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Métalloïde (Antimoine)

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
GrisMétalliqueTrigonalStibium3Ignifuge
Toxique
ChinePurificationSaturneArsenic
Mercure

Occurrences

Matière des sages et racine des métaux, lion rouge et loup gris, l’antimoine est un vinaigre purificateur qui dévore comme Anubis, les impuretés. Il est ainsi comparable au venin ou à l’arsenic. Il représente l’avant-dernière étape de l’alchimiste à la recherche de la pierre et il symbolise la difficulté à franchir le pas décisif qui fera passer la limite d’un changement essentiel d’état. En propre, c’est le mercure. La technique permettant d’isoler le cinabre de la stribine à été indiquée par Agricola, il ajouta ainsi un nouveau "métal" à la liste traditionnelle des sept métaux.

► Pline la surnomme "pierre d’écume" et dit qu’on le nomme aussi stibi et alabastrum, ce qui a engendré des confusions ultérieures avec l’albâtre. Il mentionné ses vertus thérapeutiques et cosmétiques pour les yeux. En poudre, il est bon contre les brûlures et les plaies.

► Artéphius débute ainsi son Livre secret : L’antimoine est des parties de Saturne, ayant en toutes façon sa nature, aussi cet Antimoine Saturnin convient au Soleil, ayant en soi l’argent vif dans lequel aucun métal ne se submerge que l’or : c’est à dire tant seulement, vraiment le Soleil se submerge en l’argent vif Antimonial Saturnin, sans lequel argent vif aucun métal ne se peut blanchir. Il blanchit donc le laiton, c’est à dire l’or et réduit le corps parfait en sa première matière, c’est à dire en soufre et argent vif de couleur blanche, et plus qu’un miroir resplendissante. Il dissout (dis-je) le corps parfait qui est de sa nature : Car cette eau est amiable et aux métaux placable, blanchissant le Soleil, parce qu’elle contient un argent vif blanc. Et de ceci tu dois tirer un très grand secret, c’est à savoir que l’eau Antimoniale Saturnine doit être mercuriale et blanche, afin qu’elle blanchisse l’or, ne brûlant point, mais seulement dissolvant, et puis après se congelant en forme de crème blanche. Voilà pourquoi le Philosophe dit que cette eau fait le corps être volatil, parce qu’après qu’il a été dissout et refroidi il monte en haut en la superficie de l’eau.

Valentin qui a dédié un ouvrage entier à l’antimoine Char Triomphal de l’Antimoine ne tarit pas d’éloges sur ses vertus alors qu’il est préparé spagyriquement. Dans la douzième Clef il écrit : Prend une partie de cette médecine et Pierre des Philosophes dûment préparée, et faire du lait virginal, et trois parties de très pur or passé par la coupelle avec de l’Antimoine, et battu en lames très menues, conjoints les dans un creuset et leur donne un feu modéré aux douze premières heures, puis fonds les, et les tiens en ce feu par l’espace de trois jours naturels, et la Pierre sera changée en vrai médecine, d’une nature subtile, spirituelle et pénétrante.

► L’antimoine sera de première importance dans la spagyrie de Paracelse.

Sendivogius dit dans sa Lettre philosophique : Les Minéraux sont les matières qui ne sont ni pierre ni métal. Le vitriol, le mercure commun et l’antimoine participent le plus de la matière métallique. Le dernier est la matrice et la veine de l’or et le séminaire de sa teinture : l’un et l’autre contient une Médicine excellente.

Dans ses Demeures philosophales, Fulcanelli écrit un pertinent passage sur l’antimoine.

