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Axiomes, profession de foi et Notre Père occultiste
Éliphas Lévi

Théorie de la volonté

La vie humaine et ses difficultés innombrables ont pour but, dans l’ordre de la sagesse éternelle, l’éducation de la volonté de l’homme.

La dignité de l’homme consiste à faire ce qu’il veut et à vouloir le bien, conformément à la science du vrai.

Le bien conforme au vrai, c’est le juste.

La justice, c’est la pratique de la raison.

La raison, c’est le verbe de la réalité.

La réalité, c’est la science de la vérité.

La vérité, c’esl l’idée identique avec l’être.

L’homme arrive à l’idée absolue de l’être par deux voies, l’expérience et l’hypothèse.

L’hypothèse est probable quand elle est nécessitée par les enseignements de l’expérience ; elle est improbable ou absurde quand elle est rejetée par cet enseignement.

L’expérience c’est la science, et l’hypothèse c’est la foi.

La vraie science admet nécessairement la foi ; la vraie foi compte nécessairement avec la science.

Pascal blasphémait contre la science lorsqu’il a dit que, par la raison, l’homme ne peut arriver à la connaissance d’aucune vérité.

Aussi Pascal est-il mort fou.

Mais Voltaire ne blasphémait pas moins contre la science, lorsqu’il déclarait absurde toute hypothèse de la foi, et n’admettait pour règle de la raison que le témoignage des sens.

Aussi le dernier mot de Voltaire a-t-il été cette formule contradictoire :

DIEU ET LA LIBERTÉ.

Dieu, c’est-à-dire un maître suprême : ce qui exclut toute idée de liberté, comme l’entendait l’école de Voltaire.

Et la liberté, c’est-à-dire une indépendance absolue de tout maître ; ce qui exclut toute idée de Dieu.

Le mot Dieu exprime la personnification suprême de la loi, et par conséquent du devoir ; et si, par le mot LIBERTÉ, on veut entendre avec nous LE DROIT DE FAIRE SON DEVOIR, nous prendrons pour devise à notre tour, et nous répéterons sans contradiction et sans erreur :

DIEU ET LA LIBERTÉ.

Comme il n’y a de liberté pour l’homme que, dans l’ordre qui résulte du vrai et du bien, on peut dire que la conquête de la liberté est le grand travail de l’âme humaine. L’homme, en s’affranchissant des mauvaises passions et de leur servitude, se crée en quelque sorte une seconde fois lui-même. La nature l’avait fait vivant et souffrant ; il se fait heureux et immortel : il devient ainsi le représentant de la divinité sur la terre et en exerce relativement la toute-puissance.

AXIOME I.

Rien ne résiste à la volonté de l’homme, lorsqu’il sait le vrai et veut le bien.

AXIOME II.

Vouloir le mal, c’est vouloir la mort. Une volonté perverse est un commencement de suicide.

AXIOME III.

Vouloir le bien avec violence, c’est vouloir le mal ; car la violence produit le désordre, et le désordre produit le mal.

AXIOME IV.

On peut et l’on doit accepter le mal comme moyen du bien ; mais il ne faut jamais ni le vouloir ni le faire, autrement on détruirait d’une main ce qu’on édifie de l’autre. La bonne foi ne justifie jamais les mauvais moyens ; elle les corrige lorsqu’on les subit, et les condamne lorsqu’on les prend.

AXIOME V.

Pour avoir droit de posséder toujours, il faut vouloir patiemment et longtemps.

AXIOME VI.

Passer sa vie à vouloir ce qu’il est impossible de posséder toujours, c’est abdiquer la vie et accepter l’éternité de la mort.

AXIOME VII.

Plus la volonté surmonte d’obstacles, plus elle est forte. C’est pour cela que le Christ a glorifié la pauvreté et la douleur.

AXIOME VIII.

Lorsque la volonté est vouée à l’absurde, elle est réprouvée par l’éternelle raison.

AXIOME IX.

La volonté de l’homme juste, c’est la volonté de Dieu même, et c’est la loi de la nature.

AXIOME X.

C’est par la volonté que l’intelligence voit. Si la volonté est saine, la vue est juste. Dieu a dit : Que la lumière soit ! et la lumière est ; la volonté dit : Que le monde soit comme je veux le voir ! et l’intelligence le voit comme la volonté a voulu. C’est ce que signifie le mot ainsi soit-il, qui confirme les actes de foi.

AXIOME XI.

Lorsqu’on se fait des fantômes, on met au monde des vampires, et il faudra nourrir ces enfants d’un cauchemar volontaire avec son sang, avec sa vie, avec son intelligence et sa raison, sans les rassasier jamais.

AXIOME XII.

Affirmer et vouloir ce qui doit être, c’est créer ; affirmer et vouloir ce qui ne doit pas être, c’est détruire.

AXIOME XIII.

La lumière est un feu électrique mis par la nature au service de la volonté : elle éclaire ceux qui savent en user, elle brûle ceux qui en abusent.

AXIOME XIV.

L’empire du monde, c’est l’empire de la lumière.

