Personnalités collectives (XVII)
⟴Le Brethon Jean-Baptiste | Médecin, Alchimiste 🞄 Français | XVII – 1723  
► Fameux pour ses aphoristiques et très appréciées Clefs de la philosophie spagyrique (1722) louées par Caillet, Alleau ou Fulcanelli.
⟴Johann Erhard Neithold (Ehrd de Naxagoras) | Alchimiste 🞄 Allemand | XVII – XVIII  
► Auteur ntm. d’un Alchymia denudata (1708), traduit par Geron en Clavicule de la philosophie hermétique (1753) et d’un Aurem Vellus, öder güldenes vliess (1733) reprenant les interprétations mytho-hermétiques de Bracesco (La Espositione di Geber, 1544) suivi d’un Supplementum la même année. Ces ouvrages contiennent des interprétations alchimico-théosophiques sur la toison d’or et la Table d’Émeraude. Quelques détails supplémentaires in Die Alchemie in älterer und neuerer Zeit (1886, pp. 208-220) de Kopp. On lui a faussement attribué La Chaîne d’Or d’Homère parce qu’il en a enfin écrit un commentaire en 1733 Experientia secundum Annulos Platonicos et Catenam Auream Homeri (𝕍 le Ferguson 235 de la Bibliothèque de l’Université de Glasgow qui est en fra.).
⟴Höffern (Mademoiselle) | Voyante 🞄 Allemande | XVII – XVIII
► De noble extraction allemande, Von Hoeffer vient vivre en Suède au d.XVIII pour devenir dame de compagnie de Amalia von Königsmarck. Là, sous le nom de Höffern, elle devient la première voyante célèbre de Suède, en tant que chiromancienne et physiognomoniste des milieux aristocratiques. On peut trouver plusieurs de ses prédictions dans le carnet de notes de Johan Wellander à la Bibliothèque royale de Suède.
⟴ Gowdie Isobel | Sorcière 🞄 Écossaise | XVII – 1662  
► Fermière de Auldearn (Highland) célèbre pour le témoignage détaillé qu’elle a donné des activités de son groupe de sorciers (douze personnes) en 1661. Comme pour celui de sa compatriote et consœur Janet Boyman, son témoignage intéresse le folkloriste et l’anthropologue et, dans une certaine mesure, l’historien et le psychologue. Elle y décrit avec force de détails des rituels et réunions de son groupe ainsi que des pratiques, charmes et incantations, comme l’utilisation de dagydes. Elle rend également compte des divers pouvoir occultes dont elle aurait été dotée comme la polymorphie, la lévitation et la perception d’elfes. Le compte-rendu du procès, qui eu lieu autour de ses trente ans, intéressera également les mouvements reconstructionnistes comme le néopaganisme et la wicca. Son histoire aura enfin inspiré Brodie-Innes pour sa Devil’s Mistress (1915). Même si aucune preuve matérielle ne l’indique formellement, elle sera vraisemblablement étranglée puis brûlée, comme il était d’usage en Écosse durant la période de la chasse aux sorcières, alors à son apogée au XVII.
⟴Hartlib Samuel | Philosophe naturel 🞄 Allemand | 1600 – 1662  
► Polymathe émigré en Angleterre influencé par Francis Bacon, proche de Dury et acquis aux idées de réforme éducative de Comenius. Il est connu pour avoir tissé un réseau de savants au travers l’Europe via une volumineuse correspondance épistolaire et des rencontres ponctuelles : le Cercle Hartlib. Ce cercle, principalement axé sur la philosophie naturelle était d’une part ouvert à tous les types de connaissances et d’autre part aux idées théosophiques et hermétiques. Il est également vraisemblablement à l’origine de la Royal Society.
■ Npc. avec Johannes Hartlieb, occultiste du XV (on trouve évidemment aussi l’orthographe allemande Hartlieb pour Samuel).
⟴Booker John | Astrologue 🞄 Anglais | 1603 – 1667
► Citoyen respecté de Londres, rival puis ami de Lilly. Intéressé par l’astrologie depuis son plus jeune âge, il est d'abord greffier pour deux magistrats de la ville et fort d’une bonne réputation. Auteur de la série annuelle d’almanach Telescopium Uranium (précédemment Mercurius coelicus et Ouranotheōria) dès 1631, il atteint la notoriété en 1632 en prédisant, sous les effets néfastes d’une éclipse solaire en 18° ♈︎, la mort prochaine de Gustave II Adolphe et Frédéric V du Palatinat (morts respectivement le 6 novembre 1632 et le 29 novembre 1632). En 1643 le parlement de Londres le désigne responsable des publications relatives aux "mathématiques, almanachs et pronostications" pour la Stationers’ Company. Spécialement intéressé par les questions relatives aux liaisons amoureuses et aux vols. S’est notablement engagé dans une violence controverse astrologico-éditoriale avec Wharton, leurs points de vue en matière politique étant opposés. À sa mort sa bibliothèque est rachetée par Ashmole pour 140 livres (une grosse somme, sans doute par attention envers sa veuve). Lilly lui attribue le Bellum Hibernicale (traité astrologique sur la rébellion irlandaise de 1641) mais il serait plutôt de Wharton si on suit le Catalogue de la bibliothèque de la Royal Dublin Society (1860, p.52), aurait-il confondu avec son Bloody Irish Almanack traitant du même sujet ?