Les plus instruits des nôtres dans la cabale traditionnelle ont sans doute été frappés du rapport existant entre la voie, le chemin tracé par l’hiéroglyphe qui emprunte la forme du chiffre 4, et l’antimoine minéral ou stibium, clairement indiqué sous ce vocable topographique. En effet, l’oxysulfure d’antimoine naturel se nommait, chez les Grecs, Στιμμι ou Στιδι ; or, Στιδια est le chemin, le sentier, la voie que l’investigateur (Στιδευσ) ou pèlerin parcourt en son voyage ; c’est elle qu’il foule aux pieds (Στειδο). Ces considérations, basées sur une correspondance exacte de mots, n’ont pas échappé aux vieux maîtres ni aux philosophes modernes, lesquels, en les appuyant de leur autorité, ont contribué à répandre cette erreur néfaste que l’antimoine vulgaire était le mystérieux sujet de l’art. Confusion regrettable, obstacle invincible contre lequel se sont heurtés des centaines de chercheurs. Depuis Artéphius, qui commence son traité par ces mots : « L’antimoine est des parties de Saturne… » jusqu’à Philalèthe, qui intitule l’un de ses ouvrages : Expériences sur la préparation du Mercure Philosophique par le Régule d’Antimoine martial étoilé et l’argent, en passant par le Char triomphal de l’Antimoine de Basile Valentin, et l’affirmation dangereuse, en son positivisme hypocrite, de Batsdorff, le nombre de ceux qui se sont laissé prendre à ce traquenard grossier est simplement prodigieux. Le moyen-âge a vu les souffleurs et les archimistes volatiliser, sans aucun résultat, des tonnes de mercure amalgamé à l’or stibié. Au XVIIIe siècle, le savant chimiste Jean-Frédérick Henckel avoue, dans son Traité de l’Appropriation, qu’il s’est longtemps livré à ces coûteuses et vaines expériences. « Le régule d’antimoine, dit-il, est regardé comme un moyen d’union entre le mercure et les métaux ; et en voici la raison : il n’est plus mercure et il n’est pas encore métal parfait ; il a cessé d’être l’un et a commencé a devenir l’autre. Cependant, je ne dois pas passer sous silence que j’ai entrepris inutilement de très grands travaux pour unir plus intimement l’or et le mercure par le moyen du régule d’antimoine. » Et qui sait si de bons artistes ne suivent pas encore aujourd’hui l’exemple déplorable des spagiristes médiévaux ? […]

Rappelons donc qu’une autre similitude de mots permettrait également d’inférer que la pierre philosophale pourrait provenir de l’antimoine. On sait que les alchimistes du XIVe siècle appelaient Kohl ou Kohol leur Médecine universelle, des mots arabes al cohol, qui signifient poudre subtile, terme qui a pris plus tard, dans notre langue, le sens d’eau-de-vie (alcool). En arabe, Kohl est, dit-on, l’oxysulfure d’antimoine pulvérisé, qu’emploient les musulmanes pour se teindre les sourcils en noir. Les femmes grecques se servaient du même produit, qu’on appelait "Platnophtalmon", c’est-à-dire grand œil, parce que l’usage de cet article leur faisait paraître les yeux plus larges (rac. — πλατυσ, large, et οφθαλµοσ, œil). Voilà, pensera-t-on, de suggestives relations. Nous serions certainement du même avis, si nous ignorions qu’il n’entrait pas la moindre molécule de stibine dans le platyophthalmon des Grecs (sulfure de mercure sublimé), le Kohl des Arabes et le Cohol ou Cohel des Turcs. Les deux derniers, en effet, s’obtenaient par calcination d’un étain grenaillé et de noix de galle. Telle est la composition chimique du Kohl des femmes orientales, dont les alchimistes anciens se sont servis comme terme de comparaison pour enseigner la préparation secrète de leur antimoine.

