🔍
Bouton_Accueil

Le Livre de la Formation
ספר יצירה (Sepher Yetsirah)


AuteursDatesTypeLieuThèmesStatut
𝔏 Abraham
𝔏 Adam
𝔏 Rabbi Akiva
ecr. IV LittératureQabale
Mysticisme
Hermétisme

■ Ce texte est le plus ancien de la cosmogonie kabbalistique et son texte le plus fondamental comme peut l’être la Table d’Emeraude pour l’hermétisme. On le date du IV mais certains auteurs prudents préfèrent indiquer qu’il est du VIII. Le texte présente la particularité de proposer une cosmogonie plus affinée que ne le fait la Torah en décrivant les séphiroths ainsi que la signification des lettres hébraïques qu’il regroupe en trois ensembles numérologiques de 3, 7 et 12, aux analogies astrologiques. Il faudra attendre Reuchlin et la qabale chrétienne pour que cet ensemble ainsi que les 32 chemins de la sagesse soient organisés dans le fameux diagramme de l’arbre de vie kabbalistique.

■ Il existe quatre versions de ce texte. Tout d’abord une version dite courte et une autre longue dont Abulafia signale l’existence au XIII. S’ajoutant ensuite celle de de Saadia Gaon au X basé sur la version longue et enfin, celle de Gaon de Vilna ici présentée, qui date du XVIII et est basée sur la version courte qui avait elle-même été modifiée par Louria.

Grillot de Givry in Anthologie de l’ésotérisme indique que Le petit livre intitulé Sepher Yetzirah, ou Livre de la Formation forme la base principale de la science kabbalistique. Il a été attribué à Rabbi Akhiba, qui vivait au premier siècle de notre ère ; mais il nous paraît être bien antérieur à la rédaction du Talmud. Sous une forme très obscure, il expose comment l’alphabet hébreu a été modelé à l’effigie du Cosmos, et vice versa, comment l’Univers a été créé par la parole divine. Les rabbins se sont épuisés en commentaires sur ce texte ; […]

🕮 Dujols, 5 ref.366 (pour Commentaire sur le Sepher Yésira de Mayer-Lambert) : C’est la meilleure traduction française qui ait été donnée de ce monument fondamental pour l’étude de la Kabbale. L’ouvrage comprend le texte arabe, la traduction française, et une érudite introduction, avec de nombreux commentaires et citations hébraïques. Le Sépher Yetzirah contient l’étude de la Création et de ses lois mystérieuses, et montre les différents rapports que le Monde, le Temps et l’Homme ont avec les nombres et les divisions des lettres de l’alphabet. La base du livre est que le Monde dépend des dix nombres et repose sur l’alphabet ; il est divisé en 8 chapitres : le premier établit un parallèle entre le monde et les nombres, entre les facultés de l’homme et les lettres ; le deuxième traite spécialement des rapports du monde avec les lettres : le troisième s’occupe des propriétés des lettres et explique les noms divins ; le quatrième est un essai de cosmogonie, montrant comment l’air, l’eau et le feu se suivent dans l’ordre de la création et produisent respectivement l’atmosphère, la terre et le ciel ; le cinquième dé-taille les productions des 3 lettres mères et des 7 doubles dans le monde, le temps et l’homme : le sixième en est la continuation pour les 12 lettres simples : le septième et le huitième chapitre ne sont que des commentaires et en quelque sorte, la conclusion des chapitres précédents.

🕮 Guaita, ref.500.


Traduction 1 : Papus in La Cabbale, 1903, PSI (Cette traduction se propose d’améliorer celle de Mayer Lambert. Elle est basée sur la version de Gaon de Vilna. Les images présentes dans le texte ont été préservées mais intercalées à des endroits différents pour garantir le confort de lecture. Correction d’une importante coquille dans le texte d’origine. L’italique des noms et mots hébreux a été amputé).

