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Zalmoxis
Le prophète

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-VI
Culture thrace (Cotofenesti)


Culture dace
Contexte
Religion Hénothéisme Thrace
Premières traces -XIII
Date de stabilisation -440 (Histoires (Melpomène))
Zone de vénération Balkans
Hauts lieux de culte Mont Kogaionon
Œuvres choisies
où mentionnées
Histoires (Melpomène) (Hérodote)
Emprunts
P.PIE. :Dieu tonnerre
Zor. :Mithra
Rapprochements
P.Lit. :Žemeliūkštis
P.Thr. :➧ Gébéléizis []
Sabazios
P.Grc. :Dionysos
Orphée
Zeus
Chr. : Jésus
Statut
Ordre Héros
Type Mercuriel
Polarité Masculin
Qualité Ascèse
Demeure Kogaionon
Physique ➧ Vieil homme
➧ Barbe et chevelure blonde et longue
AttributsFoudre
Cor
Caverne
Groupes Achéens
Relations
Maître :Gabeleisis
Instructeur :Pythagore
Disciples :Noblesse Gète
Caractéristiques
Calligraphie localeGrc. : Ζάλμοξις
Romanisation ➧ Zalmoksis
➧ Zalmoxis
Transcription
littérale
PIE. : (Zeu-Moxis) {Éternel lumière foudroyante}
Fonctions ➧ Côtoie le dieu suprême Gabeleisis
➧ Ouvre la voie entre terre et ciel
➧ Introduit un culte à mystère chez les daces
Caractères ➧ Immortalité Éternité Mystère
➧ Connaissance Sagesse Salut Prophétie
➧ Initiation Illumination Résurrection
Épithètes {Le prophète}

Notes

◆ On trouve in Hérodote (IV, 93-96) :

93. Avant que d’arriver à l’Ister, les Gètes, qui se disent immortels, furent les premiers peuples qu’il (Darius) subjugua. Les Thraces de Salmydesse, et ceux qui demeurent au-dessus d’Apollonie et de la ville de Mésambria, qu’on appelle Scyrmiades et Nipséens, s’étaient rendus à lui sans combattre et sans faire la moindre résistance. Les Gètes, par un fol entêtement, se mirent en défense ; mais ils furent sur-le-champ réduits en esclavage. Ces peuples sont les plus braves et les plus justes d’entre les Thraces.

94. Les Gètes se croient immortels, et pensent que celui qui meurt va trouver leur dieu Zalmoxis, que quelques-uns d’entre eux croient le même que Gébéléizis. Tous les cinq ans ils tirent au sort quelqu’un de leur nation, et l’envoient porter de leurs nouvelles à Zalmoxis, avec ordre de lui représenter leurs besoins. Voici comment se fait la députation. Trois d’entre eux sont chargés de tenir chacun une javeline la pointe en haut, tandis que d’autres prennent, par les pieds et par les mains, celui qu’on envoie à Zalmoxis. Ils le mettent en branle, et le lancent en l’air, de façon qu’il retombe sur la pointe des javelines. S’il meurt de ses blessures, ils croient que le dieu leur est propice ; s’il n’en meurt pas, ils l’accusent d’être un méchant. Quand ils ont cessé de l’accuser, ils en députent un autre, et lui donnent aussi leurs ordres, tandis qu’il est encore en vie. Ces mêmes Thraces tirent aussi des flèches contre le ciel, quand il tonne et qu’il éclaire, pour menacer le dieu qui lance la foudre, persuadés qu’il n’y a point d’autre dieu que celui qu’ils adorent.

