 où il est initié par Czyński à l’Ordre kabbalistique de la Rose-Croix dont il devient rapidement le secrétaire pour la branche russe de Saint-Petersbourg. En 1911-1912, il donne des conférences intitulées Encyclopédie concise de l’occultisme, reprenant Papus, conférences qui eurent un grand succès. Mécontent de l’attitude de la plupart des membres il se sépare cependant de l’ordre la même année(1) et, suivi de ses disciples, devient le fondateur de l’École initiatique d’ésotérisme occidental(2) et publie ses conférences dans son КУРСЪ. Энциклопедии оккультизма {Cours. Encyclopédie de l’occultisme}(3) Lien vers l’œuvre.

↪ Pour Mёbes, l’opérativité de la pratique occulte(4) est d’une importance supérieure à la spéculation philosophique et morale et le Tarot est d’une importance centrale dans son système. En 1918-1921, il donne des conférences sur Zohar. Époux, en seconde noce, de Maria Nesterova, elle même active dans la sphère occultiste. Tous deux sont actifs dans le domaine de l’occultisme Contraint d’exercer son activité dans la clandestinité suite à la Révolution d’Octobre, il est pourtant arrêté par la police d’état en 1926 avec son épouse et ses disciples sur les dénonciations d’un de leur membre. Il est alors exilé pour trois ans goulag à Syktyvkar et décède, semble-t-il dans cette même ville en 1934 ou 1930.


1. Non sans avoir tenté de prendre le contrôle de la branche russe.

2. Branche martiniste indépendante, à tendance templière, dont l’organe est la revue Изида {Isis}.

3. L’édition de Shanghai en 1937 dispose d’illustrations d’un tarot.

4. Télépathie et télépsychie notamment.

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Lauron (De) Laurence🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Occultiste, Éditeur 🞄 Néo-Occultisme 🞄 États-Unis | 1868 1936

► Spécialiste du mesmérisme pratique et pionnier dans la vente par correspondance de matériel occulte ainsi que dans la distribution de grimoires libres de droit par l’intermédiaire de sa société De Laurence, Scott and co fondée en 1895. Fondateur d’un Ordre de la Rose noire et d’un Ordre du saule blanc. Il est encore reconnu aujourd’hui dans les milieux Hoodoo, Obeah surtout et même jusque en Afrique de l’Ouest, pour l’impact significatif que sa pratique commerciale à eu sur ces communautés qui ont ainsi pu avoir accès à du matériel et des ouvrages auparavant plus difficiles d’accès. À la fin de sa vie, au début des années 30, il est ordonné évêque de l’Église catholique américaine de Vilatte ce qui influencera ses admirateurs en faveur du christianisme catholique.

► Outre le fait qu’il ait écrit ses propres ouvrages (ntm. The Master Key, 1914 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive), De Laurence est également notoirement moqué par les occultistes anglo-saxons pour son plagiat des travaux de Waite sur le tarot et de Mathers sur la Clavicule de Salomon. Il aurait en outre collaboré avec Atkinson, son contemporain également chicagoan, pour rédiger un Psycho-Magic mais nous n’avons pas pu remontrer avant 1967 pour la première publication.

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Dowden Hester🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Médium 🞄 Spiritualisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1868 1949

► Fille du professeur de littérature de l’Université de Dublin, Edward Dowden. Par l’intermédiaire de son père, elle connaît Yeats père(1) et fils(2), Wilde et Stocker, elle sera elle-même proche du parapsychologue William Barrett avec qui elle collaborera. Intéressée par le spiritualisme, elle rejoint la branche dublinoise de la Society for Psychical Research et débute dès 1914, en expérimentant l’écriture automatique puis le ouija(3). Elle entre notamment en contact avec Sharma, son guide spirituel hindou et un esprit guide alexandrin et néoplatonicien nommé Johannes; Dowden fait cependant en sorte de conserver un regard critique sur les différents phénomènes dont elle est témoin et rend parfois compte de l’incohérence des informations délivrées par les esprits. En 1921 elle devient medium professionnelle à Dublin puis elle se fixe rapidement à Londres où dès 1922 elle est déjà l’une des plus célèbres praticienne; elle prétendra avoir reçu plus de 40 000 clients dont la reine consort d’Espagne Victoire-Eugénie de Battenberg.

► Dowden affirmait être en contact avec un large éventail d’esprits, donc ceux de littérateurs célèbres tels Wilde et Shakespeare ainsi qu’avec celui de Francis Bacon. A eu Cummins pour disciple, qu’elle rencontre à Paris en 1914. Également connue pour son compte-rendu de ses expériences Voices from the void Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive (1919) et son Psychic messages from Oscar Wilde (1923) qu’elle co-écrit avec Samuel Soal. Elle écrira également sur Philippe l’Evangéliste, François d’Assise et la Table Ronde.

𝕍 Modernist Hauntology: James Joyce, Hester Dowden, and Shakespeare’s Ghost in Texas Studies in Literature and Language (41, 2, pp. 180-201), Helen Sword, 1999.


1. Qui peint le portrait d’Hester en 1879. 𝕍 Ci-contre.

2. Qui prendra vraisemblablement Hester pour modèle The Words Upon the Window-Pane (1930).

3. Où elle préconisait l’intervention d’au moins deux automatistes.

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Wilmshurst Walter
Écrivain 🞄 Franc-maçonnerie 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1869 1954

► Initié en 1889. Fonde la loge des Pierres vivantes à Leeds en 1927 dans le but d’étudier les symboles et rites maçonniques dans une intention ésotérique.

◆ Connu pour son Meaning of Masonry (1922) Lien vers l’œuvre où il critique la réception mondaine de la maçonnerie.

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Lakhovsky Georges🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Ingénieur biophysicien 🞄 n. Empire russe, fl. République française (III) | 1870 1942

► Diplômé ingénieur en 1894, il quitte la Russie et s’installe en France la même année afin d’échapper aux incertitudes politiques de son pays de naissance et se naturalise en 1907. Il consacre par la suite ses travaux aux ondes électromagnétiques de haute fréquence ainsi qu’aux ondes radio. En 1923, il met un point le Radio-cellulo-oscillateur puis en en 1931, l’Oscillateur à longueur d’ondes multiples qu’il utilise dans des procédés dits d’oscillothérapie. Meurt renversé en 1941.

◆ Selon sa théorie, l’état de santé des cellules composant les êtres vivants est relative à la qualité de leur vibration et son oscillothérapie se destine à rehausser ladite vibration à un niveau correct. Il documente l’efficacité de sa méthode dans sa Formation néoplasique et le déséquilibre oscillatoire cellulaire (1932), notamment par la prise de photographies effectuées sur des patients, à l’Hôpital Saint-Louis, montrant une amélioration progressive de leurs tumeurs. Ses travaux, en relation avec la radiesthésie et la géobiologie intéresseront Enel.

𝕍 La Santé par les ondes, exposé des Théories de M. Georges Lakhovsky Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre bs. Bibliothèque interuniversitaire de santé.

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Fraya (Madame) [Dencausse Valentine]🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Voyante 🞄 République française (III) | 1871 1954

Célèbre chiromancienne de la belle époque et des années folles, qui eu pour client l’aristocratie européenne et intervint auprès des politiques durant la Première guerre mondiale. Son père, indique Richet dans son Traité de Métapsychique, faisait déjà état de capacités médiumniques.

◆ Elle collabore avec Papus pour son Traité synthétique de chiromancie (1896). Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France

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Rouault Georges🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Peintre, Graveur 🞄 Fauvisme, Expressionnisme, Christianisme (Catholicisme) 🞄 République française (III) | 1871 1958

► Peintre fauviste et expressionniste catholique, influencé par le symbolisme et présentant des affinités avec la mystique et l’ésotérisme; son œuvre est nettement traversée par la thématique religieuse chrétienne, que ce soit de façon directe ou allusive ainsi que par une défiance tragique envers la société moderne.

► Élève de l’École des beaux-arts de Paris en 1890-1895, il a exposé au Salon de la Rose-Croix. Ami de Bloy, Matisse et Husymans qu’il rencontre à l’Abbaye bénédictine Saint-Martin de Ligugé, c’est aussi l’élève favori de Moreau 👁, il devient d’ailleurs le premier conservateur du Musée Gustave Moreau dès son inauguration en 1898, à la mort du maître. Également graveur.

𝕍 Georges Rouault : écrire comme peindre in Histoire de l’art (15 pp. 79-90), Anne-Marie Zucchelu, 1991. Lien vers le document sur Persée

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Osmont Anne🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Auteur, Occultiste 🞄 Symbolisme 🞄 République française (III) | 1872 1953

► Née dans une famille catholique de la petite noblesse, Osmont est journaliste et critique de profession. Intéressée par le symbolisme elle est en outre écrivain et poète(1). Initiée par sa grand-mère qui fut proche d’un groupe de gitans, elle cultive un don de voyance dès son adolescence. Elle gravitera dans les milieux occultistes parisiens : elle collabore avec Hector Durville(2) et hébraïsante, elle s’intéresse également au Mouvement cosmique de Théon par l’intermédiaire de Barlet. Dans ses Soixante années d’occultisme vécu (1955), elle dépeint notamment la société occultiste de l’époque.

Conférencière, elle sera auteur de plusieurs ouvrages dans la mouvance néo-occultiste, principalement consacrés symbolisme et à l’occultisme. Elle est également proche de Charles Henry, fondateur du Laboratoire de Physiologie des sensations à l’EPHE.


1. Elle fréquente d’ailleurs le polémiste et maçon Tailhade.

2. Elle écrit pour Initiation et Science.

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Osty Eugène🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Parapsychologue 🞄 Scientifique 🞄 République française (III) | 1874 1938

► Installé dans le Berry en tant que médecin, il commence à s’intéresser à la métapsychique en 1909, suite à une séance avec une chiromancienne. Il se rapproche de Geley dont il devient l’ami et qui l’invite à rejoindre l’Institut métapsychique international. Il se fixe à Paris en 1921 et collabore avec Richet, Boirac, Maxwell, Flammarion ou encore Bergson. Succède à Geley en tant que directeur de l’IMI en 1924.

