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Tétrabible
Τετράβιβλος (Tetrabiblos), Ἀποτελεσματικά (Apotelesmatiká), Quadripartitum


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
Claude Ptoléméeecr. IILittératureecr. ÉgypteAstrologie

► Le Tetrabiblos, astrologique et interprétatif vient compléter l’Almageste, astronomique et scientifique. Il constitue la base de l’astrologie occidentale. Dans son introduction, Ptolémée estime que les deux domaines se complètent et offrent ensemble une vision holistique du monde. Il pense l’influence astrale comme purement physique. Ptolémée déjà, ne se positionne pas en fataliste et professe que l’astralité n’est qu’un des facteurs qui déterminent le destin : le lieu de naissance, l’éducation et le mode de vie influencent également l’individu. Traduit du grec en arabe, les versions latines comprennent plusieurs traductions dans les deux langues. L’ouvrage fut commenté par Prophyre et Proclus.

► L’ouvrage est séparé en quatre livres. Le premier parle des considérations générales, d’abord, une description des planètes et une exposition des interférences de leurs effets les unes sur les autres. Vient ensuite une présentation des signes, lieux du mouvement apparent des planètes et décrit l’influence de certaines étoiles de ces constellations qui peuvent avoir un effet comparable aux planètes et interférer également dans le pronostic. Enfin, il met en rapport ces différents éléments soulignant leurs affinités et leurs antipathies. Le second de l’astrologie mondiale, puis vient l’astrologie généthliaque qu’il sépare dans les deux derniers livres : l’un dédié aux causes formatives d’avant la naissance du sujet et l’autre aux causes dites "extérieures".

■ Nous ne possédons pas et n’avons pas non plus trouvé la version complète de Bourdin qui est libre de droit. À défaut nous avons recopié une partie de cette version déjà retranscrite PSI à laquelle en revanche(1), il manque cinq chapitres(2). Veuillez ainsi noter que nous ne pouvons pas vous garantir l’intégrité du texte. Nous mettrons cette page à jour dès que la situation aura évoluée.

■ La Bnf rend disponible dans un manuscrit de 1320 1350, Quadripartitum, avec glose attribuée à Ali Ibn Ridwan. Le texte, traduit en ancien français à partir de la version latine de Gilles de Thebaldis, est accompagné du commentaire de l’astrologue et médecin égyptien Ali ibn Ridwan. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France

🕮 Sepher, ref.3449.



1. En la comparant avec l’édition de Barbault.

2. "Des exaltations", "Des termes", "Des termes selon les Chaldéens", "Des Faces et des Trônes", "Des applications et séparations" ainsi que l’épilogue.


Édition utilisée pour la retranscription et l’étude : én. du Tetrabiblos contenu dans les L’Uranie de Messire Bourdin, 1640. | PSI

Traduction : du latin au français, Nicolas Bourdin de Vilennes.

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Livre premier

Préface

Syrus, il y a deux choses principales et grandes sur lesquelles sont fondées les prédictions astronomiques. L’une, qui est la première en ordre et en certitude, par laquelle nous trouvons à chaque moment le mouvement du Soleil, de la Lune, des autres Astres, et les regards qu’ils ont entre eux, ou ceux qu’ils ont envers la terre.

L’autre, par laquelle suivant les qualités naturelles de ces Astres, nous considérons les changements conformes à leur position, lesquels ils produisent au corps.

Et de ces doctrines, celle qui précède a son art qui lui est propre, mais la seconde qui la suit n’arrive pas à cette même certitude.

Mais comme par un livre particulier nous vous avons expliqué cette première avec ses démonstrations autant qu’il nous a été possible, nous traiterons maintenant de la seconde, qui n’est ni si assuré ni si parfaite, par une méthode convenable à la Philosophie : et ce de telle sorte que toute personne qui aimera la vérité ne comparera pas ses arguments avec la certitude de l’autre immuable doctrine, lors qu’il pensera combien grande est l’imbécillité commune et la difficulté de conjecturer des qualités de la matière : et toutefois qu’il ne perde pas l’espérance de pouvoir arriver à la considération de celle-ci, en tant qu’elle est possible ; vu qu’il est évident que la plus grande partie des plus remarquables effets, et qui sont de plus grand poids en la nature des choses, naît manifestement d’une cause céleste.

Or est-il ordinaire que les plus difficiles sciences sont mésestimées par les jugements vulgaires. Mais si quelqu’un blâme cette doctrine que j’ai dite être la première en ordre et en certitude, on le doit entièrement estimer aveugle : Quant à l’autre elle peut plus facilement tomber sous la censure. Car, ou parce que la conjecture étant difficile en quelques-uns, elle est estimée de plusieurs tout à fait incertaine : ou que, les autres, d’autant que ses arrêts ne se peuvent éviter, la blâment comme inutile. Nous tâcherons donc, devant un particulier récit de ses préceptes, de discourir succinctement jusque où la prédiction est possible, et jusque où elle peut servir : et parlerons premièrement de sa possibilité.

Chapitre premier
Qu’il y a quelque science des prédictions astronomiques et jusque où elle peut arriver.

C’est premièrement une chose très évidente, et qui n’a besoin de beaucoup de paroles pour la confirmer, qu’il se répand une certaine vertu du ciel sur toutes les choses qui environnent la terre, et sur la nature sujettes aux changements : À savoir sur les premiers éléments qui sont sous la Lune, sur le Feu, et sur l’Air, qui sont mus par les mouvements célestes, et comprennent en leur Sphère le reste des choses inférieures, et donnent une disposition à la Terre et à l’Eau, aux plantes et aux animaux. Car le Soleil avec le Ciel dispose diversement des choses terrestres, non seulement selon les quatre saisons de l’Année, avec lesquelles s’accordaient les générations des animaux, la fécondité des plantes, le cours des eaux et les mutations aux corps : mais aussi par son circuit journalier, en échauffant, humectant, desséchant, et rafraîchissant par un certain ordre et moyen qui s’accorde avec les autres Astres et avec notre point vertical.

Mais pour la Lune, comme étant plus proche, il paraît qu’elle influe sur les choses terrestres, de ce que plusieurs, tant animées, comme inanimées, sentent le pouvoir de sa lumière et de son mouvement. Les fleuves croissent et décroissent avec elle, le flux et le reflux de la mer imitent son lever et son coucher, les plantes et les animaux en leur tout, ou en quelques parties s’enflent alors qu’elle croît, et sèchent quand elle diminue de lumière.

Ensuite, les Etoiles, tant fixes, qu’errantes, signifiant en l’Air ou des chaleurs ou des froideurs, d’où tout le reste des choses terrestres reçoit une impression continue : et ces mêmes étoiles, selon les divers regards qu’elles ont entre elles, mêlent leur puissance et causent de grands changements, dans lesquels, quoi que la force du Soleil, selon la générale constitution, aille bien au-delà des autres en pouvoir, elles ne laissent pas néanmoins d’y ajouter ou diminuer quelque chose.

