Lucius Apulée de Madaure🔗 horoscope 🔗 autorités
Œuvre
Nom : Portrait d’Apulée (reproduction d’un contorniato)
Auteur :
Date : 1469
Type : Estampe
Source : Bibliothèque Nationale de France
Œuvre
Nom : Reproduction des pièces du IV représentant Apulée
Auteur : Jacopo del Sellaio
Date : 1469
Type : Crayon sur papier
Source : in L’Histoire de Cupidon et Psyché (éd. 1469) bs. ⅊
⟴Données générales
Période | Lieu | |
---|---|---|
Général | II | Italie |
Naissance | ≈ 124 | Madaure, Numidie (ajd. M’daourouch, Algérie) |
Décès | Après 170 | ℙ Carthage |
Cause | Inhumation | |
Domaine | Courant | Ordre |
---|---|---|
➧Littérature ➧Philosophie | Néo-Platonisme |
Relations | Nom |
---|---|
Influence | |
Par | Pythagore |
Sur | ➧Albert le Grand ➧Gérard de Nerval ➧Rabelais |
⟴Repères biographiques
I. Histoire
► Son père était magistrat, à la mort de ce dernier il hérite de sa fortune. Il étudie la rhétorique à Carthage, lieu culturel de l’Afrique Romaine. Par suite il part à Athènes où il étudie la philosophie, se rapprochant du platonisme et des cultes à mystères où il est initié à de nombreux cultes gréco-orientaux.
► Sa formation finie, il voyagera beaucoup dans le proche-orient méditerranéen, passant par Samos, l’Égypte, la Phrygie et Rome où il habitait. Ses nombreux voyages entameront sa fortune. Il épouse ensuite à Oea (Tripolitaine) une riche veuve, mère de l’un de ses condisciples à Athènes. Par jalousie, il lui est intenté un procès sur la charge de sorcellerie, la partie adverse estimant qu’il avait envoûté la veuve. Il gagnera ce procès grâce à sa célèbre rhétorique de son Plaidoyer. Il s’établit à Carthage comme prêtre. On ne connaît ni le lieu ni la date exacte de sa mort.
II. Pensée
◆ L’attitude et l’œuvre d’Apulée, dilettante éclairé et curieux universel, est intéressante quant aux pratiques ésotériques de son époque qui annoncent les spéculations néoplatoniciennes.
◆ Son célèbre roman initiatique, Onze livres de métamorphoses, inspiré des oracles, des recettes magiques alors à la mode ainsi que de la tradition égyptienne, contient une mise en relief des mœurs de l’époque vis à vis des cultes sacrés en général et de leur aspect magique en particulier ainsi qu’un irremplaçable témoignage sur le culte d’Isis (L°XI). Il lui vaut encore aujourd’hui une grande renommée et de nombreuses interprétations tant psychologiques, philosophiques ou artistiques ont été faites.
↳ Si les chercheurs suspectent qu’Apulée trouva l’inspiration de sa trame dans Lucius ou l’âne de Lucien de Samosate d’autres passages sont peut-être une reprise enrichie d’histoire plus anciennes, en particulier vis à vis de son célèbre passage relatant l’histoire de Psyché, cœur et archétype de son œuvre où l’amour, passant par des épreuves transmutatoires, vainc la mort.
■ Une grande partie des œuvres d’Apulée à été perdue dont des traductions et des traités naturalistes. Il convient de ne pas le confondre avec le Pseudo-Apulée.
III. Documents pertinents
🕮 Jouin, ref.5 (Livre des Métamorphoses et Œuvres complètes) : Apulée, né à Madaure en 114 et mort en 190, fut un des magiciens les plus renommés de son temps. La franc-maçonnerie le regarde donc comme un de ses ancêtres, au même titre que tous les occultistes. Le catalogue de la bibliothèque du Grand-Orient de France accuse trois exemplaires de L'Âne d'Or (nos 32, 33, 34).
. […]
Saint Augustin a souvent écrit sur Apulée : « car, Africain comme nous, dit-il, nous le connaissons mieux » (Migne, P.L., XXXIII, Epist. CXXXVIII, c. IV, n. 18, col. 533). Il explique que son discours sur la Magie, Oratio de Magia fut un plaidoyer pour se défendre d’avoir séduit par des moyens magiques une riche veuve, Pudentille, qu’il épousa. Il lui reproche d’avoir intitulé un de ses opuscules : Du Dieu de Socrate. Ce passage de saint Augustin dans la Cité de Dieu montre bien qu’Apulée passait pour avoir des rapports avec les démons et qu’il essayait de le cacher. « Apulée lui-même, écrit saint Augustin, en a tant de honte (de la familiarité d’un démon avec Socrate) qu’il intitule : Du Dieu de Socrate cette longue et laborieuse dissertation sur la différence des dieux et des démons, qu’il devrait intituler, non pas : Du Dieu mais : Du Démon de Socrate. Il a préféré placer cette expression dans le corps du traité qu’au titre du livre,... car quiconque eût jeté les yeux sur le titre : Du Démon de Socrate, n’eut pas cru l’auteur en possession de sa raison.» (Migne, P. L., XLI, col 239.)
