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Personnalités collectives (XI)

Floruit (pays actuels) :

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Din (Al) Ahmad ibn Imad
Alchimiste 🞄 Islam 🞄 Empire seldjoukide | XI

► Auteur peu connu, de Nishapur (Iran), qui a produit un Fi sina‘at al-iksir {Sur l’art de l’élixir} dont on ne connaît qu’un ms. bs. Bibliothèque nationale de Médecine (Bethesda, États-Unis d’Amérique).

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Khati (Al) Al-Khwarizmi
Alchimiste 🞄 Islam 🞄 Empire seldjoukide | XI

► Actif à Bagdad. Connu pour son Ain al-San’a wa awn-al-sana’a {L’essentiel de l’art et de l’assistance pour les artisans} dont le contenu est proche de la Somme de la perfection.

Npc. avec Al-Khwârizmî le mathématicien.


🙟 1000   

Contract Hermann🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie
Ecclésiastique (Moine), Savant 🞄 Christianisme (Chalcédonisme) 🞄 Saint-Empire romain germanique | 1013 1054
Saint de l’Église catholique romaine (1863, 24 septembre)

Moine bénédictin à l’abbaye de Reichenau. Paralytique depuis son enfance, surnommé "le Contrefait".

◆ Contract est principalement connu pour sa Chronique et ses œuvres musicales : on lui attribue les antiennes Alma Redemptoris Mater et Salve Regina ainsi que plusieurs séquences.

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Michel Psellos [Constantin]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche BiographieEntrée Encyclopedia (sélectionnée)
Philosophe, Polymathe, Politique (Ministre) 🞄 Christianisme (Chalcédonisme, Orthodoxisme), Néoplatonisme 🞄 Empire byzantin | 1018 1096

I. Histoire

► Les principales sources sur sa vie proviennent des passages autobiographiques contenus dans ses propres écrits. Né Constantin dans une famille bourgeoise modeste, probablement à Constantinople, il y demeurera l’essentiel de sa vie. Sa mère, intelligente et vertueuse, prit un soin particulier à son éducation. Constantin suit l’enseignement dispensé dans l’école platonicienne de Jean Mavropous et reçoit une instruction exhaustive mais, poussé par des nécessités financières afin de doter sa sœur, il se résout à se tourner vers l’étude de la jurisprudence auprès de son aîné, Jean VIII Xiphilin, futur patriarche de la cité en 10641075 qui devient son ami. Constantin exerce d’abord la profession de secrétaire juriste et, fréquentant les cercles de lettrés, il est cependant rapidement remarqué pour son intelligence, son érudition et ses talents d’orateur sophistiqué et fleuri. Grâce à l’appui de Constantin III Lichoudès, il pénètre à la cour de Michel IV le Paphlagonien (reg. 10341041) en 1042 et devient ensuite juge à Philadelphie (ajd. Alaşehir). Dès lors, les vicissitudes de sa vie seront liées aux évènements politiques enchevêtrés de l’empire. Ainsi, favori de la cour, il occupe ensuite des fonctions politiques importantes sous le bref règne de Michel V (reg. 10411042) où il est protosekretis (secrétaire impérial). Puis sous Constantin IX Monomaque (reg. 10421055) qui devra en plus, lui confier la charge de la chaire de philosophie et le faire "consul des philosophes" (directeur) à l’académie que l’empereur fonde en 1054. Psellos devra y jouir d’une excellente notoriété quoique suscitant l’opposition des professeurs ecclésiastiques à cause de son affection pour Platon ce qui le mène à devoir réaffirmer son orthodoxie religieuse dans une confession de foi en 1054.