AXIOME XV.

Les grandes intelligences dont la volonté s’équilibre mal ressemblent aux comètes, qui sont des soleils avortés.

AXIOME XVI.

Ne rien faire, c’est aussi funeste que de faire le mal, mais c’est plus lâche. Le plus impardonnable des péchés mortels, c’est l’inertie.

AXIOME XVII.

Souffrir, c’est travailler. Une grande douleur soufferte est un progrès accompli. Ceux qui souffrent beaucoup vivent plus que ceux qui ne souffrent pas.

AXIOME XVIII.

La mort volontaire par dévouement n’est pas un suicide ; c’est l’apothéose de la volonté.

AXIOME XIX.

La peur n’est qu’une paresse de la volonté, et c’est pour cela que l’opinion flétrit les lâches.

AXIOME XX.

Arrivez à ne pas craindre le lion, et le lion vous craindra. Dites à la douleur : Je veux que tu sois un plaisir, et elle deviendra un plaisir, plus même qu’un plaisir, un bonheur.

AXIOME XII.

Une chaîne de fer est plus facile à briser qu’une chaîne de fleurs.

AXIOME XXII.

Avant de déclarer un homme heureux ou malheureux, sachez ce que l’a fait la direction de sa volonté : Tibère mourait tous les jours à Caprée, tandis que Jésus prouvait son immortalité et sa divinité même sur le Calvaire et sur la croix.

L’enchainement du diable

Le plaisir est un ennemi qui doit fatalement devenir notre esclave ou notre maître. Pour le posséder il faut combattre, et pour en jouir il faut l’avoir vaincu. Le plaisir est un esclave charmant, mais c’est un maître cruel, impitoyable et meurtrier. Ceux qu’il possède il les fatigue, il les use, il les tue, après avoir trompé tous leurs désirs et trahi toutes leurs espérances. La servitude d’un plaisir s’appelle une passion. La domination sur un plaisir peut s’appeler une puissance.

La nature a mis le plaisir près du devoir ; si nous le séparons du devoir il se corrompt et nous empoisonne. Si nous nous attachons au devoir, le plaisir ne s’en séparera plus, il nous suivra et sera notre récompense. Le plaisir est inséparable du bien. L’homme de bien peut souffrir, il est vrai, mais pour lui un plaisir immense se dégage de la douleur. Job sur son fumier reçoit la visite de Dieu qui le console et le relève, tandis que Nabuchodonosor sur son trône se courbe sous une main fatale qui lui prend sa raison et le change en bête. Jésus expirant sur la croix pousse un cri de triomphe comme s’il sentait sa résurrection prochaine, tandis que Tibère à Caprée, au milieu de ses criminelles délices trahit les angoisses de son âme et avoue dans une lettre au sénat qu’il se sent mourir tous les jours !

Le mal n’a de prise sur nous que par nos vices et par la peur qu’il nous inspire. Le diable poursuit ceux qui ont peur de lui et fuit devant ceux qui le méprisent. Bien faire et ne rien craindre, c’est l’art d’enchaîne r le démon.

Mais nous ne faisons pas ici un traité de morale. Nous révélons les secrets de la science magique appliquée à la médecine des esprits.

Il faut donc dire quelque chose des possessions et des exorcismes.

Nous avons tous en nous-mêmes le sentiment d’une double vie. Les luttes de l’esprit contre la conscience, du désir lâche contre le sentiment généreux, de la bête, en un mot, contre la créature intelligente, les faiblesses de la volonté entraînée souvent par la passion, les reproches que nous nous adressons, la défiance de nous-mêmes, les rêves que nous poursuivons tout éveillés ; tout cela semble nous révéler en nous-mêmes la présence de deux personnes de caractère diffèrent dont l’une nous exhorte au bien tandis que l’autre voudrait nous entraîner au mal.

De ces anxiétés naturelles notre double nature, en a conclu à l’existence de deux anges attachés à chacun de nous, l’un bon l’autre mauvais, toujours présents, l’un à notre droite et l’autre à notre gauche. Ceci est purement et simplement du symbolisme, mais nous avons dit, et ceci est un arcane de la science, que l’imagination de l’homme est assez puissante pour donner des formes passagèrement réelles aux êtres qu’affirme son verbe. Plus d’une religieuse a vu et touché son bon ange ; plus d’un ascète s’est pris corps à corps et s’est réellement battu avec son démon familier.

Dans les visions que nous avons provoquées ou qui procèdent d’une disposition maladive, nous nous apparaissons à nous-mêmes sous les formes que prête à notre imagination exaltée une projection magnétique. Et quelquefois aussi certains malades ou certains maniaques peuvent projeter des forces qui aimantent les objets soumis à leur influence, en sorte que ces objets semblent se déplacer et se mouvoir d’eux-mêmes.

Ces productions d’images et de forces, n’étant pas dans l’ordre habituel de la nature, procèdent toujours de quelque disposition maladive qui peut devenir tout à coup contagieuse par les effets de l’étonnement, de la frayeur, ou de quelque disposition mauvaise.

