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Personnalités collectives (XVIII)

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Grassot Louis | Alchimiste, Médecin 🞄 Français | XVIII  Entrée Data.Bnf

► Docteur en médecine de l’Université de Montpellier. Influencé par Dom Belin. Auteur de la Lumière tirée du cahos (1784) et de la Philosophie céleste (1803).

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Sehfeld Friedrich | Alchimiste 🞄 Autrichien | XVIII

► Plus célèbre alchimiste autrichien et l’un des derniers adeptes à avoir fait parler de lui. Son histoire, qui existe avec plusieurs petites variations est même reprise par Sadoul dans son Trésor des alchimistes et dans le 56-57 d’Initiation et Science. Dès 1746, il s’installe à Rodaun, station balnéaire dans la banlieue de Vienne fort appréciée pour les vertus thérapeutiques de son eau minérale sulfureuse. Là, il vend de l’or par l’intermédiaire de son logeur, propriétaire des bains. Il est trahi par ce dernier qui révèle que l’homme règle ses transactions avec des pépites à l’origine suspectes ou bien il est simplement découvert par les négligences du commérage. Quoiqu’il en soit et malgré ses tentatives pour rester discret en se faisant passer pour un teinturier, il est écroué par les autorités pour cause d’escroquerie (voir de sorcellerie) quoique la rumeur ajoutera que pour obtenir le secret de la transmutation il fut torturé.

↪ Par l’intermédiaire d’un ami, il est libéré par l’empereur François-Étienne (Comme beaucoup à la cour, lui-même intéressé par l’alchimie) qui l’autorise à poursuivre ses travaux et à circuler; il est néanmoins accompagné par deux gardes. Cependant, après un déplacement pour la Bohème on perd sa trace ainsi que celle des hommes chargés de le surveiller. On a ensuite raconté qu’il reparu à Halle en 1750 où il produit de nouveau de l’or, ainsi qu’à Amsterdam, avant de perdre définitivement sa trace. Lorsque le minéralogiste Johann Heinrich Gottlobs von Justi mena l’enquête sur ces évènements (report dans ses Chymische Schriften, 1761, pp. 435-455 Lien vers e-Rara/Manuscripta), le logeur de Sehfeld témoigna qu’il effectuait ses transmutations de l’étain vers l’or à l’aide d’une poudre rouge tinctoriale, Von Justi parle également d’une poudre bleu ciel qu’il identifie comme étant de l’azurite (qui se forme par oxydation de sulfures de cuivre, dit vitriol bleu), base vraisemblable de sa teinture qu’il traitait avec un acide. L’histoire de Sehfeld inspira Bechstein (Geheimnis eines Wundermannes, 1856) et Meyrink (Der seltsame Gast, 1925).

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Hohman John | Occultiste 🞄 Allemand | XVIII 1845

► Immigré aux États-Unis en 1802, Hohman est un éditeur, principalement connu pour être l’auteur du Der Lange Verborgene Freund (1820) plus connu sous le titre de Pow-Wows lors de sa troisième édition en anglais. Cet ouvrage est une compilation de charmes, remèdes et recettes occultes dans la lignée des grimoires européens. Lien vers l’œuvre

↳ Le livre, porté par le renouveau du spiritualisme, aura un grand succès dans la communauté des Pennsylvania Dutch. Il sera le point de focalisation de la pratique de la sorcellerie locale dite "braucherei" (ou "powwow", selon l’emprunt fait à l’algonquin), mélange de christianisme et de pratiques folkloriques. Cette caractéristique amènera plus tard cette tradition à s’incorporer dans le Hoodoo.


🙟 1700   

Thomson James | Poète 🞄 Préromantique 🞄 Écossais | 1700 1748  Entrée Data.Bnf

► Fais ses études à l’Université d’Edimbourg où il étudie la philosophie, les lettres et la philosophie naturelle, puis se rend à Londres en 1725. Influencé par Milton et Spenser, nous intéresse pour ses Saisons (1730, trad. fra. de Deleuze en 1801 : Les Saisons, de Thompson Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre), hymne à la nature teinte d’hermétisme et écrite en vers blancs : Les saisons dans leur variété, père tout puissant ! ne sont que ta divinité diversement manifestée. L’année entière est pleine de toi. […]

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Schmidt Rudolf | Médecin 🞄 Rosicrucien 🞄 Allemand | ? 1702 1761

► Médecin à Hambourg (qui possède encore des archives lui ayant appartenu), rosicrucien et conseiller aulique à Darmstadt. Connu pour ses transmutations, la possession d’une ampoule de vie contenant le sang de son aimée et lui permettant de connaître son état de santé ainsi que pour l’anecdote voulant que son cercueil fut vide et qu’il fut aperçu, après cette découverte, dans son corps de gloire. Auteur d’un Enchiridion alchymico-physicum (1739). Influencé par la Chaîne d’Or d’Homère, il a écrit en marge d’un exemplaire lui appartenant : Doctor Kirchweger stirus natione pro autore Catenas Areae Homeri se confessus est. Proche du piétiste Johann Christian Edelmann (1698 1767) et, sans doute, du déiste Georg Schade (1712 1795).

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Falk Hayyim [Baal Shem de Londres] | Qabaliste, alchimiste 🞄 ? allemand | 1708 1782  Entrée Data.Bnf

► Né en Allemagne, en Ukraine voir en Pologne, on l’estime sabbatéen. Afin d’échapper à des accusations de sorcellerie en Wesphalie, il trouve refuge dès 1736 chez le Comte de Rantzow (son fils relate l’épisode dans ses Mémoires du comte de Rantzow (1) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive 𝕍 pp. 197-223). Il voyage ensuite en Hollande puis s’établit à Londres où il acquière une notoriété de mage. On a pu conserver son journal ajd. bs. United Synagogue, toujours à Londres.

► Du fait de sa célébrité et comme il est alors voisin de Swedenborg on a spéculé sur leurs éventuelles interactions. Cagliostro a affirmé être son disciple.

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Theden Johann | Alchimiste, Rosicrucien 🞄 Allemand | 1714 1797

► Docteur de Frédéric II de Prusse et chirurgien général de l’armée prussienne. Membre de plusieurs organisations initiatiques comme la maçonnerie à la loge Drei Weltkugeln {Trois globes} (maître en 1784) ou la Stricte observance. Intéressé par l’alchimie, on le retrouve à la Rose-Croix d’Or d’Ancien système. Après une rencontre avec Swedenborg lors d’une de ses visites à Berlin, il travailler à élaborer un réseau maçonnique entre l’Allemagne et la Russie.

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Müller Johann [Elias Artista hermetica] | Violoniste, Mystique, Alchimiste 🞄 Piétiste 🞄 Allemand (Saint-Empire) | 1716 1786

► Virtuose musical salué par Bach, influencé par le piétisme et la théosophie, ntm. Böhme, Swedenborg et Œtinger avec qui il correspond. Après la mort de son épouse en 1759, il est sujet à des visions et pense être le "messie de la nature" annoncé par Paracelse. Il renonce à sa carrière musicale et fonde l’église millénariste Révélation du Christ ayant pour objet de réunir christianisme, judaïsme, islam et paganisme. Les textes sacrés doivent être reconnus, étudiés et surtout interprétés allégoriquement. Il repousse ainsi autant les "esprits libres" que les luthériens, trop prêts de la lettre. Müller voyage au nord en Allemagne, en Scandinavie, dans les pays baltes et jusque la Russie pour répendre ses doctrines, puis on perd sa trace. S’intéressant à l’alchimie et à la qabale, il est l’auteur d’un Elias Artista Mit dem Stein der Weisen (1770) et d’un Das Geheimniß von dem Salz la même année. Vénéré comme "Élie Artiste" et l’oracle de la "sainte parole" par les Illuminés d’Avignon de Pernety et Brumore. Il rencontre en effet ce dernier à Hambourg en 1784. 𝕍 "Elie Artiste" : Johann Daniel Müller de Wissenbach in Actes du Colloque international "Lumières et Illuminisme" (pp. 75-84), Reinhard Breymayer, 1984.

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Théot Catherine | Devineresse 🞄 Catholique 🞄 Française | 1716 1794  Entrée Data.Bnf

► Fille de paysans et domestique au Couvent des Miramiones elle affirme en 1779 être la Vierge Marie et la nouvelle Ève. Elle demeure à la Pitié-Salpêtrière jusque en 1782 puis ouvre un cabinet où elle rend des oracles. L’entreprise marche bien et elle compte des personnes de la noblesse parmi ses clients. Dès lors, elle se présente comme la mère de Dieu et affirme la venue prochaine du Messie. Elle fait forte impression sur Gerle, qui la soutient.

► Théot est instrumentalisée par Marc Vadier, qui tente de compromette Robespierre et son Culte de l’Être Suprême, cette manœuvre dont le moteur repose sur de faux documents affirmant que Robespierre et Théot sont liés (Robespierre serait le Messie attendu), participe à la chute de L’Incorruptible, l’accusant de fomenter une ambiance propice à une prise de pouvoir total. Arrêtée, Théot est acquittée et meurt un mois après l’exécution de Robespierre.

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Metz Johann | Médecin, alchimiste 🞄 Allemand | 1720 1782

► En rapport avec Œtinger par l’intermédiaire de son père (alchimiste également), influencé par le piétisme, élève de Juncker à Halle-sur-Saale, Metz est connu pour avoir soigné Goethe d’une hémoptysie en 1768-1769 à l’aide d’un remède spagyrique (? sel universel de Glauber). Cet évènement est relaté dans l’autobiographie du Sage de Weimar Poésie et Vérité (1811–1833). C’est par le truchement de cet acte médical et les recommandations de lecture de Metz, que le poète est poussé à s’intéresser à l’alchimie.

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Dermott Laurence | Franc-maçon 🞄 Irlandais | 1720 1791  Entrée Data.Bnf

► Fils d’un marchand, il exerce lui-même ce métier. Connu pour ses activités, tant d’administrateur que de publiciste, dans les milieux de la maçonnerie anglaise, il est très attaché au Rite de l’Arche royale. D’abord initié en 1741 à la Loge no. 26 de Dublin dans laquelle il devient vénérable en 1746, il se fixe à Londres l’année suivante. Il devient, de 1752 à 1771, le grand secrétaire de la toute jeune Ancienne Grande Loge d’Angleterre fondée en 1751.