↪ La même année(1) Jean Xiphilin décide de se retirer dans un monastère de l’Olympe en Bithynie et Constantin se détermine à le suivre, d’autant que sa position à la cour est fragilisée. Il substitue alors son nom de baptême par un nom monastique : "Michel"(2). Cependant, goûtant finalement peu l’ascétisme du cloître, il accepte de revenir à la cour sous Théodora Porphyrogénète (reg. 1042, 10551056), devient ministre, conseiller et diplomate sous Isaac Ier Comnène (reg. 10571059) qu’il participe à placer sur le trône. À partir de la mort de l’Empereur, il se trouve néanmoins contraint par Lichoudès, maintenant patriarche, de respecter ses vœux monastiques de 1059 à 1063. Puis, à la mort de Lichoudès, Xiphilin, qui lui succède, lui permet de rejoindre les co-empereurs Constantin X Doukas (reg. 10591067), Konstantios Doukas (reg. 10601078) et l’impératrice Eudocie Makrembolitissa (reg. 10591071); cette dernière apprécie d’ailleurs énormément l’érudit. Il sert ensuite leur héritier, Michel VII Doukas (reg. 10711078) dont il fut également le précepteur mais il ne semble pas obtenir de charge aussi influente que par le passé et ses repports autobiographiques cessent ici. Psellos tombe ainsi vraisemblablement en disgrâce après l’abdication de son élève à la prise de fonction de Nicéphore III Botaniatès (reg. 10781081), ? parce qu’il est perçu comme vaniteux et ambitieux, obséquieux et opportuniste, en raison de ses tendances narcissiques manifestées dans ses ouvrages, de son tempérament hargneux et du fait que faiseur et défaiseur de monarques, parvint à maintenir son influence sous les gouvernements successifs malgré les révolutions et usurpations(3). Il meurt, soit directement en 1078 ou bien plus tard, en 1096, ? retiré dans un monastère.

II. Pensée et œuvres

► Psellos est d’abord un philosophe et adepte des classiques grecs, il commente Aristote, alors en faveur depuis Photios Ier, mais s’enthousiasme surtout pour Platon. Il tente de concilier le platonisme avec le christianisme et relance d’ailleurs l’étude du philosophe comme celle des néoplatoniciens à Constantinople ce qui renouvelle l’approche des études classiques dans le monde byzantin en les rapprochant de l’ancienne tradition des pères cappadociens. Compilateur, il aura d’ailleurs contribué à sauvegarder plusieurs textes théologiques, philosophiques, hermétiques et occultes notamment néoplatoniciens dont les sources sont ajd. perdues. Psellos estime en outre, dans une démarche proche de la théurgie, que la connaissance théologique peut être approché par l’étude des objets sensibles et une pensée d’ordre mathématique. Il s’attache également à Homère, qu’il commente allégoriquement afin d’en faire un devancier de la pensée chrétienne(4). Cette approche fait de lui un précurseur dans ce domaine et devra influencer le néoplatonisme médicéen(5) via Pléthon. En tant que l’un des plus grands polymathe de toute l’histoire byzantine, Psellos est un autodidacte et réputé déjà de son vivant pour son savoir encyclopédique. Ses œuvres, en prose et en vers, au ton parfois polémique(6), touchent à tous les domaines : philosophie et théologie, ésotérisme et sciences occultes, grammaire et rhétorique, littérature et histoire, sciences naturelles et médecine, jurisprudence et mathématiques, musicologie ou encore topographie.