⟴Richthausen von Chaos Johann | Alchimiste, Numismate, Mécène 🞄 Autrichien | 1604 – 1663
► Fils de commerçant, maître de la monnaie à Brunn puis Vienne, trésorier général des villes minières en 1655 puis conseiller de la chambre des comptes en 1649. Richthausen aurait obtenu des résultat dans la chrysopée. Il est en effet bien connu pour sa démonstration de transmutation de mercure en or ayant eu lieu à Prague en 1648 à partir d’une substance pourpre et en présence de Ferdinand III et du comte Rutz alors maître des monnaies. En commémoration, l’empereur ordonne de frapper une médaille de 300 ducats (recto : Apollon avec caducée et inscrite Divina metamorphosis exibita Praguae 16 janu. 1648 in praesentia Sac. Caes. Majest. Ferdinandi Tertii
🗎⮵, verso il est révérencieusement indiqué : Raris hæc ut hominibus est ars, ita raro in lucem prodit : laudetur deus in æternum qui partem suæ infinitæ potentiæ nobis suis adjectissimis creaturis communicat
, la médaille fut en possession du trésor impérial mais elle a disparu au XIX), anobli Richthausen (Il choisit "Von Chaos") et lui offre le domaine de Sachsengang. Aurait effectué une seconde transmutation à partir du plomb. Cette fois la médaille commémorative fut simplement quoique opportunément frappée Aurea progenies plumbo prognata parente
. Créateur d’une fondation Chaos à destination des orphelins à laquelle il livre une partie de sa très importante richesse dans son testament.
⟴Czepko Daniel (von Reigersfeld) | Poète, Mystique 🞄 Luthérien 🞄 Allemand | 1605 – 1660  
► Fils et petit-fils de pasteur luthérien, il étudie la médecine à Leipzig puis le droit à Strasbourg et y devient proche de Matthias Bernegger et de son groupe avant de repartir en Silésie où il devient conseiller du duc Christian de Ohlau de 1656 à 1660. En 1656 il obtient également un titre de noblesse et le nom "von Reigersfeld". Lors de la Guerre de Trente ans, il demeura fidèle à l’Autriche qui, catholique, était néanmoins la dirigeante de la Silésie depuis un siècle. Poète et dramaturge baroque, il est l’auteur de vers mystiques inspirés, via Franckenberg, par la mystique rhéno-flamande et la théosophie allemande (Paracelse, Böhme et la Théologie germanique en particulier). Auteur d’une prose pastorale didactique Coridon et Phyllis (1631-1636) et d’un Sexcenta Monodisticha Sapientum (1640-1647), collection d’épigrammes porteurs de considérations mystico-théosophiques spéculatives. Influence directement Silesius — ntm. via ses Monodistich — avec qui il était en rapport.
⟴Musaphia Benjamin [Dionysius] | Qabaliste 🞄 Espagnol | ≈ 1606 – 1675
► Émigre en Allemagne vers 1634 par crainte de l’inquisition, il devient médecin royal auprès de Christian IV du Danemark, puis se rend aux Pays-Bas vers 1648 où il intègre la yeshiva Keter Torah. Connu pour son habile Zeker Rab (1635) où il produit une variation poétique du mythe de la création qu’il constitue à l’aide de l’intégralité des racines hébraïques, toutes utilisées une fois. Il écrit aussi un Sacro-Medicæ Sententiæ (1640) qui contient un Me Zahab sur l’alchimie፧. Acquis à la cause du sabbataïsme.
⟴Moray Robert | Militaire, naturaliste 🞄 Franc-maçon 🞄 Écossais | 1608 – 1673  
► Artilleur et ingénieur militaire, il est proche des rois Charles Ier puis Charles II ainsi que de Richelieu qui le promeut colonel de la Garde écossaise et en fait son espion. Il est initié le 20 mai 1641 par des maçons de la loge Mary’s Chapel d’Edimbourg lors des guerres des Trois Royaumes auxquelles il participe, cet évènement sanctionne la première initiation d’un spéculatif ayant eut lieu sur le sol anglais. Dès lors, il utilisera sa marque maçonnique dans sa correspondance (un pentagramme). Intéressé par la philosophie naturelle, ami de Vaughan, c’est un membre fondateur et premier président de la Royal Society, organisation initialement ouverte aux études alchimiques et pour laquelle il s’investit avec intensité. 𝕍 d’abord Masonry, symbolism and ethics in the life of Sir Robert Moray, FRS in Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland (N°114 pp. 405-431), David Stevenson, 1984.
⟴Germain Claude | Médecin, Alchimiste 🞄 Français | ≈ 1610 – XVII
► Archiatre de Louise-Marie de Gonzague-Nevers. Auteur d’abord d’un Orthodoxe ou De l’abus de l’antimoine (1652) écrit pour répondre à La Science du plomb sacré des sages de Jean Chartier et mettant en scène un dialogue entre trois personnages (Orthodoxe, Philiatre et Philalèthe) défavorables à la chimie médicale et à l’antimoine. Écrit ensuite, sous l’influence de la reine, un Icon philosophiæ occultæ (1672) favorable à l’alchimie. Il existe à ce sujet une lettre latine sur le livre intitulé Icon Philosphiæ Occultæ
, supplément, in Bibliothèque des philosophes de Salmon (éd. 1678, T°2) : Clarissimo viro Claudi Germain (pp. 488-522).