► Il écrit ainsi les constitutions de cette obédience : l’Ahiman Rezon {Aide à un Frère} Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive (1756), basé sur les statuts de la Grande Loge d’Irlande (i.e. sur les constitutions irlandaises de Spratt qui sont elles-mêmes basées sur celles d’Anderson). L’ouvrage, réédité de nombreuses fois est d’une importance majeure pour la maçonnerie. Il est également satirique et contient particulièrement plusieurs rosseries envers les modernes auxquels s’oppose l’Ancienne Grande Loge d’Angleterre. Cette dernière en effet, attachée aux usages de la maçonnerie irlandaise (notablement plus rigoureusement religieuse) proclamait sa pureté et l’antériorité de ses pratiques vis à vis de la maçonnerie anglaise. Après une victoire doctrinale des "anciens", les "modernes" fusionneront finalement avec eux en 1813 et constitueront la puissante Grande Loge unie d’Angleterre.


🙟 1725   

Fricker Johann | Piétiste, Théosophe 🞄 Allemand | 1729 1766

► Fricker, théologien (propagateur du piétiste) et savant (mathématiques, théorie musicale, astronomie) souabe, fait parti des préromantiques théologiens de la lumière et de l’électricité, développements spiritualistes du magnétisme qui annoncent la naturphilosophie. Il est ainsi co-auteur avec son maître Oetinger, Divish et Rösler d’un remarquable Theorie von der meteorologischen Electricite oder Magia naturalis Lien vers le catalogue Lien vers le site (1765). Il mena des expériences météorologiques et mis au point le paratonnerre avant Benjamin Franklin, invention qui fut déconsidérée par la superstition de ses paroissiens. Germanophones, 𝕍 Theologie der Elektrizitàt (1989), Ernst Benz. Sinon, au moins Théologie de la lumière et de l’électricité dans la Naturphilosophie romantique in Cahiers de l’Hermétisme (8 Lumière et cosmos), Antoine Faivre, 1981.

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Wöllner (Von) Johann | Politique 🞄 Rosicrucien 🞄 Allemand | 1732 1800

► Pasteur luthérien, intriguant et arriviste si en en croit plusieurs témoignages. Il parvient à devenir le ministre du roi Frédéric-Guillaume II de Prusse, fonction lui offrant l’opportunité de faire son possible pour combattre l’influence des Lumières et des libres-penseurs qu’il estime délétère. Franc-maçon à la loge Drei Weltkugeln {Trois globes} (maître en 1796) il rejoint ensuite la philosophie rosicrucienne et fonde avec Bischoffswerde, l’Ordre des Rose-Croix d’or d’ancien système qui se caractérise par un enseignement plus alchimique que mystique. Il devient oberhauptdirektor d’une vingtaine de cercles comportant des personnalités politiques de premier plan. L’ordre, également connu pour avoir engendré les Frères Initiés d’Asie, est mis en sommeil en 1787.

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Schröder Friedrich | Médecin 🞄 Rosicrucien 🞄 Allemand | 1733 1778

► Élève de Juncker et professeur de médecine à Marbourg. Alchimiste (l’un de ses derniers représentants au sein des universités), très actif dans les cercles maçonniques, il est membre de la loge Trois Lions puis des Trois Roses, qu’il fonde en 1767. Il est particulièrement diligent envers l’Ordre des Rose-Croix d’or d’ancien système de Wollner qu’il rejoint en 1766 et pour lequel, charismatique, il se livre à une propagande tenace. Auteur des deux ouvrages de compilation : Neue Alcymistiche Bibliothek Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Wellcome (1771-1774) et Neue Sammlung der Bibliothek für die höhere Naturwissenschaft und Chemie Entrée du catalogue inconnue Lien vers l’œuvre (1775-1780).

npc. ce Friedrich Joseph Wilhelm Schröder avec son homonyme, compatriote, contemporain et frère Friedrich Ludwig Schröder (1744-1816), acteur et dramaturge, inventeur du rite portant son nom.

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Köppen Carl | Politique 🞄 Franc-maçon 🞄 Allemand | 1734 1798  Entrée Data.Bnf

► Officier et conseiller militaire prussien. Dès 1762 il est initié à l’importante loge Zu den Drei Weltkugeln et est en lien avec la Stricte Observance Templière. En 1766, épaulé par Johann Hymmen, il fonde à Berlin l’Ordre des architectes africains {Orden der afrikanischen Bauherren-Loge}, dit simplement Frères Africains (comprenez "égyptiens") ou rite du "Crata repoa" (il est indiqué PSI que le titre signifie "Forces souterraines" mais nous ne savons pourquoi, n’est-ce pas simplement κρατα ρεποα {Gardez le repos} ?). Soutenu par Frédéric II, de nature égyptianisant et égyptosophique, première tentative du genre, il est en outre orienté sur les études alchimiques et délivre sept grades. On retrouve ntm. ce rite en Suisse et dans le Sud-Ouest de la France vers 1770 avec Bailleul qui publiera la traduction de Ragon de l’opuscule Crata repoa, ou initiation aux anciens mystères des Égyptiens (1770) écrit par Köppen et Hymmen en 1821 (malgré sa présence dans plusieurs bibliothèques, nous n’avons pas trouvé de version numérique en ligne, mais le texte est présent in L’Initiation, 8 28 10 pp.25-53, 1895). Lassé des conflits internes tiraillant la maçonnerie, Köppen se retire de son ordre en 1775, ce dernier est dissous en 1781 mais le Crata repoa sera destiné à une remarquable influence.

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Gerle Christophe | Chartreux 🞄 Français | 1736 1801  Entrée Data.Bnf

► Mystique aussi bien que révolutionnaire, il est membre du Club des jacobins et est un participant important des salons de la duchesse de Bourbon, Bathilde d’Orléans. Rival de Pontard, c’est un proche de Suzette Labrousse et de Catherine Théot. Au directoire, il est journaliste puis travaille dans les ministères.

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Qingyun Li | Herboriste 🞄 Chinois | ? 1736 1933

► Herboriste, pratiquant du qigong et du baguazhang, prétendu mort à 197 (selon l’année de naissance qu’il déclarait) voir 256 ans (selon un acte de naissance retrouvé indiquant une date de naissance de 1677). Il se serait nourri uniquement de plantes reconnues par la pharmacopée traditionnelle chinoise (notamment la centella asiatica) et d’alcool de riz. Le Time (article Tortoise-Pigeon-Dog du 15/05/1933) rapporte une formule que le taoïste aurait communiquée à ceux qui lui auraient demandé son secret : Gardez un cœur tranquille / Asseyez-vous comme une tortue / Marchez vivement comme un pigeon / Dormez comme un chien.

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Rösler Gottlieb | Théologien, Naturaliste, Mathématicien 🞄 Allemand | 1740 1790

► Après avoir étudié à Tübingen, il est diacre à Lauffen-sur-le-Neckar en 1765 puis professeur de physique et de mathématiques à Stuttgart jusqu’en 1783. Théologien développant une métaphysique de la lumière et de l’électricité, il participe à la publication du Theorie von der meteorologischen Electricite oder Magia naturalis Lien vers le catalogue Lien vers le site (1765). Il livre un annonciateur Commentatio exegeticophysica, qua De Luce Primigenia Genes. 1.3 un an auparavant.

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Grabianka Tadeusz | Illuministe 🞄 Polonais | 1740 1807

► Gentilhomme spirituel, plutôt exubérant et fastueux, staroste de Liw en 1775, connu sous les pseudonymes de "Ostap" et "Sutkowski" (ou vulgairement "Comte Polonais"). Grabianka est un voyageur européen et un illuministe précurseur du messianisme polonais. Il a d’abord passé sa jeunesse en France à la cour de Stanislas Ier et a étudié à Paris où il entre en contact avec les loges maçonniques. Fortement influencé par Swedenborg, il est attiré par les Illuminés de Bavière et rencontre Pernety et Morveau à Berlin en 1779 puis devient un membre très actif de leur ordre des Illuminés de Berlin. Il établit en outre un laboratoire alchimique à Ostapkivtsi. Il s’installe ensuite à Avignon, rejoignant Pernety et son groupe justement rebaptisé Illuminés d’Avignon (ou Illuminés du Mont-Thabor qui, fort de son rite hermétique, devra attirer de nombreux aristocrates).

► Divergeant des enseignements des Illuminés, il fonde rapidement son propre cercle, la loge Nouvel Israël et part en Angleterre dans les cercles swedenborgiens afin de recruter des adeptes. En 1786 sa loge devient Le Nouvel Israël et Grabianka prend d’ailleurs le titre "Roi de la Nouvelle Israël". Il s’inscrit, conformément à l’enseignement de Pernety, dans une ligne millénariste, estime devoir reconquérir la Palestine et obtenir la couronne de Pologne. Peu confiant dans les intentions de la politique du consulat, il quitte la France en 1799 puis, suivi par ses adeptes, ouvre une loge à Saint-Pétersbourg en 1806 qui jouissait d’une bonne réputation dans la haute société. Cependant, Grabianka, suspecté d’espionnage pour le compte de la France, est arrêté par la police en 1807 et meurt neuf mois après son incarcération.

𝕍 stt. The "King of the New Israel" : Thaddeus Grabianka (Oxford slavonic papers 1), 1968, Maria Danilewicz.

