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Personnalités collectives (XVII)

Floruit (pays actuels) :

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Le Brethon Jean-Baptiste🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Médecin, Alchimiste 🞄 Royaume de France | XVII 1723

► Fameux pour ses aphoristiques et très appréciées Clefs de la philosophie spagyrique (1722) louées par Caillet, Alleau ou Fulcanelli.

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Neithold Johann Erhard (Ehrd de Naxagoras)🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Alchimiste 🞄 Saint-Empire romain Germanique | XVII XVIII

► Auteur ntm. d’un Alchymia denudata (1708)(1) et d’un Aurem Vellus, öder güldenes vliess (1733) reprenant les interprétations mytho-hermétiques de Bracesco (La Espositione di Geber, 1544) suivi, la même année, d’un Supplementum. Ces ouvrages contiennent des interprétations alchimico-théosophiques sur la toison d’or et la Table d’Émeraude. Quelques détails supplémentaires in Die Alchemie in älterer und neuerer Zeit (1886, pp. 208-220) de Kopp. On lui a faussement attribué La Chaîne d’Or d’Homère parce qu’il en a enfin écrit un commentaire en 1733 Experientia secundum Annulos Platonicos et Catenam Auream Homeri(2).


1. Traduit par Geron en Clavicule de la philosophie hermétique (1753).

2. 𝕍 le Ferguson 235 Lien vers le catalogue de la Bibliothèque de l’Université de Glasgow qui est en fra..

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Höffern (Mademoiselle)
Voyante 🞄 n. Saint-Empire romain Germanique (Poméranie), fl. Royaume de Suède | XVII XVIII

► De noble extraction allemande, Von Hoeffer vient vivre en Suède au d.XVIII pour devenir dame de compagnie de Amalia von Königsmarck. Là, sous le nom de Höffern, elle devient la première voyante célèbre de Suède, en tant que chiromancienne et physiognomoniste des milieux aristocratiques. On peut trouver plusieurs de ses prédictions dans le carnet de notes de Johan Wellander à la Bibliothèque royale de Suède.

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Gowdie Isobel🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Sorcière 🞄 Royaume d’Écosse | XVII 1662

► Fermière de Auldearn (Highland) célèbre pour le témoignage détaillé qu’elle a donné des activités de son groupe de sorciers (douze personnes) en 1661. Comme pour celui de sa compatriote et consœur Janet Boyman, son témoignage intéresse le folkloriste et l’anthropologue et, dans une certaine mesure, l’historien et le psychologue. Elle y décrit avec force de détails des rituels et réunions de son groupe ainsi que des pratiques, charmes et incantations, comme l’utilisation de dagydes. Elle rend également compte des divers pouvoir occultes dont elle aurait été dotée comme la polymorphie, la lévitation et la perception d’elfes. Le compte-rendu du procès, qui eu lieu autour de ses trente ans, intéressera également les mouvements reconstructionnistes comme le néopaganisme et la wicca. Son histoire aura enfin inspiré Brodie-Innes pour sa Devil’s Mistress (1915). Même si aucune preuve matérielle ne l’indique formellement, elle sera vraisemblablement étranglée puis brûlée, comme il était d’usage en Écosse durant la période de la chasse aux sorcières, alors à son apogée au XVII.


🙟 1600   

Hartlib Samuel🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Philosophe naturel 🞄 Christianisme (Protestantisme) 🞄 n. République des Deux Nations, fl. Royaume d’Angleterre | 1600 1662

► Polymathe émigré en Angleterre, influencé par Francis Bacon, proche de Dury et acquis aux idées de réforme éducative de Comenius. Il est connu pour avoir tissé un réseau de savants au travers l’Europe via une volumineuse correspondance épistolaire et des rencontres ponctuelles : le Cercle Hartlib. Ce cercle, principalement axé sur la philosophie naturelle était d’une part ouvert à tous les types de connaissances et d’autre part aux idées théosophiques et hermétiques. Il est également vraisemblablement à l’origine de la Royal Society.

Npc. avec Johannes Hartlieb, occultiste du XV. On trouve évidemment aussi l’orthographe allemande "Hartlieb" pour Samuel.

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Kircher Athanasius🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Encyclopedia (sélectionnée)
Encyclopédiste, Philosophe naturel, Hermésiste 🞄 Christianisme (Catholicisme:Jésuite), Néoplatonisme 🞄 n. Abbaye princière de Fulda, fl. États pontificaux | 1602 1680
Le Dernier humaniste, Le Maître des cent savoirs, Le Léonard de Vinci baroque

I. Histoire

► La vie et l’œuvre de Kircher sont excellemment bien documentés et il existe beaucoup d’études fort précises sur lui. Plus jeune d’une fratrie de neuf enfants, fils d’un docteur en théologie qui l’initie tôt aux différents aspects de la connaissance. De 1614 à 1618, il est au Collège des Jésuites de l’Abbaye de Fulda où il se livre à l’étude du grec et de l’hébreu grâce à un rabbin, puis entre directement au noviciat de la Compagnie de Jésus pour la période de 1618-1620. Désireux d’étendre ses connaissances, il fréquente plusieurs collèges jésuites où il est répétiteur et étudiant principalement les mathématiques, les sciences humaines et naturelles. Il est ordonné prêtre en 1628. Par la suite, il est d’abord professeur de philosophie et de mathématiques à Würzburg en 1629, là, il donne également des cours de syriaque et d’hébreu. Cependant, dans le cadre de la Guerre de Trente Ans, les victoires des troupes suédoises de Gustave-Adolphe en Allemagne le poussent à se retirer en France en 1632, à l’Université papale d’Avignon où il se lie à son confrère et aîné Nicolas-Claude Fabri de Peiresc. Ils échangent sur la possibilité de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens par l’intermédiaire de l’étude du copte grâce aux documents de Pietro Della Valle.

↪ Kircher ensuite mandé par Ferdinand II du Saint-Empire pour succéder à Kepler à Vienne. Cependant, sur intervention de Peiresc, il va finalement en Italie puis se fixe à Rome en 1633. En effet, en 1638, il obtient grâce à Peiresc, un poste de professeur au prestigieux Collège romain, principale institution éducative jésuite. Il y enseigne les mathématiques, la physique et les langues orientales. Avant sa prise de fonction, en 1637, il entreprend un voyage à Malte, en Sicile et sur les îles Lipari où il effectue l’ascension de l’Etna et du Stromboli. Il escalade aussi le Vésuve et descend même dans le cratère. Hormis quelques déplacement de cet ordre, il reste pratiquement toute sa vie durant à Rome et enseigne au Collège durant plus de 40 ans. Quoique dès 1646 il s’y fait moins régulier, se focalisant sur ses recherches avec l’appui de sa hiérarchie.

↪ Là, il travaille avec son plus proche collaborateur, son confrère et ami, le prêtre jésuite et professeur Gaspar Schott, admirateur de l’œuvre kircherienne. Dans cet établissement, il devient en outre conservateur du tout nouveau musée du Collège romain en 1651. Il y constitue un spectaculaire cabinet de curiosités à partir de sa propre collection, d’antiquités exotiques. Il sera connu après sa mort comme le Museum Kircherianum(1) et sera le premier musée public. Il contenait des pièces antiques, chrétiennes, orientales et même sud-américaines et aussi bien de nature artistiques, qu’ethnologiques, archéologiques et naturalistes. Il abritait également ses propres machines optiques, magnétiques, musicales et catoptriques. En 1661, il découvre les ruines d’une église à Guadagnolo, localité habitée la plus élevée de la région du Latium, qui, selon la légende, aurait été construite sur ordre de Constantin le Grand au IV. Il collecte des fonds et dirige la restauration de l’édifice et indique son désir que son cœur soit inhumé à cet endroit, il a ainsi été placé sous l’autel où il est encore actuellement.

II. Œuvres

◆ Kircher un polymathe et l’un des érudits les plus savant de son siècle, à la fois instruit et curieux, intelligent et expérimentateur, c’est aussi un homme de foi et traversé par une énergie inépuisable. Il est l’un des derniers humanistes à pouvoir prétendre à un savoir encyclopédique, savoir qui est parfois avant-gardiste voir hermétique. Sa curiosité scientifique se combine en effet avec une conception mystique des forces naturelles, car Kircher, il faut le souligner pour ne pas mécomprendre et méjuger son œuvre, est catholique d’une part, mais aussi néoplatonicien, hermétiste et qabbaliste(2). Il est cependant critique de l’occultisme de Paracelse, Agrippa et des développements du magisme renaissant, préférant naturellement s’attacher au néoplatonisme florentin. Il doute encore de la faisabilité et de la moralité de l’alchemia transmutatoria mais estime bien sûr utiles la spagyrica et la metallurgica. D’autre part, outre les philosophes antiques, il est influencé dans sa démarche par Ficin, De Cues et Bruno. Il d’ailleurs encore intéressé par la combinatoire lulienne et, appuyé sur les opérations de la qabbale, il élabore son propre système universel (Ars magna Sciendi, 1669). Enclin à toutes sortes de recherches, il s’intéresse notamment :

À la religion comparée (ntm. aux aspects liturgiques) et à la chorographie (Latium, 1671). Il se penche encore sur les études linguistiques (Turris Babel, 1679) et la philologie (Lingua aegyptiaca restituta, 1643 où il inaugure d’ailleurs les études coptes), mais aussi sur les mathématiques (nous intéresse au premier chef, le considérable Arithmologia, 1665) et l’acoustique (Musurgia universalis, 1650), la médecine puis la philosophie naturelle en général, tant sur l’astronomie (Itinerarium exstaticum, 1656(3)), le magnétisme et l’électricité (Magnes, sive de Arte magnetica, 1641) clef de voûte de son système(4), l’optique(5) (Ars magna lucis et umbrae, 1646) ou la géologie, plus précisément la vulcanologie, qui est sa première passion(6).

Orientaliste également, il s’intéresse aux civilisations chinoises (China illustrata, 1667) et égyptiennes (Œdipus Ægyptiacus, 1652), s’appuyant sur les rapports rédigés par les missionnaires jésuites d’une part(7) et les récents progrès de l’archéologie de l’autre. Il est d’ailleurs considéré par certains historiens comme le père de l’égyptologie, parce qu’il a fait le lien avec le copte. Lui-même estimait être parvenu à déchiffrer les hiéroglyphes(8) — langue symbolique et divine pour lui, dans la lignée des Hiéroglyphes d’Horapollon — à l’aide d’un manuscrit arabo-égyptien, celui dit d’Abenephius, et d’une exégèse hermétique et symbolique. Ce savoir devant conduire Kircher à une connaissance approfondie du christianisme et à la démonstration de l’universalité du catholicisme. Bien qu’il se soit trompé concernant le déchiffrage phonétique et sémantique des hiéroglyphes, ses travaux n’en demeurent pas moins révolutionnaires pour son époque et toujours curieux, en particulier pour l’ésotériste.

Il s’intéresse enfin à la technologie et met au point plusieurs appareils : des automates (ex. un générateur de partitions, une tentative de machine à mouvement perpétuel ou une statue parlante), la première harpe éolienne, des orgues actionnés par la force hydraulique, le pantographe ou encore le premier mégaphone puis surtout l’impressionnante Specula Melitensis, horloge et calculatrice mécanique livrant des informations sur l’astronomie-astrologie, la médico-botanique et l’hermétisme alchimico-magique. Il est également l’un des premiers à écrire sur la lanterne magique, appareil d’optique dont il donne la description dans son Ars magnae lucis et umbrae (1645).

Tous les ouvrages issus de ces nombreux centres d’intérêts sont encyclopédiques et prodigieusement érudits, en tout cas fort documentés, mais souvent indigestes, abstrus même. Ils livrent parfois des informations controversées ou des démonstrations imprécises et proposent en outre des hypothèses intuitives voir audacieuses même pour son époque. Ils vont lui apporter une vive notoriété européenne, autant basée sur l’admiration que la critique, d’autant que dessinateur et graveur, il ornera richement ses ouvrages de magnifiques illustrations, ouvrages qui se vendaient fort bien et firent de lui le premier savant à pouvoir vivre en autonomie de ses propres travaux intellectuels. Cette renommée cependant, ou du moins la respectabilité de sa philosophie, n’ira néanmoins pas au-delà de l’époque baroque : positionné à une époque transition entre les modes de pensées de la renaissance et de la modernité, ses œuvres seront éclipsées par le rationalisme de Descartes. Lui-même, pratiquant une approche scientifique universelle de nature poreuse et organique, n’accordait guère de valeur aux disciplines spécialisées et cloisonnées en cours de formation à son époque. Aussi, dès les ans. 1670 on le juge alors progressivement avec l’époque baroque : représentatif d’un état d’esprit passéiste autant que subversif, d’une mentalité étrange voire même mystificatrice ou, à tout le moins, attirée uniquement par le merveilleux et manquant résolument d’esprit critique. Ce jugement exaspéré rend compte de sa célébrité et des enjeux épistémologiques de l’époque. Il est néanmoins vrai que dans sa vaste entreprise, Kircher agissait parfois plus comme un journaliste que comme un scientifique et se contentait de rapporter les informations auxquelles il parvenait à avoir accès. Soutenu par les princes et le Vatican, Kircher aura produit plus de quarante livres et des milliers de manuscrits et de lettres(9) à destination de plus de 750 correspondants.