⟴Gonzague-Nevers (De) Louise-Marie | Reine 🞄 Française | 1611 – 1667  
► Reine de Pologne de 1645 à 1667, épouse des rois Ladislas IV puis Jean Casimir II. Sa cour se compose d’artistes et de savants avant-gardistes tel l’astrologue et ami de Morin de Villefranche, William Davisson. Du reste, le propre secrétaire de Louise-Marie, Pierre des Noyers, est également un défenseur de l’astrologie horaire. Son médecin Claude Germain, rédacteur d’un dialogue critique envers l’alchimie, Orthodoxe ou De l’abus de l’antimoine (1652), affirma dans l’épître de son Icon philosophiæ occultæ (1672) qu’il changea d’avis par le truchement de Louise-Marie : […] jussu Serenissimæ Reginæ Ludovicæ Marie Mantuanæ , conjugis olim tua dilectissimæ, piæ foelicisque memoriæ, di sub tuis augustis auspiciis ad sinem primâ & potiore sui parte fæliciter deductum, facem lucidissimam in tantis & tam opacis Philosophorum tenebris mihi præferente […]
. Le grand-père de Louise-Marie, Louis IV de Gonzague-Nevers était lui-même un mécène bien connu de l’art d’Hermès (𝕍 Mécénat et alchimie à la fin de la Renaissance, Jean-François Maillard in Alchimie : art, histoire et mythes, 1995). Louise-Marie soutient en outre les activités de Vincent DePaul.
⟴Jhones Basset | Alchimiste 🞄 Gallois | ≈ 1613 – 
► Alchimiste peu connu, auteur d’un Lapis chymicus (1648) signalé à Hartlib par Clod, ce dernier rencontre l’alchimiste la même année. Hartlib indique dans ses notes personnelles (Ephemerides 1655) la communication de Clod : A very choice and rare Booke discovering the whole Philosophical Mystery and not knowing that hee doth discover the same. And wheras hee seemes to set out his Errors, these containe the maine Truth as may bee seene principally in Page 12. 13. of that Treatise which is called Lapis Chymicus Philosophorum Examini subjectus. […] The Dr hath laboured all his life in that Worke and though hee bee gone further in it than many hundreds and further then Garancier yet hee knows it not. and yet hee complaines hee cannot finde the ingressum in metalla. Clodius.
⟴Meurdrac Marie | Alchimiste 🞄 Française | 1613 – 1680  
► Alchimiste paracelsienne. Auteur de l’ouvrage de vulgarisation la Chymie charitable (1666).
⟴Palombara Massimiliano | Alchimiste, Poète 🞄 Italien | 1614 – 1685  
► Connu pour être l’auteur de la célèbre Porte Alchimique de Rome. Cet unique témoin architectural l’alchimie occidentale, faisait à l’époque parti du jardin de sa Villa Palombara aujourd’hui rasée. Ami de Christine de Suède, il rencontre vraisemblablement par son intermédiaire Kircher, Borri, Santinelli et Gualdi qui tous, étaient dans l’entourage de Christine. Il également poète, principalement connu pour son poème alchimique à tendance rosicrucienne La Bugia {Le Bougeoir} (1656) qu’il dédié à son amie.
☩ 𝕍 La signification de la "Porte magique" de Rome et la doctrine alchimique de Massimiliano Palombara (Mino Gabriele) in Alchimie: art, histoire et mythes, Didier Kahn et Sylvain Matton, 1985. Ou pour une mise au point sur la question, que les locuteurs de la langue de Dante 𝕍 directement La porta magica di Roma simbolo dell’alchimia occidentale, Mino Gabriele, 2015.
⟴Wharton George | Astrologue, Poète 🞄 Anglais | 1617 – 1681  
► C’est un ami de Ashmole qu’il rencontre, dans le contexte de la Première révolution anglaise, dans l’armée royaliste. Il est présent à la première tenue de la Société des astrologues au Gresham College aux cotés d’Ashmole d’une part, Lilly et Booker d’autre part.
↳ Au travers de la publication de pamphlets, il fut aux prises avec ces deux derniers, Booker surtout, dans une querelle relative aux interprétations politiques qui sont faites par le biais de l’astrologie፧. En effet si Wharton fut royaliste, Lilly et Booker étaient du coté des Parlementaires et ses écrits lui valurent plusieurs emprisonnements. Cependant, son ingéniosité dans l’art de l’évasion et le soutien bienveillant de son rival Lilly lui firent échapper aux condamnations. Suite à la restauration de la monarchie des Stuarts il est fait baronnet en 1677.
⟴Worsley Benjamin | Alchimiste 🞄 Anglais | 1618 – 1673  
► Proche de Hartlib et de son cercle et probablement membre de l’hypothétique Invisible College. La publication du Furni Novi Philosophici le fait envoyer par le cercle de Hartlib auprès de Glauber en 1648. Il rencontre également Starkey vers 1650. Ami de Boyle. Influencé par Sendivogius et Nuysement. 𝕍 Benjamin Worsley, Thomas Leng, 2004.
⟴Borel Pierre | Médecin, Naturaliste, Polygraphe 🞄 Français | 1620 – 1671  
► Il fait ses études de médecine à l’Université de Montpellier en 1640 puis obtient son diplôme à la Faculté de médecine de Cahors en 1643, il devient ensuite médecin de Louis XIV en 1654. Encyclopédique dans son approche de la connaissance, il possède un cabinet de curiosités et s’intéresse à des sujets variés : optique, médecine, botanique, linguistique ou encore histoire ancienne. Membre de la modeste Académie de Castres en 1658 puis de l’Académie française en 1674. Notez qu’il fut longtemps confondu avec son contemporain et confrère Jacques Borelly (1623-1689).