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Von Starck Johann | Théologien, Historien, Orientaliste 🞄 Protestant, Franc-maçon 🞄 Allemand | 1741 1816  Entrée Data.Bnf

► Théologien luthérien ambitieux et mystique, historien, orientaliste et érudit littéraire, Von Starck étudie à Göttingen, devient professeur de langues orientales à Saint-Petersbourg (1963), Königsberg (1769), travaille dans le département des langues orientales de la Bibliothèque du Roi à Paris en 1765, puis devient prédicateur de la cour à Darmstadt (1781). Il est controversé à Königsberg pour ses positions déistes et historiques, cherchant à démontrer dans son Hephästion (1775) que le christianisme plonge ses racines dans le paganisme; il estime en effet que christianisme, mystérisophie éleusinienne et maçonnerie se rejoignent. Initié en effet en maçonnerie à Göttingen en 1761, il est influencé par le templarisme et est d’ailleurs cofondateur d’une loge Zu den drei Löwen (fille de Zu den drei Sternen), inspiré du rosicrucianisme et fortement teintée de catholicisme (orientée sur le clericalisme plutôt que la chevalerie templière). Elle sera en lien (de façon avant tout formelle) avec la Stricte observance templière de Hund.

↪ Von Starck est en sus, l’auteur d’un Ordens der Freimaurer (1778) et d’un apologétique Geschichte der christlichen Kirche des ersten Jahrhunderts (1779-80). Bien qu’il ne renia jamais son statut de maçon, il prend finalement ses distances et se fait fort critique de la maçonnerie, estimant ses frères soit trop mondains, soit trop motivés par des intérêts politiques. Il écrit à ce propos dans son très lu Triumph der Philosophie im achtzehnten Jahrhunderte (1803) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive Lien vers l’œuvre sur Internet Archive que l’affaiblissement du sentiment religieux et les évènements de la révolution française furent fomentés par francs-maçons et illuminati, influencés par les lumières. Correspondant de Lavater. Anobli freiherr {Baron} en 1811. Prétendument converti au catholicisme en 1766, mais l’information est douteuse et, au demeurant, Starck affirma lui-même le contraire.

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Frédéric-Guillaume II | Roi 🞄 Rosicrucien 🞄 Allemand | 1744 1797  Entrée Data.Bnf

► Roi de Prusse et mécène des arts. Intéressé par l’ésotérisme, il se rapproche de Bischoffswerder et Wollner dont il fini par faire son ministre, permettant ainsi au rosicrucisme d’atteinte les plus hautes sphères du pouvoir. Il rejoint en effet, en 1781, l’Ordre des Rose-Croix d’or d’ancien système sous le nom de "Ormesus" par l’intermédiaire de Frédéric-Auguste de Brunswick-Wolfenbüttel-Œls. A fréquenté un nécromancien, Steinert, disciple de Schrepfer, avec qui il a tenté d’évoquer les ombres de dirigeants du passé. Dans son Histoire de la magie (6, 6 Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France), Levi note à ce propos : Un grand seigneur avait fait bâtir à Berlin une maison destinée aux évocations : le roi Frédéric-Guillaume était fort curieux de tous ces mystères et s’enfermait souvent dans cette maison avec un adepte nommé Steinert ; les impressions qu’il y recevait produisaient en lui des sensations si vives, qu’il tombait en défaillance et ne revenait à lui que lorsqu’on lui donnait quelques gouttes d’un élixir magique analogue, à celui de Cagliostro. On trouve dans une correspondance secrète sur les premiers temps du règne de ce prince, citée par le marquis de Luchet dans sa Diatribe contre les illuminés, une description de la chambre obscure où se faisaient les évocations […] Le roi de Prusse, à qui appartenait la maison, savait à merveille comment elle était machinée, et n’était pas dupe d’une jonglerie, comme le prétend l’auteur de la correspondance secrète. Les moyens naturels préparaient et n’accomplissaient pas le prodige ; il se passait là réellement des choses à étonner le plus sceptique et à troubler le plus hardi.

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Novikov Nikolaï | Éditeur, Journaliste 🞄 Franc-maçon 🞄 Russe | 1744 1818  Entrée Data.Bnf

► Philanthrope influencé par les lumières et la philosophie allemande, premier journaliste de Russie, Novikov (avec notablement ses amis et frères Lopukhin, Schwarz, Gamaleya, Turgenev ou encore Kutuzov) a joué un rôle de premier plan dans l’expansion des loges moscovites (il rejoint la maçonnerie en 1775) ainsi que dans l’introduction du rosicrucisme et du martinisme en Russie. En tant qu’éditeur et imprimeur, il s’est notablement donné pour objectif de produire une prosvetitel´stvo {œuvre civilisatrice} en travaillant à développer l’instruction intellectuelle et morale des russes (des moscovites et des saint-pétersbourgeois en particulier) en faisant paraître un nombre considérable d’ouvrages (manuels, classiques littéraires, ouvrages maçonniques également) dont le volume en 1788, représentait plus d’un tiers des livres et revues édités en Russie. Soutenu financièrement par ses confrères maçons alors fort influents dans la haute-société russe, il fit également ouvrir des bibliothèques et des librairies sur tout le territoire (27 seulement pour Moscou).

► Imprimant cependant des ouvrages contestataires qui génèrent le gouvernement (les bouleversements de la révolution française venaient d’avoir lieu) et investi dans des causes humanitaires qui déplurent également en haut lieu, son imprimerie fut fermée en 1791, lui-même fut arrêté et condamné à 15 ans d’emprisonnement en 1792, portant par la même un coup politique à la maçonnerie russe. Cependant, seulement 4 ans plus tard, Paul Ier alors tout récemment couronné gracia Novikov, qui, cependant, ne reprit par ses activités éditoriales.

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Vismes (de) Jacques | Littérateur, Musicographe 🞄 Français | 1745 1819  Entrée Data.Bnf

► Régisseur de l’Académie royale de musique (ancêtre de l’Opéra national de Paris) qu’il tenta de réformer de 1778 à 1780. Connu pour sa publication des Nouvelles recherches sur l’origine et la destination des pyramides d’Égypte (1812) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France où, porté par l’égyptomanie représentée par Cagliostro (il mentionne une rencontre en 1785 pp.25-26) et s’inspirant sans doute des légendes de L’Égypte de Murtadi Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France de Murtaḍá ibn Ḥātim, il postule que les pyramides furent construites par les nephilim. Cet ouvrage aurait influencé Nerval pour son Aurélia.

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Savalette de Langes Charles-Pierre-Paul | Politique 🞄 Franc-maçon 🞄 Français | 1746 1797

► Issu d’une puissante lignée de financiers, héritier fortuné et proche du pouvoir, il est conseiller et à la prestigieuse charge de trésorier d’État dès 1756, jusque 1790 malgré les vicissitudes politiques du temps. Rationaliste et scientiste, cultivé et philanthrope, anti-religieux et intriguant, adepte de l’utilitarisme de Claude-Adrien Helvétius, de l’illuminisme bavarois et des sciences occultes, c’est un important animateur de la maçonnerie française à laquelle il est initié aux Amis indissolubles en 1766. Il fonde plusieurs organisations : il est principalement cofondateur des puissants Amis réunis en 1773 (qui réunissait intellectuels et aristocrates comme Court de Gebelin, Willermoz, Saltzmann ou Frédéric de Hesse-Darmstadt et dont il devient vénérable) et de L’Olympique de la Parfaite Estime en 1783 ainsi que de la Société philanthropique, société de bienfaisance paramaçonnique. Il est enfin Grand Orateur du Grand Orient de 1781 à 1788.

► Savalette de Langes est en outre fondateur du régime des Philalèthes (ou Académie de recherches maçonniques et ésotériques) en 1773, régime qu’il développe à l’ombre des Amis réunis et qui se donne pour mission de chercher la vérité. Sous son égide il organise et préside deux convents internationaux interobédientiels en 1785 et 1787 : l’objet de ces derniers, à caractère maçonnologique et première initiative dans le genre, est de réunir la documentation maçonnique pour en extraire les principes. Par l’intermédiaire d’un puissant réseau de communication, il parvient ainsi à réunir nombre de maçons illuministes importants de son époque; les conclusions apportées par ce colloque sont cependant en demi-teinte.

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Courcelles de Labrousse Clotilde-Suzanne | Prophétesse 🞄 Chrétienne 🞄 Française | 1747 1821  Entrée Data.Bnf

► Mystique chrétienne et prophétesse, hostile à l’Église romaine et favorable à la constitution civile du clergé qu’elle estime être la volonté de Dieu, elle est soutenue par Christophe Gerle et Pierre Pontard. Son influence sera éclipsée par celle de Théot.

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Pontard Pierre | Prêtre 🞄 Catholique 🞄 Français | 1749 1832  Entrée Data.Bnf

► Vicaire à Bergerac puis curé de Sainte-Marie à Sarlat, député de la Dorgogne et évêque de l’Église constitutionnelle de la Dordogne (1791-1793) durant la révolution. Il estimait que la révolution était un évènement introduisant une réforme spirituelle prochaine de la chrétienté. Pontar est en outre, influent dans le cercle ésotérico-occultiste de la duchesse de Bourbon, Bathilde d’Orléans. Entre 1792 et 1797 et grâce à la fortune de la duchesse, il publie l’hebdomadaire Journal Prophétique, dont l’objet était de soutenir l’action de la prophétesse Suzette Labrousse, dont il devient, à sa mort, l’exécuteur testamentaire.


🙟 1750   

Maréchal Sylvain | Poète, Pamphlétaire 🞄 Français | 1750 1820  Entrée Data.Bnf

Maçon, athée républicain et anarchiste utopique. Nous intéresse pour quelques travaux : son Âge d’Or (1782) ou ses Voyages de Pythagore (1799) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France. Caillet indique en 7126 : Ouvrage le plus important sur Pythagore et ses doctrines ; le tome VI est entièrement consacré aux symboles et lois de Pythagore. […].

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Sibly Ebenezer | Astrologue, Théosophe 🞄 Anglais | 1751 1799  Entrée Data.Bnf

► Après une formation de médecin, Sibly se penche sur le magnétisme animal et fait parti de la Société de l’harmonie universelle de Mesmer. Intéressé par la théosophie, il est à Londres, admis à la Lodge of Joppa No.188 en 1789.

► Il est surtout représentant de l’astrologie anglaise durant son époque crépusculaire et est un important passeur de la Tétrabible. Dans ce domaine, il est connu pour son Illustration of the Celestial Science of Astrology (1784).

► Il est notablement à l’origine des dessins accompagnant l’édition de 1790 de l’English Physitian de Culpeper.