■ Pour une traduction plus récente, on consultera Georges Lahy.

séparateur

Traduction 1 : Papus, 1903

séparateur

CHAPITRE PREMIER
EXPOSE GENERAL

C’est avec les trente-deux voies de la Sagesse, voies admirables et cachées que IOAH (יהוה) DIEU d’Israël, DIEU VIVANT et Roi des Siècles, DIEU de miséricorde et de grâce, DIEU sublime et très élevé, DIEU séjournant dans l’Eternité, DIEU saint, grava son nom par trois numérations : SEPHER, SEPHAR et SIPUR, c’est-à-dire le NOMBRE, le NOMBRANT et le NOMBRÉ, contenus dans dix Sephiroth, c’est-à-dire dix propriétés, hormis l’ineffable, et vingt-deux lettres.
Les lettres sont constituées par trois mères, sept doubles et douze simples. Les dix Sephiroth, hormis l’ineffable, sont constituées par le nombre X, celui des doigts de la main et cinq contre cinq : mais au milieu d’elles est l’alliance de l’unité. Dans l’interpretation de la langue et de la circoncision on retrouve les dix Sephiroth hormis l’ineffable.
Dix et non neuf, dix et non onze, comprends dans ta sagesse et tu sauras dans ta compréhension. Exerce ton esprit sur elles, cherche, note, pense, imagine, rétablis les choses en place et fais asseoir le Créateur sur son trône.
Dix Sephiroth, hormis l’ineffable, dont les dix propriétés son infinies : l’infini du commencement, l’infini de la fin, l’infini du bien, l’infini du mal, l’infini en élévation, l’infini en profondeur, l’infini à l’Orient, l’infini à l’Occident, l’infini au Nord, l’infini au Midi et le Seigneur seul est au-dessus ; Roi fidèle, il les domine tontes du haut de son trône dans les siècles des siècles.
Vingt-deux lettres fondamentales, trois mères alef, mem, schin ; elles correspondent au plateau du mérite, au plateau du démérite et à la balance de la loi qui met l’équilibre entre eux ; sept doubles, bet, guimel, dalet, kaf, pé, resch, tav, qui correspondent à la vie, la paix, la sagesse, la richesse, la postérité, la faveur, la domination ; douze simples, hé, vav, zayin, het, let, yod, lamed, nun, samek, ayin, sadé, qof, qui correspondent à la vue, l’ouïe, l’odorat, la parole, la nutrition, la cohabitation, l’action, la marche, la colère, le rire, la pensée et le sommeil.
Par lequel Yah, Eternel Sebaot, Dieu d’Israël, Dieu tout vivant, Dieu tout-puissant élevé, sublime, habitant l’Eternité et dont le nom est saint, a tracé trois pères et leurs postérités, sept conquérants et leurs légions, douze arêtes du cube. La preuve de la chose est (donnée par) des témoins dignes de foi, le monde, l’année et l’homme, qui ont la règle des dix, trois, sept et douze ; leurs préposés sont le dragon, la sphère et le cœur.

CHAPITRE II
LES SEPHIROTH OU LES DIX NUMÉRATIONS

Dix Sephiroth, hormis l’ineffable leur aspect est semblable à celui des flammes scintillantes, leur fin se perd dans l’infini. Le verbe de Dieu circule en elles sortant et rentrant sans cesse, semblables à un tourbillon, elles exécutent à l’instant la parole divine et s’inclinent devant, le trône de l’Eternel.
Dix Sephiroth, hormis l’ineffable considère que leur fin est jointe au principe comme la flamme est unie au tison, car le Seigneur est seul au-dessus et n’a pas de second. Quel nombre peux-tu énoncer avant le nombre un ?
Dix Sephiroth, hormis l’ineffable. Ferme tes lèvres et arrête ta méditation, et, si ton cœur défaille, reviens au point de départ. C’est pourquoi il est écrit Sortir et revenir, car c’est pour cela que l’alliance a été faite : Dix Sephiroth, hormis l’ineffable.
La première des Sephiroth, un, c’est l’Esprit du Dieu vivant, c’est le nom béni et rebéni du Dieu éternellement vivant. La voix, l’esprit et la parole, c’est l’Esprit-Saint.
Deux, c’est le souffle de l’Esprit, et avec lui sont gravées et sculptées les vingt-deux lettres, les trois mères, les sept doubles et les douze simples, et chacune d’elles est esprit.
Trois, c’est l’Eau qui vient du souffle, et avec eux il sculpta et grava la matière première inanimée et vide, il édifia TOHU, la ligne qui serpente autour du monde, et BOHU, les pierres occultes enfouies dans l’abîme et desquelles sortent les Eaux.
Quatre, c’est le Feu qui vient de l’Eau, et avec eux il sculpta le trône d’honneur, les Ophanim (roues célestes), les Séraphins, les Animaux saints et les Anges serviteurs, et de leur domination il fit sa demeure comme dit le texte C’est lui qui fit ses anges et ses esprits ministrants en agitant le feu.
Cinq, c’est le sceau duquel il scella la hauteur quand il la contempla au-dessus de lui. Il la scella du nom IEV (יהו).
Six, c’est le sceau duquel il scella la profondeur quand il la contempla au-dessous de lui. Il la scella du nom IVE (יוה).
Sept, c’est le sceau duquel il scella l’Orient quand il le contempla devant lui. Il le scella du nom EIV (היו).
Huit, c’est le sceau duquel il scella l’Occident quand il le contempla derrière lui. Il le scella du nom VEI (והי).
Neuf, c’est le sceau duquel il scella le Midi quand il le contempla à sa droite. Il le scella du nom VIE (ויה).
Dix, c’est le sceau duquel il scella le Nord quand il le contempla à sa gauche. Il le scella du nom EVI (הוי).
Tels sont les dix Esprits ineffables du Dieu vivant l’Esprit, le Souffle ou l’Air, l’Eau, le Feu, la Hauteur, la Profondeur, l’Orient, l’Occident, le Nord et le Midi.