Son ouvrage le plus connu est l’historique autant que littéraire Χρονογραφία (Chronographie)(7) ou ‛Εκατονταετηρίς (Histoire d’un siècle), qui est une continuation de l’œuvre de Léon Diacre et s’étend de l’accession au trône de Basile II (976) à la fin du règne de Michel VII Doukas (1077). L’ouvrage, structuré autour de biographies, est dans sa plus grande partie, plus un mémoire politique et un témoignage de l’époque qu’une chronique rétrospective des évènements importants de l’état. En effet, Psellos y livre en détail des descriptions subjectives d’individus et les intrigues de la cour au détriment d’un compte-rendu des réformes ou des relations diplomatiques avec les pays étrangers. On a cru devoir noter qu’une lecture attentive de l’œuvre, révélerait par ailleurs un sous-texte cynique et humoristique, qui se voudrait caustique à l’égard des empereurs et du christianisme. Psellos à produit nombre d’œuvres d’intérêt pour notre matière(8). Il est notablement l’auteur d’un remarquable Εἰς τὴν ψυχογονίαν Πλάτωνος {Origine de l’âme selon Platon}, d’un Περὶ χρυσοποιίας {Épître sur l’art de faire de l’or} l’un des quatre traité sur les mirabilia écrits pour Michel Ier Cérulaire, d’un encyclopédique Παντοδαπὴ διδασκαλία {Florilège instructif} ou encore de commentaires sur Grégoire de Nazianze ou sur les Oracles chaldaïques (Εἰς τὰ Χαλδαικὰ λόγια) principalement tirés de Proclus, qu’il respecte beaucoup. Il est aussi à l’origine de panégyriques et d’epitaphioi élégants(9) et d’une importante correspondance d’environ 500 pièces, dont plusieurs sont intéressantes et révèlent un puissant réseau de relation dans l’empire. En outre, on lui attribue durant des siècles le Σύνοϕις εἰς τὴν ᾿Αριστοτέλους, attribution qui devra grandement contribuer à sa célébrité(10). Enfin, le célèbre De la Puissance des démons lui est également attribué, de façon sans doute pseudo-épigraphique. Inspiré du néo-platonisme, la taxonomie des démons du Pseudo-Psellos diffère légèrement de la tradition médiévale occidentale(11).

Il existe bon nombre de papiers intéressants sur Psellos. 𝕍 d’abord 1⬝ Quatre étapes de la vie de Michel Psellos in Revue des études byzantines (68 pp. 5-60), Jean-Claude Riedinger, 2010. Lien vers le document sur Persée | 2⬝ La Démonologie de Michel Psellos (Opera facultatis philosophicae Universitats Masarykianae brunensis 22), Karel Svoboda, 1927. | 3⬝ Michel Psellos, un byzantin polytrope ? in Bulletin de l’Association Guillaume Budé (1, 2 pp. 126-143), Corinne Jouanno, 2019. Lien vers le document sur Persée



1. La même que celle du schisme dans l’Église pour lequel Psellos est d’ailleurs favorable.

2. Son surnom "Psellos" {? bégue} est vraisemblablement auto-attribué et se rapporte ? à un défaut d’élocution.

3. L’époque, dépourvue de prétendant légitime au trône au sein de la dynastie byzantine macédonienne, est aux machinations politiques complexes entre les familles aristocratiques et militaires (Doukas, Comnènes, Diogènes, Mélissène…) et à la cour même, Psellos doit faire face à la jalousie de ses rivaux politiques.

4. Il fera de même avec Hésiode, Euripide et les passages difficiles du Nouveau Testament.

5. Notez que le plus ancien ms. du Corpus Hermeticum sur lequel Ficin fit ses traductions, appartenait à Psellos et dont il entra en possession via le moine Léonard de Pistoia, mandaté par Cosme de Médicis pour trouver des mss. rares.

6. Psellos use parfois d’invectives virulentes à destination de ses adversaires et n’hésite pas à remettre en cause et à critiquer des auteurs respectés voir vénérés depuis des siècles.

7. 𝕍 l’unique ms. grc. in Grec 1712 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France et ang. via Documenta Catholica Omnia. Lien vers le document. Pour le fra. 𝕍 Chronographie ou Histoire d’un siècle de Byzance, 1926-28, Emile Renauld.

8. Comme les érudits de son époque, Psellos écrivait en koinè byzantin, proche du grec classique : si son style est gracieux et évocateur, il est aussi sujet à interprétations.

9. Les plus reconnus sont ceux destinés aux patriarches Michel Ier Cérulaire et Jean VIII Xiphilin ainsi que celui dédié à sa propre mère, Théodotè..

10. En fait, traité de logique en question était une traduction grecque des Summulae logicales de Pierre d’Espagne par Georges Scolario.

