Bouclier de la foi
Œuvre
Nom : Trinité tricéphale
Auteur : Anonyme
Date : 1750 – 1770
Nature : Huile sur toile
Source : Musée d’art de Lima
Commentaire : Les représentations trifrons datent de l’époque celte, étrusque et gallo-romaines et bien qu’elles furent utilisés durant le roman et le gothique, elles furent par la suite interdites à destination de représentation de la trinité par Urbain VIII en 1628.
Œuvre
Façade de la maison de Jean d’Espagnet au 4 rue des Bahutiers à Bordeaux. On peut observer un bas-relief présentant un Bouclier de la foi. La maison a été démolie f.XIX mais la sculpture, Trinité et Tétramorphe, est conservée au Musée d’Aquitaine.
Sculpture : Jean d’Espagnet
Dessin : Adolphe Rouargue
Date : d.XVII
Nature : Crayon sur papier
Source : Bibliothèque Mériadeck
Œuvre
Nom : Allégorie de la Trinité
Auteur : Anonyme
Date : XVII
Nature : Huile sur toile
Source : Musée national d’histoire
Œuvre
Un bouclier de la foi, inaltérable face aux attaques des démons et présent dans une compilation manuscrite de John de Wallingford.
Auteur : John de Wallingford
Date : 1255
Nature : Enluminure
Source : Bibliothèque Britannique [Cotton Julius D VII]
⟴Données générales
Date de stabilisation | Lieu de la stabilisation | Lieu d’utilisation principal | Équivalents approximatifs | Éléments d’ensemble |
---|---|---|---|---|
XIII (Le compendium de l’histoire dans la généalogie du Christ) | France | Pays Chrétiens | ⇴ Trinité | ↟ Christ ↟ Dieu le Père ↟ Saint-Esprit |
⟴Descriptions
⟴Définition
► Le Scutum Fidei {bouclier de la foi} ou bouclier de la trinité est considéré comme les armoiries de Dieu lorsqu’il est au champ de gueules et porté par saint Michel aussi bien que par le chevalier combattant les traits enflammés du Malin
(Éphésiens 6 :16). Il est un symbole qui illustre le mystère de la trinité et plus particulièrement le Quicumque, profession de foi dit d’Athanase.
► Mentionné pour la première fois ou peut-être crée au VI par l’évêque Césaire d’Arles qui l’attribue à Athanase d’Alexandrie, ce symbole, sans pour autant remonter au IV pourrait vraisemblablement dater du V et bien avoir pour origine le sud de la France étant donné sa zone de dissémination.
► Tentative pour illustrer graphiquement le dogme trinitaire catholique et prenant certainement son inspiration dans les nœud borroméens de Joachim de Flore et les diagrammes de Lulle, le Bouclier fait sa première apparition stable au d.XIII dans le Compendium de l’histoire dans la généalogie du Christ de Pierre de Poitiers mais c’est au XV qu’il trouve l’apogée de sa figuration, en France et en Angleterre, ornant manuscrits et architecture.
⟴Propositions
► De manière corollaire, douze propositions tirées de ce schéma peuvent être constatées et aboutissent à plusieurs paradoxes :
Dieu est le Père
Dieu est le Fils
Dieu est le Saint-Esprit
Le Père est Dieu
Le Fils est Dieu
Le Saint-Esprit est Dieu
Le Père n’est pas le Fils
Le Père n’est pas le Saint-Esprit
Le Fils n’est pas le Père
Le Fils n’est pas le Saint-Esprit
Le Saint-Esprit n’est pas le Père
Le Saint-Esprit n’est pas le Fils
⟴Quicumque
☩ Le Quicumque traduit du lat. in Symboles et définitions de la foi catholique, Heinrich Denzinger, 1854 :
Quiconque veut être sauvé, doit avant tout tenir la foi catholique : celui qui ne la garde pas intègre et inviolée ira, sans aucun doute, à sa perte éternelle.
Or la foi catholique consiste en ceci : nous vénérons un seul Dieu dans la Trinité et la Trinité dans l’unité, sans confondre les personnes ni diviser la substance : autre en effet est la personne du Père, autre celle (la personne) du Fils, autre celle (la personne) de l’Esprit Saint ; mais le Père, le Fils et l’Esprit Saint ont une même divinité, une gloire égale, une même éternelle majesté.
Comme est le Père, tel est le Fils, tel (aussi) l’Esprit Saint : incréé est le Père, incréé le Fils, incréé l’Esprit Saint ; immense est le Père, immense le Fils, immense l’Esprit Saint : éternel est le Père, éternel le Fils, éternel l’Esprit Saint ; et cependant ils ne sont pas trois éternels, mais un seul éternel ; ni non plus trois incréés, ni trois immenses, mais un seul incréé (immense) et un seul immense (incréé). De même tout-puissant est le Père, tout-puissant le Fils, tout puissant l’Esprit Saint ; et cependant ils ne sont pas trois tout-puissants, mais un seul tout-puissant. Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, l’Esprit Saint est Dieu ; et cependant ils ne sont pas trois dieux, mais un seul Dieu. Ainsi le Père est Seigneur, le Fils est Seigneur, l’Esprit Saint est Seigneur ; et cependant ils ne sont pas trois Seigneurs, mais il y a un seul Seigneur : car de même que la vérité chrétienne nous commande de confesser chacune des personnes en particulier comme Dieu et Seigneur, de même la religion catholique nous interdit de dire qu’il y a trois dieux ou trois seigneurs.
Le père n’a été fait par personne, ni créé, ni engendré ; le Fils est du Père seul, non pas fait, ni créé, mais engendré ; l’Esprit Saint est du Père et du Fils, non pas fait, ni créé, ni engendré, mais il procède. Donc un seul Père, non pas trois Pères ; un seul Fils, non pas trois Fils, un seul Esprit Saint, non pas trois Esprits Saints. Et dans cette Trinité rien n’est antérieur ou postérieur, rien n’est plus grand ou moins grand, mais toutes les trois personnes sont coéternelles et coégales, si bien qu’en tout, comme il a déjà été dit plus haut, on doit vénérer aussi bien l’unité dans la Trinité que la Trinité dans l’unité Celui donc qui veut être sauvé doit penser cela de la Trinité.
Mais il est nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi en l’incarnation de notre Seigneur Jésus Christ. C’est donc la foi droite que de croire et de confesser que notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme (aussi bien Dieu qu’il est également homme) : il est Dieu, engendré de la substance du Père avant les siècles, et homme né de la substance de la mère dans le temps ; Dieu parfait, homme parfait, composé d’une âme raisonnable et d’une chair humaine ; égal au Père selon la divinité, inférieur au Père selon l’humanité ; bien qu’il soit Dieu et homme, il n’y a pas cependant deux Christ, mais un seul Christ ; un, non pas parce que la divinité s’est changée en chair (dans la chair), mais parce que l’humanité a été assumée en Dieu ; un absolument, non par un mélange de substance, mais par l’unité de personne. En effet de même que l’âme raisonnable et le corps font un homme un, de même Dieu et l’homme font un seul Christ. Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, le troisième jour il est ressuscité des morts, il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père, d’où il viendra juger les vivants et les morts. À sa venue tous les hommes ressusciteront avec (dans) leurs corps et rendront compte chacun de leurs actes ; ceux qui ont bien agi iront dans la vie éternelle, mais ceux qui auront mal agi, au feu éternel. Telle est la foi catholique : si quelqu’un ne la croit pas fidèlement et fermement, il ne pourra être sauvé.
Version: 1.0
Maj : 07/10/2024