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Price James | Chimiste, Alchimiste 🞄 Anglais | 1752 1783

► A fait des démonstrations en transmutant du mercure en argent et en or à l’aide d’une poudre au faible pouvoir transmutateur. Il en fit imprimer des procès-verbaux : An account of some experiments on mercury, silver and gold (1782). Membre de la Royal Society, il est pressé par ses confrères de reproduire les transmutations sous contrôle scientifique. Il se suicide par ingestion d’acide prussique devant des confrères venu assister à la transmutation exigée.

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Haugwitz (von) Christian | Politique 🞄 Franc-maçon 🞄 Polonais | 1752 1832

► Ambassadeur à Vienne dès 1792 à la demande du roi Frédéric-Guillaume II puis président de la province de Silésie, il effectue durant sa carrière, plusieurs missions diplomatiques pour la Prusse dont le troisième et dernier partage de la Pologne avec l’Autriche et la Russie et la conclusion du Traité de Bâle (1795). D’abord initié en 1774 à la loge Minerve aux trois palmes de Leipzig, il devient un maçon fort actif. C’est lors de ses voyages de jeunesse en 1778 qu’il rencontre Goethe et Lavater, qui eurent une influence décisive sur ses aspirations mystiques. Influencé par la théosophie de Christoph Kauffmann et des Frères moraves via Zinzendorf, sensible au rite suédois, il devient le fondateur du rite piétiste des Frères de la Croix (1777, d’abord Confidents de Saint-Jean). Il est alors animé par une volonté réformatrice vis à vis de la maçonnerie qu’il voulait infléchir plus franchement vers la spiritualité dans ses hauts grades.

↪ Proche de Ferdinand de Brunswick-Lunebourg et surtout de Charles de Hesse-Cassel, éminents membres de la Stricte observance templière, il est mis en relation avec Willermoz. Ferdinand de Brunswick-Lunebourg envisagea une fusion des deux systèmes malgré leurs oppositions évidentes mais les deux hommes ne purent s’entendre et, Ferdinand ayant pris le parti de Willermoz au Convent de Wilhelmsbad (1782), Von Haugwitz s’écarte progressivement de la vie maçonnique. 𝕍 La crise de la franc-maçonnerie européenne et le Convent de Wilhelmsbad (1782) in Dix-Huitième Siècle (19 pp. 73-95), Ludwig Hammermayer (trad. Jean Mondot), 1987. Lien vers le document sur Persée Après la révolution et comme nombre de maçons, il se prononce finalement de façon défavorable envers les sociétés secrètes estimant dans son Mémoire présenté au Congrès de Vérone (1822, 𝕍 VIII A 16 bs. Centre maçonnique culturel Prince-Frédéric) que toutes les associations maçonniques, depuis la plus modeste jusqu’aux grades les plus élevés, ne peuvent se proposer que d’exploiter les sentiments religieux, d’exécuter les plans les plus criminels, et de se servir des premiers comme manteaux pour couvrir les seconds.

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Chefdebien d’Armissan (De) François-Anne [Vicomte, Baron, Chevalier] | Militaire, Politique 🞄 Franc-maçon 🞄 Français | 1753 1814  Entrée Data.Bnf

► Chevalier de Malte et de Saint-Louis, initié en maçonnerie en 1808 et maître du Grand-Orient, influencé par Pasqually. Fondateur, avec six de ses fils (François-Marie "Eques a Capite Galeato" en particulier), du Rite Primitif de Narbonne en 1779 puis du Rite Primitif des Philadelphes de nature alchimico-ésotérique en 1780 (auquel a fait parti Marconis de Nègre et Mesmer). Le rite aurait cependant été crée dès 1759 par le Vicomte Chefdebien d’Aigrefeuille, à Prague. Il atteint son amplitude maximale en 1780 et fini par rejoindre le Grand-Orient en 1806. Participe au Convent de Lyon (1778) et à celui de Wilhelmsbad (1782). Proche collaborateur de Savalette de Langes dans son entreprise de recherche historique des Philalèthes et ami prudent de Cagliostro.

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Nordenskiöld August | Alchimiste, Minéralogiste 🞄 Finlandais | 1754 1792

► Minéralogiste et explorateur anti-esclavagiste influencé par Swedenborg. Il est soutenu pendant un temps par Gustave III de Suède dans ses recherches alchimiques afin de financer la guerre contre la Russie. Nordenskiöld estimait que l’or chauffé constamment à la bonne température pouvait avoir les propriétés de métamorphoser les autres métaux. Pour lui, l’obtention de la pierre philosophale, et la création d’or qui en aurait résulté avait pour objectif de réformer la société en faisant de l’argent un déchet, modifiant ainsi profondément les règles de l’économie. Il décrit sa vision d’une économie alternative dans son Det Borgerliga samhàllets {Le Système de la Société civique} (1789).

𝕍 "La république de Dieu" : une utopie suédoise de 1789 in Annales historiques de la Révolution française (277 pp. 244-273), Ronny Ambjörnsson, 1989 Lien vers le document sur Persée. 𝕍 par ailleurs sa Spiritual Philosophers’ Stone (1789) chez McLean. Lien vers l’œuvre

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Joubert Joseph | Diariste 🞄 Illuministe 🞄 Français | 1754 1814  Entrée Data.Bnf

► Ecclésiastique non ordonné des Prêtres de la doctrine chrétienne, il enseigne au Collège de l’Esquile où il fut lui-même formé jusqu’en 1776. Il se fixe à Paris en 1778 et fréquente finalement les cercles intellectuels où il rencontre D’Alembert, Marmontel, Diderot (dont il devient le secrétaire) et Fontanes, de qui il devient l’intime. À partir de 1801 il protège Pauline de Beaumont puis fréquente son salon, ainsi que Chateaubriand qui devra se lier à Pauline durant quelques années. Conseiller ordinaire de l’ Université impériale en 1809. Évolue dans un milieu proche de la maçonnerie puisque ses trois frères comme ses beaux-frères, ainsi que plusieurs de ses amis comme Fontanes sont initiés. Moraliste influencé par un spiritualisme platonisant aussi bien que franciscain, emprunt de religiosité mais défiant à l’égard des dogmes, il est connu pour son Recueil des pensées de M. Joubert Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (1838), journal personnel rédigé pendant quarante ans (il commence en 1774) qui se trouve pétri de considérations philosophico-illuministes (il est ntm. question d’ontologie, d’esthétique et de religion) et seront publiées après sa mort par Chateaubriand (la première édition, fournie juste avant, sera complétée avec l’édition de 1938).

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Hahnemann Samuel | Médecin 🞄 Allemand | 1755 1843  Entrée Data.Bnf

► Connu pour avoir mis au point l’homéopathie qui est basée sur le principe similia similibus curantur, influencée par le corpus hippocratique, paracelsien et, d’une façon générale, par la médecine occulte du rosicrucisme qui en est l’héritière. Hahnemann est en effet initié en maçonnerie dès 1777 à la loge Saint-André aux trois Lotus de Hermannstadt, cette dernière réceptionnant ces pratiques médicales sous l’influence du rosicrucisme.

► Exerçant tout d’abord la médecine conventionnelle de son temps, il expérimentait sur lui-même les remèdes. C’est après avoir remarqué qu’en prenant régulièrement de petites doses de quinine, son état se détériorait sous la forme de symptômes malariques, qu’il fut mis sur la piste de ce qui allait devenir sa nouvelle théorie médicale. Après un premier papier en 1796, Essai sur un nouveau principe pour découvrir les vertus curatives des substances médicinales, où il expose les principes de sa thérapeutique, il présente son système dans son Organon der rationellen Heilkunst (1810) traduit Exposition de la doctrine médicale homœopathique Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (1832).

◆ Assez religieuse dans la structure sociale qui la soutient et en dissémine les principes, polémique dès sa création, l’homéopathie est toujours sujette à controverse au XXI. Et bien que vilipendée par la majorité des médecins et pharmaciens (des considérations pécuniaires et liées aux difficultés des préparations entrant évidemment en compte), elle conserve de nombreux défenseurs. Dès sa création déjà, elle est notamment admirée par Goethe. 𝕍 Alchimie, franc-maçonnerie et homéopathie in Revue d’Histoire de la Pharmacie (98, 370 pp. 175-192), Patrice Pinet, 2011. Lien vers le document sur Persée

■ On trouve sa sépulture à la division 19 du Père-Lachaise.

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Lopoukhine Ivan | Théosophe 🞄 Russe | 1756 1816

► Franc-maçon et martiniste favorable au rosicrucianisme. Il est influencé par Saint-Martin et Eckartshausen, il a en outre connu Krüdener. Renommé pour ses Nekotorye chert {Quelques traits de l’Église intérieure} (1798) Lien vers l’œuvre, son Catéchisme moral pour les vrais F.M (1799) directement écrit en français et son Dukhovnyi rytsar’ {Chevalier spirituel} (1799).

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Ulfvenklou Henrik | Voyant 🞄 Finlandais | 1756 1819

► Lieutenant finlandais, voyant et spiritualiste mystique, influent auprès de Gustave III de Suède. On trouve un ex-libris à son nom dans une Clavicule en français à la Bibliothèque de l’Université de Lund. Entrée du catalogue inconnue Lien vers l’œuvre

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Brothers Richard | Prédicateur 🞄 Protestant 🞄 Anglais | 1757 1824  Entrée Data.Bnf

► Prédicateur visionnaire, représentant de l’anglo-israélisme (il estime que les anglais descendent des dix tribus perdues), il se considérait comme le neveu de Jésus, s’estimait "prince des hébreux" et affirmait posséder des pouvoirs de guérison. Débutant ses prédications en 1792, il est arrêté pour trahison en 1795 du fait de ses invraisemblables mais pressantes prétentions politiques. Il est emprisonné en asile, période durant laquelle il écrit pamphlets et prédictions comme son Revealed Knowledge of the Prophecies (1794) qui lui permirent d’accéder à une certaine notoriété. Mais ses prédictions relatives à son accession au pouvoir ne se réalisant pas, il retombe dans l’anonymat non sans cesser son activité et demeurer entouré de disciples. C’est d’ailleurs grâce à l’un de ses disciples les plus zélés (John Finlayson) qu’il parvient à s’extirper de l’asile. Sa théorie de la lumière intérieure est proche de celle des premiers quakers.

