🔍
Bouton_Accueil

Le Magistère
Ou manuel d’Horticustodiesie : carnet de notes de hiérognose fermentative stellogénérative à l’adresse des êtres disposant de la maturité ésotérique

PARTIE III.
Le Voyage d’un illustre Bardô aux noms inconnus partant De sa patrie pour retrouver sa femme et son Père, exposant / la route qu’il entreprit sur la voie lactée à qui il causa durant icelle, l’échange qui suivit avec son Père et ses conclusions
Ou le verticalisateur de برزخ. par la κλιμακος pour trouver la vraie lumière au sommet de l’arbre reptilien
Ou l’emjambeur du triple cadavre usurpateur de Ιαλνταμπαόθ par le vestigium pedis enflammant le purgatoire

Aussi et surtout, Chanté ci-après, ce qu’il fit :

En Théorie sur la Montagne, ayant le voir : le milieu en dehors du haut,

Et fit que son Silence scella Tout, acceptant tout les Points sans en omettre ni Un ni les Autres, les révélant au travers de la Divine Substance et grava dans ses outils les Lettres-veines Divines, présenta son cœur à sa Mère qui s’en remplit et fertilisa par ceci-même le cosmos tout entier !

En Pratique dans la Caverne, ayant le faire : le haut en dedans du milieu,

Et fit que son Verbe illumina Tout, Jugeant tout les Points sans en omettre ni aucun ni d’aucune sorte, les transmutant en Quintessence et laissant traverser l’Aqueuse Foudre cosmique, contrariant la course naturelle de la Cascade de Feu tellurique !

Fit alors qu’il réveilla un second en lui, et interpénétré de son étoile pu donc échapper à la seconde mort, toute sagesse-puissance lui appartenant séant !

1. ProléGÊmènes

Oh toi, esprit naturel qui traverse mes sens, entoure moi de ton halo doré,
Viens féconder mon esprit sec et rocailleux, pénètre ma sèche mémoire,
Permet à mon âme de grandir grâce à ton liquide mouvant et salvateur,
Matrice éternelle qui chéris la graine, colombe qui viens générer le serpent,
Tu manques tant aux Hommes et à moi même, je te demande de prendre forme,
Et de venir devant moi, m’apporter l’eau fraîche qui murmure dans mon Verbe.
Vrai salvation du feu éternel de Dieu, monte des germes de mes espoirs,
Élégant pied nu de l’amante soumettant par sa douce caresse les yeux noirs,
Esprit de l’amour, un chemin nébuleux et incertain se pavane devant toi,
Comme la lierre enchaînant l’imagination profane du serviteur de l’un,
Un sourire éternel dans ton regard, rend inutile les messages soufflés,

Je ferme mes yeux, je sens le ciel et le passage fermé aux envies,
Dis moi, dis moi grand et petit pouvoir, clef de l’éternité et des âges,
Que n’ai-je donné de ma création pour toi, de mon sang et de ma salive,
Un soleil formé de plusieurs lunes pleurant des larmes de sagesse,
Rends la course jusque mon royaume plus certain, je demande alors,
Aux éléments de m’être propice dans mon avancée, car c’est au nom de l’éternel,
Que je me meus dans ce chaos, pour distiller ma lumière sur le monde.

La graine au fond du jardin tant attendu de l’éden est tombée du ciel,
Tout les esprits la révèlent comme vraie fille de la conscience éternelle,
D’un ferme coup de marteau, la matrice s’ouvre par l’amour enchanteur,
Et prenant formes parmi la lumière, elle la remplis de son extase.

Un seul verbe de gerbes infiniment rapides, clapotant sur la surface d’un miroir,
C’est l’origine du milieu de l’alpha et l’oméga, cosmos plein de vides latents,
Paroles muettes et sentiments cachés, sceau du masculin et du féminin,
C’est une belle symbiose qu’il nous propose là.

Larme de soleil récoltée lentement et patiemment, s’écoulant des yeux d’Abraxas,
Descends comme elle monte, elle montera alors comme tu as descendu,
C’est les yeux des étoiles qui louchent, un danseur sur une aiguille de lumière,
Règne et possibilités pour la gloire de la justice ultime.

Je t’aime sagesse, pour le plaisir que tu procure, toucher la toile de ton existence étendue,
Apprécier les parcelles de ta peau douce et parfaite, te découvrir chaque jour plus fraîche que la veille,
Ta jupe se relèves pour l’éternité le long de tes jambes, voir les genoux sont apprécier les chevilles,
Parfois, tu me vole un fugace baisé, simple signe de l’amour d’une enfant libre autant que voilée.
Amène donc ici ta sœur l’intelligence, qu’ensembles nous causions sans fards de la vérité !

Soudain il a réalisé, quel chemin il avait parcouru, il a voulu choisir,
Entre l’amour et la sagesse, entre la liberté et le pouvoir, entre tous,
La lumière et l’ombre, cheminant la direction vers les chaînes divines,
Enchaînez moi à ce glorieux temple démons, agrippez moi de toutes vos forces anges,
Et vous grands dragons, laissez moi contempler vos étoiles et vos rêves,
Volant à travers les espaces éthérés de mes nuits, marchant même courant,
Je nage finalement dans cet océan de lumière ou chaque goutte nous rappelle,
Que nous sommes tous liés par l’agent sucré et épicé de l’éternelle liberté.

Ces mots inspirés par ce courant immatériel et brillant pénètre ma gorge,
Sauvez moi de l’erreur, seule et véritable ennemie inexistante, faites lever,
Faites lever votre épée vers le ciel, son utilité n’est que pour déchirer,
Proprement les voiles des vraies ténèbres, celles qui n’ont pas de réalité,
Celles qu’ils ont eux même crées, pour être leur prison de souffrance et de joie,
Pour courir sur le serpent infini de l’iniquité, pour que les enfants comprennent,
Les paroles de leurs parents, les disputes de leurs aînés qui s’amusent de voir,
Gesticuler dans la boue, leurs plus fidèles amis, partis loin en mission pour rendre,
Aussi beau que les étoiles du ciel, les œuvres faites sur la terre.

Je suis prêt à partir, à combattre pour voir la différence, hurlant de mon cœur déployé,
L’amour argenté pour Sophia, cette fille de l’esprit qui m’as embrassé farouchement,
Ne laissant pas le choix à mes sentiments dégradés que de s’enlever pour se purifier,
Par la raison ou par la folie, le chemin se coupe aisément en deux, un gouffre,
Des gouffres de terres infinies, où l’esprit peu voguer toujours plus loin,
À chercher le leader des mensonges, celui qu’on ne trouves jamais qu’en sois,
Celui qui crois qu’il peux gagner, en comptant juste sur les bêtises,
De petits enfants qui n’ont pas encore regardé avec fierté et se sont relevés,
À l’appel amoureux des flammes d’en bas et d’en haut.


Alors je le dis fortement, Humains, n’oubliez pas, jamais, qu’il vivent pour nous et nous pour eux,
Car il est temps, de vivre comme des arbres, de créer la lame de la vérité, la calice pour recueillir,
La semence des temps, de laisse grimper le serpent immortel, maintenant et pour toujours la lumière est là,
Vous êtes encore en vie, vous brillez par la raison et l’idéal, le chaos et la loi sont dans vos mains,
Les étoiles aussi nombreuses dans le ciel que dans le vase dans lequel vous vous êtes coulés,
Gravez gravez encore, les inscriptions de votre prière sur le contenant, pour que le contenu soit marqué,
Du sceau de la bête et de la marque du ciel, laissez vous envahir, envahissez, proliférez la gloire du seigneur,
Car c’est par lui que vous êtes et c’est par nous qu’il est, ensembles enchaînés par les longues cordes,
Enchaînés pour gagner du terrain sur ce qui n’est pas, pour organiser un chef d’œuvre, dont nous sommes,
Les artistes en souffrance, cherchant le tableau, le pinceau et les couleurs qui sont en fait,
Scellés par l’utilisateur aveugle, qui ne vois pas devant lui, la guerre divine, et il créer, il créer,
Sans vouloir, sans savoir, sans passion. Libres les artistes sont, alors sortez de votre vie.
Et venez à tout jamais, inscrire votre nom dans le ciel et briller comme un prince élevé.


O toi fantastique modèle, quintessence séparée et unique, miroir de l’idéal désincarné, lointain murmure à mes pieds,
Explication ordonnée de la carte laissée par les anges, panneaux indicateurs tenus par des démons, lois immuables.
Tu nous contraint par ton amour à comprendre ce qui fait la compassion, ta douce gifle fait des brèches dans ma sagesse,
Tes poignards sont les rayons du seigneur, tes yeux sont les bras de la balance, ton souffle la volonté de l’unique.
Tu te divise jusqu’au centre, tu est notre rayon de compréhension, notre dimension d’existence passagère, un rêve,
Éveillé et clair, tu nous attache de tes poids, quel effort de rester près de toi, quelle joie de pénétrer dans tes cavernes,
Tes enfants nous parlent, principes visibles de ta complexe et une nature, partie divisée du seigneur de la roue.
Scelle mon âme en toi, génère mon arbre, matière première, matrice de mes rêves futurs, par ton limon et à jamais,
Mes sommets seront le soleil que je capterais pour toi, jusqu’à ce qu’un beau jour, nous ne fassions plus qu’un.
Tu es les portes de ma divinité. La fin est la clef ultime que tu recèle.

Trésor scellé par le Dragon infini, le verrou dont tu es le gardien est à l’image de toutes tes inestimables amantes,
Ton souffle repousse quiconque, ton regard attire tout ce qui est. Ton feu nous prends et nous jette régulièrement,
Éparpille ta semence dans l’infini, charge les contenants que le vide t’a laissé, soit le pouvoir qui donne mouvement,
Sois toi même le maillon de la chaîne suprême et ultime, soit une partie de l’Un pour déverser avec art les forces,
Concrétisées par votre commun accord à tous, pour des merveilles sages, puissantes et libres comme l’infini dans l’éternité.
Flamme venant d’en haut se déversant dans le contenant, tu es la gravure ultime, car tu es ce que nous devons être,
Runes poétiques vibrant comme des balises, axe de nos neuf composantes, tu durcis et deviens métal dans mon présent,
Et inlassablement tu envoie tes germes et inlassablement ceux qui taillent et récoltent, jouissent à nouveau de toi.
Tu es les clefs de ma divinité. La fin est la porte ultime que tu recèle.


Souffle, flamme et marrée, faites moi agir sur terre pour l’œuvre de la lumière, cherchant, perçant et protégeant l’ombre,
Jeu de course pour les affamés, voulant le pouvoir des plumes ou des queues, ne se voyant pas comme le centre,
La quintessence dégradée de ton pouvoir, cherchant sur les routes de tes archétypes manifestés dans ton entièreté,
Les sept clefs derrière les quatre et trois en une porte s’ouvrant par les douze pierres au bout des chemins de l’arbre.
Trois esprits pour un seul Dieu, quatre éléments pour une seule quintessence, douze joyaux pour sept métaux.
Erreur fondamentale pour l’esprit qui ne s’est pas pendu par les pieds, clef ultime de l’illusion finale détournant,
L’âme prise dans la dualité a laquelle les démons concourent au même niveau, limitations imposées par l’esprit.
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, pour l’accomplissement des merveilles de la chose unique,
Clefs véritables de Salomon, analogie des portes et des sceaux, les démons sont tes fidèles alliés, les anges tes confidents.
Tu es le chemin de ma divinité. La fin est le trésor ultime que tu recèle.

* * *

Voici poindre à présent un beau tableau, celui du secret de la Vie et de la Connaissance.

Dans les Cieux, les anges discutèrent, de savoir qui parmi eux pourrait arriver à plaire,
À celui qui porterait le plus beau pinceau, à barbouiller la grande toile de l’ignorance.
Alors leurs rêves, créèrent un espace pour leur juste amusement et leur compétition commença.

Le plus énergique d’entre eux couru sur Terre, pour y planter prestement une graine de merveilles,
Qui générerait leurs plus belles pensées, qui rendrait à leur œuvre, la plus grande volupté.
Passant par l’envers des cieux, puis par la voûte de ces derniers, descendant plus profond encore,
Il planta la quintessence de leurs forces en son sein, remonta derechef et attendis avec ses amis, Le résultat tant attendu.


Les plus curieux d’entre eux, s’approchèrent plus que Raison de la toile observant de près la couleur s’épancher.
Les plus vieux restèrent en retrait, voir ce jeu qu’ils avaient déjà vu tant de fois prendre forme sous les yeux.
Alors, la graine se mis à pousser de toutes part, créant un globe se dégradant et rendant l’Art de plus en plus diffus.
C’était le monde de ses artistes qui se déployait vers l’extérieur, dévoila ses vertus, car pour que l’Art soit parfait,
L’auteur prends lui même place dans son œuvre et ne fait qu’un avec elle depuis le départ.

La plus vigoureuse des racines, se donna la surface entière absorbant son sang de toutes ses forces et finis par poindre.
La force entière était contenue en elle, cette fille de la sagesse qui avait su tirer son épingle du lot.
Il lui fallait vivre en cet instant et le feu dégagé par la matière première de l’œuvre n’était pas suffisant,
Alors les anges, décidèrent d’aider eux mêmes le golem qu’ils avaient rendu vivant, lui donnant sans cesse de nouveau,
Les fermants volatiles qu’il leur manquait.


La lumière portée par le vent, devenue humide puis liquide, ordonnât…
Que par le feu du haut et du bas, continuant à reprendre la source de sa mort et de sa vie, la graine se déployât.
Ses branches arrivèrent à la surface liquide, touchant de ses doigts le miroir aérien des voûtes célestes.
Et les anges caressèrent les mains des démons au travers du miroir et l’œuvre contempla l’œuvré.
La quintessence reproduite à la surface du déploiement de la quintessence première s’est muée,

Elle s’est enflammée par l’effet du feu de la terre et de l’eau du ciel dans lequel le prisme de la lumière brille,
Elle est arrivée au domaine de l’extase, touchant celui qui l’a créer, mais en vérité sa route n’est pas finie.
Tout comme dans le bas où ses racines sont allées de plus en plus fort vers sa matière, ses branches,
Veulent toucher la lumière portée par le vent. Les démons enlacent alors les anges et des Dragons de vie,
Prennent trône autour de l’arbre, dans une vision chimérique des arcanes du mystère, de l’arbre qui louche.

I. Introduction à la Cosmographie — Didascalies

Petit dans tout les mondes et grand dans le monde, les menaces et les flatteries n’avaient aucun effet sur Bardô le subtil terrestre, acrobate habile, furieux scindeur, artiste éternel. Il avait le cœur fumant d’un feu irréel, les yeux étincelants d’une claire lueur, le gauche perlé, le droit foudroyé, la bouche étincelante lorsqu’il parlait, la face brillante lorsque énigmatique il chantait les astres et les cartes. Personne n’était plus sincère et plus intense, personne ne riait tant que lui et était autant aimé, couvert de grâce qu’il était, pure et constante jouissance universelle. Toujours il portait à sa ceinture un bouquet de fleurs qui ne fanaient jamais ainsi qu’une longue fiole mystérieuse, sur son dos pendait verticalement une lyre, portait un havresac édénique, était accroché horizontalement le long de ses épaules, un trident. De son chapeau, transperçait des pointes en forme de couronne dont on ne sait l’origine, aux feuilles de lauriers. Ses oreilles étaient plus longues qu’aucun mortel, son ventre plus gros que tout les Dieux, ses mains vives et avides, ô Bardô, quel appétit toujours te consume et t’emmène vers l’inconnu ! C’est que le Sage avait vécu moult aventures le rendant propre à celle qui va suivre : elle qui est aussi la plus simple est surtout la plus incertaine car beaucoup se sont perdu en chemin… Voici conté son voyage pour visiter son Père, le Parfait Rhighnylld.

Père d’une grande fratrie, Rhighnylld attendait périodiquement la venue de son fils Bardô qui allait le visiter lorsque chargé de trésors, ayant cartographié moult chemins depuis ses landes exilées, il voulait prendre du repos et lui présenter ses respects. Ses deux frères favoris dont il était le plus proche lui demandaient de faire ce voyage à leur place, eux qui étaient des Hommes fort occupés. Le premier était l’ermite rêveur d’étoiles, l’ignifugé forgeur de la lyre d’éternité et survivant couronné du poison de la vouivre, le grand juge Adamos. Son autre frère était le prince dresseur de bêtes, le puissant législateur des terres fertiles, celui qui s’est relevé de la mort, l’élégant moine convers Astérius. Marié enfin, le Mangeur de pommes et de pêches, l’était à la belle et pure Métanoïa, fille de l’oiseau de nuit Nanak, l’archiprêtresse au parfum fruité, initiatrice de tout les feux et maîtrisant l’art de la sculpture de bateaux. Le zélé du plan de Rhighnylld ne devait pas omettre de se rendre chez son Père accompagné de la belle, sans cela toute porte lui seraient fermées.

Certes bardé de titres, aussi comblé d’honneurs, le Subtil était surtout détenteur de moult puissances et de maints pactes. Son verbe était impérieux, ses mouvements hypnotiques, sa pensée perçant le plus résistant des alliages. Puissant, vainqueur de la chimère tricéphale au marais, il a dominé les habitants des colimaçons, mis à genoux les reflets nécrotiques du cosmos illusoire-inversé. Vertueux, ayant escaladé la montagne axiale, il s’est fait protecteur des géants cardinaux. Courageux, il s’est baigné entièrement dans le lac solaire et en est revenu bardé d’objets magiques offerts par les Dieux. Juste propriétaire de la lyre de l’éternité, il a composé cent poèmes et ourdi mille histoires, écrit cent partitions et vécu mille musiques. Voyageur infatigable et commerçant habile, sacrificateur des choses les plus subtiles et excellant conjurateur, il connaissait les contrées et savait donner et demander à tous ce dont ils avaient besoin ou plus l’utilité. Humble archiviste, il revoyait sans cesse les bases du savoir jusqu’à en percer les plus profonds mystères et résoudre les plus insondables contradictions de l’âme et de l’esprit. Et le chemin qu’il devait emprunter, lui, le scout, le marquis, il le connaissait bien car c’était celui qui faisait battre son cœur, conditionnait toutes ses actions, quelles qu’en soient le prix. C’était un chevalier mystique, un magicien au cœur noble et tous les monstres, morts et démons le craignaient avec une irrépressible terreur car il était leur dévoreur.

Assurément, Bardô, était Homme d’honneur car fils du feu originel, il fut parmi les premiers à paraître lorsque Rhighnylld poussa son hurlement manifestatoire et comme il était aussi un bon Fils, il voulait se rendre aussi vite que possible au chevet de son Père afin de lui conter ses voyages. Cela faisait une éternité entière qu’il n’avait pas pu le voir en face et le temps était maintenant bien lourd à porter, son âme se languissait de la présence de celui qui l’a mis au monde. Mais en chemin son cœur était lourd car il quittait la patrie pour laquelle il avait vécu si longtemps, traversant la bourgade dans laquelle il avait élu domicile, il parcourait à l’aube ses rues pavés et dans sa conscience raisonnait…

A. L’Introduction à la Cosmographie — Dialogue

Adamos

Ô Bardô mon frère, tu vas retourner sur tes pas, dans la demeure de l’éclateur d’étoiles, Laisse moi te faire don d’un sac d’argent, de cette gourde. Es-tu prêt, résolu, possèdes-tu tout ce dont tu as besoin ?

Bardô

En nature volonté accordée / Multiplie le processus igné / Étrangle les serpents empoisonnés / Contrôle le soufre des routes éboulées.
Trois autels pour Monseigneur / Sacrifiant force vitale / Subtil demeure mon honneur / Quand je brûle mes sept vestales.
Dans le ciel d’or et sans limites, les seconds cieux d’obscurité / Dans lesquels une sphère d’or réside / Elle descend en chair et se confond / Avec son obscure jumelle voilée, et produisant un liquide hurlant.

