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Zoroastre
Zarathoustra, Fils d’Ormuzd

Données générales

PériodeLieu
Général-VII -VIIran
Naissance𝔏 -VIIOuest de l’Iran
Décès 820 (? 77 ans)𝔏 Montagne Albordj, Himalaya
Cause
Inhumation
? Assassinat

DomaineCourantOrdre
Théologie
Mysticisme
Zoroastrisme 🎓

RelationsNom
Influence
ParAhura Mazda
DiscipleOstanès
Vishtaspa
? Pythagore
SurÉsotérisme eurasien
Folklore eurasien
Occultisme eurasien
Théologie eurasienne
Gémiste Pléthon
Jean Pic de la Mirandole
Marsile Ficin
Sohrawardi

Repères biographiques

I. Histoire

■ On ne sait que peu de choses de sa vie, sinon ce qui est relaté par l’Avesta(1) et les traditions populaires, il est même possible qu’il soit comme Lao-Tseu, une anthropomorphisation incarnant les efforts de réformation du clergé mazdéen. Par ailleurs, comme toutes les figures populaires, son nom fusionna avec plusieurs textes, rois ou réformateurs. On situe légendairement sa vie au -VII. Certains historiens, en croisant les données de l’archéologie et de la philologie postulent quant à eux les du -X. Sa zone d’action est également sujette à caution mais on estime qu’il s’agit globalement de l’Iran occidental et oriental ainsi que de l’Azerbaïdjan.

► Les légendes pehlevis rapportent que sa naissance participe des archétypes divines du prêtre, du guerrier et de l’agriculteur. Il serait né en riant ajoute une source grecque. Après une vie de voyages, s’entretenant avec des sages, Zaratoustra s’isole puis affirme avoir eu une vision d’Ahura-Mazda. Il prêche par la suite son statut de maître des dieux en Azerbaïdjan mais le clergé en place s’oppose au prophète. Soutenu néanmoins par Vishtapa, un prince bactrien, il instaure le zoroastrisme, réforme profonde du mazdéisme d’alors dans l’Iran actuel qui débouche à l’époque Achéménide sur la religion des mages, l’une des sources fondamentales de l’ésotérisme occidental. Les hagiographies expliquent qu’Angra Mainyu tenta de le corrompre, mais qu’il pu le mettre en fuite. On dit que retiré dans le désert, il fut assassiné à 77 ans.

II. Pensée

◆ Zoroastre propose une réforme religieuse basée sur un monothéisme mitigé basé sur la légende antérieure des jumeaux démiurges et englobant une angélologie et une démonologie. Il introduit dans sa réforme le culte de feu — qui remplace les sacrifices sanglants des bovins et la consommation de l’haoma —, les purifications tant physiques que psychiques ainsi que les notions de punitions et de récompenses outre-tombe. Il résumait ainsi sa doctrine : Bonnes pensées, bonnes paroles, bonnes actions. On lui attribue les Gathas, plus anciennes parties de l’Avesta, livre sacré du mazdéisme.

↪ La cosmologie varie selon les écoles. D’une façon générale, les zoroastriens admettent l’existence de deux principes opposés : Ahura-Mazda (Ormuzd) et Ahriman (ou Spenta Mainyu et Angra-Mainyu), principes de bien et de mal perpétuellement en lutte. Au dessus d’eux, trône le Dieu suprême : Ahura-Mazda lui-même (ou Zervane). Puisque ce Dieu est inaccessible, il a crée sept entités archangéliques, les Amesha Spenta, qui sont ses attributs autonomes et dont l’influence est universelle. Ils sont divisés en deux groupes qui correspondent à deux autres entités : atar {feu} et sraosha {conscience}. Sous cette heptade, sont 28 izeds dont Mithra est le chef et enfin, la dernière classe d’entité angélique sont les fravashi qui sont les anges personnels de chaque humain. Ahriman possède également sa hiérarchie qui reflète de façon inversée celle d’Ahura Mazda.

III. Influence

■ L’ancienneté, l’éloignement et la notoriété de Zoroastre, lui firent prendre les traits d’un magicien en occident, du premier et plus puissant de tous. Le folklore à crée l’idée d’un Zoroastre double : l’un perse, inventeur de la magie bénéfique, l’autre, roi des bactriens et concepteur de la magie noire, afin peut-être, de rendre compte du dualisme mazdéen. Plusieurs apocryphes sont écrits en son nom depuis l’antiquité, notablement le Zostrien gnostique, les Oracles Chaldaïques qui lui furent attribués par Pléthon ou encore l’ouvrage alchimico-magique, la Clef de l’art. Bérose, l’identifie à Cham. Montfaucon de Villars qui l’identifie plutôt à Japhet, rend compte de cette réputation : Zoroastre (luy dis-je) qu’on dit qui est l’Auteur de la Necromance ? C’est luy-même (dit le Comte) de qui les ignorans ont écrit cette calomnie. Il avoit l’honneur d’estre fils du Salamandre Oromasis, et de Vesta femme de Noë..