Mais quant aux effets de la Lune, ils sont et plus évidents et plus fréquents, comme on peut voir dans les conjonctions carrées et pleines lunes. Pour les autres étoiles, comme elles ont de plus grands intervalles, aussi les effets en sont-ils plus obscurs, vu que quelques fois elles paraissent, et quelques fois s’écartent jusque à une certaine latitude.

Lesquelles choses, si quelqu’un considère attentivement, il trouvera que non seulement les corps, après qu’ils sont et nés et parfaits, reçoivent impression des mouvements célestes, mais que les semences mêmes, suivant leur commencement, prennent la forme et l’accroissement selon les diverses qualités du Ciel.

C’est pourquoi ceux d’entre les laboureurs et les bergers qui sont les plus soigneux, ne laissent point accoupler leurs bestiaux, et ne sèment point leurs champs, que des diverses saisons du temps ils ne tirent des conjectures des événements qui en doivent suivre.

Enfin, les plus signalés effets et les plus notables significations du Soleil et de la Lune et des Etoiles sont tellement certaines, que par la seule observation elles sont remarquées des personnes mêmes qui manquent de la connaissance des choses naturelles.

Parmi lesquelles il se trouve certains effets, produits d’une cause plus puissante et d’un ordre plus simple de la nature, que non seulement les plus ignorants, mais même les bêtes brutes, ressentent avant qu’arriver.

Comme peuvent être les changements réglés de l’année et les différences des saisons, parce que le Soleil est toujours principal gouverneur de ces choses. Quant aux effets qui sont produits par de plus faibles causes, ils sont seulement connus de ceux que la nécessité porte à les observer.

Ainsi les nautoniers sont obligés à prendre garde aux choses qui signifient particulièrement les pluies et les vents qui retournent par intervalles de temps, à raison des configurations de la lune ou des Etoiles fixes avec le Soleil.

Lesquels toutefois à cause de leur ignorance, n’ont point la connaissance certaine des temps ni des lieux, et se trompent le plus souvent encore, à faute de savoir les périodes des planètes qui ont une très grande force.

Mais qui empêchera celui qui, ayant connu les mouvements, les temps, et les lieux de toutes les Etoiles, du Soleil et de la Lune, et par une perpétuelle vieille observation appris leurs natures, non pas celles qu’elles ont au Ciel, mais quel est le pouvoir qu’elles ont, et quels les effets qu’elles produisent, comme que le Soleil échauffe et que la lune humecte.

Qui empêchera, dis-je, celui-là, par une considération physique, et par la comparaison de toutes ces choses, de prédire convenablement tant les qualités des saisons selon la situation des étoiles (savait si elle doivent être plus chaudes ou plus humides) que même de juger des humeurs et des tempéraments des hommes par le moyen de la qualité du Ciel. Comme pour exemple que le corps de quelqu’un sera tellement composé que les dispositions de son âme seront telles, et qu’il lui arrivera tels ou tels événements, à cause que la qualité du Ciel est convenable à son tempérament, et propre à lui donner une bonne habitude, ou bien lui est contraire et lui cause des désastres.

De ces choses, et de semblables, il est manifeste, et qu’il arrive des effets, et qu’ils peuvent par un art véritable être auparavant connus et prédits.

Mais quant à ce que quelques-uns blâment cet art comme impossible, encore qu’ils se couvrent de quelques raisons, on pourra toutefois connaître en cette sorte combien elles sont vaines et frivoles.

Premièrement, que les ignorants s’abusant en la grande et diverse considération nécessaire, il arrive que, s’ils prédisent quelque vérité, on estime que ce soit plutôt par rencontre fortuite que par art : mais il est injuste d’attribuer à la science les fautes qui naissent de l’imbécillité de ses professeurs.

Outre cela, plusieurs, pour gagner de l’argent, vendent d’autres prédictions sous le nom et l’autorité de cet art, et en font accroire au peuple, prédisant beaucoup de choses qui ne sont point signifiées par les causes naturelles.

La vanité desquels étant reconnue, fait que les plus avisés sont suspectés et condamnent les autres prédictions qui se tirent des causes physiques : Cela ne peut toutefois être sans injustice, non plus que si on rejetait la Philosophie, d’autant que quelques-uns feignants la savoir se rencontreraient imposteurs et méchants.

Du reste, il est évident que ceux mêmes qui sont instruits dans les lettres, et qui avec autant de diligence que d’industrie s’employent en cette science, se trompent le plus souvent, non pour les raisons que j’ai ci-dessus alléguées, mais à cause de la nature de la chose et de la faiblesse de l’esprit humain qui ne peut atteindre à la grandeur d’un art si élevé.

Car en premier lieu, toute doctrine qui traite de la qualité de la matière, et composée principalement de cette matière rassemblée de beaucoup et de diverses choses, consiste plutôt en conjectures qu’en une science certaine.

Après il arrive encore ceci, que les anciennes configurations des Etoiles, sur les exemples desquelles nous prenons nos jugements, ne s’accordent jamais entièrement aux positions des Astres qui se rencontrent en un siècle suivant.

Car encore qu’après de longs intervalles de temps elles puissent avoir quelque rapport, il est impossible toutefois de les rencontrer conformes en tout et par tout.

D’autant que jamais, ou du moins dans l’espace que l’esprit humain pourra comprendre, il ne peut arriver que la même position des Astres et la même constitution de la terre se retournent à leur même point.

Si ce n’est que quelqu’un, par une frivole ostentation, voulut attribuer la connaissance des choses où l’esprit des hommes ne saurait atteindre.

Les exemples n’étant donc jamais semblables, sont causes que dans les prédictions il y a souvent quelque erreur.

C’est aussi de là qu’on s’abuse dans les jugements de l’air, de ce que les Astres ne retournent pas à leur même point : sans que je parle des autres causes qui le peuvent changer.

Mais quant à ce qui touche les choses qui concernent les nativités et les jugements des tempéraments d’un chacun, il s’en rencontre beaucoup qui changent les qualités dans le mélange.

Car premièrement la diversité de la semence apporte le principal pouvoir en la nature de la génération de chaque chose, et prédomine tellement qu’en un même air et même pays chaque semence engendre les animaux de son espèce : que l’humaine semence y engendre le cheval.

Après, la diversité des pays ne produit pas une petite différence, quoique les semences soient les mêmes, comme nous voyons aux hommes, et encore que la constitution du Ciel soit la même aussi, il ne laisse toutefois d’y avoir une grande dissemblance en diverses régions, tant aux corps, comme aux esprits.

Enfin quand toutes ces choses ci-dessus alléguées seraient égales, toutefois les nourritures et les coutumes y mettent de la différence, soit en quelque partie du tempérament, ou des mours, ou bien des accidents.

Donc, encore que le pouvoir le plus grand soit en la disposition du Ciel, qui environne, et duquel les choses prédites ont pris leur force (de ce Ciel, dis-je, qui n’en emprunte point d’elle), celui néanmoins qui ne joindra pas ces considérations aux causes célestes, se trompera le plus souvent, en voulant prendre toutes les significations des mouvements des Astres, et sur toutes celles qui ne dépendent pas entièrement du Ciel.