Les prodiges alors redoublent, et tout semble être entraîné par le vertige de la démence. De pareils phénomènes sont évidemment des désordres, ils sont produits par le magnétisme du mal, et le vulgaire aurait raison, s’il admettait la définition que nous avons donnée, de les attribuer au démon.

Ainsi se sont produits les miracles des convulsionnaires de saint Médard, des trembleurs des Cévennes et de tant d’autres. Ainsi se produisent les singularités du spiritisme ; au centre de tous ces cercles, à la tête de tous ces courants, il y avait des exaltés et des malades. Grâce à l’action du courant et à la pression des cercles, les malades peuvent devenir incurables et les exaltés deviennent fous.

Quand l’exaltation visionnaire et le dérèglement magnétique se produisent à l’état chronique chez un malade, il est obsédé ou possédé suivant la gravité du mal.

Le sujet dans cet état est atteint d’une sorte de somnambulisme contagieux, il rêve tout éveillé, croit et produit jusqu’à un certain point l’absurde autour de lui, fascine les yeux et trompe les sens des personnes impressionnables qui l’entourent. C’est alors que la superstition triomphe et que l’action du diable devient évidente. Elle est évidente, en effet, mais le diable n’est pas ce qu’on croit. On pourrait définir la magie, la science du magnétisme universel, mais ce serait prendre l’effet pour la cause. La cause, nous l’avons dit, c’est la lumière principiante de l’od, l’ob et l’aour des Hébreux. Mais revenons au magnétisme dont les grands secrets ne sont pas encore connus et révélons-en les futurs théorèmes.

I

Tous les êtres vivant sous une forme sont polarisés pour aspirer et respirer la vie universelle.

II

Les forces magnétiques dans les trois règnes sont faites pour s’équilibrer par la puissance des contraires.

III

L’électricité n’est que la chaleur spéciale qui produit la circulation du magnétisme.

IV

Les médicaments ne guérissent pas les maladies par l’action propre de leur substance ; mais par leurs propriétés magnétiques.

V

Toute plante est sympathique à un animal et antipathique à l’animal contraire. Tout animal est sympathique à un homme et antipathique à un autre. La présence d’un animal peut changer le caractère d’une maladie.
Plus d’une vieille fille deviendrait folle si elle n’avait pas un chat, et sera presque raisonnable si, avec la possession d’un chat, elle fait concilier celle d’un chien.

VI

Il n’est pas une plante, pas un insecte, pas un caillou qui ne cache une vertu magnétique et qui ne puisse servir, soit à la bonne, soit à la mauvaise influence de la volonté humaine.

VII

L’homme a la puissance naturelle de soulager ses semblables, par la volonté, par la parole, par le regard et par les signes. Pour exercer cette puissance, il faut la connaître et y croire.

VIII

Toute volonté non manifestée par un signe est une volonté oisive. II y a des signes directs et des signes indirects. Le signe direct a plus de puissance parce qu’il est plus rationnel ; mais le signe indirect est toujours un signe ou une action correspondante à l’idée, et comme tel il peut réaliser la volonté. Mais le signe indirect n’est effectif que quand le signe direct est impossible.

IX

Toute détermination à l’action est une projection magnétique. Tout consentement à une action est une attraction de magnétisme
Tout acte consenti est un pacte. Tout pacte est une obligation libre d’abord, fatale ensuite.

X

Pour agir sur les autres sans se lier soi-même, il faut être dans cette indépendance parfaite qui appartient à Dieu seul. L’homme peut-il être Dieu ? - Oui, par participation !

XI

Exercer une grande puissance sans être parfaitement libre, c’est se vouer à une grande fatalité. C’est pour cela qu’un sorcier, ne peut guère se repentir et qu’il est nécessairement damné.

XII

La puissance du mage et celle du sorcier sont la même ; seulement le mage se tient à l’arbre lorsqu’il coupe la branche, et le sorcier est suspendu à la branche même qu’il veut couper.

XIII

Disposer des forces exceptionnelles de la nature, c’est se mettre hors la loi. C’est par conséquent se soumettre au martyre si l’on est juste, et on ne l’est pas, à un légitime supplice.

XIV

De par le roi défense à Dieu
de faire miracle en ce lieu.

est une inscription paradoxale seulement dans la forme. La police de tel ou tel lieu appartient au roi, et tant que le roi est roi, Dieu ne peut se mettre en contravention avec sa police. Dieu peut jeter au fumier les mauvais papes et les mauvais rois, mais il ne peut s’opposer aux lois régnantes. Donc tout miracle qui se fait contre l’autorité spirituelle et légale du pape ou contre l’autorité temporelle et légale du roi ne vient pas de Dieu, mais du diable.

Dieu dans le monde, c’est l’ordre et l’autorité ; Satan, c’est le désordre et l’anarchie. Pourquoi est-il non seulement permis mais glorieux de résister à un tyran ? C’est que le tyran est un anarchiste qui a usurpé le pouvoir. Voulez-vous donc lutter victorieusement contre le mal ? Soyez la personnification du bien. Voulez-vous vaincre l’anarchie ? Soyez le bras de l’autorité. Voulez-vous enchaîne r Satan ? Soyez la puissance de Dieu.