Pionnier de la recherche métapsychique, avant tout empiriste et expérimentateur, salué pour sa rigueur, il étudia nombre de sujets psi. Il est l’auteur de La Connaissance supranormale (1925) et Les Pouvoirs inconnus de l’esprit sur la matière (1932) où il étudie le sujet Rudi Schneider. À l’occasion de cette étude, il met au point (avec son fils, ingénieur) un dispositif spécial pour tenter de mettre physiquement en valeur la manifestation d’une substance subtile par les sujets lors de la production de phénomènes psi à effet physique comme la télékinésie.


🙟 1875   

Berdiaev Nicolas🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Encyclopedia (sélectionnée)
Philosophe, Mystique 🞄 Christianisme (Orthodoxisme) 🞄 n. Empire Russe (Gouvernement de Kiev), fl. République française (III) | 1874 1948

I. Histoire

► Né dans une famille de la noblesse terrienne, d’un père officier supérieur et d’une princesse liée par le sang à la famille royale française. Il est envoyé à l’école des officiers, mais n’appréciant guère la vie martiale il va étudier à l’Université de Kiev où il étudie le droit mais s’intéresse surtout à la politique et au marxisme puis à la philosophie et, influencé par Boulgakov, au christianisme orthodoxe. Depuis son plus jeune âge, Berdiaev a en effet le sentiment d’être sur Terre, comme un pèlerin appartenant à une autre réalité. Il voyage à Heidelberg en 1903 pour approfondir ses connaissances puis revient à Saint-Pétersbourg où il fréquente les cercles intellectuels et les salons des symbolistes russes où il est un critique du positivisme et du scientisme(1) qu’il désigne comme la pseudo-religion de la science et de la technologie.

↪ Dans un article de 1913, il blâme en outre le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe(2), se met en fâcheuse posture, mais les évènements de la révolution russe lui épargnent des déconvenues plus sérieuses et favorisent sa carrière. Il est professeur de philosophie à l’Université de Moscou en 1919 mais, refusant d’adhérer au marxisme orthodoxe, il est, en conséquence et avec d’autres personnalités littéraires, scientifiques et "philosophiques", banni de l’Union soviétique en 1922. En effet à cet égard, les sujets du matérialisme et de l’athéisme et la question du devenir de l’individualité et du dogmatisme du nouveau régime lui paraissent incompatibles avec ses convictions. Aussi, il se fixe à Berlin où il fonde l’Académie de philosophie et de religion puis à Paris (1925) où il déplace l’organisation et fonde la revue Put′ {La Voie} (1926-1939), "revue de la pensée religieuse russe", où il condamne le régime communiste et l’intelligentsia révolutionnaire. Participant activement à la vie intellectuelle parisienne, il rédige ses œuvres majeures et devient l’émigré russe le plus célèbre de France.

II. Pensée

◆ Influencé par Kant, Dostoïevski et Tolstoï, Soloviev et Fedorov, mais aussi Böhme(3), Baader et Huysmans. Philosophe intéressé par la religion, d’un tempérament particulièrement critique, il est d’abord marxiste dans sa jeunesse, mais influencé par l’idéalisme post-kantien, il évolue vers le christianisme universaliste, personnaliste et spiritualiste, proche de l’existentialisme allemand. Sa pensée ne se construit par en concepts mais à l’aide des images symboliques et mythologiques. Il estime les conceptions chrétiennes, telle qu’il les comprend(4), comme de nature plus révolutionnaire encore que celles de Marx. Sa pensée en effet emplie de mysticisme et attachée à la fonction prophétique : il met l’emphase sur les concepts de liberté(5), d’espoir et de créativité, qu’il lie comme se nourrissant l’un et l’autre, tout en ménageant un espace certain pour les formes de pensées a-logiques : visions apocalyptiques et pressentiments eschatologiques. Il est cependant critique de l’occultisme et notamment de la Société Théosophique et de l’Anthroposophie.

↪ Toujours dans le cadre de son existentialisme chrétien, Berdiaev s’intéresse également à l’anthroposophie, aux philosophies de l’amour et de l’érotisme, à la condition humaine, à la théodicée et au sens de l’histoire dont il tire une conception radicalement tragique et pessimiste, en particulier au regard de la civilisation européenne minée par le démocratisme et qui poursuit une dégénérescence depuis la renaissance. C’est un opposant à la société et aux valeurs bourgeoises mais aussi au capitalisme et au communisme qu’il estime parfaitement incompatibles avec le christianisme. Il explique qu’il est nécessaire d’effectuer un retour au mysticisme afin de contrecarrer le matérialisme et le technologisme qui menacent de piéger la liberté humaine dans un monde dépersonnalisé et appelle à un nouveau moyen-âge. Auteur de La Philosophie de la liberté (1911) où il critique le rationalisme qui ne permet pas d’atteindre la vérité, considérant que seul l’irruption d’une lumière depuis le plan transcendant peut éclairer l’Homme. Encore l’auteur d’un Christianisme et révolte sociale (1934) et d’un Esprit et réalité (1937) Lien vers l’œuvre.

➽ Influence Mounier.

𝕍 Éthique et révélation: la philosophie religieuse de Berdiaev in Revue Philosophique de Louvain (79, 43 pp. 350-366), Mario Casanas, 1981. Lien vers le document sur Persée


1. Et de leurs avatars comme l’évolutionnisme.

2. Qui, aidé des troupes tsaristes, effectue une purge des moines imiaslavie du Mont Athos.

3. Il effectue une trad. fra. du Mysterium Magnum et des Études sur Jacob Böhme, 1930.

4. I.e. de façon plus gnostique que biblique et dans une perspective active vis à vis du monde.

5. Qui constitue la racine ontologique de son système et en conséquence, il rejette les déterminismes autant que les dogmes et institutions.

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Rilke Rainer🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Écrivain, Poète 🞄 Modernisme 🞄 n. Autriche-Hongrie (Royaume de Bohême), fl. République de Weimar | 1875 1926

► Important pour la littérature allemande. Nous intéresse pour quelques œuvres puissamment lyriques aux accents philosophico-mystiques voir ésotérico-symboliques : Le Livre d’heures (1905), Sonnets à Orphée (1922) et naturellement Élégies de Duino (1923).

◆ Il nous écrit dans sa première élégie (trad. Lorand Gaspar) : Qui donc dans les ordres des anges / m’entendrait si je criais ? / Et même si l’un d’eux soudain / me prenait sur son cœur : / de son existence plus forte je périrais. / Car le beau n’est que le commencement du terrible, / ce que tout juste nous pouvons supporter / et nous l’admirons tant parce qu’il dédaigne / de nous détruire. / Tout ange est terrible. / Mieux vaut que je taise la montée obscure de l’appel. / Qui oserons-nous donc appeler ? / Ni les anges, ni les hommes, / et les malins animaux remarquent déjà / que nous ne sommes pas à l’aise dans ce monde défini. / Peut-être nous reste-t-il un arbre / sur une pente, / – le revoir chaque jour ; – / Il nous reste la rue d’hier et la fidélité d’une habitude / qui s’étant plu chez nous, n’en est plus repartie. / (Et la nuit ! ô, la nuit,) / lorsque le vent chargé d’espaces nous mord le visage –, / à qui ne serait-elle, la tant désirée, / la doucement décevante, / cette part difficile des cœurs solitaires ? / Est-elle plus légère aux amants ? / Hélas, l’un à l’autre ils se cachent leur destin. / (Ne le sais-tu pas encore ?) / Largue le vide de tes bras aux espaces que nous respirons ; / peut-être les oiseaux / ressentiront-ils le plus grand large des airs / dans leur vol ramassé.

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Wolfe Jane🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Actrice, Occultiste 🞄 Néo-Occultisme (Thélémisme) 🞄 États-Unis | 1875 1958

► D’abord actrice pour le cinéma muet. Elle s’intéresse à l’occultisme à partir de 1913, influencée par La Magie blanche et noire Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (1886) de Hartmann puis se penche sur le Ouija et l’écriture automatique. Sheridan Bickers, alors membre de l’Astrum Argentum la met en contact avec l’œuvre de Crowley et Wolfe débute une correspondance avec lui en 1919. Elle le rejoint dans son expérience thélémique de Cefalù en Sicile, fut là-bas, initiée "Soror Estai" à l’A∴A∴ par Crowley lui-même, et tient un journal quotidien de cette période de 1920 à 1923 (publ. The Cefalù Diaries).

Très investie dans le thélémisme et son administration, dépassionnée du personnage de Crowley, elle était perçue, avec Germer, comme la personne la plus autorisée vis à vis des enseignements du maître et tient un rôle important dans la capacité du thélémisme à exister au-delà de son inventeur. Elle a participé à la fondation de la loge Agape de Californie et y dirigeait des travaux. Maître de Seckler.

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Plummer George🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Ésotériste, Artiste 🞄 Rosicrucisme, Christianisme (Anglicanisme, Orthodoxisme (Vrai-Orthodoxe)) 🞄 États-Unis | 1876 1944

► Fixé à New-York en tant qu’artiste, il entre d’abord en maçonnerie. En 1907, cofondateur avec Gould(1), de la Societas Rosicruciana in America, première société initiatique rosicrucienne ne nécessitant pas d’avoir gravi les grades symboliques pour y adhérer. Rapidement, Plummer devient le leader du mouvement, Gould décédant en 1909 et il s’occupe à plein temps de l’organisation dès 1920. L’organe officiel du mouvement est The Rosicrucian Brotherhood, puis Mercury dès 1916. Intéressé par la mystique chrétienne, il fonde un Seminary of Biblical Research en 1922 pour lequel il écrit des cours sur ce sujet. Il parvient à disséminer une dizaine de groupes rosicruciens affiliés à son organisation(2) et fonde encore la première église rosicrucienne : Ecclesiae Rosicrucianae Catholicae.