Astérius

Ô Bardô mon frère, laisse-moi aussi te faire un cadeau : quelques plantes pour te soigner, une boussole pour te diriger. Je connais les voies que tu vas emprunter, nous les prendrons aussi notre heure venue !

Bardô

L’adoration stellaire, descend jusqu’à l’abîme, séduisant l’apeiron, jusqu’au trône uræus / Unissant les vocalises des fées et des anges, devenant procédé, plutôt que procédant / La pluie qui tombe par amour, est safranée, les feux jumeaux de l’hadès, sont améthyste / Les divins sons renversés, sont très vaillants, syzygie triple clouée : IST Maithuna.
Purs ils triomphent du Siège périlleux / La ciguë s’enfonce dans le terreux / Né de l’Homme, il est là, au moyeu.

Adamos / Astérius

Tu ne te perdras point en chemin malgré le péril, nous en sommes certains : nos prières t’accompagnent.

Bardô

En grand transmutateur, l’existence se prolonge / Cloué à la terreur, la coupe ouverte en songes / Mûrissant je renais, je ne suis pas dévoré / Gravissant le sommet, des dieux suis l’héritier.
Mon œil droit a chaviré, c’est moi qui l’ai fait tomber / Il est tout seul dans la nuit, fixant la source dans son lit / Des lierres il suit la démarche, frisant, soleil patriarche / Inspiré de ces motifs, de rayons figuratifs…
Je suis une larme solaire, évocation des suppliques / Des démons réfractaires, je suis l’ordalie cosmique !

2. Le Suicide de la Lune — Symbole

C’est lorsqu’il ressent le désespoir de l’univers séparé,
Un homme pleure de compassion pour le lait materné,
Père d’une pourtant très nombreuse multitude,
Seul il combat la dissimilitude,
Et il demeure pourtant sans ourdir ce qui se trame,
Rompu son cœur se gonfle des beaux carillons de Notre-Dame,

Et le premier et le dernier mouvement,

Qui est celui qui se renie lui-même, se laissant aller si vaguement aux formes de l’ignorance,
Désire l’intense vague phallique de l’informe irréel, dragon ignifugé aux neufs fragrances d’ailleurs,
La vanité qui ne fait que faire reluire avec grande rémanence et petite flagrance ce qui est désespérance,
Félicité des cieux qu’il aimerait, apprécier sa déchéance et oublier que jadis il fut estampeur,
Et obtenir les billets de l’insécurité, l’or des sans-cœur et de la vaste redondance factice,
L’absolu de ceux qui n’ont pas un œil noyé dans la mer métaphorique est affaire de censeur,

C’est celui qui peut et doit restituer ce qu’il a vu au-delà du voile,

Alors mourir à petit feu, plus vite encore sous les feux des projecteurs, éteindre sa vie en elle,
Qu’il veut l’amour par procuration, se remplir d’un vide insatiable jusqu’à l’implosion vomitive,
Mange le bonheur de la transcendance, le fil sublimé des regrets en mille pétales de larmes duelles,
Avec les mots qui s’entre-déchirent du corps dans l’extrême, viennent la fatigue, ainsi que la joie, le plaisir et cette tristesse volitive et instinctive,
Précaution qui danse dans des volutes de fumée, créer des corps et des individualités, qui fièvre passée s’anéantissent dans le matériel,
Son chant n’est pas le cantique du pélican, le gracieux envol du phénix, la vérité de la rose et de la croix terriblement purgative,

Fils du feu et des eaux il devrait reformuler sans cesse les vérités à jamais, dans une danse gracieuse d’un être existentiel et arraché à lui même,

Pour évoquer ni Dionysos ou Apollon, ni le maître de la communauté des rois de Shambhala mais le fils des claires obscurités,
Le grand initié parmi les initiés, saoulé par le Graal et Sophia, de sa troisième couronne hante les rêves des prétentieux et des inactifs,
Faire voir qu’il a renversé ce qui l’était, confirmer ce qui a été dit, il a résorbé ce que l’on croyait injustement dévoré,
Renaître ainsi et dévoiler ce qu’il était, le dominateur qui redevient intransitif,
Par là il est monde temporel rectifié, confirmation de la vie et du sang, œil éthéré,
Lui qui est la somme de ses parties et plus encore, il doit être résolument psychoaffectif,

Sublime poète, Père, Fils et maintenant Saint-Esprit.

II. Le Suicide de la Lune — Didascalies

Car il est vrai que sur son départ, une voix tintait dans l’Adoré de Rhighnylld : elle narrait des mythes de victoire arrachés à des gardiens terrifiants que l’on rencontre passant par les galeries du trépied infernal, première initiation qu’il vécu alors que jeune, il résidait encore chez son Père. Les souvenirs étaient encore vivaces : Je descendis une nuit par le musée que nous possédions dans la crypte. Ce musée était changeant, ses salles et ses œuvres modifiant leurs places, demeurant présentes ou non selon les dispositions intérieures de leur visiteur. Père disait : cet endroit est tel une mercerie où l’on coût son âme dans une trame : on peut la voir en délires kaléidoscopiques où chaque vibration sur un fil, fait vibrer toute la structure, il n’y a pas meilleur pour se connaître, pas plus dangereux pour connaître car il faut assumer ses actes dans toute leurs conséquences. Les murs étaient de brique, des torches les parsemaient. Il y avait deux escaliers. Je pris celui de gauche, dépassant le garde qui parcourait, visage caché derrière, quelque traité de magie avec un intérêt certain et qui ne m’accordât je le senti, un œil perçant mais furtif et discret derrière son bureau où s’entassaient des formulaires.

Je m’arrêtais alors que je croisais, adossée contre un mur, une fontaine composée d’un relief d’une montagne rectangulaire présentant quatre étages superposés en plateaux. Sur chacun des étages, une statue était sculptée : un chien, une vache, un lion et un faucon. Chaque statue crachait un jet d’eau qui terminait sa course dans une grande vasque qui supportait le tout, les statues s’y reflétant inversées, à moins que ce ne fut l’inverse. Lors que j’observais l’ensemble, un Homme à la peau mate, avançât vers moi et me tandis un verre d’eau limpide avec une attitude servante. Je le bus d’une traite. Vient alors un second Homme qui m’en tandis un second contenant la même quantité, je le terminais avec difficulté, il semblait ne pas finir. Je forçais le pas alors qu’un troisième Homme paru, un autre verre à la main de même facture et apparence : faite de verre transparent. Je bus le troisième verre, la substance avait un goût légèrement sucré. Un dernier Homme apparu et j’absorbais le contenu du dernier verre. C’est alors que Rhighnylld, vieillard, se présenta à moi : ce dernier arborait une longue et large barbe fleurie, il était habillé d’une robe de prêtre élégante et affichait un sourire confiant et rassurant. Il se tenait sur un bâton dont le sommet était une boule noueuse. S’approchant plus près de moi, il posa sa main gauche sur mon épaule droite, retourna son bâton et le glissât le long de mon dos, de manière à ce que le bout noueux touche mon sacrum. Il frotta alors la surface avec des mouvements de va et vient et me dit : "C’est pour que tu puisses avoir des bras et des jambes dans l’autre monde !". Il ajouta ensuite : "Aide moi !". Je me concentrais alors pour écarter mon sacrum et il me dit : "Voila, c’est parfait ainsi…". Il posa alors ses lèvres sur les miennes pendant un instant certain. Je me ressentais comme inversé ou pendu, comme si le dessous du dessus de mon corps n’avait plus sens et que des centaines de serpents étaient entremêlés à l’intérieur de celui-ci, désorientés par cette mystérieuse bénédiction.

Une fois qu’il eut terminé son œuvre, je remontais dans ma chambre, dépassant le garde qui avait disparu, laissant son livre tombé à terre. Je récupérais ce dernier, non sans inexplicablement supposer que le dit garde m’était d’une inquiétante familiarité… Ma chambre était sur une terrasse ronde et surélevée et je du m’allonger rapidement, car je ressentais comme un dérèglement intérieur. Alors que j’étais rivé dans ma couche, maladif, mon âme se sépara de mon corps, décollant progressivement leur association jusqu’alors indissociable à l’aide de mes bras et mes jambes, tel un corps sortant d’un tombeau et sur lequel il doit prendre appui pour s’en extraire. Laissant ce dernier comme une coquille vide, je m’envolais dans la pièce comme libéré avant d’observer ce corps inerte qui fut miens. Ce dernier ouvrit des yeux, de ceux qui inspirent une peur par contamination, et s’adressa à moi en des termes monocordes : "Ne pars pas, je ne peux pas guérir sans toi !". Je pris en pitié et en considération celui que je voyais désormais comme étranger à moi-même mais envers qui j’avais aussi conscience intuitive de ma responsabilité ainsi que faculté à connaître l’importance qu’il revêt pour l’évolution de mes pouvoirs. Je m’allongeais alors superposé à lui avec l’intention de me fondre en ce dernier, mais il me repoussa, contrarié, comme si il ne pouvait maintenant souffrir ma présence : il se leva brusquement comme désorienté, mu par une force paraissant extérieure tant ce fut brusque et intense. Cette force s’éveilla dans le contact entre la matière inerte et mon âme vitale, contact qui l’irrita comme le sel irrite une plaie. Il m’empêchait alors d’entrer en lui, gardant l’accès dans une fâcheuse colère faite d’acide et d’une bizarre hostilité : comme si elle fut mienne et non mienne, toute dirigée vers moi, mais me fuyant aussi, comme un enfant imprévisible et perturbé mais aussi faible et perdu. S’écartant de moi comme un pantin désarticulé, je le talonnais en récitant quelques formules barbares — trouvées à la hâte mais tout à fait opportunément dans le livre — que je savais efficace pour affirmer mon emprise sur ce corps en tant que roi, c’est à dire dissiper les illusions qui l’assaillent à l’aide d’une lumière spirituelle, me rendre maître de cette puissance chaotique, faisant de lui en somme, un bon serviteur. Comme perturbé par cette force céleste, le corps au serpent qui s’agitait tortueux, fut irrémédiablement attiré à moi et fusionna avec mes forces spirituelles, cloué verticalement, libérant, fleuri, ses forces de sagesse et de médecine.

Quelle différence existe-il ? Aucune si ce n’est que ce soir là, mon principe conscient s’est individualisé de mes forces organiques. Réintégré volontairement en lui, je pouvais maintenant le dresser et vectoriser ses énergies : j’avais emporté avec moi ce labyrinthe souterrain, pris en main une aiguille et du fil, pu lire mes formules sur le livre du gardien… pris en somme, résolument conscience du principe indépendant et souverain qui m’animait. M’éveillant, je pris conscience du…

B. Suicide de la Lune — Dialogue

Dabro, le garde

Qu’est-ce qui anime ces indéfectibles vertus théologales, par quelle astrologie règnent-elles sans partage ?

Bardô

Qu’est-ce le mal sinon la résistance de l’obscurité face au progrès perpétuel de la lumière ? A mesure que la lumière avance, elle va vers le plus épais, le plus charmant, l’anime puis le spiritualise. Elle ne change pas sa nature mais tourne son axe vers l’adoration de la source et lorsque l’ombre péri, devenue lumière, elle y est résorbée. Je vais de l’avant sans peur, j’éveille les monstres et les dresse en légions, je ramasse les bris du miroir et les remet en ordre.

Aussi, j’ai animé dans ma chaire les vivifiants et j’ai épuisé les mortifères : les éléments sont dans mon bassin, les morts dans mon ventre, les dieux dans mon torse et Dieu me ceint la tête. J’ai retourné les techniques du mal avec la méthode du bien. Les démons m’obéissent, se soumettent et me suivent car de ma lumière je les menace, de mes symboles je les contrains. Je détiens la vérité, car elle est démontrée sur tous ces plans et est vérifiée en elle-même. Si un seul manquait, je devrais douter, mais mon cosmos est parfaitement harmonisé.

Odabr, l’inspecteur

Ainsi les obstacles te renforcent et la résistance te galvanise. Quelle magie t’offre cette efficience ?

Bardô

A sans cesse fixer l’obscur mystère, l’œil s’y habitue et une nouvelle vision apparaît, mêlée à l’ancienne.

Mon acuité augmentée, est perception hypersensible, symbolisation de toute chose : je vois la magie du monde, les forces écorchées de la nature s’affronter. J’ai bu le calice aux vérités analogiques, qui met en lumière la vérité ! Cette expectoration spectaculaire, conscientisée, ne fait ainsi que se renforcer.

Alors je vois la simplicité se déployer chez les êtres, leurs enfants se manifester par la division puis l’union : une conscience se divise en matière et esprit, réunissant ces derniers, on obtient les sentiments qui sont de même nature que la conscience. Il n’y a pas séparation, réunion, éloignement ou retour : l’œuvre bien faite est une division qui révèle l’unité, tisse des religions. Tous échouent, n’ont pas cette élixir : ils ne peuvent se transmuter, dissoudre leurs défauts. Trop lourds ou trop légers, ils n’ont pas ces sens acérés. Si ils avaient la pierre magique, ils pourraient attirer les esprits, ouvrir les yeux, communiquer avec eux par les ondes magnétiques, car les esprits s’en abreuvent, deviennent corporels, lorsqu’ils approchent de la pierre d’angle !

Odrab, le portier

Les discordances te réjouissent : elles sont autant de voies pour glorifier Dieu. Par alchimie ta méthode fut-elle vérifiée ?

Bardô

Mes mots sont au milieu : ni tout à fait corporels, ni tout à fait vides, aux contours flous car ils sont du domaine du rêve, de la seule substance réelle, parfaitement composée, qui est le sang du cosmos : mon véritable corps, déjà vivant dans toute sa gloire. Tout à fait fluides et adaptables à toutes les formes, ils sont aussi toujours vrais car résonnants en toute occasion : leur essence est unique et invariable, leur substance est infiniment plastique : c’est un cosmos vivant.

Ainsi armé, j’ai vu tout les cycles dans l’eau universelle: petits et grands, lents et rapides, je les observe sans les troubler, car rien ne peut vaincre la Nature. Si on l’entrave, elle se déchaîne, si on l’abandonne, elle meurt, l’action génère la souffrance. Aussi je noue le flux pour le rediriger, montre que je l’ai vu en le reproduisant plus petit en lui. Je le solidifie ainsi, alors que je le reformule vaporeux et qu’il change de nature. Si le cercle ne peut être entravé, il peut être tordu de façon à s’en aller en hauteur. Je ne résiste pas mais je fais venir à moi en devenant le pôle adoré, miroir foudroyant qui tord la magie. Alors, le ciel me fait confiance : il envoie des anges déposer des graines de sagesse en amadou dans mon calice tendu. La terre me fait confiance : elle envoie des elfes aux archers métalliques produire des étincelles. Car tous désirent l’ouverture des bourgeons ! Cela était inversé, le centre fut retourné, tout était bien caché mais je l’ai sauvé !

Bardô, le hiérophante

Tu n’es point de ces déchus qui portent en eux tant d’immondices qu’ils se sont perdus. Oui, tu m’as ensorcelé et reconstitué, tu m’as identifié et nommé. La vision théorique est devenue cette vérité pratique ! Je te laisse quitter la sphère illusoire tourbillonnante, celle qui concasse et mélange, dernier reflet de la lumière avant son engloutissement dans le néant. Et de plus, tu as les mains remplies de trésors car tu as nagé : avance sans crainte, tu iras plus loin !

3. L’autre rédempteur — Symbole

Porte isolée et sans tribune, loin de toute fortune,
Un jour de pluie sans lune, j’allais frapper chez Saturne.
Traversant les nuées de mon corps, c’est dans le haut repli de mon âme,
Où il à construit son corridor, que je réussis à obtenir le saint sésame.
Alors animant une partie de mon esprit, je puis lui donner toute sa vie,
Ce mouvement dans mon golem le sanctifie : verbe réel je ne serai pas trahi !

Le grand-père sans rancune, me questionna sur ma fortune,
J’arrivais au bon moment et lui répondant gentiment,
Je fis état de mon tourment, confiant ma grande fatigue,
Je lui offrait mon vif-argent, suppliant pour mon intrigue.

Tes souhaits se dispersent Théurge, on ne retient que pour soi ce qui est logé à la tête,
À beaucoup tu as intimé : expurge ! Mais pour bien des ondes croupies encore tu es arpète.
Ta poitrine, ton ventre et ton sexe, partagent leurs bienfaits à ceux que tu aimes,
Pour rester Humain tu as ôté de l’index : nombre de souhaits sont pour toi lexèmes.
Tu es une fleur pleine de vie, ne sois pas jaloux ni de moi ni de tes pairs,
Dis moi donc pourquoi par quelle ironie, je devrais te donner ce savoir très impaire ?


Maître de la psychologie ésotérique, connaisseur des cycles astraux,
J’ai besoin de ta sage sémantique, de tes vastes et savants fuseaux,

Je suis le possesseur du tétramorphe, par ma victoire j’ai su me faire ami des éléments que j’ai raffiné,
Béni par le Saint-Esprit théosophe, j’ai purifié la main qui touche terre je suis donc le dieu sacrifié.
Mes souhaits sont à tous offerts, car mes pieds sont cloués par Lui, ma face et mes mains sont liées au Père,
Écartelé entre les deux vicaires, s’ouvre le vortex d’épiphanie, ultime force de rédemption poudrière.
Je peux accorder la rémission et le grand pardon, je suis bien le grand dragon,
Mon corps me répond même dans les mondes abscons, agissant de concert mon ami réponds !



Subitement il me donna alors l’oracle, il brillait ce Dieu silencieux aux mains d’albâtre.

Elle naquit la flamme d’iniquité, éthérée depuis ses crépitements,
D’enfants à la coiffe inversée, ailés jusqu’à leur enterrement.

Laissés orphelins fascinés, rampant vers l’obscurité,
Le calice est maudit, il est renié par Hygie,
Leur peau est hâlée, ivoire déchu de pauvreté,
Esprits plein d’hystérie, filles de l’élégie.

Et brûlant gorges, chutant des monts de la peur,
L’heure des anges, sonnant glas de torpeur,
Abandonnant la forge, des cendres sans valeur,
Se nourrissant de fange, maudits zélateurs.

Affublés noblement, parés de miracles infernaux,
Des sources de défaites, cobras régicides fumants,
Entortillés séants, déchus du brillant halo,
Rictus sans épithètes, face au monde s’écroulant,

Leurs torches éclairent la lumière, guidés par l’œil obscur,
Miniatures mécaniques sans père, saoulés par le cyanure.

Au delà de ma rivière de l’oubli, un sol invictus viril,
De toute sa puissance rétablie, il purifie le toril,
Par le brillant intermédiaire de ses fils incarnés,
Ces poètes qui ramènent de la terre pure un verbe sacré.

Oh toi brillant Christ thurifère, ne voyant pas l’ange de sa peine,
L’agrégat de tes lames d’éther, blesse l’hydre aux têtes phalènes.
Détourne-toi du combat, le démon est bien trop puissant,
Laisse moi opérer l’agora, rectifier à moi mes enfants.

Je me suis retiré pour que tu puisses profiter de ma fille,
Retourne donc d’où tu viens ou toi aussi ma pupille,
À ne pas dormir pour me voir, par omission tu l’as férocement trompée,
À force de douloureux déboires, tu deviendras toi aussi un ange d’iniquité.

Mes armées sont toutes puissantes, c’est l’Un qui me les a données,
Pour ceux-là elle est déshonorante, pour vous elle est confluée.

Puis dans un grondement subitement il s’arrêta, celui pour qui je ne suis que l’idolâtre prélat.