CHAPITRE III
LES VINGT-DEUX LETTRES
(Résumé général)

Les vingt-deux lettres sont constituées par trois mères, sept doubles et douze simples.
Les trois mères sont : E M e S (אםש), c’est-à-dire l’Air, l’Eau et le Feu. L’Eau M (ם) muette, le Feu S (ש) sifflant, l’Air A (א) intermédiaire entre les deux comme la balance de la loi OCH (חק) tient le milieu entre le mérite et la culpabilité. À ces vingt-deux lettres, il donna une forme, un poids, en les mêlant et les transformant de diverses manières, il créa l’âme de tout ce qui est à créer ou le sera.
Les vingt-deux lettres sont sculptées dans la voix, gravées dans l’Air, placées dans la prononciation en cinq endroits dans le gosier, dans le palais, dans la langue, dans les dents et dans les lèvres.
Les vingt-deux lettres, les fondements, sont placées sur la sphère au nombre de 231. Le cercle qui les contient peut tourner directement, et alors il signifie bonheur, ou en rétrograde, et alors il signifie le contraire. C’est pourquoi il les rendit pesantes et les permuta, Aleph (א) avec toutes et toutes avec Aleph, Beth (ב) avec toutes et toutes avec Beth, etc.
C’est par ce moyen que naissent 231 portes, qu’on trouve que tous les idiomes et toutes les créatures dérivent de cette formation et que par suite toute création procède d’un nom unique. C’est ainsi qu’il fit (את), c’est-à-dire l’Alpha et l’Oméga, ce qui ne changera ni ne vieillira jamais.
Le signe de tout cela, c’est vingt-deux totaux et un seul corps.
Vingt-deux lettres fondamentales : trois principales, sept doubles, douze simples. Trois principales, alef, mem, schin ; le feu, l’air et l’eau. L’origine du ciel est le feu, l’origine de l’atmosphère est l’air, l’origine de la terre est l’eau : le feu monte, l’eau descend et l’air est la règle qui met l’équilibre entre eux ; le mem est grave, le schin est aigu, l’alef est intermédiaire entre eux. Alef-mem-schin est scellé de six sceaux et enveloppé dans le mâle et la femelle. Sache, pense et imagine que le feu supporte l’eau.
Sept doubles b, g, d. k, p, r, t, qui sont usitées avec deux prononciations : bel, bhet ; guimel, ghimel, dalet, dhalet ; kaf, khaf ; pê, phé ; resch, rhesch ; tav thav : l’une douce, l’autre dure, à l’instar du fort et du faible. Les doubles représentent des contraires. Le contraire de la vie, c’est la mort ; le contraire de la paix, c’est le malheur le contraire de la sagesse, c’est la sottise ; le contraire de la richesse, c’est la pauvreté le contraire de la culture, c’est le désert le contraire de la grâce, c’est la laideur ; le contraire du pouvoir, c’est la servitude.
Douze lettres simples : hé, vav, zayin, het, tet, yod, lamed, nun, samekh, ayin, sadé, qof. Il les a tracées, taillées, multipliées, pesées et permutées : comment les a-t-il multipliées ? Deux pierres bâtissent deux maisons, trois bâtissent six maisons, quatre bâtissent vingt-quatre maisons, cinq bâtissent cent vingt maisons, six bâtissent sept cent vingt maisons, sept bâtissent cinq mille quarante maisons. À partir de là, va et compte ce que ta bouche ne peut exprimer, ce que ton oreille ne peut entendre.
Par lesquelles Yah, l’Eternel Sebaot, le Dieu d’Israël, Dieu vivant, Seigneur toul-puissant, élevé et sublime, habitant l’éternité et dont le nom est saint, a tracé le monde. Yall se compose de deux lettres, YHVH de quatre lettres. Sebaot : il est comme un signe dans son armée. Dieu d’Israël (Israël) : est un prince devant Dieu. Dieu vivant : trois choses sont appelées vivantes : Dieu vivant, eau vive et arbre de la vie. Et : fort. Sadday : jusque-là il suffit. Élevé : car il réside dans la hauteur du monde, et est au-dessus de tous les êtres élevés. Sublime : car il porte et soutient le haut et le bas ; tandis que les porteurs sont en bas et la charge en haut, LUI est en haut et il porte en bas ; il porte et soutient l’éternité. Habitant l’Eternité : car son règne est cruel et ininterrompu. Son nom est saint : car lui et ses serviteurs sont saints et ils lui disent chaque fois : saint, saint, saint.
La preuve de la chose (est fournie par) des témoins dignes de foi le monde, l’année, l’âme. Les douze sont en bas, les sept sont au-dessus d’eux et les trois au-dessus des sept. Des trois il a formé son sanctuaire, et tous sont attachés à l’Un Signe de l’Un qui n’a pas de second, Roi unique dans son monde, qui est un et dont le nom est un.