C’est là l’œil solaire que les Egyptiens nommaient oudja ; il figure encore, parmi les emblèmes maçonniques, entouré d’une gloire au centre d’un triangle. Ce symbole offre la même signification que la lettre G, septième de l’alphabet, initiale du nom vulgaire du Sujet des sages, figurée au milieu d’une étoile radiante. C’est cette matière qui est l’antimoine saturnin d’Artephius, le régule d’antimoine de Tollius, le véritable et seul stibium de Michel Maïer et de tous les Adeptes. Quant à la stibine minérale, elle ne possède aucune des qualités requises et, de quelque manière qu’on veuille la traiter, on n’en obtiendra jamais ni le dissolvant secret, ni le mercure philosophique. Et si Basile Valentin donne à (400) celui-ci le nom de pèlerin ou de voyageur (στιδευσ), parce qu’il doit, nous dit-il, traverser six villes célestes avant de fixer sa résidence dans la septième ; si Philalèthe nous assure que lui seul est notre voie (στιβια), ce ne sont pas là des raisons suffisantes pour invoquer que ces maîtres ont prétendu désigner l’antimoine vulgaire comme générateur du mercure philosophique. Cette substance est trop éloignée de la perfection, de la pureté et de la spiritualité que possède l’humide radical ou semence métallique, — qu’on ne saurait d’ailleurs trouver sur terre, — pour nous être vraiment utile. l’antimoine des sages, matière première extraite directement de la mine, « n’est pas proprement minéral et moins encore métallique, ainsi que nous l’enseigne Philalèthe ; mais, sans participer de ces deux substances il tient le milieu entre l’une et l’autre. Il n’est pas néanmoins corporel, puisque entièrement volatil ; il n’est point esprit, puisqu’il se liquéfie dans le feu comme un métal. C’est donc un chaos qui tient lieu de mère à tous les métaux ». C’est la fleur (ανθεµον) métallique et minérale, la première, rose noire en vérité, qui est demeurée ici-bas comme une parcelle du chaos élémentaire. C’est d’elle, cette fleur des fleurs (flos florum), que nous tirons d’abord notre gelée blanche (στιβη), laquelle est l’esprit qui se meut sur les eaux, et le parement blanc des anges ; réduite à cette blancheur étincelante, c’est elle le miroir de l’art, le flambeau (στιλβη), la lampe ou la lanterne, l’éclat des astres et la splendeur du soleil (splendor solis) ; c’est elle encore qui, unie à l’or philosophique, deviendra la planète métallique Mercure (Στιλβον αστηρ), le nid de l’oiseau (στιβασ), notre Phénix et sa petite pierre (στια) ; c’est elle enfin la racine, sujet ou pivot (lat. stipes, stirps) du Grand Œuvre et non pas l’antimoine vulgaire. Sachez donc, frères, afin de ne plus errer, que notre terme d’antimoine, dérivé du grec ανθεµον, désigne, par un jeu de mots familier aux philosophes, l’âne-timon, le guide qui conduit, dans la Bible, les Juifs à la Fontaine. C’est l’Aliboron mythique, Αελιφορον, le cheval du soleil.

Un mot encore. Vous ne devez pas ignorer que, dans la langue primitive, les cabalistes grecs avaient coutume de substituer des chiffres à certaines consonnes pour les mots dont ils désiraient voiler le sens ordinaire sous un sens hermétique. Ils se servaient ainsi de l’épisémon (σταγιον), du Koppa, du sampi, du digamma, auxquels ils adaptaient une valeur conventionnelle. Les noms, modifiés par ce procédé, constituaient de véritables cryptogrammes, bien que leur forme et leur prononciation ne parussent point avoir subi d’altération. Or, le vocable antimoine, στιµµι, était toujours écrit avec l’épisémon (ς), équivalent aux deux consonnes assemblées sigma et tau (στ), lorsqu’on l’employait pour caractériser le sujet hermétique. Ecrit de la sorte, ςτιµµι n’est plus la stibine des minéralogistes, mais bien une matière signée par la nature, ou mieux un mouvement, dynamisme ou vibration, vie scellée (ςιµµεναι), afin d’en permettre à l’homme l’identification, signature toute particulière et soumise aux règles du nombre six. ′Επισεµον, mot formé de ′Επι, sur et σηµα, signe, signifie en effet marqué d’un signe distinctif, et ce signe doit correspondre au nombre six. De plus, un terme voisin, fréquemment employé pour l’assonance en cabale phonétique, le mot ′Επιστηµον, indique celui qui sait, qui est instruit de, habile à. L’un des personnages importants de Pantagruel, l’homme de science, se nomme Epistémon. Et c’est l’artisan secret, l’esprit enclos dans la substance brute, que traduit l’épistémon grec, parce que cet esprit est capable, à lui seul, de parfaire l’ouvrage entier, sans autre secours que celui du feu élémentaire.

