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Aristote
Le Stagirite, Le liseur, Le comble de la perfection Humaine

Données générales

PériodeLieu
Général-IVGrèce
Naissance-384Stagire (Macédoine, ajd. Grèce)
Décès-322 ( 62 ans)Chalcis, Eubée (ajd. Grèce)
Cause
Inhumation
Mort naturelleStagire (Grèce)

DomaineCourantOrdre
Philosophie
Métaphysique
Logique
Morale
Politique
Psychologie
Artistotélicisme 🎓Le Lycée 🎓

RelationsNom
Entourage
AmiHermias d’Atarnée
Théophraste (Disciple et successeur)
CondiscipleSpeusippe
Xénocrate
Influence
MaîtrePlaton
ParEmpédocle
ÉlèveAlexandre le Grand
SurScolastique
Albert le Grand
Alkindi
Ammonios Saccas
Averroès
Avicenne
Boèce
Dante
Geber
Jamblique
Jean Pic de la Mirandole
Jérôme Cardan
Maître Eckhart
Moïse Maïmonide
Proclus
Ptolémée
Roger Bacon
Sohrawardi
Thomas d’Aquin
Critiqué parGiordano Bruno
Jérôme Cardan
Sohrawardi
Tertullien

Repères biographiques

I. Histoire

► Il a suivit durant vingt ans les enseignements de Platon. N’ayant pas été désigné comme son successeur au profit de Speusippe, il voyagea un peu, fonda deux écoles à Assos et à Mytilène avant d’être contacté pour devenir le précepteur d’Alexandre le Grand.

↪ Il revint ensuite à Athènes et fonda sa propre école "Le Lycée" (école péripatéticienne), la succession de l’école Platonicienne lui ayant encore échappé cette fois au profit de Xénocrate. Cette école est financée par Alexandre.

↪ Après la mort d’Alexandre le Grand, il fut calomnié et accusé d’impiété, il dut donc partir d’Athènes - afin, estimait-il, de préserver les Athéniens de recommettre l’erreur qu’ils avait fait pour Socrate - pour Chalcis où il mourut dans la propriété familiale.

II. Pensée

◆ Au contraire de Platon, il se concentra sur les objets du microcosme plutôt que sur les grands principes, rejetant la théorie des formes intelligibles. Il accordait beaucoup de crédit à l’expérience et permit à plusieurs sciences de trouver leur point de départ, il définit en effet la différence logique entre science et opinion. Il propose le système hylémorphique, dualisme repris plus tard par la scolastique qui postule que tout être est constitué d’hyle {matière} et de morphē {forme}. Il défini en outre, tirées de l’Organon, ses catégories ontologiques, critique du platonisme et base de sa perception de l’appréhension du réel.

◆ Aristote ne se désintéressait pas des problèmes théologiques, mais il expurgeait de la réflexion de Platon, les éléments idéalistes et son expression mythique afin de d’élaborer une pensée plus scientifique. Si le Stagirite ne s’est lui même que fort peu occupé d’ésotérisme et interprétait les phénomènes d’un point de vue naturaliste, un nombre important d’apocryphes furent écrits — la plupart tirés de l’arabe, parfois de l’hébreu — en se basant sur ses conceptions, tirant l’auteur vers le néoplatonisme comme avec le fameux Livre des Causes qui est peut-être un commentaire de la Théologie de Proclus. De plus, Aristote possédait une telle réputation de savant que, tel Salomon rempli de sagesse, s’il avait le savoir universel, il était tenu posséder naturellement le savoir ésotérique.

● Il est tout de même notable qu’il utilisera le premier l’idée d’ἐξωτερικοῖς {externe, public} in Politique, inclinant par là ses lecteurs à estimer que son œuvre recèle des éléments hermétiques. Des philologues estiment néanmoins que le terme ἐξωτερικοῖς désignerait plutôt des fragments de dialogues publics datant de sa jeunesse et d’inspiration platonicienne, l’enseignement "intérieur" concernerait donc la partie métaphysique de l’œuvre que nous avons réceptionné. Les commentateurs emploient d’ailleurs à cet effet le terme d’acroamatique. Quoi qu’il en soit, on trouve ainsi attribué au philosophe, bestiaires et lapidaires, traités de talismanie et de physiognomonie, le plus célèbre représentant de cette catégorie étant le Secretum secretorum, ou Lettre d’Aristote à Alexandre qui aura influencé Roger Bacon et qu’on retrouve dans le De l’Art de faire de l’or puis fatalement le Théâtre chimique. On trouve encore nombre de traités influencés par ses écrits : alchimiques(1), astrologiques (via sa Métaphysique), divinatoires (via son Traité de l’âme) et occultes (avec son Traité du Ciel). La Théologie d’Aristote enfin, reprise de Plotin et Porphyre, entérine pour sa part l’idée d’un Aristote mystique.