◆ Nous intéresse pour sa Bibliotheca chimica
(1654) où, première bibliographie (au sens strict) destinée spécifiquement à ce sujet, il répertorie près de 4000 ouvrages d’alchimie፧ et de chimie (𝕍 La Bibliotheca Chimica de Pierre Borel, Didier Kahn, 2012
). La Bibliotheca chemica
(1727) de Roth-Scholtz devra beaucoup à cet ouvrage. Réputé pour être alchimiste lui-même, il a également pratiqué, vraisemblablement dans une démarche seulement encyclopédique et curieuse, des expériences de chimie avec l’alchimiste Annibal Barlet et le polyglotte et mathématicien Claude Hardy. Débordé par ses intérêts multiples et à la recherche d’un mécène, il ne publiera pas d’autres études qui auraient pu nous intéresser : il fait mention d’une liste de travaux encore sous forme manuscrite et
a imprimer
dans son Catalogue situé au début de son Trésor de recherches et antiquitez gauloises et françaises
.
⟴Philalèthe Eugène [Vaughan Thomas] | Alchimiste, Théosophe 🞄 Anglais | 1621 – 1666  
► Thomas Vaughan, frère jumeau de Henry Vaughan et vraisemblablement l’identité civile d’Eugène Philalèthe. D’abord étudiant au Jesus College d’Oxford, arminianiste et ainsi anti-calviniste, philosophe naturel hostile au mécanisme perceptuel des aristotéliciens, c’est aussi un ardent royaliste et il combat dans la Première révolution anglaise. Il devient ensuite recteur de sa paroisse natale de Llansantffraed (Powys) dont il est expulsé en 1650 pour ivrognerie (et autres accusations spécieuses et exagérées, il plus certainement ennuyé pour ses accointances royalistes) alors qu’il est déjà fixé à Londres. Là, il fréquente Henshaw et Child, correspond avec Hartlieb, puis, après la restauration Stuart, travaille pour Moray, alors premier président de la Royal Society. Travaillait notablement en laboratoire avec son épouse Rebecca avec qui il se marie en 1651 (elle décède cependant en 1658). Décédé d’une inhalation accidentelle de vapeur de mercure en 1666.
◆ Influencé par le rosicrucisme, il rapproche transmutation alchimique et régénération chrétienne. Il est élogieux envers Trithème, Agrippa, Zorzi, Sendivogius et Reuchlin. Auteur de traités alchimico-magiques, notamment Anthroposophia Theomagica
, Lumen de lumine (1651) et d’un remarquable Aqua Vitae: Non Vitis (Sloane 1741
). Furguson propose en outre qu’il soit l’auteur du Van Chymique. Traducteur enfin de la Fama en anglais en 1652. A notablement été en conflit éditorial avec Henry More qui, sous le pseudonyme de "Alazonmastix Philalethes" lui destine ses Observations upon Anthroposophic Theomagica (1647) et le qualifie de "psychopyriste" (i.e. un cryptomatérialiste), Vaughan répondra avec son Man-Mouse la même année.
■ Le personnage de Diana Vaughan crée par Taxil pour ses Mémoires d’une ex-palladiste est la fille fictive de Thomas Vaughan qui est sans descendance connue.
■ Npc. avec son contemporain, compatriote, confrère et presque homonyme Eyrénée Philalèthe.
⟴Von Welz Justinian | Mystique, Missionnaire 🞄 Luthérien 🞄 Autrichien | 1621 – 1668  
► Fils d’une famille de la petite noblesse autrichienne, il est expulsé de son pays natal par Ferdinand II durant la contre-réforme, il réside ainsi en Allemagne à partir de 1628 puis étudie aux Pays-Bas dès 1640. Sans doute laïque mais érudit et animé d’un enthousiasme mystique, influencé par Kempis et Arndt, c’est un précurseur du piétisme, promoteur de la vita solitaria. Il plaide pour une réforme religieuse en Allemagne et pour la conversion des païens à l’échelle mondiale, impliquant une organisation de la société fondée autour de missions évangéliques ascétiques. Ces idées séduisent Gichtel et Friedrich Breckling. Peu soutenu, ses idées paraissent irréalisables à ses contemporains et il se rend finalement au Suriname en 1665 en tant que missionnaire, où il décède quelques années plus tard. Fonde également un groupe de la Société des Philadelphes.
⟴Santinelli Francesco | Poète, Alchimiste 🞄 Italien | 1627 – 1697  
► Marquis, intellectuel, littérateur et duelliste reconnu, Santinelli est le fondateur de l’Accademia dei Disinvolti (1645). Impliqué dans le cercle hermétiques de Christine de Suède durant quatre ans (où il a pu fréquenter Kircher, Palombara et Borri…). Il est cependant écarté de l’entourage de Christine (sans qu’elle lui retire son estime) suite à l’implication de son frère dans le meurtre du marquis Gian Rinaldo Monaldeschi à Fontainebleau. Poursuivi par l’ire d’Alexandre VII pour une tumultueuse histoire d’amour avec la duchesse Anna Aldobrandini (épouse du duc de Ceri) avec qui il se marie en secret, il trouve refuge auprès de Léopold Ier de Habsbourg en Autriche durant neuf ans. À Venise, il fréquente ensuite Gualdi dont il devient le disciple avant de se fixer définitivement à Rome en 1677.
