Didier Érasme de Rotterdam🔗 horoscope 🔗 autorités
Geert Geertsⁱ, Le Prince des humanistesⁱ
Œuvre
Nom : Érasme
Auteur : Quentin Metsys
Date : 1517 (≈ 48 ans)
Type : Huile sur toile
Source : Galerie nationale d’art ancien
Œuvre
Nom : Portrait d’Érasme de Rotterdam
Auteur : Hans Holbein le jeune
Date : 1523 (≈ 54 ans)
Type : Huile sur toile
Œuvre
Nom : Érasme écrivant
Auteur : Hans Holbein le jeune
Date : 1523 (≈ 54 ans)
Type : Huile et tempéra sur papier
Source : Musée d’art de Bâle
Œuvre
Nom : Érasme de Rotterdam
Auteur : Albrecht Dürer
Date : 1526 (≈ 57 ans)
Type : Gravure au burin
Source : Musée départemental Thomas-Dobrée
Œuvre
Nom : Érasme de Rotterdam
Auteur : Flesher & Young
Date : 1642
Type : Gravure sur papier
Source : in Lettres de D.Érasme de Rotterdam et P.Mélanchton bs. Université d’Otago
⟴Données générales
Période | Lieu | |
---|---|---|
Général | XV – XVI | Suisse |
Naissance | 28 octobre 1469, 04h15 ♁ | Rotterdam, Pays-bas |
Décès | 12 juillet 1536 (69 ans) | Bâle, Suisse |
Cause | Inhumation | |
Dysenterie | Cathédrale de Bâle (Suisse) |
Domaine | Courant | Ordre |
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➧Littérature ➧Philosophie ➧Théologie | ➧Humanisme (Renaissance) ➧Augustinisme | Chanoines réguliers de saint Augustin 🎓 |
Relations | Nom |
---|---|
Entourage | |
Ami | ➧Paracelse ➧Thomas More |
Correspondance | ➧Guillaume Budé ➧Johannes Reuchlin ➧Martin Luther ➧Philippe Melanchthon ➧Rabelais |
Rivalité | Johannes Reuchlin |
Polémique | Martin Luther |
Rencontre | ➧Agrippa de Nettesheim ➧Albrecht Dürer 👁 |
Influence | |
Par | ➧Dévotion moderne ➧John Colet ➧Laurent Valla ➧Épicure ➧Origène |
Sur | Giordano Bruno |
⟴Repères biographiques
I. Histoire
► Il est le fils illégitime d’un prêtre et d’une fille de médecin qui meurent tout deux alors que le jeune Érasme est âgé de treize ans. Il décide à 19 ans de prononcer ses vœux en tant que chanoine régulier de saint Augustin à Stein (près de Gouda). Il ordonné prêtre quatre ans plus tard par l’évêque de Cambrai qui l’avait pris sous son aile, sa réputation de latiniste l’ayant précédé. Quittant le couvent, il lui est permis d’aller à Paris afin de continuer ses études de théologie où il approfondit ses connaissances en langues anciennes mais aussi son rejet pour la scolastique.
► C’est à Oxford, en Angleterre, pays où il retournera de nombreuses fois qu’il se lie d’amitié avec Thomas More en 1499 et s’initie à la méthode de John Colet. Il publie en 1500 les Adages, recueil de proverbes antiques, qui présente un résumé de la sagesse de cette époque. En 1504, son manuel de piété pour laïques, le Manuel du Chevalier Chrétien, dans la ligne de l’Imitation à Jésus-Christ atteindra le succès. En 1511 son Éloge de la Folie, continuité des Adages et critique de la société, de l’Église et des princes, lui apporte la célébrité. Après une période à Turin où il est nommé docteur en théologie, il se fixe à Louvain, puis à Bâle, rejoint un moment Budé à Paris. Sa réputation l’aidant, il fut libéré de ses obligations cléricales par Léon X et il devient le conseiller de Charles Quint qui lui octroya une rente.