Je partais avec ma mer soignée et ma souffrance libérée, rougeoyant ressuscité des feux sacrés de l’Eden,
Ma balance d’apocalypse rééquilibrée et bien relustrée, toute extraite de la lave infernale jupitérienne.
Du Dieu enchâssé profond dans ma gorge, j’appris que le tourbillon des cycles n’était bon que pour mes élus,
Et que je ne dois mettre dans ma salorge, que ceux qui fusionnent avec l’Argo voguant toujours vers l’absolu.
La vérité lovée dans les mains de matière, accouchera toute armée quand le temps sera venu,
Le grand œuvre est l’alliage qui confère, l’enseignement des lettrés et de la voie inconnue.
Des débris du temps il ne restera, des anges déchus aucun os ni aucune chaire,
Alors que de l’amour affluera, plein d’aménité y déposer son suaire.
Confiance et patience habillant la justice de l’athanor,
C’est le conseil étrange de cet antédiluvien au cœur d’or.

III. L’autre rédempteur — Didascalies

Sortant de ses rêveries, poursuivant son chemin et quittant la ville, il traverse un long corridor de villes de pierres, envahi par des lierres grimpant les murailles.

Chœur

La vie est l’image sensuelle, du divin rituel, que l’on apprend par les sens, pour les sublimer, ensuite, en l’esprit ;

Pour cette raison, les choses matérielles ne sont pas à écarter, car c’est d’elles que nous tirons la connaissance :

On n’apprend rien sans un mouvement, produit par deux choses plus matérielles que l’observateur, si les choses n’étaient que du même degré de subtilité, elles se repousseraient.

Soliste

Quand ce qui fut sans corps devient corporel, quand on apprend à vivre les émotions et les pensées comme sensuels, alors en retire de quoi apprendre des choses plus subtiles encore,

Mais bien que tout soit structurellement en tout, la nature contient la totalité quantitative éclatée et inépuisable : l’échelle intérieur est une voie qui se termine alors que la roue extérieure est sans fin, nourrissante est la nature.

Où est l’échelle qualitative au centre de la roue ? Pour le savoir il faudrait reproduire la totalité de la nature dans chaque subtilité ce qui est impossible, ou comprendre le mécanisme qui se trouve dans chaque échelle et ainsi reproduire l’organisation verticale de la nature dans l’horizontalité de l’échelle. Voici la difficulté : on t’a donné un plan d’architecte et tu dois élever un château.

Chœur

Le mal ne peut m’atteindre : dieu à prit toute la place en moi et déborde. Il s’est confondu à moi et ne souffre d’aucune contradiction dans mon cœur. Il m’a pris et après avoir dévoré toute l’ombre qui résidait dans mon cœur, il a ravit mon corps.

A moi toute la Nature : Ma voix coule dans ma gorge comme une eau vibrante, les anges jouent sur la lyre de mon esprit. La semence est fouettée par la roue de liesse qui fait jaillir en rosée, notes sur les graines de ma terre soufrée.

Jaillissent en boisseaux les oiseaux symphoniques, se nourrissent de l’ombre, car absolue est ma volonté, ma joie et mon ascèse. Embrassent Ouranos et poussent célestes, pénètrent tous ensemble la félicité centrale, de l’obscurité fertile naît un sauveur toujours renouvelé : c’est moi !

Et mes esprits ne nourrissent de leur arbre, et je bénis mes Dieux et ils sont différents mais semblables à ceux de Dieu.

Quel est ce jumeau qui inversé au dessus de ma tête, respire quand j’inspire, inspire quand j’expire ? Tout deux cristallisons le meilleur de nous-mêmes dans notre frère, nous nous recréons au travers lui, tandis que devant nos yeux, les conséquences terminales et oubliées de nos abandons prennent des formes fantasmagoriques et coprophoniques.

Soliste

Ta cintamani brule dans ta lanterne, sa lumière se mêle aux objets, tu les manges

Les deux erreurs des racines plongeant dans l’abîme. Premièrement, ne confond pas la profondeur et la pénétration : la puissance du chaos est partout tirée de la pénétration de tes racines. Tu dois les planter sur la terre la plus pure possible : tu tireras une puissance moindre de racines plus profondes. Secondement, la puissance des racines ne sert qu’a se propulser sur une terre toujours plus pure. Une terre plus pure contient en essence, la pénétration maximale de la terre précédente, alors tu ne perdras rien. Celui qui pur est sans puissance, n’a simplement pas de racines et il stagnera. Ces erreurs se résument en une : le manque de vertu.

Un vieillard malade appuyé sur sa canne interpellât le Dragon somnolant lorsqu’il traversât un pont, carrefour d’eau et de terre au jardin.

C. L’autre rédempteur – Dialogue

Vieillard malade

Sauve toi toi-même et tu sauveras ta bien aimée et l’Humanité : le vieil Homme les synthétise tous, le père emplumé les observe tout autour, la mère écailleuse les porte au plus profond de son sein et le golem les contient telle une coupe. Quel vampirisme est interdépendant et donc sacré ?

Bardô

Quel Homme n’a jamais péché ? Que lui reste-il sinon suivre sa propre voie ? Encore doit-il pouvoir le faire : sans yeux qui peut voir ? Le corps se décompose et l’esprit en tire son miel, revenir nourrir ce malade par sa charité transcendante, voilà la loi !

Vieillard malade

Amas de prières, réponse de Rhighnylld, de quelle certitude es-tu animé pour affirmer telle chose ?

Bardô

Enfant, un jour que j’étais assis sur la montagne, j’étais remplis d’une inquiétude, de cette incertitude inhérente envers les choses que je ne pouvais jamais percevoir à l’aide de mes sens. Me dis-je que je serais bien mieux loti si je voyais mes sentiments et mes pensées flotter devant moi. Je me tournais avec un air hésitant et demandais au Maître : Père, comment puis-je croire en tes paroles si tu ne m’en apporte pas la preuve ? Que sont ces chimères féeriques que tu me dis et auxquelles pourtant, j’ai déjà pris part ?

Le Père me regarda d’un air souriant et me répondit qu’il était désolé que j’eus aussi mal compris ce qu’il voulait me faire entendre en réalité. Il voulait non pas me faire comprendre le mot qu’il a prononcé mais le Symbole. Regarde me dit-il. Il me pointait la Nature et me demanda ce que j’y voyais. Je lui répondais que je percevais sa beauté de par son harmonie. Il me dit alors qu’en plus de l’apparence de son mot, c’est sa résonance dans l’espace qu’il cherchais à me communiquer. Je compris donc, que j’avais mal entendu tout ce qu’il m’avait enseigné car je le capturais en philosophe et non en artiste. Cependant, j’ajoutais : Mais alors, tout ce vers quoi j’ai avancé était des rêves crée par l’illusion de ma compréhension ? Il s’en amusa et me répondit que le rêve avait la même valeur que la réalité. Car si j’avais perçu l’harmonie de son mot avant sa beauté, j’aurais été tout aussi sot de ne même pas comprendre son sens premier. L’apparence équivaut à la réalité, dans l’absolu. Elles sont toutes deux liées par la loi de l’analogie poussée dans ses retranchements ajouta-il. C’est le retranchement final de la Nature ? lui dis-je d’un air sûr et léger.

Sa réponse ne fût qu’un sourire, il poursuit : En vérité, je ne parles pas à ton Corps mais à ton esprit, si je dis que tu as tord, c’est parce que ton être intérieur est discordant, non tes paroles. Car peu m’importe leur véracité. Ce que je cherche, c’est toi. La seule jauge de ton évolution est que tu aie le corps. Nulle autre chose ne saurait prouver à la Nature ton avancée. Un véritable verbe est celui dont l’action est équilibrée dans tout les plans. Après un moment j’ajoutais : Mais le corps évolue puis dépérit. Il me dit alors Il faut apprendre à maîtriser son propre niveau avant d’envisager le charisme. Par exemple, discuter avec une Idée est comme parler avec un esprit. Les clefs doivent être prises sous le sens de symboles en premier lieu. On part petit sur de bonnes bases avant de s’attaquer au sommet de la montagne. Tout ce qui arrive au corps est spirituel, tout ce qui arrive à l’esprit est corporel. Louche, joue de l’un et de l’autre pour obtenir l’effet voulu. Les racines de l’arbre sont ses connaissances, car il regarde dans son passé. La connaissance ne se trouve pas dans le futur puisqu’elle devient en même temps que le présent devient à tout instant le futur. Je pris alors conscience que je n’étais assis qu’au pied d’une colline et que ma jeune face rayonnait tel le témoin de mes manquements.

Vieillard

Hé bien va, va tout droit au croisement si tu tiens à ta quête insensée ! Mais sache qu’elle est parsemée d’embûches et qu’aucun y réussit, car tous mangent les cailloux et tous en vieillissent !

4. Les secrets de l’Hégémonios – Symbole

C’est à un carrefour que je l’ai rencontré,
Celui qui guide ceux remplis d’intelligence,
Par cet amusant hasard qu’il avait bien pipé,
Il me demanda de lui prouver ma déférence,
Je lui donnai alors toutes les preuves indiscutables,
De mon appartenance à la confrérie honorable.

"Trois orifices présents : bouche, yeux et mains,
Exprimant légers fragments : accouchent du fier matin,
Microcosmique énergie symbolique, comprimé dans l’airain,
Explosant les chaînes iniques, libérant l’Alexandrin."

Charmé de ma belle réponse, arborant un sourire fraternel,
Il ouvrit sa bouche absconse, en me donnant un écu sapientiel.
Celui dont la bourse est toujours remplie me teint ce sage langage,
Tout plein de gentillesse, d’ingéniosité et d’amusements volages,
Il répondit à mes interrogations qu’il connaissait déjà,
Oracle éloquent et guide omniscient de tous les rouages.



Voici ce que j’ai juré tout à l’heure :

Partageant leur identité,
Créativement concordantes,
Je ramasse les forces du ciel, la fine boucle stellaire,
Armées d’une science kyrielle, y déposer claviculaire,
Charge tellurique immatérielle, père de la vie précaire,
Au sein d’un courage existentiel, projeté pénitentiaire.
Transcendant partout l’inimité,
De concert elles dansent, serpentent.


Je m’explique dès à présent auditeur :

Ombre Séraphine du plan négatif, reflet énergétique du plan lascif,
Royaume là où seul Dieu réside, comme l’enfer ne grimpe ethnocide,
Un Duc angélique descend avec ses armées, il s’est glissé dans le patron d’étoiles gémées,

Je peux l’y faire choir dans le moule, c’est le modèle dont je magnétise les houles,
Se coulant dans mon leste corps, brillantes étoiles du juste pantocrator,
Je lis en moi et je ioule, de constellations de puissantes yottajoules,
Euclidiennes proportions distordant le sort, les cristaux imagés chantent en septuor.

Dragon fils des entrailles de Gaïa, il s’insinue dans le Roi allongé,
Il l’a mis debout depuis sa loggia, inspirante créature rédimée,
Faisant brûler son cœur couronné, du feu il est plein de volupté,
Et de douceur Hephaïstique, et de poésie algébrique,
Dansant entortillé sur lui même : mortifié, détendant chlorophyllement l’univers entier.


Mais je peux aller plus loin jeune draveur :

Des chevaux emplis de passion, emplissant l’univers de leur chaste déraison,
Et de chouettes gardiennes de sagesse, cardinales bornant l’infini du chaos faunesse,
Organisés par le carcan du patron, clefs amenées par les aigles d’Hypérion,
Le cœur généreux est l’ultime portail, vers l’ankh qui se déploie en triple éventail.

Ainsi lorsqu’on voit la pureté équilibrante, se confondre avec la trame de l’espace-temps,
C’est là où l’on sait que les voix malfaisantes, et les doigts vomissant silencieux arguments,
Ne peuvent humilier ta juste stabilité, que si on a le cœur rempli de petitesse,
Celui qui a bu son Dieu de vitalité, aura à jamais le cœur rempli d’une promesse,
Cette peur du mauvais œil, des lois employées sans l’aide d’une poétesse,
Sont sans effets sur ton seuil, si ce n’est celui qu’on offre avec hardiesse.

La raison de la mort et de l’oubli, la vieillesse et la décrépitude anoblie,
Est que nul ne sait bien encore offrir, à l’Univers sa sublimation casimir,
Se fondre dans les serrures vides, mélanger ses énergies au tout infini,
Lovés tel deux vampires polyacides, échangerions purifications rajeunies,
Évacuant trop plein d’énergies mortes, nous pourrions nous renouveler dans l’eau-forte,
Boire constamment l’eau bénie du Léthé : algèbre est quantité et poème qualité !


Laisse moi te prémunir contre les erreurs :

Les quatre messagers apportent les missives, et les clefs qui y sont attachées dalmatiques,
Le mystère est dans la colombe incitative, qui prend feu et accouche de chevaux séraphiques,
Le dragon parle pour la vache et le cerf pour le Lion, car les étoiles sont fixes mais toi tu bouges au diapason,
L’un t’amène missive vertébrale et sa queue est pleine de probité, l’autre missive sanguine jusqu’aux jambes et ses cornes sont de virilité.

Tu as vendu ton âme aux Dieux sur le chemin, tu as eu peur et flatté tel un fou badin,
Les trois mains de Satan atteignent chaque plan inférieur, il faut les surplomber et les affronter sans peur,
Ton mercure englobe l’univers entier et l’électrolyse, ton soleil les synthétise et ton pluton les spécialise,
Ce n’est pas dans ce monde qu’est ton action, seule la prophétie a l’attestation.

Le chemin est difficilement visible, trois énergies te tirent en tous les sens, et le centre que tu cherches est ailleurs.
Ton âme veut englober l’univers indicible, ton esprit voudrait synthétiser cette absence, ton corps spécialiser ce temps tout égraineur,
Mais tu ne pouvais te diviser sans perdre tout le fond ton être, sans ce pouvoir tout est vain alors Malheur aux aveugles archiprêtres,
Si tu es mage respectueux souhaite ce qu’il te sied, par les moyens dont tu dispose ne trahis pas Dieu,
Un jour ils exploseront quant ils lui seront amenés : il garde près de son cœur tous tes mots et tous tes vœux.

À mesure que tu approfondis ton être, Dieu apparaît et tu peux mieux connaître.
Ses lois deviennent claires car ce qu’il a fait, tu le fais aussi par intime respect,
Prend d’abord conscience de l’enchâssement de tous tes plans, observe les Dieux qui t’accompagnent et vers lesquels tu tends,
Ne te laisse pas entraîner par ceux que tu ne désires pas mon enfant élu : tu ne peux désirer que ceux qui te mènent vers le doux concept d’absolu.


Et par suite te conseiller sur mes mœurs :

Prend n’importe quel embranchement sur le chemin, tant que tu avances vers la sombre division, tu la trouveras là-bas cette mère éternelle.
La perdition est pour ceux qui stagnent, ou bien se perdent dans le labyrinthe, crois-moi la solution est toute simple.
Nourris-toi de la seule chose valable : Il n’y a pas de plus grande jouissance, que la réunion des opposés,
Tu le sens dans ton corps comme un frisson, dans ton âme comme une très puissante chaleur,
Tu libères les forces négatives dans un râle, tu te sens léger : avale la nouvelle énergie, tu es avide de cette transparente lumière mystérieuse.

Pour te repérer : rassemble tes forces qui sont cachées en toi, utilise tous tes sens supérieurs,
Avec le sixième : tu sens instinctivement les énergies, c’est ton corps.
Avec le septième : connecté intuitivement aux désirs, c’est ton âme.
Avec le huitième : tu peux voir symboliquement toute chose, c’est l’esprit.
Ce n’est qu’en prenant : santé et vertu et intelligence, que tu peux accéder à ces choses.

Amène Apollon et Chronos devant toi dans ton sommeil, ainsi tu verras la rivière de cristal sans début ou fin,
Aie Mars et Vénus à tes cotés lorsque ton feu s’embrase, ainsi tu pourras rester indubitablement digne de moi,
Prends- moi et Jupiter derrière toi au plus fort de ton éveil, ainsi tu pourras partager ce qui t’a été donné.
Ainsi tu équilibreras le Roi, le Mage et puis le Prêtre, le mauvais cosmocrate ne pourra point faire chose contre toi.


Écoute-moi décrire ces mauvais menteurs :

Le mot pratique est devenu profane dans leur bouche, le Dieu vivant renie entier celui-qui-n’est-pas.
Le centre du mouvement est intérieur, la vraie pratique est intérieure, c’est un mouvement de l’âme.
Si malgré ton intelligence et, ta juste finesse sensitive, tout s’emboîte et prend sens,
surpasse ta leste raison et exacerbe ta foi, alors tu es sur le bon chemin n’en dévie pas.

Je sers le Dieu jaloux, celui qui n’accepte pas les idoles, les hommes admirés et les concepts divinisés.
Chéris bien les idoles, aime tous les Hommes et respecte les Dieux, garde-toi de leur donner ce qui lui appartient.
Et si tu ne sais ce qui lui appartient, donne-lui alors ce que tu as de plus précieux,
Encoure cependant sa flamboyante fureur, si ton don contrevient à ses lois éternelles.

Celui qui ne sait vomir ses démons est condamné, il fera le mal et le mal lui sera appliqué,
Pourvu que l’enfant soit suffisamment sensible, ou que ses parents lui donnent de quoi le heurter,
J’ai perdu les mots, un jour je les retrouverai, la vibration est trop forte,
Mon corps est en mouvement, mon âme remplie d’allégresse, mon esprit fixé sur Dieu,
Que mon cœur arraché, sauve par le rayonnement, en touchant mon halo,
En rachetant la racine de tes péchés, c’est ceux de ta lignée que tu rachètes, car tu te rédimes génétiquement.

Et enfin t’énoncer tout ton labeur :

Connais-tu la route pour revenir au monde sans forme ?
Connais-tu ensuite la route pour te rendre dans ta patrie ?
Pourras-tu résister aux impressions de l’esprit et aux murmures de l’âme ?

C’est avec le Verbe universel que tu peux communiquer avec les esprits, que te disent-ils ?
Te donnent-ils des clefs de magie ? Te parlent-ils du miroir, porte de l’autre monde d’où tu projettes ta volonté ?
Te parlent-ils de l’encens, qui fait ployer comme un roseau les barreaux qui t’entourent ?
Te parlent-ils encore des mots et des gestes magiques qui irradient au dedans et au dehors tes désirs ?
Avec quelle armée, avec quelle armée pourras-tu aller en enfer vaincre l’ombre ?
As-tu assez d’infanterie, de cavalerie, d’artillerie ? As-tu les quatre armes ? Épée, lance, masse et arc ?
Perds-toi dans tes symboles personnels, par la gloire de Soleil si ton cœur est juste, tu trouveras la synthèse.



Je m’inclinai admiratif, n’osant lui serrer la main,
Je me contentai d’un sourire en m’éloignant serpentin,
Les mots qu’il a enfin utilisés étaient étranges,
Comme tout entiers mélangés par une instinctive louange.

Inspiré par ses propos je restai pensif,
Et décidai de me diriger vers ce lieu consomptif,
Sa lumière psychopompe en moi, j’allai voir, oui là bas, plus bas,
Si je ne pouvais payer quelque portier, avec l’écu qu’il m’a donné…

IV. Les secrets de l’Hégémonios – Didascalies

Bardô était rassuré, sa rencontre opportune avec ce professeur plein de sollicitude avait empli son âme d’une assurance qui lui manquait. L’oracle était plus bavard mais aussi plus clair et assurément plus généreux que les doutes qui hantaient notre voyageur. C’est qu’entre pèlerins l’on s’entend bien. Cette rencontre avait clarifié le chaos qui l’habitait. L’Harmonieuse chimère cette fois, s’interrogeât plus qu’il ne raisonnait sur l’utilité qu’il pourrait avoir de la pièce qu’il a obtenu durant cet entretient.

La route était dormais claire et bien que comportant de nombreux chemins, il savait à présent où il devait se rendre. Mais il allait faire un détour un peu plus au sud : s’arrêter dans une ville voisine afin d’acheter quelque présent pour son Père. Il arrivait en effet, près de l’endroit où exerçait un horloger renommé et il voulait acquérir avec l’écu qu’on lui avait donné, une œuvre de l’aimable et terrifiant artisan. Il arrivât aux abords de la caverne où habitait ce magicien et voici ce qu’il se dit devant icelle et voici encore l’expression qu’il employa pour illustrer en son sein sa nouvelle rencontre.