Notes

? de l’Egy. mśdmt et passant par l’arabe إثمد (ithmid) {brillant}. Moins sûrement du Grc. ἀντί et μόνος car cet élément est toujours trouvé en association avec d’autres métaux comme le plomb.

𝔏, on attribue la découverte de l’antimoine à Valentin, de cette légende, on tire aussi une étymologie. Comme le moine d’Erfurt faisait des recherches à portée médicale sur l’antimoine, il l’administra à ses frères. Des conséquences funestes s’en suivirent, d’où le nom d’ante monachus.

► La matière était déjà connue en -4000 puisque le fragment d’un vase retrouvé à Tello, bs. Louvre et étudié par Berthelot (puis Selimkhanov) est fait d’antimoine pratiquement pur.

Métalloïde (Diamant)
Pierre de nécessité, Ananchite

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
Incolore
Gris
Jaune
AdamantinCubiqueCarbone10Conductivité thermique
Hydrophobe
Inaltérable
Résistivité
BotswanaPerfection
Incorruptibilité
Pureté
SoleilAimant

Occurrences

Regina gemmarum et dorje {Roi des pierres}, le diamant possède des caractéristiques exceptionnelles qui en font une gemme universellement estimée. Dur, limpide, lumineux et résistant tant aux chocs qu’au feu, il symbolise l’incorruptibilité et la perfection, la réalité métaphysique et la pureté originelle. Il est la lumière et la vie et en tant que tel fut associé au Christ.

↪ Lié à la lumière solaire ou à l’or, il représente Dieu et on estimait d’ailleurs que le diamant pouvait aimanter l’or. Talisman universel depuis Pline, on le pensait capable de préserver de tous les maux et rendre invincible, que ce soit les maladies, les ennemis ou les sortilèges qu’il retourne contre leurs auteurs. Porté, il offre sagesse et amour, sincérité et harmonie, permet de réconcilier les fâcheries. Il donne aussi force, courage et loyauté, puis enfin, foi, héroïsme et spiritualité. Le diamant brille enfin en présence des vertueux mais perd de son éclat en présence des menteurs et des mauvais et s’il est associé à des actes malveillants, il devient même une gemme porte-malheur.

► Point de rencontre diaphane et immuable, le diamant est un symbole de l’axe et Platon (République, X:14) ne s’y trompe pas quand il décrit l’axe du monde comme une colonne lumineuse et multicolore.

► Au moyen-âge, on estimait que les diamants, pourvu que mâles et femmes soient rapprochés et aspergés de rosée de Mai, pouvaient en engendrer d’autres. On ajoutait en outre qu’il avait également la capacité de rendre invisible son porteur.

► La gemme servait d’augure aux barû babyloniens et au Kohen Gadol.

► Dans le bouddhisme aniconique, le trône de Bouddha, là où il atteint l’illumination à Bodhgaya est un vajrasana {trône de diamant}.

► Dans le mahayana, La Perfection de sagesse du diamant coupeur est un des textes les plus importants.

► Dans le vajrayana, le vajra {diamant-foudre} est le symbole de shunyâta {vacuité} et représente l’illumination de la nature de Bouddha. Il évoque l’inaltérabilité et l’invincibilité, la clarté et le rayonnement.

► Pour les lapidaires indiens, le diamant est un cristal abouti, qui a atteint son achèvement. Si le premier représente la sagesse spirituelle, le second représente la sagesse naturelle. Pour le rasāyana, le diamant représente l’immortalité, soit la pierre philosophale.

Lapidaires

► Pline écrit qu’on pensait que le diamant ne se trouvait qu’avec l’or et qu’on lui accordait le plus haut prix. Il indique qu’il est ἀδάμας (adamas) {indomptable} au fer et au feu. Mais s’il est trempé dans du sang de bouc récent et chaud, il cède sous les coups. Il indique encore que le diamant neutralise le magnétisme de l’aimant. Il écarte les poisons, les hésitations et la peur.

► Le Nautique, indique que le diamant protège des lames de fond et des typhons.

