Apollonius🔗 horoscope 🔗 autorités
De Tyaneⁱ, Le théurgeⁱ, L’autre Christⁱ
Œuvre
Nom : Portrait d’Appolonius
Auteur : Johann Theodor de Bry
Date : 1611
Type : Estampe
Source : in De la Divination et de la magie bs. Institut de Recherche Getty
Note : Il existe deux maladroites copies de cette gravure in L’Histoire fatidique des Dieux de Pierre Mussard, éds. 1675 et 1680.
Œuvre
Nom : Philosophe errant trouvé à Gortyn (représentant ℙ Apollonius)
Auteur :
Date :
Type : Sculpture
Source : Musée archéologique d’Héraklion
Œuvre
Nom : Portrait d’Appolonius
Gravure : F. Beyssent
Dessin : Mlle Reydellet
Date :
Type : Estampe
Source : in Histoire des philosophes anciens (Alexandre Savérien) bs. Bibliothèque Nationale de France
⟴Données générales
Période | Lieu | |
---|---|---|
Général | I | Grèce |
Naissance | ? -3 | Tyane (Anatolie, Grèce ; ajd. Kemerhisar, Turquie) |
Décès | ? 97 (? 100 ans) | ? Éphèse (Grèce) ? Inde |
Cause | Inhumation | |
? Éphèse ? Inde |
Domaine | Courant | Ordre |
---|---|---|
➧Thaumaturgie ➧Théurgie ➧Prophétisme | Pythagorisme |
Relations | Nom |
---|---|
Entourage | |
Adversaire | Euphratès le Stoïcien |
Ami | Damis |
Influence | |
Par | Pythagore |
Disciple | Damis |
Sur | ➧Évangiles apocryphes ➧Apulée ➧Éliphas Lévi ➧Geber |
Critiqué par | Jean Chrysostome |
⟴Repères biographiques
I. Histoire
■ De lui, on ne sait guère que ce que Philostrate a bien voulu nous indiquer dans sa biographie de nature apologétique et paradoxographique. Cette œuvre fut probablement commandée par Julia Domna(1) et prends ? pour base une biographie précédente de Damis, élève d’Apollonius, désormais perdue.
► Ses parents étaient d’aisés commerçants de Tyane et il a donc profité d’une bonne éducation, au carrefour de la Grèce et de l’orient. Adolescent, il se rend à Égée où il est initié au pythagorisme puis, il se plie à la règle ascétique et se dédie à Asclépios. À 20 ans, son père décède mais il renonce à son héritage. Il aura en outre beaucoup voyagé : Italie, Syrie, Éthiopie et, Philostrate ajoute — quoique certainement de façon symbolique — jusqu’en Inde, afin d’y rencontrer les gymnosophistes. Mystique, il est aussi attiré par les phénomènes naturels et marque un intérêt pour les religions solaires. Son nom peut être compris comme une évocation de l’androgynat par le truchement d’une contraction d’Apollon et de Diane, cultes qui eurent vraisemblablement une grande influence sur lui. De son vivant, il bénéficiait déjà d’une grande popularité et nombre de dirigeants politiques eurent recours à ses conseils.
► Végétarien, évitant les fèves et l’alcool, vraisemblablement contre les sacrifices, il n’a laissé derrière lui aucun successeur ni aucune école même si l’influence pythagoricienne est chez lui manifeste. Nombre d’écrits lui sont attribués mais la plupart sont perdus en plus d’être d’attribution douteuse.
↪ On a souvent comparé sa vie à celle du Christ, puisqu’elle comporte en effet des similitudes avec celles de Jésus notamment son arrestation et son procès. Comme il se mêlait de politique, il fut inquiété par Néron et Domitien : il est emprisonné, mais parvient à s’échapper. À sa mort, il laisse un tombeau vide et son sanctuaire de Tyane resta un lieu de pèlerinage jusque Constantin qui le fit fermer. On lui attribue également un certain nombre de pouvoirs : glossolalie, évocations(2) et exorcismes, thaumaturgie ou prophétisme et il est possible que l’on transféra certains miracles d’Apollonius pour en attribuer le bénéfice à Jésus comme sa résurrection d’une jeune fille romaine devenu l’épisode de la Fille de Jaïre des Évangiles synoptiques. Il aura vraisemblablement inspiré d’une façon ou d’une autre, les rédacteurs des évangiles apocryphes. La légende lui donne également une longévité exceptionnelle de 100 ou 130 ans ou bien qu’il fut ravi au ciel et se réincarna en la personne d’Artéphius.