Chœur

Vois, tu es devenu système solaire, galaxie et univers ! Tu as rectifié les 4 géants qui étaient sous terre, les as protégés en les plaçant dans le véritable axe. Les 7 gardiens ne sont plus à terre, rampant comme des serpents, tu leur as donné un corps, ils gravitent autour de ton centre. Les douze animaux sont cosmos et par leur pouvoir, le sceau en croix est rompu, la laisse satanique brisée : Dieu a crée le monde car il s’agit de sa forge qui pour toujours, produit des ombres qui vont devenir lumière. Le vert est capté par les racines, le violet les monte, le jaune point au sommet ! Soliste

Lorsqu’encore endormi, Rhighnylld te berçait rythmiquement dans ses bras tout en chantant ses cantiques, tu étais comme une graine plantée, un œuf en gestation, un enfant en gestation. Cette volonté ne peut être stoppée et atteint invariablement son but. Elle est comme un gaz qui se répand, contourne les obstacles, s’insinue dans les orifices si minuscules soient-ils pour progresser. Elle est inflexible, invariable, unique, toute tendue.

Tu sais être minuscule pour avoir une immense puissance, tu sais être gigantesque pour avoir une immense longévité. Le progrès des racines et des branches doivent être infinies pour rendre visible le troisième invisible : la sagesse lumineuse !

Didascalies

Bardô ne se lassât pas abattre et poursuivit son chemin jusqu’à l’intérieur de la bête, une main sur son œil droit. Il faisait chaud comme dans une forge, l’air saturé de serpents brillants et harmonieux. Par chance ou sans doute parce qu’il l’avait mérité — C’est que Bardô était fort populaire en son pays et les prières de ses amis l’accompagnaient — il parvient sans se perdre jusqu’à un large escalier en colimaçon au bout duquel il trouva cet autre voyageur et il pu apprendre…

D. Les secrets de l’Hégémonios — Dialogue

Bardô

Ô ingénieux artisan, j’ai besoin de la montre argentée pour mon Père, pourrais-tu me la vendre contre l’écu ?

Horloger

Pour quelle raison éclaireur, devrais-je te vendre cette montre à gousset qui m’est si précieuse ?

Bardô

C’est qu’auprès de moi demeurent deux animaux : le gardien du Tribunal m’a donné un de ses chiens, un chacal d’or qui mange les morts et embaume les guerriers tombés au combat, mon père m’a donné un corbeau blanc qui voit tout et qui jamais ne perd sa route.

Horloger

Ô liminaire, tu parles, penses et bouge simultanément : ta magie est efficiente, qui t’envoie me parler ?

Bardô

"Les anges veulent me récupérer, violemment ils combattent les génies de la terre. Je dois refuser, pour au monde apporter ma lumière. Si je leur laissais un mot, ils m’arracheraient sans attendre. Ils me sucent avec l’esprit, entier comme une vulve, a l’extérieur à l’aller, à l’intérieur au retour. Les démons me crucifient pour me fixer avec la vie. Les dragons me veulent, par la grâce ils opèrent en moi sans que je n’en fasse rien si ce n’est désirer Dieu."

Horloger

Ô, Possesseur de la Partition, vainqueur des gravités planétaires : les étoiles dans le ciel sont tes notes, les saisons ta mesure, que feras-tu donc de cet objet ?

Bardô

"Mais j’ai depuis l’enfance, suivi la grande route, celle qui prend sa source au-delà. Puis tous la quittèrent pour quelque prétexte, tel dieu avait promis ceci, tel démon avait menacé cela. Passant d’une berge à l’autre, la plupart se perdent en chemin car les courants sont contradictoires, les barques sans mémoire, les îlots charmants. Ils n’ont pas de perle dans l’oeil gauche, ils n’ont pas défait le noeud foudroyant du cerveau, vogué avec les argonautes entre les cariatides humiliées : Je n’ai pas oublié qu’à l’origine, le chaos fut crée d’un immense éclat de rire et qu’il convulse dans la lumière, générant les formes qui suivant le tuteur de la Grand Route, sont resplendissantes. Aussi, je mérite cette montre car elle ne saurait me posséder : l’amour de dieu, est le seul et unique objectif, ma seule vision dans la vie ! Lune, soleil : Diamant foudroyant !"

5. Occultum inspires Ignes — Symbole

Voyageur planaire, j’ai compris la mystique projection,
Loin de toute folie j’ai hermessé mon âme dans la pierre,
Que me manque-il sinon connaître le rythme au diapason,
Auquel je dois tenir feux et liquide pour forger le fer,
Maintenant — J’attrape le fil errant et je le suis résolument !

Je descendais les chauds escaliers, me menant vers le funeste destin,
Tel un Prométhée tout inversé, j’allais quérir l’un des trois Séraphins,
J’arrivais lumineux devant le trône enflammé, attachant le sombre fil à mes saints,
Une statue immense d’un Homme cornu et guivré, pieds de boucs et triomphant,
Me fixant yeux de foudre, tête hautaine et déviergé, m’agenouille et lui lance fièrement :

"Le temps en moi est annihilé, les rotations toujours se figent,
Je suis la puissance incréée, qui brûle vif toute les stryges,
Vieillard et enfant je demeure, jamais et nulle part vient mon heure,
-Oui- Volonté de vie je demeure : mes langues de feu bannissent l’erreur."

Ses mots raisonnent dans un tremblement, secouant l’enfer nonchalant,
Mettent à genoux ceux qui sont debout, humiliant les âmes des filous,
Les démons s’enfuient à son mâle verbe, se cachent là-bas dans la noire herbe,
Et nous fixent dans les coins apeurés, attendant les mots raisonnés.

"La connaissance des principes ne suffit guère,
On se dit connaissant alors que l’on est que savant,
Sans jamais savoir pratiquer on reste dans sa tanière,
Singer le mot est le propre de tout enfant,
Pèse mes mots mortel, vraie pratique échappe,
S’envole par kyrielle, l’énergie en grappe."

Armé des divines armes que l’on m’a offertes à chaque isopet,
Tel Dourga je lui répondis surchargé d’un immense respect :

"Une bonne prophétie se situe entre tout et rien, se chante chœurs et cantiques,
Tu roules rosée guerrière sur le torse surhumain, apprête toute logistique,
Conte-moi comment devenir un vrai guerrier, à ma mort parvenir au saint argentier,
Je prie : consume mes forces hypertrophiées, transmets- moi la véritable virilité."

Ses yeux impérieux se couvrant d’une irréelle lumière,
Il prononça à son tour ses mots teintés de faste verd :



Alors écoute mon secret, toi qui veux lire le feuillet,
Si tu sais écarter mon suret, tu comprendras ce dont je parlais.
À chaque étape tu dois me rénover, en fait peu savent réellement me clouer,
Parce que masqué je gis sacré, enterré dans le ciel lové.

On me dit exotériquement vil, mais je suis ésotériquement fort,
J’apporte gloire et vie, chaleur et sagesse,
Déposé sur la tortue sans babil, stabilité infinie de Melchior,
Matériel banni, subtile prophétesse.

Étoile du matin je suis, recherché par tous je luis,
C’est moi ce feu glorieux, énigmatique étincelle,
Ultime réponse épanouie, ma claire question est inouïe !

Lové dans l’Homme je m’installe et Dionysos ithyphalle,
Est constitué de terre : il m’emporte chaudement de ses serres,
De chair et sang il entrouvre : de vignes honteuses je me recouvre,
Christ renaissant ici exposé, tombe sexuelle fermée.

Sur mort balafrée elle s’est enclose, vivifiante apothéose,
Il se rouvre dans un fracas, par mon action de métamorphose !

Sa forme est alors bien changée pour les zélés, ses flammes font ployer le malin de sa lumière immaculée.
Je suis grandeur intellectuelle sans lassitude, le père du temps honoré je reviens écartant turpitude,
D’incroyables honneurs je dois à mon tour me vêtir, quand sera enfin réhabilité mon subtil maître martyr,
Enfin le ciel crevé de dardés rayonnements s’éclaircit, ouvrant les chemins étoilés des divines fonderies.

À l’homme j’offre force morale, à la femme force guerrière : mon mystère pourtant entier,
Je ne peux être mis en partage, alors que je suis multiples jaumières : mon nom est ardu à prononcer.

Les vrais rois sont assis sur mon trône,
Invisible aux yeux des mortels aphones,
Lorsqu’ils périssent et que ciel devient terre et que terre le ciel,
Ils y sont assis aux yeux de tous et psychosensoriels.

Combiné à Hermès et à Vénus, je frappe le visage de l’Homme d’une flamme rougeâtre,
Elle est puissance, liberté, sagesse : sans partage je domine panthéon saumâtre.

Et enfin Sublimé dans le Graal par la rosée céleste, les larmes bleues du fier soleil,
Je prends ma forme vaporeuse et furieusement j’admoneste, on m’enferme dans l’œuf vermeil,
Si placé dans le vide : j’éclos absolument plein de vie lorsque avec grandeur,
L’universel Charybde : Auréole dorée et ultime sainteté dominant censeurs.

Veux-tu donner le feu complice ? C’est l’éther que tu dois fuiter,
C’est tout le sens du sacrifice ! C’est ta sueur, ton cœur mêlé,
C’est le paon qui offre sa vie, mais je l’ai déjà dit :
Le feu est un et multiple, éventre, disperse-toi et tu n’en seras que plus unifié,
Ton cœur cette rose recueillie au centre, la croix illumine de ses flammes l’infini patenté,
La friction est le portail vers ma présence, le trou dans la terre englobant mon feu matrice,
Il émerge de tous les contacts et encense, il est suprême lorsque deux opposés s’unissent.

Tu es venu dans ma caverne, prendre mon trésor,
Je te l’offre à toi chère lanterne, d’un commun accord,
Ramène-moi à la surface si tu le peux, les autres n’y parviennent jamais,
Ils n’ont pas le mandat du céleste moyeu, ne résistent à mon divin pouvoir de jais !


- Car écoute-moi -

Je m’allume et je traverse telle la foudre le corps qui m’a appelé,
Dans tous les plans simultanément quel Homme osera m’invoquer ?
Qui peut tenter de résister à ma toute puissance consummatrice ?
Il lévite, il se transfigure, il s’illumine : force dilatatrice !
Mâle et femelle par l’électromagnétique amour, bonté et sensibilité par la beauté,
Intellect et imagination par vérité, conscience et divinité bien révélées,
Ne crois pas que je viens de la terre là consumée, je te parle bien de ce ciel rendu tout armé !

On a fait de moi le plus grand de tout guerrier : je suis en fait le plus grand des mystiques adoubé par le grand Sâr,
Je vais jeter un sort sur cette planète hâlée : Elle ne pourra pas m’échapper, je lance mes mantras dans le miroir,
Je vais mettre mon index sur ma langue tirée, science ! Ouvrir grand les portes de l’apocalypse bénie,
Mes rayons cosmiques vont déferler dans les consciences, brûler les impies et relever les gentils.

Certains m’utilisent pour l’emploi qu’ils peuvent et veulent faire de moi, ils s’harmonisent à ce qui leur reste de fierté,
Parfois feu de passion, parfois feu d’action, je sers à mouvoir, à jouer, à s’attrister, à prendre, à jeter,
Tout le monde me possède mais peu me contrôlent : mon emploi est avant tout caché, je suis celui qui fait grandir la pousse,
Une fois projeté, je fais des miracles si je suis empli de sainteté, je ne fais que m’ajouter aux vortex secousses,
Les Hommes et les esprits m’obéissent car je suis le grand agent, on m’a morcelé alors que je suis entier, ma ligne de vie parcourt tous les sentiers,
Et beaucoup tentent de parler de moi, sans connaître mon nom, je me transmute à chaque fois alors que ma draconique personne emplit l’univers entier.

Croîs que je sois caché par quelque vertu d’une basse nature ? Rien n’échappe à mes yeux brillants débordant de puissance bombardée,
Je suis inaccessible car je ne m’offre qu’à la sainteté, qu’à l’intelligence, qu’à la santé, qu’à la spiritualité,
C’est ma nature propre, je suis préservé de toute profanation, je suis le feu purificateur, je suis caché de par ma constitution elle-même,
Quels mystères faut-il faire sur moi ? De quels bavardages faut-il m’enrober ? Quels mots me trahissent ? Je suis le mystère pour l’Homme mais pourtant je ne suis pas caché.

Faut-il prétendre me posséder et me vendre ? Je suis auto-causalité formative, mon épiphanie,
Seuls les prophètes me touchent et s’en sera toujours ainsi, ma valeur est infinie !
Ma chasteté éternelle, je glisse entre les mains des maudits et des blasphémateurs,
Que ceux qui parlent en mon nom sans me connaître soient maudits de vouloir atteindre mes secteurs !
Si tu me laisses danser dans ton corps, je t’apprendrai les signes magiques des ondines,
Et je te dirai où placer tes pieds sur terre, je te donnerai la grande médecine,
T’apprenant les simples de tout règne et de toute réalité et de toute doctrine !


Grâce à moi ton cœur brûle, il englobe tous les logos, le tien, son recteur, et par lui, il atteint en fresque,
Le maître de son maître et jusqu’au tout suprême Hélios, trois fois voilé : grand système solaire, large arabesque,
Mes mots ne sont que la surface des oratorios, mon iceberg occulté par mon suprême dantesque.

Quelle signification affirmes- tu ? — Nous avons fait en sorte que chacun voie le soleil devant lui et la belle lune dans son dos,
Toute forme s’adapte, la vérité t’échappe ! — Elle perd son sens si tu contredis la liberté de chacun : nul n’échappe à mes héros,
Certes le vieux Shaman te l’a appris : seuls les fiers loups, solitaires qui ne se vendent peuvent parvenir à l’empyrée,
Science valable que celle qui interprète le Gourou, tout le reste n’est que débris de certitudes et vanité,
Ta force hermétique t’est offerte par l’être qui te déflore, prends en ce cas grandement garde dès alors,
À ce que ta jeunesse n’obstrue pas ton confiteor, si tu veux atteindre la synthèse médiator,
Ma gloire rayonne dans les plans, Dieu me parle inspiritum,
De cantiques de souffles aimants, chantant matière diluvium !

Écoute-moi bien prisonnier, je t’offre le Graal rempli du sang de l’élu soupir,
Rempli de mon verbe guerrier, je vais percuter ton âme avec puissante Gunghir,
Tu vas boire et transmuter, la grâce du transcendant ô voici la vie frémir :

Chantant deux louanges à son destrier : guidant de ses mots tous les noirs mentors,
Dégainant son arme aux pieds du Roi scellé : avec sagesse, il est loyal, bon, fort.
Fixant son cœur dans la pureté : protecteur de vitalité rayonnante et exponentielle,
Tendant mains offrant abrégé : le piédestal allumant le feu sacré dans l’axe principiel,
Et il voyage intelligemment en priant : nourri et protégé par la justice,
Dans le lac qu’il enfonce son bâton adjurant, pour capter divin héritage solstice,
Afin de faire pousser récoltes abondantes et résurrection virginale, par la grâce de la sagesse des eaux universelles il se fond dans le tout.
Transcendant et nourrissant destrier transmutant la noire puissance papale, ouroboros doré invoqué, se retourne l’arbre universel absout !

Avec ceci tu unifies ton être, tu absorbes toute vie en toi te voilà re-né, non fragmenté, absolument divin.
Personne ne peut voir face lorsque elle pénètre, complète de toutes ses parties et toute unifiée, elle brise la raison engloutit vertus.

Et adapter est la seule solution, m’élancer en avant avec hardiesse, trancher le sens pour révéler la sève, qui peut boire à mon calice, supporter son exaltation de mille fureurs ?
Absorbe les rêves, nourris-toi des espoirs et deviens un avatar ! Au delà de toutes contradictions, trouve le, ton véritable nom !



Je ne l’avais remarqué, mais mon cœur battait à présent d’un nouveau sang,
Et tout fort mal escompté, je n’ai rien vu ici bas qui ressemble à Satan,
S’il réapparaît maintenant je saurai le chasser dehors, en homme digne je n’aurai plus à me prosterner devant le sort,
Rempli de chaleur qui ne consume mais vivifie mes corps, je remontais les marches par le chemin devenu corridors.

Je gardais dans mon corps les mots galopants de ce géant, qui à la réflexion ressemblait à un luisant serpent,
De retour à la surface je promenais mon regard vers le nord, c’est dans ce froid mordant que repose mon éternel accord,
Suivant les routes de vif-argent, disposées dans l’univers nerveusement, je partais donc vers la montagne dorée séant,
Allant vers l’arbre de vie, j’étais alors préparé à conquérir mon aimée, épuré et magnifié : digne prince adoubé !

V. Occultum inspires Ignes — Didascalies

L’Arbre marcheur se dirigeât alors toujours plus loin vers le nord. La terre était de plus en plus couverte de neige d’un blanc étincelant qui était de plus en plus aveuglant. Enfin, il voyait ce qu’il cherchait : un temple où résident des nonnes. C’est là où la femme de Bardô avait décidé de l’attendre le temps qu’il revienne de son voyage, passant son temps en prières et en bonnes œuvres, comme il va a une femme de bien.

Bardô savait fort bien où était son épouse. Car il était toujours avec elle lorsqu’il était dans sa patrie même si il en était séparé dans le même temps : C’est que Bardô était doué pour lire les astres et que le destin se pliait à sa volonté, il en allait de même pour sa femme qui était une prêtresse sans pareils et qui était la favorite du Père de Bardô. C’est ainsi que la patrie de la sublime femme de Bardô dont la pureté était renommée dans la voie lactée avait la même patrie de Bardô et que même séparés ils étaient ensemble pour l’éternité quoiqu’il se passe, chantant ensemble les légendes éternelles.

Sa femme, Métanoïa, était celle qui possédait toutes les armes et les distribuait à qui elle voulait. Elle avait fabriqué des centaine de milliers de bateaux qui lui furent commandés et priés par des milliers d’Hommes : elle en avait fait de toute taille, toute matière et toute forme : ils étaient plus ou moins confortables, plus ou moins rapides et plus ou moins solides. Sa plus grande œuvre elle l’avait faite avec Bardô : un somptueux pont en cristal doré fait d’une telle matière qu’il tenait en main et s’allongeait vers sa destination lorsqu’on lui demandait.

Arrivé devant la porte, Bardô frappa poliment et une nonne lui ouvrit peu après. Elle lui apprit que sa femme ne pouvait l’accompagner et qu’au grand désarroi de toutes les sœurs, elle avait été capturée par un diable fort cruel qui la tenait enfermée dans l’armurerie du temple où on gardait une puissante relique : il voulait la forcer à ouvrir le Saint des Saints. Les sœurs étaient très embarrassées, car la porte refusait de s’ouvrir, sans doute le Diable y aura jeté quelque maléfice convainquant la porte de n’avoir cure des sollicitations !

Bardô, qui était fort connu pour sa chasteté et sa fidélité, fut admis à entrer dans le Temple pour se diriger vers la porte récalcitrante. Cette dernière, toute ensorcelée qu’elle était et sujette à un tempérament froid et distant ne fut pas aise de voir un homme arriver et elle tremblât d’une irritation colérique. Bardô lui ordonna de s’ouvrir et lui assura qu’il lui en cuirait au nom de son Père si elle refusait d’obéir. C’est que Bardô était prince et son autorité faisait loi : son verbe était tout emprunt d’une impérieuse magie et évoquait par ses intonations et ses rythmes, quelque chose de l’éternité toujours en mouvement. La porte du céder à ses sortilèges ou plutôt, ceux du Diable faiblirent et elle pu alors s’ouvrir sans se faire plus prier : elle était elle aussi fort fâchée d’avoir été ainsi manipulée.