11. II disait qu’il y a en tout six espèces de démons […] La première est celle qu’il appelait d’un terme local en langage barbare Léliourios, le mot signifiant ce qui est incandescent, espèce qui parcourt l’air qui nous surplombe, car des espaces avoisinant la lune les démons de toute espèce sont tenus écartés, tel un objet impur loin d’un endroit sacré. La deuxième est celle qui erre à travers l’air le plus rapproché de nous, et beaucoup l’appellent aussi à juste titre aérienne. La troisième, qui vient après celle-ci, est l’espèce terrestre. La quatrième habite les eaux douces et salées. La cinquième vit sous la terre. En dernier lieu vient celle qui hait la lumière et qui est à peine douée de sensibilité […].


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Zarqālī (Al) Abū Isḥāq [Arzachel]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie
Astronome, Mathématicien 🞄 Islam (Sunnisme) 🞄 Taïfa de Tolède | 1027 1087

► Astronome arabo-andalou. Producteur en 1087 du plus vieil almanach connu, traduit lat. au XII sous le nom de Tables de Tolède. Les Tables alphonsines du siècle suivant sont basées sur ce travail. Inventeur de la safîha, astrolabe universel.


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Ghazālī (al) Abû Ḥamid [Algazel]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche BiographieEntrée Encyclopædia Iranica Entrée Stanford Encyclopedia of Philosophy
Théologien, Philosophe, Mystique 🞄 Islam (Sunnisme achariste, Soufisme) 🞄 Empire seldjoukide | 1058 1111

I. Histoire

► Dit "Ḥujjat al-Islām" {garant de l’Islam}. Son nom "Ghazālī" provient vraisemblablement du métier de son père, un pauvre soufi fileur de laine {ġazal} qui meurt avec qu’il est encore jeune. Durant la première partie de sa vie, Ghazālī est ambitieux. Capable dans le domaine des lettres, curieux et d’esprit critique, il se tourne vers l’étude de la théologie et à 19 ans, il se rend à une médersa de Nishapur où, brillant élève, il est formé par Al-Juwaynī avec qui il étudie le fiqh, le kalām et la logique et qui le met en contact avec la pensée d’al-Farabi et Ibn Sina. Après la mort de son maître, en 1085, il lui succède, puis, le vizir des sultans seldjoukides Niẓām al-Mulk, mécène des érudits et fondateur de la très prestigieuse Al-Nizamiyya de Bagdad, l’invite dans sa ville où Ghazālī sert l’administration comme ouléma. Dès 1091, l’érudit est désigné comme enseignant de jurisprudence et dirigeant de la l’Al-Nizamiyya de Bagdad ce qui couronne ses ambitions dans le monde des érudits.

↪ Au sommet de sa sommet de réputation, Ghazālī est cependant confronté à une crise spirituelle et intellectuelle suite à l’assassinat de son mécène par les nizârites(1) en 1092, à son constat que l’argent et le pouvoir étaient plus importants que la connaissance pour ses pairs, l’amenant à nier finalement la possibilité d’atteindre Dieu par la théologie spéculative et la connaissance discursive au profit de l’expérience mystique directe. Cette crise sera si profonde qu’il en deviendra aphone, incapable de dispenser des cours. En 1095, il décide alors de se tourner vers la vie ascétique, artistique et adorative du soufisme et à devenir derviche errant. Il vit un moment à Damas, effectue des pèlerinages à Jérusalem, à La Mecque et à Médine, visite Alexandrie. En 1099 il revient à Ṭūs, bourg de son village de naissance, et s’occupe d’une ḵānqāh. En 1106 le fils de Niẓām al-Mulk le convainc de reprendre son poste à la nizamiyya de Nishapur, ce qu’il fait jusque 1110.