II. Influence posthume
■ Son nom arabisé donne "Balînoûs Toûânî" or c’est aussi l’auteur à qui l’on attribue la Table d’émeraude retranscrit en appendice dans le Livre du secret de la Création {Kitāb Sirr al-khalīqa} traité arabe du VI. Cet ouvrage est tiré du Livre des causes qui est lui-même inspiré sinon tiré de Proclus et des Hermetica comme le Pymandre. Le texte de la Table semble spécifiquement tiré d’une traduction grecque ou syriaque du corps jabirien (Second livre de l’élément de la fondation). Le folklore égyptien raconte qu’il aurait récupéré la Table dans les tombes bordant le Nil, mais plusieurs versions de la légende existent et certaines placent le lieu de l’action à Tyane même, au pied d’une statue d’Hermès. Apollonius creuse sous la statue, parvient à une caverne et s’y endort. Le Dieu le contacte alors et lui donne accès à la fameuse table d’émeraude.
■ Quoi qu’il en soit, on retrouve le nom de Balînoûs Toûânî associé non seulement à Hermès mais aussi à d’autres ouvrages traitant d’alchimie፧ ou de talismanie comme le Livre des sept idoles transmis par Al-Jaldaki. En effet, le souvenir d’Appolonius se maintint longtemps dans le christianisme orthodoxe de Constantinople et en conséquence, battu en brèche par Jean Chrysostome, il a ensuite joui d’une grande popularité dans le monde de l’occultisme arabo-byzantin où son nom fait autorité. Le personnage continue d’être associé à l’art notoire au moyen-âge puis à la renaissance dans le Comte de Gabalis : Quand on vous diroit par exemple que le divin Apollonius Thianeus fut conçeu sans l’opération d’aucun homme, et qu’un des plus hauts Salamandres descendit pour s’immortaliser avec sa mère : vous diriez que ce Salamandre estoit un Démon, et vous donneriez la gloire au Diable, de la génération d’un des plus grands hommes qui soient sortis de nos mariages Philosophes
. Il refit surface dans le néo-occultisme, lorsque Éliphas Lévi affirma avoir procédé à l’évocation de son fantôme et grâce à ses indications, retrouvé dans un manuscrit un ouvrage d’astrologie qu’il publia sous le nom de Nuctéméron. Cet ouvrage d’où Papus (1:1) et Haven (7:1) tirèrent leurs pseudonymes renseigne sur sept génies associés à douze heures.
◆ Modèle du mystagogue et du sage païen pour Porphyre ou Hiéroclès, son aura irradie même jusque dans un christianisme sensible aux vertus païennes puisque Sidoine Apollinaire voit en lui dans ses Lettres un modèle philosophique tout à fait acceptable pour un lecteur chrétien.
: modéré dans ses mœurs et ses passions mais prompt à chercher la gnose.
III. Documents pertinents
◆ Grillot de Givry in Anthologie de l’occultisme ajoute : Ce célèbre philosophe pythagoricien, contemporain de Jésus-Christ, parcourut une grande partie du monde, enseignant une doctrine très élevée et très pure, et faisant des miracles. Il fut considéré comme une incarnation divine, et certains écrivains alexandrins établirent un parallèle entre lui et le Christ. Il est certain qu’il visita tous les lieux d’initiation de l’antiquité : le temple d’Esculape, le temple de Jupiter Olympien, l’antre de Trophonius, le temple de Diane à Ephèse, le sanctuaire Orphique à Lesbos ; il alla en Ionie, en Egypte, à Babylone, et séjourna quatre mois aux Indes. Philostrate a écrit sa vie, et, de ce document important, nous citerons la conversation d’Apollonius avec les Brahmanes, et une histoire de démonialité fort curieuse.
☩ 𝕍 Apollonius de Tyane, sa vie, ses voyages, ses prodiges, Philostrate (trad. A. Chassang), 1862.
⟴Œuvres choisies
- 95 lettres lui sont attribuées néanmoins l’authenticité de certaines est mise en cause.
- Sur les Sacrifices,
- Sur les Figures coniques,
- Le Nuctéméron,
⟴Citations
Les hommes vertueux n’ont pas besoin d’introducteurs pour que les dieux leur fassent accueil […] Si vous êtes également attaché à la vertu, vous pouvez en toute confiance vous présenter au dieu et lui adresser votre prière.
Pythagore dit que l’art le plus divin est celui de guérir. Si l’art de guérir est si divin, il doit s’occuper de l’âme autant que du corps, car nul être n’est sain, lorsque ce qu’il y a de supérieur en lui est malade.
Si quelqu’un se dit mon disciple, qu’il ne fréquente pas les lieux publics, qu’il ne tue aucun être vivant ; qu’il ne mange pas de viande, qu’il soit délivré de l’envie, de la malignité, de la haine, de la calomnie, du ressentiment, et qu’il ait son nom inscrit parmi les noms de ceux qui ont obtenu la libération.
Il n’est pas possible à l’homme de ne pas commettre d’erreurs, seul un caractère noble reconnaît en avoir commis.
Héraclite fut un sage, mais il ne conseilla jamais au peuple d’Éphèse d’effacer la boue par de la boue !
Accordez-moi, Ô dieux, de posséder peu et de ne désirer rien.
Je prie pour que la justice règne, et les lois soient respectées ; pour que les sages soient pauvres et les autres riches par des moyens honnêtes.