Bardô pénétra alors dans l’armurerie et dégaina son épée avec une fermeté emplie de courroux. Il vit sa femme les bras croisés, refusant avec fermeté d’obéir au Diable qui était fort embarrassé mais qui ne se décourageait point, tentant de faire fléchir sa vertu en multipliant supplications et menaces. Elle aperçut Bardô approchant et ne sembla pas surprise, elle conseilla alors plutôt au Diable de se retirer si il ne voulait point périr sous la fureur des coups de son époux non sans teinter son ton d’une sollicitude sincère. Hésitant un instant, le Diable finit par se retirer en faisant le tour afin d’éviter la lame, sinon le regard de Bardô. Mais la porte se referma sur son passage, sans doute voulait-elle se venger de l’affront que le Diable lui avait fait subir. Bardô lui ordonna alors de se retirer en dessinant des symboles dans l’air face à son visage puis en pointant son épée vers lui. Il n’en fallut pas plus pour que le Diable disparu dans un râle de frustration. C’est que Bardô ne voulut pas ajouter plus de violence dans ce lieu saint.

La prêtresse fut très heureuse de retrouver son mari et l’invitât à l’accompagner dans la salle commune afin de prendre une pause dans son voyage et se reposer de cet imprévu. Les nonnes lui servirent du pain et du vin et Bardô ne négligeât pas de couvrir sa femme d’éloges et d’attentions tant elle lui avait manqué, ses mots étaient emplis de douceur et d’affection et dans sa tirade il prit soin d’évoquer les élans de son cœur qu’il dédia humblement aux regards et à l’approbation de celle qui se nomme…

E. Occultum inspires Ignes — Dialogue

Métanoïa

Quelle est cette poésie infantile, cette folie primitive, est-ce l’amour ésotérique, la vérité tantrique ? Me vois-tu dans la trinité angélique, ton âme libérée, est-elle de reflet diabolique ?

Bardô

D’amour je brûle, ma fuyante ondée, / Honneur vers toi tendu ardemment, / Mots cinglants, Rêves de lascivité, / Du rossignol je ne cesse l’élan.

Ces yeux parlent, cirrus lumineux, / Mon enfeu pleure, souffle noueux, / Mes lèvres revigorées, en fièvre, / Quand mièvres, tes courbes sont orfèvres…

Métanoïa

Ne regarde pas ma nudité : pureté, exhalant des enfers rédimés, je me réjouis quand chuchotant à tes oreilles, mon chant te guide, te mène au véritable éveil ! Montre-moi que tu m’écoutes, que nous partageons les mêmes voûtes…

Bardô

L’argile, un parfum naturel, / Belle sur mes mains et lyriste agile, / Bétyle lumière, mon éternelle, / Matricielle, architecte d’évangile !

N’ai de Bible que toi, transi amour, / Aporie : respect et désir, bravoure ! / Velours naturel, à Dieu m’initie, / Sourd poison, du vampire l’élégie !

De tes mains de vertus, suis fidèle courtois, / Des pas, ancre de foi : caïeu de rébellion ! / Parchemin odorant, mon désir en surcroît, / Ta mathématique éveille l’âme en Êlúsion.

Métanoïa

M’offrant à toi, bête angélique, tel ton calice théurgique, étoile aveuglante, mes eaux sont furie orgasmique : sacrifie-moi, déchirant la réalité, sanctifie le Cocyte, catastérise Amalthée !

Bardô

C’est l’allure d’Inanna, qui soulève de Pallas, / L’égide montagneuse, le jardin où l’impasse, / Montre le grand miroir, fixe toute la conscience, / Hypnotise les sens, entiers, en transcendance !

Jumeaux sacrés, gemme absolue, navire aimant, / Âme du monde, métadésir destiné, / Que tes démons craignent mon portail transcendant… / Je suis ton roi, ton prophète, ton mage adoré !

Mon amour éternel, martial et dévorant, / Couronne tes jambes, te fais voir toutes les runes, / Tu files ma barbe, le cosmos vient voyant : / Entendez la musique, voyageurs sans tribune !

6. Ourania Nikêphoros — Symbole

Louanges à toi,
Esprit de bonnes paroles !
Tes mots clament dans mon âme,
Des vérités à la sonorité hyperbole !

Ouvre ta conscience auditeur,
Des dires empoisonnés détourne toi,
Quel progrès peut être fait sans ta main,
Oh moi qui omniscient pénètre le matin ?



Aime le Christ Luceafarul-de-Dimineata — Ainsi vaincu et déposant les armes à tes pieds,
Aveuglé par la pure lumière du Guide chantant et tout armuré,


L’homme qui a gravé des Dieux dans sa chair,
Que fait-il sinon révéler sa véritable nature ?
Les infidèles tentent d’éclairer cette essence profonde,
Mais c’est seulement dans un ou deux Dieux qu’ils murmurent.

Être un être complet demande de tous les réveiller,
Ainsi on évoque l’éternel : on crée un chapelet d’étoiles,
Et plus encore lorsque notre invocation dépasse son idée,
La route est évidente : l’échelle devant nous se dévoile.

De la véritable nature des Dieux : ce n’est pas question de quantité,
L’un influe sur l’autre : la qualité est toute révélée,
Ce n’est pas par la force, l’expérience ou la connaissance,
Mais du charisme transfiguré par la grâce de l’amour sans défense !
Ne piétine pas ces mots ; Tu ne comprendras que quand tu auras éprouvé tout cela en ordre,
Que tu fasses le lien et la synthèse : la licorne blanche arrive, fertile, aphone !

L’origine de cette conscience est au delà de tout ce qu’il peut imaginer,
Elle est après la dernière sphère de feu, à la périphérie de l’infini rêvé,
De soleils en soleils elle coule dans chaque fanal,
Passant dans tes canaux, de l’intérieur elle ressuscite, s’enflamme virginale,
Elle la traverse pour toi et y reviens à volonté,
De l’extérieur infini, je renais à la vie, avec toi mon Prométhée !


Suis l’ouvreur de chemins — C’est le guide et l’armure pour Sortir au Jour :
Ton aérienne transfiguration est inarrêtable, portée par des vents furieux d’uchronie !


Si tu ne fais cela que pour le pouvoir, tu n’arriveras jamais à rien,
Tu fais erreur : n’essaie pas de contrecarrer tes pensées sans frein,
Fixe toi dans le cercle intérieur et patiente bien réglé — indétrônable comme la terre ô transcendant,
Si tu te lèves de ton trône alors pare les d’atours enflammés — mais ne descend pas les marches ô Démiurge,
Si tu vas plus loin dans ton temple cela ne sert pas au Magistère — crois moi ô digne fils du vent,
Et si tu en sors ce n’est que pour ramener les poissons dans ton filet de mystères — n’omets pourtant pas d’ajouter Panurge !

Le but de l’Art bienheureux, est de qualifier la fusion que l’on ressent avec Dieu,
Devinant sur la toile un état similaire à celui que l’on incarne dans sa main,
On l’éloigne alors par l’essence, on le rapproche par la substance,
Il est donc méditation et transe : tous les plans s’extériorisent au refrain,
Sur un même objet, un même sonnet, comme lors d’une charnelle fusion de Chérubins.

Le but de la science est de combler le vide signifié par l’absence d’espace entre soi et le feu,
Tenter de le dévoiler sans le connaître, c’est faire œuvre d’enfant malheureux,
Se résoudre à l’indéfinissable, c’est avouer son incompréhension pour son amant,
Ce n’est pas Dieu qui nous laisse dubitatif mais le narcisse reflet de nous-mêmes ignorants,
Elle doit piéger tous les plans simultanément dans son tourbillon,
Créer des formes pour définir glorieusement un état au diapason,
Verbaliser christiquement son saint temple prélat,
Danser tel un derviche aux sons de Véga.


Vénère Zervane-Akérène — Remonte le temps, progresse en sens inverse, ta pâle lumière verte signe de beauté,
Éclairant toujours la chasteté, continuellement en bas se déverse, et bénit l’agonisant !


Contemple moi nue, sans malice et fais silence : entends-tu ma vibration comme elle te fixe avec attention ?
Telle une symphonie, elle retentit : cuivres, cordes, bois, percussions, émanant ses analogies,
C’est ma signature : peux-tu la prononcer ? Si tu y parviens, je t’appartiens et tu seras dans le brûlant foyer,
Chaque morceau de moi qui est entendu te fixe quand tu l’interpelles, ton mouvement est une invocation irréelle,
Mets ton corps ainsi, dispose tes sentiments comme ça, incline ainsi tes pensées par là,
Prononce ces mots et voilà : ton sceau s’est transformé, comme rédimé !

C’est un chant Vénusien : Dans chacun de tes trois corps périssables, est lové un joyau entre le céleste et le marin,
Si tu combines les substances, des corps une lumière excellente tu obtiens,
Si tu fusionnes les joyaux, il en sort une musique encore meilleure,
Et si tu sais combiner teintures ainsi que reflets haleurs,
Par l’entremise du mouvement sur le statique appel,
Ils génèrent par cette triple croix superposée un feu sans nul pareil !

Il produit sa lumière et sa musique : elles se perdent dans l’infini,
Se déformant émanativement dans tes corps languis,
Que peux-tu ajouter à cette perfection si ce n’est ta propre relativité — afin de finir de la graver ?
Si tu sais la regarder, elle te regardes plus parfaite encore, ton aimée, — dans ses yeux la vérité !
O cette divine fusion : auréoles de confirmation !

La flamme frappant la face vient du cœur,
Ainsi priant pour la terre et défendant le ciel,
Ordonné par l’esprit, couronné par les corps,
Si on te demande qui tu sers : parle de vertus, de brûlants accords,

Tu n’as pas à avoir peur de la force ignée qui vient du plus bas des plus bas,
Le christ s’est crucifié sur elle, il l’a frappée en croix,
De son épée de lumière, il n’en demeure plus de nocives vapeurs,
Mais en remonte une lumière de rédemption, une main offrant gloire et honneur,
Dans ce calvaire le Graal, dont les bords en U descendent pour se rejoindre sans jamais se toucher,
Au fond c’est le sang du Christ, d’Hator sacrifiée,
Bois cette coupe tendue par Lucifer :
De là elle brûle d’un feu doré,
Lumineux tel les bois du saint-cerf,
M’emplit d’amour pour toi, innocente vierge effarouchée.



La pesanteur s’accentue sur terre, faisant se décharger sa main de tout son magnétisme,
Il ne reste que la foudre, négative puissance suprême vomi de mon prisme,
Mes Gathas hermétiques, vibrent voyants dans l’espace chaldaïque et abrités par trois bardes trismégistes,
Roulent sur le mensonge et savoir par le vide ; De nouvelles connaissances aux anciennes, le véritable enseignant,
Sans abolir, mais tout accomplir par le glaive : vivre d’esprit en glorieux immortel et dans tes bras comme un humble mourant…

Il est fort, comme la mort !
Serpent foudroyé ouvrant l’œuf !
Oh Ananké : soror mea, amica mea, amor mea !

VI. Ourania Nikêphoros — Didascalies

Désormais accompagné de sa moitié, Bardô alla vers sa dernière destination. C’est qu’il aurait été fort impoli de s’y présenter sans sa femme : son Père l’aurait alors mis à la porte sans même lui accorder un seul regard tant il aimait l’épouse de son fils. De plus Bardô n’aurait par ailleurs pu faire un pas de plus sans elle tant il souffrait d’avoir été séparé d’elle depuis ces quelques jours qui lui ont paru une éternité.

Le cœur ne laisse pas de prise au mal, car il est sans angles et sans limites. Trouver siège en sa lumière est s’installer dans la racine de l’être : plein de vérité, il impose à tous mais n’est par rien imposé. Il s’arrêtèrent près d’un arbre et s’installèrent auprès de ses racines, là où tombent les branches. Ici on recueillait toutes les beautés de la terre et du ciel.

Pour mon double céleste, ma tête et son sexe. Mais nous têtes sont aussi fusionnées. Il est à la fois sur mes épaules et à la fois a l’envers, formant cercle et pyramide. Mais toi, mon double terrestre, tu es à la fois face à moi et dos à moi, kaleïdoscopiquement autour de moi ; se réfractant moult fois depuis les graines de mon arbre intérieur.

F. Ourania Nikêphoros — Dialogue

Métanoïa

J’ai une question à te poser âme-sœur . Mûr, tu es cueilli, prononce le mot divin, tu es cueilli, montre ta puissance, tiens les anges en respect.

Es-tu capable de capturer le ciel ? De cuire les étoiles ? D’avaler la lumière ? D’enchâsser des diamants ? Le frottement entre le cassé, l’incomplet, le manque et le complet, le finalisé, le total, est la véritable dynamique divine.

L’Absolu et les Dieux, les morts et les élémentaux : possèdes-tu le divin ?

Bardô

J’ai un message à te porter, nymphe céleste. Mon cœur brûle d’une vision divine.

Pour donner la flamme, seul moteur de toute avancée, il faut donner l’amour de Dieu.

Ma lyre joue sans cordes et dans mes yeux tout resplendit de la lumière divine.

Métanoïa

Ô Bardô, c’est par l’art de la danse que je suis la plus connue : je m’anime lorsque j’ouïe ta divine musique et à mesure que les partitions sont faites de plus subtils accords, j’effeuille mes vêtements, je dénoue mes cheveux, je dévoile mes bijoux.

Tu es le seul qui sait apprécier mon parfum, me laisser exprimer mes vertus géométriques, me voir mouvementée sans me saisir et c’est pour cela Bardô que la connaissance et le pouvoir coule en toi : ton désir hypnotisé par mes courbes est infini et ton respect pour mon visage sans faille ! Excellentissime exquise et superbe d’extase, tel est mon nom de nectar quand je suis émue par tes chants ouraniens.

Bardô

Les dieux se nourrissent de conscience, d’attention, tout sacrifice est un rituel, tout rituel est de l’attention, de l’intention : quel rituel te rend plus sincère dans ton sacrifice ? Méditation mène au Sacrifice.

Je suis passé et je suis revenu, me voilà sur la muraille, absorbant l’absolu dans le relatif.

La vie ne peut contenir l’expansion de ma force vitale, mon âme n’est pas assez vaste pour éteindre ma soif de voyages, mon esprit ne peut contenir ma soif de puissance, ce n’est pas assez, limité, j’ai besoin de périr en héros pour étendre mon royaume !

Métanoïa

Nous sommes l’un pour l’autre, parent et enfant, ami et rival, élève et maître, digne de la plus grande adoration. Nous avons besoin de la protection de l’autre et sommes celui qui le dirige, nous sommes indépendant l’un de l’autre et pourtant rien sans l’autre. Cause du plus grand bonheur et de la plus haute souffrance, source où se reposer et feu qui fait se transmuter, si nous sommes loin de l’autre notre amour est sans faille, réunis il s’exprime par toutes les formes. Enfants ou vieillards, morts ou vivants, faits de terre ou d’air, Gémeaux, ensemble nous sommes parfaitement divins : âmes sœurs !

Bardô

Par la docte ignorance, voici en toi la Nature, elle monte la vertu qui donne la magie : la capacité à tracer une ligne ferme entre bien et mal, à mériter les vrais honneurs de Dieu, accepte les, tu es le maillon de la chaîne ! Extatique, tu as bu l’absolu, frénétique, tu as sacrifié le mal, oui : hume ton infantile parfum !

Voici la vraie vision: un instinct enrobant l’intuition, la vérité pure lovée dans le fruit des possibles, voyant dont les yeux sont emplis des fils du destin et prophète dont la bouche est saturée d’un fragment d’éternité de la providence.

Dieu m’a rempli, alors j’ai rempli Dieu à mon tour ! Dieu a donné le modèle et édicté les lois alors je leur ai donné vie : j’ai animé ses mots et paré son architecture, discouru sur ses propos, devenu son ministre alors qu’il laissait ses pièces vides. Je suis allé dehors pour incarner le dedans. Que suis-je ? La vie de Dieu elle-même, son cosmos tournoyant, sa flamme magique ! Ce caché veut être vu, l’Homme produit les symboles et les Dieux, mais celui qui est conforme à ses lois et ne fait qu’un avec ses idéaux est l’épouse idéale.

Semence cosmique, je suis allé au centre de la terre et j’en ai tiré ma substance surnaturelle.

Tu as trouvé le tuteur céleste et tu y as accordé toutes tes plantes. La lumière peut traverser.

Métanoïa

Il t’a été dit : soit vertueux pour atteindre Dieu, ait la pensée élevée ou encore engrange de la vitalité. On t’a encore dit que toutes ces vérités étaient tantôt des chemins pour mener au même but comme le centre d’un lac, tantôt que certaines vérités surpassaient ou englobaient les autres comme pour aller au sommet d’une montagne.

T’as t’on dit qu’elles se nourrissaient l’une l’autre, que le véritable chemin est de parvenir à toutes les réunir en une ? Bien, es-tu assoiffé de Dieu ? Soupires-tu de son absence ? Te manque-il toujours des mots pour le qualifier ? Le veux-tu entier, esprit, âme et chaire ? Veux-tu fixer ta vitalité sur le corps de spiritualité, transvaser tes sens dans l’ésotérique, marier l’instinct et l’intuition ? Veux-tu le Voir-créer, le Guérir-délier et le Dominer-lier qui permettent d’obtenir tout les pouvoirs de l’univers ?

Alors pourquoi devrais-tu choisir ? Prends simultanément tout les chemins, exige de toi toutes les ascèses, toutes les puretés, toutes les extases, tout les savoirs, combine les dans un symbolisme plein de vie, de beauté et de pensée, devient opérant ! Dévore Dieu comme le vin pendant l’orgie, les lèvres durant l’amour, la beauté dans la galerie, le savoir dans l’étude car il est là, lové dans toute chose et si tu sais le voir et l’avoir, si tu sais te retirer pour en jouir, alors tu peux tout avoir de lui : ce qu’il est et ce qu’il n’est pas, tout entier ! Il te mettra en pièces et te reconstituera du dedans, Ô parfait numineux !

Métanoïa

Tu m’as déshabillée des atours que j’avais porté pour toi, c’est un miracle que de me voir nue, car nul ne saurait le faire : tous ne voient qu’avec leurs yeux, mais toi Bardô, tu m’aimes d’amour car tu vois avec ton cœur. Et tu m’aimes plus encore, car tu sais me rhabiller selon ce que je suis à présent vraiment et tu sais m’oublier, pour être séduit par ce que tu m’as fais porter, sans jamais me quitter.

Mon amour est fait de passion et de raison, il sait ramener de moi tout les trésors sans m’épuiser, car il s’est vaincu lui-même et me regarde moi, au lieu de se voir lui-même ! Il ne me corrompt pas mais me magnifie ! Grâce à lui, mon sceau est bouillant, il me tient dans ses bras, sachant être ici et là bas et me voici en vie, pleine de gnose, champ de pureté qu’il fait fleurir par son humidité, accoucher par sa lumière !

Je suis son puissant festin, il est ma crosse révélatrice ! Tu es celui qui prépare par l’extérieur, je suis celle qui élève par l’intérieur, tu es celui qui est pourvu du feu intérieur, je suis l’ondée qui couve ce qui est à l’extérieur. Organise moi et je te transcenderais, que je te couve et tu me réchaufferas. Séparés nous sommes stérilité froide qui meurt de solitude et électricité fantomatique qui se délite dans le néant, unis nous sommes sève immortelle et foudre éternelle, portes que tu maintiens ouvertes dans ma puissance secrète, structurations que je donne à tes subtiles énergies. Nous sommes mouvement et plénitude, fertilité infinie, vignerons au vin démiurgique !

7. Dios Cronide — Symbole

Oh mortel c’est toi ! Tu es si sombre et droit telle une gargouille…
Je ne t’ai pas vu bouger, immobile et mort : statufié.


C’est bien toi qui cherches la seconde naissance,
À faire éclore l’œuf avec diligence,
Je vais te redire certaines des doléances,
Alors écoute moi bien fils de l’exigence,
Prend de nouveau Note de mes paroles altières,
Puis rassemble les avec celles de mes frères :


Prend l’obscur soleil noir qui s’est assoupit en terre,
Il est seul et vaste substrat des éléments,
Tel un souverain,
D’une clef formée en lame foudroyée qui itère,
D’un contrat aqueux cloué sur un bâton envoûtant,
Tu as besoin !