II. Œuvres et pensée

► Son œuvre, prolifique(2), embrasse toutes les sciences coraniques : théologie, philosophie, fiqh, morale et mystique. Il reste cependant classique et orthodoxe au regard de l’école achariste, cependant qu’il intègre notablement le scepticisme philosophique dans sa théologie. Ghazālī pense en sus, que la philosophie et l’exercice de la rationalité, seules, ne sauraient mener à la connaissance de Dieu. En effet, philosophe coiffé de mystique, il estime que les pratiques rituelles ne sauraient se concevoir sans le sentiment religieux vibrant et une haute moralité, sous peine de dégénérer dans un formalisme sclérosant. Théologien d’une importance capitale pour l’islam, il est l’auteur du célébrissime إحياء علوم الدين (Iḥyā’ ’ulūm ad-dīn) {La Revivification des sciences de la religion}, œuvre majeure du monde musulman, encyclopédie systématique de l’islam livré en 40 livres et annonçant les sommes médiévales, où il rapproche théologie sunnite orthodoxe et mysticisme moral soufi, permettant ainsi à ce dernier de trouver audience au sein d’un lectorat plus vaste en le systématisant philosophiquement.

↪ Il écrit en outre et notablement, deux ouvrages philosophiques : une préface, مقاصد الفلاسفة {Maqāṣid al-falāsifa} {Les Doctrines des philosophes}(3) et تهافت الفلاسفة (Tahafut al-falasifa) {L’Incohérence des philosophes}, critique au ton polémique(4). Soufi modéré, considérant ainsi la théologie comme une médecine qu’il faut utiliser avec prudence, il critique dans ces ouvrages, avec la dialectique rationnelle cependant, ce qu’il estime être les effets pervers des philosophies et la métaphysique néoplatonicienne d’Avicenne et d’al-Farabi. Il rédige enfin une autobiographie : Al-munqidh min al-dalâl {La Délivrance de l’erreur}.

➽ Influence largement Juda Halevi ainsi que, plus largement, le judaïsme européen médiéval.

𝕍 1⬝ Al-Ghazālī’s supreme way to know god in Studia Islamica (77 pp. 141-168), Binyamin Abrahamov, 1993. | 2⬝ 𝕍 aussi cet excellent site Lien vers le site entièrement dédié à Ghazali, sous-partie de l’Islamic Philosophy Online Lien vers le site de Muhammad Hozien.



1. Connu du grand public comme la "secte des assassins" d’Hassan ibn al-Sabbah surnommé "vieux de la Montagne" en occident. Ghazali critiquera cette secte et l’ésotérisme ismaélien dans son ensemble dans son Kitāb al-Mustaẓhirī. Une réponse lui sera apportée dans le Dāmigh al-bāṭil {Destructeur de l’erreur} d’Ibn al-Walid.

2. On lui attribue 400 œuvres, quoique de façon largement indue.

3. Traduit en occident Logica et philosophia mais sans l’ouvrage suivant et amputée de la partie où il explique la raison de son ouvrage : ruiner l’exercice de la philosophie. Dès lors, il fut considéré en occident comme un philosophe et même, c’est le comble, le meilleur élève d’Avicenne. C’est l’un des premiers ouvrages traduits de arb. au lat.. Son parcours atypique et sa fortune inattendue en occident lui valut d’ailleurs notoirement de faire l’objet d’attentions disproportionnées dans la recherche occidentale au regard de l’ensemble des personnalités historiques composant l’histoire de la philosophie islamique.

4. Et auquel Averroès répondra par son تهافت التهافت (Tahāfut al-Tahāfut) {Incohérence de l’incohérence} {Destructio destructionis}, titre quelque peu malicieux.



1. On lui attribue un Glosae super Platonem.

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Bernard de Chartres🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Arlima
Philosophe 🞄 Christianisme (Catholicisme), École de Chartres, Néoplatonisme 🞄 Royaume de France | 1070 1125

► On sait peu de choses sur sa biographie. Membre de l’École de Chartres depuis 1115, chancelier de l’Église Notre-Dame de Chartres en 1119. Influencé par Boèce mais surtout attaché au Timée(1) et aux néoplatoniciens, il tente de concilier platonisme et aristotélisme, s’intéresse à la métaphysique et à la cosmologie et enseigne le trivium. Jean de Salisbury l’évoque dans son Policraticus ainsi que dans son Metalogicon (3), où il lui attribue notamment la citation : Nous sommes comme des nains sur des épaules de géants. Nous voyons mieux et plus loin qu’eux, non que notre vue soit plus perçante ou notre taille plus élevée, mais parce que nous sommes portés et soulevés par leur stature gigantesque. Maître de Gilbert de La Porrée, Guillaume de Conches et Richard l’Evêque, ? frère de Thierry de Chartres.