III. Projet et influence

◆ Kircher souhaitait, en fait, découvrir la sagesse universelle. Pour ce faire, il ambitionnait élaborer un compte rendu complet et unifié des forces de la nature, ainsi que d’une façon plus générale, un réseau unifié de toute la connaissance. Englobant cette vaste entreprise, il voulait également édifier une cosmologie, qui, s’appuyant sur les maîtres du passé, intégrerait les découvertes récentes de la physique et de l’astronomie du début de son siècle et dont l’édification permettrait, dans un cadre pansophique, de révéler les nœuds secrets entre les différentes disciplines et de mettre en valeur la convergence entre la sagesse traditionnelle et la science naissante. S’il n’est pas un découvreur original ni même aussi pointu que les spécialistes de son époque, il est néanmoins un disséminateur et un stimulateur de connaissances et d’idées de premier plan, étant parvenu, outre son imposante et flamboyante œuvre écrite et technologique et sa collection personnelle, à tisser un vaste réseau de correspondants, non seulement parmi les jésuites mais aussi, d’une façon plus générale, dans la république européenne des lettres.

➽ Influence Newton et Leibniz, le rosicrucisme et les maçonneries égyptiennes, annonce le magnétisme de Mesmer(10) comme montée de l’égyptomanie.

𝕍 1⬝ Athanase Kircher (1602-1680). Apologétique et crise de l’encyclopédisme in Littératures classiques (49 pp. 181-199), Claudine Poulouin, 2003 Lien vers le document sur Persée | 2⬝ L’Ars Magna Lucis et Umbrae d’Athanase Kircher. Néoplatonisme, hermétisme et « nouvelle philosophie » in Baroque (12), Catherine Chevalley, 1987 Lien vers le document sur OpenEditions | Et pourquoi pas 3⬝ Les Jésuites et le kabbalisme chrétien a la renaissance in Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance (20, 3 pp. 542-555), François Secret, 1958.


1. Dispersé en 1915, la collection est ajd. principalement divisée entre le Musée national de préhistoire et d’ethnographie Luigi-Pigorini et le Musée des Thermes de Dioclétien.

2. Sa devise était In uno omnia. On sait par ailleurs son attrait pour l’exercice de la polygraphie (Polygraphia nova et universalis, 1661).

3. L’ouvrage, décrivant un dialogue entre un ange et un philosophe, Cosmiel et Theodidactus, est très controversé par les censeurs jésuites. Kircher y soutient en effet le modèle tychonien au détriment de la cosmologie aristotélicienne sur laquelle l’Église catholique se repose depuis le tout récent procès de Galilée en 1633.

4. Universel, il est pour lui de nature polaire; présentant un pole d’attraction-répulsion, et se représente son action comme étant d’une part organique et d’autre part inorganique.

5. Il est d’ailleurs le premier à décrire Jupiter et Saturne observés à la lunette et, inversement, il est aussi le premier à affirmer l’existence de micro-organismes qu’il pu observer avec un microscope de sa conception et leur attribue des proprités infectieuses, proposant des mesures prophylactiques en conséquence.

6. Son encyclopédique Mundus subterraneus (1665) en particulier, qui traite des transformations des couches terrestres et de la formation des fossiles, de la localisation des volcans, des tremblements de terre ou encore des courants océaniques est d’ailleurs le premier grand traité de géologie.

7. Lui-même a demandé par deux fois un poste de missionnaire (1628 et 1637) mais sa hiérarchie estima plus opportun de le pousser à poursuivre sa carrière professorale.

8. On peut voir ces tentatives sur certains obélisques : Obeliscus Pamphilius (1650) et Obeliscus Alexandrinus (1666).

9. 𝕍 le Athanasius Kircher correspondence project de l’Université Stanford.

10. Il fait d’ailleurs, dans son Ars magna lucis et umbrae, un des premiers compte rendus d’hypnose avec un coq pour sujet.

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Lilly William🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Astrologue, Médecin 🞄 Christianisme (Anglicanisme) 🞄 Royaume d’Angleterre | 1602 1681

I. Histoire

► "Merlinus Anglicus Junior" et "Père de l’astrologie britannique", astrologue d’inclinaison populaire dont l’influence s’étend largement au-delà des frontières britanniques malgré les critiques de certains de ses confrères et les revirements sociaux et politiques auxquels, en tant qu’astrologue, il dut faire face. Ami d’Ashmole et de Coley — qui est également son collaborateur et poursuivra son héritage —, il fut aussi simultanément proche et en contradiction, parfois violente, avec Booker, le royaliste Wharton, dont il prendra la défense, Christopher Heydon ou encore Gadbury, qui, d’abord son élève, deviendra son rival.

► Fils d’un pauvre agriculteur mais peu apte aux travaux de la ferme, il va à l’école de grammaire d’Ashby-de-la-Zouch dès 1613, où il étudie le latin mais aussi un peu de grec et d’hébreu. Ne pouvant accéder à l’université pour devenir prêtre, il devient cependant, dès 1620, domestique et secrétaire pour un notable de Londres. Malgré leur différence d’âge et de statut, il se marie finalement avec la veuve de son maître lorsque celui-ci décède en 1627, mariage qui le met à l’abri du besoin. Sa nouvelle épouse succombe à son tour en 1633 et il se remarie en 1634 – un mariage peu heureux, signé par précise-t-il –. Lorsque trépasse sa seconde épouse en 1653, il est libre d’effectuer une troisième union, en 1654, dernier engagement qui, signé par ♎︎, sembla cette fois, lui convenir.

↪ En parallèle, il est mis en contact avec l’astrologie dès 1932(1), et influencé par Naboth, se passionne pour le sujet. Il donne rapidement des cours et écrit des ouvrages relatifs à l’art d’Uranie, dès 1634. Du à ses connexions avec le Long Parlement(2), il tombe naturellement dans le discrédit après la restauration Stuart et est même brièvement écroué lors de l’enquête sur la mort de Charles Ier. Aussi, il s’éloigne de Londres et des sphères politiques en 1665 et s’intéresse enfin à la médecine ; il obtient sa licence en 1670 grâce à l’appui d’Ashmole et Hereupon he began to practise more openly, & with good success, & every Saterday rode to Kingston, where the poorer sort flockt to him from severall parts & received much benefit by his advice & prescriptions, which he gave them freely & without money; […] précise même son "vieil ami". Il léguera la conduite de son alamanach à Cole et après sa mort, son cabinet londonien sera repris par John Case et sa bibliothèque rachetée par Ashmole.

II. Pensée et influence

◆ Lilly tente de rénover et de maintenir l’intérêt du grand public pour l’astrologie alors à contre-courant des intérêts intellectuels de son époque. Il s’installe comme professionnel en 1641 à Londres. Auteur d’almanachs annuels qu’il rédige de 1644 à sa mort, de nombreuses brochures contenant des prédictions(3), et de plusieurs ouvrages dont la fameuse Christian Astrology(4) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Wellcome (1647). Il s’agit du premier ouvrage d’astrologie rédigé en anglais et qui, synthétique et pratique, lui permet de devenir célèbre, acclamé par la presse et le grand public même, et qui fait ajd. figure de classique. Également producteur d’un Anima Astrologiae; or a Guide for Astrologers (1676).

↪ Sa notoriété, qui lui donnait un poids important dans l’opinion publique, lui permettra d’avoir en consultation des catégories sociales variées, y compris les personnalités les plus en vues. Au sommet de son activité, il a pu donner environ 2000 lectures par an. En outre, nombre d’ouvrages de prédictions ou d’oniromancie emprunteront son nom. Lilly, dont les clients pouvaient le questionner sur un très large spectre de préoccupations, est spécialement versé dans l’astrologie horaire, domaine dans lequel il était virtuose(5) et qu’il apprit auprès de Fiske. Il pratique également l’exercice des interrogationes, abordant fréquemment des sujets politiques, sphère dans laquelle il jouissait d’un remarquable réseau social grâce à Bulstrode Whitelock dont il parvient à se concilier les faveurs grâce à ses talents et qui l’amenèrent à conseiller les puissants. L’astrologie chrétienne de Lilly est également attentive aux mythes qu’elle fait correspondre avec le symbolisme des astres. Lilly va encore plus loin et renoue également avec le mysticisme astral en invoque les esprits et pratique la talismanie de l’Ars Notoria d’Agrippa, manuscrit dont il obtient une copie en 1634. Il semble cependant renoncer rapidement à ces pratiques, dès 1636, suite à une maladie, ce qui ne l’empêchera pas d’acquérir des manuscrits de Dee en 1672.

Influence l’astrologie anglaise et moderne ainsi que, de façon plus précise, Zadkiel.

𝕍 d’abord son "autobiographie" posthume, qui est plus un rassemblement d’anecdotes et d’observations personnelles sur des situations ou des personnes : 1⬝ The Life of William Lilly student in astrology, wrote by himselfe Lien vers l’œuvre (1715) puis 2⬝ Familiar to all: William Lilly and astrology in the seventeenth century, Jonathan Cape, 1975.


1. It happened one Sunday 1632, as my selfe and a Justice of peace his Clerk wear before Service discoursing of many things, hee chanced to say, that such a person was a great Schollar, nay so learned that hee could make an Almanack, which to mee then was strange; one speech begott an other, till at last he sayd hee would bring mee acquainted with one Evans in Gunpowder Alley, who had formerly lived in Staffordshire, that was an excellent wise man, and studied the black Arts. The same weeke after, wee went to see Mr. Evan […] he roused upp himselfe, and after some complements, hee was content to instruct mee in Astrology […] mais n’appréciant guère le comportement de l’ancien ecclésiatique, il ne resta guère longtemps auprès de lui.

2. Cela dit, Lilly, pour quelque raison que ce soit, ne semble pas réellement goûter la politique.

3. À ce propos, on lui a attribué d’avoir prédit la grande peste de Londres de 1665 et, surtout, le grand incendie de l’année suivante, à partir de deux des gravures hermétiques de son Monarchy or no monarchy (1651). Il fut d’ailleurs convoqué en 1666 par une commission chargée d’enquêter sur les causes de l’incendie et affirma tout ignorer à ce propos.

4. On y trouve ex., au XCII, une intéressante indication pour déterminer si une personne est ensorcelée : […] C’est une règle générale parmi les artistes qui connaissent la clé cabalistique de l’astrologie, que si une planète est maîtresse de l’ascendant et de la douzième maison, alors la maladie est plus que naturelle : Lorsque Saturne est Seigneur de l’ascendant et de la douzième maison, et qu’il est rétrograde dans la douzième maison, ou dans la septième ou la huitième maison dans les mêmes conditions, et que la Lune, étant Dame de la sixième maison, s’applique à Saturne, nous jugeons constamment que la personne qui s’informe est ensorcelée ou maudite, ou qu’un mauvais esprit a du pouvoir sur elle, et que le malheureux sera très oppressé et perturbé dans sa fantaisie, voire distrait. […].

5. 𝕍 notamment son Fish Stolen Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Wellcome.

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Goldmayer Andreas🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Astrologue, Alchimiste 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Margraviat de Brandebourg-Ansbach, fl. Ville impériale de Nuremberg) | 1603 1664

► Les informations disponibles sur lui sont lapidaires. Goldmayer à fréquenté plusieurs universités, étudiant la théologie, la médecine, et l’astronomie-astrologie. Il refuse plusieurs postes universitaires et devient mathématicien, fabricant de calendriers et faiseur d’horoscopes à Nuremberg. Reconnu pour ses compétences, il est nommé comte palatin impérial par Ferdinand III.

Connu pour ses prédictions accomplies relatives à sa propre mort ainsi qu’à celle de Gustave II Adolphe, qui lui valu son expulsion de Strasbourg puis plus tard, sa réputation. Ses textes, mêlant histoire, géographie et astrologie sont réputés obscurs et tortueux. Meurt dans une grande misère à l’hôpital de Nuremberg. Auteur d’ouvrages astrologiques et alchimiques : ntm. Harmonia motuum caelestium (1639), Mysteria sacrae scripturae (1643), Harmonia chymica (1655).