Il meurs dans sa combustion,
S’écroule droit dans sa fusion,
Son corps bouillonne d’une soif crinière,
Champ de bataille entre ciel éther.

Tu cherches la boisson d’immortalité, cet outil alésoir,
Fais passer la pierre d’angle trouée, dans une série d’entonnoirs,
Elle est logée trois pas plus haut, la haute montagne in octavo,
Puis la quatrième adéquation, par un doux changement de dimension !
Et trois fois plus profond, dans l’océan et sa surface :
La quatrième inverse l’espace, de là produit un son !

L’émotivité explosive, poussée à son paroxysme,
Intuition toute élective, introduite en son gestaltisme,
Une sensibilité animale, fluide et fine.
Par cette Vestale beauté orchestrale, elle enlumine,
Fait couler modeste, la lumière céleste,
Dans son Graal béni, limites de la folie !

Chaque porte divisant le liquide,
Ne cherche pas à retenir l’énergie,
Elle ne doit faire que passer l’égide,
Comme la mer nettoie un vêtement obscurci.

Repousse les démons dans les abysses,
Scelle leur forces dans les premiers prémices,
Les fais remonter vers les vastes cieux,
Les tire en feux d’artifices joyeux.

Sur une infinie prairie, une vache à l’air douce,
Pour apporter au père, la chaleur de l’amour gargousse,
Dans un vide intemporel, un lion plein d’espoir,
Pour apporter à la mère, la désaltérante eau du savoir.

Tu peux retourner tes yeux, remonter les nerfs, tu vois à l’intérieur, tu plonges dans Mímir adultère.
L’aura d’or brille depuis ta tête, puis le foyer devient le torse, puis le ventre, puis les pieds, enfin : la terre.
C’est qu’avec une foi d’or, tu illumines le vide de l’œuf philosophique : la peur de toi s’échappe.
Mille mots ne suffisent pas : la musique doit être harmonieuse, sinon tu ne rattrapera pas le handicap !

Oui — Le cerf tombe comme la pluie, un éclair, une intense vibration,
Il fusionne, rebondit, prend Hator, il n’a d’écailles que le chorion :
Puis — Vient celui qui donne tout son sens : le troisième canal !
Tu es ouvert à la salive de Dieu fractale, — au delà des mots, oui — ouvre ton second Graal !
Par ta prière, il s’élève et fleurit, sans art et sans amour, tout serait détruit !
À l’aller chaque porte subtilise ta matière enchantée,
Au retour chaque barreau te recouvre de peaux exaltées,
Et — La boucle s’envole, dans un cri d’immortalité,
Crucifiant l’univers de secousses transmutées.


Mais les plantes n’ont pas d’effet en elles mêmes,
Elles sont juste de plus ou moins bons réceptacles méristèmes,
À l’énergie cosmique, à l’imagination, à la volonté carême…

Fais tourner la roue astrologique autour de toi,
Absorbant, exhalant son énergie en émoi,
Changeant ses configurations, maître du temps, soleil central,
Force de gravitation bicéphale absolue, le grand fanal,
En parfaite cohésion, elle est remplie de verges enflammées,
Et toute éveillée elle déborde de ce pouvoir éthéré :
Front, sexe, mains, gravitant autour de ton central,
Brillent de tel ou tel signe comme un appel vénal.


Tu n’es pas encore éclot bien qu’immortel,
Écoute la suite, cette symphonie de voyelles,
Pour te prémunir de ce qui noie le sage,
Et le protège de tout persiflage…

Confucianiste dans la société, taoïste en privé,
Shintoïste dans la nature, bouddhiste en quadrature.
C’est en aimant la comète, qu’on est influencé par l’anachorète.

On essaie de forcer la porte à maintes reprises mais tu dois l’inviter,
De milles manières il t’atteint mais ses mots te restent inconnus et fermés.
Crois moi que toute ton énergie soit tendue vers le but seul de connaître,
Sans cela tout va s’agréger et s’embourber : les démons vont se repaître.
L’embaumement vient du caveau, des toutes forges infinies de Vulcain,
Pétrifie toi et patiente pour ta régénération philistin !
Quelle fascination pour l’obscurité de la nuit te sein ?
Ton sélénique châtiment est prit dans son orbite mutin !

Signe de l’intérieur le processus occulte,
Celui qui plisse les yeux pour voir ce qui est petit,
Descend par le meilleur chemin : celui de l’empathie,
Cligne ses yeux à l’intérieur de lui-même et exulte.
il faut se réduire pour s’augmenter, rejoindre la fagne,
L’éléphant devient souris pour traverser la montagne !

Alors pourquoi te concentrer sur ce qui est vain ?
Le reste n’est que limon pour faire le joyau hautin,
Ne travaille qu’a ce que tu gardera outre tombe,
Et comme tu bientôt changeras de terre alors succombe,
Ne t’attache pas à en faire le but,
Alors que ce n’est qu’un outil hirsute.

La vitalité de Dieu est dans le subtil, sa conscience est dans l’épais : C’est tout cela qui est inversé !
Quelle est la place du fils être le Père et la Mère, c’est là un grand mystère : des nœuds entremêlés !

Alors prend la route la plus longue qui est en fait la plus courte,
As-tu déjà vu les cavernes humides sous la yourte ?
De Sélune, si profondes, si larges, si immenses et si pures ?
Fais de toi la boite de pandore inversée, qui es tu monture ?
Un plérôme cosmique, une énergie tellurique infinie, mais surtout :
Les âmes des ancêtres fusionnées, tous les Dieux de l’univers sans tabou !

Tu es tel un dragon, tu gardes la gnose comme un trésor et nul impie ne peut poser ses yeux dessus,
Tu gardes l’amour et Dieu comme des choses précieuses, malheur à celui qui en fait usage ambigu !

Fais que chacune de tes journées soient un prototype de ta vie divine,
Celui qui le soir voit Dieu dans des poèmes et des intuitions mélusines,
Et s’il sait prier le grand intermédiaire gunite,
À l’heure de sa mort sera emporté dans des vertus sans limites,

Force diffuse enclose sous terre, appel au Druide,
Replis de l’univers, espaces ésotériques,
Jaillissant dans mon corps, le replissant d’un occulte fluide,
Lumineux aux outrances daïmoniques !
Dresse toi le long de mon bâton et porte le aux affamés,
N’ayez pas peur d’amener à la lumière toute chose déclamée,
La nuit augmente avec le jour, jamais on ne manque de puissance,
Les esprits des ancêtres guident le juste vers la sentence,
Alors sais tu maintenant d’où coule le saint liquide ?
Comment contrôler les éphémérides ?


Des runes tu es à présent fossoyeur,
La matière est prête, tu possèdes les instruments,
Viens encore plus près, toi l’agriculteur,
Bois mes mots, ne te perds pas en errements :

Je vois, j’entends, je sens tout l’univers simultanément !
Et j’honorerais volontiers ceux qui ont souffert des méchants…
Crucifie l’homme bicéphale, pour sublimer tout l’animal !
Et je ferais manger la poussière à ceux qui ont fait du mal…

Qu’as-tu ? Es-tu à ce point un serviteur que la peur te fais dire des mots de haine ?
Penses tu pouvoir échapper à la justice troène ?!
As-tu si peu confiance en Dieu que tu écartes tout ce qui ne suis pas ta route vers lui ?
De toute sa surface lumineuse tu te languis !
Chacun forme sa synthèse, ramène ses voies cachées, qui sommes nous sans les matériaux des autres ?
De la poussière d’étoiles demeurant des apôtres !

Trouve le secret pour comprendre comment faire une verge matrice et une fertile génératrice : je te les ai déjà donnée.
Du Sagittaire et du Gémeaux, sont produits le cadenas et le contrat, l’épée et la clef !
Alpha et oméga intérieur, ouvrant la serrure, provoquant l’ouverture, de la boite de pandore toute azure,
La sphère poissonesque explose jumelée, ouvrant l’œuf constellé, tout armé, et il sort, le fils glorifié !

Une armée d’anges tournent autour de toi phalène,
Gravitant dans l’âtre enflammé de ton domaine,
Tu es leur centre, comme une marée de lumière,
Divisés concentriquement, cinq strates geôlières.

Puis cloue ta vitalité dans les douze portes, équarrissant ton intemporelle immortalité,
Si tes sceaux intérieurs sont solides, ton évolution sera au delà de la dualité,
Des secrets intercalés entre les mots délétères ; Des mouvements astraux ta pure matière est au diapason,
Ose l’indépendance aux vastes commentaires ; L’harmonie de ton analogie chante ton oraison,
Suis mes conseils et c’est par le foudre que je te frapperais et que tu reviendras vers moi,
En ligne droite, rapidement, ta lumière et ton son englobant l’univers du haut beffroi.

Et, à la fois, toute ton action entravée, t’empêchant de danser, transcendant, avec les plans, ta vraie action est bloquée,
c’est le pur instinct, la pure intuition, au delà du trône noir, derrière le mur, tout cela, plus profond, et plus encore scellé !
Et, à la fois, toute ta pensée entravée, le point dispersé, non focalisé, comme la cime d’une montagne immuable, au delà des nuages et du serpent enroulé,
Fusionnant avec le seul foudre absolu, seul solipsisme dominateur, au delà, tout cela, plus haut et plus encore, libérant l’écroué !
Et, à la fois, tout tes sentiment entravés, une quatrième dimension t’échappe, reliant le haut et le bas, par l’échelle infinie, comment relier deux absolus ?
Sans aller dans une direction, amour des amours, pureté absolue, rivage sans brumes, je t’en prie guide mon cœur vers l’amant dans mon âme dissolue !

Cela est entendu, si tu sors de ton être, objectivement manifesté, quel pouvoir sur l’extérieur, quels vertus indicibles ?
Si tu y entre, subjectivement incréé, quel pouvoir sur l’intérieur ! Et par quelle magie peux tu amalgamer l’impossible ?

Impossible synthèse, tes yeux se révulsent et ton corps se tord tremblant : je veux être une étoile dans la voûte céleste, le grand concordat,
Ministre de mes perfections, je veux être la grande déesse sans limite, l’oubli symphonique, offre moi tout à la fois et au delà,
Que suis-je déjà et que je ne suis-je pas ? C’est à moi, je t’aime, je joue, mon violon perd son sens et, dedans et dehors : décacheté !
… et encore une fois, encore plus, j’ai soif, je ne peux pas te le dire, mais toi aussi, tu le sais, encore une fois, jusque là bas, pour créer l’univers entier !

Tu lis jusqu’à en périr, mais connais-tu le secret ? Seules les âmes peuvent enseigner et non pas la lettre morte, que tous soient tes frères,
Ils murmurent à ton oreille lorsque tu parcours leurs lettres, c’est là le véritable but : transcender toute cette misère.
Trop de paroles, péché certain, lute tes visions pour faire pousser l’arbre de vie et de vérité, emporte moi tel un enfant,
Ne regarde pas en dehors mais en dedans, les mécanismes de l’univers y sont décrits plus avant, regarde encore au dedans !

La claire lumière de l’intellect,
Sort des cycles, réincarne le dialecte,
La lumière de la lumière est le vide agraire,
J’ai moissonné le moi sonnant du feu solaire !

La Magie est la meilleure théologie, car en elle, la vraie foi a sa fondation et sa demeure,
La Magie est le plus grand secret, car volitivement, à la nature elle est supérieure !
Tu hésites entre la transmutation, le combat et l’ignorance pour ta fleuraison ?
Combines les trois : translate toi au dessus, transmute les éléments et détruit les liaisons !
Éteins l’enfer, sauve tes damnés, rachète leurs pêchés,
Par l’amour de la Philosophie — c’est ton intention profonde et ta sincérité qui va tous les rédimer !



Ô c’est toi, deux fois né ! Tu clignotes si vite, que mes sens s’embrouillent…
Tu vas amener avec toi ton corps, fusionné, translaté ?!

Dresseur de chimères, de quel secret est-tu le détendeur ?
Il consiste à savoir tirer de puissance en acte le chaud inné,
Ou — dis-tu — le feu de nature, renfermé dans le centre de cet humide radical ?
Hosannah ! Mon Disciple ! Tu es parvenu au dernier détour de la route ;
Tu as gravi le degré ultime de l’échelle de perfection !

Connais-tu le bien absolu ?
C’est quand l’univers s’écroule dans la mort,
Et que tes actes résonnent toujours et encore,
Dans le vide béni de l’éternité de tes mains pétris,
De langues hermétiques qui s’envolent diptyques !

J’ai fini de t’expliquer le magistère, la première lettre qui résume tout,
L’arcane du verbe. Et la fin du messie,
L’inspirateur de la parfaite magnésie !
La moitié de ton corps comme des racines taboues,
L’autre moitié, là, dressée comme des branches d’acajou.
C’est comme une moitié aveugle et endormie,
Une autre moitié alerte et insoumise…
Les Dieux sont animés dans ta terre,
Ils prophétisent par ton verbe éther,
Le pentagramme crucifié : les esprits obéissent au sauveur,
L’hexagramme triplement ailé : perfection due au salvateur,
Cette Théurgie t’a portée jusqu’à l’intermédiaire et alors,
Tu l’as prié, tu t’es abaissé dans tes sanctifiants transports,
Comprends tu enfin la puissance absolue du Christ, son union hypostatique, son satori ?
Brûlant en toi le saint Chrisme, les anciennes lois sont maintenant abolies,
La voie directe par le magistère : contradictoire, en une vie,
Je suis la fin des sept discours donnés : — le début révélé — maintenant et à jamais, tu es absous : empli de téléologie !

Si l’action faite aux trois corps leur apporte la vitalité harmonique,
L’acte en soi à la dimension symbolique interprété par les trois joyaux cupriques,
Si l’acte n’était suivi d’aucune conséquence occulte mais qu’il était tout,
De même isométrique, alors tu touches à l’épique Manitou !

De pouvoirs synecdoque :
Du bouclier aux astrales réflexions,
Et de la lame ouvreuse de dimensions,
- Tu sais tout, en tout lieu à toute époque ;
Guérir t’es maintenant accordé par la loi ;
Lier et délier, dedans et autour de toi ;
Ton intellect nomme les êtres et les choses,
Ta vertu est vacuité de métamorphose ;
Ta volonté transperce tous les matériaux ;
Rouage principal de la vraie lumière tempérée,
Tes mouvements sont suivis, tes paroles toutes scrutées ;
Tes corps sont durs et flexibles en réseaux,
minuscules jusqu’à l’Energie — et — Gigantesques jusqu’à l’infini…
Quelle utilité, quelle utilité,
Devant de tels trésors que nous t’avons donné ?
Lute les, comprime les, sois sans offense, retiens toi de toute jouissance,
Ton Hermétisme est supériorité virile, éclat de bétyle,
Et lors de la suprême occultation, te voilà enfin noyé d’extase : dévorant la pierre d’Aion !
La vie, la vérité, la liberté !

Qu’est-ce qui te sauverais dans tout cela, si ce n’est la grâce, le saut dans le vide abolissant toutes tes incarnations inférieures ?
Une conscience qui fond en un le relatif et l’absolu, qui après le travail fais l’alliage, honore ta chaire du vrai trône de ton corps mystique,
Le soma coule depuis le très-haut de ta gorge, au fond de ton sexe réside vraiment une forge ; Ta couronne que tu as mangé : ton verbe devient physiologique !
Tu as confirmé toi-même le barrage Naturel, au-delà duquel il ne fait plus rien de merveilles, tu sais ce qui y réside, toi le fidèle bateleur !

Simultanément, tu comprends tous les angles à l’unisson, ton imagination est un acte de création,
Tu vois les présentations de la passion, l’Hermétisme est vivant : raisonnant et puissant,
Étends ta conscience jusqu’aux limites aquifères,
Ta propre transcendance universelle hors de ta sphère,
Et l’arme que nous nous sommes offerte, rien n’y résiste : elle est capable de faire trembler tous les Dieux, les morts, les démons, surpasse même leur maître !
Kéraunios ! Un éclair contre-nature, plus lumineux que la face du soleil, le summum de la transmutation, la quintessence de tes quatre serviteurs, l’ultime oraison !
Et le bouclier que nous nous sommes offert, rien n’y pourrit : il est capable de faire guérir tous les Cieux, les sorts, les félons, surpasse même leur maître !
Alexicacos ! Une poudre de la nature, plus subtil que les grains lunaires, le summum de la perfection, la seule essence de ton unique servant et l’ultime diapason !
C’est comme une fleur qui éclot, des flammes jaillissant d’une étincelle, le cliquetis soudain d’une clef tournée dans une serrure,
Un Dieu sacrifié sauvé des flammes, l’hardi moment du baiser, et en vérité : de l’éteinte fugace de ton âme sœur devenue éternité !



Pars ! Je n’ai plus rien à t’apprendre ! Ni moi ni les strates geôlières,
Gardera close ta bouche sur l’arcane si tu ne veux pas en périr,
Comprend mes mots de vraie sapience : te voilà accueillis par Aegir,
Tu donneras notre nom aux gardiens de la source altière,
Démultipliera ta force, l’offrant à l’humanité correctement,
Car à présent, tu es indubitablement et irrémédiablement,

Sublimant ton être jusqu’à Dieu ultime,
Aussi condensant jusqu’à toi Cronide,
Poussés à leur paroxysme sacré,
Imaginations toutes simultanées,
L’instant d’éternité entrecroisé,
Pourvu de l’eau sacrée et incendiaire,
Sauvé dans toute ta divinité entière,
Vraiment, c’est une divine explosion,
Boire tout entier le Phlégéthon,
Rédempteur : être empli de la toute transcendante transmutation !



…Note le à présent que tu as la monadique hiéroglyphique :
Les deux triangles ne font qu’un, ta bouche en salive, tes yeux se gonflent, la voie de Raison !
La vitalité puissante et équilibrée : réintégrée dans le trou-noir-saillant menant à l’étoile-aimant !
Tu sais maintenant ce qui se passe après la mort : (A) aller à l’abyssal,
Connais la route pour ne pas être divisé : (R) résister au tribunal,
Met toi de coté, avec le vieillard jardinier : (M) marche droit vers l’horizon !
Mais c’est un peu tôt, il te reste du chemin à parcourir jeune amant, fils errant…
… ainsi armé, des enfers ou des paradis,
Qui vas-tu maintenant visiter ?
Pars sur les quatre fleuves,
Tu dois connaître leurs noms,
À jamais nous t’accompagnerons,
O maître incontesté des planètes !
Être aux multiples épithètes !

VII. Dios Cronide — Didascalies

Bardô, chimère magique, était capable de faire émerger de son corps moult substances magiques. Devant la souffrance de l’archon, il inversa ses forces intérieures grâce à sa lyre, ses forces étaient si pures, qu’elles grimpèrent sans difficulté le long de son dos et produisirent une corne spiralée sur son front. Il la brisa de sa main droite, la réduit en poudre entre ses deux paumes et jeta cette dernière sur l’archon qui guéri.

Il peut changer le plomb en or, sa philosophie en morale, ses pensées choisies, ses systèmes complexes en sentiments élaborés et d’une grande pureté, ce qui est dans son esprit, virtuel et figé est digéré dans son âme et devient vivant. D’une terre il sait faire émerger moult pierres précieuses.

Prie avec ardeur, pour faire pleurer les anges. Fais couler en chutes d’eau le paradis de Jupiter. Recueille-toi en silence pour faire fleurir les démons.

Les esprits malins faisaient leur possible pour ne pas être perçus par Bardô. Car dès qu’ils sont vus, entendus, goûtés, touchés ou sentis, ils sont dans l’aire de pouvoir de son esprit impérieux. Car ses sens sont les organes séparés de son vouloir qui peut dès lors les considérer comme des objets. Prisonniers, certains tentent de se débattre pour fuir ou attaquer. Mais l’intensité émotive de sa vitalité, l’imagination de son âme et la logique impérieuse de son esprit étaient lourds comme la montagne, profonds comme l’océan, précieux comme l’or.