◆ Certains chercheurs l’ont confondu avec Bernard Silvestre jusqu’au f.XIX d.XX. le même que Bernard de Moelan, évêque de Quimper.

𝕍 Le Platonisme de Bernard de Chartres in Revue Philosophique de Louvain (25, 97 pp. 5-19), Étienne Gilson, 1923. Lien vers le document sur Persée



1. On lui attribue un Glosae super Platonem.

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Hiyya (bar) Abraham [Savasorda]🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie
Astrologue, Philosophe 🞄 Judaïsme 🞄 Comté de Barcelone | 1070 1140

► Influencé par Al-Battani et Al-Farabi, Hiyaa est d’abord traducteur des œuvres astrologiques et mathématiques arabes vers lat.. Il est un précurseur de l’introduction de l’algèbre arabe en occident. Il traduit notablement la Tetrabible avec Tivoli en 1138.

► Hiyaa a en outre produit plusieurs ouvrages principalement sur ces sujets ainsi que sur la théologie hébraïque dans une perspective morale(1) et dans une optique aristotélicienne et néoplatonicienne. Il produit dans ce cadre, parmi les premiers ouvrages écrits directement en hébreu.

➽ Bar Hiyaa est vraisemblablement l’un des maîtres de ibn Ezra. Son Ḥibbur ha-Meshiḥah ve-ha-Tishboret {Traité sur la mesure et le calcul} traduit par Tivoli en 1145 sous le nom Liber Embadorum devient un important traité de géométrie dans le monde occidental ; il influence notablement Fibonacci. Ce dernier se sert en effet de cette trad. lat. comme point de départ pour son Practica Geometriae.



1. Comme le Hegyon ha-Nefesh ha-Aẓuva {Méditation de l’âme triste}.


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Adélard de Bath🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Arlima
Naturaliste, Mathématicien, Philosophe 🞄 Christianisme (Catholicisme:Bénédictin) 🞄 Royaume d’Angleterre | 1080 1152

► Peu d’informations biographiques sont disponibles. On estime qu’il aurait étudié à Tours et Laon — où il enseigne ensuite — et voyagé en Espagne, en Sicile et surtout à Antioche où il est mis en contact avec la culture arabe. Parait proche de la cour anglo-normande et de l’évêque de Syracuse Guillaume à qui il dédie son De eodem et diverso ( 1105, 𝕍 Latin 2389 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France) et dans lequel il cherche a accorder Platon avec l’aristotélisme. Dans ses Quaestiones Naturales, il fait montre d’un intérêt pour la magie. Scolastique bénédictin et pionnier de la renaissance du XIIe siècle, il est connu pour ses nombreuses traductions de l’arabe au latin : ntm. la Geometrica(1), les tables astronomiques d’al-Khwārizmī, le Centiloquium de Ahmad ibn Yusuf, un abrégé du Introductorium magnum ad Astronomiam d’Albumasar ou encore le Liber prestigiorum, traité d’astro-talismanie sabéenne d’Ibn Qurra ajd. perdu ainsi que le Liber planetarum ex scientia Abel(2). Importateur des arabum studia, il poursuit en cela le mouvement initié par Sylvestre II.