► Également ordonné évêque de l’Église épiscopalienne réformée en 1918, il fonde avec Arthur Brook l’Anglican Universal Church of Christ qui sera destinée à fusionner avec la Holy Orthodox Church (de la Vraie Église orthodoxe) en 1934 : Plummer créera des congrégations dans les villes disposant déjà d’une présence de la Societas Rosicruciana in America. Auteur d’un Rosicrucian Fundamentals (1920). Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive


1. Alors membre de la minuscule Societas Rosicruciana in Civitatibus Foederatis.

2. Dont un en Sierra Leone.

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Magre Maurice🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Écrivain, Poète 🞄 Néo-Occultisme 🞄 République française (III) | 1877 1941

► Après une jeunesse dissolue dans le Paris de la belle époque, Magre est marqué par le martinisme et le théosophisme. Il finit par se convertir au bouddhisme (Pourquoi je suis bouddhiste, 1928) et rencontre Aurobindo en 1935.

► Défenseur de l’occitanie, il est surtout connu pour son recueil La Porte du mystère (1924) et ses ouvrages romancés sur le catharisme comme le Sang de Toulouse (1931) ou Le trésor des Albigeois (1938).

► En 1937 il fonde, avec Rolt-Wheeler, la Société des Amis de Montségur et du Saint-Graal.

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Ossowiecki Stefan🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Sujet psi 🞄 n. Empire Russe (Royaume du Congrès), fl. RSFS de Russie | 1877 1944

► Issu d’une famille aristocrate polonaise, ingénieur de profession et poursuivant sa carrière en Russie, Ossowiecki est connu pour avoir été présenté comme le sujet le plus significatif au regard des phénomènes psychiques, notamment par Richet et Geley qui firent plusieurs expériences avec lui en 1921-24 et publièrent des comptes-rendus dans la Revue métapsychique.

◆ Dans ses mémoires publiées en 1933, il témoigne que des manifestations de cet ordre datent de ses 14 ans et, d’une façon générale, les témoignages qui purent être réunis à son sujet rendent compte de capacités assez vastes, allant de la psychométrie(1), au diagnostique médical, en passant par la bilocation et la télépsychie. Ossowiecki indique également dans cet ouvrage être influencé par la pensée de son compatriote Hoene-Wroński.

► Il ouvre un cabinet de voyance à Varsovie en 1939 et, restant sur place durant la seconde guerre mondiale, il meurt vraisemblablement exécuté par les nazis en 1944.


1. Le terme est inventé en par le médecin Joseph Buchanan via son Manuel de psychométrie en 1885.

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Harris Frieda🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Dessinatrice, Occultiste 🞄 Néo-Occultisme (Thélémisme) 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1877 1962

► Amie de Crowley. Connue pour avoir collaboré avec lui sur un tarot qui, avec le Rider-Waite, est le plus populaire chez les anglophones. Ce tarot est la composante graphique du Book of Thoth (1944) publié dans The Equinox (3, 5).

𝕍 In Search of Frieda Harris, Deja Whitehouse, 2020.

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Roché Déodat🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Juriste, Ésotériste, Historien 🞄 Franc-maçonnerie, Société Anthroposophique 🞄 n. Empire français (II), fl. République française (IV) | 1877 1978

► Licencié de droit et de philosophie, avocat puis magistrat, Roché est touché par le néo-occultisme et le spiritualisme dès son adolescence via l’influence de son père. Il s’affilie dès 1896 au Groupe indépendant d’études ésotériques et correspond avec Sédir. Il est par la suite initié au martinisme au 1898 et à l’Église gnostique de France en 1899 jusqu’à devenir évêque ("Tau Theodotos") en 1903. Avec Louis-Sophrone Fugairon, fondateur en 1900, de la revue néo-gnostique Le Réveil des Albigeois (La Gnose moderne dès 1901). Il s’éloigne ensuite de ces mouvements, donne des conférences à la Société de culture morale et de recherches psychiques de Carcassonne et est initié en maçonnerie aux Vrais amis réunis du Grand Orient situés dans la même ville. Il se lie ensuite à la Société anthroposophique en 1922.

↪ Contraint de démissionner du barreau sous le gouvernement de Vichy en 1941, il devient un spécialiste du catharisme et tient un rôle important dans la vivification des études autour de l’histoire du catharisme et dans l’émergence du néo-catharisme. Collaborateur du Centre d’études Cathares de Toulouse, il fonde la revue Cahiers d’études cathares en 1948 et la Société du souvenir et des études cathares Lien vers la société sur le CTHS en 1950. L’anthroposophe Simone Hannedouche, qu’il rencontre au Goetheanum est sa collaboratrice la plus importante(1). Son activité ouvrira la marche à plusieurs chercheurs aux convictions hétérogènes : René Nelli, Fernand Niel et Jean Duvernoy avec qui il cosigne Les Cathares (1957). Roché est, outre Steiner, influencé par le néo-bogomilisme de Deunov. La maison natale de Roché à Arques est depuis 1996 un musée du catharisme.


1. Elle participe à la revue de 1950 à 1971.

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Frère XII [Wilson Edward] [Valdes (de) Amiel]🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Mystique 🞄 Néo-Occultisme, Spiritualisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1878 1934

Précurseur des nouveaux mouvements religieux et du New Age, il fonde une secte apocalyptique, l’Aquarian Foundation. Influencé par le corpus de la Société Théosophique, il affirmait être en contact avec la Grande loge blanche dont il serait le "douzième frère". Il prétendait en outre, être la réincarnation d’Osiris.

► Il écrit son premier ouvrage The three truths en 1926 puis plusieurs articles pour l’Occult Review sous le pseudonyme de E. A. Chaylor. Il se lance également en politique, plaidant pour une réforme de la société et fonde plusieurs colonies utopiques autonomes. Il se marie en 1929 et change officiellement de nom pour "Amiel de Valdes". Vers 1930, il sombre dans la paranoïa et la tyrannie ; ses disciples se révoltent contre lui et portent plainte pour escroquerie. Edward prend cependant la fuite avec l’argent de ses adeptes. Il aurait ensuite simulé sa mort 1934 à l’aide d’un médecin, ancien adepte. Quoi qu’il en soit, on perd sa trace.

𝕍 Brother XII, John Oliphant, 1991.

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Witte Alfred🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie
Astrologue, Occultiste 🞄 École astrologique de Hambourg 🞄 n. Empire allemand, fl. République de Weimar | 1878 1941

► De tendance empiriste, précurseur de l’astrologie scientifique contemporaine, il est le fondateur de l’École astrologique de Hambourg(1). Auteur d’un Regelwerk für planetenbilder {Règles pour les figures planétaires} (1928) où il introduit ntm. la notion de mi-point, l’utilisation d’un cadran de 90° ainsi que celle de figures planétaires(2). L’ouvrage fera forte impression sur Ebertin et sa méthode cosmobiologique ainsi que sur Wangemann et sa Cosmobiosophie. Witte a notablement proposé l’hypothèse de la présence de quatre planètes transneptuniennes(3) en 1923-1924. Inquiété par la Gestapo(4), il met fin à ses jours.


1. Dite astrologie uranienne chez les anglophones.

2. Structures géométriques symétriques générées par les positions des planètes.

3. Cupidon, Hadès, Zeus et Kronos.

4. Ses ouvrages sont brûlés.

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Nyanatiloka [Gueth Anton]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Moine 🞄 Bouddhisme (Theravāda) 🞄 n. République de Weimar, fl. Ceylan britannique | 1878 1957

Après avoir découvert le bouddhisme via Schopenhauer et les conférences de la Société Théosophique, il se rend au Sri Lanka auprès de Bennett. Tout comme lui, il est un des premiers européens à se convertir, en 1903. En 1911, il fonde dans ce pays le Island Hermitage, un ermitage sur une île qui est une organisation pionnière dans l’accueil des occidentaux, notamment allemands. De 1920 à 1925, il enseigne le pāli et l’allemand dans des universités japonaises où il rencontre Kawaguchi. Plusieurs fois empêché par les deux guerres mondiales de revenir à l’ermitage qu’il a fondé, il persistera dans son engagement et pourra obtenir la nationalité srilankaise en 1950.

Connu pour son travail de traduction qui a permis d’exporter des textes du Canon pāli vers l’allemand.

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Hastings Beatrice [Haigh Emily]🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Écrivain 🞄 Société Théosophique 🞄 n. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. Royaume-Uni | 1879 1943

► Proche des milieux artistiques et intellectuels, elle est notamment la muse de Modigliani.

◆ Connue pour sa Defence of Madame Blavatsky (1937) où elle prend le parti de H.P.B alors accusée de plagiat et de manipulation vis à vis de ses capacités parapsychologiques.

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Trebitsch-Lincoln Ignaz [Chao-kung]🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Espion, Occultiste, Moine 🞄 Bouddhisme (Theravāda) 🞄 n. Autriche-Hongrie (Royaume de Hongrie), fl. République de Weimar | 1879 1943

Aventurier aux multiples métiers et aux points de chutes variés. Né dans une famille juive, il devient pasteur luthérien au Canada puis anglican à Londres. En 1910, il devient politique et se fait élire député de Darlington à la Chambre des communes. Puis, industriel en Roumanie, vraisemblablement voleur et escroc, il se fait espion au service des allemands puis des britanniques, devient activiste d’extrême droite et participe au putsch de Kapp.