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Booker John🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Astrologue 🞄 Royaume d’Angleterre | 1603 1667

► Citoyen respecté de Londres, rival puis ami de Lilly. Intéressé par l’astrologie depuis son plus jeune âge, il est d’abord greffier pour deux magistrats de la ville et fort d’une bonne réputation. Auteur de la série annuelle d’almanach Telescopium Uranium(1) dès 1631, il atteint la notoriété en 1632 en prédisant, sous les effets néfastes d’une éclipse solaire en 18° ♈︎, la mort prochaine de Gustave II Adolphe et Frédéric V du Palatinat(2). En 1643 le parlement de Londres le désigne responsable des publications relatives aux "mathématiques, almanachs et pronostications" pour la Stationers’ Company. Spécialement intéressé par les questions relatives aux liaisons amoureuses et aux vols. S’est notablement engagé dans une violente controverse astrologico-éditoriale avec Wharton, leurs points de vue en matière politique étant opposés. À sa mort sa bibliothèque est rachetée par Ashmole pour 140 livres(3).

■ Lilly lui attribue le Bellum Hibernicale(4) mais il serait plutôt de Wharton si on suit le Catalogue de la bibliothèque de la Royal Dublin Society (1860, p.52), aurait-il confondu avec son Bloody Irish Almanack traitant du même sujet ?


1. Précédemment Mercurius coelicus et Ouranotheōria.

2. Morts respectivement le 6 novembre 1632 et le 29 novembre 1632.

3. Une grosse somme, sans doute par attention envers sa veuve.

4. Traité astrologique sur la rébellion irlandaise de 1641.

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Richthausen von Chaos Johann🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie
Alchimiste, Numismate, Mécène 🞄 Saint-Empire romain germanique (Archiduché d’Autriche) | 1604 1663

► Fils de commerçant, maître de la monnaie à Brunn puis Vienne, trésorier général des villes minières en 1655 puis conseiller de la chambre des comptes en 1649. Richthausen aurait obtenu des résultat dans la chrysopée.

◆ Il est en effet bien connu pour sa démonstration de transmutation de mercure en or ayant eu lieu à Prague en 1648 à partir d’une substance pourpre et en présence de Ferdinand III et du comte Rutz alors maître des monnaies. En commémoration, l’empereur ordonne de frapper une médaille de 300 ducats(1), anobli Richthausen(2) et lui offre le domaine de Sachsengang. Aurait effectué une seconde transmutation à partir du plomb. Cette fois la médaille commémorative fut simplement quoique opportunément frappée Aurea progenies plumbo prognata parente.

◆ Créateur d’une fondation Chaos à destination des orphelins à laquelle il livre une partie de sa très importante richesse dans son testament.


1. Recto : Apollon avec caducée et inscrite Divina metamorphosis exibita Praguae 16 janu. 1648 in praesentia Sac. Caes. Majest. Ferdinandi Tertii 🗎⮵, verso il est révérencieusement indiqué : Raris hæc ut hominibus est ars, ita raro in lucem prodit : laudetur deus in æternum qui partem suæ infinitæ potentiæ nobis suis adjectissimis creaturis communicat, la médaille fut en possession du trésor impérial mais elle a disparu au XIX.

2. Il choisit "Von Chaos".

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Czepko Daniel (von Reigersfeld)🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Poète, Mystique 🞄 Christianisme (Protestantisme:Luthérien) 🞄 Saint-Empire romain germanique (Duché de Liegnitz) | 1605 1660

► Fils et petit-fils de pasteur luthérien, il étudie la médecine à Leipzig puis le droit à Strasbourg et y devient proche de Matthias Bernegger et de son groupe avant de repartir en Silésie où il devient conseiller du duc Christian de Ohlau de 1656 à 1660. En 1656 il obtient également un titre de noblesse et le nom "von Reigersfeld". Lors de la Guerre de Trente ans, il demeura fidèle à l’Autriche qui, catholique, était néanmoins la dirigeante de la Silésie depuis un siècle. Poète et dramaturge baroque, il est l’auteur de vers mystiques inspirés, via Franckenberg, par la mystique rhéno-flamande et la théosophie allemande(1). Auteur d’une prose pastorale didactique Coridon et Phyllis (1631-1636) et d’un Sexcenta Monodisticha Sapientum (1640-1647), collection d’épigrammes porteurs de considérations mystico-théosophiques spéculatives.

Influence directement Silesiusntm. via ses Monodistich — avec qui il était en rapport.


1. Paracelse, Böhme et la Théologie germanique en particulier.

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Musaphia Benjamin [Dionysius]🔗 pertinentsEntrée Jewish Encyclopedia
Qabaliste 🞄 Judaïsme 🞄 n. Empire espagnol, fl. Saint-Empire romain Germanique (Duché de Holstein) | 1606 1675

► Émigre en Allemagne vers 1634 par crainte de l’inquisition, il devient médecin royal auprès de Christian IV du Danemark, puis se rend aux Pays-Bas vers 1648 où il intègre la yeshiva Keter Torah. Connu pour son habile Zeker Rab (1635) où il produit une variation poétique du mythe de la création qu’il constitue à l’aide de l’intégralité des racines hébraïques, toutes utilisées une fois. Il écrit aussi un Sacro-Medicæ Sententiæ (1640) qui contient un Me Zahab sur l’alchimie. Acquis à la cause du sabbataïsme.

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Moray Robert🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Militaire (Colonel), Naturaliste 🞄 Franc-maçonnerie 🞄 n. Royaume d’Écosse, fl. Royaume d’Angleterre | 1608 1673

► Artilleur et ingénieur militaire, il est proche des rois Charles Ier puis Charles II ainsi que de Richelieu qui le promeut colonel de la Garde écossaise et en fait son espion. Il est initié le 20 mai 1641 par des maçons de la loge Mary’s Chapel d’Edimbourg lors des guerres des Trois Royaumes auxquelles il participe; cet évènement sanctionne la première initiation d’un spéculatif ayant eut lieu sur le sol anglais. Dès lors, il utilisera sa marque maçonnique dans sa correspondance : un pentagramme : […] The Greekes accounted it the symbol of health and tranquility of body and mind, as being composed of capitall letters that make up the word Hygieia, and I have applied five other letters to it that are the initials of 5 words that make up the summe of Christian Religion, as well as stoick philosophy […]. Intéressé par la philosophie naturelle, ami de Vaughan, c’est un membre fondateur et premier président de la Royal Society, organisation initialement ouverte aux études alchimiques et pour laquelle il s’investit avec intensité.

𝕍 d’abord Masonry, symbolism and ethics in the life of Sir Robert Moray, FRS in Proceedings of the Society of Antiquaries of Scotland (114 pp. 405-431), David Stevenson, 1984. Lien vers l’œuvre

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Germain Claude
Médecin, Ecclésiastique (Archidiacre), Alchimiste 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume de France | 1610 XVII

Archiatre de Louise-Marie de Gonzague-Nevers. Auteur d’abord d’un Orthodoxe ou De l’abus de l’antimoine (1652) écrit pour répondre à La Science du plomb sacré des sages de Jean Chartier et mettant en scène un dialogue entre trois personnages(1) défavorables à la chimie médicale et à l’antimoine. Écrit ensuite, sous l’influence de la reine, un Icon philosophiæ occultæ (1672) favorable à l’alchimie. Il existe à ce sujet une lettre latine sur le livre intitulé Icon Philosphiæ Occultæ, supplément, in Bibliothèque des philosophes de Salmon (éd. 1678, 2) : Clarissimo viro Claudi Germain (pp. 488-522).


1. Orthodoxe, Philiatre et Philalèthe.

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Gonzague-Nevers (De) Louise-Marie🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Politique (Reine) 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume de France | 1611 1667

► Reine de Pologne de 1645 à 1667, épouse des rois Ladislas IV puis Jean Casimir II. Sa cour se compose d’artistes et de savants avant-gardistes tel l’astrologue et ami de Morin de Villefranche, William Davisson. Du reste, le propre secrétaire de Louise-Marie, Pierre des Noyers, est également un défenseur de l’astrologie horaire.

◆ Son médecin Claude Germain, rédacteur d’un dialogue critique envers l’alchimie, Orthodoxe ou De l’abus de l’antimoine (1652), affirma dans l’épître de son Icon philosophiæ occultæ (1672) qu’il changea d’avis par le truchement de Louise-Marie : […] jussu Serenissimæ Reginæ Ludovicæ Marie Mantuanæ, conjugis olim tua dilectissimæ, piæ foelicisque memoriæ, di sub tuis augustis auspiciis ad sinem primâ & potiore sui parte fæliciter deductum, facem lucidissimam in tantis & tam opacis Philosophorum tenebris mihi præferente […]. Le grand-père de Louise-Marie, Louis IV de Gonzague-Nevers était lui-même un mécène bien connu de l’art d’Hermès(1). Louise-Marie soutient en outre les activités de Vincent DePaul.


1. 𝕍 Mécénat et alchimie à la fin de la Renaissance, Jean-François Maillard in Alchimie : art, histoire et mythes, 1995.

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Jhones Basset
Alchimiste 🞄 Royaume d’Angleterre | 1613 Information inconnue

Alchimiste gallois peu connu, auteur d’un Lapis chymicus (1648) signalé à Hartlib par Clod, ce dernier rencontre l’alchimiste la même année. Hartlib indique dans ses notes personnelles (Ephemerides 1655) la communication de Clod : A very choice and rare Booke discovering the whole Philosophical Mystery and not knowing that hee doth discover the same. And wheras hee seemes to set out his Errors, these containe the maine Truth as may bee seene principally in Page 12. 13. of that Treatise which is called Lapis Chymicus Philosophorum Examini subjectus. […] The Dr hath laboured all his life in that Worke and though hee bee gone further in it than many hundreds and further then Garancier yet hee knows it not. and yet hee complaines hee cannot finde the ingressum in metalla. Clodius.

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Meurdrac Marie🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Alchimiste 🞄 Paracelsisme 🞄 Royaume de France | 1613 1680

► Alchimiste paracelsienne. Auteur de l’ouvrage de vulgarisation la Chymie charitable (1666).

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Palombara Massimiliano🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Politique (Marquis), Alchimiste, Poète 🞄 États pontificaux | 1614 1685

Connu pour être l’auteur de la célèbre Porte Alchimique de Rome. Cet unique témoin architectural l’alchimie occidentale, faisait à l’époque parti du jardin de sa Villa Palombara aujourd’hui rasée. Ami de Christine de Suède, il rencontre vraisemblablement par son intermédiaire Kircher, Borri, Santinelli et Gualdi qui tous, étaient dans l’entourage de Christine. Il également poète, principalement connu pour son poème alchimique à tendance rosicrucienne La Bugia {Le Bougeoir} (1656) qu’il dédié à son amie.

𝕍 1⬝ La Signification de la "Porte magique" de Rome et la doctrine alchimique de Massimiliano Palombara (Mino Gabriele) in Alchimie: art, histoire et mythes, Didier Kahn et Sylvain Matton, 1985. | Ou pour une mise au point sur la question, que les locuteurs de la langue de Dante 𝕍 directement 2⬝ La Porta magica di Roma simbolo dell’alchimia occidentale, Mino Gabriele, 2015.

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Culpeper Nicholas🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Botaniste, Astrologue 🞄 Royaume d’Angleterre | 1616 1654

► Éduqué par sa grand-mère qui l’introduit à la botanique, c’est également, dès son jeune âge, un lecteur de l’herbier de William Turner qu’il découvre dans la bibliothèque de son grand-père, le révérend puritain William Attersoll. Il étudie la théologie à l’Université de Cambridge mais interrompt ses études, plus fasciné par Hippocrate et Galien, l’occultisme et l’astrologie(1) et ennuyé par plusieurs évènements personnels. Il devient alors l’apprenti d’un apothicaire puis, à la faveur d’un mariage avantageux, il s’installe comme pharmacien dans la banlieue de Londres. Membre de la Worshipful society of apothecaries, il s’opposait au monopole médical du College of physicians.

► Particulièrement actif dans son métier(2), il recevait d’ailleurs gratuitement ses patients les plus démunis et avait pour objectif de rendre non seulement les traitements accessibles à tous mais aussi de former ses contemporains afin qu’ils puissent eux-même prendre soin de leur santé. Dans cette perspective, il traduit notamment le Pharmacopia Londonesis du Lat. vers Ang.. Culpeper était avant tout un empiriste et certainement, le plus célèbre représentant de la médecine hermético-astrologique. Il fut certes accusé de sorcellerie mais il ne faut pas se représenter Culpeper comme un excentrique au niveau professionnel : sa pratique médicale reflète celle de son temps et son influence sur la médecine anglaise du XVII-XVIII est remarquable. Auteur du célébrissime English Physician (1652)(3) qui poursuit le travail entreprit par John Gerard(4) et d’un détaillé Astrological judgement of diseases (1655). Il meurt à 37 ans et sa veuve se mariera avec Heydon en 1656, ce dernier a pu ainsi avoir accès à la bibliothèque de Culpeper dans laquelle il trouva des textes rosicruciens. La grande popularité de Culpeper donna lieu à un grand nombre de pseudo-épigraphes.

𝕍 Nicholas Culpeper and his books in Journal of the history of medicine and allied sciences (17, 1 pp. 152-167), F.N.L. Poynter, 1962.