Or la puissance de Dieu se manifeste dans l’humanité par deux forces : la foi collective et l’incontestable raison.

Il y a donc deux sortes d’exorcismes infaillibles, ceux de la raison et ceux de la foi. La loi commande aux fantômes dont elle est la reine parce qu’elle est leur mère, et ils s’éloignent pour un temps. La raison souffle sur eux au nom de la science et ils disparaissent pour toujours.

Profession de foi

Nous croyons en la souveraineté éternelle et infinie de la Sagesse immuable et de l’intelligence créatrice.

Nous croyons en la beauté suprême de la bonté juste et de la Justice miséricordieuse et aimante.

Nous croyons en la fécondité du progrès daus l’ordre et de l’ordre éternellement progressif.

Nous croyons au principe de la vie universelle, en le principe de l’Être et des êtres toujours distinct de l’Ètre et des êtres, mais nécessairement présent dans l’Ètre et dans les êtres.

Nous croyons que le principe tout entier, en tout et partout, ne saurait être contenu, enfermé, limité, Uni ou défini en aucune manière, et que, par conséquent toute forme, tout nom spécial, toute révélation personnelle et exclusive de ce principe sont des idolâtries et des erreurs.

Nous croyons que le principe est en nous tous et parle à chacun de nous parla voix de la conscience.

Que la conscience ne peut être éclairée sans le concours de la foi et de la raison, de la science et de la piété.

Nous croyons en la raison absolue qui doit diriger et redresser les raisonnements particuliers, qui doit être la base de la foi et la mesure de tous les dogmes sous peine de fanatisme, de folie et d’erreur.

Nous croyons en l’amour absolu qui se nomme esprit de charité et qui inspire le sacrifice.

Nous croyons que, pour s’enrichir, il faut donner, qu’on est heureux du bonheur des autres, et que l’égoîsme bien ordonné doit commencer par le prochain.

Nous croyons à la liberté, à l’indépendance absolue, à la royauté même, à la divinité relative de la volonté humaine lorsqu’elle est réglée par la souveraine raison.

Nous croyons que Dieu lui-même — le grand principe indéfinissable — ne saurait être ni le despote ni le bourreau de ses créatures ; qu’il ne peut ni les récompenser ni les punir, mais que la loi porte en elle-même sa sanction, de sorte que le bien de soi-même est la récompense du bien et le mal le châtiment, mais aussi le remède du mal.

Nous croyons que l’esprit de charité seul est inflexible lorsqu’il inspire le dévouement et la paix, mais que tous les hommes peuvent se tromper surtout lorsqu’ils décident de choses qu’ils ne savent pas, ne connaissent pas et ne comprennent pas.

Nous croyons à la catholicité, c’est-à-dire à l’universalité du dogme.

Nous croyons qu’en religion, tous les hommes intelligents acceptent les mêmes vérités et ne se disputent que pour les erreurs.

Nous croyons que les hommes les plus raisonnables sont aussi les plus patients et que les persécuteurs de ceux qui ne pensent pas comme eux prouvent par leur violence même qu’ils sont dans Terreur.

Nous croyons que tous les dieux sont des fantômes et que les idoles ne sont rien ; que les cultes établis doivent faire place à d’autres et que le sage peut prier dans une mosquée comme dans une église. Toutefois nous préférons la mosquée à la pagode et l’église à la mosquée, pourvu que l’église ne soit pas salie par le mauvais prêtre.

En un mot nous croyons en Dieu unique et en la Religion unique comme lui, en Dieu bénissant tous les dieux et en la Religion absorbant ou annulant toutes les religions.

Nous croyons à l’Être universel, absolu et infini que démontre l’impossibilité du néant et nous n’admettons pas que le rien puisse être et devenir quelque chose.

Nous reconnaissons dans l’Être deux modes essentiels, l’idée et la forme, l’intelligence et l’action.

Nous croyons à la Vérité qui est l’Être conçu par l’Idée ; À la réalité qui est l’idée démontrée ou démontrable par la science ;

À la raison qui est l’Étre exprimé exactement par le Verbe ; À la Justice qui est l’Être mis en action suivant ses vraies rapports et ses proportions raisonnables.

Nous croyons à la révélation perpétuelle et progressive de Dieu dans les développements de notre intelligence et de notre amour.

Nous croyons à l’esprit de vérité inséparable de l’esprit de charité et nous l’appelons avec l’Eglise catholique :

« Esprit de science opposé à l’obscurantisme des mauvais prêtres ;

« Esprit d’intelligence opposé à la sottise des superstitieux ;

« Esprit de force pour résister aux préjugés et aux calomnies des faux croyants ;

« Esprit de piété soit filiale, soit sociale, soit humanitaire, opposé à l’égoïsme impie de ceux qui laisseront tout périr pour sauver leur âmes ;

« Esprit de conseil parce que la vraie charité commence par l’esprit et assiste d’abord les âmes ;

Et enfin « Esprit de crainte du mal qui foule aux pieds la crainte des hommes et qui nous apprend à ne pas rendre au mal un culte sacrilège en nous figurant un Dieu capricieux et méchant. »

Nous croyons que cet Esprit est celui de l’Evangile et a été celui de Jésus-Cbrist.