Ces choses allant de la sorte, si quelquefois on se trompe aux prédictions, est-il raisonnable pour cela d’en condamner la science ?

Rejettons-nous l’art de conduire des vaisseaux parce que souvent il arrive des naufrages ?

Mais en une si haute et divine science, il nous convient sans plus, d’embrasser gaiement ce que nous en pouvons atteindre, et ne faut pas y chercher une certitude en tout, comme d’un art que l’esprit humain pourrait exactement savoir : mais tâcher de l’enrichir et la rendre plus capable par les conjectures qui se peuvent tirer d’ailleurs.

Et comme nous ne condamnons pas les Médecins pour s’informer de la maladie du patient, et de sa nature : aussi de même ne nous faut-il point reprendre ici, lors que nous demandons quelque chose, soit du pays, soit du genre, soit des mours ou bien d’autres accidents.

Chapitre deuxième
Que la doctrine des effets célestes est utile.

J’ai ci-devant fait voir en peu de paroles, que la prédiction tirée des Astres et de la Nature est possible, et ce qui appartient aux accidents de l’air, comme aussi aux dispositions des hommes qui procèdent de l’air, lesquelles sont principes des facultés et actions du corps et de l’âme, et les affections ou les maladies, et la longueur ou brièveté de la vie, et quelques autres principaux avantages ou défauts extérieurs, attachés par un ordre naturel aux choses naissantes, lesquels ont coutume d’arriver en certains moments de temps.

Comme avec le corps, les affaires domestiques et le vivre, avec l’esprit, les honneurs, les charges et leur changement selon le temps.

Maintenant, en suivant notre dessein, nous parlerons de l’utilité de la prédiction ; mais il faut premièrement arrêter de quelle utilité nous entendons, et à quelle fin nous la voulons rapporter.

Car si nous regardons aux biens de l’esprit, que peut-il y avoir de plus désirable pour le repos, la réjouissance et le divertissement, que la considération de plusieurs choses humaines et divines ?

Que si nous avons égard à l’utilité du corps, cette doctrine enseigne mieux qu’aucune autre, ce qui est convenable à la constitution d’un chacun et à son propre tempérament.

Mais, qu’elle ne nous mette pas dans le chemin qui conduit à l’augmentation des richesses, ou à l’acquisition des charges, c’est un vice qu’elle a commun avec le reste de la Philosophie, qui (quoi qu’elle ait en elle) n’est point distributrice ou dispensatrice de tels biens.

Comme néanmoins nous ne la condamnons pas pour ce respect, pour le même aussi ne devons-nous point rejeter notre science, vu qu’elle ne laisse d’apporter d’autres plus grandes utilités.

Car ceux qui débattent qu’elle est inutile, ne disent point qu’ils y soient poussés, qu’à cause de la fatale nécessité : d’autant qu’il semble superflu de prévoir les choses auxquelles nous ne pouvons aller au-devant par notre diligence, qu’il est impossible d’éviter par aucun artifice ; mais cela se dit inconsidérément aussi.

Premièrement à l’égard des choses qui arrivent nécessairement il est certain, que l’ignorance aux accidents subits, et non prévus, nous donne de plus grands étonnements, et nous porte à des joies immodérées.

Où la prévoyance accoutume et gouverne l’esprit en sorte qu’il se trouve affermi déjà, contre les choses futures, ni plus ni moins que si elles étaient présentes : et nous prépare de telle façon que nous les recevons, et gaiement, et constamment.

Après il ne faut pas estimer, que toutes les choses arrivent aux hommes par une cause céleste, comme par un décret entièrement immuable et divin : et comme par une loi donnée en chaque chose qui sans qu’aucun obstacle y puisse contredire, impose une nécessité absolue.

Car encore qu’il soit assuré, que par une certaine divine et éternelle loi, le mouvement du Ciel ait un ordre immuable ; il est constant toutefois, que les choses inférieures changent par un destin naturel et muable, bien qu’elles prennent du Ciel même les premières causes de leurs changements, lesquels leur arrivent après par quelque conséquence.

De plus, il arrive beaucoup de choses aux hommes à raison de la constitution générale et non pas au sujet de la propre qualité de la nature d’un chacun.

Comme quand à cause des grands changements de l’air (desquels on peut difficilement se garder) des nations entières périssent : Ainsi qu’il advient dans les embrasements, dans les pestes, ou dans les déluges. Vu que toujours la moindre cause cède à celle qui est, et la plus grande, et la plus forte.

Il leur arrive aussi d’autres choses qui procèdent d’une plus faible et plus débile action du Ciel, et ce selon le naturel tempérament d’un chacun.

Cette différence étant reconnue, il est évident que les événements, ou communs, ou particuliers, lesquels n’ont autre origine que les causes célestes (auxquelles il n’y a point de force qui puisse s’opposer, et qui même en ont d’avantage plus elles trouvent de résistance) arrivent infailliblement par une nécessité absolue.

Mais que les autres, qui ne naissent pas du seul mouvement des Cieux, se peuvent facilement changer par des remèdes contraires, lesquels n’y étant pas apportés, ces événements suivent les causes premières, et ceci est de la science des hommes, qui en cette rencontre ne sont point attachés à une fatale nécessité.

Le même arrive-t-il en toutes les choses qui ont leurs causes et leurs principes naturels. Car, et les pierres, et les plantes, et les animaux, et les plaies, et les maladies, et les incommodités sont en parties sujettes à une certaine nécessité, et en partie aussi peuvent-elles être empêchées par des remèdes qu’on y oppose.

Ainsi l’on doit faire état, que par une telle doctrine, et non par quelque vaine opinion, ceux qui mettent leur étude dans la contemplation des choses naturelles peuvent judicieusement prédire ce qui doit advenir aux hommes.

Or ces événements sont inévitables, desquels il y a beaucoup et de plus grandes causes ; et ceux desquels elles sont moindres peuvent facilement s’éviter.

Comme on voit les médecins qui par art observent les maladies, ils peuvent discerner celles qui sont mortelles d’avec celles qui se peuvent facilement guérir.

De ces événements donc, lesquels se peuvent changer, nous entendrons l’Astrologue parler de la sorte quand il s’y trouvera une telle constitution, si le tempérament se porte plus ou moins selon cette qualité de l’air la maladie sera telle.

De même que le Médecin, en jugeant des ulcères, prédira quels sont ceux qui doivent couler, et quels aussi ceux où s’engendrera la pourriture. Et de même sorte encore on pourra dire des métaux, comme que le fer est attiré par l’aimant.

Car si l’un et l’autre est laissé dans la liberté de sa nature, et ne connaît point d’empêchement, il opérera selon la propre et première vertu de sa nature.

Mais, ni les ulcères ne couleront, ni ne se putréfieront s’il survient quelque empêchement en ces effets, par une cause contraire : ni le fer n’attirera pas l’Aimant, si l’Aimant une fois frotté du jus d’Ail.