1. Les Éléments d’Euclide dont on n’avait point encore l’original grec et dont on sait le succès considérable.

2. On propose aussi Robert de Chester pour ce dernier.

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Gilbert de La Porrée🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie
Théologien, Grammairien 🞄 Christianisme (Catholicisme), École de Chartres 🞄 Royaume de France | 1076 1154

► Scolastique de la première heure, dirigeant de l’École Saint-Hilaire de Poitiers puis évêque de cette même ville en 1142. Élève de Bernard de Chartres à l’École de Chartres, où il étudie bien sûr Platon et Aristote, puis d’Anselme, à Laon, où il se penche sur les Écritures. Il enseigne ensuite la théologie et la grammaire à l’École de Chartres, semble-t-il avec exigence et sévérité et succède à Bernard de Chartres au poste de chancelier de 1126 à 1140. Demandé à Paris en 1141, il y enseignera également la théologie et aura pour élève Jean de Salisbury.

◆ Son commentaire de Boèce, Opuscula Sacra, contenant une interprétation de la trinité qui ne fut pas du goût des institutions, lui valut d’être inquiété quand, en 1147, il fut dénoncé par deux archidiacres de son diocèse. Dans un procès présidé par Eugène III, Bernard de Clairvaux s’éleva ainsi contre lui et mis en doute son orthodoxie comme il le fit pour Abélard(1). Affaibli par l’échec des croisades et affrontant un Gilbert subtil et cultivé, il ne put néanmoins parvenir à le faire condamner, quoiqu’il fut sommé de réécrire les passages incriminés. Sa notoriété fit que, depuis Albert, on lui attribue le Liber sex principiorum, traité aristotélicien fort étudié et développé durant le moyen-âge(2) mais également le Liber de causis proclusien et le Liber XXIV philosophorum.



1. Gilbert assista d’ailleurs au Concile de Sens de 1141 au cours duquel Abélard fut censuré.

2. Npc. De sex rerum principiis, ouvrage hermétique à teneur cosmologico-astrologique et effectivement issu des sillons la philosophie chartreuse quoique vraisemblablement rédigé en Angleterre par un contemporain anonyme.

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Guillaume de Conches🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Arlima
Philosophe, Théologien 🞄 Christianisme (Catholicisme), École de Chartres 🞄 Royaume de France | 1080 1154

Membre de l’École de Chartres, maître de Bernard de Chartres et professeur de Henri II Plantagenêt et de Jean de Salisbury. C’est un commentateur de la Consolation, du Commentaire au Songe de Scipion, des Institutiones grammaticæ, du De nuptiis et surtout du Timée. Il tire de cette œuvre une cosmologie où la nature en tant qu’âme du monde prend une place centrale. Son De Philosophia mundi (1120) influencera Jean de Meung, cependant le modalisme dont il fait preuve dans cet ouvrage le pousse à se rétracter dans son Dragmaticon.

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Honoré d’Autun🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Arlima
Théologien, Philosophe, Ecclésiastique (Moine) 🞄 Christianisme (Catholicisme:Bénédictin) 🞄 n. ? Irlande gaélique, fl. Saint-Empire romain germanique | 1080 1154

► Sa biographie, aussi obscure que sa bibliographie, rend cependant compte d’une influence décisive sur l’histoire des idées spirituelles occidentale. Disciple de Saint Anselme de Cantorbéry et influencé par Érigène et Rupert de Deutz. Se fixe dans un monastère près de Ratisbonne en 1097. Scolastique primitif et simultanément vulgarisateur, il est l’auteur d’un Elucidarium (1098) sous forme de dialogue et de nature encyclopédique, traitant de théologie et de croyances folkloriques. Ce ouvrage qui fit autorité eut un très vif succès et fut largement copié et traduit. Ses spéculations sur la nature et la fonction des anges influencèrent les élaborations ultérieures. Son Imago mundi (1110) traitant de cosmographie et de chronologie fut également très apprécié. Notablement l’auteur d’un mystique Scala coeli major, d’un philosophique et précurseur Prœdestinatione et gratia et de commentaires sur le Cantique des Cantiques et le Timée (dont il ne nous reste que des fragments). Son Clavis physicae enfin, est un résumé de la Division d’Erigène.