C’est pourquoi nous adorons Dieu vivant et agissant en Jésus-Christ, dont nous ne faisons pas un Dieu distinct et séparable de Dieu même, Jésus ayant été vrai homme et complètement homme comme nous, mais sanctifié par la plénitude de l’Esprit divin parlant par sa bouche, vivant et agissant en lui.

Nous croyons au sens moral et divin de l’Evangile légendaire dont la lettre est imparfaite, mais dont l’esprit est éternel.

Nous croyons en l’Église Une, Sainte, Universelle, dont l’Église romaine a été le commencement et la figure.

Nous croyons que les lois de Moïse, des Apôtres et des Papes leurs successeurs, ont été transitoires, mais que la loi de charité est éternelle.

C’est pourquoi nous ne rejetons et ne condamnons personne.

Nous croyons que l’égoïsme bien ordonné commence par les autres et que les véritables riches sont ceux qui donnent.

Nous croyons en l’infaillibilité de l’esprit de charité et non à celle de la témérité dogmatique de quelques hommes.

Nous croyons à la vie éternelle. Nous ne craignons la mort ni pour nous ni pour les vivants que nous aimons ;

Nous admettons intégralement les treize articles du Symbole de Maîmonides, et par conséquent nous regardons les Israélites comme nos frères.

Nous admettons que Dieu seul est Dieu et que Mahomet a été un de ses verbes précurseurs (ce que veut dire le mot prophète), et nous fraternisons aussi avec les Musulmans.

Mais nous plaignons et nous blâmons les Juifs de nous appeler Goïm et les Musulmans de nous appeler Giaours. En cela nous ne saurions communier avec eux, parce qu’en cela ils sont hors la charité.

Nous admettons le Symbole des Apôtres, de saint Athanase et de Nicée, en reconnaissant qu’ils doivent être expliqués d’une manière hiérarchique et qu’ils expriment les plus hauts mystères de la philosophie occulte.

Mais nous réprouvons la réprobation, nous excommunions l’excommunication comme des attentats contre la charité et la solidarité universelles.

Nous admettons l’infaillibilité disciplinaire et arbitrale du chef de l’Église, et nous regardons comme de pauvres insensés ceux qui lui attribueut une infaillibilité créatrice de dogmes et arbitraire.

Le pape est l’interprète légal et le conservateur des croyances anciennes ; mais s’il veut en imposer de nouvelles, il sort de son devoir et n’a pas plus d’autorité qu’un autre diseur de folies.

Nous étudions la tradition, mais nous ne lui accordons d’autorité qu’en matière de critique, puisqu’elle est le réceptacle commun des vérités et des erreurs de l’antiquité.

L’ancienneté de la croyance, dit Tertullien, n’est souvent que la vétusté de l’erreur.

Telle est la profession de foi qui doit réunir et absorber lentement toutes les autres. Telle est la profession des grandes âmes de l’avenir. Combien d’homme sont actuellement en état de la comprendre ? Je ne saurais le dire : mais je pense que, si un prophète pouvait le dire à haute voix devant tous les peuples assemblés, il serait lapidé par tous les prêtres au milieu du dédain des peuples et à peine regretté par quelques sages.

En attendant le pape lève des troupes et invente des dogmes. Veuillot distille son fiel et analyse les odeurs de Paris. Paris à son tour se bouche le nez en sentant l’odeur de Veuillot. Veuillot s’en lave les mains et dit : c’est le parfum de Rome !

Et la souveraineté temporelle, la prostituée du Vatican, ne rougit pas d’avoir Veuillot pour souteneur.

À Paris, la censure interdit la représentation du Galilée de Ponsard. Est-ce que décidément la terre ne tourne plus ?

O règne toujours renaissant de la peur, regimbement continuel de la bête contre l’ange, alliance assurée des tyrannies contre l’intelligence toujours libres, bêtise toujours brevetée, esprit toujours condamné, jusqu’à quand mettrez-vous ce pauvre mondé à l’envers ?

L’ésotérisme du pater noster

Le « Pater » a toujours été considéré comme une des plus ésotériques d’entre les prières chrétiennes. D’après la tradition, le Christ aurait, au moment du sacrifice, adressé cette merveilleuse invocation à son Père céleste, et tous les occultistes ont présent à l’esprit le travail d’Eliphas Lévi sur le verset occulte du « Pater ».

Quelle que soit l’origine réelle de cette prière, il est facile d’en déterminer l’essence hautement initiatique par une analyse, même sommaire. Nous allons tenter de présenter à nos lecteurs, dans les quelques pages suivantes, un premier résumé de nos recherches à ce sujet. Nous ne doutons pas que des esprits mieux préparés que le nôtre, concernant ce sujet, ne puissent pousser bien loin une étude que nous ne ferons qu’effleurer.