Ainsi donc que ces empêchements ont une contraire force par une certaine influence naturelle ; ainsi en doit-on dire des inclinations qui ont leur origine du Ciel, lesquelles suivent toujours leur ordre naturel, soit quand les événements futurs sont ignorés, ou lorsqu’on n’y met point d’obstacles par quelques moyens contraires.

Ces mêmes événements toutefois sont, ou totalement détournés, ou de beaucoup radoucis, alors qu’ils font preuves et qu’on y donne soin, à l’aide de remèdes naturels qui par un ordre comme fatal sont reconnus avoir une force contraire.

Enfin, comme on a connaissance de la même vertu, tant dans les quatre saisons de l’année, que dans des particuliers changements des corps ; c’est une chose admirable, de ce que tous confessent que les prédictions générales sont possibles, et y ajoutant créance apportent une diligence exacte à se garder des accidents dont elles menacent.

Car plusieurs, non seulement observent, mais encore avec un extrême soin opposent des remèdes aux inconvénients qu’apportent les quatre saisons de l’année, et les situations des Etoiles fixes et de la lune.

Ils adoucissent les ardeurs de l’Eté par le secours des choses rafraîchissantes, et les froides incommodités de l’hiver par le moyen de celles qui s’étudient à donner une médiocrité nécessaire dans les tempéraments.

Ils observent la position des Etoiles fixes, soit devant les quatre saisons de l’année, soit devant que de se commettre à la merci des vagues et des vents : et considèrent attentivement la situation de la Lune, tant en faisant accoupler leurs bestiaux, qu’en fermant, en plantant leurs arbres : et, de plus, n’estiment pas que cette diligence soit impossible ou infructueuse.

Avec quelles raisons, donc, peuvent-ils dire avec assurances que la prédiction dans les choses particulières n’est ni possible ni utiles, vu que du mélange des autres propriétés on en prédit une chaleur, ou une humidité, ou plus grande ou moindre.

Ainsi qu’il est donc évident, que ceux-là sentent moins les chaleurs générales, qui leur opposent des choses froides : il peut arriver par même raison, qu’aux particulières on oppose aussi des remèdes contre les choses qui augmentent les ardeurs immodérées, et spécialement en ce tempérament.

Mais qu’il se trouve souvent des fautes dans le particulier, d’autant qu’il ne se peut que difficilement prévoir, c’est une chose qui arrive d’ordinaire dans toutes les autres sciences, et qui leur ôte aussi davantage de créance.

Et puis après, la plupart du temps les remèdes contraires sont négligés, et l’on trouve rarement des constitutions assez heureuses pour vaincre les obstacles qu’elles ont dès leur premier commencement.

Et c’est la cause qui fait qu’on estime que tout arrive infailliblement, et qu’on ne se saurait garder de cette nécessité.

Voici donc comme il le faut entendre.

Comme (encore que nous nous y trompions quelquefois) il y a néanmoins quelque prévoyance pour les choses futures, qui est, et possible et digne d’être considérée, ainsi est-il à propos, de soigneusement embrasser la doctrine qui nous enseigne à nous garder des maux, et la tenir pour une chose de grand profit, bien qu’elle ne puisse pas tout détourner : puisqu’il est vrai qu’elle peut aller au-devant des accidents, et en repousser quelques uns, soit qu’ils soient grands, soit qu’ils soient petits.

Les Egyptiens (qui sur tous estimèrent cette science) reconnaissaient cette vérité, joignirent toujours la Médecine aux prédictions astronomiques, et ne nous eussent jamais laissé tant d’antidotes et de moyens de détourner par certains remèdes les maux futurs ou présents, communs ou particuliers, s’ils eussent été dans l’opinion qu’on ne les peut ou gauchir ou éviter.

De plus, aux prédictions qui servent à l’usage de toutes choses, ils ajoutèrent des remèdes, qui par l’aide de la nature ont des effets contraires (leur donnant le second rang après le nécessaire, et appelant la doctrine de ces choses là conjonction de la Médecine avec la Mathématique) afin que de la contemplation des Astres, ils puissent juger, et des tempéraments, et des événements futurs, et des propres causes de ces choses.

(Car sans ces connaissances les remèdes aussi trompent le plus souvent, vu que les mêmes ne s’approprient pas à toutes sortes de corps et de maladies.)

Et que de l’Art de Médecine ils tirassent des moyens de détourner les maladies futures, et pour les présentes, des remèdes qui ne fussent point trompeurs (en tant qu’il se peut faire) à l’aide des choses qui sont ou propres ou contraires aux particuliers.

Ceci soit dit jusqu’ici succinctement ; et ensuite nous donnerons les préceptes, comme on a de coutume en enseignant : commençant par la qualité des choses célestes, selon que les Anciens les ont observées et selon qu’elles s’accordent avec la raison naturelle : et nous parlerons premièrement de la puissance des Planètes, du Soleil et de la Lune.

Chapitre troisième
De la puissance des planètes.

Il est certain que le Soleil a la vertu d’échauffer modérément et de dessécher, lesquels effets se reconnaissent plus facilement à raison de sa grandeur et des évidentes mutations qu’il cause dans les saisons de l’année.

Car d’autant plus qu’il se trouve proche du point qui nous est vertical, d’autant plus aussi nous donne-t-il de chaleur et de sécheresse.

Mais la Lune excelle en humidité, d’autant qu’elle est plus proche de la terre, et plus voisine des humides vapeurs. De là donc, voit-on clairement qu’elle affecte les corps, de même sorte leur donnant une mollesse, suivie le plus souvent d’une pourriture qu’elle a coutume d’engendrer.

Elle ne laisse pas néanmoins d’échauffer encore quelque peu, à cause de la lumière qu’elle tire du Soleil.

Saturne refroidit davantage, et dessèche aucunement aussi, à raison (ce me semble) qu’il est fort éloigné, tant de la chaleur du Soleil, comme des humides vapeurs.

Du reste les vertus, soit de Sature, soit des autres Etoiles, peuvent être établies selon qu’elles sont regardées du Soleil et de la Lune. Car suivant le plus ou le moins, leurs aspects changent la constitution de l’air.

Jupiter est d’une nature tempérée, à cause qu’il tient le milieu entre Saturne refroidissant, et Mars brûlant. Or il échauffe et humecte, à cause toutefois que la force de réchauffer excelle, il émeut les vents qui marquent la fertilité.

En Mars prédomine la vertu de dessécher, mais il brûle aussi, comme il convient à sa couleur de feu, et à la proximité qu’il a avec le Soleil, l’orbe duquel est toujours au dessous du sien.

Pour Vénus, quant à ce qui regarde sa nature tempérée, elle est semblable à celle de Jupiter, mais par un ordre renversé. Car encore qu’elle échauffe, comme voisine du Soleil, c’est toutefois moins que Jupiter, mais elle humecte davantage, attirant (ainsi que fait la Lune) à cause de sa grandeur, les humides vapeurs des lieux plus voisins de la terre.