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Taylor Thomas | Philologue, Traducteur 🞄 Néoplatonicien 🞄 Anglais | 1758 1834  Entrée Data.Bnf

► Helléniste, ami de Blake 👁 et Thomas Peacock, secrétaire adjoint de la Society for the Encouragement of Art (qui précède la Royal Society of Arts) où grâce à ses relations, il pu effectuer sa considérable œuvre de traduction. Premier traducteur du grec vers l’anglais de textes de la philosophie grecque, il s’est occupé des œuvres complètes de Platon (permettant à l’Angleterre de devenir le second pays après l’Italie à disposer d’une traduction complète) et d’Aristote, mais aussi, de façon plus bornée, des néoplatoniciens et pythagoriciens tels Proclus, Jamblique, Porphyre, Apulée ou Ocellos puis encore de fragments orphiques. Il traduit en outre, Pausanias.

► L’objectif de Taylor était, en fait, de publier tout les textes grec ne disposant pas encore de traduction et même, de participer à la réintroduction du platonisme et du néoplatonisme en Angleterre en particulier et en Europe en général, estimant que cette philosophie était à même de sortir la société européenne dans l’impasse matérialiste vers laquelle il s’acheminait. Blake, Shelley, Wordsworth, Yeats, Emerson, Thoreau ou encore Mead (notez que Blavatsky cite Taylor une bonne poignée de fois dans Isis dévoilée) purent d’ailleurs accéder à ces textes grâce à ses traductions. Ces dernières furent si passionnées et grandiloquentes qu’elles firent l’objet de critiques dès leur parution; elles mettaient en effet volontiers l’emphase sur l’aspect spirituel des textes. Pourtant, cela lui attira également l’admiration d’autres observateurs de son œuvre, notamment, nous venons de l’entrevoir, les poètes romantiques et les transcendantalistes. Également auteur d’articles et d’essais sur les systèmes philosophiques et religieux de la Grèce antique comme A Dissertation on the eleusinian and bacchic mysteries (1790) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive. 𝕍 Thomas Taylor’s dissent from some 18th-century views on platonic philosophy: the ethical and theological context in The International journal of the platonic tradition, Leo Catana, 2013 Lien vers le document puis Thomas Taylor as an Interpreter of Plato: An Epigone of Marsilio Ficino ? in The International journal of the platonic tradition, Leo Catana, 2011. Lien vers le document

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Boheman Carl | Mystique 🞄 Franc-maçon 🞄 Suédois | 1764 1831

► Des informations assez éparses sont disponibles sur lui. Il a été étudiant à Lund et travaille dans le commerce à Asmertdam. Là, il intègre la maçonnerie et rencontre un certain Stephen, riche anglais impliqué comme lui dans des ordres initiatiques. Il se fiance avec sa sœur mais cette dernière décède avant le mariage, Boheman cependant, touche tout de même la dot. Dans les années 1790, il se fixe au Danemark, est soutenu financièrement par Charles de Hesse-Cassel et est en relation avec les Illuminés d’Avignon. Boheman fait alors parler de lui pour son train de vie extravagant et ses connaissances dans le domaine occulte et mystique, à la façon d’un Cagliostro. Il voyage également plusieurs fois en Suède et par l’intermédiaire de Reuterholm, il est secrétaire de la cour du roi régent Charles XIII, qui, avec son épouse Hedwige-Élisabeth-Charlotte de Schleswig-Holstein-Gottorp, s’intéresse aux sciences occultes. Charles XII l’élève aux plus hauts degrés de la maçonnerie et, à sa demande, Boheman est le fondateur de la société secrête Det eviga ljusets utvalde (dit D.E.L.U) et de la loge d’adoption Société de la rose jaune en 1802, principalement autour de l’alchimie et de la qabale chrétienne. Cependant, n’étant pas dans les grâces de Gustave IV Adolphe qui estime que Bohman est un intriguant et un conspirateur, Boheman est expulsé de la cour et du pays et se voit contraint de se fixer à Hambourg. Intéressé par les Frères asiatiques, il défend cette obédience après la mort des frères Eckhoffen.

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Schlegel (Von) Auguste ║ Schlegel (Von) Friedrich [Frères] | Auteurs, Poètes, Philosophes 🞄 Romantiques 🞄 Allemands | 1767 18451772 1829  Entrée Data.Bnf Entrée Data.Bnf

► Théoriciens importants du romantisme allemand, amis de Novalis, Tieck, Schleiermacher et Eckstein, admirateurs de Goethe et Baader. Il fondent, en 1798, la revue Athenaeum, de première importance pour le Cercle d’Iéna. Auguste est traducteur de nombreuses œuvres littéraires (Shakespeare surtout) et, ils sont tout deux intéressés par la religion et la littérature hindoue (certes avec une approche parfois idéalisée : C’est en Orient que nous devons chercher le romantisme suprême affirme Friedrich), ce qui en fait des pionniers de la philologie indienne.

► Friedrich, admirateur de la poésie grecque qu’il estime "objective" et "idéale" (au contraire de la poésie moderne), est le plus important forgeur de concepts au sein du premier romantisme : on lui doit déjà l’adjectif romantisch. Naturphilosoph, défenseur d’une poésie qui se veut prophétique et transcendante, synthétique et universelle (et, pour ainsi dire, consubstantielle à l’essence même de l’art poétique), il participe au processus de transformation esthétique de la qabale (chrétienne) : Poésie = Magie = Kabbale + Alchimie écrit-il. 𝕍 directement son Lucinde (1799) qui fit grand bruit et, pour prendre du recul, 𝕍 « Lucinde » ou le nouveau (dé-)règlement in Romantisme (20 pp. 25-37), Gerhard Hohn, 1978. Lien vers le document sur Persée Initialement articulé autour de la philosophie, il est influencé par la philosophie transcendantale de Fichte, l’ontologie holiste de Spinoza, Kant (qu’il critique cependant) et c’est un admirateur de Platon. 𝕍 Friedrich Schlegel, entre histoire de la poésie et critique de la philosophie in Littérature (120 pp. 45-58), Denis Thouard, 1978. Lien vers le document sur Persée

↪ Il s’engage cependant de plus en plus vers l’occultisme (ntm. la télépsychie, la divination et la combinatoire) et le mysticisme (ntm. celui de Bohme). Il estime que la plus haute des philosophies (connaissance d’ordre supérieur) est la théosophie et il désire un rapprochement entre philosophie et théologie. Converti en 1808 au catholicisme, qu’il combine avec son romantisme (𝕍 ses conférences ex. Philosophie des Lebens (1827)), Friedrich se fâche avec Auguste; ils ne se reparlerons plus jusqu’à la mort du premier. Dans la dernière partie de sa vie, il s’intéresse à l’art figuratif, l’architecture et au sanskrit ainsi qu’à la politique : il crée et anime la revue Concordia de 1820 à 1823.

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Pöschl Thomas | Mystique 🞄 Catholique 🞄 Tchèque | 1769 1837

► Mystique millénariste. Ordonné prêtre en 1789 il se tourne vers le piétisme puis fréquente les cercles du mysticisme souabe où il rencontre Martin Boos et Johann Langenmayer. Il est graduellement persuadé que Napoléon est l’antéchrist et prêche en ce sens, ce qui attire l’attention de sa hiérarchie qui le déplace à Ampflwang im Hausruckwald (Autriche) en 1812. Il s’y lie avec Magdalena Sickinger, la sœur de son curé, dont il devient le confesseur et qu’il initie à ses thèses. Bientôt elle fait l’objet de visions qui viennent confirmer sa mission et affirmer qu’ils sont tout deux destinés à former une nouvelle église judéo-catholique, dans un contexte d’apocalypse prochaine.

► Pöschl prévoit la parousie pour 1817 et à cette date plusieurs de ses disciples les plus radicaux assassinent des personnes considérées comme possédées, d’autres se suicident, persuadés de leur résurrection prochaine. La justice se mêle à l’affaire, le mouvement est dispersé et, considéré comme fou, Pöschl termine ses jours dans un hôpital catholique de Vienne. Suite au dès de Pöschl, l’un de ses disciples Bernhard Müller, affirmant être Jean-Baptiste, tentera de prendre sa suite, sans grand succès.

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Roos Charlotta | Voyante 🞄 Suédoise | 1771 1809

► Voyante et notable de l’ère gustavienne influencée par Swedenborg et qui attira l’attention par quelque succès prédictif en Suède. Elle tenta de faire carrière en France où elle ouvrit un bureau d’esprit mais revint dans son pays natal en 1797.

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Fourier Charles | Philosophe, Économiste 🞄 Fouriériste 🞄 Français | 1772 1837  Entrée Data.Bnf

► Chrétien atypique, humaniste surtout, Fourier est l’élaborateur d’un ambitieux système cosmogonique universel, de sensibilité illuministe, où l’on discerne les thèses réincarnationistes et où, conduit par un fil moniste, esprit, mathématiques et matière sont envisagés comme consubstantiels. Attaché à l’idée d’une réforme sociale aboutissant à une régénération, cette dernière doit élaborer son édification sur le divin et passer par la restauration harmonique des liens spirituels unissant les Hommes. 𝕍 déjà sa Théorie des quatre mouvements et des destinées générales (1808) Lien vers l’œuvre. Précurseur du féminisme et de l’écologisme, il est le créateur d’un socialisme romantique, des concepts de l’harmonie universelle et de l’attraction passionnée (L’équilibre des passions ne peut s’établir que par un choc régulier des contraires estime-il) et élaborateur des "phalanges", communautés autonomes utopiques.

► Comme pour Saint-Simon, Leroux ou De Maistre son œuvre socialiste, populaire auprès des intellectuels du XIX, trouvera une résonance dans certains milieux catholiques ésotérisants, spirites ou encore surréalistes avec lesquels elle entre en convergence : Levi, Lacuria, Kardec ou Breton y seront singulièrement sensibles, tout en ne faisant que réceptionner partiellement et partialement sa pensée, pensée qui traversera ainsi en pointillés la période néo-occultiste (Castellot écrit ex. un Sociologie et fouriérisme en 1908) et les milieux théosophiques, notamment swedenborgiens avec qui il entre dans une indéniable communion formelle. D’ailleurs, la dernière revue de l’École sociétaire de Fourier, La Rénovation (1888-1922), sans être explicitement ésotérique, présente des accointances avec ce milieu.

