Augustin d’Hippone🔗 horoscope 🔗 autorités
Œuvre
Nom : Portrait de saint Augustin dans le Palais du Latran.
Auteur :
Date : VI
Type : Fresque
Source : Musée historique du Vatican
Œuvre
Nom : Saint Augustin dans son cabinet de travail
Auteur : Sandro Botticelli 👁
Date : 1470 – 1494
Type : Tempera sur panneau
Source : Musée des Offices
Œuvre
Nom : Saint Augustin dans son cabinet de travail
Auteur : Sandro Botticelli 👁
Date : 1480
Type : Fresque
Source : Église Ognissanti
Œuvre
Nom : Saint Augustin
Auteur : Philippe de Champaigne
Date : 1645 – 1650
Type : Huile sur toile
Source : Musée d’art du comté de Los Angeles
Œuvre
Nom : Saint Augustin d’Hippone
Auteur : Antonello de Messine
Date : 1472 – 1473
Type : Huile sur panneau
Source : Palais Abatellis
Document
Auteur : The Yorck ProjectDate : 2005
⟴Données générales
Période | Lieu | |
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Général | IV – V | Algérie |
Naissance | 13 novembre 354 ♁ | Thagaste, Numidie (ajd. Souk Ahras, Algérie) |
Décès | 28 août 430 (75 ans) | Hippone, Numidie (ajd. Annaba, Algérie) |
Cause | Inhumation | |
Basilique San Pietro in Ciel d’Oro (Pavie, Italie) |
Domaine | Courant | Ordre |
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➧Théologie ➧Philosophie ➧Éthique ➧Rhétorique | ➧Christianisme ➧Néo-platonisme ➧Manichéisme ➧Augustinisme 🎓 | ➧Christianisme 🎓 ➧Père de l’Église |
Relations | Nom |
---|---|
Entourage | |
Mère | Sainte Monique |
Influence | |
Par | ➧Ambroise de Milan ➧Cicéron ➧Platon ➧Plotin ➧Tyconius |
Sur | ➧Anselme de Cantorbéry ➧Bernard de Clairvaux ➧Boèce ➧Bonaventure de Bagnoregio ➧Dante Alighieri ➧Grégoire Ier ➧Maître Eckhart ➧Marsile Ficin ➧Pierre Abélard ➧Raymond Lulle ➧Thomas d’Aquin |
⟴Repères biographiques
I. Histoire
► D’un père fonctionnaire et païen et d’une mère chrétienne, sainte Monique, ? né Aurélius, il est issu d’une famille modeste. Son père lui ambitionnait une carrière d’avocat ou dans l’administration. Il économisa et l’envoya faire des études dans ce but, d’abord à Madaure puis à Carthage. Augustin n’appréciant guère le système scolaire qu’il trouvait trop axé sur la mémoire et l’éloquence, sa jeunesse fut, de son propre aveu, dissipée.
► À Carthage, il se marie (mariage qui lui offrira un fils), s’intéresse en autodidacte à la philosophie (influencé par la lecture de l’Hortensius de Cicéron), aux mathématiques, à l’astrologie፧ et à la musique puis il se convertit au manichéisme qui se présentait alors en Afrique, comme le christianisme authentique. Dans le même temps il abandonne les projets de son père et devient professeur de grammaire. Mais trouvant ses élèves indisciplinés et ayant, via un prix pour ses poésies, noué des relations avec le procusul de Carthage, il part à Rome. Après quelques déboires, il va à Milan en 386 où recommandé par ses relations chez les manichéens, il devient professeur de rhétorique. Sa mère l’accompagnera.