Quant à Mercure, sa vertu se trouve presque égale, tantôt à dessécher et boire les humidités, parce qu’il ne s’éloigne jamais du Soleil ; et tantôt à humecter, parce qu’il est voisin de la Lune, laquelle est fort proche de la terre : mais soit en une sorte, soit en l’autre, il est sujet à causer des changements fort soudains, induit à ce faire par la vitesse dont il est porté tout autour du Soleil.

Lesquelles choses étant ainsi et se rencontrant quatre humeurs ; deux fécondes et vivifiantes, le chaud et l’humide (car d’elles toutes choses naissent et se fortifient) et deux au contraire pernicieuses et mortelles, le froid et le sec, par lesquelles toutes choses, et se détruisent et périssent.

C’est de là que les Anciens nous ont obligés de croire qu’il y avait deux planètes bien faisantes, Jupiter et Vénus (et outre celles-là, la Lune) à raison de leurs natures tempérées, d’autant que la chaleur et l’humidité prédominent en eux.

Et qu’ils ont estimé Saturne et Mars être mal-faisantes, à cause de la vertu contraire qu’ils ont, l’un de refroidir, et l’autre de dessécher.

Pour le Soleil et pour Mercure, leur nature commune les a conviés de leur attribuer des effets pour l’une et pour l’autre part, et à croire qu’ils s’accommodaient comme mitoyens aux planètes avec lesquels ils se rencontraient.

Chapitre quatrième
Des planètes masculines et féminines.

D’avantage, vu qu’il y a deux genres principaux, le masculin et le féminin, il faut (entre les susdites natures des Planètes) approprier celles qui sont plus humides à une nature féminine, car les choses appartenant à ce sexe sont universellement les plus humides.

Quant aux plus chaudes, elles s’accordent avec le sexe masculin.

C’est pourquoi fort à propos la Lune et Vénus sont dites féminines, d’autant qu’en elles l’humidité surabonde.

Mais le Soleil et Saturne, et Jupiter et Mars sont réputées masculines.

Pour Mercure, il est participant de l’une et de l’autre nature, vu qu’il produit également, tantôt des sécheresse, et tantôt des humidités.

Les planètes sont encore réputées avoir la puissance masculine et féminine, selon la diverse position qu’ils ont avec le Soleil. Car ils sont masculins, quand ils sont orientaux et qu’ils ont avec le Soleil. Car ils sont masculins, quand ils sont orientaux et qu’ils précèdent le Soleil. Au contraire, ils sont estimés féminins lorsqu’ils sont occidentaux et qu’ils suivent sa route.

Après ils diffèrent aussi selon la position qu’ils ont avec l’horizon. Ceux-là sont masculins, aussi bien comme orientaux, qui se rencontrent dans la quarte, qui est depuis l’Ascendant jusqu’au milieu, et dans celle qui est depuis le couchant jusqu’au bas du Ciel : dans les deux autres quartes, ils sont et féminins et occidentaux.

Chapitre cinquième
Des planètes diurnes et nocturnes.

Semblablement aussi, vu qu’il y a deux principales différences du temps, le jour et la nuit : le jour s’accorde plus à la nature masculine, d’autant que pendant le jour, la chaleur est plus grande, et les natures plus vigoureuses et actives

Mais la nuit à la féminine, à cause de l’humidité et de l’ordinaire désir de repos.

On dit donc que les planètes nocturnes sont la Lune et Vénus : les diurnes, le Soleil et Jupiter ; et que Mercure participe de l’une et de l’autre condition, savoir quand il est oriental qu’il est diurne, et quand il est occidental qu’il est nocturne.

Mais on attribue à l’une et à l’autre condition l’un des maléfiques, suivant en ce, non la ressemblance, mais la diversité de sa qualité.

Car comme aux planètes qui sont de bonne condition on y ajoute des choses semblables, leur bonté s’augmente, ainsi à ceux qui sont pernicieuses, lorsqu’on y mêle des choses dissemblables, elles répriment la violence de leur malice.

C’est pourquoi l’on associe à la chaleur diurne, Saturne, qui est froid : et Mars qui est sec à l’humidité de la nuit.

Ainsi l’un et l’autre rendu plus modéré par une contraire constitution, sera conséquemment dans une plus égale température.

Chapitre sixième
Quelle est la puissance des diverses positions qu’ont les Astres au respect du soleil.

Maintenant, à raison des positions qu’ont avec le Soleil, la Lune, Saturne, Jupiter et Mars, leurs puissances sont augmentées ou diminuées.

Car la Lune, depuis sa conjonction, jusqu’à ce qu’elle nous paraisse comme à demi-pleine, est davantage pluvieuse. De là, jusqu’à ce qu’elle soit pleine, elle échauffe. Du plein à son dernier quartier, elle dessèche. De ce temps, jusqu’à ce qu’elle se cache sous les rayons du Soleil, elle refroidit.

De plus, tant que les Planètes sont orientales, jusqu’à leur première station, elles humectent davantage. Depuis leur première station, jusqu’à ce qu’elles se lèvent au commencement de la nuit, elles échauffent encore plus. Mais depuis leur lever nocturne, jusqu’à leur seconde station, elles dessèchent davantage. Comme ils refroidissent plus, depuis leur seconde station jusqu’à ce qu’elles nous soient cachées par l’approche du Soleil.

Or est-il évident que ces planètes étant mêlées ensemble, causent en cet air qui nous environne un grand changement de qualité : en telle sorte, que celle de chaque planète domine bien véritablement, mais qu’elle est toutefois raffaiblie en quelque partie, à cause de la position de ceux qui sont contraires à sa nature.

Chapitre septième
Des vertus des étoiles fixes.

Il faut ensuite que nous disions succinctement quelque chose des propres effets des Etoiles fixes, lesquels nous remarquons en leurs natures, et que j’enseignerai de telle sorte que je puisse m’accommoder à la ressemblance des planètes.

Et premièrement, nous commencerons par le Zodiaque.

Les Etoiles en la tête du Bélier ont une vertu mêlée de la nature de Mars et de Saturne. Mais celles qui sont en la gueule ont une faculté semblable à Mercure et quelque peu à Saturne : pour celles qui sont au pied de derrière, elles sont martiales, et celles de la queue vénériennes.

Où le signe du Taureau parait comme coupé, elles sont de la nature de Vénus : mais les Pléiades se rapportent à Mars et à la Lune. En la tête, entre les Hyades, celle qui est la plus luisante et resplendissante, et qui est appelée le petit flambeau, est estimée martiale.

Le signe des Gémeaux a dans les pieds des Etoiles de semblable nature, convenantes avec Mercure et aucunement avec Vénus. Mais les suivantes qui sont au-dehors de la cuisse sont saturniennes. Des deux qui luisent dans les têtes, celles qui précède a rapport avec Mercure, et est nommée Apollon, et la suivante est martiale, et porte le nom d’Hercule.

Dans les yeux de l’Ecrevisse sont deux Etoiles de semblable vertu, qui s’accordent avec Mercure et quelque peu avec Mars. Aux bras elles tirent à la nature de Saturne et de Mercure. Mais ce tour nébuleux en la poitrine est nommé la Crèche, qui est martial et lunaire, auprès de laquelle l’une et l’autre étoile qui sont deçà et delà sont estimées aussi martiales et solaires.