Il faut considérer dans le « Pater » :

La Prière en elle-même ;
Les divisions qu’elle présente et leur raison d’être ;
Les adaptations de cette Prière d’après les principes de l’Analogie.

La Prière.

Le « Pater » comprend deux parties :

Une partie exotérique, seule connue de la généralité des catholiques d’Occident ;
Une partie ésotérique, connue des Églises d’Orient et dont l’énonciation est réservée aux prêtres.

La partie exotérique comprend la révélation des forces qui agissent dans les trois mondes et l’analyse de leurs moyens d’action. La partie ésotérique rattache ces forces à leur principe par la révélation des mystères du Grand-Arcane. C’est la [8] synthèse des enseignements dont l’analyse est contenue dans la première partie.

Donnons pour mémoire le texte français de ces deux parties.

PARTIE EXOTERIQUE

Père nôtre qui es aux Cieux.
Que Ton Nom soit sanctifié,
Que Ton Règne arrive,
Que Ta Volonté soit faite - sur la Terre comme au Ciel.

***

Donne-nous aujourd’hui notre Pain Quotidien,
Pardonne-nous nos offenses,
Comme nous les pardonnons à ceux qui nous ont offensés(1).

***

Préserve-nous de la Tentation,
Et Délivre-nous du Mal.

PARTIE ESOTERIQUE (ou gnostique)

Parce que Tu es,
La Royauté et la Règle et la Force en action dans les Aeons (cycles générateurs).

Tel est le texte de la Prière, dans lequel nous avons du reste indiqué déjà les divisions sur lesquelles nous reviendrons tout à l’heure.

Pour l’instant qu’il nous suffise de constater que les mots employés sont très généraux.

Père, Nom, Règne, Volonté, Terre, Ciel.
Pain, Pardon, Dettes (ou offenses), Tentation, Péché.

Cela nous indique dès maintenant que ce sont des Lois auxquelles nous avons affaire, c’est-à-dire que, d’après la méthode chère aux anciens, chacun de ces mots est une clef analogique permettant d’adapter la loi énoncée à toute une série de réalités. C’est à un essai de quelques-unes de ces adaptations que nous consacrerons notre prochaine étude. Revenons aux divisions capitales qu’il faut établir entre les versets.

Divisions des versets

Nous savons que l’occultisme, sans distinction de date ni d’écoles, enseigne l’existence de trois mondes :

1. Le Monde Divin ;
2. Le Monde Moral ou Astral ;
3. Le Monde Physique.

M. Amelineau, dans son savant travail sur la Gnose égyptienne, insiste sur ce fait que toutes des écoles gnostiques sont d’accord sur l’existence des trois mondes. Il en est de même de toutes les écoles kabbalistiques, alchimiques ou théurgiques.

Or les trois premiers versets correspondent au Monde Divin caractérisé par trois termes.

Père, Nom, Règne, et synthétisé par le terme Volonté.
Terre, Ciel sert de lien entre les deux mondes.
Pain, Pardon, Offense correspondent au monde de la Volonté humaine.

Enfin Tentation et Péché se rapportent à la chair et au monde physique.

Monde Divin

Dieu est analysé sous sa triple manifestation :

Le Père (Notre Père) considéré comme existant dans tous les Cieux, c’est-à-dire dans tous les plans où notre idéal peut se révéler soit en physique, en astral ou en divin.

Ce Père se manifeste par deux autres aspects, le Verbe (Ton Nom) dont la véritable connaissance doit être réservée aux initiés pour ne pas être profanée (soit sanctifié) ;

Le Saint-Esprit (Ton Règne), réalisation vivante de la Divinité dans toutes ses incarnations et dont l’initié appelle partout l’avènement total (qu’il arrive).

Enfin l’Unité Divine apparaît dans cette mystérieuse involution - évolution de la Volonté (Ta Volonté) dont le courant d’amour parcourt toute la création depuis la Matière (la Terre) dans tous ses plans jusqu’à l’Esprit, l’Idéal (le Ciel) dans toutes ses hiérarchisations.

C’est ce mystérieux courant (évoqué par Hermès au début de sa Table d’Emeraude) qui lie le monde Divin au monde humain que nous allons maintenant aborder.

Monde Humain

À tous les instants de Notre Vie le courant d’Amour divin pénètre en nous et nous apporte le Pain spirituel dont nous devons quotidiennement nous assimiler les influences salutaires. Mais, le plus souvent, nous fermons notre âme à cet influx divin qui, semblable au Soleil éclairant la Terre, ne peut cependant pas pénétrer au fond de la grotte que nous creusons nous-mêmes en nous enfonçant dans la Matière au lieu d’évoluer vers l’Esprit.

Quel est donc le moyen d’ouvrir notre être au Pain quotidien de spiritualité ?

Le Verset suivant va nous l’apprendre.