Initié à l’occultisme par Harold Beckett et peut-être membre de plusieurs sociétés initiatiques comme l’Ordre du Temple de l’Est, il est identifié comme un agent connu de la contre-initiation par Guénon. Il a ensuite été trafiquant d’armes en Chine vers 1922 où il intègre la Hong-houei pour enfin se faire ordonner bouddhiste à Ceylan en 1931 ce qui l’amène finalement à devenir gourou sur la cote d’Azur.

◆ À écrit un La Guerre peut-elle être abolie ? (1934).

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Straniak Ludwig
Radiesthésiste 🞄 n. Empire allemand, fl. Troisième Reich | 1879 1951

► Architecte et astrologue, surtout connu comme pionnier de la radiesthésie scientifique. Son Die achte Groß-Kraft der Natur (1936) {La huitième force de la nature} est encore bien connu dans les cercles radiesthésistes d’Allemagne.

◆ L’anecdote de la démonstration qu’il fit devant les officiers de la marine du troisième Reich est souvent reprise : aidé d’un pendule et à l’aide de la photographie d’un navire, il pouvait pointer l’emplacement de l’embarcation sur une carte. Il semble que les examens répétitifs que lui firent subir les scientifiques sceptiques émoussèrent progressivement les résultats puis la santé de Straniak, déjà vieux.


🙟 1880   

Biély Andreï [Bougaïev Boris]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Écrivain, Poète 🞄 Symbolisme, Société Anthroposophique, Martinisme 🞄 Empire russe | 1880 1934

► Esprit cultivé et polymathe, cœur tumultueux, Biély, qui s’initie dès sa jeunesse auprès des grands auteurs(1), compositeurs(2) et philosophes(3), est un auteur russe de premier plan(4), en particulier pour le symbolisme russe dont il représente la seconde génération avec son ami Alexander Blok, plus populaire en occident.

◆ Ses œuvres, signées d’une furieuse pulsion gnostique et d’une fascination pour la thématique du mystère et de la folie, sont empruntes de thématiques mystico-millénaristes où le concept de vision symbolique et de la révélation transmutatrice qui en découle est de première importance. De profonds mystères résident dans le langage : dans le tonnerre des sons de la parole, il y a les significations d’un mot énorme ; mais le tonnerre des sons et les éclairs instantanés des significations sont cachés par un nuage métaphorique, qui se déverse depuis lui-même dans les vagues des lignes temporelles des concepts non déversés ; et tout comme les averses, le tonnerre et les éclairs sont sans rapport avec nous, les significations des sons et les images du mot ne sont pas non plus en rapport : la signification conceptuelle stérile et plate est distincte d’eux. (Glossolalie, 1917).

Transpercé par la mystique et l’ésotérisme, c’est surtout un lecteur de Soloviev(5) et un anthroposophe(6) et Biély aura tenté de rapprocher les deux théories. Marqué par les Védas, l’Apocalypse de Saint-Jean, le Zohar et Boëhme, il fut également supérieur inconnu de la loge martiniste Saint Jean l’Apôtre.


1. Goethe, Dickens et Gogol dont il est l’héritier ntm. dans sa Colombe d’argent (1910).

2. Chopin, Wagner, Beethoven.

3. Kant d’abord, puis Schopenhauer et stt. Nietzsche.

4. Son influence sur le russe moderne est remarquable.

5. Il lui doit d’ailleurs son pseudonyme après l’avoir rencontré.

6. Avec sa compagne, Assia Tourguéniev, c’est un proche de Steiner.

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Bailey Alice [LaTrobe Bateman Alice]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Occultiste, Mystique 🞄 Société Théosophique 🞄 n. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. États-Unis | 1880 1949

I. Histoire

► Fille d’ingénieur, issue d’un milieu aisé, elle reçoit son éducation religieuse dans l’Église anglicane d’Angleterre mais connaît une adolescence difficile marquée de pulsions suicidaires. Après des études classiques, elle travaille pour la Young women’s christian association. Elle se marie une première fois en 1907 et émigre en Californie où son époux devient prêtre de l’Église épiscopalienne des États-Unis, mais le couple se sépare en 1915. Toujours en 1915, elle découvre les écrits de Blavatsky et Besant, adhère à la Société théosophique et s’y investi activement. Elle déménage à la colonie théosophique de Krotona en 1917 et est admise dans la section ésotérique en 1918. Elle édite l’organe de l’organisation, The Messenger et se rapproche du secrétaire national, Foster Bailey, qu’elle épousera en secondes noces en 1920.

↪ En 1919, elle annonce être en contact télépathique avec "Djwhal Khul" dit "Le Tibétain"; Bailey écrira la plupart de ses ouvrages en prétendant être guidée télépathiquement par ce "maître" — réduisant son rôle à celui d’une copiste — a commencer par sa première publication : Initiation, Humaine et solaire (1920) Lien vers l’œuvre. Elle affirme en outre être entrée en contact médiumnique avec le fameux "Koot Hoomi"(1) à l’âge de quinze ans. Cependant, contrairement aux travaux de Leadbeather, ses activités d’auteur-medium en contact avec les mahatmas ne plaisent pas aux dirigeants de la Société Théosophique, Besant remettant même en doute la véracité des communications. Après plusieurs démêlés sur fond de luttes intestines concernant le pouvoir décisionnel dans l’organisation, elle et son mari son démis de leurs fonctions et se retirent finalement de la Société Théosophique.

↪ Ils déménagent à New-York et Bailey continue d’écrire et organise des cours autour de l’étude de la Doctrine Secrète de Blavatsky. Richard Prater, un ami de Judge, visita le groupe et fut si favorable à l’activité de Bailay qu’il lui remit les documents de la section ésotérique qu’il avait reçus de Judge. Fort d’une influence grandissante et afin de soutenir et publier l’œuvre écrite de Bailey, le couple fonde la maison d’édition Lucis Trust Lien vers le site(2) et son magazine Beacon en 1922. L’année suivante, ils fondent L’École d’Arcane, inspirée de la section ésotérique de la Société Théosophique, afin de structurer un enseignement autour des étudiants, de plus en plus nombreux, communiquant avec Bailey par correspondance. Sous l’égide de sa Lucis Trust elle crée également, en 1932, la World Goodwill(3) association universaliste à but humanitaire. En 1937, elle lance l’idée des "Triangles", groupes de trois personnes travaillant à canaliser l’énergie spirituelle pour la faire descendre sur le monde(4), notamment au travers de la prière de la Grande Invocation, synthèse de son enseignement. Dans une dynamique messianique et millénariste, ces rituels ont pour but de favoriser le retour du Christ(5) et la venue du nouvel âge.

Texte de La Grande Invocation

Du point de lumière dans la Pensée de Dieu
Que la lumière afflue dans la pensée des hommes.
Que la lumière descende sur la terre.

Du point d’Amour dans le Cœur de Dieu
Que l’amour afflue dans le cœur des hommes.
Puisse le Christ revenir sur terre.

Du centre où la Volonté de Dieu est connue
Que le dessein guide le faible vouloir des hommes,
Le dessein que les Maîtres connaissent et servent.

Du centre que nous appelons la race des hommes
Que le Plan d’Amour et de Lumière s’épanouisse,
Et puisse-t-il sceller la porte de la demeure du mal.

Que Lumière, Amour et Puissance restaurent le Plan sur la terre.

II. Influence et pensée

La Lucis Trust se disséminera finalement au niveau international et bénéficiera d’une position consultative auprès de l’Organisation des Nations unies. Elle promeut le spiritualisme, notamment autour de la méditation et de prières et travaille à unifier l’orient et l’occident dans une religion mondiale sous l’égide de la Grande Fraternité Blanche organisation spirituelle de maîtres ascensionnés attachés à guider l’humanité vers son destin spirituel. On retrouvera ces considérations dans un mouvement contemporain des activités de Bailey, I AM de Guy Ballard, lui-même issu de la Société Théosophique, puis en 1958 avec la Summit Lighthouse de Mark Prophet et enfin en 1982 avec Share International du peintre écossais Benjamin Creme, directement inspiré par Bailey.

↪ Les ouvrages et activités de Bailey, promoteurs d’une forme achevée de néo-théosophisme (i.e. post-Blavatskien), sont en effet l’une des sources fondamentale de l’émergence du mouvement dit du "New-Age". D’ailleurs, David Sprangler, membre important de la Fondation Findhorn est lui-même un étudiant de l’œuvre de Bailey. Bailey développe notablement dans son Traité sur le feu cosmique (1925) Lien vers l’œuvre, une cosmologie et reprend l’idée des sept rayons évoqués par Blavatksy dans sa Doctrine Secrète(6), et met l’emphase sur l’importance de l’amour, des énergies et de la spiritualité vu comme une évolution, dans le cadre d’une psychologie transpersonnelle. Elle est de plus, amie avec d’une part, le neuropsychiatre et pionnier de la psychanalyse italienne Roberto Assagioli, inventeur de la psychosynthèse et de même, elle d’autre part proche de Dane Rudhyar, le pionnier de l’astrologie transpersonnelle, domaines où plane l’ombre de la psychologie analytique. En 1951 elle publie une Autobiographie inachevée (1951) Lien vers l’œuvre.


1. Inspirateur de la Société Théosophique selon Blavatsky.

2. D’abord maladroitement "Lucifer Trust".

3. D’abord Men of Goodwill.

4. Les périodes de pleine lune sont particulièrement propices.

5. Conçu comme une entité spirituelle s’incarnant dans les grands initiés du monde.

6. Elle écrit aussi une suite au Livre de Dzyan.

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Tränker Heinrich🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Occultiste 🞄 Néo-Occultisme (Thélémisme) 🞄 n. Empire allemand, fl. République de Weimar | 1880 1956

► Libraire et antiquaire de profession à la Theosophischen Zentral-buchhandlung. Membre de la Fraternité Théosophique Internationale de Hartmann dont il fut aussi le secrétaire. Rex Summus (grade le plus élevé) de l’Ordo Templi Orientis de Reuss(1). Fondateur en 1921 du Collegium Pansophicum, d’où émergea en 1926 la Fraternitas Saturni de Grosche, scission qui est la conséquence des désaccords doctrinaux (et personnels) vis à vis du thélémisme provoqués par la visite Crowley lors de la Conférence de Weida (1925).

