Johann Wolfgang von Goethe🔗 horoscope 🔗 autorités
Le Sage de Weimarⁱ, Abarisⁱ
Œuvre
Nom : Der Junge Goethe
Auteur : Angelica Kauffmann
Date : 1787 (≈ 38 ans)
Type : Huile sur toile
Source : Musée national Goethe
Œuvre
Nom : Goethe in der Campagna
Auteur : Johann Heinrich Wilhelm Tischbein
Date : 1787 (≈ 38 ans)
Type : Huile sur toile
Source : Institut d’art Städel
Œuvre
Nom : Portrait de Goethe
Auteur : Johann Heinrich Lips
Date : 1791 (≈ 42 ans)
Type : Estampe
Source : Bibliothèque centrale de Zurich
Œuvre
Nom : Portrait de Goethe
Auteur : Joseph Karl Stieler
Date : 1828 (≈ 79 ans)
Type : Huile sur toile
Source : Nouvelle Pinacothèque
⟴Données générales
Période | Lieu | |
---|---|---|
Général | XVIII – XIX | Allemagne |
Naissance | 28 août 1749, 12h30 ♁ | Ville libre de Francfort, Saint-Empire romain germanique (ajd. Francfort-sur-le-Main, Allemagne) |
Décès | 22 mars 1832 (82 ans) | Weimar, Confédération germanique (ajd. Weimar) |
Cause | Inhumation | |
Chapelle grand ducale (Weimar, Allemagne) |
Domaine | Courant | Ordre |
---|---|---|
➧Poésie ➧Littérature ➧Théâtre ➧Philosophie naturelle ➧Politique | ➧Classicisme de Weimar ➧Sturm und Drang | ➧∴ Amalia zu den drei Rosen 🎓 ➧Stricte observance templière 🎓 ➧Illuminés de Bavière 🎓 |
Relations | Nom |
---|---|
Entourage | |
Ami | Friedrich von Schiller |
Rencontre | ➧Alessandro de Cagliostro ➧Arthur Schopenhauer ➧Napoléon Ier ➧Zacharias Werner |
Influence | |
Par | ➧Anton Joseph Kirchweger ➧Emanuel Swedenborg ➧Georg von Welling ➧Hafez ➧Johann von Herder |
Sur | ➧Poésie occidentale ➧Frères Grimm ➧Gérard de Nerval ➧Ludwig van Beethoven ➧Rudolf Steiner |
⟴Repères biographiques
I. Histoire
► Goethe fut éduqué de manière sévère, à la mode humaniste et dans une ambiance bourgeoise par un père juriste et conseiller impérial. Il s’adonne tôt à la poésie mais il est prédestiné à devenir avocat. Après un passage en France, il étudie à Francfort et à Leipzig et est reçu docteur mais c’est sur la littérature qu’il se concentrera malgré tout. Cette focalisation se fera au détriment de la peinture, son autre passion artistique. À la même période, il commence à s’intéresser au mysticisme, à la magie et à l’alchimie፧ tout guéri qu’il avait été - selon ses propres dires - par un médecin hermétiste, sans doute rosicrucien, Johann Friedrich Metz. Il est introduit à l’hermétisme et au piétisme par Susanne von Klettenberg qui lui fait lire les théosophes et alchimistes allemands. C’est à 25 ans qu’il connaît son premier succès qui le rend célèbre : Les Souffrances du jeune Werther.
► Grâce à sa notoriété nouvelle, il s’installe à Weimar sous l’invitation du Duc Charles-Auguste, est anobli à 33 ans et devient trésorier de l’état. C’est durant cette période qu’il fréquente la maçonnerie où il est initié en 1780 à la loge Amalia. À partir de 37 ans, il voyage durant deux ans en Italie, pays dont on lui avait vanté les qualités. Il en reviendra enthousiasmé, imprégné de culture antique. Il revient à Weimar et devient ministre du Duc non sans s’écarter par lassitude des sphères du pouvoir. Il s’occupera du théâtre de la cour, qu’il dirigera de 42 à 68 ans et participera également de 41 à 44 ans à la Campagne de France.
► À 45 ans, il se lie d’amitié avec Schiller avec qui il discute de sa passion, la philosophie naturelle. Il s’intéresse en effet de prêt à la géologie, à l’ostéologie(1) et à la botanique. Goethe écrira dans sa revue et leur amitié dura dix ans jusqu’à la mort du poète.
■ À la fin de sa vie, il est reconnu voir adulé par les milieux littéraires Européens, Napoléon lui conférera la croix de la Légion d’honneur. Durant son existence, il se sera épris de nombreuses femmes qui inspirerons ses œuvres et se sera marié plusieurs fois. Il s’éprend une dernière fois à 73 ans, d’une jeune fille de 18 ans qui refusera sa demande en mariage. Ses dernières paroles, prononcées un mois après avoir achevé la seconde version de son Faust auront été : Mehr Licht ! Mehr Licht !
{Plus de lumière !
}.
II. Pensée
◆ Humaniste et scientifique, Goethe n’est pas moins féru d’occultisme et préoccupé d’hermésisme. Il est en liaison étroite avec des sociétés secrètes malgré ses fonctions officielles, ce qui eu égard au contexte germanique de l’époque, où l’intelligentsia pullulait d’illuminés, n’avait rien d’exceptionnel. Il aura mêlé la symbolique initiatique à toute son œuvre, notamment ses deux Faust qui sont l’exposé de ses théories ontologiques et métaphysiques. L’idée rosicrucienne d’une société hiérarchisée d’adeptes à l’idéal makarien(2), délivrant un message social, politique et spirituel le charme ; il préfigure en cela la synarchie d’Alveydre. Il critique néanmoins Cagliostro dans son Grand Cophte à qui il reproche, outre son charlatanisme, de donner des perles aux pourceaux
. Dans sa conception philosophique, si le néoplatonisme en est la base, hermétisme, mystique et qabale fournissent leur apport
.