Sepher Ietzirah. - Jours de la semaine et correspondances planétaire.

CHAPITRE IV
LES TROIS MERES

Trois mères E M e S (אכש) sont les fondements. Elles représentent le plateau du mérite, le plateau de la culpabilité et la balance de la loi OCH (חק) qui est au milieu.
Trois mères E M e S. Secret insigne, très admirable et très caché ; gravé par six anneaux desquels sortent le feu, l’eau et l’air qui se divisent en mâles et femelles. Trois mères E M e S et d’elles trois pères ; avec ceux-ci toutes choses sont créées.
Trois mères E M e S dans le monde, l’Air, l’Eau, le Feu. Dans le principe, les Cieux furent créés du Feu, la Terre de l’Eau et l’Air de l’Esprit qui est au milieu.
Trois mères E M e S dans l’année, le Chaud, le Froid et le Tempéré. Le Chaud a été créé du Feu, le Froid de l’Kau et le Tempéré de l’Esprit, milieu entre eux.
Trois mères E M e S dans l’Homme, la Tôle, le Ventre et la Poitrine. La tète a été créée du Feu, le Ventre de l’Eau et la Poitrine, milieu entre eux, de l’Esprit.
Trois mères E M e S. Il les sculpta, les grava, les composa et avec elles furent créées trois mères dans le monde, trois mères dans l’année, trois mères dans l’homme, mâles et femelles.
Il fit régner Aleph (א) sur l’Esprit, il les lia par un lien et les composa l’un avec l’autre, et avec eux il scella l’air dans le monde, le tempéré dans l’année et la poitrine dans l’homme, mâles et femelles. Mâles en E M e S (אכש), c’est-à-dire dans l’Air, l’Eau et le Feu, femelles en A S a M, c’est-à-dire dans l’Air, le Feu et l’Eau.
Il fit régner Mem (ם) sur l’Eau, il l’enchaîna de telle façon et les combina l’un avec l’autre de telle sorte qu’il scella avec eux la terre dans le monde, le froicl dans l’année, le fruit dit ventre dans l’homme, mâles et femelles.
Il fit régner le Schin (ש) sur le Feu et l’enchaîna et les combina l’un avec l’autre, de telle sorte qu’il scella avec eux les cieux dans le monde, le chaud dans l’année et la tête dans l’homme, mâles et femelles.
De quelle façon les a-t-il mêlés ? Alef, mem, schin ; alef, schin, mem ; mem, schin, alef ; mem, alef, schin ; schin, alef, mem ; schin, mem, alef. Le ciel est du feu, l’atmosphère est de l’air, la terre est de l’eau. La tête de l’homme est du feu, son cœur est de l’air, son ventre est de l’eau.