■ Également connu sous les pseudonymes de "Frater Recnartus", "Garuda", "Greif" {Griffon}, "Tartarus" et "Henkelkreuzmann" {Homme-Ankh}.


1. Avec qui il n’avait établit qu’un contact épistolaire.

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Nikonova Dmitrievna🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Mystique, Thaumaturge 🞄 Christianisme (Orthodoxisme) 🞄 n. Empire Russe, fl. RSFS de Russie | 1881 1952

► Née aveugle et dans une famille pauvre, elle fait montre de charismes dès son plus jeune âge. Elle devient paralytique des jambes à 17 ans. Suite à la Révolution russe, elle vient habiter à Moscou. Toute sa vie durant, elle a reçu de nombreuses personnes pour les soulager de ses dons thaumaturgiques.

◆ Très populaire en Russie, sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage. Elle est fêtée le 2 Mai dans le calendrier liturgique orthodoxe.

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Ziegler Leopold🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Philosophe, Théosophe 🞄 Lebensphilosophe 🞄 n. Empire allemand, fl. Troisième Reich | 1881 1958

► Intéressé par les religions(1), les mythes et le symbolisme, d’attitude théosophique, il est l’auteur du Gestaltwandel der Götter {Transformation des dieux} (1920) traitant de l’histoire de l’idée de Dieu en Europe dans la perspective d’une tradition intégrale, véhiculant l’idée d’un homo religiosus universel et transcendant. En ce sens, il est influencé par Goethe et se rapproche naturellement de la pensée de Guénon, avec lequel il correspond.

◆ Son Überlieferung {Tradition} (1936) se focalisera plus spécifiquement sur la concordance symbolique des systèmes religieux et devra plaire à Hesse : es ist ein wirklicher Seher, der es geschrieben hat, nicht nur ein Gelehrter und Sammler écrit-il dans sa critique. Dans son Menschwerdung {Devenir homme} (1948) il se penche également sur la pensée de Kierkegaard, Böhme, et Von Baader qui l’influence tout particulièrement. Pour Ziegler(2), l’époque qui devra succéder au libéralisme sera un "nouveau Moyen Âge", religieux et rechristianisé.


1. Ntm. indiennes et spécialement bouddhique.

2. Tout comme pour Berdiaev ou son ami, l’homme politique Edgar Jung.

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Zain C. C. [Benjamine Elbert]🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Astrologue, Occultiste 🞄 Néo-Occultisme 🞄 États-Unis | 1882 1951

► Né Benjamine Williams, naturaliste de formation. Invité en 1909 par Burgoyne pour prendre, dans le cadre de la Confraternité hermétique de Louxor, la succession de l’astrologue Minnie Higgin, décédée la même année. Il refuse mais accepte cependant l’année suivante d’écrire des cours sur l’occultisme pour un projet de refonte de la Confraternité lancé sous l’impulsion de Théon. Il commence seulement la rédaction de ces documents en 1914 et la poursuivra jusqu’en 1950. Il créer la Confraternité de la lumière en 1915 puis en 1932, rénove à son tour cette organisation et la renomme l’Église de la lumière.

↪ Il se distingue ensuite dans des activités astrologiques avec par exemple Astrological Lore of All Ages (1945).

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Barbarin Georges🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Journaliste, Auteur 🞄 Spiritualisme (Nouvelle Pensée) 🞄 République française (III) | 1882 1965

► Il travaille d’abord dans l’administration tourangeoise, il est ensuite conservateur du Château de Chinon et entame une carrière littéraire. S’oriente vers le spiritualisme en 1936 suite à sa rencontre avec l’américaine Grace Gassette(1) qu’il prend en auto-stop.

Auteur de plusieurs ouvrages dans la ligne de la Nouvelle Pensée tels La Clé (1935) et L’Optimisme créateur (1954) ainsi que dans le domaine de l’occultisme pyramidologique avec Le Secret de la grande pyramide (1936) et L’Énigme du grand sphinx (1946) prenant notablement la suite de Moreux.

Ses enfants tenaient un site Lien vers le site qui lui était dédié.


1. Auteur de La Santé. Physique, Mentale, Spirituelle, 1939.

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Powell Arthur-Edward🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Journaliste, Historien, Occultiste 🞄 Société Théosophique 🞄 n. République française (III), fl. États-Unis | 1882 1969

► Il adhère à la Société Théosophique en 1904 alors qu’il travaille comme ingénieur militaire pour l’armée britannique. Il émigre aux États-Unis où il est naturalisé vers 1940.

Connu pour ses œuvres de compilation de Blavatsky, Besant et Leadbeater ; ntm. sa série de cinq ouvrages sur les différents corps composant les Humains et le cosmos (1925 1930) qui sont rapidement traduits en français (1927 1932).

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Wedgwood James🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Prêtre, Organiste 🞄 Christianisme (Vieux-Catholicisme), Société Théosophique, Franc-maçonnerie 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1883 1951

► Petit fils du spiritualiste Hensleigh Wedgwood. D’abord anglican(1), il rejoint la maçonnerie fort jeune, vers 1899, et la Société théosophique en 1904. En 1910 il rejoint l’Ordre Universel de co-francmaçonnerie de Besant. Ordonné prêtre en l’Église vieille-catholique par Arnold Mathew. Après des dissensions avec ce dernier(2), il fonde sa propre église, l’Église catholique libérale, inspirée des principes de la Société Théosophique, rapprochant ainsi christianisme et théosophisme. Il est ordonné évêque par Willoughby(3), en 1916. Leadbeather, qu’il rencontre l’année précédente et initie déjà en maçonnerie(4) et en martinisme, séduit par le mouvement et s’y investissant sérieusement, est également consacré évêque en 1916 par Wedgwood. Il réside régulièrement à Paris, obtient un doctorat d’organiste et se rapproche de Chaboseau.

↪ Impliqué dans un scandale sexuel en 1922, il laisse la place à Leadbeather en tant que dirigeant de la communauté. Finalement, dès 1924 et grâce à l’appui de Besant, il conduit un culte au Pays-Bas jusque 1928.

Auteur de plusieurs ouvrages sur le spiritualisme, la liturgie et le cérémonial.


1. De sensibilité anglo-catholique.

2. Relatifs au rapport avec l’Église catholique romaine.

3. Lui-même ordonné par Mathew.

4. Rites Écossais et Égyptien.

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Neuburg Victor🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Poète, Occultiste 🞄 Néo-Occultisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande | 1883 1940

► Compagnon de Crowley, il est initié à l’Astrum Argentum sous le nomen "Omnia Vincam".

◆ Plusieurs fois publié dans The Equinox (I), 𝕍 stt. son Triumph of Pan (1910).

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Tausend Franz🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Alchimiste 🞄 n. Empire allemand, fl. République de Weimar | 1884 1942

Alchimiste connu pour plusieurs affaires de petites escroqueries et célèbre pour avoir déclaré être capable de fabriquer de l’or dans les années 20, alors que l’Allemagne ploie sous le Traité de Versailles. Cette déclaration, basée sur un mélange de chimie et de considérations néo-pythagoriciennes a attiré plusieurs riches investisseurs. Incapable de rembourser les prêts qu’on lui fit, il fut condamné. L’affaire fit grand bruit et la presse s’en empara.

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Dantinne Émile🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Ésotériste 🞄 Néo-Occultisme, Rosicrucisme 🞄 Belgique | 1884 1969

► Bibliothécaire et historien local, naundorffiste. Influencé par Péladan dont il fut le secrétaire et l’un des successeurs. Justement auteur d’un L’Œuvre et la pensée de Péladan (1948). Fondateur de la Rose+Croix Universitaire ainsi que de l’Ordre d’Hermès Tétramégiste autour du pythagorisme avec Mallinger et Soetewey. Fondateur et imperator de la Fédération universelle des ordres et sociétés initiatiques(1) en 1936, qu’il dirige comme "Sâr Hieronymus" en triumvirat avec le martiniste Blanchar (Sar Yésir) et Lewis (Sar Alden).

Cet ordre fut crée dans le but de consolider leur légitimité et leur autorité respective; l’AMORC constitue, en fait, en terme de membres, l’organisation principale de cette fédération. L’organisation, qui fini par se désintégrer en 1961 suite à des conflits internes, fédéra entre autres, l’Ordre Martiniste Traditionnel Chaboseau et l’Ordre Martiniste Synarchique de Blanchard, l’Ordre des Polaires Zam Bhotiva ou l’Ordre du Lys et de l’Aigle de Sémélas.


1. F.U.D.O.S.I., il existe une revue.

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Brown Margaret
Occultiste, Voyante 🞄 Néo-occultisme (Aube dorée) 🞄 n. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. Royaume-Uni | 1884 1969

Proche de Fortune, elle lui succède en 1946 à la tête de la Society of the Inner Light qu’elle rejoint en 1944. Elle a d’ailleurs co-écrit avec elle sa dernière œuvre The Arthurian Formula.

◆ Voyante "cosmique" et "archipythonisse" de son organisation, elle décrit ses expériences dans Both Sides of the Door (1918), ouvrage qui intéressera Conan Doyle qui correspondra avec elle.

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Ashlag Yéhouda [Baal Hasoulam]
Qabaliste 🞄 Lourianisme 🞄 n. Empire Russe (Royaume du Congrès), fl. Palestine mandataire | 1885 1954

► Fort jeune, il étudie déjà la qabale avec un exemplaire du עץ חיים (Etz Haïm) {Arbre de Vie} de Louria. Fixé à Varsovie il devient rabbin à seulement dix-neuf ans et étudie les philosophes allemands : Hegel, Schopenhauer et Nietzsche, ainsi que la pensée de Marx(1).