Son influence dans la théologie, la symbolique et la littérature médiévale est remarquable et notons qu’il participe activement à diffuser le thème de l’Homme comme microcosme, en germe chez Erigène : Unde corporalis [substantia, in hominis creatione] ? De quatuor elementis, unde et microcosmus, idest minor mundus dicitur ; habet namque ex terra carnem, ex aqua sanguinem, ex aere flatum, ex igne calorem, diffusion qui sera renforcée par l’influence souterraine de l’Asclepius(1). Connu pour son aphorisme L’exil de l’homme, c’est l’ignorance ; sa patrie, c’est la science (de Dieu) présent dans son Animae exilio et patria.

𝕍 L’excellent papier L’Œuvre d’Honorius Augustodunensis: Inventaire critique in Abhandlungen der Braunschweigischen Wissenschaftlichen (38, pp.7-136), Garrigues Marie-Odile, 1986.



1. 𝕍 L’Homme et la nature: perspectives sur la renaissance du XIIe siècle in Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge (19 pp.39-66), Marie-Dominique Chenu, 1952.

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Jean de Séville🔗 pertinentsEntrée Data.Bnf Entrée Deutsche Biographie Entrée Arlima
Traducteur 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Califat almohade | f.XI m.XII

► Ou "Hispalensis" en lat.. Converso, il est employé par Raymond de Sauvetat, archevêque de Tolède, qui, emboîtant le pas à Gerbert d’Aurillac et à l’École de Chartres l’employa, ainsi que d’autres traducteurs, à restituer des traductions castillanes d’ouvrages arabes (ensuite retraduites en lat.) constituant ainsi l’École de Tolède(1). Parmi ces autres traducteurs, on trouve Dominique Gundissalvi et Abraham ibn Dawd Halevi. La circonscription précise de son identité et des travaux à lui attribuer est d’ailleurs, sur plusieurs points, semble-t-il assez confuse au regard d’autres traducteurs de son groupe : Jean de Séville "Hispanus" et Jean Avendauth, juif converti au christianisme et qui serait le Jean ayant traduit, avec Gundissalvi et Ibn Dawd Halevi, le De anima, commentaire d’Aristote par Avicenne.

𝕍 1⬝ Dans l’Espagne du XIIe siècle, les traductions de l’arabe au latin in Annales. Histoire, Sciences Sociales (25, 18 4 pp. 639-665), Richard Lemay, 1963 Lien vers le document sur Persée puis 2⬝ John of Seville and John of Spain: a mise au point in Bulletin de philosophie médiévale (44, pp. 59-78), Charles Burnett, 2002.

Acteur central de ces activités de traduction avec Gérard de Crémone, on lui attribue de s’être occupé d’un grand nombre de traités de première importance, ntm. sur la philosophie, les sciences occultes (stt. astrologie), la médecine ou les mathématiques. Qu’il suffise de mentionner qu’il traduit la Tétrabible, le Centiloquium et la Table d’Émeraude, le Secretum secretorum(2) en 1112, le Liber introductorius d’Alcabitius vers 1140, le Kitāb al-mudkhal Al-kabīr {Livre de la Grande Introduction} et le De magnis conjunctionibus d’Albumasar, le De Rebus eclipsium et conjunctionibus planetarum d’ibn Atharî (lat. Messala), le De imaginibus d’Ibn Qurra ou encore le De differentia spiritus et animae de Ibn Luqa. On lui attribue encore le מקור חיים {Fons vitæ {Source de la vie}} de Gabirol et le تهافت الفلاسفة (Tahāfut al-Falāsifa) {L’Incohérence des philosophes} de Ghazālī, cependant ces deux dernières traductions pourraient plutôt provenir de Jean "Hispanus". Notez enfin que son Alghoarismi de practica arismetrice est le premier ouvrage occidental à mentionner les chiffres arabes et le zéro.



1. Qui est vraisemblablement plus un concept pratique pour l’historien qu’une réalité historique concrète.

2. Seulement la partie médicale.

separateur

Fiches individuelles (XI)

Salomon (ibn Gabirol) (1020 1058), Milarépa Jetsün (1040 1123), Hildegarde (de Bingen) (1098 1179)