◆ Le fouriérisme, composé aussi bien de profils religieux que scientifiques est ambivalent, 𝕍 Fouriérisme ambigu Socialisme ou religion ? in Revue Internationale de Philosophie (16, 60(2) pp. 200-220), Henri Desroche, 1962 puis Fouriérismes et christianisme : du Post-curseur à l’Omniarque amphimondain in Romantisme (11 pp. 28-42), Frank Paul Bowman, 1976 Lien vers le document sur Persée et enfin Le Ciel des Fouriéristes, Michel Nathan, 1981. Lien vers le document sur OpenEditions. Pour aller plus avant, 𝕍 encore le site de l’Association d’Études Fouriéristes Lien vers le site fournissant un ensemble considérable de matériaux sur Fourier.

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Steffens Heinrich | Philosophe naturel, Poète 🞄 Romantique 🞄 Norvégien | 1773 1845  Entrée Data.Bnf

► Acquis à la naturphilosophie de Schelling Voulez-vous connaître la nature ? Portez un regard à l’intérieur de vous-même et, dans votre illumination intellectuelle progressive, vous aurez peut-être le privilège de regarder les étapes de développement de la nature. Voulez-vous vous connaître vous-même ? Observez la nature : ses œuvres sont de la même essence que votre esprit car L’esprit embrasse la nature, comme l’amant embrasse sa bien-aimée. Important pour le développement du romantisme danois. Auteur d’un Beiträge zur inneren Geschichte der Erde (1801) où il combine la géognosie d’Abraham Werner et la pensée de Schelling.

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Pfaff Johann | Mathématicien, Astronome-astrologue 🞄 Allemand | 1774 1835  Entrée Data.Bnf

► Professeur de mathématiques, Pfaff, influencé par la philosophie naturelle de Schubert et les travaux de Kepler, fut intéressé par l’astrologie durant la période d’occultation qui fit suite à son expulsion progressive des universités sous l’influence du rationalisme des lumières. Il tenta vainement de la réhabiliter auprès de ses confrères mais ne récolta guère que des persiflages qui ruinèrent sa carrière. Il publia notablement un Astrologisches Taschenbuch (1822-1823) contenant la première traduction allemande (partielle) de la Tétrabible et pu finalement trouver post-mortem un lectorat parmi la nouvelle vague des astrologues allemands et autrichiens f.XIX d.XX, encouragés par le vivier anglais où l’astrologie avait su, par le truchement de la vulgarisation, survivre aux venins du zeitgeist. En outre, notablement intéressé par la linguistique comparée (il étudiera le sanskrit) : il est influencé en ces matières par Kircher et publiera, en 1825, un traité polémique contre Champollion.


🙟 1775   

Fabre du Bosquet Jean-François-Xavier | Alchimiste 🞄 Français | fl. dq.XVIII  Entrée Data.Bnf

► Voltairien, premier gentilhomme de la Grande fauconnerie de France, proche du comte alchimiste Louis-François de Bourbon Busset, et chimiste dont les entreprises publiques sont à plusieurs reprises malheureuses. Auteur d’une Concordance mytho-physico-cabalo hermétique (Inédit jusque l’édition d’Hooghevorst en 1986, nombreux mss. montrant le succès de l’œuvre, ex. Ferguson 331 Lien vers le catalogue) et d’un Mes idées sur la nature et les causes de l’air déphlogistiqué (1785, Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Wellcome), tout deux parus anonymement. Ces deux ouvrages indiquent les deux centres d’intérêt de l’auteur : le courant mytho-hermétique et la phlogistique, qu’il applique à l’alchimie. Pour Fabre du Bosquet, la poursuite de la panacée consiste à capter le phlogistón, matière première de l’œuvre, le purifier par le nitre (il est influencé par Sendivogius), le convertir en mercure des philosophes, puis le perfectionner. Les mythes (égyptiens, grecs, celtiques et chrétiens) enseignent la première opération, tandis que l’hermésisme entretient de la seconde. Sa première trace date de 1778, à partir de 1795, on ne trouve plus d’informations le concernant.

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Malfatti Johann (de Montereggio) | Médecin 🞄 Théosophe 🞄 Italien (fl. Autriche) | 1775 1859  Entrée Data.Bnf

► Se fixe à Vienne en 1795. Médecin de Marie-Béatrice d’Este, de Beethoven et de Chopin. Correspond avec Schelling, Baader, Troxler ou Oken. Connu pour son Anarchie und hierarchie des wissens (trad. fra. Études sur la Mathèse, ou anarchie et hiérarchie de la science, 1849 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre) où il fait se rejoindre métaphysique et sciences expérimentales par le biais d’une arithmologie, constituant une clef universelle.

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Ritter Johann | Physicien, Philosophe 🞄 Romantique, Naturphilosophie 🞄 Allemand | 1776 1822  Entrée Data.Bnf

► Formé à la chimie et la pharmacologie à Liegnitz, il étudie la médecine à Iéna et, scientifique autodidacte particulièrement intuitif, il effectue des expérimentations physiques et chimiques à caractère expérimental et empirique. Intéressé par l’électricité, pionnier de l’électrochimie et de l’électrophysiologie, il est simultanément guidé par les concepts romantiques d’unité de la matière-esprit et des pôles énergétiques présents partout dans la nature, suivant en cela Œtinger. Aussi, associant la physique à la physiologie et à un art, il postule l’interdépendance de l’organique et l’inorganique, mis en relation par des chaînes galvaniques ressortissant d’un processus vital universel. En effet, Ritter fréquente les milieux romantiques : il se fixe à Munich en 1805 et est fortement influencé par Schelling ainsi que Baader et Schubert. Il connaît également Goethe et Auguste Schlegel, est l’ami de Novalis et de Herder.

► Scientifique fort actif, il découvre le rayonnement ultraviolet (1801) et met au point le premier accumulateur électrique (1802). Cependant, malgré ses relations et ses recherches fructueuses et, sans doute à cause à ses dépenses excessives pour ses expérimentations, il demeurera impécunieux. Plusieurs des découvertes dont il rend compte n’eurent effectivement pas d’écho dans la communauté scientifique du fait de ses recherches avant-gardistes, de ses intérêts "naturphilosophiques" et de son style d’écriture poétique : elles furent redécouvertes plus tard, tandis que d’autres de ses assertions ne purent être scientifiquement démontrées quoiqu’elles susciteront l’intérêt des radiesthésistes.

↪ Influencé par Baader, il s’oriente décidément vers l’étude du magnétisme tellurique, et, plus généralement, tous les phénomènes occultes en rapport avec l’électromagnétisme comme la rhabdomancie ou l’hydromancie. Il envisage d’échafauder un système global, le "sidérisme" et débuta la publication d’un journal, Der Siderismus (1808) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque d’État de Bavière, qui n’eut qu’un numéro. Il estime ex. que la Terre, pourvue d’un pole électro-magnétique, témoigne elle-même d’un processus de respiration : elle inspirerait les rayonnements solaires et les restituerait sous forme lunaire à son expiration. Mais, sans doute épuisé par les expérimentations électriques qu’il mena sur son propre corps, il décède avant de pouvoir mener ce projet à bien. Membre de l’Académie bavaroise des sciences en 1804. d’abord Physique et métaphysique du feu chez Johann Wilhelm Ritter in Les Études philosophiques (1, pp. 25-52), Antoine Faivre, 1983.

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Hoffmann Ernst | Auteur 🞄 Romantique 🞄 Allemand | 1776 1822  Entrée Data.Bnf

► Dans sa vie publique qui l’ennuyait profondément, Hoffmann est juriste de formation et fonctionnaire de métier à l’administration prussienne. La vie personnelle d’Hoffmann cependant, est d’abord tournée vers la musique. Défenseur précoce de Beethoven, Bach et Gluck, la musique revêt une importante si capitale pour lui qu’en 1813, il modifie son troisième nom "Wilhelm", en "Amadeus". Il est ainsi occasionnellement compositeur, chef d’orchestre, professeur de musique et critique à Varsovie, Bamberg puis Berlin. Précurseur de la musique romantique, il compose notamment, d’après son ami La Motte-Fouqué, le premier opéra romantique teinté de fantastique et de magie : Ondine (1814). Son entourage où l’on trouve Werner, Auguste Schlegel ou Hitzig, est composé d’écrivains, musiciens et médecins occultistes et magnétiseurs.

↪ Attaché à la fonction magique et divinatoire du langage poétique par le truchement de la puissance véhiculée par la musique, il se livre ensuite à la littérature. Influencé par Le Diable amoureux, il est auteur de romans, nouvelles et contes porteurs d’ambivalences où le romantisme finissant rencontre le gothisme macabre. Usant à la fois de descriptions réalistes et de métaphores hallucinées, il y donne la part belle au surnaturel, au merveilleux et à l’occultisme faisant irruption dans le quotidien, avec une emphase remarquable sur la psychologie des personnages et accompagné d’une touche de satire et d’ambiguïté. L’influence de ses contes est considérable et atteint une notoriété d’amplitude européenne, que ce soit dans le domaine musical (Wagner, Schumann, Offenbach, Berlioz, Tchaïkovski…) ou littéraire (Nodier, Nerval, Meyrink, Poe, Dostoïevski, Baudelaire… jusqu’aux surréalistes). 𝕍 principalement Le Pot d’Or (1813), prototype de son œuvre, Les Élixirs du diable (1815-1816), roman inspiré par le Moine de Lewis, Le magnétiseur (1817) où il est question de mesmérisme et Les Frères de Saint-Sérapion (1819-1821), très représentatif de sa démarche. 𝕍 Les sources du merveilleux chez E. T. A. Hoffmann, Paul Sucher, 1912. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive

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Runge Philipp | Peinture 🞄 Romantique 🞄 Allemand | 1777 1810  Entrée Data.Bnf

► Figure du proue du romantisme pictural allemand (avec Friedrich) et précurseur de l’art nouveau, Runge est un peintre au profil comparable à Blake 👁 car d’une sensibilité religieuse et originale. Il entretient une correspondance avec les intellectuels de son temps (Schelling, Goethe, Tieck, Brentano…) et transcrira même les contes Von dem Fischer un syner Fru et Von dem Machandelboom pour soutenir l’entreprise des frères Grimm.

