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Joseph Paul Oswald Wirth
Le célèbre inconnu, Diogène Gondeau

Données générales

PériodeLieu
GénéralXIX XXSuisse
France
Naissance5 août 1860, 9h Brienz, Suisse
Décès9 mars 1943, 11h (82 ans)Mouterre-sur-Blourde, France
Cause
Inhumation
Cimetière de Mouterre-sur-Blourde

DomaineCourantOrdre
Magnétisme
Symbolisme
Hermétisme
Astrologie
Alchimie
Néo-occultisme
Franc-maçonnerie ésotérique
Groupe Maçonnique d'Études Initiatiques 🎓
La Bienfaisance Châlonnaise 🎓
Les Amis triomphants 🎓
Les Philanthropes réunis 🎓
Travail et Vrais Amis Fidèles 🎓

RelationsNom
Entourage
AmiStanislas de Guaita
CollaborationAlbert Lantoine
Joannes Corneloup
Marius Lepage
Piobb
DésaccordRené Guénon
EmployeurStanislas de Guaita
RencontreAlexandre Saint-Yves d’Alveydre
Influence
ParThéodore de Tschudy
CritiqueJules Boucher

Repères biographiques

► Wirth est d’abord connu pour ses nombreuses activités maçonniques :

↪ En premier lieu, il fut animé d’une volonté réformatrice vis à vis de la maçonnerie qu’il jugeait peu spirituelle et trop éloignée des rituels traditionnels. D’abord, Wirth est reçu le 26 (28 ?) janvier 1884, durant son service militaire, dans la loge La Bienfaisance chalonnaise du Grand Orient de France. Lorsque en 1885, le Grand Orient de France épure ses rituels sur une base positiviste, Wirth part à la Grande Loge symbolique écossaise et pratique ainsi le rite écossais ancien et accepté à la loge Travail et Vrais Amis Fidèles. Le célèbre inconnu travaille ensuite à la fusion Grande Loge symbolique écossaise et la Grande Loge de France qui a lieu le 18 décembre 1896.

↪ Habile avec les lettres, il se préoccupe ensuite d’activités éditoriales : il écrit pour les revues maçonniques L’Acacia et La Lumière maçonnique(1) et fut en 1912, le fondateur de sa propre revue maçonnique, Le Symbolisme qu’il dirigea jusqu’en 1940, alors forte de 244 numéros. Il crée enfin le Groupe Maçonnique d’Études Initiatiques en 1888 dont les membres rédigent en commun le Livre de l’apprenti dont ils financent la première édition en 1894

◆ Wirth s’est ensuite fait connaître pour ses études sur le symbolisme dont il reste une des grandes figures. Il écrit à ce sujet des ouvrages concis et pénétrants qui sont estimés comme des classiques, tantôt focalisés sur l’hermésisme comme avec son Symbolisme hermétique (1910) ou encore son Symbolisme astrologique (1937), tantôt sur maçonnerie comme avec sa Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes(2).

► Concernant son parcours personnel, Wirth fut d’abord comptable à Londres, archiviste-adjoint au ministère des finances (affaires étrangères ?), bibliothécaire-archiviste au ministère des Colonies puis enfin secrétaire de Stanislas de Guaita dès 1887. Ce dernier lui a appris le français car Wirth est d’origine suisse alémanique. Il a poursuivi le dernier livre de son employeur et ami alors inachevé, Le Problème du mal, ouvrage qui fut achevé par Marius Lepage.

↪ En outre, à la demande de Guaita, Wirth créa en 1889 le tarot dit des Imagiers du Moyen-âge 🗎⮵, jeu qui fut par la suite accompagné d’un ouvrage du même nom et qui demeure l’un des jeux les plus appréciés en France.

■ Magnétiseur opératif à Paris, il cesse son activité en 1885 où, frappé par une maladie de la moelle épinière, il finit sa vie sur une chaise roulante. Certains auront estimé qu’il s’agissait d’une conséquence d’une utilisation abusive de l’agent magnétique.

Œuvres choisies

  • La Franc-Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes (3), 1894-1922.
  • L’Imposition des mains et la médecine philosophale, 1897.
  • Le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’Alchimie et la Franc-maçonnerie, 1910. (𝕍 Théories et Symboles de la Philosophie Hermétique)
  • Le Poème d’Ishtar, 1922
  • Le Tarot des imagiers du moyen-âge, 1926.
  • L’Idéal initiatique, 1923 (aug. 1927).
  • Les Mystères de l’art royal - Rituel de l’adepte, 1932.
  • Le Serpent vert, 1935 (Conte symbolique de Goethe traduit et commenté par Wirth).
  • Le Symbolisme astrologique, 1937.