1. Ntm. au travers de Lilly.

2. Il pouvait examiner une quarantaine de personnes en une matinée.

3. Complete herbal Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre dès 1653, ou plus vulgairement ajd. Culpeper’s herbal.

4. Auteur d’un Herball en 1597.

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Wharton George🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Militaire, Astrologue, Poète 🞄 Royaume d’Angleterre | 1617 1681

► C’est un ami de Ashmole qu’il rencontre, dans le contexte de la Première révolution anglaise, dans l’armée royaliste. Il est présent à la première tenue de la Société des astrologues au Gresham College aux cotés d’Ashmole d’une part, Lilly et Booker d’autre part.

Au travers de la publication de pamphlets, il fut aux prises avec ces deux derniers, Booker surtout, dans une querelle relative aux interprétations politiques qui sont faites par le biais de l’astrologie. En effet si Wharton fut royaliste, Lilly et Booker étaient du coté des Parlementaires et ses écrits lui valurent plusieurs emprisonnements. Cependant, son ingéniosité dans l’art de l’évasion et le soutien bienveillant de son rival Lilly lui firent échapper aux condamnations. Suite à la restauration de la monarchie des Stuarts il est fait baronnet en 1677.

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Ashmole Elias🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Historien, Antiquaire, Hermésiste 🞄 Christianisme (Anglicanisme), Franc-maçonnerie 🞄 Royaume d’Angleterre | 1617 1692

► Ashmole tenait un journal qui permet d’apprendre maints détails sur sa vie. Fils d’un bourrelier, il étudie le droit à Londres et entame une activité d’avocat en 1638 mais, à la faveur d’un mariage avantageux, il ne pratiquera que fort peu. Durant la première révolution anglaise, il apporte son soutien à Charles Ier d’Angleterre en tant que capitaine d’artillerie dès 1644 et il reste toujours fidèle à la famille royale durant la République (1649-1660). Aussi, lorsque les Stuarts reviennent au pouvoir, Charles II récompense Ashmole en 1660 en le désignant contrôleur des comptes public et héraut de Windsor, ce qui accroît considérablement ses revenus et son prestige. Influencé par Dee(1) et le rosicrucisme, il est au Brasenose College d’Oxford durant la période républicaine et c’est aussi durant ce laps de temps qu’il a été initié en maçonnerie (1646). Cela fait de lui l’un des premiers maçons acceptés, cependant, nous ne savons rien de plus sur ses activités en loge, si tant est qu’il en ait eu. Ashmole participe en outre à la fondation de la Royal Society en 1661.

► En effet, rationaliste, pragmatique et esprit curieux, Ashmole un polymathe(2), il est fortement attiré par les philosophie naturelle, il est en cela influencé par Francis Bacon. Et, surnommé par lui-même le "mercuriophilus anglicus", arborant la devise héraldique "ex uno omnia", il est également féru d’hermésisme et de sciences occultes, estimant, avec la philosophie naturelle, que chacune de ces disciplines sont complémentaires. Déjà, lors de son implication dans la guerre, il rencontre Wharton et Heydon, eux aussi royalistes et attachés à l’astrologie, disciple qui marquera fortement son empreinte dans sa vie(3). C’est aussi un ami de Lilly, Booker et de Moor. Dans le domaine alchimique, il est fortement influencé par Backhouse qui est son mentor. On sait en outre, qu’il se fabriqua des talismans planétaires fondus dans les métaux appropriés.

◆ Sous le pseudonyme anagrammatique de James Hasolle, il publie le Fasciculus chemicus Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive (1650) où il traduit Arthur Dee et D’Espagnet, le Théâtre Chimique Britannique (1652) ensuite, ainsi qu’un alchimique The Way to Bliss Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive (1658) enfin. Pour Lilly, il traduit encore Les Prophéties de Merlin et Trithème. Ashmole a également constitué une collection de manuscrits, d’antiquités et de curiosités naturelles(4), qui, offerte à l’Université d’Oxford, a formé le noyau primordial de l’Ashmolean Museum, premier musée public en Angleterre et deuxième plus ancien musée universitaire du monde(5) qui ouvre ses portes en 1683.


1. Il fut le premier à essayer de reconstituer le système énochien, souhaitait écrire la biographie du mage et correspondait avec son fils.

2. Il est notablement versé en héraldisme, en numismatie et en botanique.

3. Il dressait des thèmes pour toutes les décisions importantes.

4. Une bonne partie viennent de la collection de John Tradescant le Jeune.

5. Après le Kunstmuseum de Bâle.

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Worsley Benjamin🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Alchimiste 🞄 Royaume d’Angleterre | 1618 1673

Proche de Hartlib et de son cercle et membre de l’hypothétique Invisible College. La publication du Furni Novi Philosophici le fait envoyer par le cercle de Hartlib auprès de Glauber en 1648. Il rencontre également Starkey vers 1650. Ami de Boyle. Influencé par Sendivogius et Nuysement.

𝕍 Benjamin Worsley, Thomas Leng, 2004.

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Borel Pierre🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Naturaliste, Polygraphe 🞄 Humanisme 🞄 Royaume de France | 1620 1671

► Il fait ses études de médecine à l’Université de Montpellier en 1640 puis obtient son diplôme à la Faculté de médecine de Cahors en 1643. Il devient ensuite médecin de Louis XIV en 1654. Encyclopédique dans son approche de la connaissance, il possède un cabinet de curiosités et s’intéresse à des sujets variés : optique, médecine, botanique, linguistique ou encore histoire ancienne. Membre de la modeste Académie de Castres en 1658 puis de l’Académie française en 1674. Notez qu’il fut longtemps confondu avec son contemporain et confrère Jacques Borelly (1623-1689).

Nous intéresse pour sa Bibliotheca chimica Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre (1654) où, première bibliographie (au sens strict) destinée spécifiquement à ce sujet, il répertorie près de 4000 ouvrages d’alchimie et de chimie(1). La Bibliotheca chemica Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Wellcome (1727) de Roth-Scholtz devra beaucoup à cet ouvrage. Réputé pour être alchimiste lui-même, il a également pratiqué, vraisemblablement dans une démarche seulement encyclopédique et curieuse, des expériences de chimie avec l’alchimiste Annibal Barlet et le polyglotte et mathématicien Claude Hardy. Débordé par ses intérêts multiples et à la recherche d’un mécène, il ne publiera pas d’autres études qui auraient pu nous intéresser : il fait mention d’une liste de travaux encore sous forme manuscrite et a imprimer dans son Catalogue situé au début de son Trésor de recherches et antiquitez gauloises et françaises Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France.


1. 𝕍 La Bibliotheca Chimica de Pierre Borel, Didier Kahn, 2012 Lien vers le document sur Hyper articles en ligne.

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Philalèthe Eugène [Vaughan Thomas]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Alchimiste, Théosophe 🞄 Christianisme (Protestantisme:Arminianisme) 🞄 Royaume d’Angleterre | 1621 1666

Thomas Vaughan, frère jumeau de Henry Vaughan et vraisemblablement l’identité civile d’Eugène Philalèthe. D’abord étudiant au Jesus College d’Oxford, arminianiste et ainsi anti-calviniste, philosophe naturel hostile au mécanisme perceptuel des aristotéliciens, c’est aussi un ardent royaliste et il combat dans la Première révolution anglaise. Il devient ensuite recteur de sa paroisse natale de Llansantffraed (Powys) dont il est expulsé en 1650 pour ivrognerie(1) alors qu’il est déjà fixé à Londres. Là, il fréquente Henshaw et Child, correspond avec Hartlib, puis, après la restauration Stuart, travaille pour Moray, alors premier président de la Royal Society. Travaillait notablement en laboratoire avec son épouse Rebecca avec qui il se marie en 1651 (elle décède cependant en 1658). Décédé d’une inhalation accidentelle de vapeur de mercure en 1666.

Influencé par le rosicrucisme, il rapproche transmutation alchimique et régénération chrétienne. Il est élogieux envers Trithème, Agrippa, Zorzi, Sendivogius et Reuchlin. Auteur de traités alchimico-magiques, notamment Anthroposophia Theomagica Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive, Lumen de lumine (1651) et d’un remarquable Aqua Vitae: Non Vitis (Sloane 1741 Lien vers le catalogue). Furguson propose en outre qu’il soit l’auteur du Van Chymique. Traducteur enfin de la Fama en anglais en 1652. A notablement été en conflit éditorial avec Henry More qui, sous le pseudonyme de "Alazonmastix Philalethes" lui destine ses Observations upon Anthroposophic Theomagica (1647) et le qualifie de "psychopyriste" (i.e. un cryptomatérialiste), Vaughan répondra avec son Man-Mouse la même année.

■ Le personnage de Diana Vaughan crée par Taxil pour ses Mémoires d’une ex-palladiste est la fille fictive de Thomas Vaughan qui est sans descendance connue.

Npc. avec son contemporain, compatriote, confrère et presque homonyme Eyrénée Philalèthe.


1. Et autres accusations spécieuses et exagérées, il plus certainement ennuyé pour ses accointances royalistes.

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Von Welz Justinian🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Mystique, Missionnaire 🞄 Christianisme (Protestantisme:Luthérien) 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Duché de Styrie, fl. Ville impériale de Ulm) | 1621 1668

► Fils d’une famille de la petite noblesse autrichienne, il est expulsé de son pays natal par Ferdinand II durant la contre-réforme, il réside ainsi en Allemagne à partir de 1628 puis étudie aux Pays-Bas dès 1640. Sans doute laïque mais érudit et animé d’un enthousiasme mystique, influencé par Kempis et Arndt, c’est un précurseur du piétisme, promoteur de la vita solitaria. Il plaide pour une réforme religieuse en Allemagne et pour la conversion des païens à l’échelle mondiale, impliquant une organisation de la société fondée autour de missions évangéliques ascétiques. Ces idées séduisent Gichtel et Friedrich Breckling. Peu soutenu, ses idées paraissent irréalisables à ses contemporains et il se rend finalement au Suriname en 1665 en tant que missionnaire, où il décède quelques années plus tard. Fonde également un groupe de la Société des Philadelphes.

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Angelus Silesius [Scheffler Johannes]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Poète, Mystique, Ecclésiastique (Prêtre) 🞄 Christianisme (Protestantisme:Luthéranisme, Catholicisme) 🞄 Monarchie de Habsbourg (Duché de Silésie) | 1624 1677
Le Prophète de l'Ineffable

I. Histoire

► Premier de trois enfants, né dans une famille luthérienne, propriétaire terrienne de la petite noblesse polonaise, qui émigra en Pologne pour des raisons religieuses. Il fait montre d’un intérêt précoce pour les lettres et publie ses premiers écrits durant ses études secondaires. Il effectue des études de droit et de médecine aux universités de Strasbourg, Leyde et Padoue, obtient son diplôme de docteur en philosophie et médecine en 1640 puis reviens dans son pays natal. En 1649 il obtient un poste à la cour de Silvius Ier Nimrod de Wurtemberg-Œls (reg. 16481664). Cependant, durant ses études, outre les Pères de l’Église et les mystiques médiévaux, il entre en contact avec les spéculations théosophiques et mystiques : il découvre Tauler à Strasbourg et, depuis ses études aux Pays-Bas, approche surtout l’œuvre de Böhme. Cela s’avère possible grâce à l’intermédiaire de Von Franckenberg, de qui il devient proche(1) et il fréquente vraisemblablement les milieux rosicruciens. Ces intérêts, ainsi que le développement progressif d’un mysticisme personnel, le font entrer en conflit avec plusieurs personnages de la cour, dont le duc et l’aumônier, en particulier autour de la Confession d’Augsbourg. Aussi, à la mort de Von Franckenberg, il prend finalement la décision de démissionner pour se retirer à Breslau.

↪ Il prend alors la décision de se convertir à la foi catholique en 1653. À l’occasion de son baptême, il prend le nom sacré "d’Angelus Silesius"(2), nom qu’il utilisera désormais afin de signer sa production littéraire. Cette conversion lui vaudra moqueries et attaques acerbes des autorités protestantes qui le désignent comme un charlatan et un hérétique(3). Dès 1654, il est membre de la Confrérie du Rosaire et jusque 1659, il est nommé médecin à la cour de l’empereur Ferdinand III (reg. 16371657)(4). Il retourne ensuite à Breslau et entre chez les Frères mineurs conventuels en 1661 et est ordonné prêtre. Il occupe ensuite la place de conseiller et chambellan auprès de son ami Sebastian von Rostock, prince-évêque de Breslau, fort actif dans la contre-réforme. Lui-même, converti enthousiaste se donne pour projet de parvenir à convaincre les protestants allemands de Silésie de retrouver la voie de l’Église romaine. Après la mort du prince, ses dernières années s’effectuent dans le recueillement et la vie ascétique à l’Hospice des Chevaliers de la Croix à l’Étoile Rouge et Silesius se consacre dès lors à des œuvres de piété, soignant notamment les pauvres et s’occupant des orphelins. Il devra léguer sa fortune, héritée de son père, à des institutions de charité.