CHAPITRE V
LES SEPT DOUBLES

constituent les syllabes : Vie, Paix, Science, Richesse, Grâce, Semence, Domination.
Doubles parce qu’elles sont réduites, en leurs opposés, par la permutation ; à la place de la Vie est la Mort, de la Paix, la Guerre, de la Science, l’Ignorance, des Richesses, la Pauvreté, de la Grâce, l’Abomination, de la Semence, la Stérilité, et de la Domination, l’Esclavage. Les sept doubles sont opposées aux sept termes : l’Orient, l’Occident, la Hauteur, la Profondeur, le Nord. le Midi et le Saint Palais fixé au milieu qui soutient tout.
Ces sept doubles, il les sculpta, les grava, les combina et créa avec elles les Astres dans le Monde, les Jours dans l’Année, et les Ouvertures dans l’Homme, et avec elies il sculpta sept ciels, sept eléments, sept animalités vides depuis l’œuvre. Et c’est pour quoi il choisit le septénaire sous le ciel.
1. Sept lettres doubles, b, g, d, k, p, r, t ; il les a tracées, taillées, mélangées, équilibrées et permutées ; il a créé avec elles les planètes, les jours et les ouvertures. - 2. Il a fait régner le bet et il lui a attaché une couronne, et les a combinés l’un avec l’autre, et il a créé avec lui Saturne dans le monde, le Sabbat dans l’année, et la bouche dans la personne. - 3. Il a fait régner le guimel, il lui a attaché une couronne et les a mélanges l’un avec l’autre ; il a créé avec lui Jupiter dans le monde, dimanche dans l’année, l’œil droit dans la personne. – 4. Il a fait régner le dalet, il lui a attaché une couronne, il les a mélanges l’un avec l’autre, et il a créé avec lui Mars dans le monde, le lundi dans l’année et l’œil gauche dans l’homme. – 5. Il fait régner le kaf, il lui a attaché une couronne, et les a mêlés l’un avec l’autre, et a créé avec lui le Soleil dans le monde, le mardi dans l’année, la narine droite dans la personne. 6. Il a fait régner le pé et il lui a attaché une couronne, il les a mêles l’un avec l’autre, et a crée avec lui Venus dans le monde, le mercredi dans l’année, la narine gauche dans la personne. 7 - Il a fait régner le resch, il lui a attaché une couronne et les a multipliés l’un avec l’autre, et a créé avec lui Mercure dans le monde, le jeudi dans l’année, l’oreille droite dans la personne. – 8. Il a fait régner le tav, il lui a attaché ; une couronne, il les a multipliés l’un avec l’antre, et a créé avec lui la Lune dans le monde, le vendredi dans l’année, l’oreille gauche dans la personne. 9. Il a séparé les témoins et les a placés chacun à part, le monde à part, L’année à part et la personne à part.
Deux lettres construisent deux maisons trois en bâtissent six ; quatre, vingt-quatre, cinq, cent vingt ; six, sept cent vingt ; et de là, le nombre progresse lans l’inénarrable et l’inconcevable.
Les astres dans le monde sont le Soleil, Venus, Mercure, la Lune, Saturne, Jupiter et Mars. Les jours de l’année sont les sept jours de la création, et les sept portes d-î l’homme sont deux yeux, deux oreilles, deux narines et une bouche.

CHAPITRE VI
LES DOUZE SIMPLES

Douze simples : K (ק), TS (צ), Gh. (ע), S (ס), N (נ), L (ל), I (י), T (ת), H (ח), Z (ט), V (ו), E (ה).