■ On divise usuellement son œuvre en plusieurs catégories : une partie sur la logique, celle sur la morale et la politique, puis celles sur la nature, la biologie et l’univers. Un certain nombre d’ouvrages sont perdus ou sous forme de fragments tel Eudème, du Bien ou Protreptique. Cette partie de son œuvre était destinée au public.

III. Influences

◆ Du point de vu religieux, l’aristotélisme n’aura pas connu la fortune du platonisme, qui jusque dans le christianisme naissant, est perçu comme une préparation évangélique. Il est oublié puis peu prisé à l’antiquité où on lui préfère le stoïcisme. Les Pères, observant l’absence de mention à l’immortalité de l’âme et jugeant difficile la compatibilité de sa doctrine avec la providence, l’estiment quant à eux suspecte. Il faut attendre la réintroduction d’Aristote par les arabes au XII via les traductions arabes de Crémone et grecques de Jacques de Venise pour qu’une rencontre entre la métaphysique aristotélicienne et le christianisme puisse être féconde. Ses idées pénètrent le moyen-âge par les néoplatoniciens puis surtout par Boèce et enfin Averroès pour l’islam et Aquin pour le christianisme. Elle dominera ensuite l’occident du m.XIII jusqu’au XVI : il devint à ce moment, la norme non seulement philosophique mais aussi scientifique.

● En effet, ses travaux dans le domaine de la faune et de la flore étaient encore utilisés jusqu’au XIX. On lui doit en outre la formalisation de la théorie des quatre éléments. Signalons par ailleurs que ses Catégories et sa Métaphysique(2) et son idée du premier moteur transcendant, furent utilisés en théologie. Exempte du mysticisme et de la poésie qui caractérise l’approche platonicienne, mais partageant son opinion vis à vis de la contemplation qui est estimée comme l’activité la plus honorable et béatifiante, la démarche religieuse d’Aristote présente l’avantage pour la scolastique d’être plus spéculative et structurée, réaliste et intellectualisante. Ses catégories sont d’ailleurs encore utilisées en épistémologie.

Œuvres choisies

  • Catégories : sur les attributs et les catégories, -IV.
  • Constitution d’Athènes, -IV. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France (in Bibliothèque des hautes études, 89)
  • De l’Âme, -IV.
  • De la Génération et de la Corruption, -IV.
  • Des Vertus et des vices, -IV
  • Éthique à Nicomaque, -IV.
  • La Grande Morale, -IV. Lien vers l’œuvre sur Remacle
  • Métaphysique, -IV (Compilation de textes).
  • Poétique, -IV. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France
  • Politique, -IV. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France
  • Réfutations sophistiques : sur les sophismes, -IV.
  • Rhétorique, -IV. Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France
  • Physique, -IV.

Citations

Quand il y a sensibilité, il y a de plus appétit ; car l’appétit est désir, passion et volonté. Il est un seul sens que tous les animaux sans exception possèdent, c’est le toucher. Mais l’être qui a sensibilité a aussi peine et plaisir, selon que l’objet est agréable ou pénible ; et les êtres qui ont ces qualités ont en outre le désir, carie désir est l’appétit de ce qui fait plaisir.
De l’âme, II:3
Ce monde-ci est lié d’une manière nécessaire aux mouvements du monde supérieur. Toute puissance, en notre monde, est gouverné par ces mouvements.
Du ciel
L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit.
Éthique à Nicomaque, IV
Il n’y a point de génie sans un grain de folie.
La Science poétique
La poésie est quelque chose de plus philosophique et de plus grande importance que l’histoire.
La Science poétique
L’Homme est un naturellement, un animal politique.
La Science pratique
Celui qui ne peut pas vivre en société, ou qui n’a besoin de rien parce qu’il se suffit à lui-même, ne fait point partie de l’Etat ; c’est une brute ou un dieu.
Politique, II:3
L’égoïsme, voilà le genre d’amour qui est justement décrié, parce qu’il n’est pas l’amour de soi, mais une passion désordonnée de soi, passion funeste qui entraîne l’avare vers son argent, et tous les Hommes vers l’objet de leurs désirs.
Politique, I
Savoir, c’est se souvenir.
attr. passim (douteux, cela semble tiré de la théorie socratique de la réminiscence ?)


1. Via ses Météorologiques comme le De Congelatione qui est en fait une section du Livre de la guérison d’Avicenne.

2. Dans lequel il se fait premier doxographe.