II. Œuvres

Très remarqué pour ses Geistreiche Sinn- und Schlußreime {Épigrammes et maximes spirituelles}, plus connues sous leur version augmentée : Der Cherubinische Wandersmann {Le Pèlerin chérubinique} (1675). Influencé tant par Böhme, que par la mystique espagnole de Jean de la Croix et la mystique rhénane, il livre un large recueil synthétique d’épigrammes en plus de 1600 distique d’alexandrins(5), principalement destiné à illustrer le cheminement et les transformations de l’âme, renonçant au monde pour s’élever à la connaissance de Dieu. Cet ouvrage, considéré comme de premier plan dans la mystique catholique, devra marquer la critique par sa fraîcheur imaginative portée par une abondance d’images et sa capacité à allier profondeur de la pensée et audace dans l’expression. Silesius y fait fréquemment l'usage du paradoxe des antithèses pour mettre en valeur l’union mystique ainsi que d’une certaine ambiguïté ce qui, pour certains commentateurs, le rendit suspect de quiétisme et de panthéisme(6). Sa notoriété devra ainsi éclipser ses prédécesseurs : Franckenberg, Von Tschesch et Czepko.

↪ En 1657 Silesius produit encore un vaste recueil lyrique de lieder et d’hymnes religieux, en 205 chants : Heilige Seelenlust oder geistliche Hirtenlieder der in ihren Jesum verliebten Psyche {Les Saints délices de l’âme ou Églogues de Psyché amoureuse de son Jésus}, plus important texte de poésie mystique amoureuse du baroque allemand(7). Dans l’esprit du Cantique des cantiques, il use des formes et motifs de la poésie pastorale. Ce texte devra jouir d’un succès durable tant auprès des catholiques que des protestants(8) ou même des moraves. Il est enfin l’auteur de l’Ecclesiologia (1677) recueil de plusieurs de ses pamphlets polémiques dans lesquels il fait l’apologie de l’Église catholique et s’oppose à des théologiens protestants comme Chemnitz.

➽ Influence notablement Mallarmé, Rilke et Heidegger.

𝕍 The Secret and universal relevance of Johann Scheffler’ (Angelus Silesius’s) Epigrams in The Comparatist (44, pp. 215-234), Albrecht Classen, 2020.


1. Il l’initie sans doute à l’hermétisme, la qabale et l’alchimie.

2. Peut-être en hommage au franciscain Juan de los Ángeles.

3. Lui-même l’a justifié en affirmant que le luthérianisme dogmatique, accordant trop d’importance à la raison, écartait ce qui lui semblait fondamental : la theologiae mysticae.

4. Le poste est honorifique. Il n’aura en fait, jamais exercé.

5. Métrique qui était celle couramment utilisée dans la poésie allemande et la littérature mystique de l’époque baroque.

6. Malgré ses justifications en préface de son Pèlerin qui invoque sa filiation spirituelle avec l’apophatisme. On a cru bon ajd. de comparer son approche à celle ayant cours dans la pratique des kōan.

7. Avec le Trutznachtigall de Friedrich Von Spee.

8. Mais qui dans les premiers recueils, attribuaient ses vers à un auteur anonyme ou sous initiales.


🙟 1625   

Santinelli Francesco🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Politique (Marquis), Poète, Alchimiste 🞄 États pontificaux | 1627 1697

► Marquis, intellectuel, littérateur et duelliste reconnu, Santinelli est le fondateur de l’Accademia dei Disinvolti (1645). Impliqué dans le cercle hermétiques de Christine de Suède durant quatre ans(1). Il est cependant écarté de l’entourage de Christine (sans qu’elle lui retire son estime) suite à l’implication de son frère dans le meurtre du marquis Gian Rinaldo Monaldeschi à Fontainebleau. Poursuivi par l’ire d’Alexandre VII pour une tumultueuse histoire d’amour avec la duchesse Anna Aldobrandini (épouse du duc de Ceri) avec qui il se marie en secret, il trouve refuge auprès de Léopold Ier de Habsbourg en Autriche durant neuf ans. À Venise, il fréquente ensuite Gualdi dont il devient le disciple avant de se fixer définitivement à Rome en 1677.

◆ Auteur(2) de la fameuse ode alchimique Lux obnubilata suapte natura refulgens {La Lumière sortant par soi-mesme des ténèbres}(2), importante pour la maçonnerie hermétique, et d’un Androgenes hermeticus (1680) contenant deux traités (Minera Philosophorum et Radius ab Umbra).


1. Où il a pu fréquenter Kircher, Palombara et Borri…

2. Sous pseudonyme : "Marcantonio Crassellame Chinese".

3. 𝕍 Bibliothèque des philosophes chimiques.

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Gadbury John🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Astrologue 🞄 Royaume d’Angleterre | 1627 1704

► D’abord protégé de Lilly. Leur relation se détériore finalement et, pour des raisons dont certaines ne sont pas étrangères à la politique(1), Gadbury accuse Lilly d’incompétence voir de fraude. S’en suit une rivalité éditoriale qui continua ensuite entre Partridge et Gadbury.

◆ Aussi connu pour ses Collectio Geniturarum, qui analyse astrologiquement la vie de 150 de ses contemporains.


1. Gardbury était royaliste tandis que Lilly était favorable au Protectorate.

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Glaser Christophe🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Alchimiste, Apothicaire 🞄 n. Saint-Empire romain Germanique (Confédération des XIII cantons), fl. Royaume de France | 1629 1672

► Apothicaire ordinaire de Louis XIV et démonstrateur de chimie au Jardin du Roi. Maître de Nicolas Lémery. Connu pour son Traicté de la chymie Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France.

◆ Son Novum laboratorium chemicum (1677) inspirera les instructions et le rituel du grade de theoretici dans l’Ordre de la Rose-croix d’or d’ancien système.

◆ Il fut soupçonné d’avoir fabriqué le poison de Brinvilliers dans l’affaire des poisons.

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Löwenstern-Kunckel (von) Johann🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Chimiste, Alchimiste 🞄 Saint-Empire romain Germanique (Duché de Holstein-Glückstadt), fl. Royaume de Suède | 1630 1703

Spécialiste de la verrerie, il découvre en outre, après Brand, le phosphore. Convié en Suède en 1688, le roi l’anoblit en 1693 et le fait intégrer le Bergskollegium, conseil suédois des mines.

◆ Actif à une époque charnière, il est contemporain d’une conception alchimique de la chimie. Cependant, il oriente sa pratique et sa recherche alchimique vers la technicité scientifique, corrigeant d’un point de vue opératif l’œuvre d’Antonio Neri. Ce dernier publia le premier ouvrage consacré exclusivement à la verrerie (Arte vetraria, 1612). Dès lors, le point de vue de Kunckel l’écarte du cadre de l’encyclopédie et, sauf informations contraires qui seraient trouvées dans ses ouvrages, le rend seulement éligible à la présente mention. Notons qu’il critique l’alkahest dans son Chymische Anmerckungen.

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Clauder Gabriel🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie
Médecin, Chimiste, Alchimiste 🞄 Saint-Empire romain Germanique (fl. Électorat de Saxe) | 1633 1691

► Médecin des princes électeurs de Saxe, membre de l’Academia Naturae Curiosum Leopoldina vers 1687.

Publie quelques ouvrages chimiques et alchimiques dont le plus connu est un théorique Dissertatio de tinctura universali (1678)(1) où, afin de contre les arguments développés par Kircher dans son Mundus subterraneus(2) il s’appuie sur Fabre. Édite d’ailleurs en 1690 le Manuscriptum ad Fridericum attribué à Fabre.


1. Et in Bibliotheca Chemica Curiosa 1 1 2.

2. Il estimait la transmutation naturelle irréaliste et seulement possible par l’intermédiaire de quelque intervention diabolique.

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Coley Henry🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Astrologue 🞄 Royaume d’Angleterre | 1633 1704

Ami, collaborateur et fils spirituel de Lilly. Notablement producteur d’une Clavis Astrologia Eliiminata (1676) qui se veut complémentaire de l’Astrologie chrétienne de son ami. L’ouvrage est renommé pour sa précision mathématique, domaine dans lequel Coley était versé ainsi que pour son apport historique. Notons également que l’ouvrage contient outre une version anglaise du Centiloque de Ptolémée, la première version anglaise du Centiloque d’Hermès compilé par Stéphane de Messine ainsi que le Centiloque de Bethem {Al-Battani}.

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Glanvill Joseph🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Philosophe, Démonographe 🞄 Christianisme (Anglicanisme) 🞄 Royaume d’Angleterre | 1636 1680

► Anglican et rationaliste, influencé par Francis Bacon, il souhaite éviter les excès du scepticisme et du dogmatisme. Membre en 1664, de la toute jeune Royal Society et prébende de l’église de Worcester en 1678. Nous intéresse pour son Sorcerers and Sorcery (1666) et son Saducismus Triumphatus (1681, ⚱️)(1) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Wellcome, ouvrage soutenu et édité par More. Il est introduit à ces sujets suite à des échanges avec More(2), Van Helmont fils et Greatrakes. L’objet de l’œuvre est rapporter et discuter, dans le cadre d’une démarche rationnelle, des faits relatifs à la sorcellerie, aux fantômes et au spiritualisme. On y trouve notamment une des premières occurrences de la bouteille de sorcière. Glanvill défendait la réalité de ces phénomènes, estimant même que le déni à cet égard est le premier pas vers l’athéisme quoiqu’il admettait, malgré quelques proportions, que les mécanismes présidant à leur fonctionnement est encore inconnu. Il effectue ainsi la transition entre la démonographie et parapsychologie.


1. Plusieurs éd. nous choisissons celle de 1726.

2. Avec qui il parle de la fameuse affaire de poltergeist dite du tambour de Tedworth.

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Czipleá Adorján
Qabale (chrétienne) 🞄 Christianisme 🞄 Royaume de Hongrie | 1639 1664

► Publie en Angleterre vers 1662, un De Ente et malo, maintenant perdu. On trouve une trace succincte de sa qabale, semble-t-il pessimiste et extrémiste, dans une lettre de Casaubon à Edward Stillingfleet de 1670. Casaubon indique que Czipleá estime que intellectus est diabolus.


🙟 1650   

Frölich Eva🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Mystique 🞄 Royaume de Suède | 1650 1692

► Prophète piétiste et millénariste. Critique du clergé, elle était persuadée que le destin du roi Karl IX fut de dominer la chrétienté. Meurt emprisonnée.

➽ Elle influence vraisemblablement Lars Ulstadius.

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Vauquelin des Yveteaux Jean
Alchimiste 🞄 Royaume de France | 1651 1716

► Poète, précepteur de Louis XIII, proche de Pierre des Noyers. Auteur d’une œuvre hermétique volumineuse comprenant De la Pierre philosophale, De l’Arbre de vie ou de l’arbre solaire, le dictionnaire des Vérités fabuleuses et hermétiques et de commentaires Sur l’"épitaphe" et les "plaques" de Nicolas Flamel et le Cantique des Cantiques. Les Bibliothèques du Muséum national d’Histoire naturelle possèdent une intéressante documentation(1) vraisemblablement écrite de la main de Vauquelin des Yveteaux(2).

𝕍 la thèse de Gérard Amourette Jean Vauquelin des Yveteaux (1651-1716) : sa vie, son œuvre, et le milieu des alchimistes normands du XVIIe siècle (1978, Université Paris-Sorbonne).


1. Recueils d’ouvrages et de mémoires consacrés à l’hermétisme.

2. Ms.358-362 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre.

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Wharton Goodwin🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Diariste, Politique 🞄 Royaume d’Angleterre | 1653 1704

► Noble et politicien, connu, comme Terre-Neuve du Thym, pour son attrait du merveilleux au travers de son journal manuscrit conservé à la Bibliothèque Britannique(1). Dans cette autobiographie, il explique être en contact avec des fées et des anges, via les dons médiumniques d’une sorcière, Mary Parish, qu’il rencontre en 1683 et avec qui il entretient par la suite une relation intime. Il expose ainsi en outre, comment il s’investit dans une chasse au trésor, devient le roi du pays des fées et ambitionne de devenir celui de l’Angleterre en épousant Marie de Modène, comment encore, il entre également en contact avec Dieu. Sa vie durant, son entourage personnel et professionnel n’eut guère de suspicion à son propos, le décrivant comme une personne intègre et sérieuse. En effet, membre du parti whig et suite aux évènements de la Glorieuse Révolution il obtient le poste de Lord de l’Amirauté.


1. Add. Mss 20006-7 Lien vers le catalogue Lien vers le catalogue.

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Saxe-Eisenberg (De) Christian🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Politique (Duc) 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Duché de Saxe-Gotha, fl. Duché de Saxe-Eisenberg) | 1653 1707

► Durant ses dernières années on lui connaît un intérêt pour les communications avec les esprits et l’alchimie. Le duc affirma en effet qu’en 1705, il entra en communication avec son ancêtre le duc Jean-Casimir de Saxe-Cobourg et son infortunée première épouse Anne de Saxe et qu’il pu les réconcilier. L’anecdote est rapportée et commentée par Jung-Stilling dans son Theorie der Geister-Kunde (1808).

