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Antoine Court de Gébelinⁱ
⟴Données générales
Période | Lieu | |
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Général | XVIII | Suisse France |
Naissance | Février ou Septembre 1719 1724 1728 | Genève, Suisse ou Nîmes, France |
Décès | 12 mai 1784 (entre 56 et 65 ans) | Paris, France |
Cause | Inhumation | |
Domaine | Courant | Ordre |
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➧Histoire ➧Philologie ➧Économie | ➧Physiocratie (Économie) ➧Illuministe (Philosophie) | ➧ℙ Élus Cohens ➧∴ Les Amis réunis ➧∴ Neuf sœurs 🎓 ➧ℙ Ordre des Philalètes ➧Société apollonienne 🎓 |
Relations | Nom |
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Influence | |
Continuateur | Etteilla |
Sur | ➧Antoine Fabre d’Olivet ➧Gérard de Nerval |
⟴Repères biographiques
I. Histoire
► Il fait ses études de théologie à Lausanne où il est ordonné prêtre protestant en 1754. Partisan de la physiocratie il avait l’estime de François Quesnay. Il a également défendu l’indépendance américaine ainsi qu’a la fin de sa vie, le magnétisme animal de Mesmer. Il mourut surendetté, n’ayant pas su gérer son association de la Société apollonienne alors rebaptisée Musée de Paris. Les créanciers mirent la main sur ses livres et documents.
■ La Loge des neuf sœurs dont il a été membre à vu défiler nombre de personnalités qu’il a côtoyé en tant que condisciple comme Voltaire et Benjamin Franklin.
II. Influence
◆ Il a été le premier à tenter une étude sur l’origine historique du Tarot qu’il considérait comme d’origine égyptienne. Etteilla reprendra certaines théories de Gébelin bien qu’il se défendra de l’avoir fait sciemment.
⟴Œuvres choisies
- Le Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne, 1773 – 1782, (9 V°).
➧On trouve édité en 1776 une Histoire naturelle de la Parole qui est le résumé du deuxième V° du Monde primitif , puis en 1780 un Dictionnaire étymologique et raisonné des racines latines, à l’usage des jeunes gens, qui quant à lui en abrège les V° VI et VII. - Lettre sur le Magnétisme animal, 1784 (Ayant trouvé, vers la fin de sa vie, quelque soulagement aux maux dont il souffrait dans les pratiques du magnétisme animal, il en fit une apologie, qui fit grand bruit)
⟴Citations
Les Langues Phénicienne, Syrienne et Grecque, ne sont que des dialectes d’une langue générale, répandue autrefois dans l’Orient et en Afrique et qui, suivant la diversité des pays, a pris le nom de langue phénicienne, punique, syriaque, chaldaïque, palmyrienne, hébraïque, arabe, éthiopienne… Je ne crains pas d’avancer que la conformité de la syntaxe Égyptienne, avec celle des autres langues de l’orient, est très grande… il y a donc une chaîne qui aboutit de la Chine à l’Egypte, et qui de là se replie dans la Phénicie, dans la Grèce, et peut-être plus loin encore.
Si l’on entendait annoncer qu’il existe encore de nos jours un ouvrage des anciens égyptiens, un de leurs livres échappé aux flammes qui dévorèrent leurs superbes bibliothèques, et qui contient leur doctrine la plus pure sur des objets intéressants, chacun serait, sans doute, empressé de connaître un Livre aussi précieux, aussi extraordinaire. Si on ajoutait que ce livre est très répandu dans une grande partie de l’Europe, que depuis nombre de siècles il y est entre les mains de tout le monde, la surprise irait certainement en croissant : ne serait-elle pas à son comble, si l’on assurait qu’on n’a jamais soupçonné qu’il fût égyptien, qu’on le possède comme ne le possédant point, que personne n’a jamais cherché à en déchirer une feuille : que le fruit d’une sagesse exquise est regardé comme un amas de figures extravagantes qui ne signifient rien par elles-mêmes ? Ne croirait-on pas qu’on veut s’amuser, se jouer de la crédulité de ses auditeurs ? […] Le fait est cependant très vrai : ce livre égyptien, seul reste de leurs superbes bibliothèques, existe de nos jours : il est même si commun, qu’aucun savant n’a daigné s’en occuper ; personne avant nous n’ayant jamais soupçonné son illustre origine. Ce livre est composé de LXXVII feuillets ou tableaux, même de LXXVIII, divisés en V classes, qui offrent chacune des objets aussi variés qu’amusants et instructifs : ce Livre est en un mot le Jeu des Tarots, jeu inconnu, il est vrai, à Paris, mais très connu en Italie, en Allemagne, même en Provence, et aussi bizarre par les figures qu’offre chacune de ses cartes, que par leur multitude. Quelque étendues que soient les contrées où il est en usage, on n’en était pas plus avancé sur la valeur des figures bizarres qu’il paraît offrir : et telle est son antique origine qu’elle se perdait dans l’obscurité des temps, qu’on ne savait ni où ni quand il avait été inventé, ni le motif qui y avait rassemblé tant de figures extraordinaires, si peu faites ce semble pour marcher de pair, telles qu’il n’offre dans tout son ensemble qu’une énigme que personne n’avait jamais cherché à résoudre. Ce Jeu a même paru si peu digne d’attention, qu’il n’est jamais entré en ligne de compte dans les vues de ceux de nos savants qui se sont occupés de l’origine des cartes : ils n’ont jamais parlé que des cartes françaises, ou en usage à Paris, dont l’origine est peu ancienne ; et après en avoir prouvé l’invention moderne, ils ont cru avoir épuisé la matière. C’est qu’en effet on confond sans celle l’établissement d’une connaissance quelconque dans un pays avec son invention primitive : c’est ce que nous avons déjà fait voir à l’égard de la boussole les grecs et les romains eux-mêmes n’ont que trop confondu ces objets, ce qui nous a privé d’une multitude d’origines intéressantes. Mais la forme, la disposition, l’arrangement de ce jeu et les figures qu’il offre sont si manifestement allégoriques, et ces allégories sont si conformes à la doctrine civile, philosophique et religieuse des anciens égyptiens, qu’on ne peut s’empêcher de le reconnaître pour l’ouvrage de ce peuple de sages : qu’eux seuls purent en être les inventeurs, rivaux à cet égard des indiens qui inventaient le Jeu des Échecs.
Version: 1.5
Maj : 07/10/2024