► Damigéron/Evax estime que la pierre, grand secours donné par Dieu, est propre à toute action magique. Elle contraint les désirs à s’assouvir d’où son nom de "pierre de nécessité". Enfermée dans de l’argent, elle rend imperméable aux influences mauvaises et aux maléfices, aux esprits et aux démons. Elle repousse tout aussi bien le poison, les procès, les mauvaises pensées et finalement, la crainte, rendant pour ainsi dire, indomptable, redoutable, en somme, invincible. L’auteur recommande de combiner le diamant à de l’or, de l’argent, du cuivre et du fer pour former un bracelet porté au bras gauche.

► Mosca rapporte dans le livre I, qu’elle est associée à la première face du Taureau et qu’elle est froide et sèche. Le meilleur diamant est celui qui est transparent. Elle rend puissant et audacieux. Dans le livre II, il est une pierre de Saturne et se trouve associé au troisième degré du Gémeaux. Elle permet d’être compétant à la chasse et il faut y graver un Homme armé d’une arbalète. Dans le livre III il est associé au Soleil et la pierre fait qu’on est craint de ses ennemis si on la porte. On la renforce en y gravant une femme assise tenant un miroir dans sa main droite, un bâton dans l’autre et sept flammes au dessus de sa tête.

► Le Chrétien dit que porté sur soi, le diamant rend favorable à Dieu et accroît la solidité des os.

Hildegarde dit que le diamant se forme sur les montagnes méridionales, qu’elle qualifie de "visqueuses". S’il est porté en bouche, il permet de jeûner et il a en outre le pouvoir de rendre bon les méchants, ceux qui sont d’une colère rentrée puis explosive ainsi que les frénétiques et les menteurs. Mêlée au vin, elle le rend propre à écarter l’apoplexie et la jaunisse. Le Diable, précise-elle, déteste cette pierre pour sa grande résistance.

► Sydrac estime que la pierre rend fort et vertueux, ôte la colère et la tristesse. Elle écarte les mauvais songes et les bêtes venimeuses. Portée elle permet de vaincre. Elle permet aux femmes de retenir la semence. Il faut la porter à gauche.

► Marbode dit que le diamant est utile en magie, qu’il donne vaillance et énergie et permet de se venger de ses ennemis. Il écarte les fantasmes, fantômes et larves ainsi que les poisons et délires. Il ajoute que pour l’entamer il faut le plonger d’abord dans le sang de chevreau. Il lui donne la même propriété magnétique de l’aimant et meilleure même puisque lui-même attire l’aimant. Il est à monter sur des bracelets d’or et d’argent.

► Mandeville dit qu’il est de l’écume de mer, il apporte moult grâces. Il donne puissance et résistance des os et en conséquence, la victoire. Il apaise les dissensions, les lunatiques et les possédés, puis écarte les sortilèges et les poisons par la transpiration. Il est plus puissant s’il est donné et non acheté. Doit être porté à gauche et enchâssé dans le fer ou l’acier.

► Leonardi souligne sa capacité à rendre fort et audacieux et résister à tous les ennemis et poisons, démons et sortilèges.

► Albert indique que le diamant se dissout dans du sang de bouc. C’est un antidote contre les poisons et il est capable d’éloigner les esprits follets. Porté à gauche, il effraie les ennemis et les bêtes, fait gagner les procès.

► Buddhabatta assure que le diamant est né des os de Balāsura. Un mélange de couleurs dans le diamant est funeste. Selon sa couleur, si elle est franche, le diamant est associé à une divinité : vert, Bouddha, blanc, Varuna, jaune Shakra, brun, Agni, gris Yama et cuivré aux Maruts. Le rouge et le jaune est réservé aux trois. Aux varṇa, blanc, brun, rose et gris brillant. Porté alors qu’on est soi-même pur, il permet de s’augmenter sans cesse dans le domaine qu’on aura choisi et d’éloigner les maladies et poisons, agressions et malédictions. Un diamant fendu ou brisé, taché ou goutté est inutile. Parsemé de rouge il est dangereux.

► Agastimata dit que le diamant, supérieur, consacré à Vénus, est la première pierre qui émergeât du crâne de Balāsura que l’asura laissa volontairement se faire foudroyer. De sa tête naquit également le brahmane, les autres varṇa {castes} surgirent du reste de son corps. Chaque couleur de diamant, par ordre d’importance : blanc, rouge, jaune et grise, correspond en outre à une caste.