↪ Persuadé de faire prochainement fortune avec l’alchimie, le duc dépensa des sommes colossales, pour ainsi dire toute sa fortune, afin de bâtir un couvent, une école pour orphelins et une prison, réduisant drastiquement son train de vie. De même, peu avant sa mort, il exempta ses sujets de taxes durant trois ans.

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Moore Francis🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Library of Congress
Astrologue 🞄 Royaume d’Angleterre | 1657 1715

► Médecin et astrologue à la cour de Charles II d’Angleterre. Auteur d’un almanach prédictif le Vox Stellarum (1697) qui fut un succès éditorial. Il est encore publié au d.XXI en tant que Old Moore’s Almanack(1).


1. Npc. avec le Old Moore’s Almanac de Theophilus Moore.

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Iavorski Étienne
Ecclésiastique (Évêque) 🞄 Orthodoxe 🞄 n. République des Deux Nations, fl. Tsarat de Russie | 1658 1722

► Évêque de Moscou (et donc primat de l’Église orthodoxe russe) particulièrement reconnu pour sa capacité oratoire.

◆ Au d.XVIII, inspiré par Apocalypse de Jean et les textes de la Littérature des Palais, il usa de motifs mystiques, apocalyptiques et ésotériques(1) dans ses sermons afin de justifier la mission divine de Pierre Ier le Grand ainsi que la destinée hors du commun de la nation Russe.


1. Particulièrement, astrologiques et alchimiques.

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Stahl Georg🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Chimiste-Alchimiste 🞄 n. Saint-Empire romain Germanique (Margraviat de Brandebourg-Ansbach), fl. Royaume de Prusse (Duché de Magdebourg) | 1659 1734

► Situé à une époque charnière de l’histoire des idées, Stahl a une position ambivalente et symbolique vis à vis de la constitution de la science moderne. Il pratique une alchimie qui, par une série de déliquescence et de réorientations, s’est déjà franchement infléchie vers la chimie. Sa vision des interactions chimiques est globalement corpuscularienne et mécaniste mais son point de vu concernant la médecine et le vivant est cependant plus modéré et dans sa conception, les deux domaines doivent être nettement séparés.

↪ Il est connu pour avoir développé en ce sens, la théorie phlogistique de Becher qui remontant fondamentalement à Paracelse, est l’embouchure scientifique de la sulpha terra et en dernière analyse du feu. Cette théorie de la valeur calorifique des combustibles dominera les recherches chimiques jusqu’à l’avènement de la théorie de l’oxydation de Lavoisier et de la chimie contemporaine proprement dite. Il met également au point l’animisme, système vitaliste, beaucoup moins suivi par ses contemporains, et dans lequel l’âme est la source de tous les désordres vitaux. Dès lors, il convient d’intervenir de manière globale sur l’individu malade plutôt que se focaliser sur la partie atteinte, notamment en tonifiant le système circulatoire et musculaire. Son système médical trouvera cependant un écho dans le piétisme radical du docteur J.S. Carl, éditeur du périodique Geistliche Fama de 1730 à 1744.

Concernant sa position dans l’histoire de l’alchimie 𝕍 1⬝ Die Alchemie bis zum letzten Viertel des 18. Jahrhunderts, Hermann Kopp, 1886 (pp. 163-168) Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France | Et à propos de ses théories médicales, 2⬝ L’âme et les passions dans la philosophie médicale de Georg-Ernst Stahl in Dix-Huitième Siècle (23 pp. 31-43), Paul Hoffmann, 1991 Lien vers le document sur Persée

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Lee Francis🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Ecclésiastique (Prêtre), Mystique 🞄 Christianisme (Anglicanisme) 🞄 Royaume d’Angleterre | 1661 1719

► Titulaire d’un master of arts au St John’s College d’Oxford en 1687, il devient chapelain du baron John Stawell. Cependant, il est non-jureur durant la glorieuse révolution et quitte l’Angleterre en 1691, étudie la médecine à l’Université de Leyde puis exerce finalement le métier de médecin à Venise. Il rencontre Gichtel(1) et Poiret(2) durant cette période, lis Leade en 1694 lors de ses études à Leyde et devient un disciple dévoué de la prophétesse à son retour en Angleterre. Il édite notamment ses manuscrits, épouse sa fille et la soutient dans ses épreuves(3), rédige un récit des derniers jours de la mystique et est enfin, l’un des principaux fondateurs de l’influente mais éphémère Société des Philadelphes à Londres en 1697(4). Le succès de cette société n’est pas étranger à son organe : The Theosophical transactions que Lee publia avec Roach(5) 1697 et qui n’eut pourtant que cinq numéros(6).

𝕍 Les Disciples anglais de Jacob Bohme (pp. 90-96), Serge Hutin, 1960.


1. Il fait parti des Frères angéliques durant un temps.

2. Avec qui il continue de correspondre.

3. Sa cécité ou les indélicatesses d’anciens disciples.

4. Elle est dissoute en 1704.

5. Son condisciple au St John’s College.

6. Il y était notamment question d’unification des églises chrétiennes disparates.

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Roach Richard🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Ecclésiastique (Prêtre), Mystique 🞄 Christianisme (Anglicanisme) 🞄 Royaume d’Angleterre | 1662 1730

► Étudiant au St John’s College d’Oxford et ordonné prêtre de l’Église d’Angleterre, il a, contrairement à son futur collaborateur Lee, prêté allégeance après la Glorieuse révolution. Publie avec ce dernier, les cinq numéros de l’organe de la Société des Philadelphes : The Theosophical transactions. Mystique sujet à des rêves visionnaires, il succède à Leade après sa mort dans la direction de la société, qui disparaît alors de la scène publique. Auteur d’un The Great Crisis (1726) qui rend compte de mystiques qui lui sont contemporains. On peut trouver plusieurs de ses correspondances dans le MS Rawlinson D.832-833 Lien vers le catalogue bs. Bibliothèque de Bodley.

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Hessen-Darmstadt (Von) Ernst🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Politique (Landgrave) 🞄 Christianisme (Protestantisme) 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Duché de Saxe-Gotha, fl. Landgraviat de Hesse-Darmstadt) | 1667 1739

► Nous intéresse au travers de l’anecdote exposant son intérêt pour l’alchimie, domaine dans lequel il investi des sommes importantes. Un paquet lui parvint en 1717, dans lequel il trouva de la teinture d’or rouge et d’argent blanc accompagné d’instructions sur la façon de les employer ainsi que le conseil de cesser ses recherches. A l’aide de ces teintures, on transmuta de l’étain en or et on frappa une centaine de ducats qui d’ailleurs et tout comme ses homologues, ne trahissent en rien leur origine alchimique du point de vu chimique.

◆ Il circule notamment les mêmes rumeurs de monnaie alchimique frappée autour des figures de Charles XII et Otto von Paykull, de l’empereur Ferdinand III et Richthausen ou encore de l’empereur Léopold Ier et Johann Wenzel Seiler. Ces différentes pièces et médailles alchimiques sont notablement rassemblées et étudiées dans l’étude de Vladimir Karpenko : Alchemical coins and medals (1998).

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Boerhaave Herman🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Médecin, Chimiste, Botaniste 🞄 Paracelsisme 🞄 Provinces-Unies | 1668 1738

► L’influence des paracelsiens est encore visible chez Boerhaave alors que la chimie entame son extraction de l’alchimie. Il est intéressé par les procédés transmutatoires, comme ont pu l’être Stahl, Leibniz, Newton ou Homberg.

◆ Évoluant dans le cadre avant tout médical, il contribue cependant à propager la pensée et la symbolique alchimique.

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Fabricius Johann🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Philologue, Théologien 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Électorat de Saxe, fl. Ville impériale de Hambourg) | 1668 1738

► Professeur d’éloquence et de philosophie à Hamburg. S’intéresse aux philosophes grecs et publie une thèse sur Philon en 1693 : De Platonismo Philonis judaei. Bibliothécaire du théologien luthérien Johann Mayer.

Auteur de plusieurs ouvrages dont des bibliothecæ, la plus intéressante étant sa Bibliotheca Graeca (1705-1728) en 14 où il étudie notablement les hermetica (I, 7-12 Lien vers l’œuvre sur Internet Archive).

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Lange Johann🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Théologien 🞄 Christianisme (Protestantisme:Piétiste) 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Électorat de Saxe, fl. Principauté de Nassau-Usingen) | 1669 1756

► Membre du Collegium Philobiblicum d’August Herman Francke, influencé par Spener. Nous intéresse surtout pour son Theologia christiana in numeris (1702) qui concerne l’arithmologie. A noter que, proche de Christian Weise et mettant au point un diagramme en forme d’arbre pour résoudre le syllogismes, il est l’un des précurseurs des diagrammes logiques avec notamment, Leibniz(1).

Npc. notre Johann Christian Lange avec son compatriote, contemporain et confrère Johann Michael Lange (1664-1731).


1. Qui pour sa part était proche d’Erhard Weigel.

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Auguste II🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Politique 🞄 Christianisme (Protestantisme:Luthérien, Catholicisme) 🞄 n. Saint-Empire romain Germanique (Électorat de Saxe), fl. République des Deux Nations | 1670 1733

► Électeur de Saxe et roi de Pologne. Mécène des arts et de l’architecture et intéressé par les sciences naturelles, il fait de Dresde la "Florence sur l’Elbe".

◆ Intéressé par la perspective d’obtenir de l’or par voie alchimique et amateur de porcelaine, il surveille de près Böttger dans ses recherches. Les découvertes fructueuses de l’alchimiste mèneront à l’élaboration de la porcelaine de Saxe et à la création de la Manufacture royale de Meissen en 1710.

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Gherli Fulvio🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Alchimiste, Médecin 🞄 fl. Royaume de Naples | 1670 1735

► Actif à Naples et disciple de Santinelli. Auteur d’un Proteo Metallico (1721) qui selon Luigi Braco aurait été traduit en français sous le titre Traité des sept métaux (Tradotto in francese col titolo Il trattato dei sette metalli). Mais, vraisemblablement présent dans un recueil, nous n’avons pu en trouver trace.


🙟 1675   

Erskine Robert [Areskin Robert]🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Alchimiste, Médecin 🞄 Franc-maçonnerie, Paracelsisme 🞄 n. Royaume d’Écosse, fl. Tsarat de Russie | 1677 1718

► Docteur en médecine et fellow de la Royal Society en 1703. Médecin en chef et conseiller privé du tsar Pierre Ier le Grand, il est aussi bibliothécaire en chef du Kunstkamera de Saint-Pétersbourg ce qui lui permet de constituer l’une des plus grandes collection d’ouvrages de Russie ainsi que la plus grande collection d’ouvrages alchimiques(1). Franc-maçon jacobite(2) il est influencé par Le Mort et Barchusen et acquis à la iatrochimie paracelsienne(3).

Important pour les progrès de la science russe, il créer le premier herbier de Russie en 1709 puis l’Aptekarskii ostrov {île apothicaire} en 1714, premier jardin botanique du pays.

𝕍 The Petrine Instauration (Aries Book Series 14, 2, pp.121-207), 2012, Robert Collis.


1. Environ 300 œuvres, dépassant ainsi celle de Newton ou Sloane.

2. Sa famille est investie dans la maçonnerie écossaise depuis plusieurs générations.

3. Il a par exemple fait des expériences avec le venin de vipère.

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Juncker Johann🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Théologien, Alchimiste 🞄 Christianisme (Protestantisme:Piétiste), Paracelsisme 🞄 n. Saint-Empire romain Germanique (Landgraviat de Hesse-Darmstadt), fl. Royaume de Prusse (Duché de Magdebourg) | 1679 1759

► Étudie à l’Université de Marboug puis à l’Université de Halle où il est formé par August Francke en théologie, Stahl et Friedrich Hoffmann en médecine.

Influencé par Paracelse et acquis aux théories vitalistes de Stahl, il organise et diffuse ses idées (en même temps de que celles de Becher) dans le Conspectus chemiae theoretico-practicae (1730).

➽ Professeur d’Œtinger, Schröder et Metz.

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Prokopovitch Théophane🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie
Ecclésiastique (Évêque), Ésotériste 🞄 Christianisme (Orthodoxisme) 🞄 n. Hetmanat cosaque, fl. Tsarat de Russie | 1681 1736

► Archevêque de Novgorod, ecclésiastique dirigeant du très Saint-Synode (de 1726 à sa mort) dont, réformateur(1), il est le principal artisan, ainsi que le conseiller de Pierre Ier le Grand.

Connu pour son intérêt pour le millénarisme, le judaïsme et également l’ésotérisme néoplatonicien et hermétique; il possédait une vaste bibliothèque à ce sujet.