Citations

Or, lorsqu’une tradition a cessé d’être comprise, elle ne vit plus dans les esprits. En tant qu’observance servile, elle peut se maintenir transitoirement ; mais ce qui manque de cohésion rationnelle ne tarde pas à se disloquer, car tout cadavre tend à se décomposer… Ces formes creuses dont l’esprit s’est retiré, ces écorces mortes, mais persistantes en raison même de leur dessèchement, figurent ce qui se maintient à l’état cadavérique, en tant que superstition, au sens étymologique du mot. Il convient, en effet, d’appeler superstitieux tout ce qui tient debout sans justification logique, comme, par exemple, les rites perpétués par habitude ou par respect du passé, alors que nul ne sait plus à quoi ils correspondent. Hiram est l’intelligence qui anime la tradition maçonnique : il revit en nous dès que nous comprenons tout le mystère de la Maçonnerie, en nous rendant exactement compte de la raison d’être de ses usages symboliques.
Le Livre du Maître
Finalement, le trésor suprême de l’art résulte de l’harmonisation parfaite de l’Esprit et de l’Ame. Toute la difficulté consiste à réaliser l’harmonie en soi-même, afin de participer ainsi à l’harmonie universelle ; mais une fois cette harmonie individuelle réalisée, une cristallisation s’effectue autour du cube parfait initial et l’adepte accomplit dans son milieu la mission de transmutateur qui lui incombe. Il exerce une action de présence, et, par la vertu même de son harmonie personnelle, harmonise autour de lui en répandant sa lumière et en amenant autrui à s’adapter à sa norme. Tel est l’idéal du vrai Sage, dont l’œuvre est d’autant plus efficace qu’elle reste secrète. Il passe inaperçu au milieu de ses contemporains, qui ne se doutent pas de quoi ils lui sont redevables. La prudence d’ailleurs lui recommande d’agir en secret, car tout adepte qui se trahit soulève des haines dangereuses.
Le Symbolisme hermétique
Les résultats parlent. Ils démontrent que ce qui est imaginaire n’est pas forcément illusoire. L’imagination Humaine ne s’exerce pas dans le vide ; elle est créatrice d’images qui prennent vie à leur façon. En imaginant avec persistance que les astres exercent une influence, nous déterminons, nourrissons et fortifions cette influence qui opère dans le domaine imaginatif ou psychique. La seule croyance en l’Astronomie est donc génératrice de courants avec lesquels il est judicieux de compter.
Le Symbolisme astrologique
Les symboles ne s’imposent pas à l’esprit à la manière des textes : ils font penser, et, comme le champ de la pensée est infini, ils n’ont jamais tout suggéré. Le symbolisme est le stimulateur le plus puissant de la pensée autonome, puisée en soi-même. Les symboles étant muets ne prêchent rien, tout en sollicitant la réflexion. Antérieure à la parole, la pensée vient naturellement à qui réfléchit contemplativement, elle se traduit alors en vision de rêve qui illumine l’esprit.
Le Symbolisme hermétique
On n’est pas initié par la vertu d’un cérémonial, pas plus que par l’assimilation de certaines doctrines ignorées par le plus grand nombre. Chacun s’initie lui-même, en travaillant de l’esprit, afin de déchiffrer la grande énigme que nous propose l’objectivité. […] Pour découvrir celle-ci, descendons en nous-même, jusqu’au fond du puits symbolique, où se cache pudiquement, en sa nudité, la chaste divinité du penseur ! Mais l’absorption en soi n’est qu’un exercice transitoire, non une fin. Après être entré en soi, il faut en sortir, afin de s’élever au-dessus des choses, pour revenir à elles, préparé à les apprécier pour ce qu’elles valent.
Le Symbolisme hermétique
Ces adeptes de la science dite occulte nous choquent tout d’abord par le dédain qu’ils affichent à l’endroit de la science pure et simple, en raison de la modestie qui lui interdit de prétendre déchiffrer toutes les énigmes. Avoir réponse à tout, c’est faire preuve à nos yeux, non d’initiation, mais de fort sotte et prétentieuse ignorance profane. Se sont-ils inclinés devant la Papesse, ces occultistes pour qui n’existe plus rien d’occulte ? S’assimilant une fois pour toutes une synthèse, clef du Savoir universel, ces novices impatients négligent l’effort des lentes études méthodiques pour dogmatiser avec assurance, imperturbablement confiants en l’infaillibilité de leur pénétration intuitive. Ce ne sont, hélas, que les victimes d’une imagination indisciplinée qu’ils se gardent bien de dompter, aussi leur fait-elle envisager comme vraie tout fantasmagorie conforme au système de leur école. Fascinés par leur foi en des doctrines qui ont eu le don de les séduire, ils jurent au nom de Maître dont ils n’ont pas saisi la pensée profonde et qu’ils érigent en Pères de leur église occultiste. Les maîtres traditionnels de la Science occulte jouissent d’un tel prestige que nul n’ose s’attaquer à leur dogme. Crus sur parole, ils restent incompris, faut d’avoir été "tués" par les disciples qui prétendent leur succéder.
Le Tarot des imagiers du moyen-âge


1. Il écrit également pour les revues occultistes/spiritualistes L’Initiation, L’Union occulte française ou encore L’Écho de l’au-delà et d’ici-bas.

2. En 3 , chacun voué à un degré de la loge bleue ; 𝕍 stt. le Livre du compagnon (1911) puis son Livre du maître (1922).