► Là, il fréquente les cercles néoplatoniciens, lisant Plotin et Porphyre, puis il rencontre Ambroise de Milan qui lui expose la lecture allégorique de l’Ancien testament. Ému par la doctrine du salut et influencé par les Écritures ainsi que par ses proches, il renvoie son épouse, renonce aux femmes après de grands efforts, quitte donc son métier de rhéteur et offre tout ses biens. Après une retraite, lui qui n’était que catéchumène, se fait baptiser à 32 ans par saint Ambroise. Il ambitionne dès lors une vie d’ascèse et de contemplation. Il retourne dans la maison paternelle à Thagaste en 388 poursuivant ses études.
► Il devint par la suite, prêtre en 391 puis évêque d’Hippone en 395 porté par la pression populaire mais vivant toujours dans la pauvreté, enjoignant ses disciples à faire de même. Dès lors, il exercera une intense activité pastorale, combattant les donatistes, les manichéens et les pélagiens par des confrontations orales et des écrits. Il aura également une grande activité intellectuelle où il approfondira la réflexion sur la doctrine chrétienne. Il fonde un monastère ≈ 397 et rédige la première règle monastique connue, il encourage également les vierges consacrées qui jusqu’alors vivaient isolées à se regrouper en communautés. Il meurt lors du siège d’Hippone par Genséric, chef des Vandales.
II. Pensée
◆ Il est l’un des Pères les plus influents et son aura, qui grandit peu à peu à partir du VI, s’enracine d’abord dans les milieux monastiques qui prennent acte de sa synthèse théologique et spirituelle. Elle prend ensuite une place profonde dans la théologie du moyen-âge et influence finalement toute la pensée théologique occidentale. Augustin va en effet intellectualiser la foi et la contemplation, délimiter ses formes, ce qui va organiser la pensée théologique mais préparera aussi la dichotomie entre spéculation et mystique avec les excès que l’on connaît. On considère en outre, que c’est principalement par lui que le platonisme a pris de l’influence sur le christianisme. Bien qu’il estime le platonisme, il souligne son ambiguïté entre la théologie d’un dieu unique et l’idolâtrie d’entités intermédiaires, contradiction qu’il estime levée par le Christ, seul médiateur. Historiquement, le thomisme absorba l’augustinisme mais la place d’Augustin dans l’histoire de la théologie chrétienne reste immense : sa règle est encore la norme de nombre de congrégations et son œuvre suscite toujours de nombreux commentaires.
↳ Bien qu’Augustin ne soit pas un penseur ésotériste, il aborde des thèmes qui intéressent l’ésotérisme. Malgré sa critique de la théurgie via l’Asclépios (IX) dans sa Cité de Dieu, il est réceptionné par les hermétistes comme celui qui a su sauvegarder les acquis de la théologie antique en l’intégrant au christianisme. Son autorité sera ainsi fréquemment invoquée par les tenants d’un hermétisme christianisé aux prises avec la dogmatique officielle en vigueur.
◆ Philosophe tout autant que théologien, il défend une conception où la foi doit préexister au raisonnement tout en affirmant l’importance du doute et de l’erreur qui permet à l’être d’exister. La foi est ainsi ce qui permet de saisir les concepts quand le raisonnement permet de les appréhender. Réaliste, au problème de la connaissance de Dieu, il esquisse l’exposition d’une méthode pratique. Chez lui, ontologie et expérience, affect et intellect sont solidaires, aboutissant à l’idée d’une âme raisonnable et cette dernière régit ses rapports avec le corps selon une structuration en correspondances qui intéresse l’ésotériste. Dans son cheminement, il estime ainsi devoir se laisser guider tant par ses sensations que par ses sentiments et ses réflexions, à l’intellect s’ajoute la pratique de la charité. La base de sa mystique est exposée dans son De la Trinité.