Leur fondement est le suivant : la Vue, l’Ouïe, l’Odorat, la Parole, la Nutrition, le Coït, l’Action, la Locomotion, la Colère, le Rire, la Méditation, le Sommeil. Leur mesure est constituée par les douze termes du monde :
Le Nord-Est, le Sad-Est, l’Est-hauteur, l’Est-profondeur.
Le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, l’Ouest-hauteur, l’Ouest-profondeur.
Le Sud-hauteur, le Sud-profondeur, le Nord-hauteur, le Nord-profondeur.
Les bornes se propagent et s’avancent dans les siècles des siècles et ce sont les bras de l’Univers.
Ces douze simples, il les sculpta, les grava, les assembla,les pesa et les transmua et il créa avee elles douze signes dans l’Univers, savoir : le Bélier, le Taureau, etc., etc.
Douze mois dans l’année.
Et ces lettres sont les douze directrices de l’homme, ainsi qu’il suit :
Main droite et main gauche, les deux pieds, les deux reins, le foie, le fiel, la rate, le côlon, la vessie, les artères.
Il a fait régner le hé, lui a attaché une couronne il les a mêlés l’un avec l’autre et il a créé avec lui le Bélier dans le monde, nisan (Mars) dans l’année et le foie dans l’homme.
Il a fait régner le vau, lui a attaché une couronne, les a mêlés l’un à l’autre et il a créé avec lui le Taureau dans le monde, iyyar (Avril) dans l’année, la bile dans le monde.
Il a fait régner le zaïn, lui a attaché une couronne, les a mêlés l’un à l’autre et a créé avec lui les Gémeaux dans le monde, sivan (Mai) dans l’année et la rate dans l’homme.
Il a fait régner le heth, lui a attaché une couronne, les a mêlés l’un à l’autre et a créé avec lui le Cancer dans le monde, lammuz (Juin) dans l’année et l’estomac dans l’homme.
11 a fait régner le teth, lui a attacha une couronne et les a multipliés l’un avec l’autre et il a créé avec lui le Lion dans le monde, ab (Juillet) dans l’année, le rein droit dans l’homme.

CHAPITRE VII

§ 1. – TABLEAU DES CORRESPONDANCES

1. Air, tempéré, poitrine. Terre, froid, ventre. Ciel, chaud, tête, et ce sont alef, mem, schin. - 2. Saturne, samedi, bouche. - Jupiter, dimanche, œil droit. – Mars, lundi, œil gauche. - Soleil, mardi, narine droite. - Vénus, mercredi, narine gauche. - Mercure, jeudi, oreille droite. - Lune, vendredi, oreille gauche ; ce sont bet, guimel, dalet, kaf, pé, resch, tav. - 3. Bélier, nisan, foie. - Taureau, iyyar, bile. - Gémeaux, sivan, rate. - Cancer, tammuz, estomac. - Lion, ab, rein droit. - Vierge, élul, rein gauche. - Balance, tischri, intestin abstinent. - Scorpion, marheschvan, intestin aveugle. - Sagittaire, kistev, main droite. Capricorne, tébet, main gauche. - Verseau, schebat, pied droit. - Poissons, adar, pied gauche ; et ce sont hé, vav, zayin, et, tet, yod, lamed, nun, samekh, ayin, sadé, qof.

§ 2. – DÉRIVÉS DES LETTRES

Avec l’alef ont été formés : l’air, l’atmosphère, le tempéré, la poitrine et la règle de l’équilibre (fléau). Avec le mem ont été formés : l’eau, la terre, l’hiver, le ventre, le plateau du démérite, Avec le schin ont été formés : le feu, le ciel, l’été, la tête et le plateau du mérite. Avec le bet ont été formés : Saturne, le Sabbat, la bouche, la vie et la mort. Avec le guimel ont été formés : Jupiter, le dimanche, l’œil droit, la paix et le malheur. Avec le dalet ont été formés : Mars, le lundi, l’œil gauche, la sagesse et la sottise. Avec le kaf ont été formés : le soleil, le mardi, la narine droite, la richesse et la pauvreté. Avec le pé ont été formés : Vénus, le mercredi, la narine gauche, la culture et le désert. Avec le resch ont été formés : Mercure, le jeudi, l’oreille droite, la grâce et la laideur. Avec le tav ont été formés : la Lune, le vendredi, l’oreille gauche, la domination et la servitude. Avec le bet ont été formés : le Bélier, nisan, le foie, la vue et la cécité. Avec le vau ont été formés : le Taureau, iyyar, la bile, l’ouïe et la surdité. Avec le zayin ont été formés : les Gémeaux, sivan, la rate, l’odorat et l’absence d’odorat. Avec le het ont été formés : le Cancer, tammuz, l’estomac, la parole et le mutisme. Avec le tet ont été formés : le Lion, ab, le rein droit, la déglutition et la faim. Avec le yod ont été formés : la Vierge, élul, le rein gauche, le commerce sexuel et la castration. Avec le lamed ont été formés : la Balance, tischri, l’intestin abstinent, l’activité et l’impotence. Avec nun ont été formés : le Scorpion, marheschvan, l’intestin aveugle, la marche et la claudication. Avec samekh ont été formés : le Sagittaire, kislev, la main droite, la colère et l’enlèvement du foie. Avec ayin ont été formés : le Capricorne, tébet, la main gauche, le rire et l’enlèvement de la rate. Avec sadé ont été formés : le Verseau, séhebat, le pied droit, la pensée et l’enlèvement du cœur. Avec le qof ont été formés : les Poissons, adar, le pied gauche, le sommeil et la langueur. Et tous sont attachés au Dragon, à la sphère et au cœur.
Trois choses sont au pouvoir de l’homme (les mains, les pieds, les lèvres), trois choses ne sont pas au pouvoir de l’homme (les yeux, les oreilles, les narines). Il y a trois choses pénibles à entendre : la malédiction, le blasphème et la mauvaise nouvelle ; il y a trois choses agréables à entendre la bénédiction, la louange et la bonne nouvelle. Trois regards sont mauvais : le regard de l’adultère, le regard du voleur et le regard de l’avare ; trois choses sont agréables à voir : le regard de la pudeur, le regard de la franchise et le regard de la générosité. Trois odeurs sont mauvaises : l’odeur de l’air corrompu, l’odeur d’un vent lourd et l’odeur des poisons ; trois odeurs sont bonnes : l’odeur des épices, l’odeur des festins et l’odeur des aromates. Trois choses sont mauvaises pour la langue : le bavardage, l’année et l’œil gauche dans la personne ; trois choses sont bonnes pour la langue : le silence, la réserve et la sincérité.