En la tête du Lion, il y a deux étoiles qui sont saturniennes et quelque peu martiales. Les trois au chignon du col ont rapport avec Saturne, et quelque peu avec Mercure. Mais la luisance au cœur est dite le Roitelet, rapporté à Mars et à Jupiter. Celles qui sont dans le flanc et une en la queue, sont saturniennes et vénériennes. Les autres qui sont aux cuisses, conviennent à Vénus et quelque peu à Mercure.

Les étoiles en la tête de la Vierge, et une sur l’aile australe, ont rapport avec Mercure et aucunement avec Mars. Les autres en l’aile et les luisantes en la ceinture, conviennent avec Mercure et quelque peu avec Vénus. Mais la luisante en l’aile boréale, qui est nommée la Vendangeuse, se rapporte à Saturne et à Mercure. Quant à l’Epi, il est vénérien et quelque peu martial. Les autres en l’extrémité des pieds et en la bordure de la robe, sont vénériennes et tiennent quelque peu de Mars.

Dans les bras du Scorpion, ou l’eau épandue, elles sont rapport avec Saturne et quelque peu avec Jupiter.

Les étoiles en la tête du poisson austral, sont mercuriales et quelque peu saturniennes. Au corps elles conviennent à la nature de Jupiter et de Mercure. En la queue et au ruban austral, elles approchent de celle de Saturne et un peu de Mercure. Au corps et en l’échine du poisson boréal, elles sont martiales et fort peu vénériennes. Au ruban boréal, elles approchent de la nature de Saturne et de Jupiter. La luisante qui est au nœud est martiale et quelque peu mercuriale.

En la partie septentrionale du Zodiaque, les luisantes de la petite Ourse sont saturniennes et quelque peu vénériennes. Les étoiles de la grande Ourse sont martiales. Sous la queue la chevelure de Bérénice est lunaire et vénérienne. Les plus luisantes du Dragon sont saturniennes, martiales et joviales. Celles de Céphée saturniennes et joviales. Celles du Bouvier mercuriales et saturniennes. La luisante et rougeâtre qui est dite Arcture est joviale et martiale. La couronne boréale est vénérienne et mercuriale. L’Agenouille est mercuriale. La lyre est vénérienne et mercuriale, comme est pareillement la Poule. La Casiopée est saturnienne et vénérienne. Persée jovial et saturnien, l’entrelacement en la poignée de son épée martial et mercurial.

Les plus luisantes du Chartier sont martiales et mercuriales. Celles du Serpentaire saturniennes et vénériennes. Mais le serpent même est saturnien et martial. La Flèche est martiale quelque peu vénérienne. L’Aigle martial et jovial. Le Dauphin saturnien et martial. Les plus luisantes étoiles du Cheval sont martiales et mercuriales. Andromède est vénérienne, et le Delta est mercurial.

En la partie australe : en la queue du poisson austral, l’étoile qui est luisante est vénérienne et mercuriale. Celle de la Baleine sont saturniennes. Les épaules d’Orion, martiales et mercuriales : les autres étoiles plus luisantes sont joviales et saturniennes. La luisante qui est la dernière du Pô joviale, toutes les autres saturniennes. Le Lièvre est mercurial. Le Chien vénérien ; Sirius, qui est en sa gueule étincelant est jovial et quelque peu martial. Les plus luisantes de l’Hydre sont saturniennes et vénériennes. Le Goblet est vénérien et quelque peu Mercurial. Le Corbeau martial et saturnien. Les plus luisantes en la nef d’Argo, saturniennes et joviales. La figure humaine au Centaure est vénérienne et mercuriale. Les plus luisantes de la figure du Cheval sont vénériennes et joviales. Les plus luisantes du Loup sont saturniennes et aucunement martiales. L’Autel est vénérien et quelque peu saturnien. En la couronne australe, celles qui sont les plus luisantes sont saturniennes et mercuriales.

Chapitre huitième
Des saisons de l’année, et de la nature des quatre angles.

Voilà donc les propres vertus des Etoiles en la sorte qu’elles ont été observées par les Anciens, mais il faut aussi considérer les saisons de l’année : le printemps, l’été, l’automne et l’hiver.

Dans le printemps l’humidité surabonde, d’autant que le froid étant passé, l’humidité commence à s’épandre par le moyen de la chaleur.

L’été est plus chaud, parce qu’en ce temps le Soleil approche plus près de notre point vertical.

L’automne est plus sec, d’autant que les humidités ont été desséchées à l’aide de la chaleur passée.

L’hiver est plus froid parce qu’alors le Soleil s’éloigne davantage du point qui répond sur notre tête.

Or combien qu’il n’y ait aucun commencement au Zodiaque, vu que c’est un cercle, ils ont toutefois établi pour premier signe le Bélier, où se fait l’équinoxe du printemps.

Afin qu’ils commençassent comme en un animal vivant l’humide nature du printemps, nombrant ensuite les autres saisons de l’année.

Car tous les animaux en leur premier âge, pendant qu’ils sont tendres et délicats, abondent en humidité, ainsi que fait le printemps

Ensuite dans le second âge, tant que la vigueur y demeure, ils ont davantage de chaleur, comme on remarque en été.

Au troisième, quand la force devient plus languissante, et qu’elle commence à se consommer, la sécheresse alors est plus grande ainsi qu’en l’automne.

Au dernier âge, et qui est aussi plus prochain de la mort, il se rencontre plus de froid, ainsi qu’à l’hiver.

De la même sorte diffèrent entre elles les natures des quatre angles, desquels soufflent les vents qui en occupent toutes les parties.

L’angle d’Orient est le plus sec parce qu’alors que le Soleil est en cette partie, les choses qui durant la nuit avaient été humectées, commencent aussitôt à se dessécher : et les vents orientaux sont sans humidité, et dessèchent.

Le Midi est plus chaud, d’autant que le Soleil est plus ardent quand il est en sa plus grande hauteur ; et d’autant aussi que le milieu du Ciel décline davantage vers le Midi, à raison de la situation de la terre qui est habitée : et les vents australs sont chauds et raréfiants.

L’Occident est humide, parce que lorsque le Soleil en approche les humidités attirées en haut durant le jour commencent à se répandre ; et les zéphyrs sont mols et humectants.

La partie septentrionale est froide, d’autant que selon la situation de la terre qui est habitée, elle est fort éloignée de la cause de la chaleur (c’est à savoir du lieu où le soleil passe droit sur la tête), vu que là le reste du ciel qui y répond est tout contraire ; et que les vents septentrionaux sont froids et amènent la gelée.

Cette distinction est utile pour faire jugement des mélanges de chaque chose. Car à raison de ces constitutions des Temps, de l’An, des Âges et des Angles, les effets des étoiles changent aucunement.