◆ On décèle dans son œuvre l’influence de Bohme et Novalis qui lui sont transmises par Tieck qu’il rencontre à Dresde en 1801. Sa brillante mais inachevée série des Heures du jour (1803) où, par le biais du "hiéroglyphe", est exaltée l’unité mystique de la nature, sa La leçon du rossignol (1804) ou encore son Repos pendant la fuite en Égypte (1806) fait montre de l’utilisation d’un système symbolique personnel avec une utilisation codifiée des nombres, formes et couleurs. Runge avait en effet — comme Goethe qu’il rencontre en 1803 — crée un farbenkugel {cercle chromatique}. Chez Runge il y a une volonté d’utiliser l’allégorie dans l’exercice du landschaft {paysage}, exercice qui, inspiré par Tieck, est impétueusement théorisé dans ses Hinterlassene Schriften (1840-1841) où il repousse l’art académique. Enfin, il avait pour ambition d’unir à la peinture, la poésie, la musique et l’architecture afin d’approcher le gesamtkunstwerk {art total}.

◆ Il écrit : L’art est donc la plus belle des aspirations, lorsqu’il émane de la conscience commune et se confond avec elle. Je rappellerai donc ici les conditions que doit remplir une œuvre d’art, selon l’ordre de succession hiérarchique qui est aussi leur ordre génétique : 1. Exprimer notre pressentiment de Dieu, 2. la sensation que nous avons de nous-mêmes par rapport au tout et aux deux éléments suivants : 3. la religion et l’art, c’est-à-dire exprimer nos sensations les plus hautes par des mots, des sons ou des images.

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Molitor Joseph | Qabaliste (chrétien) 🞄 Illuministe 🞄 Allemand | 1779 1860  Entrée Data.Bnf

► Né dans une famille catholique, il s’intéresse d’abord à l’histoire et à la philosophie et est fortement influencé par Schelling. Tout comme lui il s’inclinera par la suite vers la théosophie, au travers de l’œuvre de Baader. Il est initié maçon à la loge "juive" francfortoise Zur aufgehenden Morgenroethe en 1808 et dont il devient le maître en 1812 jusqu’à sa fermeture en 1816. Sous le protectorat du landgrave Carl de Hesse, il fonda également la loge Carl zum aufgehenden Licht de Francfort dans le rite écossais rectifié.

↪ Philosémite, Molitor s’abîme enfin dans une étude érudite de l’hébreu et l’araméen puis étudie la Talmud. Il se penche ensuite sur la qabale et le Zohar, sous l’influence d’Hirschfeld (lui même juif, maçon et érudit) mais également aidé par des rabbins d’Offenbach-sur-le-Main (certainement favorables au sabbataïsme et au frankisme) qui favorisent sa réception. Tout comme Schelling et son ami Von Meyer, il estime que la tradition judaïque, en dernière analyse, est supérieure à la chrétienne et, demeure la véritable dépositaire du savoir mystique primordial. Dès lors, afin de combattre le panthéisme, l’athéisme et le matérialisme, christianisme et judaïsme doivent s’unir sur un pied d’égalité.

↪ Travaillant à ces sujets plus de quarante ans, il devient assurément, à l’époque, le spécialiste occidental le plus autorisé en cette matière. Il est l’auteur d’un important Philosophie der Geschichte oder über die Tradition (1827-1857, mit vorzüglicher Rücksicht auf die Kabbalah précise le sous-titre) (trad. fra. Philosophie de la tradition Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre), qui, incomplet quoique déjà imposant (il n’en publie que quatre volumes sur les cinq initialement prévus), a pour but de présenter synthétiquement la qabale à partir des sources primaires, bien que éclairée par ses maîtres chrétiens Schelling et Baader. Sa notoriété fut suffisante pour que son appartement devint le lieu de rassemblement des francfortois intéressés par la théologie et la philosophie.

Nodier Charles | Écrivain 🞄 Français | 1780 1844  Entrée Data.Bnf

► Initiateur important du romantisme et véhiculant un christianisme teinté de spiritualisme à tendance ésotérique, Nodier est influencé par Ballanche et nourri par les figures de Swedenborg et Saint-Martin. Admiré par Balzac, il ouvre évidemment la voie à Nerval. 𝕍 sa catabase initiatico-onirique, la Fée aux miettes Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France Lien vers le catalogue. Il est également sensible aux théories linguistiques de Charles de Brosses puis Court de Gébelin.

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Schubert (Von) Gotthilf | Médecin, Philosophe, Naturaliste 🞄 Romantique, Naturphilosophie 🞄 Allemand | 1780 1860  Entrée Data.Bnf

► D’éducation piétiste, il est d’abord influencé par Von Herder et Schelling qu’il a eut comme professeur. Reçu docteur en médecine à Iéna en 1803, il se fixe à Dresde où il anime un cercle romantique, on y retrouve notamment ntm. Caspar Friedrich dont Schubert apprécie l’œuvre et en perçoit l’aspect mystique. Là, il a l’opportunité de développer des considérations sur le coté obscur des sciences naturelles : le magnétisme animal, la voyance et les rêves qui seront publiées en 1808 : Ansichten von der nachtseite der naturwissenschaft. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre

↪ Il entre ensuite en contact avec le mysticisme rhénan, la théosophie et, via Baader, l’illuminisme de Saint-Martin. En 1811, il est d’ailleurs traducteur du De l’Esprit des choses. Schubert est connu pour son Die Symbolik des traumes (1814) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Wellcome très lu à son époque et qui va influencer Hoffmann et Kerner ainsi que Freud et Jung dans la mesure où il anticipe la psychanalyse. Schubert y développe une métaphysique des rêves et de l’inconscient : il estimait que les rêves, de nature hiéroglyphiques et fonctionnant par association ont leur propre grammaire qui est une sorte "d’algèbre supérieur" dont le processus est identique à celui des mythes, de la poésie et du prophétisme.

↪ Il est ensuite précepteur des enfants de Frédéric-Louis de Mecklembourg-Schwerin à Ludwigslust de 1816 à 1819. À cette période, il donne des conférences sur la naturphilosophie de Schelling à laquelle il combine son piétisme. Il occupe dès 1819 la chaire d’histoire naturelle à Erlangen où il se penche spécialement sur la géologie, la botanique et la zoologie. En 1827, il est professeur à l’Université de Munich. Dans son ouvrage principal, Die Geschichte der seele (1830) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive Lien vers l’œuvre sur Internet Archive, il expose son système théosophique.

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Troxler Ignaz | Médecin, Philosophe 🞄 Romantique, Naturphilosophie 🞄 Suisse | 1780 1860  Entrée Data.Bnf

► Il étudie à la médecine à l’Université de Iéna où il est un élève de Schelling, Hegel et Fichte puis obtient son doctorat à Göttingen en 1803. Il exerce d’abord à Vienne où il est proche de Beethoven. Professeur de philosophie à l’Université de Bâle (1830) puis Berne (1834-1853). Influencé par le néoplatonisme et le paracelsisme, il est intéressé par l’anthropologie et la théosophie. Il pense que la première doit conduire à la seconde et ainsi, sa pensée philosophique, qui se veut globale et œuvre de sagesse, s’inscrit dans une anthroposophie. Ses œuvres de jeunesse, Elemente der biosophie et Über das Leben und sein problem (1806) sont le point de départ de sa pensée. S’il est d’abord acquis à Schelling, sa pensée se rapproche, dans un deuxième temps, plus de celle de Friedrich Jacobi. Troxler élabore le terme "préconscient", anticipant celui "d’inconscient", afin de décrire les processus biologiques n’étant que très peu ou pas conscientisés et dans lesquels il estime devoir trouver les structures laissées par Dieu. Troxler s’est notablement investi dans la politique helvétique. Ses travaux devront intéresser Steiner. 𝕍 ce site Lien vers le site qui lui est dédié.

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Murrell James | Rebouteux 🞄 Anglais | 1785 1860

► D’abord cordonnier, il devient rebouteux après une rencontre avec une sorcière 👁 nommée Neboad qui lui transmis un grimoire vieux de plusieurs siècles. Guérisseur, exorciste et voyant, autoproclamé "maître du diable", il est connu pour l’emploi de ses bouteilles de sorcière dans le contre-envoûtement. Sa pratique semble s’appuyer sur des classiques de son époque : Culpeper, Raphael et vraisemblablement la Clavicule.

► La notoriété de Murrell était grande dans le comté d’Essex et la presse locale relayait parfois des informations sur lui, mais sa célébrité s’étendit considérablement quant après sa mort, il attira l’attention des folkloristes faisant de lui un des plus célèbres sorciers d’Angleterre. 𝕍 Cunning Murrell: A Study of a Nineteenth-Century Cunning Man in Hadleigh, Essex in Folklore (71, pp. 37-43), Eric Mapple, 1960. Ainsi qu’un témoignage de première main : A Wizard of Yesterday in The Strand Magazine (20 pp. 433–442), Arthur Morrison, 1900. Lien vers le document sur Internet Archive

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Carus Carl | Médecin, Naturaliste, Peintre 🞄 Romantisme (allemand), Naturphilosophie 🞄 Allemand | 1789 1869  Entrée Data.Bnf

► Intéressé par la botanique et la minéralogie, il est docteur et diplômé en philosophie en 1811. Spécialiste en obstétrique, précurseur de la zootomie et de l’ostéologie comparée, dont il donne les premiers cours spécialisés. Il est directeur de la Clinique de maternité et professeur à l’Académie médico-chirurgicale de Dresde dès 1814 puis médecin ordinaire de la famille royale en 1827. Cofondateur, avec son maître en biologie Lorenz Oken, de la Société germanique des naturalistes et médecins en 1822. Il devient conseiller à la cour de Saxe en 1862. Influencé par Platon, Aristote et le romantisme, il oriente vers un panthéisme esthétique et incline vers le déisme la naturphilosophie de Schelling.