◆ Auteur (sous pseudonyme : "Marcantonio Crassellame Chinese") de la fameuse ode alchimique Lux obnubilata suapte natura refulgens {La Lumière sortant par soi-mesme des ténèbres} (𝕍 Bibliothèque des philosophes chimiques), importante pour la maçonnerie hermétique, et d’un Androgenes hermeticus (1680) contenant deux traités (Minera Philosophorum et Radius ab Umbra).
⟴Gadbury John | Astrologue 🞄 Anglais | 1627 – 1704  
► D’abord protégé de Lilly. Leur relation se détériore finalement et, pour des raisons dont certaines ne sont pas étrangères à la politique (Gardbury était royaliste tandis que Lilly était favorable au Protectorate), Gadbury accuse Lilly d’incompétence voir de fraude. S’en suit une rivalité éditoriale qui se poursuivit ensuite entre Partridge et Gardbury. Ce dernier est aussi connu pour ses Collectio Geniturarum, qui analyse astrologiquement la vie de 150 de ses contemporains.
⟴Glaser Christophe | Alchimiste, Apothicaire 🞄 Suisse | 1629 – 1672
► Apothicaire ordinaire de Louis XIV et démonstrateur de chimie au Jardin du Roi. Maître de Nicolas Lémery. Connu pour son Traicté de la chymie
.
◆ Son Novum laboratorium chemicum (1677) inspirera les instructions et le rituel du grade de theoretici dans l’Ordre de la Rose-croix d’or d’ancien système.
◆ Il fut soupçonné d’avoir fabriqué le poison de Brinvilliers dans l’affaire des poisons.
⟴Löwenstern-Kunckel (von) Johann | Chimiste, Alchimiste 🞄 Allemand | 1630 – 1703  
► Spécialiste de la verrerie, il découvre en outre le phosphore après Brand. Actif à une époque charnière, il est contemporain d’une conception alchimique de la chimie. Cependant, il oriente sa pratique et sa recherche alchimique vers la technicité scientifique, corrigeant d’un point de vue opératif l’œuvre d’Antonio Neri. Ce dernier publia le premier ouvrage consacré exclusivement à la verrerie (Arte vetraria, 1612). Dès lors, le point de vue de Kunckel l’écarte du cadre de l’encyclopédie et le rend éligible à la simple mention ici présente, sauf informations contraires qui seraient trouvées dans ses ouvrages. Notons qu’il critique l’alkahest dans son Chymische Anmerckungen.
⟴Clauder Gabriel | Médecin, Chimiste, Alchimiste 🞄 Allemand | 1633 – 1691
► Médecin des princes électeurs de Saxe, membre de l’Academia Naturae Curiosum Leopoldina vers 1687. Publie quelques ouvrages chimiques et alchimiques dont le plus connu est un théorique Dissertatio de tinctura universali (1678 et in Bibliotheca Chemica Curiosa T°1 L°1 S°2) où, afin de contre les arguments développés par Kircher dans son Mundus subterraneus (il estimait la transmutation naturelle irréaliste et seulement possible par l’intermédiaire de quelque intervention diabolique) il s’appuie sur Fabre. Édite d’ailleurs en 1690 le Manuscriptum ad Fridericum attribué à Fabre.
⟴Coley Henry | Astrologue 🞄 Anglais | 1633 – 1704
► Ami et collaborateur de Lilly. Notablement producteur d’une Clavis Astrologia Eliiminata (1676) qui se veut complémentaire de l’Astrologie chrétienne de son ami. L’ouvrage est renommé pour sa précision mathématique, domaine dans lequel Coley était versé ainsi que pour son apport historique. Notons également que l’ouvrage contient outre une version anglaise du Centiloque de Ptolémée, la première version anglaise du Centiloque d’Hermès compilé par Stéphane de Messine ainsi que le Centiloque de Bethem {Al-Battani}.
⟴Glanvill Joseph | Philosophe, Démonographe 🞄 Anglican 🞄 Anglais | 1636 – 1680  
► Anglican et rationaliste, influencé par Francis Bacon, il souhaite éviter les excès du scepticisme et du dogmatisme. Membre en 1664, de la toute jeune Royal Society et prébende de l’église de Worcester en 1678. Nous intéresse pour son Sorcerers and Sorcery (1666) et son Saducismus Triumphatus (1681 ⚱️, plusieurs éd. nous choissions celle de 1726)
, ouvrage soutenu et édité par More. Il est introduit à ces sujets suite à des échanges avec More (avec qui il parle de la fameuse affaire de poltergeist dite du tambour de Tedworth), Van Helmont fils et Greatrakes. L’objet de l’œuvre est rapporter et discuter, dans le cadre d’une démarche rationnelle, des faits relatifs à la sorcellerie, aux fantômes et au spiritualisme. On y trouve notamment une des premières occurrences de la bouteille de sorcière. Glanvill défendait la réalité de ces phénomènes, estimant même que le déni à cet égard est le premier pas vers l’athéisme quoiqu’il admettait, malgré quelques proportions, que les mécanismes présidant à leur fonctionnement est encore inconnu. Il effectue ainsi la transition entre la démonographie et parapsychologie.