Il n’est pas étonnant que les démonographes des XVIe et XVIIe siècles aient écrit longuement sur Apulée. On peut consulter Boguet, Discours des sorciers, ch, LIII ; Taillepied, Traité de l'apparition, des esprits, ch. XV ; Pierre De Lancre, Tableau de l'inconstance des démons, l. IV, discours I, p. 239, Paris, Buon 1613.
⟴Œuvres choisies
- De Platon et son enseignement {De Platone et eius dogmate}, II.
- Du Dieu de Socrate {De deo Socratis}, II. (in Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques (T°33)
- Du Jugement {De interpretatione}, II.
- Du Monde {De mundo}, II.
- Florilège {Florida}, II [Anthologie de discours].
- Onze livres de métamorphoses {Metamorphoseon libri XI}, II. (in Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques (T°33)
- Plaidoyer pour soi-même : De la magie {Pro se de magia}, II.
- attr. Asclepius, II.
⟴Citations
J’ai été en Grèce initié à presque toutes les sectes religieuses. Différents signes, différents symboles m’en ont été offerts par leurs prêtres, et je les conserve avec soin. Je ne dis rien là d’insolite, rien d’inouï. […] Mais moi, comme je l’ai dit, animé du zèle de la vérité et d’un sentiment de devoir à l’égard des dieux, j’ai étudié une foule de religions, de pratiques mystérieuses, de cérémonies saintes.
Suivant Platon, la vertu est l’état le plus noble et le plus parfait de l’âme. Elle garantit au mortel avec qui elle s’est identifiée un accord, un calme, une fermeté, même, qui le maintiendront constamment en une harmonie réelle et non supposée avec lui-même comme avec tout ce qui l’entoure.
Ainsi, le sexe masculin et le féminin s’accouplent, et les deux sexes contraires produisent un animal semblable à l’un d’eux. […] C’est bien en effet ainsi que les éléments hétérogènes de ce monde ont été réunis ensemble ; et grâce à son caractère d’union, à sa force coïtive, la nature en fait un vaste ensemble d’harmonie.
Bien que Dieu soit unique, il est appelé de plusieurs noms, à cause de la multiplicité de ses attributs, qui font en quelque sorte de lui autant d’êtres divers.
De longues réflexions et un examen approfondi, Faustinus, m’ont amené à reconnaître que si jamais la philosophie a le privilège de suivre avec succès les traces de la vertu, de bannir les vices, de participer aux choses divines, c’est surtout lorsque elle s’applique à interpréter la nature et à découvrir les secrets placés loin de nos yeux.
Loin de se ranger dans les quatre éléments connus de tous, l’éther en est entièrement distinct ; et si son nombre le met le cinquième, par son rang il est le premier : car son essence est divine et inaltérable.
Oui, comme le dit une vieille parole, et comme le proclame plus puissamment encore la raison, Dieu est le principe et la fin de tout ; il pénètre partout, partout il porte la lumière, il plane au-dessus de tout d’un vol rapide. La Nécessité vengeresse le suit à chaque pas, prompte à punir ceux qui seront écartés de la loi sainte ; mais prompte aussi, quand Dieu l’ordonne, à s’adoucir en faveur du mortel qui, dès son enfance, dès le berceau, a compris Dieu, l’a craint, et s’est voué, s’est livré à lui sans aucune restriction.
Oui, le roi et le père du monde, que nous ne pouvons reconnaître que par l’œil de l’intelligence et de la méditation, a primitivement assigné à notre globe des lois immuables pour le vaste mouvement de son ensemble ; il l’a éclairé de constellations brillantes, il l’a enrichi de productions, tantôt visibles, tantôt cachées dans la terre ; et ensuite, comme déjà je l’ai dit, il lui a ordonné de se mouvoir suivant une impulsion unique qu’il lui a imprimée.
Car on peut faire une comparaison : les pauvres gens qui habitent un héritage stérile, un sol rocailleux, des roches nues et des broussailles, ne trouvant aucun fruit dans leur triste séjour et ne recueillant aucune production d’une terre où ne pousse qu’une stérile avoine et que la triste ivraie, vont, dans leur indigence, voler le bien des autres et cueillir les fleurs des voisins pour mêler ces fleurs à leurs chardons. Pareillement fait celui dont le propre fonds est stérile en vertus.
Il existe une parole célèbre d’un sage à propos des festins. "La première coupe, dit-il, est pour la soif, la seconde pour la gaîté, la troisième pour la sensualité, la quatrième pour le délire." Mais la coupe des Muses produit l’effet contraire : plus elle est abondante et sans mélange, plus elle est près de donner la santé de l’âme.
Je veux ici coudre ensemble divers récits du genre des fables milésiennes. C’est une assez douce musique, et qui va chatouiller agréablement vos oreilles, pour peu qu’elles soient bénévoles, et que votre goût ne répugne pas aux gentillesses de la littérature égyptienne, à l’esprit des bords du Nil. Vous verrez mes personnages, ô merveille ! tour à tour perdre et reprendre, par l’effet de charmes opposés, la forme et la figure humaine.
C’est ainsi que Psyché fut unie à Cupidon dans les formes. Une fille naquit de leurs amours : on l’appelle la Volupté.
Version: 1.5
Maj : 07/10/2024