► Dès 1830, il se trouve intéressé par l’anthropologie et la psychologie, il est l’auteur d’un Psyche (1846), son œuvre principale, d’un physiognomonique Symbolik der menschlichen gestalt (1853) et d’un Natur und idee (1862) qui synthétise sa pensée. Il élabore les termes de "enthéisme" et de "panenthéisme" pour distinguer ses théories du panthéisme en ajoutant un aspect transcendant. A partir de ses travaux en physiologie et en biologie, il élabore en effet, de façon plus précise que Schelling, une psychologie qui annonce l’onirologie et la psychosomatique et dont l’axiome principal réside dans l’instinct et l’inconscient (caractérisé par des fonctions bien plus idéales que ce que Freud en fera), forces dynamiques qui vont de l’unité à la multiplicité et inversement. En cette matière, il influence Jung et Hartmann avec sa Philosophie de l’inconscient. C’est un admirateur, correspondant puis biographe de Goethe; Il est également proche de Tieck, Novalis et de Caspar Friedrich qui le dirige dans son apprentissage de la peinture de 1814 à 1817. Il fut l’un des principaux théoricien de la peinture de paysage avec son erdlebenbildkunst, qui veut révéler aux yeux de l’esthète, explorateur des mondes oniriques, les processus vitaux du règne minéral.

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Richer Édouard | Naturaliste, Mystique 🞄 Swedenborgien 🞄 Français | 1792 1834  Entrée Data.Bnf

► Employé au Cabinet d’Histoire Naturelle de Nantes, Richer parcourt la Loire-Atlantique et écrit sur la région nantaise. Membre de la Société académique de Nantes (1810 ?) et de la Société linnéenne de Paris (1822). Accablé par un incendie emportant nombre de ses recherches scientifiques, il s’aiguille vers ses premiers amours : la littérature. Par l’intermédiaire de Jean-Jacques Bernard, il est mis en contact avec la théosophie : De Maistre, Saint-Martin et l’œuvre de Swedenborg, qu’il se décidera à populariser en France en lui donnant une légitimité littéraire.

↪ A Nantes, il fréquente un groupe swédenborgien qui s’intéresse au magnétisme, aux phénomènes du somnambulisme, à la phrénologie, aux théories pneumatiques de la nouvelle chimie de Lavoisier et au spiritisme. Richer est lui-même un fervent adepte d’un magnétisme spiritualiste qu’il utilise afin de s’éclairer sur le monde spirituel et ses lois. Il commentera des traités du Voyant du nord, comme le Du Ciel et de ses merveilles et de l’Enfer, rapporte les guérisons effectuées par Mme De Saint-Amour (Des Guérisons opérées par Mme de Saint-Amour, 1828), et produit plusieurs textes swedenborgianistes. Il est ami avec Louis-François de Tollenare avec qui il partage les mêmes intérêts spirituels. Écrit une Nouvelle Jérusalem (1831-1835) qui inspirera fort la Séraphita de Balzac. Après sa mort, son ami François Piet publiera une biographie (Mémoires sur la vie et les ouvrages d’Éd. Richer, en partie écrits par lui-même, 1836) et Le Boys des Guays imprimera en deux tomes nombre de ses textes théosophiques restés manuscrits (Œuvres d’Édouard Richer, Mélanges, 1861).

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Le Boys des Guays Jacques-François-Étienne | Juriste, Mystique 🞄 Swedenborgien 🞄 Français | 1794 1864  Entrée Data.Bnf

► Intéressé par le magnétisme, il est mis en contact avec l’œuvre de Swedenborg à Paris, en 1834, avec l’ouvrage Du Ciel et de ses merveilles et de l’Enfer. Il ouvre un culte public en 1837 à Saint-Armand-Montrond (Cher), la Société des membres de la nouvelle Église du Seigneur Jésus-Christ. L’année suivante, il édite la revue mensuelle La Nouvelle Jérusalem. Traduit la partie théologique de Swedenborg de 1838 à 1850. Le Boys goûta fort peu Louis Lambert et Séraphita de Balzac. Swedenborg en France (Acta Universitatis Stockholmiensis, 27), Sjöden Karl-Erik, 1985.

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Marconis de Nègre Jean-Étienne | Franc-maçon 🞄 Français | 1795 1868  Entrée Data.Bnf

► Son père Gabriel-Mathieu Marconis de Nègre, officier napoléonien, est un haut initié au Rite Écossais Ancien Accepté, au Rite de Perfection et un des fondateurs en France (avec Samuel Honis) du Rite de Memphis (Les Disciples de Memphis, 1815). Héritier, Jean-Étienne est d’abord, comme son père, détenteur de tous les degrés du Rite Écossais Ancien Accepté et vénérable du rite de Misraïm (crée en 1814-1815 à Paris par les frères Bédarride), puis grand-maître du rite de Memphis en 1838, qu’il réveille suite à son exclusion du rite de Misraïm. Le rite, réveillé à la sortie du pic de l’égyptomanie (Le Sethos de Terrasson est de 1731 et la Ière éd. de la Description de l’Égypte est de 1809) et régulièrement interdit par les autorités, ne compta environ que cinq loges.

↪ Pourtant et malgré sa situation marginale et son nombre extravagant de grades (92, où Marconis trône au sommet), il essaima ntm. à Londres (1850), New-York (1856), et Alexandrie (1856, Grand Orient d’Égypte) puis finalement, à la faveur de l’entrée de son rite au Grand Orient de France (en 1862 lorsque Magnan projeta d’unifier les obédiences) qui lui permet d’accroître sa légitimité (il réduit à cette occasion les grades à 33), il jouira d’une influence non négligeable dans l’occultisme postérieur. Spiritualiste et occultiste, Marconis de Nègre est dans son L’Hiérophante (1839) un des premiers auteurs à utiliser le terme "ésotérisme". Très enclin à diffuser ses idées, il est enfin rédacteur en chef de plusieurs revues dont Le Soleil mystique et Le Temple mystique.

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Mickiewicz Adam | Poète, Mystique, Politique 🞄 Romantique 🞄 Polonais | 1798 1855  Entrée Data.Bnf

► Il étudie les lettres à l’Université de Vilnius et est membre de la Société des Philomathes (puis Philarètes) à caractère patriotique, littéraire et scientifique. Ennuyé par son militantisme politique qui le force à l’exil en 1823, il est contraint de résider à Saint-Pétersbourg, où grâce à Jozef Oleszheiwiez, il rencontre la théosophie, Bohme, Silesius et Saint-Martin. Parvenant à prendre congé du sol Russe en 1829, il voyage, notamment en Allemagne où il rencontre Goethe. Il est ensuite à Paris dès 1832 où il fait la connaissance de Ballanche et se fixe finalement dans la Ville Lumière, destination commune de la diaspora polonaise.

↪ Professeur de littérature latine à l’Université de Lausanne, il occupait aussi une chaire de langues et littérature slaves au Collège de France, où, guidé par l’idée du verbe vivant, il présente les concepts de poezja wcielona {poésie incarnée} et de człowiek całkowity {homme total}. Comme Krasiński, autre figure de premier plan de la littérature polonaise, il est également influencé par le messianisme de Wronski. Ces intérêts pour le messianisme et le mesmérisme le porteront à fréquenter Towiański de 1941 à 1948, ce qui portera préjudice à sa place au Collège de France. Il a par la suite également été conservateur de la Bibliothèque de l’Arsenal.

► Poète patriotique à la stature considérable en Pologne, il a été le plus important littérateur du romantisme polonais : il ouvre le pays à ce mouvement avec son Ballades et romances (1822) dont la préface tient le rôle de manifeste et qui s’abreuve des motifs du folklore lituanien. Influencé par Schiller et Byron, Ossian aussi, son œuvre a été déterminante sur la formation de la littérature et le théâtre polonais moderne notamment au travers de son Messire Thadée (1834). Son poème dramatique Dziady {Les Aïeux}, en quatre parties et inachevé, est traversé par la métaphysique et la mystique.

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Towiański Andrzej | Mystique, Philosophe 🞄 Chrétien, Romantique 🞄 Polonais | 1799 1878  Entrée Data.Bnf

► Chef charismatique du Koło Sprawy Bożej {Cercle de la cause de Dieu}. Il étudie à l’Université de Vilnius et est d’abord magistrat. En 1839 il prétend entrer en communication avec le Saint-Esprit et la Vierge qui lui demandent de porter message prophétique et messianique à teneur apocalyptique et eschatologique dans lequel les polonais, les français et les juifs tiennent un rôle prépondérant et devant aboutir à la liberté des peuples. La figure de Napoléon, envoyé divin après Seth, Abraham, Moïse, Esdras et Jésus, est très importante, Towiański étant le septième envoyé. Le prophète décide de se fixer à Paris, il lance son mouvement et publie un petit Biesiada {Banquet} (1841) dans la lignée de Swedenborg. Son mouvement est suivi dans la diaspora polonaise (ainsi que des français et des italiens) et il parvient à rallier à sa cause plusieurs littérateurs romantiques dont Mickiewicz et Słowacki.

↪ Cependant les positions théologiques (ex. bien que revendiqué catholique, Towiański méprisait les sacrements) et politiques du towianisme ne séduisent pas tous ses compatriotes, exilés ou non et, accusé d’être un agent tsariste, il est expulsé par le gouvernement français et s’installera finalement en Suisse. Son œuvre écrite, constituée de notes recueillies par ses disciples et interlocuteurs est principalement publiée dans Pisma (3) en 1882. 𝕍 Le towianisme en France. La France dans le towianisme in Slavica bruxellensia, Jeremy Lambert, 2009 Lien vers le document sur OpenEditions et La complémentarité du messianisme polonais et du symbolisme français dans son double rapport à l’anthroposophie in Revue des Études Slaves (60, 1, pp.199-208), Frédéric Kozlík, 1988. Lien vers le document sur Persée