G. Dios Cronide — Dialogue

Corps immobile qui est en mouvement et esprit mobile qui est fixé ou bien corps en mouvement qui est immobile et esprit fixé qui est en mouvement. Il faut provoquer un travail, aller contre pour générer l’étincelle de l’accouplement. L’intuition est simple et le travail soutenu : conformer son corps et son esprit aux principes universels et lancer les symboles dans la marmite : manger la lumière.

On dit que tu es redoutable, à la guerre, semblable à Rhighnylld : que non content d’avoir arraché un arbre pour t’en faire une massue, tu l’as taillé en une croix piquante pour focaliser sa force. Que tu es d’une fondamentale primitivité et d’une ingéniosité dans la magie que tous te craignent comme un dragon.

J’ai mis des mots sur la lumière obscure, ramené le feu qu’on m’a prêté. Il te faut l’âme pour le voir, la vie pour l’appâter, l’esprit pour le saisir, mais aucun d’entre eux séparément ne peut s’en nourrir alors que tous conjoints ils en font une orgie, se passent le plat qui ne s’épuise pas, mettent en mouvement le rouage et ainsi le véritable mouvement qui fait aller quelque part !

Imbécile, tu n’es simplement pas tourné du bon coté. Ici tu prends la connaissance, de l’autre la vie. Ouvre les yeux, retourne-toi pour voir d’un œil. Pourtant tu n’y es pas encore : peux-tu regarder devant et derrière toi à la fois à moins de faire de la nature le miroir de ton intérieur et de ton intérieur le reflet de la nature ?

Libère toi de l’esprit, il découpe et il compresse, il t’en a été prêté un fragment. Libère toi du corps, il tournoie, il propulse, il t’en a été prêté un fragment. Père et Mère, grands pédagogues de l’âme : avale les pour surpasser leur joug, mastique les pour révéler leur vraie nature : volonté pure et désir abyssal ! Désaxe la construction, remonte le mécanisme avec un décalage, pour en révéler les failles et te réapproprier ce que tu as séparé et qui est tombé dans la grande marmite d’en haut et d’en bas !

Archon : d’aucun prétendent que tu es puisatier, vigneron, boulanger ou encore aumônier. Je n’en crois rien, je sais que tu es chantre et alchimiste : tu récolte la rosée, tu en fais cuire et recuire jusqu’à ce qu’elle pénètre l’outil qu’elle ramollit jusqu’à s’y confondre. Tout ainsi gonflé et hydraté, tu en extrais un jus de vigne, puis tu le pétris jusqu’à ce qu’il soit parfaitement rond et solide. Et le fractionne deux et quatre fois, donnant pour instruction à chacun de le fractionner également pour le faire multiplier. Car plus il est fractionné et plus sa vertu augmente, car alors que tu procède, tes lèvres glorifient Dieu et Dieu s’augmente en se réduisant car il révèle sa nature essentielle et spirituelle, jusqu’à la synthèse idéale. Ton chant est silencieux, une prière transformatrice, c’est toi, Bardô, conteur habile et bouche de lumière, désignateur et sacrificateur !

Je suis Bardô, de l’ordre des chimères : nous savons qu’après la mort, chacun va où il doit aller selon son cosmos, qu’un monde correspondant de bonheur attend les êtres. Mais nous désirons rester dans cet anneau afin de servir Dieu, relever et édifier nos frères, garder et transmuter les forces du mal, car c’est dans la forge qui se fait toute évolution, dans le jardin qui nous sont donné la totalité de nos forces, ici que se trame la première ligne de la guerre contre l’obscurité.

Tu connais la vraie prière : c’est lorsque tes sens sont rétractés vers ta conscience, retournés à l’envers du monde physique et qu’ils glissent vers l’abîme colorée : les images en toi défilent sans s’estomper mais gagnent en subtilité à chaque instant. Si il fait noir, tu t’es perdu, si il fait jour et que tes sens goûtent la matière, tu n’es jamais parti ou revenu. Le flux du rêve est le fil d’or, la passion pure, puissante et inflexible, le cap à maintenir. L’histoire défile, ne la fige pas, ne l’écarte pas, laisse la s’écouler à partir du feu que tu as allumé et plus ce feu sera racine, plus la vision ira haut. Le feu trouve son combustible dans la matière, au plus profond tu iras, aux plus racines tu prendras, mais dans ce monde des morts, puis dans cet enfer, puis dans cette abîme, moult cavernes, moult pièges, moult ennemis : que ton empathie soit universelle et ton intelligence omnipénétrante, écrit ta carte avec harmonie et sincérité, sans hésitation ! Lorsque l’abîme et le trône fusionnent alors que plus aucune dispute en toi ne résonne dans les galeries, vois : ce monde est un rêve, une substance mouvante pour tes yeux mis-clos, une constante prière que tu connais !

Tu as vu tout les saints : leur martyr qui les a incarnés dans la matière, souffre leurs maux et guéris les de leurs afflictions et tu auras leurs attributs ! A l’intérieur de toi, des milliards de soleils crucifiés à la Vierge, qui attendent de pouvoir chanter cantique pour exploser sans fin ! De mille vertus te voilà paré, couverte de bijoux, ta bien aimée rectifiée !

Chaque Homme est une incantation de Dieu, une rune vivante incorporée à la création afin de la transmuter en lumière, un tribunal, une foreuse entre le purgatoire et le paradis.

Toi, celui dont le plus grand exploit est conté dans tout les univers, tu as anéanti les morts-vivants, eux qui goulus, chaque jour se repaissaient des Hommes dans les trois mondes.

8. De operatione Solis — Symbole

Monseigneur est prisonnier, dans le cœur des Hommes il brille,
À mots doux parfois il parle, de sa splendide langue codicille.

Mes lettres de lumière, inscrites dans ton cœur,
Tu bois ces nobiliaires, toutes pleines de pudeur,
Digne fils sacrifié, à tes heures écoute moi,
Dans ton temps perfolié, souligne les et flamboie !
Si tu es roi en ton sein, gouvernant ensemble les Dieux,
Le monde autour de toi est à ton image, tout étant religieux,
Intellect vide de substance, emplis de potentialités imaginatives,
Et sentiments remplis d’amour, vides de toute rancœur pulsative.
La souffrance est le noir halo, qui creuse les intérêts de ta sainteté,
Écartant les clairs oripeaux, de la magnétique animalité,
Je vois les fils de ton destin, tords-les dans mes mains,
C’est à leur éternelle intersection, que se forme le vortex de l’autre dimension.
Quand mes yeux clignent, un flash lumineux qui altère la réalité,
Ces angles ombrageux reliant choses, personnes et glorifiantes idées,
Des formes qui se tordent, des objets qui dansent comme du feu,
Le temps qui perd son fil, se fond dans un élégant camaïeu.
Par affection pour le monde tu percevras la glose,
Oh toi ignorant du sacré lové en toutes choses,
Cette signature agitant le temps devant ma face,
De ce voile aqueux imprimant l’espace,
Mes nobles rayons chuchotent à tes oreilles, moi qui fais de l’or de tes larmes trépassées,
Par quel Roi es-tu envoyé, quel gardien a signé ton âme, quelles fées t’ont adoré ?

Radieux Ahura de Réalité,
Fourreau de sublimation, la paix en ton sein est repos céleste et odeur de sainteté,
Tu es mon absolue rédemptrice, Amaterasu assoiffée et diaphane vierge réincarnée.
Mâle, plus tu es proche de ton âme, plus tu es proche de ta bien aimée,
Femme, plus tu es proche de ton esprit, plus tu es proche de ton chevalier.
Mon clair amour tout bien aimé.

Nous avons offert mon pain et mon vin, ils ne t’ont pas oblitéré,
Ta faste mythologie indique la schizophrénie, par tes ardeurs unis-les,
Ta dimension n’a pas changé, tu n’agis pas dans mon vaste cœur,
Forge tes étoiles maintenant, avec le martial chapelet tisseur,
J’ai déjà prononcé mes mots par le passé, ô triple argent vif rougeoyant,
Invoque tes anges et tes démons, transcende toi jusqu’à l’ultime méditant,
Empyrée empirique,
Extatique sans limite !
Tu veux contrôler tes pas, alors que ton père crée des portes pour ton imagination,
Tu veux que je guide tes mains, alors que c’est ta liberté qui guide la combustion,
Tu désires la puissance, alors que c’est ta mère qui t’offre l’énergie,
Pourquoi les avoir oubliés, sur l’autel de ta vaniteuse spagyrie ?

J’ai vu l’étoile flamboyante des mages, brûler depuis la pierre d’angle dans les cinq coins de mon être,
J’ai vu l’étoile chérie surgir en louchant du ciel et de la terre, j’ai répondu à l’appel du maître !

Alors filé dans tes cosmiques errements réveille toi assoiffé,
Accélère la vitesse, fusionne portes et clefs que je t’ai données,
Le cœur brûlant est lové dans le nœud sacré de la vie,
Tu la vois maintenant l’unique isogamie,
Elle s’ouvre lentement dans une jouissance extatique, une colère tétramorphique,
Puis brusquement elle claque, révélant lumière et Apocalypse monolithique.
Oui écarte la porte centrale avec tes mains Alpha et Oméga,
Elle s’ouvre difficilement comme une naissante virga,
Puis dans l’explosion épique, ton cosmos s’exprime,
Tous tes sceaux s’ouvrent, et dansent pantomime.
Les quatre animaux s’échappent dans une mue dorée de l’espace-temps,
Bénissant l’éternité et l’infini, bondissant et inféodant,
La croix du calvaire se désintègre, la terre est ailleurs, le ciel est trop bas,
Fils digne fils immortel, ils sont tous contenus en toi.
Tu es une chausse-trappe pour toute l’énergie satanique de l’univers,
Brillante synthèse, ta lumière rend mes yeux aveugles, mon âme glossaire,
Elle vient périr en toi et renaître ainsi dans ton sein,
Votre absolue luminosité, du paradis le véritable sacristain.
Elle avait besoin de ta chaire d’ange pour se former,
De ta force organique pour exploser,
De tes portails éthériques pour s’ouvrir,
De ta terre pour exister : porte vers le soupir.
Tu es la seule voie, oh Roi, fils sauvé d’Eloa.

VIII. De operatione Solis — Didascalies

Ils traversèrent ensemble les montagnes puis allant au delà des nuages, ils s’enfoncèrent dans une brume d’or qui révélât derrière elle un décor que Bardô avait presque oublié. Au milieu d’un océan infini était niché une île, toute première création de Rhighnylld, rocher qui suintait l’océan dans lequel il baignait. Il y faisait toujours beau, le soleil y brillait avec modération, un vent parfumé y soufflait et une fine pluie y tombait parfois pour arroser la végétation luxuriante et aimable qui y poussait. Les arbres produisaient de succulents fruits en grande quantité et comme ils étaient puissants et humbles ils les offraient à qui les voulait. Cette île était en effet composée d’une grande forêt dans laquelle résidait des animaux sages et adorables, doués de parole qui appréciaient la compagnie.

Et les animaux chantaient : De l’origine organisée de la conscience une / Vient une formation interne de la vie polaire / Puis la transformation des forces élémentaires / Fixe immédiatement les énergies falunes. — La stabilisation protectrice / Et l’expression de l’équilibre matrice / Amènent la création de la vie autonome / L’indépendance du volontaire baume. — D’une fixation des objectifs / L’action dirigée en sanction / Amène la purification de la possession / L’absorption et l’affrontement votifs. — C’est le jugement des actions / L’expression de la Loi / Qui retranche le moi / Qui élève la perfection. — Et la circulation de l’avoir / La protection de ce qui est juste / La rétribution du savoir / Et la répartition de la pierre fruste. — Amène à la fusion de la quintessence dans le tout / La compréhension, les dignes rajouts / Et à la gestation, à l’exaltation, à la manifestation / Et enfin à la redescente dans la matière taboue. /

Près du centre de cette île, il y avait un volcan éteint dont le cratère était hautement rempli d’eau, ce qui formait un lac intérieur qui s’écoulait en cascade puis sous forme de rivières dans l’île. Au centre de ce lac, il y avait un îlot que l’on atteignait grâce aux grosses racines d’un gigantesque chêne qui a poussé en son centre profitant de la luminosité et de la fertilité des terres volcaniques et ce chêne dégageait une lumière surpuissante et divine qui domptait l’océan extérieur qui pouvaient seuls traverser les cœurs amoureux et couvrait ce paradis d’une brume d’or que peuvent pénétrer que ceux qui savent voir des sens intérieurs.

L’on trouvait à même la roche, sur un pan du volcan une maison qui y était creusée. Et la maison comportait plusieurs pièces, une grande bibliothèque, un laboratoire ou encore un salon. C’est là que Bardô et sa moitié arrivèrent, c’est là qu’habitait son Père qui sous forme Humaine était un vieillard que l’on croyait composé de vitalité, de sagesse et de puissance. Avant même que le vrai sommeil ne le prenne, Bardô avait devancé les serviteurs de Rhighnylld. Le Père devait envoyer une grande procession pour cueillir son fils et le ramener auprès de lui, mais Bardô devança son père, afin de lui prouver qu’il est digne de lui. Le Dragon céleste portait le nom de…

H. De operatione Solis — Dialogue

Rhighnylld

Te voici revenu aux forges, dans ma prairie, sous le soleil. Qu’as-tu fais dans mon corps ?

Bardô

Je suis ta loi, pour que ton corps soit mon corps. J’ai accomplit la geste et les actes mythologiques !

Rhighnylld

Mon fils, ce qui te rend supérieur aux mortels est que tu es capable de combiner ce qui était alors la circularité solaire et l’ascendance lunaire : en fermant un œil, le monde externe devenait interne. Tu sais pénétrer au centre de soi-même, et générer un autre toi-même qui émergeait symétrique, de ton dos. Cette inspiration de la Nature, tu la détiens de Métanoïa et de moi, Rhighnylld.

Bardô

Oh Talisman Divin, tu es comme un chêne perpétuellement foudroyé : progressif et instantané. Chaque coup de Foudre te transforme en lumières multicolores, tente de t’arracher en lui, mais tu n’es pas consumé, au lieu de cela, tu redouble d’ardeur, tu reviens, tu grandis à chaque fois, car tu es solidement enraciné circulairement dans la rivière souterraine de vie. Tu es succion fantasmagorique, ce qui abat les êtres ne fait que te renforcer pour plus de Connaissance-tonnerre, plus de vitalité-aqueuse !

L’ouroboros lumineux, dont les racines subterrestre touchent le chaos et le chapeau émerge. L’incorruptible, qui se ne se brise pas, n’empoisonne pas, produit sans cesse le pouvoir, la véritable pierre d’angle sur laquelle tout échafauder.

Tes rais lumineux transpercent la gangue astrale, créer un halo aurique spirituel. Transcendant l’âme, tu peux influer sur elle.

Ton imagination pleine de mystères, toujours pénétrant les vierges nouvelles, t’accaparant moult puissances.

Rhighnylld

Lève les yeux au ciel Bardô, et lis dans les étoiles en réseau disposés dans la demi-sphère, les cosmos sont tous reliés.

Le perpétuel sentiment apocalyptique, est agent transmutateur lorsqu’il est intérieur, embaumé par les orifices sensuels il rend fou, comme ceux qui dorés de l’extérieur, par le temps sont effrités, alors que ce qui dure est de nature intime.

Tu sais abstraire la quintessence, téter le sein de toute chose, en jeter la coque, renouveler les formes pour attirer un lait nouveau, jusqu’au subtil symbolisme, jusqu’à sucer l’essence de la pure, infinie et éternelle lumière ! Ta mystique est si ésotérique qu’elle a véritable pouvoir !

L’Homme est la conscience-lumière dans les ténèbres qui est là pour repousser ces ténèbres et éveiller la matière endormie ou sont emprisonnés les forces contraires qu’il doit récolter uniquement et fixer.

Tu sais traire le pis céleste, ta vertu est ta capacité à sacrifier la réalité la plus dense de tous ses plans. Est vertueux celui chez qui le plan sacrificateur est plus lourd que le plan sacrifié, la Balance du jugement libère Celui qui reste en vie. Sacrifie par le feu, sacrifie par la vertu, le grand sacrificateur et grand naturel : ton corps vertueux est le corps christique de foi.

Bardô

Ô Rhighnylld ! Résister à cette extase : ne pas entrer en son sein. Ne pas jouir de lui, mais garder la porte : c’est sur les murs de sa citadelle que se lit son hermétisme, que nous pourrons comprendre ses hiéroglyphes. Ce n’est qu’a la fin des temps quand tous seront entré que le dernier, je rentrerais.

Rhighnylld

Dans ce cas, es-tu parvenu à opérer ce pour quoi je t’ai laissé partir ? Il est vrai que les fruits du jardin sont bien gardés. Es-tu parvenu à créer un nouveau jardin dans les ténèbres ? Tu ne t’arrêtera pas avant que l’infini soi un jardin en mon honneur, je le sais.

Tu as connu mon magistère en mouvement, succédant, le voici fixe, simultané :

L’océan est infini et teinté de la partition de Dieu : vide, il est plein d’intention : l’air conduit le son : la loi est audible pour qui tend la bouche.

La roue est fixée par la croix : elle ne se déplace pas mais boue sur place. Alors elle ne pérégrine plus à l’extérieur mais dans son intérieur, se transmutant.

Le globe crucifère possède une rose qui grimpe sur lui, sa chaire sur ses os, offre la direction et le fleurissement.

Met l’océan et le globe dans le moyeu : vois maintenant l’œuf bouillir, quelle éclosion, cet être est tout fait de nourriture !

Bardô

Je suis Bardô aux trois visages : Inextricable moine et discret ascète, ingénieux voyageur et militaire haut gradé.

Rhighnylld

Cette toute puissance Bardô, tu la possèdes : connaissant les routes du monde symbolique, tu sais faire d’une idée un acte et d’un acte une idée, tu possèdes la véritable volonté car tu as du cœur, il est direct, transparent, il accueille et fait fleurir, il récupère et transmet et par cela, tu peux avancer sans adversaire, vers l’infini.

Tu sais faire tournoyer la baguette à deux têtes, adoration est domination et soumission : allant cycliquement en bas et en haut, produisant par son mouvement respiratoire, l’ouverture permutatoire du mécanisme du verrou de la porte du tribunal, là où est fabriqué l’élixir ! Cette porte est si petite qu’elle est invisible et pourtant on peut l’agrandir en augmentant le poids des têtes puis on ne saurait la traverser sans être accompagné de ce qu’on aime, sans clouer le serpent de la passion avec les pieux de l’amour : oui, de l’unique immobile, tranche en deux pour refaire un unique en mouvement : pourquoi aurais-tu peur de perdre quoique ce soit en passant le tribunal ? Installe toi sur ton trône où le cosmos amoureux : extase spirituelle et jouissance organiques, ensembles pivotent, sont par le tribunal jugés avant de fusionner en extatique synthèse superlative !

Tu as crevé le ciel et monté l’échelle jusqu’à récupérer la partition, tu as tendu la main et sa puissance fut telle qu’elle t’écrasa, il fallait mettre deux genoux à terre et laisser le Père te la remettre. Tu es descendu en enfer, tu es sorti du labyrinthe circulaire, crevé les couches superposées du passé pour retrouver les fragments brisés qui tristes et perdus, pleurent. Tu as transformé cette terre désolée en jardin d’enfant, donné ton échelle et transmis la partition pour qu’ils puissent sortir. Les fleurs poussent d’autant plus haut que la partition est connue.

Dans le Tribunal est Dieu, en mourant, tu vas à ton tribunal. Mais si ton Tribunal est véritablement Dieu, une boucle se créer et tu ne doit plus être jugé brutalement : le jugement est dans tes veines. En faisant boucle, tu devient droit.