↳ Il estime que l’Homme doit atteindre à la sagesse par la contemplation et que cette sagesse, image réfléchie de Dieu et complément de la foi, est la base sur laquelle doit se reposer sa quête. Il y a trois sortes de sagesse : une sagesse ascétique, point de départ de toute démarche spirituelle, puis apostolique en ce qu’elle se destine à offrir les fruits donnés par Dieu. Puis enfin, la sagesse contemplative, qui met en communication avec Dieu par l’intermédiaire de l’Esprit-Saint. Ce dernier utilise l’intellect de l’Homme, suspend les sens et les perceptions des objets inférieurs, afin par l’extase, de lui permettre de savourer Dieu en lui communiquant les images nécessaires. Ces fulgurations qui étreignent depuis derrière un voile, ne sauraient néanmoins rendre compte de Dieu qui ne pourra être visible à l’Homme qu’une fois dans l’au-delà.
↳ La sagesse doit néanmoins être divine pour ne pas être fausse et vaine, c’est-à-dire, seulement une sagesse philosophique. Cette démarche d’acquisition de la sagesse doit ainsi s’accompagner de cet amour de Dieu afin d’atteindre au plan éternel : l’homme se fait porteur de la sagesse de Dieu et non pas élaborateur d’une sagesse personnelle. Ainsi, seul l’amour de Dieu engendrant l’amour du prochain permet d’atteindre la divinité : la volonté ou la vertu ne saurait suffire.
↳ Pour Augustin, le monde est une manifestation des ideae principales engendrées par le verbe, chaque être possédant un degré plus ou moins important d’illumination en fonction de son ignorance. Leur ensemble constitue une hiérarchie sur laquelle le mystique peut s’appuyer dans son élévation, ces forma principalis étant par leur nature organisées, accessibles à la raison au travers de "l’œil intérieur et intelligible" qui caractérise l’âme rationnelle. Cette ascension se décompose en sept degrés (𝕍 son Commentaire des Psaumes, ex. 11), degrés qu’il rapproche des sept dons du Saint-Esprit, des sept demandes du Pater et des sept béatitudes. L’acquisition de cette sagesse divine, union de l’Homme et de Dieu permet au contemplatif d’atteindre par l’illumination qui offre une connaissance surnaturelle et le bonheur. Il développe également dans ses Confessions une conception du temps subjective où seul compte l’instant présent : passé et futur sont ainsi une perception de l’esprit focalisée sur la succession des évènements, en effet L’éternité de Dieu ne se mesure pas par le temps
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III. Documents pertinents
☩ Le site de la Bibliothèque monastique de l’Abbaye Saint-Benoît contient ses œuvres complètes.
⟴Œuvres choisies
- Du Libre arbitre {De Libero arbitrio}, 387 – 389 et 391 – 395.
- Les Confessions {Confessiones}, 397 – 401.
- De la Trinité {De Trinitate}, 400 – 416.
- La Cité de Dieu contre les païens {De Civitate Dei contra paganos}, 413 – 426.
- Rétractations {Retractationes}, 426 – 428.
- De la Grâce du Christ et du pêché originel {De Gratia Christi et de peccato originali}, IV.
- Soliloques {Soliloquiorum}, IV.
⟴Citations
La différence d’intention a fait la différence d’action. L’acte était un ; mais si nous pesons la diversité des intentions qui l’ont produit, nous l’aimerons sous un rapport, et, sous l’autre, nous le condamnerons : nous le glorifierons sous un point de vue ; sous l’autre, nous le détesterons. Tant vaut la charité ! Remarquez-le, elle seule établit une différence entre les actions humaines; elle seule les distingue les unes des autres. Ce que nous venons de dire s’applique à des actions de même nature. S’il s’agit d’actions de nature différente, nous reconnaîtrons, par exemple, que la charité rend un homme sévère, et que l’iniquité en rend un autre flatteur. Un père frappe son enfant, un corrupteur l’approuve. À ne considérer que les coups et les flatteries, où est celui qui ne recherchera pas les caresses et n’évitera pas les coups ? Mais considère les personnes et, tu le verras, les coups sont l’effet de la charité, et les flatteries celui de l’iniquité. Faites bien attention à ceci : les actions humaines se discernent les unes des autres par le principe de la charité. Beaucoup peuvent se faire, qui aient les apparences de la bonté et qui, néanmoins, ne soient pas le fruit de la charité. Les épines mêmes ne fleurissent-elles pas ? Certains actes, au contraire, semblent durs et cruels, qui se font, par motif de charité, pour le règlement des moeurs. Une fois pour toutes, on t’impose un précepte facile : Aime, et fais ce que tu voudras. Soit que tu gardes le silence, garde-le par amour; soit que tu cries, élève la voix par amour ; soit que tu corriges autrui, corrige-le par amour ; soit que tu uses d’indulgence, sois indulgent par amour; aie dans le cœur la racine de l’amour, et de cette racine il ne pourra rien sortir que de bon.