⟴Czipleá Adorján | Kabbaliste 🞄 Chrétien 🞄 Hongrois | 1639 – 1664
► Publie en Angleterre vers 1662, un De ente et malo, maintenant perdu. On trouve une trace succincte de sa qabale, semble-t-il pessimiste et extrémiste, dans une lettre de Méric Casaubon à Edward Stillingfleet de 1670. Casaubon indique que Czipleá estime que intellectus est diabolus
.
⟴Frölich Eva | Mystique 🞄 Suédoise | 1650 – 1692
► Prophète piétiste et millénariste. Critique du clergé, elle était persuadée que le destin du roi Karl IX aurait été de dominer la chrétienté. Meurt emprisonnée. Elle influence vraisemblablement Lars Ulstadius.
⟴Vauquelin des Yveteaux Jean | Alchimiste 🞄 Français | 1651 – 1716
► Poète, précepteur de Louis XIII, proche de Pierre des Noyers. Auteur d’une oeuvre volumineuse comprenant De la pierre philosophale, De l’arbre de vie ou de l’arbre solaire, le dictionnaire des Vérités fabuleuses et hermétiques et de commentaires Sur l’"épitaphe" et les "plaques" de Nicolas Flamel et le Cantique des Cantiques. Les Bibliothèques du Muséum national d’Histoire naturelle possèdent une intéressante documentation (Recueils d’ouvrages et de mémoires consacrés à l’hermétisme) vraisemblablement écrite de la main de Vauquelin des Yveteaux (ms.358-362
). 𝕍 la thèse de Gérard Amourette Jean Vauquelin des Yveteaux (1651-1716) : sa vie, son œuvre, et le milieu des alchimistes normands du XVIIe siècle (1978, Université Paris-Sorbonne).
⟴Wharton Goodwin | Diariste 🞄 Anglais | 1653 – 1704  
► Noble et politicien, connu, comme Terre-Neuve du Thym, pour son attrait du merveilleux au travers de son journal manuscrit conservé à la Bibliothèque Britannique (Add. Mss 20006-7
). Dans cette autobiographie, il explique être en contact avec des fées et des anges, via les dons médiumniques d’une sorcière, Mary Parish, qu’il rencontre en 1683 et avec qui il entretient par la suite une relation intime. Il expose ainsi en outre, comment il s’investit dans une chasse au trésor, devient le roi du pays des fées et ambitionne de devenir celui de l’Angleterre en épousant Marie de Modène et comment il entre également en contact avec Dieu. Sa vie durant, son entourage personnel et professionnel n’eut guère de suspicion à son propos, le décrivant comme une personne intègre et sérieuse. En effet, membre du parti whig et suite aux évènements de la Glorieuse Révolution il obtient le poste de Lord de l’Amirauté.
⟴Saxe-Eisenberg (De) Christian | Duc 🞄 Allemand | 1653 – 1707
► Durant ses dernières années on lui connaît un intérêt pour les communications avec les esprits et l’alchimie፧. Le duc affirma en effet qu’en 1705, il entra en communication avec son ancêtre le duc Jean-Casimir de Saxe-Cobourg et son infortunée première épouse Anne de Saxe et qu’il pu les réconcilier. L’anecdote est rapportée et commentée par Jung-Stilling dans son Theorie der Geister-Kunde (1808). Persuadé de faire prochainement fortune avec l’alchimie, le duc dépensa des sommes colossales, pour ainsi dire toute sa fortune, afin de bâtir un couvent, une école pour orphelins et une prison, réduisant drastiquement son train de vie. De même, peu avant sa mort, il exempta ses sujets de taxes durant trois ans.
⟴Moore Francis | Astrologue 🞄 Anglais | 1657 – 1715  
► Médecin et astrologue à la cour de Charles II d’Angleterre. Auteur d’un almanach prédictif le Vox Stellarum (1697) qui fut un succès éditorial. Il est encore publié au d.XXI en tant que Old Moore’s Almanack (npc. avec le Old Moore’s Almanac de Theophilus Moore).
⟴Iavorski Étienne | Prêtre 🞄 Orthodoxe 🞄 Ukrainien | 1658 – 1722
► Évêque de Moscou (et donc primat de l’Église orthodoxe russe) particulièrement reconnu pour sa capacité oratoire. Au d.XVIII, inspiré par Apocalypse de Jean et les textes de la Littérature des Palais, il usa de motifs mystiques, apocalyptiques et ésotériques (particulièrement astrologiques et alchimiques) dans ses sermons afin de justifier la mission divine de Pierre Ier le Grand ainsi que la destinée hors du commun de la nation Russe.