↪ En 1921, il émigre en Israël, devient rabbin de Givat Shaul (à Jérusalem-Ouest) en 1924 et entretient une amitié avec Kook. En 1932, il se fixe à Jaffa et s’entoure de disciples puis en 1943, il habite finalement Tel Aviv.

◆ Ashlag a largement commenté Louria dans son Talmud Eser haSefirot (1932) — succédant ainsi à Gaon de Vilna — ainsi que le Zohar dans son considérable Perush HaSulam (1943-1953). Il est important pour la diffusion de la qabale au XX, sa volonté étant non seulement de lui donner une audience la plus large possible mais aussi de la rendre plus accessible, afin, estimait-il, de potentialiser au maximum son pouvoir transmutateur dans une humanité en attente de révélations spirituelles et en besoin de progresser intérieurement.


1. Qui toute sa vie, lui laissera un positionnement anti-capitaliste et anti-impérialiste.

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Ramanujan Srinivasa🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Mathématicien 🞄 Scientifique, Hindouisme 🞄 Raj britannique | 1887 1920

► Issu d’une famille de brahmanes orthodoxes, ce mathématicien hindou et autodidacte, dont l’approche des mathématiques mêle raison et intuition(1), est considéré par ses pairs comme un génie dans son domaine. Il s’est particulièrement attaché à l’étude de Pi.

◆ Mort jeune, il laisse des carnets manuscrits indéchiffrés contenant des équations non prouvées.


1. Une équation n’a de sens que si elle exprime la réflexion de Dieu disait-t-il.

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Galip Arthème
Diplomate, Magnétiseur 🞄 Martinisme 🞄 n. Autriche-Hongrie (Royaumes et pays représentés à la Diète d’Empire), fl. République française (III) | 1887 m.XX

► Fils du dernier gouverneur de la province de Bucovine(1). Passe un temps à Paris en tant que réfugié. Initié au martinisme(2) et au zoroastrisme.

◆ Il rencontre Lefebure en 1934 et lui transmet ces initiations notamment par le biais d’une imposition des mains et la transmission de divers exercices, ce qui sanctionne le départ de ses recherches sur le phosphénisme. On perd sa trace peu après alors qu’il est en Afrique du Sud.


1. Avant son annexion par l’URSS en 1922.

2. Rite Novikov, par Marcotoune du Chapitre Saint-André.

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Anzawa Heijirō
Budōka (kyūdō) 🞄 Daï shadô kyô 🞄 n. Empire du Japon, fl. Japon | 1887 1970

Maître du kyūdō {voie de l’arc}, disciple de Kenzō Awa et héritier de son daï shadô kyô {Voie du tir intérieur}, qui en incorporant des éléments de zen, met l’emphase sur l’aspect spirituel de la discipline.

◆ Il s’agit du premier maître à exporter le kyūdō hors du Japon, notamment en Angleterre et en Allemagne.

Son influence sur le kyūdō contemporain est prépondérante.

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Krishnamacharya Tirumalai🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Yogi, Vaidya 🞄 Hindouisme (Vishnouisme) 🞄 Raj britannique (fl. Royaume de Mysore) | 1888 1989

► Sa biographie est chronologiquement contradictoire sur plusieurs points selon les sources et émaillée de faits merveilleux. Quoiqu’il en soit, il étudie à Varanasi et aurait beaucoup voyagé pour parfaire ses connaissances des darśana, notamment au Tibet où il étudie Patañjali. Après son mariage, il ouvre une école de yoga à Mysore en 1924, grâce au soutien du maharadjah Krishnaradjah IV (24e maharadjah du royaume de Mysore (reg. 1894-1940). Affaibli politiquement et économiquement par la mort de son mécène en 1940, son école ferme en 1950. Il se fixe alors à Madras en 1952, enseigne et guérit jusque sa mort.

Considéré comme le père du yoga moderne, i.e. un haṭha yoga mettant l’emphase pratique sur l’aspect postural(1) et la coordination du souffle et dont un des aspects fondamentaux est de s’adapter au pratiquant (Viniyoga) tout en privilégiant l’aspect thérapeutique. A également travaillé sur la synergie entre yoga et āyurveda. Auteur d’un Yoga Makaranda {L’Essence du yoga} (1934) Lien vers l’œuvre sur Internet Archive Lien vers l’œuvre sur Internet Archive. A formé un grand nombre d’étudiants qui par la suite, connurent le succès (international pour certains) en tant qu’enseignants de yoga tel Bellur Iyengar.


1. Structuré par des séquences d’ā́sanāni.

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Allendy René🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Psychanalyste 🞄 Scientifique, Néo-Occultisme 🞄 République française (III) | 1889 1942

► Médecin, psychanalyste, homéopathe et intellectuel touche-à-tout. S’intéresse aux médecines atypiques, sa thèse de médecine, soutenue en 1912, va déjà en ce sens : L’alchimie et la médecine : étude sur les théories hermétiques dans l’histoire de la médecine. Il se penche sur la psychanalyse naissante et, analysé par René Laforgue, il devient un des premiers psychothérapeuthes français. En outre, il est avec Laforgue, un membre fondateur de la Société psychanalytique de Paris en 1926. Proche des milieux artistiques et intellectuels parisiens, il fonde le Groupe d’études philosophiques et scientifiques pour l’examen des tendances nouvelles en 1922 et aura comme patient plusieurs écrivains dont Artaud ainsi que ses confrère Rank et Piaget. A enseigné l’homéopathie à l’hôpital Saint-Jacques de 1932 à 1939.

↪ Outre sa bibliographie psychologique, s’est également penché sur l’ésotérisme : il a édité la Table d’Emeraude (1921), écrit nombre d’articles et plusieurs essais : Le symbolisme des nombres, essai d’arithmosophie (1921) ou encore Paracelse, le médecin maudit (1937). Intéressé par l’astrologie, c’est un pionnier de l’astro-psychologie dont la structure sera bientôt échafaudée par Barbault.

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Privat Maurice🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Astrologue, Journaliste, Biographe 🞄 Astrologie traditionnelle 🞄 République française (III) | 1889 1949

► À l’origine de la diffusion du premier journal radiophonique régulier, le Journal parlé, diffusé à la station de radio de la Tour Eiffel. S’intéresse à l’astrologie seulement dès 1932. Proche de Clémenceau et de Poincaré, il est l’astrologue du ministre Pierre Laval(1). Rédacteur d’ouvrages synthétiques de vulgarisation astrologique publiés chez Grasset(2) : L’Astrologie Scientifique à la portée de tous (2, 1935, 1938) et La Loi des Étoiles (1936). Fondateur de la revue Nostradamus (1933) puis Le Grand Nostradamus (1934-1939), la figure du Mage de Salon-de-Provence intéressant en effet particulièrement Privat. A aussi publié dans les Cahiers astrologiques.

◆ Personnage ambivalent également connu pour son comportement outrecuidant et ses prédictions exactes comme spectaculairement erronées publiées dans des pronostics annuels (1937-1940, 1948), il a largement contribué à faire accéder le grand public français à l’astrologie.

𝕍 La Vie astrologique, Jacques Halbronn, 1995.


1. Élément clef du régime de Vichy.

2. L’éditeur étant plus prestigieux et grand public que ceux habituellement dévolus à l’édition astrologique.

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Wittgenstein Ludwig🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Philosophe 🞄 Philosophie analytique, Anti-fondationnalisme, Atomisme logique 🞄 Autriche-Hongrie (Empire d’Autriche) | 1889 1951

Important pour la philosophie analytique et pour toute la philosophie du XX, Wittgenstein a notablement travaillé sur la philosophie du langage et les fondements des mathématiques. Influencé par Platon, Schopenhauer et Berkeley. Nous intéresse pour son Tractatus logico-philosophicus, ouvrage lapidaire, abstrait et mystique pétri de l’atomisme logique de Bertrand Russell et où il est question du rapport logique entre le langage et le monde(1), question qu’il estime régler de façon définitive dans ce texte en définissant finalement la philosophie comme étant avant tout une activité attachée à la clarification conceptuelle.

◆ L’ouvrage est constitué d’une suite d’aphorismes divisés en sept parties dont les aphorismes d’entête sont : Le monde est tout ce qui a lieu, Ce qui a lieu, le fait, est la subsistance d’états de chose, L’image logique des faits est la pensée., La pensée est la proposition pourvue de sens., La proposition est une fonction de vérité des propositions élémentaires., La forme générale de la fonction de vérité est : [¯p, ¯ξ, N(¯ξ)]. C’est la forme générale de la proposition., Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence. L’auteur résume lui-même : Le livre traite des problèmes philosophiques, et montre - à ce que je crois - que leur formulation repose sur une mauvaise compréhension de la logique de notre langue. On pourrait résumer en quelque sorte tout le sens du livre en ces termes : tout ce qui proprement peut être dit peut être dit clairement, et sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence.

𝕍 1⬝ Un anti-philosophe : Wittgenstein in Raison présente (15 pp. 37-48), Christian Delacampagne, 1970 Lien vers le document sur Persée | Et 2⬝ Interprétations en conflit à propos du « Traité » de Wittgenstein in Revue Philosophique de Louvain (4, 76, 30 pp. 180-204), Jean-François Malherbe, 1978. Lien vers le document sur Persée


1. Et par extension des limites du premier.


🙟 1890   

Cummins Geraldine🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Écrivain, Médium 🞄 Spiritualisme 🞄 n. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. Royaume-Uni | 1890 1969

► Née en Irlande. Après une rencontre avec Hester Dowden dont elle fut la disciple, elle a rédigé une quinzaine d’ouvrages en écriture automatique, par l’intermédiaire de son esprit-guide "Astor". Les objets principaux de ces communications étaient l’histoire de la vie de Saint Paul et du Christ.