95. J’ai néanmoins ouï dire aux Grecs qui habitent l’Hellespont et le Pont que ce Zalmoxis était un homme, et qu’il avait été à Samos esclave de Pythagore, fils de Mnésarque ; qu’ayant été mis en liberté, il avait amassé de grandes richesses, avec lesquelles il était retourné dans son pays. Quand il eut remarqué la vie malheureuse et grossière des Thraces, comme il avait été instruit des usages des Ioniens, et qu’il avait contracté avec les Grecs, et particulièrement avec Pythagore, un des plus célèbres philosophes de la Grèce, l’habitude de penser plus profondément que ses compatriotes, il fit bâtir une salle oit il régalait les premiers de la nation. An milieu du repas, il leur apprenait que ni lui, ni ses conviés, ni leurs descendants à perpétuité, ne mourraient point, mais qu’ils iraient dans un lieu où ils jouiraient éternellement de toutes sortes de biens. Pendant qu’il traitait ainsi ses compatriotes, et qu’il les entretenait de pareils discours, il se faisait faire un logement sous terre. Ce logement achevé, il se déroba aux yeux des Thraces, descendit dans ce souterrain, et y demeura environ trois ans. Il fut regretté et pleuré comme mort. Enfin, la quatrième année, il reparut, et rendit croyables, par cet artifice, tous les discours qu’il avait tenus.

96. Je ne rejette ni n’admets ce qu’on raconte de Zalmoxis et de son logement souterrain, mais je pense qu’il est antérieur de bien des années Pythagore. Au reste, que Zalmoxis ait été un homme, ou que ce soit quelque dieu du pays des Gètes, c’en est assez sur ce qui le concerne. Les Gètes, chez qui se pratique la cérémonie dont je viens de parler, ayant été subjugués par les Perses, suivirent l’armée.

◆ On trouve in Charmide (V) :

Et moi, voyant qu’il était de mon avis, je repris courage ; peu à peu mon audace se réveilla, ma verve se ralluma et je poursuivis :

« Telle est aussi, Charmide, la nature de l’incantation. Je l’ai apprise là-bas, à l’armée, d’un médecin thrace, un de ces disciples de Zalmoxis dont la science va, dit-on, jusqu’à rendre les gens immortels. Ce Thrace disait que les médecins grecs avaient raison de professer la doctrine que je viens de rapporter ; mais, ajouta-t-il, Zalmoxis, notre roi, qui est un dieu, affirme que, s’il ne faut pas essayer de guérir les yeux sans la tête, ni la tête sans les yeux, il ne faut pas non plus traiter la tête sans l’âme et que, si la plupart des maladies échappent aux médecins grecs, la raison en est qu’ils méconnaissent le tout dont ils devraient prendre soin ; car, quand le tout est en mauvais état, il est impossible que la partie se porte bien. En effet, disait-il, c’est de l’âme que viennent pour le corps et pour l’homme tout entier tous les maux et tous les biens ; ils en découlent comme ils découlent de la tête dans les yeux. C’est donc l’âme qu’il faut tout d’abord et avant tout soigner, si l’on veut que la tête et tout le corps soient en bon état. Or l’âme se soigne, disait-il, par des incantations, et ces incantations, cher ami, ce sont les beaux discours. Ces discours engendrent la sagesse dans les âmes, et une fois qu’elle est formée et présente, il est facile de procurer la santé à la tête et au reste du corps.

Et lorsqu’il m’enseigna le remède et les incantations, il me dit : « Garde-toi bien de te laisser engager par qui que ce soit à soigner sa tête avec ce remède, s’il ne t’a d’abord livré son âme pour que tu la soignes par l’incantation. C’est aujourd’hui, disait-il, l’erreur répandue parmi les hommes de vouloir guérir séparément l’âme ou le corps. Et il me recommanda instamment de ne céder à personne, si riche, si noble, si beau qu’il fût, qui voudrait me persuader d’agir autrement. J’en ai fait le serment, je dois le tenir et je le tiendrai. Si donc tu veux, conformément aux recommandations de cet étranger, livrer d’abord ton âme aux incantations du Thrace, j’appliquerai mon remède à ta tête ; sinon, je ne puis rien faire pour toi, mon cher Charmide. »