⟴Stahl Georg | Médecin, Chimiste-Alchimiste 🞄 Allemand | 1659 – 1734
► Situé à une époque charnière de l’histoire des idées, Stahl a une position ambivalente et symbolique vis à vis de la constitution de la science moderne. Il pratique une alchimie qui, par une série de déliquescence et de réorientations, s’est déjà franchement infléchie vers la chimie. Sa vision des interactions chimiques est globalement corpuscularienne et mécaniste mais son point de vu concernant la médecine et le vivant est cependant plus modéré et dans sa conception, les deux domaines doivent être franchement séparés. Il est connu pour avoir développé en ce sens, la théorie phlogistique de Becher qui remontant fondamentalement à Paracelse, est l’embouchure scientifique de la sulpha terra et en dernière analyse du feu. Cette théorie de la valeur calorifique des combustibles dominera les recherches chimiques jusqu’à l’avènement de la théorie de l’oxydation de Lavoisier et de la chimie contemporaine proprement dite. Il met également au point l’animisme, système vitaliste, beaucoup moins suivi par ses contemporains, et dans lequel l’âme፧ est la source de tous les désordres vitaux. Dès lors, il convient d’intervenir de manière globale sur l’individu malade plutôt que se focaliser sur la partie atteinte, notamment en tonifiant le système circulatoire et musculaire. Son système médical trouvera cependant un écho dans le piétisme radical du docteur J.S. Carl, éditeur du périodique Geistliche Fama de 1730 à 1744. Concernant sa position dans l’histoire de l’alchimie 𝕍 Die Alchemie bis zum letzten Viertel des 18. Jahrhunderts, Hermann Kopp, 1886 (pp. 163-168) et à propos de ses théories médicales, L’âme et les passions dans la philosophie médicale de Georg-Ernst Stahl in Dix-Huitième Siècle (N°23 pp. 31-43), Paul Hoffmann, 1991
⟴Lee Francis | Médecin, Mystique 🞄 Anglais | 1661 – 1719  
► Titulaire d’un master of arts au St John’s College d’Oxford en 1687, il devient chapelain du baron John Stawell. Cependant, il est non-jureur durant la glorieuse révolution et quitte l’Angleterre en 1691, étudie la médecine à l’Université de Leyde puis exerce finalement le métier de médecin à Venise. Il rencontre Gichtel (il fait parti des Frères angéliques durant un temps) et Poiret (avec qui il continue de correspondre) durant cette période, lis Leade en 1694 lors de ses études à Leyde et devient un disciple dévoué de la prophétesse à son retour en Angleterre : il édite notamment ses manuscrits, épouse sa fille et la soutient dans ses épreuves (sa cécité ou les indélicatesses d’anciens disciples), rédige un récit des derniers jours de la mystique et est enfin, l’un des principaux fondateurs l’influente mais éphémère Société des Philadelphes à Londres en 1697 (elle est dissoute en 1704). Le succès de cette société n’est pas étranger à son organe : The Theosophical transactions que Lee publia avec Roach (son condisciple au St John’s College) 1697 et qui n’eut pourtant que cinq numéros (il y était notamment question d’unification des églises chrétiennes disparates). 𝕍 Les Disciples anglais de Jacob Bohme (pp. 90-96), Serge Hutin, 1960.
⟴Roach Richard | Médecin, Mystique 🞄 Anglais | 1662 – 1730
► Étudiant au St John’s College d’Oxford et ordonné prêtre de l’Église d’Angleterre, il a, contrairement à son futur collaborateur Lee, prêté allégeance après la Glorieuse révolution. Publie avec ce dernier, les cinq numéros de l’organe de la Société des Philadelphes : The Theosophical transactions. Mystique sujet à des rêves visionnaires, il succède à Leade après sa mort dans la direction de la société, qui disparaît alors de la scène publique. Auteur d’un The Great Crisis (1726) qui rend compte de mystiques qui lui sont contemporains. On peut trouver plusieurs de ses correspondances dans le MS Rawlinson D.832-833 bs. Bibliothèque de Bodley.
⟴Hessen-Darmstadt (Von) Ernst | Landgrave 🞄 Allemand | 1667 – 1739
► Nous intéresse au travers de l’anecdote exposant son intérêt pour l’alchimie, domaine dans lequel il investi des sommes importantes. Un paquet lui parvint en 1717, dans lequel il trouva de la teinture d’or rouge et d’argent blanc accompagné d’instructions sur la façon de les employer ainsi que le conseil de cesser ses recherches. A l’aide de ces teintures, on transmuta de l’étain en or et on frappa une centaine de ducats qui d’ailleurs et tout comme ses homologues, ne trahissent en rien leur origine alchimique du point de vu chimique. Il circule notamment les mêmes rumeurs de monnaie alchimique frappée autour des figures de Charles XII et Otto von Paykull, de l’empereur Ferdinand III et Richthausen ou encore de l’empereur Léopold Ier et Johann Wenzel Seiler. Ces différentes pièces et médailles alchimiques sont notablement rassemblées et étudiées dans l’étude de Vladimir Karpenko Alchemical coins and medals (1998).
⟴Boerhaave Herman | Médecin, Chimiste, Botaniste 🞄 Hollandais | 1668 – 1738  
► L’influence des paracelsiens est encore visible chez Boerhaave alors que la chimie entame son extraction de l’alchimie፧. Il est intéressé par les procédés transmutatoires, comme ont pu l’être Stahl, Leibniz, Newton ou Homberg. Évoluant dans le cadre avant tout médical, il contribue cependant à propager la pensée et la symbolique alchimique.
⟴Lange Johann | Théologien 🞄 Piétiste 🞄 Allemand | 1669 – 1756
► Membre du Collegium Philobiblicum d’August Herman Francke, influencé par Spener. Nous intéresse surtout pour son Theologia christiana in numeris (1702) qui concerne l’arithmologie፧. A noter que, proche de Christian Weise et mettant au point un diagramme en forme d’arbre pour résoudre le syllogismes, il est l’un des précurseurs des diagrammes logiques avec notamment, Leibniz (qui pour sa part était proche d’Erhard Weigel). Npc. notre Johann Christian Lange avec son compatriote, contemporain et confrère Johann Michael Lange (1664-1731).