1. Ses idées sont proches du piétisme.

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Böttger Johann🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Alchimiste 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Comté impérial de Reuss, fl. Électorat de Saxe) | 1682 1719

► Découvreur européen de la porcelaine dure dite "de Saxe" sous le patronat d’Auguste II, découverte qui le rendra riche.

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Berkeley George🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Philosophe, Ecclésiastique (Prêtre) 🞄 Christianisme (Anglicanisme), Immatérialisme, Empirisme, Idéalisme 🞄 n. Royaume d’Irlande, fl. Royaume d’Angleterre | 1685 1753

► Berkeley est un philosophe original qui fut simultanément enseignant au Trinity College, où il fit ses études, et prêtre anglican, dès 1710. Empiriste et idéaliste radical, il est l’auteur d’un Traité des principes de la connaissance humaine (1710) puis d’un Trois dialogues entre Hylas et Philonous (1713), qui vulgarise le précédent, et dans lesquels il défend sa philosophie nominaliste et spiritualiste : l’immatérialisme. L’hypothèse de Berkeley, mal reçue de son temps, est que les corps (et donc toute la matière) ainsi que leurs propriétés afférentes n’ont pas d’existence en dehors de la perception : Exister c’est être perçu. Auteur d’un Siris (1744), ouvrage spéculatif influencé par le néoplatonisme et qui montre l’intérêt de l’auteur pour les concepts ésotériques. Sa lettre fragmentaire de 1741 à son ami Sir Jolm James constitue cependant la preuve la plus irréfutable de cet intérêt : […] There is an indwelling of Christ and the Holy Spirit, there is an inward light. If there be an ignis fatuus that misleads wild and conceited men, no man can thence infer there is no light of the sun […] There is an nvisible Church where of Christ is the head, the members of which are linked together by faith, hope, and charity. By faith in Christ, not in the Pope […] There is a secret unction an inward light and joy that attends the sincere fervent love of God […] You ask how I shall discern or know this? I answer much more easily than I can that this particular man or this particular society of men is an unerring rule. Of the former I have an inward feeling jointly with the interior or exterior λόγος to inform me. But for the later [sic] I have only the Pope's word and that of his followers.[…].

➽ Influence Bergson(1).


1. Ce dernier en fait mention dans Matière et mémoire, avant-propos et 4.

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Divisch Procopius [Divíšek Václav]🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of Congress
Théologien, Naturaliste 🞄 Christianisme (Catholicisme:Prémontré) 🞄 Saint-Empire romain germanique (Royaume de Bohême) | 1698 1765

► Prêtre catholique en 1726 puis docteur en théologie en 1733 avec la thèse Tractatus de Dei unitate sub inscriptione (Alpha) et (Omega). Influencé par Aristote et les scolastiques, il est un correspondant de Fricker et Œtinger qui soutiennent ses travaux. A mis au point des instruments afin de conduire des expérimentations sur l’hydraulique, la chimie-alchimie, l’acoustique, l’électricité et la météorologie.

► Il a été parmi les premiers à employer l’électricité à des fins thérapeutiques et on l’a proposé comme un précurseur dans l’utilisation des paratonnerres(1) : il en érige en effet un à Prenditz en 1754. Met également au point le Denydor, instrument de musique dont l’objet est de jouer des vent et des cordes afin de produire des orchestrations. Ses travaux sont tenus en estime par l’empereur François Ier qui le convie à Vienne.

◆ En outre, afin d’expliquer théoriquement le phénomène de l’électricité, Divisch combine théologie et physique et met au point une véritable théologie de l’électricité(2) : pour lui, la force ignée qui anime Dieu, l’âme humaine et la nature est identique. Produit un Theoretischer Tractat oder die längst verlangte Theorie von der meteorologischen Electricität (1765) puis un Magia naturalis seu nova electricae rudimenta per tractatum theoreticum deducta, experimentis firmat qui exposent ses théories.


1. Quoique reposant sur des méthodes différentes de celles de Franklin.

2. Ce qui lui vaudra d’être suspect aux yeux des institutions scientifiques.

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Eybeschutz Jonathan🔗 pertinentsEntrée Deutsche Biographie Entrée Library of CongressEntrée Jewish Encyclopedia
Ecclésiastique (Rabin), Qabaliste 🞄 Judaïsme, ? Sabbataïste 🞄 n. Royaume de Pologne, fl. Saint-Empire romain germanique (Royaume de Bohême puis Duché de Holstein-Glückstadt) | 1690 1764

► Talmudiste perspicace, prédicateur charismatique et qabaliste, Eybeschutz jouissait d’une grande réputation et sa communauté lui prêtait des pouvoirs mystiques. Né à Cracovie, il habite Prague de 1710 à 1741(1), puis Metz(2), et enfin Altona jusqu’à sa mort(3). Un seul de ses travaux qabalistique fut imprimé en 1891 : שם עולם (Shem ’Olam).

Connu pour sa controverse avec son rival le talmudiste Jacob Emden, ce dernier(4) accusant Eybeschutz d’avoir par trop d’accointances avec les enseignements de Tsevi. Cela, malgré les dénégations attendues d’Eybeschutz et le fait qu’il signa un ḥerem contre les sabbataïstes en 1725, était au moins partiellement vrai : Eybeschutz fabriquait en effet des ḳeme’ot {amulettes} qabalistiques dont certaines favorables aux prétentions messianiques de Tsevi(5). Du reste, son fils Wolf était lui-même frankiste et une rumeur a même voulu voir en Frey(6) son petit fils, soulignant la proximité et une communion d’idées entre Eybeschutz et la famille Dobruška. Malgré la longueur et la gravité de cette polémique qui ira jusqu’à Frédéric V du Danemark, Eybeschutz ne fut jamais inquiété pour son réel ou prétendu crypto-sabbataïsme(7), il était en effet soutenu par ses pairs polonais(8) dont Gaon de Vilna.


1. Où il est dayan en 1736.

2. Où il est rabbin, jusque 1750.

3. Où il est grand rabbin des communautés d’Altona, Hambourg et Wandsbek, cette dernière étant sous domination danoise.

4. À l’appui d’un ms. zoharique sabbataïste attribué à Eybeschutz, le Va’avo hayom el ha’ayin.

5. On trouve ex. : Au nom de Yahweh, le Dieu d’Israël, qui réside dans la beauté de sa force, le Dieu de son oint Sabbataï Tsevi, qui, par le souffle de ses lèvres, tuera les méchants, je décrète et j’ordonne qu’aucun esprit maléfique ne frappe, ni n’endommage le porteur de cette amulette.

6. Fondateur des Frères asiatiques.

7. L’affaire n’est guère tranchée même ajd.

8. Ceux d’origine allemandes étaient plutôt du coté d’Emden.

Saint-Germain (Comte de)🔗 pertinentsEntrée Library of Congress
Courtisan, Musicien, Alchimiste 🞄 Illuminisme 🞄 n. ? Grand-duché de Toscane, fl. Royaume de France | 1691 1784
Der Wundermann, Monsieur de Saint-Noël, Manuel Doria, Chevalier Schoening, Comte Bellamarre, Comte Surmont, Comte Weldon, Comte Soltikoff, Comte Tzarogy, Marquis de Montferrat, Marquis de Fonti, Prince Ragoczy

I. Histoire

► Saint-Germain est l’un des personnages les plus énigmatiques de l’histoire européenne du XVIII. On sait en fait peu de choses certaines sur lui : son vrai nom(1), ses origines(2) et son année de naissance sont inconnus. Reconstituer sa vie est ardu puisque cosmopolite, il changeait régulièrement de lieux, de noms — manifestement forgés avec ois. — et disparaît sporadiquement. On est néanmoins capable de reconstituer une silhouette au travers de l’écheveau de lettres et de nombreux témoignages, parfois farfelus, partiaux ou exagérés, essaimés par ses contemporains(3) car il fréquente les cours européennes et les puissants qui les animent. Intellectuel et spirituel flamboyant, esthète et orateur, on lui prête une érudition et une mémoire prodigieuse qui impressionnent ses interlocuteurs, autant que son train de vie nécessitant d’importants fonds dont l’origine demeure inconnue. Il connaissait spécialement l’histoire et la chimie, domaine dans lequel ses réalisations le rendirent célèbre(4). Polyglotte, il abordait la plupart des langues européennes et connaissait également plusieurs langues orientales(5). On l’a décrit comme s’habillant avec modestie et simplicité, quoique avec goût et élégance, et de surcroît, on l’affirme excellent peintre. Il est remarqué pour sa capacité à divertir son auditoire par des anecdotes et histoires vivantes, prétendant, ou du moins insinuant et laissant croire, être en possession de l’élixir de longue vie et vivre depuis des siècles(6).

Les faisceaux de vraisemblances concernant sa jeunesse pointent vers l’Italie. Il aurait effectué ses études à l’Université de Sienne. En 1735, on sait qu’il est à La Haye puisqu’il adresse une lettre à Hans Sloane (BL MS Sloane 4026). En 1737-1742, il est ? au palais de Nader Chah (reg. 17361747), fondateur des Afcharides. Horace Walpole mentionne ensuite sa présence à Londres vers 1743 et indique qu’il a été arrêté comme espion jacobite puis déclaré innocent et libéré. Là, il évolue dans les cercles musicaux de capitale, il chante et a une activité de compositeur et de violoniste(7), se rapproche du prince mélomane Joseph Franz von Lobkowitz, devient l’ami de Philip Dormer Stanhope et attire l’attention de Frédéric de Galle. En, 1745-1758 il est fréquemment à la cour de Vienne où il fréquente sans doute les loges et s’occupe des affaires du Roi de France, semble-t-il, concerné par les difficultés financières du royaume; mais comme cette période de sa vie est obscure, on a cru bon de dire qu’il rencontra Mesmer et voyageât en orient, notamment de nouveau en Iran et en Inde, expliquant les connaissances qu’il montrera plus tard à ce sujet. On sait aussi qu’en 1748, il rend visite à Œtinger. En 1748 toujours, il est à la cour de France où, soutenu par le ministre et secrétaire d’État à la Guerre Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle, il obtient de s’établir dans plusieurs appartements au château de Chambord, alors inoccupé. Il jouit d’une extraordinaire réputation et devient un intime de la Pompadour et du roi. Il se voit ainsi confié des activités diplomates secrètes par Louis XV (reg. 17151774). Cependant, dans le cadre des intrigues politiques autour de la Guerre de Sept Ans et cherchant à établir la paix entre la France et l’Angleterre, il s’attire l’inimitié du premier ministre Choiseul, lésé dans ses fonctions, et se voit contraint de repartir pour l’Angleterre en 1760 sous peine d’être mis aux arrêts(8).

En 1762 il est à Saint-Pétersbourg où, proche de Grigori Orlov, il semble impliqué dans le coup d’État et l’accession au trône de Catherine II (reg. 17621796). On sait ensuite qu’il est aux Pays-Bas, en 1763, où il vend un Raphaël, achète un domaine près de Nimègue et souhaite démarrer une entreprise de teinture mais, trop coûteux et en bute à des problèmes techniques, le projet ne verra pas le jour. Cagliostro, qui lui rend visite à Tournai en 1763, mentionne dans ses Mémoires authentiques qu’il est ensuite en Allemagne et l’initie en maçonnerie(9). Il est probable que Saint-Germain se déplace de loge en loge au gré de ses voyages dans les capitales européennes. En 1770 le comte est de retour à Paris et, d’après les archives du Grand Orient, fréquente la loge Saint-Jean d’Ecosse du Contrat social de 1775 à 1789 (!). Il est également en Allemagne (Leipzig, Dresde et Hambourg) où il est d’abord sous la protection de Frédéric II de Prusse (reg. 1740-1786) puis de son proche de son ami, le maçon Charles de Hesse-Cassel et avec qui, dès 1779, il étudie l’alchimie et les sciences occultes et qui le considère comme l’un des plus grands philosophes. Ils fondent tous deux une usine de teinture de soie à Eckernförde et le comte s’attache également à fabriquer des remèdes qu’il vend aux riches et offre aux pauvres. On fixe la mort de Saint-Germain en 1784 dans le duché de Schleswig-Holstein, se fondant sur les affirmations de Charles de Hesse-Cassel. Son décès est enregistré à l’Église luthérienne Saint-Nicolas d’Eckernförde où il est officiellement inhumé.

II. Rayonnement et influence

► De nombreux témoignages cependant, notamment dans des comptes-rendus de réunions en loge, attestent l’avoir aperçu en divers villes européennes, notamment à Paris, à plusieurs reprises entre 1785 et 1835, faisant de lui un continuateur de la figure idéale et messianique d’Elie Artiste. Hormis plusieurs pseudépigraphes chiromantiques et astrologiques, on lui attribue d’ailleurs — d’après une note en marge du manuscrit — la rédaction de la Très Sainte Trinosophie et celui de La Magie sainte révélée à Moïse attendu que sa paternité sur l’œuvre est mentionnée dans le titre. Du reste, on fait de lui un adepte, sinon immortel, au moins âgé de centaines d’années, conformément à ses prétentions. Cette réputation est développée par le théosophisme(10) et entérinée par les Secret Teachings of All Ages de Hall ainsi que ses recherches sur les manuscrits attribués à Saint-Germain.