Or quand l’esprit est soumis à Dieu, c’est avec justice qu’il commande au corps, et que dans l’esprit même, la raison commande aux passions. Lors donc que l’homme ne sert pas Dieu, quelle justice peut-il y avoir en l’homme, puisque ce n’est que le service qu’il lui rend qui donne droit à l’esprit de commander au corps, et a la raison de gouverner les passions ? Et s’il n’y a point de justice en un homme de cette sorte, certainement il n’y en aura point non plus en une assemblée composée de tels hommes. II n’y aura donc point aussi de droit dont ils conviennent, et qui leur donne le nom de peuple, et par conséquent point de République.
Je n’aimais pas, j’étais amoureux de l’amour.
Seigneur je vous aime : et ce n’est point avec doute mais avec certitude que je sais que je vous aime. Vous avez frappé mon cœur par votre parole, et aussitôt, je vous ai aimé, et voilà que de toutes parts et le ciel, et la terre, et toutes les choses qu’ils renferment, me disent de vous aimer et ne cessent de me dore à tous les hommes, afin que, s’ils ne vous aiment pas, ils soient sans excuse.
Tu as appelé, clamé, brisé ma surdité, Tu as brillé, resplendi, chassé mon aveuglement. Tu as embaumé ; j’ai humé et j’aspire à Toi, j’ai goûté et j’ai faim et j’ai soif de Toi ; tu m’as touché et je me suis embrasé pour ta paix. J’entrai au plus secret de mon âme sous Ta conduite. Si je l’ai pu, c’est avec ton aide. J’entrai et, si faible qu’il fût, avec l’œil de mon intelligence je vis par-dessus cet œil intérieur une lumière immuable... Elle était au-dessus de moi comme l’auteur de mon être et moi, sous elle, comme étant son ouvrage. Connaître la vérité c’est connaître cette lumière et la connaître c’est connaître l’éternité. L’amour est l’œil qui la voit.
Commettre des erreurs est le propre de l’humain, mais il est diabolique de persister dans l’erreur par orgueil.
La mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure.
Celui qui est charnel l’est jusque dans les choses de l’esprit ; celui qui est spirituel l’est jusque dans les choses de la chair.
Croyez pour mériter de comprendre. La foi doit précéder l’intelligence pour que l’intelligence soit la récompense de la foi…
Dieu a créé d’abord le ciel, c’est à dire les substances spirituelles qui jouissent de son éternité ; et la terre, c’est à dire la matière première dont tous les corps ont été tirés.
Dieu entend mieux un sanglot qu’un appel.
Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède.
Le meilleur de vos serviteurs est celui qui ne cherche pas à entendre de vous ce qu’il souhaite, mais à souhaiter ce qu’il a entendu.
Quand personne ne me pose la question, je le sais ; mais si quelqu’un me la pose et que je veuille y répondre, je ne le sais plus.
Une vie de bonheur, n’est-ce pas la chose que tout le monde veut et que personne au monde ne refuse ? Mais où l’a-t-on connue pour la vouloir tant ? Où l’a-t-on vue pour en être si épris ?
Version: 1.5
Maj : 07/10/2024