§ 3. RÉSUMÉ GÉNÉRAL

Trois mères, sept doubles et douze simples. Telles sont les vingt-deux lettres avec lesquelles est fait le tétragramme IEVE יהיה c’est-à-dire Notre Dieu Sabaoth, le Dieu sublime d’Israël, le Très-Haut siégeant dans les siècles et son saint nom créa trois pères et leurs descendants et sept ciels avec leurs cohortes célestes et douze bornes de l’Univers.
La preuve de tout cela, le témoignage fidèle, c’est l’univers, l’année et l’homme. Il les érigea en témoins et les sculpta par trois, sept et douze. Douze signes et chefs dans le Dragon céleste, le Zodiaque et le Coeur. Trois, le feu, l’eau et l’air. Le feu au-dessus, l’eau au-dessous et l’air au milieu. Cela signifie que l’air participe des deux.
Le Dragon céleste, c’est-à-dire l’Intelligence dans le monde, le Zodiaque dans l’année et le Coeur dans l’homme. Trois, le feu, l’eau et l’air. Le feu supérieur, l’eau inférieure, l’air au milieu, car il participe des deux.
Le Dragon céleste est dans l’univers semblable à un roi sur son trône, le Zodiaque dans l’année semblable à un roi dans sa cité, le Coeur dans l’homme ressemble à un roi à la guerre.
Et Dieu les fit opposés, Bien et Mal. Il fit le Bien du Bien et le Mal du Mal. Le Bien prouve le Mal et le Mal le Bien. Le Bien bouillonne dans les justes et le Mal dans les impies. Et chacun est constitué par le ternaire.
Sept parties sont constituées par deux ternaires au milieu desquels se tient l’unité.
Le duodénaire est constitué par des parties opposées trois amies, trois ennemies, trois vivantes vivifient, trois tuent, et Dieu, roi fidèle, les domine toutes du seuil de sa sainteté.
L’unité domine sur le ternaire, le ternaire sur le septénaire, le septénaire sur le duodenaire, mais chaque partie est inséparable de toutes les autres lorsque Abraham notre père l’eut compris et qu’il considéra, examina, approfondit, comprit, sculpta, grava et composa tout cela, de ce fait il joignit la créature au créateur, Alors le maître de l’Univers se manifesta à lui, l’appela son ami et s’engagea par une alliance éternelle envers lui et sa postérité. comme il est écrit : IL crut en IOAH (יהוה) et cela lui fut compté comme une œuvre de Justice. IL contracta avec Abraham un pacte entre ses dix orteils, c’est le pacte de la circoncision, et un autre entre les dix doigts de ses mains, c’est le pacte de la langue. IL acha les vingt-deux lettres à sa langue et lui découvrit leur mystère. IL les fit descendre dans l’eau, les fit monter dans le feu, les jeta dans l’air, les alluma dans les sept planètes et les effusa dans les douze signes célestes.