► Cummins est l’une des plus célèbres psychographes. Elle est principalement connue pour ses ouvrages The Scripts of Cleophas (1928), The Road to Immortality (1932) et Swan on a Black Sea (1965). Ce dernier contient sa canalisation de Winifred Tennant (dite Miss Willett, elle-même médium). Dodds, dont on connaît l’intérêt pour la parapsychologie et qui connaissait personnellement Cummins, aura une posture critique vis à vis de ces écrits.

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Sullivan George
Occultiste 🞄 Rosicrucisme, Spiritualisme (Nouvelle Pensée) 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. Royaume-Uni | 1890 1942

► Influencé par la nouvelle pensée, Sullivan est connu pour être le fondateur de la Confrérie de Crotone de l’Ordre rosicrucien en 1924, continuation probable de l’Ordre des Douze qu’il établit une décennie auparavant. Il construit un théâtre et inaugure en 1938, avec l’aide de Besant-Scott, des représentations de "mystères rosicruciens" inspirés de la commedia dell’arte. Maître de Caddy, connu pour l’élaboration de la Fondation Findhorn, l’un des laboratoires du New-age. Gardner affirmera en outre être entré en contact avec le New Forest coven via la confrérie de Sullivan qu’il fréquentait alors.

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Thomsen Martinus🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Théosophe 🞄 Spiritualisme 🞄 Danemark | 1890 1981

► Issu d’une famille pauvre, peu instruit mais d’une nature religieuse, il exerce d’abord plusieurs métiers(1). Suite à une expérience mystique en 1921 (il a 31 ans) qui le met en contact avec ce qu’il qualifie de conscience cosmique, Thomsen écrit un Livets Bog {Livre de vie} en 1932. Suit la revue Kosmos, dédiée à son message. Il qualifiait son œuvre de "christianisme intellectualisé" et de Troisième Testament.

◆ Dans ses ouvrages spiritualistes aux accents théosophiques couvrant un vaste panel de sujets(2), il mettait particulièrement l’emphase sur l’usage du symbolisme Lien vers le site pour exprimer sa pensée et encourage ses lecteurs à développer leur intuition. Peu connu hors des pays scandinaves en général et du Danemark en particulier, son œuvre est ajd. commercialisée dans une dizaine de langues par l’Institut Martinus Lien vers le site.


1. Postier, gardien, commis.

2. Métaphysique idéaliste, cosmologie panpsychiste, éthique et politique.

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Muchery Georges🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Astrologue, Chiromancien, Occultiste 🞄 Astrologie traditionnelle 🞄 République française (III) | 1892 1981

► Muchery prend tôt contact avec les sciences occultes par l’intermédiaire de son professeur de mathématiques qui l’initie à neuf ans à l’astrologie. Auteur de plusieurs ouvrages concernant différentes branches de l’occultisme dont une Magie astrale des parfums (1913), un Traité d’astromancie (1927), un Traité complet de chiromancie (1933)(1), d’un Sortilèges et talismans (1955). Créateur des Éditions du chariot en 1927 et des revues Le Chariot (1929-1939) et Secrets psychiques, psychologiques et médicaux (1930-1938) du Club des psychistes. Secrétaire Général de l’Académie des Sciences psychiques et conjecturales en 1931 et organisateur des Congrès internationaux de psychologie expérimentale(2).

➽ Proche de Poinsot, influence le brésilien Demetrio de Toledo(3).

Site sur Muchery par ses enfants Lien vers le site.


1. Son La Mort, les maladies, l’intelligence, l’hérédité de 1928 livre, pour exemple, plusieurs empreintes de célébrités.

2. Réunissant métapsychistes et spirites.

3. Astrologue, consul du Brésil à Paris, proche également de Dom Neroman.

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Morgan Evan🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Aristocrate, Occultiste 🞄 Néo-Occultisme 🞄 Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. Royaume-Uni | 1893 1949

► Second vicomte Tregedar, poète et gentilhomme de Sa Sainteté de Benoît XV puis Pie XI. Excentrique, il est connu dans la haute société anglaise pour entretenir une ménagerie et pour ses fêtes extravagantes où il entre en contact avec différentes figures littéraires comme Huxley.

► Il est également signalé par Crowley, qui rendait régulièrement visite au vicomte à Tredegar House, comme étant un excellent occultiste. Il le qualifie de Adept of Adepts et décrit la pièce qu’il a dédié à la pratique occulte comme particulièrement bien équipée.

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Long Phan [Sanh Phan]
Mystique, Géomancien 🞄 Mouvement Cần vương 🞄 Empire d’Annam | 1893 1916

► Vers 1911, il déclare être le descendant de l’empereur Hàm Nghi (et de la dynastie Ming), créer une société secrète messianique et entend poursuivre le Mouvement Cần vương. Son mouvement prend de l’ampleur chez les paysans du sud du pays et Long Phan organise un couronnement. Dès lors, il affirme détenir des pouvoirs thaumaturgiques et se fait renommer Xích Long {Dragon rouge}. Une insurrection est planifiée en 1913 mais n’aboutit pas. Long Phan est emprisonné, il tente de s’évader à l’aide ses partisans en 1916 mais échoue de nouveau et est exécuté.

◆ La majorité des membres de son groupe rejoignirent le caodaïsme.

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Koch Walter🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Astrologue, Parapsychologue 🞄 n. Empire allemand, fl. Allemagne de l’Ouest | 1895 1970

Connu pour sa promotion du système de domification dit "de Koch"(1) à partir de 1964. Il est, encore au d.XXI, le troisième plus utilisé au monde, notamment en Suisse. Membre fondateur de la Deutscher Astrologen-Verband en 1947, il est l’un des premiers astrologues germanophones à utiliser la gestalt horoscopy technique horoscopique poursuivie par Meier-Parm sous le nom de dénominateur tensionnel.


1. Inventé par Zanzinger et Specht.

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Rijckenborgh (van) Jan [Leene Jan]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Ésotériste 🞄 Rosicrucisme 🞄 Pays-Bas | 1896 1968

► Fils d’un marchand de textile et élevé dans un milieu protestant réformé qu’il ne goûte guère, il est d’abord influencé par Böhme par l’intermédiaire du théologien Arnold de Hartogh, puis par Paracelse et les rosicruciens du XVII tel Comenius ou Fludd. Il rejoint avec son frère Zwier, la Rosicrucian Fellowship d’Heindel de 1924 à 1935 et dont il dirigent la branche hollandaise dès 1929.

↪ Estimant que l’organisation d’Heidel accusait trop l’aspect occultiste — envers lequel il est méfiant — au détriment de la partie gnostique et, à la faveur d’une période chaotique pour l’administration de l’organisation, il s’en distancie et fonde son propre mouvement le Lectorium Rosicrucianum(1) avec Catharose de Petri. L’organisation, chrétienne, marquée par le gnosticisme, le néo-catharisme et l’anthroposophie, est attentive aux mystères du Graal et constitue le groupe le plus connu issu de la Rosicrucian Fellowship(2).

↪ Rijckenborgh collabore dès 1954 avec Gadal, estimant qu’un lien(3) existe entre gnostiques, cathares, templiers et rose-croix; Gadal devenant en 1956 responsable de la branche française de l’organisation. Le Lectorium Rosicrucianum perdure encore aujourd’hui dans plusieurs pays. Il est également traducteur, éditeur et commentateur de documents rosicruciens(4), hermétiques et manichéens. Auteur d’un De Egyptische oer-gnosis (1960-1965) où il interprète le corpus hermeticum à la lumière de sa tentative de synthèse des courants assez hétéroclites ayant captivé son intérêt et d’un Dei Gloria Intacta (1946), qui est l’œuvre condensant le mieux sa pensée.


1. Ou École internationale de la Rose-Croix d’Or, d’abord Rozekruisers Genootschap avant la seconde guerre mondiale.

2. Ritman, fondateur de la Bibliotheca Philosophica Hermetica en est ntm. issu.

3. Tant historique qu’idéologique.

4. Fama, Confessio, Noces et la moins connue Christianopolitanæ d’Andreae.

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Marcelle de Jouvenel des Ursin🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf
Psychographe 🞄 Spiritualisme 🞄 n. République française (III), fl. République française (IV) | 1897 1962

► Femme de la bonne société française(1), d’abord romancière puis reporter en Afrique, elle est profondément endeuillée par la mort de son fils Roland survenue en 1946 alors qu’il était âgé de 14 ans. Par l’intermédiaire d’une amie, elle entend parler de l’écriture automatique et bientôt, elle reçoit des messages de son défunt fils. Encouragée par le philosophe chrétien Gabriel Marcel qui estime leur contenu intéressants, elle publie ces correspondances post-mortem en débutant par Au Diapason du Ciel (1948), suivent deux autres ouvrages.

◆ Dans ces communications, il est question de vie après la mort, de l’affirmation de l’efficacité de la prière et de mystique, sujets alors repoussés à la marge par l’avènement de la psychanalyse. Bientôt, un cercle d’intellectuels se forme autour d’elle, composé ntm. de Daniélou, Eliade, Massignon ou encore Daniel-Rops. En 1955, l’Église classe l’ouvrage dans l’Index et son cercle se délite. Cependant, elle restera en contact avec son enfant jusqu’à sa mort.

■ On trouve sa sépulture à la division 58 du Père-Lachaise.


1. Elle détient le titre de baronne.

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Bataille Georges🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Philosophe, Écrivain 🞄 Nietzschéisme 🞄 n. République française (III), fl. République française (IV) | 1897 1962

► D’abord converti au catholicisme à dix-sept ans, il perd rapidement la foi puis est influencé par les pensées de Nietzsche et Hegel, Freud puis Marx(1).