Chaque offense faite à notre Immortalité divine est une dette que nous contractons librement envers nous-mêmes et dont nous devrons nous acquitter par les souffrances de la prochaine incarnation. Ainsi que l’enseignait Pythagore, nous générons sans cesse notre avenir par, l’emploi que fait notre volonté du Présent. Or, il est un moyen d’ouvrir rapidement la porte de notre ciel intérieur, c’est de sacrifier un peu de notre égoïté en faveur d’un peu de notre universalité. Notre vie égoïste est en nous, mais notre vie morale est dans les autres. Ce n’est qu’en agissant au profit des autres que nous agissons en mode d’évolution ; tandis qu’en agissant à notre profit nous agissons en mode d’involution, d’obscurcissement.

Si quelqu’un m’injurie, il contracte envers moi une dette morale dont je suis libre de retarder le règlement à mon gré. Il devient, de par son action, mon esclave. Si je garde la haine de son action et si je pense à la vengeance, je m’égoïse, je génère volontairement le mal qui me tue spirituellement. Mais, si je pardonne, je m’universalise, j’agis en mode divin, et je détruis non seulement le mal que j’allais me faire, mais encore le mal que mon ennemi s’était fait à lui-même ; j’avance, dans la mesure de mes moyens, l’évolution de l’humanité tout entière en rendant attractives deux âmes qui seraient restées, peut-être des siècles, répulsives l’une à l’autre, et qui auraient retardé la réintégration finale.

Le Pardon volontaire est donc bien la méthode d’appel à la Providence la plus merveilleuse qui nous ait été révélée.

De là l’importance capitale de ce mot au point de vue de la création consciente, par l’homme, de son Immortalité.

Monde Physique

Cette création de Péché, c’est-à-dire du mal pour nous-même, est en effet la clef de notre incarnation dans le monde de la Chair, dans ce monde de la Tentation physique. C’est l’Adam spirituel qui, par son désir de s’unir à la Matière dans l’espoir d’être plus fort que Dieu, a créé en ses molécules, c’est-à-dire en nous, la Tentation vers le monde d’en bas. Notre époque est gravement malade d’une erreur issue de même source.

Entre deux puissances, l’Idée nue et sans forces apparentes et l’Argent en apparence si puissant comme levier universel, le profane court à l’argent et ne tarde pas à s’apercevoir que cette puissance n’est qu’illusoire et que le tas d’or diminue à mesure qu’on veut en diffuser l’influence dans un plus grand nombre d’êtres. L’Idée, au contraire, se multiplie par le nombre d’êtres qui l’incarnent, s’accroît avec le Temps. Entre l’Esprit, idéal subtil, et la Matière, manifestation immédiate, Adam a choisi cette dernière ; de là le Mal, le Péché, l’Incarnation que chacune des Molécules adamiques, c’est-à-dire chaque être humain, doit tuer en faisant appel à l’Union avec l’Idée-Providence par le Sacrifice progressif de la Matière-Destin.

La clef de toute cette évolution, de cette union possible de Dieu et de l’Homme est contenue dans un seul Principe : le Pardon.

On peut terminer ici le « Pater » si l’on ne possède que les deux premiers degrés de l’initiation ; mais les « pneumatiques » vont aller plus loin et évoquer le grand mystère de la constitution divine.

Nous lèverons le voile autant qu’il est possible de le faire sans danger par le parallèle suivant :

La royautéPrincipe du Père
La règlePrincipe du Fils
La forcePrincipe de l’Esprit

dans

Les AeonsPrincipes créateurs du Ciel, de l’homme et de la Terre, c’est-à-dire des Trois-Mondes.
Manifestations de la Volonté divine (les Aeons correspondant aux Aelohim de Moïse).

Résumons tout te que nous avons déterminé jusqu’à présent dans un tableau final ; et nous remettrons à l’article suivant l’étude si intéressante des adaptations du Pater.

Monde divinNotre Père qui est dans les Cieux.Père
Que ton nom soit sanctifié.Verbe
Que ton Règne arrive.L’Esprit
Involution (Lien)Que ta Volonté soit faite sur la Terre comme au Ciel.Passage du Divin au Moral
Monde moral (L’Homme)Donne-nous aujourd’hui notre Pain quotidien.Influence constante de la Providence sur NOUS.
Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.Auto-création de Notre Avenir par Notre Présent.
Monde physiquePréserve-nous de la Tentation et Délivre-nous du Pêché.Destruction du MAL par notre alliance avec Dieu.
SynthèseCar tu es la royauté, Et la règle, Et la forcePartie ésotérique
en action dans les Aeons (les cycles générateurs)Clef de la Révélation.
Amen.Le Grand Arcane

***

Dans d’étude précédente parue dans l’Initiation d’août 1894 nous avons abordé l’Analyse de la prière du Christ sous deux aspects.

La constitution de cette prière en elle-même.
Les divisions secrètes et leur raison d’être. Nous avions réservé l’étude des adaptations du Pater Noster.

Nous avons en effet hésité longtemps avant de publier les résultats de nos recherches à cet égard ; car jamais le travail ne nous semblait assez achevé, vu la grandeur du modèle pris comme point de départ. Mais une considération importante nous permet aujourd’hui de livrer nos essais à la publication : c’est l’assurance que, si ces essais sont imparfaits, ils indiqueront du moins la voie à ceux qui, par la suite, voudront poursuivre une adaptation aussi curieuse qu’intéressante.