➽ Dans ses Sept Nuances de l’œuvre philosophique-hermétique (1787), Etteilla s’affirme son disciple et partage l’idée qu’il est toujours en vie et en fait l’auteur de L’Entrée ouverte au Palais fermé du Roi. Son personnage, qu’on associera parfois à la figure d’Ahasvérus, devra inspirer les littérateurs : il donne matière à Balzac dans sa Sarrasine (1830), Pouchkine dans La Dame de pique (1834), à Bulwer-Lytton pour son Zanoni (1842), à Sand dans La Comtesse de Rudolstadt (1843), à Rilke dans ses Cahiers de Malte Laurids Brigge (1926) — où il apparaît en tant que Marquis de Belmare — ou encore à Eco dans Le Pendule de Foucault (1988). Le spiritualisme New-age enfin, à partir des spéculations du théosophisme, use de toutes les histoires merveilleuses autour de Saint-Germain pour en faire un maître ascensionné, "Maître Rákóczi", membre de la Grande loge blanche : Guy Ballard, fondateur du mouvement précurseur I AM et de la Fondation Saint Germain, affirmera notamment l’avoir rencontré en Californie.

Npc. avec Claude-Louis de Saint-Germain (1707-1778), ministre de la guerre de Louis XVI dès 1775 (consultez tout de même son data.bnf dans la mesure les deux y sont confondus), ni avec le député et maçon Robert François Joseph Quesnay de Saint-Germain (1751-1805) ou encore le gouverneur colonial Pierre Mathieu Renault de Saint-Germain (1697-1777).

𝕍 1⬝ Monsieur le Comte de Saint-Germain: The Great Pretender in The Musical Times (144, 1885 pp. 40-44), David Hunter, 2003. | 2⬝ "You’ve heard of the Count Saint-Germain ..." —in Pushkin’s ’The Queen of Spades’ and Far Beyond in New Zealand Slavonic Journal (Festschrift in honour of Arnold McMillin pp. 49-66), Neil Cornwell, 2002. | puis, autour de Saint-Germain/Giovannini 3⬝ The Count of St. Germain in The Musical Quarterly (36, 4 pp. 540-550), Johan Franco, 1950. | et 4⬝ The Count of Saint Germain or Giovannini: A Case of Mistaken Identity in Music & Letters (48, 1 pp. 4-16), J. H. Calmeyer, 1967.


1. En fonction des pays qu’il visitait, il changeait d’ailleurs de pseudonyme.

2. Des chercheurs ont naturellement tenté d’élucider le mystère planant sur l’identité de Saint-Germain, à commencer par Isobel Cooper-Oakley dans son Count of Saint-Germain (1912) et Chacornac dans son Comte de Saint Germain (1947). Suivant les 1. recherches du Baron de Breteuil rapportés par la marquise de Créquy, il était le fils d’un médecin juif de Strasbourg et se nommait Daniel Wolf. Suivant les 2. anecdotes de Gleichen et les supputations de Walpole glosant sur sa maîtrise parfaite de l’espagnol, on l’a plutôt considéré comme le fils du comte Adanero, banquier juif portugais installé à Madrid et de Marie-Anne de Neubourg, seconde épouse et veuve de Charles II (reg. 1665-1700) qui l’avait pris comme ministre. Je me rappelle que le vieux baron de Stosch m’a dit à Florence avoir connu, sous le règne du Régent, un marquis de Montferrat, qui passait pour un fils naturel de la veuve de Charles II, retirée à Bayonne, et d’un banquier de Madrid note Gleichen. 3. Ernst Gerber dans son Lexikon der tonkünstler voudra, semble-t-il de façon assez arbitraire, l’identifier à Giovannini (1740-1782), compositeur italien vivant à Berlin, en se basant peut-être sur Cagliostro qui le désigne comme un violoniste italien du nom de "Catalani". Il est probable qu’il fut le fils illégitime de quelque aristocrate, ? de la royauté, comme 4. le bâtard du roi du Portugal si on croit la Pompadour, ou d’une puissante famille comme la Maison de Wittelsbach. D’après 5. Charles-Alexandre de Brandebourg-Ansbach-Bayreuth et Frédéric II de Hesse-Cassel, lui même affirmait être le fils ( illégitime) du prince François II Rákóczi (reg. 1704-1711). Il aurait été éduqué à Florence par Jean-Gaston de Médicis ce qui porte à croire, selon l’analyse de la biographe Jean Overton Fuller (The Comte de Saint-Germain, 1988), que sa mère pourrait être Violante-Béatrice de Bavière de la maison Wittelsbach, belle-sœur de Jean-Gaston de Médicis, qui aurait été en contact avec Rákóczi lors d’une visite à Florence durant son adolescence.

3. Les témoignages les plus connus sont : 1. d’abord la vivante description de Charles-Henri de Gleichen dans ses Souvenirs Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France qui lui consacre un chapitre Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France : Je l’ai suivi pendant six mois avec l’assiduité la plus soumise, et il ne m’a rien appris, sinon à connaître la marche et la singularité de la charlatanerie. Jamais homme de sa sorte n’a eu ce talent d’exciter la curiosité et de manier la crédulité de ceux qui l’écoutaient […] Quelquefois, en rendant un discours de François Ier, ou de Henri VIII, il contrefaisait la distraction et disant: « Le roi se tourna vers moi ».... il avalait promptement le moi et continuait avec la précipitation d’un homme qui s’est oublié, « vers le duc un tel. » […] Ces bêtes de Parisiens, me dit-il un jour, croient que j’ai cinq cents ans, et je les confirme dans cette idée, puisque je vois que cela leur fait tant de plaisir; ce n’est pas que je ne sois infiniment plus vieux que je ne parais […] Sa philosophie était celle de Lucrèce; il parlait avec une emphase mystérieuse des profondeurs de la nature, et ouvrait à l’imagination une carrière vague, obscure et immense sur le genre de sa science, ses trésors, et la noblesse de son origine. On notera aussi ce passage : Il y avait à Paris un homme facétieux, nommé milord Gower […] les courtisans se servaient de lui à Paris pour jouer toutes sortes de personnages déguisés, et pour mystifier les bonnes gens […] sous le nom de M. de Saint-Germain […] notre faux adepte se permit de jouer son rôle […] il remonta de siècle en siècle jusqu’à Jésus-Christ, dont il parlait avec une familiarité si grande, comme s’il avait été son ami […] C’est cette facétie si absurde et répétée à Paris assez sérieusement, qui a valu à M. de Saint-Germain le renom de posséder une médecine qui rajeunissait et rendait immortel.
Ensuite 2. celui de Casanova, qui fait plusieurs fois mention de Saint-Germain dans son Histoire de ma vie (1789-1798) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive. Il écrit avec ironie sur son rival : […] Saint-Germain se donnait pour prodigieux, il voulait étonner, et il réussissait souvent ; il avait un ton décisif, mais d’une nature si étudiée, qu’il ne déplaisait pas. Il était savant, parlait parfaitement la plupart des langues ; grand musicien, grand chimiste […] Il avait su se concilier la faveur de madame de Pompadour qui lui avait fait parler au roi, à qui il avait fait un joli laboratoire […] Cet homme singulier et né pour être le premier des imposteurs, disait, avec un ton d’assurance et par manière d’acquit, qu’il avait trois cents ans, qu’il possédait la panacée, qu’il faisait tout ce qu’il voulait de la nature, qu’il avait le secret de fondre les diamans et que de dix ou douze petits il en formait un grand de la plus belle eau et sans qu’ils perdissent rien de leur poids. Toutes ces opérations n’étaient pour lui que pures bagatelles. Malgré ses rodomontades, ses mensonges évidens et ses disparates outrées, je n’eus pas la force de le trouver insolent. Je ne le trouvai pas non plus respectable, mais comme malgré moi et à mon insu, je le trouvai étonnant car il m’étonna. […] St. Germain vint et, à son ordinaire, se mit à table, non pour manger, mais pour parler. (On sait qu’il décline souvent les invitations à dîner, y compris à la table du Roi, et si la légende préfère retenir qu’il pouvait vivre sans se nourrir, il est probable qu’en fait, il mangeait frugalement et fut végétarien) Il contait avec une imperturbable assurance des choses incroyables qu’il fallait faire semblant de croire, puisqu’il en avait toujours été témoin oculaire, ou qu’il se disait le héros de l’aventure. Cependant je fus forcé d’éclater de rire lorsqu’il nous conta un fait qui lui était arrivé en dînant avec les pères du concile de Trente […] Je n’ai jamais connu un imposteur plus spirituel, plus habile et plus divertissant que celui-là. […] Notez que pour des raisons de lisibilité, nous n’avons livré que le lien du 1, 𝕍 le mémento des Ouvrages pour les neuf autres. Attention, l’édition de Laforgue est notoirement réécrite et censurée vis à vis des manuscrits originaux (nnPL).
Enfin 3. les Souvenirs de la Marquise de Créquy (, IV Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France) qui rapporte quelques anecdotes peu flatteuses afin de dévoiler le charlatanisme et la fourberie du Comte, notez que selon la marquise Elle (Mme d’Urfé) a travaillé pendant quatre ans sur la cabale et la pierre philosophale avec le prétendu Comte de Saint-Germain, ce qui n’a pas laissé de lui coûter cent mille écus. Mentionnons par ailleurs que les Mémoires de Madame Du Hausset (1824), de Sénac de Meilhan et les Souvenirs sur Marie-Antoinette par Madame la Csse d’Adhémar (1836) du faussaire Lamothe-Langon ne sauraient être retenus comme source.

4. Alchimiste, il s’occupait plus précisément de perfectionner les diamants en éliminant leurs défauts et pouvait produire de l’or philosophal à partir des métaux, plus précisément, il pouvait fabriquer un colorant porteur d’une brillance jaune métallique qu’il nomme "similor", "carlsgold" ou "neu-Platinum". Dans ses Mémoires, le comte de Cobenzl rapporte même que outre l’apparence, le poids et la malléabilité se rapprochaient fortement de l’or véritable. De plus, Saint-Germain affirmait posséder le secret d’un élixir capable d’augmenter la durée de la vie humaine. En outre, il possédait des recettes cosmétiques comme son aqua benedetta pouvant ralentir le vieillissement des tissus organiques, ce qui le rendit populaire chez les femmes. Enfin, il aimait à populariser une infusion purgative à base de feuilles de Senna alexandrina (avec fleurs de sureau, fruits d’anis vert et de fenouil et bitartrate de potasse) encore connue comme Thé de Saint-Germain jusqu’au XIX en Allemagne et au Danemark.

5. Il parlait couramment le français (avec un accent piedmontais), l’allemand et l’italien, parfaitement le portugais et l’espagnol, comprenait le polonais et le hongrois, l’anglais et le suédois ainsi que le latin et le grec. Il connaissait également plusieurs langues orientales : arabe, hébreu, sanskrit et chinois.

6. On sait guère si dans ses discours, il affirmait réellement avoir eu l’occasion de converser, entre autres, avec Jules César et avec Jésus ou bien si la rumeur de ses exposés si vivants gonflèrent. Il est certain qu’il n’a pas fait d’effort pour contredire ces rumeurs et que cette réputation d’extravagance à concouru autant à sa réputation de magicien qu’à celle de mystificateur.

7. La liste de ses compositions, dans le goût italien et dont certaines furent utilisées pour l’opéra Incostanza Delusa (1745) de Giuseppe Ferdinando Brivio, est gardée à la British Library.

8. Quoique la raison de son départ pourrait être plutôt de l’ordre d’une couverture pour exercer des activités d’espionnage.

9. Raison pour laquelle on a cru bon de penser qu’il était aussi le sage "Althotas" de Cagliostro. On qualifie d’ailleurs Saint-Germain de "Templier".

10. Ce développement prend racine dans les conceptions Blavatsky (Count Saint Germain in The Theosophist, mai 1881, pp. 168-170), puis Sinnett (Lettre de Koot Hoomi, désignant Saint-Germain comme continuateur de Christian Rosenkreutz) puis surtout Leadbeater et Besant (Les Maîtres Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France), qui affirment l’avoir rencontré et enfin Bailey.

separateur

Fiches individuelles (XVII)

Bergerac (de) Cyrano ( 1619 1655), Tsevi Sabbataï (1626 1676), Philalèthe Eyrénée (1628 1665), Perrault Charles (1628 1703), Limojon de Saint-Didier ( 1630 1689), Rosenroth (von) Christian (1636 1689), Ramsay Andrew (1686 1743), Swedenborg Emanuel (1688 1772)





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Maj : 07/10/2024