⟴Auguste II | Politique 🞄 Allemand | 1670 – 1733  
► Électeur de Saxe et roi de Pologne. Mécène des arts et de l’architecture et intéressé par les sciences naturelles, il fait de Dresde la "Florence sur l’Elbe". Intéressé par la perspective d’obtenir de l’or par voie alchimique et amateur de porcelaine, il surveille de près Böttger dans ses recherches. Les découvertes fructueuses de l’alchimiste mèneront à l’élaboration de la porcelaine de Saxe et à la création de la Manufacture royale de Meissen en 1710.
⟴Gherli Fulvio | Alchimiste, Médecin 🞄 Italien | 1670 – 1735
► Actif à Naples et disciple de Santinelli. Auteur d’un Proteo Metallico (1721) qui selon Luigi Braco aurait été traduit en français sous le titre Traité des sept métaux (Tradotto in francese col titolo Il trattato dei sette metalli
). Mais, vraisemblablement présent dans un recueil, nous n’avons pu en trouver trace.
⟴Erskine Robert [Areskin Robert] | Alchimiste, Médecin 🞄 Écossais | 1677 – 1718
► Docteur en médecine et fellow de la Royal Society en 1703. Médecin en chef et conseiller privé du tsar Pierre Ier le Grand, il est aussi bibliothécaire en chef du Kunstkamera de Saint-Pétersbourg ce qui lui permet de constituer l’une des plus grandes collection d’ouvrages de Russie ainsi que la plus grande collection d’ouvrages alchimiques (environ 300 œuvres, dépassant ainsi celle de Newton ou Sloane). Important pour les progrès de la science russe, il créer le premier herbier de Russie en 1709 puis l’Aptekarskii ostrov {île apothicaire} en 1714, premier jardin botanique du pays. Franc-maçon jacobite (sa famille est investie dans la maçonnerie écossaise depuis plusieurs générations) il est influencé par Le Mort et Barchusen et acquis à la iatrochimie paracelsienne (il a par exemple fait des expériences avec le venin de vipère). 𝕍 The Petrine Instauration (Aries Book Series V°14, C°2, pp.121-207), 2012, Robert Collis.
⟴Prokopovitch Théophane | Prêtre 🞄 Orthodoxe 🞄 Ukrainien | 1681 – 1736  
► Archevêque de Novgorod, ecclésiastique dirigeant du très Saint-Synode (de 1726 à sa mort) dont, réformateur (ses idées sont proches du piétisme), il est le principal artisan et conseiller de Pierre Ier le Grand. Connu pour son intérêt pour le millénarisme, le judaïsme et également l’ésotérisme néoplatonicien et hermétique (il possédait une vaste bibliothèque à ce sujet).
⟴Böttger Johann | Alchimiste 🞄 Allemand | 1682 – 1719  
► Découvreur européen de la porcelaine dure dite "de Saxe" sous le patronat d’Auguste II, découverte qui le rendra riche.
⟴Berkeley George | Philosophe 🞄 Irlandais | 1685 – 1753  
► Berkeley est un philosophe original qui fut simultanément enseignant au Trinity College, où il fit ses études, et prêtre anglican, dès 1710. Empiriste et idéaliste radical, il est l’auteur d’un Traité des principes de la connaissance humaine (1710) puis d’un Trois dialogues entre Hylas et Philonous (1713), qui vulgarise le précédent, et dans lesquels il défend sa philosophie nominaliste et spiritualiste : l’immatérialisme. L’hypothèse de Berkeley, mal reçue de son temps, est que les corps (et donc toute la matière) ainsi que leurs propriétés afférentes n’ont pas d’existence en dehors de la perception : Exister c’est être perçu
. Influence Bergson (ce dernier en fait mention dans Matière et mémoire, avant-propos et C°4).
⟴Divisch Procopius [Divíšek Václav] | Théologien, Naturaliste 🞄 Prémontré 🞄 Tchèque | 1698 – 1765
► Prêtre catholique en 1726 puis docteur en théologie en 1733 avec la thèse Tractatus de Dei unitate sub inscriptione (Alpha) et (Omega). Influencé par Aristote et les scolastiques, il est un correspondant de Fricker et Oetinger qui soutiennent ses travaux. A mis au point des instruments afin de conduire des expérimentations sur l’hydraulique, la chimie-alchimie, l’acoustique, l’électricité et la météorologie.
► Il a été parmi les premiers à employer l’électricité à des fins thérapeutiques et on l’a proposé comme un précurseur dans l’utilisation des paratonnerres (quoique reposant sur des méthodes différentes de celles de Franklin) : il en érige en effet un à Prenditz en 1754. Met également au point le Denydor, instrument de musique dont l’objet est de jouer des vent et des cordes afin de produire des orchestrations. Ses travaux sont tenus en estime par l’empereur François Ier qui le convie à Vienne. En outre, afin d’expliquer théoriquement le phénomène de l’électricité, Divisch combine théologie et physique et met au point une véritable théologie de l’électricité (ce qui lui vaudra d’être suspect aux yeux des institutions scientifiques) : pour lui, la force ignée qui anime Dieu, l’âme፧ humaine et la nature est identique. Produit un Theoretischer Tractat oder die längst verlangte Theorie von der meteorologischen Electricität (1765) puis un Magia naturalis seu nova electricae rudimenta per tractatum theoreticum deducta, experimentis firmat qui exposent ses théories.