Nous rappellerons donc que nous avions déterminé que les termes du Pater Noster constituaient une série de lois susceptibles d’applications variées dans les trois mondes. De plus, nous avions indiqué que cette admirable prière donnait la clef de l’action divine en elle-même dans le monde moral et dans le monde matériel et de la réaction de l’humain sur le divin au moyen de la grande loi du Pardon avec toutes ses conséquences occultes.(2)

Aujourd’hui nous allons laisser de côté toutes les considérations théoriques pour donner simplement le résultat de quelques adaptations des termes Père, Nom, Règne, Volonté, Terre, Ciel, etc., qui forment les lois générales sur lesquelles sont établies lesdites adaptations.

ADAPTATION À L’IDEAL

(Image du père dans le monde Moral)

Idéal réalisateur
qui es
dans mon Ciel intérieur,
Que ton nom soit manifesté
par le dévouement,
Que ton influence évolutrice
soit réalisée,
Que ton domaine s’étende en mon corps
comme il est étendu en mon cœur.
Manifeste-moi chaque jour
ta présence certaine
Excuse mes défaillances
Comme je pardonne celles
des faibles mortels, mes frères.
Préserve-moi des mirages de la matière perverse,
mais délivre-moi du désespoir.

Car tu es la RoyautéEn l’éternité
et l’Equilibrede mon
et la ForceIntuition

ADAPTATION À LA VERITE

(Image du Père dans le monde Intellectuel)

Vérité vivante
qui es
en mon Esprit immortel,
Que ton Nom soit affirmé
par le Travail,
Que ta manifestation
soit révélée,
Que ta Loi arrive en la matière
Comme elle est arrivée en l’Esprit.
Donne-nous chaque jour
l’Idée créatrice.
Pardonne-moi mon ignorance
comme je pardonne celle
des ignorants, mes frères.
Préserve-moi de le Négation stérile,
mais délivre-moi du doute mortel.

Car, tu es le PrincipeEn l’unité
et l’Equilibrede ma
et la Règleraison

ADAPTATION À LA SOUFFRANCE

(Principe paternel de rédemption dans le monde Matériel(3)

O Souffrance bienfaisante
qui es
dans la Racine de mon incarnation,
Que ton Nom soit sanctifié
par le courage dans l’épreuve,
Que ton Influence
soit comprise,
Que ton feu purificateur brûle mon corps
comme il a brûlé mon âme.
Viens chaque jour évoluer
ma nature indolente
Viens détruire ma paresse et mon orgueil
Comme tu détruis la paresse et l’orgueil
des pécheurs, mes frères !
Préserve-moi des lâchetés qui pourraient
m’inciter à t’écarter, car toi seule
Peux me délivrer du mal que j’ai créé.

Car tu es La Purificatricedans le cycle
et l’Equilibrantede mes
et la Rédemptriceexistences

ADAPTATION KABBALISTIQUE

O Iod créateur
qui es
en AIN-SOPH,
Que KETHER ton Verbe
soit sanctifié,
Que TIPHERETH splendeur de ton règne
émane ses rayons,
Que IAVE Ta loi cyclique
règne en MALCHUT
comme elle règne en KETHER.
Donne chaque jour à NESCHAMAH
l’illumination d’une des 50 portes de BINAH
Oppose la Miséricorde infinie de CHESED
aux écorces que je crée en mon Imago
lorsque, méconnaissant l’une des 32 voies de
CHOCMAH, j’émane la rigueur de RUACH
envers mes frères.
Préserve NESCHAMAH des attractions de
NEPHESCH et délivre-nous
de NAHASCH

Car tu es RESH. Le Principe (ou El)Dans les AELOHIMS
TIPHERETH. La Splendeur créatrice (ou Iod)
IESOD La Matrice (ou Mem)

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Notes de Papus

1. Rappelons le texte latin de ce verset : Dimitte nobis debita nostra sicut et nos dimittimus demitoribus nostris.
Ce qui doit être traduit exactement :
Remets-nous notre dû comme nous remettons à ceux qui nous doivent leur dû à notre égard.

2. 𝕍 Initiation d’août 1894, p. 102.

3. Les versets positifs deviennent négatifs dans le monde matériel, et réciproquement.

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Notes

Éliphas Lévi, article : « Théorie de la volonté », publ. in La Clef des grands mystères (1859) et L’Almanach du Magiste 1 (1894), pp. 113-114.

Éliphas Lévi, article : « L’enchainement du diable », publ. in Le Grand arcane (L3) (1868).

Éliphas Lévi, article : « Profession de foi », publ. in Le Livre des splendeurs (= Le Grand arcane (L1)) (1869) et L’Almanach du Magiste 1 (1894), pp. 177-182.

Papus, article : « Ésotérisme du Pater Noster », publ. in L’Almanach du Magiste 3 (1896), pp. 7-17.