► Luther avait demandé à Érasme de le rejoindre en 1517, mais ce dernier l’attaquera plus tard et, bien qu’Érasme soit partisan de la réconciliation dans l’Église chrétienne, il s’en suivra une vive polémique entre les deux hommes. En 1527, cette polémique entérinera la rupture entre l’humanisme et la réforme et attirera la méfiance de catholiques estimant Érasme trop complaisant à l’égard des luthériens. Un an avant sa mort, le Pape lui offre cependant une place de cardinal qu’il refuse. Il aura a de nombreuses reprises critiqué le clergé et mis en avant une conception évangélique de l’Église.
■ Grand voyageur et épistolaire prolifique, on lui compte un peu plus de six cent correspondants dans l’Europe. Il a traduit le Nouveau testament du grec vers le latin, remplaçant ainsi la Vulgate vieille alors de mille ans. Il traduisit par ailleurs nombre d’auteurs antiques en plus de les éditer eux et un grand nombre de Pères de l’Église. Né Gérard, il se donnera lui-même le nom de "Desiderius Erasmus" selon la mode de l’époque.
II. Pensée
◆ "Prince des Humanistes", Érasme estime que toute connaissance doit être appréhendée depuis les écrits de l’antiquité. Il méprise le moyen-âge et la scolastique, qu’il estime asséchante et de nature à offrir à la raison une place disproportionnée. Son œuvre trouve sa motivation dans des motifs religieux et son articulation intellectuelle dans le rapport que Dieu entretient avec l’Homme. À la théologie il subordonne la culture littéraire, philologique et esthétique : c’est un humanisme chrétien.
↳ Par la présence interne du Christ, il met en avant la primauté de la religion intérieure sur les œuvres extérieures. Individualiste dans sa démarche, il respecte les dogmes fondamentaux du catholicisme, mais se méfie de la liturgie qui ne saurait se substituer à la liberté spirituelle de chacun. Il modère le crédit accordé aux pratiques mortificatoires, estimant qu’une soumission du corps est préférable à son saccage. Le corps doit être dominé par l’esprit et l’esprit par celui du Christ auquel on doit se soumettre par affection et non par crainte. Dieu peut se trouver par tout Homme et en tout lieu, le monastère n’est pas pour lui, le seul lieu propice à la sainteté. Il initie en outre dans son Nouveau Document, l’exégèse moderne des textes bibliques, en incorporant la méthode philologique et historique, suivant Laurent Valla. Du reste, il n’est pas intéressé par les synthèses philosophiques et mystiques initiés par l’Académie florentine, les estimant superflues.
⟴Œuvres choisies
- Choix d’adages {Collectanea Adagiorum}, 1500.
- Le Manuel du soldat chrétien {Enchiridion militis christiani}, 1503.
- Éloge de la Folie {Stultitiae laus}, 1511.
- Les Colloques {Colloquia}, 1518.
- De l’Éducation des enfants {De Pueris instituendis}, 1528.
- La Correspondance d’Érasme {Opus epistolarum}, 1529.
- La Civilité puérile {De Civilitate morum puerilium}, 1530.
⟴Citations
Celui qui connaît l’art de vivre avec soi-même ignore l’ennui.
On ne naît pas homme on le devient.
C’est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous.
Le sage se réfugie dans les livres des Anciens et n’y apprend que de froides abstractions ; le fou, en abordant les réalités et les périls, acquiert à mon avis le vrai bon sens.
Suivant la définition des stoïciens, la sagesse consiste à prendre la raison pour guide ; la folie, au contraire, à obéir à ses passions ; mais pour que la vie des hommes ne soit pas tout à fait triste et maussade, Jupiter leur a donné bien plus de passions que de raison.
S’il est vrai de dire que le caractère distinctif d’un dieu est de faire du bien aux hommes ; si c’est avec justice qu’on fait asseoir aux assemblées de l’empyrée ceux qui ont découvert aux mortels le vin, le blé et autres commodités de la vie, il est impossible de me refuser la première place parmi les immortels, à moi qui suis pour tous la source de tous biens !
L’art d’instruire consiste en plusieurs parties, dont la première et la principale est que l’esprit encore tendre reçoive les germes de la piété ; la seconde, qu’il s’adonne aux belles-lettres et s’en pénètre à fond ; la troisième, qu’il s’initie aux devoirs de la vie ; la quatrième, qu’il s’habitue de bonne heure aux règles de la civilité.
Version: 1.5
Maj : 07/10/2024