Car la qualité est plus pure et plus puissante en un lieu qui lui est convenable (comme les choses chaudes en lieux chauds, les humides en lieux humides) où en lieux contraires elle est plus détrempée et plus faible : comme dans les lieux froids les choses qui échauffent, et dans les secs celles qui sont humides ; et les autres pareillement en autres lieux, selon la proportion et le mélange des qualités.

Chapitre neuvième
Tropiques, équinoxiaux et de double-corps.

Ces choses étant déclarées, il faut y joindre encore les propriétés naturelles des douze signes.

Il est vrai que leurs vertus générales s’accordent avec leurs temps. Mais on prend certaines propriétés de leur affinités avec le Soleil, la Lune et les autres étoiles, comme il se dira ci-après.

Car premièrement il faut expliquer les vertus qu’ils ont par eux-même, et envers eux-même l’un avec l’autre.

La première différence est des signes, en sorte que les uns sont appelés Tropiques, les autres équinoxiaux, dont les uns et les autres sont mobiles. Ensuite les autres sont Fixes, et les autres sont nommés de double-corps.

Il y en a deux de Tropiques, celui qui vient après le solstice d’été, c’est-à-dire les trente degrés de l’Ecrevisse, et celui qui suit le solstice d’hiver, comme les trente du Capricorne.

À ces deux, le nom est tiré de la chose, d’autant que le soleil alors qu’il est entré dans ces signes recule en arrière, tournant son cours en une latitude contraire.

En l’Ecrevisse causant l’été, et au Capricorne l’hiver. Il y en a encore deux équinoxiaux, le Bélier printanier et les automnales Balances : lesquelles ont pris leur nom de la chose, à cause qu’alors que le Soleil parvient à eux, les espaces du jour et de la nuit sont égales par toute la terre.

Du reste des autres huit signes, quatre sont appelés fixe et quatre de double-corps.

Les fixes suivent les Tropiques et les équinoxiaux, savoir le Taureau, le Lion, le Scorpion et le Verseau : parce qu’au temps que le Soleil s’approche d’eux, selon la saison, les humidités, les chaleurs, les sécheresses et les froidures se trouvent plus violentes et plus fermes en nos corps : Non qu’alors la constitution de l’air soit plus simple de sa nature, mais à cause que le pouvoir des qualités se fait ressentir plus aisément par la continuation, après que nous avons été dans ces saisons par quelque espace de temps.

Les signes doubles et communs sont ceux que l’on compte après les signes fixes, c’est à savoir les Gémeaux, la Vierge, le Sagittaire et les Poissons. Car d’autant qu’ils sont placés entre les fixes, les tropiques et équinoxiaux, ils ont des natures semblables à eux en leur commencement et en leur fin.

Chapitre dixième
Des signes masculins et féminins.

Ils ont attribué de plus, six signes à une nature masculine et diurne, et autant à une féminine et nocturne.

Or l’ordre nous en est baillé continu, ainsi qu’au jour la nuit et jointe, et que l’assemblage est nécessaire du mâle et de la femelle.

Si donc le commencement se prend du Bélier (à raison des causes ci-dessus alléguées) ainsi, comme le mâle est le maître et le premier, d’autant que toujours l’actif précède le passif, le Bélier et les Balances seront et masculins et diurnes.

Il y a de plus à ceci, que le cercle équinoxial, qui passe par ces signes, cause le premier et plus puissant remuement de toutes choses.

De là vient que par un ordre continu les signes féminins sont soumis aux masculins.

Mais quelques uns commencent à conter les signes masculins par celui qui tient la pointe orientale, qu’on nomme ordinairement Horoscope.

Car, comme il y en a qui prennent ces commencements des tropiques du cercle Lunaire à cause que les tours de la Lune sont les plus vites ; ainsi, de même façon les signes masculins doivent tirer leur origine de l’Horoscope à cause du vent du Levant. De cette sorte donc, ceux-là par rangs continus ordonnent l’un après l’autre les masculins et les féminins.

Les autres ont divisé le cercle entier en quartes : ils font orientale et masculine celle qui est depuis l’Horoscope, jusqu’au milieu du Ciel, et celle qui lui est opposée, qui contient depuis le couchant jusqu’au bas du Ciel.

Mais ils font occidentales et nocturnes les deux autres quartes qui restent.

Il y a encore d’autres façons de nommer les signes qui sont accommodés à leurs formes.

Comme les uns sont nommés quadrupèdes, les autres terrestres, aucuns dominants, les autres féconds, ou quelque chose de même.

Ce qui étant manifeste par leurs propres figures, j’ai jugé superflus de les rapporter : vu qu’aussi j’ai ci-devant au vrai déclaré les natures des étoiles dont ils sont composés, et de quelle façon dans les jugements o peut utilement considérer leurs vertus.

Chapitre onzième
Des aspects des signes.

En premier lieu, les aspects des parties du zodiaque, qui font certaines figures, ont entre eux quelque familiarité.

Premièrement, les parties éloignées de tout le diamètre, et qui contiennent deux angles droits, c’est à savoir six signes, ou bien cent huitante degrés.

Après les parties qui font une figure triangulaire qui contient un angle droit, et la troisième partie c’est à savoir quatre signes ou cent vingts degrés.

Outre ce, les parties qui font un quadrangle, et contiennent un angle droit, à savoir deux signes ou soixante degrés.

Mais la cause de ce que ces différences seules sont admises, se pourra d’ici facilement entendre.

Premièrement, la raison est évidente, de ce que la figure du diamètre a été reçue. Car l’opposition se fait en une ligne droite.

Mais après, si selon les harmonies et superportions, nous prenons les deux plus grandes portions, c’est à savoir, le cercle étant divisé ou par le milieu, afin qu’il ait deux angles droits, ou en trois. La division par le milieu donnera la figure quadrangulaire, mais la division de trois la sexangulaire.

Or des superportions, si on constitue un esqui-altere de l’angle droit, qui est l’angle du carré, et un sesqui-tiers, la raison sera sesqui-altere du quadrangle au sexangle, et sesqui-tierce du trinagle au quadrangle.

Et estime-t-on que les aspects triangulaires et sexangulaires ont sympathie en leur nature, à raison qu’alors les signes féminins ou masculins se portent de l’un à l’autre.

Mais les aspects quadrangulaires ou opposés ne conviennent pas ensemble, parce qu’une telle constitution se fait en signes contraires.

Chapitre douzième
Des signes commandants et obéissants.

Les lieux qui par espace égal, sont éloignés du même, ou de l’un et de l’autre des points équinoxiaux, sont aussi dits commandants et obéissants, de ce qu’ils se lèvent en un pareil espace de temps, et qu’ils décrivent mêmes parallèles.

Or les Commandants sont en l’estivale partie de la sphère mais les obéissants sont en l’hivernale, d’autant que le Soleil en la partie d’été fait les jours plus longs, et qu’en la partie d’hiver il les fait plus courts.

Chapitre treizième
Des signes qui se regardent équivalents.

Nous estimons que les parties qui sont également distantes de l’un ou del’autre tropique ont une même puissance : car les espaces des jours et des nuits, et des heures se trouvent égales quand le Soleil passe par les unes ou par les autres.