↪ Agastimata ajoute que le diamant apporte la connaissance théologique et le bon karma. Il précise que s’il s’agit d’un diamant rouge, il donne la santé et la force, jaune, l’habilité et la richesse et gris, la bonté et l’abondance. Sacrifié, le diamant dissipe les douleurs du ventre. Si on réunit les quatre, on se prémuni des dangers, que ce soit des Hommes, des animaux ou des maladies. Néanmoins, leur pouvoir est rapport à leur perfection et certains signes peuvent le rendre inefficace, néfaste ou même renforcer son pouvoir.

↪ Il ajoute encore qu’il existe huit mines d’excellents diamant et qu’ils se manifestent par paire lors de chaque yuga en commençant par celui du krita. Dans le jambudvīpa (monde terrestre) La domination d’une mine dure un demi yuga avant de passer à la suivante. Il estime le diamant résistant et fort comme le mercure.

Notes

► Xénocrate nous apprend que son nom, adamas {indomptable}, vient de sa dureté.

► À cause de la graphie du XIII aymaunt, on l’a confondu avec l’aimant.

► Il s’agit du seul minéral qui est à la fois un corps simple (carbone) et une gemme.

► Si sa conductivité thermique est élevée (la meilleure du règne minéral), sa résistivité l’est néanmoins également contrairement à la plupart des matériaux.

Métalloïde (Soufre)

Données générales

PléochroïsmeÉclatSystème cristallinComposition chimiqueDuretéPropriétésRépartitionVertusAstralitéInterpénétration
Jaune
Vert
Gras
Résineux
Vitreux
OrthorhombiqueSoufre1.5 2Anti-arthritique
Anti-rhumatismal
Antioxydant
Hydrophobe
ChineFermentationSoleilNon applicable

Occurrences

► Pline écrit qu’à l’instar de la foudre, il contient beaucoup de feu, car il s’allume aisément. Il est employé dans les cérémonies de purification domestiques. Il est si puissant, que brûlé il permet de savoir si une personne est épileptique. C’est aussi un expectorant et il est bon pour les asthmatiques. En cataplasme, c’est un anti-douleur. Il ajoute que sa vertu se fait même sentir dans l’eau.

► Dioscoride indique que le meilleur soufre est rouge vif, translucide et poudreux. Il est utile à toute sorte d’applications thérapeutiques. Pris en fumigation, il est bon pour les voies oto-rhino-laryngologiques et fait en outre, accoucher. Mêlé à la térébenthine il guérit les squames et à la résine c’est un remède contre les piqûres. Ingéré, il guérit la jaunisse.

Hildegarde dit qu’il est chaud et qu’en combustion, il attire les humeurs viciées. Elle ne lui accorde aucune vertu médicale, en revanche elle le dit bon contre la sorcellerie car il érige une barrière plus agressive que les mauvais sorts.

► Il est l’un des trois principes métalliques consubstantiels de l’alchimie avec le mercure et le sel. Incombustible et spirituel si on suit Philalète, c’est dans cette matière fixe et sulfureuse que réside la teinture quintessenciée de la pierre. Ferment, principe actif et sperme, il contient l’or en puissance. C’est un frère et un père, un Soleil et un mâle prodigieux. Il est le feu dans ce qu’il a de dévorant et la volonté dit Geber, dans ce qu’elle à de pénétrant. Ainsi, on le surnomme "dragon". Il est nommé Or des philosophes une fois extrait de la minière des Sages dans laquelle il est amalgamé au mercure. Qualifié de philosophique, il est désigne les granulations à tous les stades.

Notes

Connu depuis la préhistoire au travers de la marcassite qui permettait d’allumer le feu, il est utilisé depuis la haute antiquité comme purifiant. Homère l’estime déjà capable d’éloigner la vermine et il fait brûler du soufre Ulysse afin de purifier sa maison. Quant à Jehovah, c’est une arme qui lui permet de punir les résidents de Sodome et Gomorrhe (Genèse 19:24).