Personnalités collectives (XVIII)
⟴Grassot Louis, Alchimiste et médecin français, XVIII.
► Docteur en médecine de l’Université de Montpellier. Influencé par Dom Belin. Auteur de la Lumière tirée du cahos (1784) et de la Philosophie céleste (1803).
⟴Hohman John, Occultiste allemand, XVIII – 1845.
► Immigré aux États-Unis en 1802, Hohman est un éditeur, principalement connu pour être l’auteur du Der Lange Verborgene Freund (1820) plus connu sous le titre de Pow-Wows lors de sa troisième édition en anglais. Cet ouvrage est une compilation de charmes, remèdes et recettes occultes dans la lignée des grimoires européens.
↳ Le livre, porté par le renouveau du spiritualisme, aura un grand succès dans la communauté des Pennsylvania Dutch. Il sera le point de focalisation de la pratique de la sorcellerie locale dite "braucherei" (ou "powwow", selon l’emprunt fait à l’algonquin), mélange de christianisme et de pratiques folkloriques. Cette caractéristique amènera plus tard cette tradition à s’incorporer dans le Hoodoo.
⟴Falk Hayyim [Baal Shem de Londres], Kabbaliste et alchimiste ? allemand, 1708 – 1782.
► Né en Allemagne, en Ukraine voir en Pologne, on l’estime sabbatéen. Afin d’échapper à des accusations de sorcellerie en Wesphalie, il trouve refuge dès 1736 chez le Comte de Rantzow (son fils relate l’épisode dans ses Mémoires du comte de Rantzow (T°1)
𝕍 pp. 197-223). Il voyage ensuite en Hollande puis s’établit à Londres où il acquière une notoriété de mage. On a pu conserver son journal ajd. bs. United Synagogue, toujours à Londres.
► Du fait de sa célébrité et comme il est alors voisin de Swedenborg on a spéculé sur leurs éventuelles interactions. Cagliostro a affirmé être son disciple.
⟴Theden Johann, Alchimiste et rosicrucien allemand, 1714 – 1797.
► Docteur de Frédéric II de Prusse et chirurgien général de l’armée prussienne. Membre de plusieurs organisations initiatiques comme la maçonnerie à la loge Drei Weltkugeln {Trois globes} (maître en 1784) ou la Stricte observance. Intéressé par l’alchimie፧, on le retrouve à la Rose-Croix d’Or d’Ancien système. Après une rencontre avec Swedenborg lors d’une de ses visites à Berlin, il travailler à élaborer un réseau maçonnique entre l’Allemagne et la Russie.
⟴Théot Catherine, Devineresse catholique française, 1716 – 1794.
► Fille de paysans et domestique au Couvent des Miramiones elle affirme en 1779 être la Vierge Marie et la nouvelle Ève. Elle demeure à la Pitié-Salpêtrière jusque en 1782 puis ouvre un cabinet où elle rend des oracles. L’entreprise marche bien et elle compte des personnes de la noblesse parmi ses clients. Dès lors, elle se présente comme la mère de Dieu et affirme la venue prochaine du Messie.
► Théot est instrumentalisée par Marc Vadier, qui tente de compromette Robespierre et son Culte de l’Être Suprême, cette manœuvre dont le moteur repose sur de faux documents affirmant que Robespierre et Théot sont liés (Robespierre serait le Messie attendu), participe à la chute de L’Incorruptible, l’accusant de fomenter une ambiance propice à une prise de pouvoir total. Arrêtée, Théot est acquittée et meurt un mois après l’exécution de Robespierre.
⟴Wöllner (Von) Johann, Politique et rosicrucien allemand, 1732 – 1800.
► Pasteur luthérien et ministre du roi Frédéric-Guillaume II de Prusse. Franc-maçon à la loge Drei Weltkugeln {Trois globes} (maître en 1796) il rejoint ensuite la philosophie rosicrucienne et fonde avec Bischoffswerde, l’Ordre des Rose-Croix d’or d’ancien système qui se caractérise par un enseignement plus alchimique que mystique. Il devient oberhauptdirektor d’une vingtaine de cercles comportant des personnalités politiques de premier plan. L’ordre, également connu pour avoir engendré les Frères Initiés d’Asie, est mis en sommeil en 1787.
⟴Qingyun Li, Herboriste chinois, ? 1736 – 1933.
► Herboriste, pratiquant du qigong et du baguazhang, prétendu mort à 197 (selon l’année de naissance qu’il déclarait) voir 256 ans (selon un acte de naissance retrouvé indiquant une date de naissance de 1677). Il se serait nourri uniquement de plantes reconnues par la pharmacopée traditionnelle chinoise (notamment la centella asiatica) et d’alcool de riz. Le Time (article Tortoise-Pigeon-Dog du 15/05/1933) rapporte une formule que le taoïste aurait communiquée à ceux qui lui auraient demandé son secret : Gardez un cœur tranquille / Asseyez-vous comme une tortue / Marchez vivement comme un pigeon / Dormez comme un chien
.
⟴Vismes (de) Jacques, littérateur et musicographe français, 1745 – 1819.
