Cornucopia
Œuvre
Intérieur d’un kylix montrant Perséphone et Hadès, ce dernier porte une Cornucopia
Auteur : Culture grecque
Date : -440 – -430
Nature : Artisanat
Source : Musée britannique
Œuvre
Métaphore du Nil tenant une Cornucopia, cette statue fut placée ici avec sa sœur représentant le Tibre au XVI
Auteur : Culture grecque
Date : I
Nature : Sculpture
Source : Place du Capitole (Rome, Italie)
Œuvre
Nom : Primavera, Fresque représentant Flora avec une Cornucopia
Auteur : Culture romaine
Date : pm.I
Nature : Fresque
Œuvre
Nom : Nymphes remplissant la Cornucopia
Auteur : Jan Brueghel l’Ancien & Pierre Paul Rubens 👁
Date : 1615
Nature : Huile sur toile
Source : Cabinet royal de peintures
⟴Données générales
Date de stabilisation | Lieu de la stabilisation | Lieu d’utilisation principal | Équivalents approximatifs | Éléments d’ensemble |
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-III (Hymne à Zeus) | Égypte | Occident | = Gjallarhorn ↪ Nourriture d’immortalité | ↟ Corne ↟ Fruit |
⟴Descriptions
⟴Définition et description
► La corne d’abondance, symbole de fertilité et d’abondance, de fortune et de bonheur, figure les richesses inépuisables, d’ordre matériel ou spirituel, que la nature ou que le divin offre à l’homme sans rien attendre en retour. La forme de la corne, que l’on assimile volontiers à celle d’un taureau rappelle celle d’un croissant lunaire, qui est déjà signe de fertilité et de multiplication.
● En Grèce, son extrémité la plus large, qui est la plus haute, est creuse et déborde perpétuellement de grains, de fleurs et de fruits ou encore de lait ou de miel, voir de gâteaux ex-voto de forme pyramidale.
● Dans le polythéisme nordique, Gjallarhorn est le lur d’Heimdall qui entendue dans tous les mondes signale le début du Ragnarǫk et permet de convoquer les dieux. C’est aussi grâce au cor divin que Mímir puise dans la Mimirsbrunn et que chaque jour, il renouvelle sa sagesse.
⟴Significations
↪ En lien avec le symbolisme de la fontaine, la corne d’abondance représente donc un entonnoir de force vitale cristallisé relié à un vortex d’où sort une puissance surnaturelle : en aspirant les forces cosmiques, il est boisson d’abondance, savoir amené du monde des idées ou, macrocosmiquement, matérialisation de ces idées dans des formes aux variations infinies, se manifestant entre autre, en prospérité matérielle. En expirant, l’énergie contenue dans ce qui est limité atteint l’illimité est se répands dans l’espace-temps sans limite. Ce symbolisme double, figure sur les pièces de monnaie impériales qui montrent parfois deux cornes jumelles d’où émergent deux visages et qui sont croisées sur un caducée.
↪ Si le bâton attribut d’Hermès représente une force qui déclenche un mouvement réciproque, la Cornucopia figure ce mouvement réciproque dans ce qu’il est en essence : surface aqueuse débordante de liesse qu’il convient de faire émerger dans une matrice tierce par le biais d’une explosion manifestatoire comme le capricorne fait émerger sa tête hors de l’océan.
↪ On sait du reste, qu’un peu partout dans le monde antique on utilisait des cornes d’animaux pour en faire des cornes à boire et que le principe à abouti au rhyton qui en plus de faire parti des ustensiles des arts de la table avait aussi une fonction rituelle. Héraclès le tiendra volontiers en main dans ses représentations au repos au Mont Olympe.
⟴Aition
► Deux mythes se proposent d’être l’aition de la corne, ils sont tout deux sujets à un certain nombre de variations mineures et parfois plus ou moins contradictoires :
● L’un implique Amalthée, la nymphe céleste à forme de chèvre qui fit office de nourrice pour Zeus. L’une de ses cornes fut brisée, soit à dessin soit par mégarde, toujours est-il que Le Tonnant restitua l’appendice augmenté du pouvoir de fournir tout ce que l’on désire.
● Un autre rapporte qu’il s’agit de la corne du fleuve Achéloos, qu’il perdit lors d’une confrontation qui l’opposa à Héraclès afin de réclamer Déjanir. Lorsqu’il obtint la corne, il la donna aux nymphes qui la remplirent de nourriture. Certains auteurs assurent que les deux cornes ne font qu’unes. Le Lexique d’Hésychios rapporte quant à lui que la corne fut donnée à Héraclès par Hermès avant sa confrontation avec Géryon.
I. Attributions
↪ Quoi qu’il en soit, la corne d’abondance est un attribut de nombreuses entités liées aux forces prodigues de la nature : Gaïa et Cybèle, Déméter et Ploutos, Hadès qui est Nekron Soter et Bacchus (ainsi que sa cohorte de satyres et de ménades), Epona et Cernunos ainsi qu’aux potamoi qui au lieu d’une corne, portent une conque.
↪ Elle est en outre dans les mains des abstractions፧ allégoriques romaines qui sont en lien avec le symbolisme qu’elle véhicule : par exemple Constantia et Fortuna, Flora et Maia. Notons aussi le calathos de Sérapis qui peut être vu comme une cornucopia, mais le symbole qui déjà à cette époque devient banal, est attribué a un bon nombre de divinités ayant rapport avec la fertilité, l’abondance et la prodigalité, ainsi qu’a des esprits plus mineurs les accompagnants, voir à des personnages politiques.
↪ Dans les représentations modernes, la corne est fréquemment renversée, ce qui dans ses figurations d’origine, faisait figure de rarissime exception : L’avarice perd tout en voulant tout gagner
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Version: 1.0
Maj : 07/10/2024