Elles sont dites aussi se regardant réciproquement, et pour les raisons que j’ai dites, et parce que les unes et les autres se lèvent sur l’horizon, et se couchent en mêmes lieux.

Chapitre quatorzième
Des signes inconjoints.

Ceux-là sont nommés inconjoints, qui, suivant les raisons que j’ai dites, n’ont aucune familiarité entre eux : c’est à savoir lesquels ni ne commandent, ni n’obéissent, ni ne se regardent, ni n’équivalent, ni ne décrivent aucune des figures lesquelles nous avons rapportées : ni le diamètre, ni le trigone, ni le quadrangle, ni le sextangle ;mais lesquels sont nombrés, ou bien les féconds, ou bien les sixièmes.

D’autant que ceux qui sont seconds sont contraires à eux-mêmes, et que deux signes continus conjoints font un angle.

Mais ceux qui sont contés les sixièmes, coupent tout le cercle en parties inégales, ou les autres le divisent en parties égales.

Chapitre quinzième
Des maisons.

De plus, il y a sympathie des planètes avec les parties du zodiaque à raison des Maisons, Triangles, Exaltations, Termes et de quelques autres propriétés semblables.

Or les Maisons sont-elles distribuées par une raison naturelle.

Car comme en douze signes, deux septentrionaux, d’entre ceux qui approchent plus près de notre Zénith, causent principalement les chaleurs et les ardeurs immodérées, à savoir l’Ecrevisse et le Lion, il a été jugé que ces deux signes sont les maisons des deux plus grandes et plus puissantes lumières.

Le Lion du Soleil, parce qu’il est signe masculin.

Et l’Ecrevisse de la Lune, à cause qu’elle est féminine.

Et derechef le demi-cercle du Lion au Capricorne, est à bon droit estimé solaire.

Ainsi que lunaire l’autre demi-cercle, qui s’entend du Verseau à l’Ecrevisse.

Afin qu’en chaque demi-cercle on donnât à chaque planète un signe qui lui fut familier (soit qu’il fût de la nature du Soleil, ou s’accordant à celle de la Lune) selon la disposition de leurs orbes et les natures particulières des planètes.

Car à Saturne, parce qu’il est extrêmement froid, et qu’il combat contre la chaleur, et qu’aussi sa sphère haut élevée, est fort éloignée de luminaires, ont été baillés les signes opposés à l’Ecrevisse et au Lion, savoir le Capricorne et le Verseau, lesquels sont et froids et hivernaux, et (à raison de cette opposition) maléfiques.

À Jupiter, qui est de nature tempérée, et soumis à la sphère de Saturne, ont été donnés les signes proches de ceux-là, qui venteux et féconds, sont le Sagittaire et les Poissons, lesquels d’un trine, aspect qui convient à l’amitié, regardent les signes des luminaires.

Après, à Mars desséchant et placé sous l’orbe de Jupiter, ont été donnés les signes voisins des maisons de Jupiter, à savoir le Scorpion et le Bélier, lesquels à cause du regard qu’ils ont de carré avec les domiciles des luminaires, conviennent à une nature nuisible, et qui engendre la corruption.

Mais à Vénus, dont la nature est tempérée, et l’astre soumis à l’orbe de Mars, ont été attribués les signes proches de ceux-là et très féconds, les Balances et le Taureau, qui à cause du sextil sont plus doux, et d’autant aussi que cette planète ne va devant, ou ne suit le Soleil de plus loin que deux figures.

À Mercure, qui est le dernier, et qui ne se recule du Soleil plus loin que d’un signe, et qui est soumis aux orbes des autres planètes, comme étant aussi le plus proche des luminaires, ont été baillés les signes lus proches de ces mêmes luminaires, c’est à savoir les Gémeaux et la Vierge.

Chapitre seizième
Des triangles.

La familiarité des triangles est telle. Le triangle qui a les côtés égaux est une figure qui convient grandement en soi-même. Et le zodiaque contient trois cercles, savoir l’équinoxial et les deux tropiques. Mais les douze lieux du même zodiaque se divisent en quatre triangles qui ont les côtés égaux.

Le premier donc est conduit par le Bélier, le Lion et le Sagittaire, trois signes masculins qui sont les maisons du Soleil, de Mars et de Jupiter.

Or, ce triangle est attribué au Soleil et à Jupiter, et Mars en est exclu, parce qu’il est contrarie aux conditions du Soleil. En ce triangle le Soleil domine pendant le jour, Jupiter pendant la nuit. Le lieu du Bélier est équinoxial, celui du Lion estival, du Sagittaire hivernal.

Ce même triangle est surtout boréal, d’autant qu’une partie du commandement est tenue par Jupiter, lequel est fécond et venteux, convenant aux vents qui sont excités au Septentrion. Mais à cause de la maison de Mars, il reçoit un mélange de l’Africain, et ce triangle est formé de la mixtion du Borée et de l’Africain. Car Mars excite les vents africains, à raison de la familiarité de la Lune et d’autant aussi que la partie occidentale est féminine.

Le second triangle se tire par le Taureau, la Vierge et le Capricorne, trois signes féminins. C’est pourquoi il est attribué à la Lune et à Vénus, de nuit donc, la Lune y domine, et de jour Vénus. Et le Taureau s’approche plus du cercle d’été, la Vierge de l’équinoxial, le Capricorne de celui d’hiver. Mais ce triangle est principalement méridional à cause de la domination de Vénus, qui émeut de ce côté des vents chauds et humides. Il admet encore le subsolain, à raison du Capricorne, qui est domicile de Saturne. Et ce triangle est composé de ce qu’on nomme mêlé du subsolain et de l’autre. Car Saturne émeut les vents orientaux, à cause de son affinité avec le soleil.

Le troisième triangle passe par les Gémeaux, par les Balances et par le Verseau, trois signes masculins répugnants à Mars, mais qui s’accordent avec Saturne et Mercure, à cause de leurs deux maisons, partant ce triangle leur est attribué. Durant le jour Saturne y commande à cause de sa condition. Et pour Mercure il en a l’empire de nuit.

Or le signe des Gémeaux est proche du solstice d’été, les Balances de l’équinoxial et le Verseau du solstice d’hiver.

Ce triangle convient principalement avec le subsolain à cause de Saturne, mais parce qu’il a primauté avec Jupiter, il se trouve composé du Borée et du subsolain, d’autant qu’il y a de l’amitié entre Jupiter et Saturne.

Le quatrième triangle passe par l’Ecrevisse, le Scorpion et les Poissons. Il est laissé à Mars à cause du Scorpion son domicile. Mais ensemble aussi la Lune pendant la nuit et Vénus durant le jour, y ont encore commandement.

Or l’Ecrevisse est au solstice d’été, le Scorpion plus proche de l’hivernal, et les poissons de l’équinoxe. Et ce triangle est estimé occidental à cause de la domination de Mars et de la Lune, et est mêlé de l’autre et de l’africain à cause de Vénus.