► Il est le fondateur de la revue Documents (1923-1931), revue opposée au surréalisme. Il est aussi le fondateur de Acéphale (1936-1937), c’est en outre un proche de Caillois et Leiris avec qui il fonde le Collège de sociologie.

Chez Bataille, l’érotisme et le sacré ainsi que leur congruence sont des thèmes récurrents, la rébellion voir la provocation une forme obligée. 𝕍 d’abord son Expérience intérieure (1943) et sa Méthode de méditation (1947).


1. Il fréquente le Cercle communiste démocratique.

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Rulof Jozef🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Médium, Auteur 🞄 Spiritualisme 🞄 Pays-Bas | 1898 1952

► Après une activité de peintre en tant que "peintre cosmique", il se déclare à partir de 1933, en relation avec des guides spirituels nommés Alcar et Zelanus. Il écrit plusieurs ouvrages spiritualistes — dans la lignée de la Société Théosophique et donne des conférences en Hollande et aux États-Unis. Se proclamant serviteur de "maîtres cosmiques", il prophétise la venue d’un "âge du Christ" à partir de 1945. Créateur en 1946 d’une Société pour la Conscience Spirituelle.

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Butler Walter🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Occultiste, Ingénieur 🞄 Néo-occultisme (Aube dorée) 🞄 n. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. Royaume-Uni | 1898 1978

► Issu d’une modeste famille rurale, il fait d’abord carrière dans l’armée de 1917 à 1929, travaille comme ingénieur de 1929 à 1956 puis enfin, prend poste technique à l’Université de Southampton dès 1956. Il s’intéresse tôt à la spiritualité et à l’occultisme. Il est d’abord en contact avec l’Église catholique libérale et est remarqué par King qui devient son mentor tant en occultisme qu’en religion. En 1956, Butler devient d’ailleurs lui-même prêtre de l’Église catholique libérale. Intéressé un temps par les systèmes orientaux, il prend contact avec Besant alors qu’il est posté en Inde avec l’armée, mais cette dernière lui conseille de se focaliser sur la tradition occidentale. En 1925, il rejoint ainsi la Fraternity of the Inner Light de Fortune, s’investit un temps dans la revue de l’organisation, noue des religions avec Gareth Knight, mais décide finalement de quitter le groupe après la seconde guerre mondiale.

↪ En 1954 il est actif fans le Churches’ Fellowship for Psychical and Spiritual Studies. Il travaille un temps avec la maison d’édition de Knight et John Hall dédiée à l’occultisme : Helios Book Service pour lequel il écrit des cours par correspondance de qabale pratique. Ces cours prenant de l’ampleur, il fonde les Servants of the Light en 1965, encore en activité ajd. Lien vers le site, elle fut dirigée par Ashcroft-Nowicki jusque 2018. Auteur de plusieurs ouvrages dont notablement The Magician: his training and work (1959) Lien vers l’œuvre sur Internet Archive d’abord, faisant figure de classique dans la sphère anglophone, puis Apprenticed to magic (1962) Lien vers l’œuvre sur Internet Archive et Magic and the qabalah (1964) Lien vers l’œuvre sur Internet Archive.

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Murphy Joseph🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Prêtre, Auteur, Pharmacien 🞄 Christianisme (Protestantisme), Spiritualisme (Nouvelle Pensée) 🞄 n. Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, fl. États-Unis | 1898 1981

► Discret sur son histoire personnelle, les informations biographiques sont assez minces. Né en Irlande, il reçoit une éducation catholique, étudie la chimie à Dublin et entre au séminaire jésuite auquel il renonce finalement. Émigrant à New-York en 1922 où il exerce le métier de pharmacien, il se converti au protestantisme dans les ans. 1940. Adepte de la nouvelle pensée, il est influencé par Emmet Fox et Ernest Holmes et est donc ordonné dans l’Église de la science divine (1949) et la Science religieuse (1946). Dès 1949, il est directeur du ministère de l’Église de la science divine à Los Angeles. Il est également très influencé par Thomas Troward, par son intermédiaire, Murphy entre en maçonnerie et devient 32ème degré du Rite écossais. Intéressé par l’hindouisme, il fera plusieurs voyages en Inde afin d’étudier la philosophie hindoue, il s’intéresse également au Yi Jing. Il obtient un doctorat en psychologie dans les ans. 1950.

Pionnier de la pensée positive, connu pour ses ouvrages sur le mysticisme et le pouvoir du subconscient par le biais de l’autosuggestion, en particulier son The Power of your subconscious mind (1963) qui fut un succès éditorial. Il résume à la fin du premier chapitre de cet ouvrage :

Bref résumé des idées à retenir :
1. La Maison aux trésors est en vous. Cherchez en vous la réponse au désir de votre cœur.
2. Le grand secret que possédaient les grands hommes de toute époque était leur capacité à contacter et à libérer les pouvoirs de leur subconscient. Vous pouvez faire de même.
3. Votre subconscient a la réponse à tous les problèmes. Si vous suggérez à votre subconscient, avant de dormir, "Je veux me lever à 6 heures du matin", il vous réveillera à cette heure précise.
4. Votre subconscient est le bâtisseur de votre corps et peut vous guérir. Bercez-vous chaque soir avec l’idée d’une santé parfaite, et votre subconscient, fidèle serviteur, vous obéira.
5. Chaque pensée est une cause et chaque état est un effet.
6. Si vous voulez écrire un livre, une merveilleuse pièce de théâtre, donner une meilleure conférence à votre public, transmettez l’idée avec amour et sentiment à votre subconscient, et il réagira en conséquence.
7. Vous êtes comme un capitaine qui dirige un navire. Il doit donner les bons ordres, et de même, vous devez donner les bons ordres (pensées et images) à votre subconscient, qui contrôle et gouverne toutes vos expériences.
8. N’utilisez jamais les expressions "je n’ai pas les moyens" ou "je ne peux pas faire cela". Votre subconscient vous prend au mot et veille à ce que vous n’ayez pas l’argent ou la capacité de faire ce que vous voulez. Affirmez : "Je peux tout faire grâce au pouvoir de mon subconscient".
9. La loi de la vie est la loi de la croyance. Une croyance est une pensée dans votre esprit. Ne croyez pas que les choses puissent vous nuire ou vous faire du mal. Croyez au pouvoir de votre subconscient de la loi de l’attraction pour vous guérir, vous inspirer, vous renforcer et vous faire prospérer. Il vous sera fait selon votre croyance.
10. Changez vos pensées et vous changerez votre destin.

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Greenlees Duncan
Auteur 🞄 Société Théosophique 🞄 n. Empire britannique (Colonie du Cap), fl. Raj britannique | 1899 1966

► Après une courte carrière universitaire dans le domaine de l’art de l’Égypte antique, il se fixe en Inde où il devient éducateur. Théosophe, il est proche de Besant, correspond avec Gandhi, rencontre Ramana Maharshi et est impliqué dans le Mouvement pour l’indépendance de l’Inde. Connu pour sa série de 14 World Gospel chacun dédié à un système religieux.

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Kummer Siegfried🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie
Ésotériste 🞄 Ariosophie 🞄 n. Empire allemand, fl. République de Weimar | 1899 1977

► Revivaliste teuton connu pour son Runen-Magie (1933) où il est question des runes d’Armanen de Von List utilisées dans le contexte d’une runengymnastik. Afin de diffuser ces exercices, il ouvre l’école Runa en 1927, près de Dresde. Il fait parti, à l’instar de Marby, des ariosophes critiqué par Wiligut en 1934. On ignore d’ailleurs ce qu’il devient après ces accusations(1).

◆ Sa runengymnastik est semblable à celui de son contemporain Marby au point qu’on l’accuse parfois d’avoir plagié son idée. Cependant, outre son utilisation des runes d’Armanen plutôt que du futhork, Kummer se différencie de Marby en ce qu’il se réfère volontiers à des concepts yogiques et issus des grimoires occidentaux.


1. Une rumeur prétend qu’il se serait enfui en Amérique du sud.


🙟 Autres   

■ Pour les personnalités se réclamant d’une démarche universitaire (une bonne partie sont du XIX), 𝕍 les Personnalités universitaires.

separateur

Fiches individuelles (XIX)

Laveau Marie (1801 1881), Kardec Allan (1804 1869), Nerval (de) Gérard (1808 1855), Lévi Éliphas (1810 1875), Randolph Paschal (1825 1874), Blavatsky (1831 1891), Schuré Edouard (1841 1929), Alveydre (D’) Saint-Yves (1842 1909), Durville Hector (1849 1923), Wirth Oswald (1860 1943), Guaita (De) Stanislas (1861 1897), Steiner Rudolf (1861 1925), Papus (1865 1916), Heindel Max (1865 1919), Gurdjieff Georges (1866 1949), Poisson Albert (1868 1893), David-Néel Alexandra (1868 1969), Raspoutine (1869 1916), Lecour Paul (1871 1954), Scriabine Alexandre (1872 1915), Ghose Aurobindo (1872 1950), Grillot de Givry (1874 1929), Piobb (1874 1942), Crowley Aleister (1875 1947), Jung Carl (1875 1961), Bô Yin Râ (1876 1943), Cayce Edgar (1877 1945), Coomaraswamy Ananda (1877 1947), Enel (1883 1963), Guénon René (1886 1951), Spare Austin (1886 1956), Schwaller René (1887 1961), Durville Henri (1887 1963), Jagot Paul-Clément (1889 1962), Fortune Dion (1890 1946), Meher Baba (1894 1969), Krishnamurti (1895 1986), Wei Wu Wei (1895 1986), Ananda Moyî (1896 1982), Nisargadatta Maharaj (1897 1981), Evola Julius (1898 1974), Canseliet Eugène (1899 1982)





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Maj : 20/12/2024