Les archétypes laissent leurs armes tomber sur terre : ramasse les pour tuer les fausses divinités.

Bardô

Père, tu as cultivé tant d’étoiles dans ton espace stellaire qu’il en est saturé, plus d’obscurité, plus de vide, seulement la lumière partout et dans toutes les profondeurs.

La nature à horreur de l’obscurité, elle fait lancer dans ton foyer par ses serviteurs, les matériaux pour que ton feu pur soit immortel !

Dans les plans subtils, tu as mains, jambes et face, tu peux agir, percevoir finement, tu es plus qu’un cœur d’enfant.

Parce que mon esprit contemple l’autre monde alors qu’il est tournoyant, je ne dors plus, je ne suis plus éveillé ! Parce que ma vitalité est dressée alors qu’elle est confrontée, je ne mange plus, mon ventre est rempli ! Parce que mon âme se met à respirer, elle vient au monde tout en étant dans le monde et mon corps y est soumit. J’ai tout vaincu, surhumain, sans dormir, sans manger, sans respirer, tous à la fois, baigné dans leur source j’ai vu l’intellect, possédé la vertu !

IX. Conclusion — Didascalies

Bardô — si tel était encore son surnom — était au paroxysme de la joie, il était si heureux d’avoir retrouvé son Père tel qu’il l’avait laissé : d’avoir eu un tel accueil mêlé d’amour et de courroux. Frissonnant encore il reprit sa place dans le cosmos non sans briller de sa propre lumière : non sans pratiquer…

Lui qui avait alors enduré toutes les variations du sort parce qu’il était lui-même un être flexible bien qu’il ne coulait que dans une seule direction, il n’était plus dans un état intermédiaire mais bien fixé dans sa grandeur. Ses chants relatant son voyage restent aujourd’hui célèbres comme illustrant l’amour d’un fils pour son père. L’imitant, il dessinât avec sa femme deux planches afin de décrire son voyage, l’une le décrivant à son départ et la dernière quant il s’endort, un avec elle à sa destination…

le tribunal sans porte. Trinité tournoyante, permutant si vivement qu’elle fusionne.

Les choses sont aisées : la vie corporelle est un simple hiver de l’âme, la période où l’on se tasse en terre, recroquevillé pour faire germiner notre existence précédente vers une nouvelle lumière. Racines profondes, arbre puissant. Tu possèdes l’imagination juste et vraie : tu as parcouru le cercle zodiacal dans le monde à l’envers.

L’arbre de l’île de Rhighnylld accueillait tout les animaux de l’univers à l’âme purifiée, sans en omettre aucun car il était intérieurement riche et avait une place dévolue à chacun d’eux. Ces animaux étaient sous leur forme grossière et leur forme réelle : le chien noir qui guide, libre dans le monde, était aussi l’agneau blanc que l’on protège à l’aide de quatre gardiens.

I. Conclusion — Dialogue

Rhighnylld

Si je pouvais vous accompagner plus loin je le ferais, mais je dois nous laisser faire cela ensemble car enfin nous pouvons parler entre amis : tu m’as sauvé de ma solitude. Maintenant incarné, sperme sur la terre, entré en ces arcanes, fécondant le jardin, fusionné avec la matrice, sorti du labyrinthe avec le feu ainsi volé ! L’anneau est dénoué, l’alliance scellée, l’infini transcendant !

Tu es passion dévorante, identifié à elle, tu la contrôles, la laisse libre, la connais tout en l’ignorant : feu obscur, claire lumière, divin entremetteur, arme suprême ! Tu es le silencieux sortilège que j’ai lancé dans la création avec ma baguette fourchue, il te maintient au sol alors que les grâces t’agrippent pour te porter au ciel ! J’ai crée un soleil marchant : lion charitable se pavanant dans les montagnes !

Metanoïa

Vous avez maîtrisé la matière, les images, les sons, les lettres et l’essence. Toutes les religions, leur cœur vous avez dévoré avec vos trois bouches simultanément. Mais vous en faut plus, je vais vous en donner plus : oui, jusqu’à l’infini et de plus en plus dans mon vortex géométrico-émotif !

En posture de prière, tu as tourné ta tête vers le ciel, tu as donné ton corps magique pour lequel tu as travaillé si dur, à manger à chaque gardien, quelle compassion, quelle générosité, quelle intelligence ! Te voici nu, né comme un nouveau né car tu as enfiévré son vide !

Bardô

J’ai maîtrisé les 27 modalités permutatoires de l’univers : je maîtrise la petite, la grande et la moyenne série ! Ces 1008 mécanismes astrologiques n’ont plus aucun secret pour moi ! Je suis pilon en rotation ! Totale connaissance ! Anthroposophique, cosmosophique et théosophique ! Je suis espace infini vibrant de lumière, sur le point d’accoucher de sons mais pourtant sans mots, sur le point de jouir mais sans jouissance, existant et non-existant, augmentant infiniment conscience, élan et plaisir, sans épuisement, dans la félicité immortelle.

J’ai avalé l’élixir : il était poison, j’ai avalé le poison, dégluti la pomme coincée, je l’ai fais ! Je ne l’ai pas rejeté, je n’ai pas fuis, je suis sans peur : ma puissance est infinie ! Je brille tel un diamant dans l’obscurité perçant toutes les couches !

Metanoïa

Bacchante, je nous fais boire doucement le Kykéon, nous suçons la sève régénératrice : Père devient frère devient ami devient Bardô, toi, qui est Zagreus. Mon frère corporel est proprement ressuscité !

Tu as mis en rapport ses termes majuscules, compris le cœur de ses propos. Entre dans son orbite, ce sera lent, dévore le, ce sera rapide.

Rhighnylld

J’ai focalisé mes volubiles pensées, dans un arrêt d’adoration, tu as purifié tes sentiments par l’essence, ait maîtrisé mes passions déchaînées sans les éteindre, tu les as rendues subtiles en les affinant.

Pour qu’intérieurement elles forgent nos âmes en s’unissant, nous avons recommencé neuf fois en séparant cette âme en un corps et un esprit, puis en les réunissant ! Ensemble nous sommes maîtres de la vitalité universelle et particulière, une et multiple !

Bardô & Metanoïa & Rhighnylld

Nous nous sommes gardés du vide stérile, car nous l’avons connu et une lumière en émergeât, nous nous sommes gardé des frénésies dissolvatrices, car nous les avons ignorées et un espace les synthétisa. Nos bouches est entrouverte et un liquide coule de notre palais, des frissons nous traversent sans raison, nos yeux est fixe, une chaleur embaume mon corps. Centre/mouvement-Profonde/lumière…être ?!

Le bouchon à sauté ! Pourquoi irais-je me réincarner si mort, j’ai un corps, si vivant j’ai un esprit ? Avec toutes ses perceptions, ses jouissances, sa libre volition ? Sur mes épaules j’ai tout porté, rien abandonné, tout transmuté ! J’ai senti le modèle dans ma douleur, il a moulé ce qui subtil ne meurt pas ! J’ai dérogé aux orbitations, je suis un et deux, ramassé et explosif, étant sans être tout en étant : vraiment je suis divine œuvre d’art !

POUR TOUJOURS UNI A MON AMOUR

9. Postface aux étoiles crucifiées

Créature bicéphale, moitié vorace de nourriture, moitié vorace de sexe, meurtrier du ciel tu es là,
Vains censeurs sophistiques et ivraie du bon grain,
Laissez les éphèbes de la crevasse silencieuse remonter le dangereux chemin escarpé,
Et pleurer de soulagement devant l’Unique qui accepte bien leur magnifiques cadeaux divins,
Et leur donne le brûlant droit se pardonner,
De la bouche béante de l’infini,
Du verbe novateur du dharma,
Il est bien de son éclat,
Il est celui qui dit,
Les transpositions métaphoriques de l’oméga, et sciences académiques de l’alpha, c’est le muret aux deux Hedera.
Tu es ma femme et mon but épique, je t’hypnotise dans une danse saphique, le plan de la colonne aux multiples cercles métalogiques !
Il est celui qui nie,
Des égos aux neuf replis,
Terrassé du long depuis l’heure,
Refoulant ma loi au Némésis,
De la gueule salée et affamée faite de veines et de nerfs en belle proue,
Je met en bouche l’illusion, mastique l’erreur, déglutis cet éthéré,
Pour faire pousser, une fois le vortex passe, les ailes de la liberté,
Celles qui font planer au dessus des trois mondes compilés en forme de roue,
Devant un plat représentant les armes et symboles magiques et initiatiques, sauveur de mes nuits ici bas.

* * *

C’est par le sang et les nerfs que les Dieux sont dévorés,
Le seuil inconcevable qui absorbe Ishvara le triple limité,
Expire et inspire l’univers dans un souffle plein d’espoir,
La colère anéantie par la sagesse réfléchissante du miroir,
Énorme Vajra qui s’élève par un matin d’hiver et illumine,
Ma parèdre qui structure les forces et évanouit la forme,
Des nombreux chemins dans la caverne des filles aux épines,
Ouvrant unité harmonisante, armure de clarté aux bras de madone,
Feu caché enveloppé dans le portail universel ;
Synthèse aux fleurs d’extase, aux vibrants sons de clarté sommaires et divins,
Supplément de courage accepté et eaux de Babel,
Sublimées l’équanimité et la spontanéité du matin,
Sacrée alchimie superposant le soleil spectral et la lune glorieuse,
C’est la fin épique du serpent empalé, de la bête,
Princesse aux yeux argentés, flottant dans une douce mer Pieuse,
Par le grand trou noir électromagnétique les Bouddhas se manifestent,
Chasseur, pourchassant les vertus dans la forêt de l’inconscient éternel,
Teinturier, imprimant la couleur des intelligences sur l’énergie universelle,
Équarisseur, étendant les peaux de la chasse et les préparant à être exhibées à l’extérieur,
Bourreau, clouant ici les trophées éternellement selon leurs petits effets respectifs à l’endroit qui les met en valeur.
Branches des rêves et racines des cauchemars : tronc de la réalité, verticalise toi et sois le buisson ardent aux légers mots de pouvoirs orchestraux.

* * *

L’Archonte du grand cellier rêvé, Gravé à sa porte par Samech,
Remonte l’escalier très aéré, L’alchimie de cet encens bien sec,
Est le Lion qui mange la neuvième Lilith, Le Soleil matinal qui ressuscite,
Glorieux troisième ciel absolu, Brandissant l’artefact brillant,
Indra flagelle les rêves dévolus, À Lucifer crucifié bandant,
Repose ici bas le souffle olympique, Retourne toi de tout délire saphique,
Le centre de cet Ouroboros, Est la voie humide du tartare,
Désigné par Horus et Isis, Décoré de glorieuses fleurs de lys,
C’est l’amour du Rebis manifesté, Qui seul sublime pour toujours ce Léthé.

X-10-J. Réponse à l’ode

Au clair de la lune, l’oraison fructueuse enivre la nef, voluptueuse bouche avide de silencieux reflets cueillant le raisin aux fessus reliefs. Orbe lyrique sculptant l’illusoire vide d’illusions rêveuses, eaux de lie aux influx fluctuant dans l’onirique fontaine. Eaux sombres, larmes d’eaux pâles au visage glacial de la pleine tisseuse, noyade d’un cancer élégiaque assoiffé d’ombres et de racines sauvages. En eaux scellés, les loups ensorcelés réclament leur tribut.
O Passeur dément à la peau mat et diaphane, entends le clair obscur chant des fenrirs gardiens !
Eaux clairs de la lune, maléfice de la noire intrigante, j’enfante ton ordalie voilée. Pudeur du reflet. Matrone des profondeurs, je séduis la langueur transe-extatique du mont cendré ouvert aux huit pals dont tu te couronnes. Amante du royal Soleil. Vierge folle, impénétrable catin, un arbre mort sert de couche à tes incestes enchanteurs. Et, du haut de deux tours ruinées, ô pierres amies, ton œil triple oracle le destin du fruit de ses amours occultes.
O culte nocturne à l’appeau charnel et éthéré, sens l’emprise de l’étreinte rouge de ses huit doigts !
Aux clercs de la lune, je danse l’onde du Verbe. La plume se prête aux chandelles éteintes pour écrire des maux dits à voix basse. Au sein de la basse marée, j’enceins les maudits lutés en guise de lutrin limoneux. Sommeil voilé d’une bure de brume, le mystique sait ! Mystes errant dans les plaines des mystères sans sillons, la paupière close voit ! Eaux nitriques de sels sulfurés, je me dissous dans un sensuel retour à mon centre ondoyant, révulsée dans l’orgie du Rêve.
O mâtin, deux puis un, puits infini, lape la peau clairvoyante du songeur infidèle, car voici le Matin !

* * *

Un jouvenceau s’avance dans un temple éclairé aux lueurs des vasques d’encens d’un air bouleversé mais paradoxalement amusé. Il semble chercher quelque chose malgré les parures dont il est vêtu. Une jeune vestale se tient debout dans la nef, occupée à rien, attendant on ne sait quoi, observant les gestes grandiloquents du prince d’une expression neutre mais curieuse

- Oh non ! met sa main sur son front d’un air tressaillant Je suis tant de merveilles à la fois, quels mots peuvent définir ma perfection ? tournoie sur lui-même d’une manière théâtrale et avance vers la gardienne des feux avec des étoiles dans le regard Oh oui ! Quel verbe pourrait ainsi retrancher ma force de mon essence et ainsi me définir, réponds moi, poétesse ?! Air quasi séducteur, comme si la réponse lui était plus étrangère que ce qu’il pourrait retirer de la jeune fille

- relève lentement la tête, l’air rêveur mais néanmoins avec une rapidité étrangement calme et troublante répond de cet air illuminé des pythies Sérénissime soleil tournoyant dans les calices sanglants de la régénération divine, Ultime puissance abreuvant le céleste empire de l’absolue beauté, Perfection créatrice de l’union sacrée au cœur strié de la roue sublimée traçant l’immense dans l’éternité.

- Cela ne fait-il pas beaucoup ? son air fier semble quelque peu se décomposer par la surprise

- Ah oui, crois-tu ? elle-même surprise de l’emploi de ce « tu » enjoué, traduisant une distance malicieuse

- se reprenant dans sa distante majesté puérile Ouais quand même. Mais enfin, va, va… suffisant et détaché Je prends ton adoration comme une offrande en prière poétique à ma divinité et t’offre en éternel retour la puissance de mon phallus percuteur d’illusions. l’air condescendant

- s’incline Je loue ta bonté le regard légèrement relevé pour y dévoiler un œil humble et souriant

- fronçant les sourcils, fixe la personne lui faisant face, puis tombe graduellement à ses genoux comme soulagé d’un poids énorme qui lui pesait. Son ton se fait doux et adoré Permettez moi à présent et néanmoins noble prêtresse du verbe, de m’agenouiller et de baiser vos pieds exquis de ma petitesse misérable devant votre charisme salvateur : C’est par votre adoration que mon organe se dresse et c’est ainsi que je vous l’offre, de même que ma vie de Roi, de Prêtre, de Mage. Je bouclerais la boucle cosmique de cette union que j’ai machiavéliquement mise en œuvre pour plaire au seigneur. se retourne vers l’entrée du temple Ô coupable dessin, me voici ramené à la puissance première de mon atome, réduis à la force primaire, elle ne s’en sublime pas moins devant la beauté de la conjonction des opposés que voilà. Et tout ceci, je l’offre à l’éternité pour la remplir vainement du peu que je possède. Vous joindrez vous à mon émoi douce valkyrie ?

- porte la main à son front et à son cœur La grandeur de votre âme fléchit le cœur des muses et ma langue fidèle, se dédouble pour être mienne et divine réceptrice d’une parole céleste. Déjà je surprends l’ineffable fuyant comme une biche aux abois, devant l’inspiration créatrice, moins farouche, s’adoucir et venir s’abreuver au creux de ma main. Ainsi, votre souffle noble, me fait l’honneur de se pencher dans l’ondée de ma voix, pour altérer la soif sainte et sublime, d’écho de la grandeur.

- s’enlaçant lascivement comme un serpent depuis les pieds de la belle pour se l’accaparer, faisant parcourir sa bouche de bas en haut afin d’atteindre le dit souffle et plonger son regard dans le siens Alors plus encore que chose vaine il est vrai, c’est de la fusion métaphorique de nos fluides, sangs et nerfs unis, tel deux arbres cosmiques, que l’explosion analogique des forces occultées et révélées pourront emplir l’éternité de félicité. Car si deux âmes s’enroulent bien autour de l’esprit, les ailes d’un fils terriblement puissant qui saura devenir époux de cette Mère cosmique apparaîtra. De grande prostituée toujours vierge, elle deviendra la sublime épouse, reine fixée dans sa perfection. De formes au gré du vent, elle appartiendra à celle qu’elle à généré. Mère, fille, amie, je vous sucerais toute entière en me laissant dévorer par votre mystère insondable et hypnotisant, foudroyant reflet de la vérité occultée. Ôtez vos voiles et montrez-moi votre nudité si ma chaleur en est digne !

- palissant tout en dissimulant le pourpre rosée de ses joues, détournant un instant son regard pour ensuite le fixer, plus brillant encore Guerrier vénéré, vos conquêtes répandent par le monde votre nom, et je ne saurais, face à votre flamme, être la conquête qui ne cédera pas. Car déjà ébranlée dans mes plus profondes fondations, l’extase et la transe dans lesquelles ma poésie m’a immergé, siège fatal illuminent ma forteresse d’intenses rayons. Et les traits de son dard inondent le cœur de la chapelle ardente, au sein de l’édifice. Le divin ainsi, appose sur ma nuque ses mains et m’incline. La clef est accrochée à mon cou, je vous donne ainsi la carte de ma reddition, laissant comme ultime défi et don, le pouvoir éternel de chercher à découvrir des mystères toujours renouvelés !

- s’adoucissant de nouveau, dans un rythme ondulant Je saurais ô âme du monde, me faire géniteur de vos formes, frappant éternellement de ma volonté vos eaux, contemplant mon reflet en votre sein, le repos éternel de vos bras, la senteur d’extase de vos cheveux, la lumière de vos yeux et le vent de votre bouche, pour toujours puissent-elles transmuter en mon sein l’éternelle jeunesse virile de l’amour parfait. Prenez mon esprit, je prends votre âme et ainsi le pacte est scellé : Je pénètre votre autel, faites entrer votre virilité dans mon esprit ; je serais ainsi femme dans les cieux, homme sur la terre, vous serez femme sur la terre, homme dans les cieux. Ah ! Voici ce dont je rêvais, je le vois, l’incompréhensible fusion absolue au delà de la dualité, le caducée ne monte plus, il tournoie, au centre, au centre, je brise de notre feu les mondes, explosion de jouissance spirituelle, nous y voilà! Enfin libres de la ligne ! Enfin libres de la dimension euclidienne ! C’est ici le royaume promis que je vous offre ma belle parfaite. Et ici présent, c’est mon royaume de chair qui est à vous.

- exaltée, les mains tendues vers le ciel, frémissante, les cheveux jouant dans le vent, la bouche rougie d’émotion, les battements de son cœur forment une musique enivrante, tout en elle devient art, son corps est sculpture et tableau, son cœur est musique, sa bouche est poème Le voile médiocre et mensonger se fend pour laisser place à une pupille voyante des horizons splendides que nous pouvons nous offrir. Voyageurs tout puissant, en la nef de la communion fertile, déjà les ailes nous poussent. Les lianes de nos mains, envolées parfaites, nos veines purpurines tracent le texte sacrée de l’extase initiatrice. Offrande pour offrande, Graal, réceptacle foisonnant, je vous porte en mon être et vous me portez en ce monde nouveau que l’union de nos oracles éclairés découvre. Reine, je m’incline et reçois votre sacrement pour vous sacrer roi.

Ils quittent alors la nef main dans la main pour se diriger vers l’autel au sein du cœur du temple


Finis


Vivus Liber
PAGE PRÉCÉDENTE  PAGE SUIVANTE