■ En Europe on nommait les prêtres du mazdéisme mais aussi les disciples de Zoroastre les "mages". Les grecs les percevaient comme des spécialistes de la magie et de l’astrologie et par extension, le terme "mage" signifia ensuite "occultiste" ou "initié". Zarathoustra employa quant à lui le terme maga pour signifier un état mystique procurant l’union avec les Amesha Spenta.

IV. Note

■ Les zoroastriens restants de l’Iran chiite sont les "guèbres" et habitent dans les régions reculées du sud-est. En Inde, où la vitalité zoroastrienne est la plus forte depuis le XIX, on les nomme "parsis" {persans} où ils sont un peu plus de 100 000. La plupart sont à Bombay ce qui en fait la ville comptant la plus grande communauté zoroastrienne.

V. Documents pertinents

Grillot de Givry in Anthologie de l’occultisme ajoute : On a placé sous le nom légendaire de Zoroastre l’ensemble des livres religieux de la Perse ancienne, de même que l’on a placé le Pentateuque judaïque sous le nom de Moise. A vrai dire, Zoroastre, ou mieux Zarathustra, est un personnage encore plus mythique que le législateur des Juifs. Il est à peu près impossible de donner une date probable de son existence, ni même d’affirmer qu’il ait jamais existé. Le grand recueil des écrits religieux de la Perse se nomme l’Avesta. Il comprend cinq parties : le Vendidad, l’Izeschné, le Vispered, l’Yasna et le Siroz, auxquels on ajoute le Bundayisch et d’autres livres secondaires. Ces textes ne sont guère connus en Europe que depuis la fin du XVIII° siècle. Le culte du feu, l’adoration de la lumière, et la doctrine des deux principes opposés : Ormuzd, ou positif, et Ahriman, ou négatif, forment la base des croyances de l’ancienne Perse. Un extrait du Yasna donnera quelque idée de la théurgie et de la démonologie que l’on rencontre dans tout l’Avesta.

Œuvres choisies

Citations

Écoutez de vos oreilles ce qui parfait, voyez de votre esprit ce qui est pur pour discerner le choix (à faire), chaque homme pour son propre corps, avant le grand œuvre. Car voici les maîtres qui (sont destinés) à enseigner (ce qu’il faut savoir) pour cela. Or (je proclamerai) ces deux esprits primitifs qui ont été appelés d’après leur propre opération en pensées, en paroles et en actions, l’esprit bon et le mauvais ; que les justes savent discerner avec vérité et les méchants point. (Je proclamerai) cela aussi que ces deux esprits se rencontrèrent à l’origine pour créer la vie et la mort et le sort final de l’être ; (ces deux esprits qui sont) le mauvais esprit des méchants, l’esprit très bon du juste. De ces deux esprits, celui qui était mauvais choisit les actes coupables ; l’esprit sain choisit la pureté, lui qui habite les cieux immuables ; (comme lui firent) ceux qui cherchent à satisfaire Ahura par des actes essentiellement bons, tendant vers Mazda.
Gathas (XXX, 2, 3, 4, 5), trad. Charles de Harlez.
Je bénis tous les hommes et les femmes justes appartenant au monde pur ; Tous ceux qui existent, qui ont été et qui seront. Je bénis Ashi (la félicité) qui répand ses dons et protège toujours ; Compagne et protectrice spontanée (du juste), Compagne répandant la (bonne) doctrine ; Et portant (avec soi) tous les agents curatifs (propres) aux eaux, aux troupeaux et aux plantes ; Abattant toutes les haines des Dévas et des hommes qui s’attaquent à cette maison et au maître de cette maison. (Je bénis) tous les dons excellents, toutes les bénédictions saintes, les supérieures excellentes, Les autres, parfaites, répandent leurs bienfaits, toujours protectrices. En sorte que les bénédictions les plus grandes, les meilleures, les plus brillantes nous adviennent, pour l’honneur, la louange, la satisfaction et la gloire des Amesha-Çpentas, pour la prospérité de cette demeure et tout le monde de l’être pur ; pour combattre toute création de l’esprit mauvais.
Gathas (LI), trad. Charles de Harlez.
Dans le doute si une action est bonne ou mauvaise, abstiens-toi !
attr. (Avesta ?)
Pour tout ce que j’aurais dû penser et que je n’ai pas pensé, pour tout ce que j’aurai dû dire et que je n’ai pas dit, pour tout ce que j’aurai dû faire et que je n’ai pas fait, tout ce que je n’aurais pas dû penser et que j’ai cependant pensé, tout ce que je n’aurais pas dû dire et que j’ai cependant dit, tout ce que j’aurais dû faire et que je n’ai pourtant pas fait… Ces pensées, ces paroles et ces actes, je prie pour mon pardon et je m’en repends avec douleur.
attr. passim
Savoir, Pouvoir, Oser, Se taire
attr. passim


1. Ou du moins ce qu’il reste des textes sacrés de Persépolis après le passage d’Alexandre en -320.