↳ Il formulera le concept de offenbares geheimnis {mystère manifeste} désignant l’ésotérisme፧ transparaissant dans l’exotérisme à qui sait regarder sans a priori. Ce concept souligne toute la démarche de son œuvre. Goethe n’est pas un mystique mais un ésotériste, sa spiritualité est profondément ancrée dans le réel et le sensoriel, point de vue dont il développe les conceptions dans son Traité des couleurs. Une analogie s’établit pour lui, entre les perceptions et le réel d’une part, les forces éthériques et l’imagination d’autre part. En outre, Les notions de polarité, de complémentarité et de complétude sont pour lui fondamentales, toutes enveloppées dans une esthétique du mystère. Steiner, aura étudié et commenté l’œuvre de Goethe à partir de 1890.
III. Documents pertinents
☩ Goethe et l’occultisme, Christian Lepinte, 1957. 𝕍 aussi une singulière étude sur les "maladies" de Goethe : Le Malade Johann Wolfgang Goethe et ses maladies, M. Schachter, 1982. | bs. Bibliothèque interuniversitaire de santé.
⟴Œuvres choisies
- Prométhée {Prometheus}, 1772 – 1774. [Poésie] (in Poésies de Goethe)
- Ganymède {Ganymed}, 1772 – 1774. [Poésie]
- Goetz de Berlichingen {Götz von Berlichingen}, 1773 [Théâtre] (in Œuvres de Goethe T°2)
- Les Souffrances du jeune Werther {Die Leiden des jungen Werthers}, 1774 [Roman] (in Œuvres de Goethe T°5)
- Les Mystères {Die Geheimnisse}, 1784 [Poésie]
- Métamorphose des plantes et autres écrits botaniques {Versuch die Metamorphose der Pflanzen}, 1790 [Science] (in Œuvres scientifiques de Goethe)
- Le Serpent vert {Das Märchen}, 1795. [Conte]
- Les Années d’apprentissage de Wilhelm Meister {Wilhelm Meisters Lehrjahre}, 1795 – 1796. [Roman]
- L’Apprenti sorcier {Der Zauberlehrling}, 1797. [Poème]
- Faust (I), 1808 ⚱️ [Théâtre]
- Traité des couleurs {Zur Farbenlehre}, 1810 [Science]
⟴Citations
Bienheureuse ardeur. | Ne le dites qu’aux sages, parce que le vulgaire est disposé à la moquerie : je veux chanter le vivant qui recherche la mort dans la flamme. Dans la fraîcheur des nuits d’amour, où tu reçus la vie, où tu la donnas, une étrange impression te saisit, à la clarté du flambeau tranquille. Tu ne restes plus enfermé dans l’ombre, et un nouveau désir t’entraîne vers un plus haut hyménée. Nulle distance ne t’arrête, tu viens, tu voles, enchanté, enfin, amoureux de la lumière, papillon, tu es consumé. Et tant que tu n’as pas obtenu de mourir pour renaître, tu n’es qu’un hôte obscur de la terre ténébreuse. — Un roseau sort de terre pour adoucir les mondes : puissent d’aimables sentiments couler du roseau qui trace mes vers !
Ici, Chiron juge que Faust a perdu la raison, il le renvoie à Manto, la fille d’Esculape, qui, moins sévère que Chiron, admire ce noble esprit humain possédé de la soif de l’impossible. Elle promet à Faust son aide puissante, et le guide vers l’antre obscur de Perséphone, creusé dans le pied du mont Olympe.
La vérité est comme Dieu : elle n’apparaît pas directement ; il nous faut la deviner à ses manifestations. Le véritable disciple apprend à démêler l’inconnu du connu et s’approche du maître. Mais les hommes ne peuvent aisément démêler l’inconnu du connu, parce qu’ils ne savent pas que leur esprit emploie exactement les mêmes méthodes sur la nature. Car les dieux nous enseignent à imiter leur œuvre la plus particulière : toutefois nous savons seulement ce que nous faisons, mais nous ne connaissons pas ce que nous imitons.
Tout ce qui est sage a déjà été pensé : il faut essayer seulement de le penser encore une fois. Comment peut-on apprendre à se connaître soi-même ? Jamais par la méditation, mais bien par l’action. Essaye de faire ton devoir, et tu sauras d’abord ce que tu veux.
Comme j’avais souvent entendu répéter qu’en fin de compte chaque homme a sa religion, rien ne me sembla plus normal que de me constituer la mienne, et je m’y consacrai avec beaucoup de plaisir. Le néoplatonisme en était le fondement ; l’hermétisme, la mystique, la Cabbale apportèrent aussi leur appoint et, de cette façon, je me construisis un univers passablement étrange.
Ce que l’on ne comprend pas on ne le possède pas.
Dès l’instant où vous aurez foi en vous-même, vous saurez comment vivre.
Le talent se développe dans la retraite ; le caractère se forme dans le tumulte du monde.
Nos désirs sont les pressentiments des possibilités qui sont en nous.
Quel que soit votre rêve, vivez-le, car l’audace est empreinte de génie, de puissance et de magie.
Tout est magie, tant pis pour ceux qui ne le perçoivent pas.
Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils doivent être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être.
Trouver partout le bien et l’apprécier, c’est en cela que se montre l’amour de la vérité.
1.⟴ Il découvrira d’ailleurs l’os intermaxillaire.
2.⟴ Wilhelm Meister avec sa Société de la Tour.
Version: 1.5
Maj : 20/12/2024