► Régisseur de l’Académie royale de musique qu’il tenta de réformer de 1778 à 1780. Connu pour sa publication des Nouvelles recherches sur l’origine et la destination des pyramides d’Égypte (1812)
où, porté par l’égyptomanie représentée par Cagliostro (il mentionne une rencontre en 1785 pp.25-26) et s’inspirant sans doute des légendes de L’Égypte de Murtadi
de Murtaḍá ibn Ḥātim, il postule que les pyramides furent construites par les nephilim. Cet ouvrage aurait influencé Nerval pour son Aurélia.
⟴Sibly Ebenezer, Astrologue et théosophe anglais, 1751 – 1799.
► Après une formation de médecin, Sibly se penche sur le magnétisme animal et fait parti de la Société de l’harmonie universelle de Mesmer. Intéressé par la théosophie, il est à Londres, admis à la Lodge of Joppa No.188 en 1789.
► Il est surtout représentant de l’astrologie፧ anglaise durant son époque crépusculaire et est un important passeur de la Tétrabible. Dans ce domaine, il est surtout connu pour son Illustration of the Celestial Science of Astrology (1784).
► Il est notablement à l’origine des dessins accompagnant l’édition de 1790 de l’English Physitian de Culpeper.
⟴Price James, Chimiste et alchimiste anglais, 1752 – 1783.
► A fait des démonstrations en transmutant du mercure en argent et en or à l’aide d’une poudre au faible pouvoir transmutateur. Il en fit imprimer des procès-verbaux : An account of some experiments on mercury, silver and gold (1782). Membre de la Royal Society, il est pressé par ses confrères de reproduire les transmutations sous contrôle scientifique. Il se suicide par ingestion d’acide prussique devant des confrères venu assister à la transmutation exigée.
⟴Nordenskiöld August, alchimiste et minéralogiste finlandais, 1754 – 1792.
► Minéralogiste et explorateur anti-esclavagiste influencé par Swedenborg. Il est soutenu pendant un temps par Gustave III de Suède dans ses recherches alchimiques afin de financer la guerre contre la Russie. Nordenskiöld estimait que l’or chauffé constamment à la bonne température pouvait avoir les propriétés de métamorphoser les autres métaux. Pour lui, l’obtention de la pierre philosophale, et la création d’or qui en aurait résulté avait pour objectif de réformer la société en faisant de l’argent un déchet
, modifiant ainsi profondément les règles de l’économie. Il décrit sa vision d’une économie alternative dans son Det Borgerliga samhàllets {Le Système de la Société civique} (1789).
☩ 𝕍 "La république de Dieu" : une utopie suédoise de 1789 in Annales historiques de la Révolution française (N°277 pp. 244-273), Ronny Ambjörnsson, 1989 . 𝕍 par ailleurs sa Spiritual Philosophers’ Stone (1789) chez McLean.
⟴Lopoukhine Ivan, Théosophe russe, 1756 – 1816.
► Franc-maçon et martiniste favorable au rosicrucianisme. Il est influencé par Saint-Martin et Eckartshausen, il a en outre connu Krüdener. Renommé pour ses Nekotorye chert {Quelques traits de l’Église intérieure} (1798) , son Catéchisme moral pour les vrais F.M (1799) directement écrit en français et son Dukhovnyi rytsar’ {Chevalier spirituel} (1799).
⟴Ulfvenklou Henrik, Voyant finlandais, 1756 – 1819.
► Lieutenant finlandais, voyant et spiritualiste mystique, influent auprès de Gustave III de Suède. On trouve un ex-libris à son nom dans une Clavicule en français à la Bibliothèque de l’Université de Lund.
⟴Pöschl Thomas, Mystique catholique tchèque, 1769 – 1837.
► Mystique millénariste. Ordonné prêtre en 1789 il se tourne vers le piétisme puis fréquente les cercles du mysticisme souabe où il rencontre Martin Boos et Johann Langenmayer. Il est graduellement persuadé que Napoléon est l’antéchrist et prêche en ce sens, ce qui attire l’attention de sa hiérarchie qui le déplace à Ampflwang im Hausruckwald (Autriche) en 1812. Il s’y lie avec Magdalena Sickinger, la sœur de son curé, dont il devient le confesseur et qu’il initie à ses thèses et qui bientôt à des visions qui viennent confirmer sa mission et affirmer qu’ils sont tout deux destinés à former une nouvelle église judéo-catholique, dans un contexte d’apocalypse prochaine.
► Pöschl prévoit la parousie pour 1817 et à cette date plusieurs de ses disciples les plus radicaux assassinent des personnes considérées comme possédées, d’autres se suicident, persuadés de leur résurrection prochaine. La justice se mêle à l’affaire, le mouvement est dispersé et considéré comme fou, Pöschl termine ses jours dans un hôpital catholique de Vienne. Suite au dès de Pöschl, l’un de ses disciples Bernhard Müller, affirmant être Jean-Baptiste, tentera prendre sa suite, sans grand succès.
⟴Roos Charlotta, Voyante suédoise, 1771 – 1809.
► Voyante et notable de l’ère gustavienne influencée par Swedenborg et qui attira l’attention par quelque succès prédictif en Suède. Elle tenta de faire carrière en France où elle ouvrit un bureau d’esprit mais revint dans son pays natal en 1797.
⟴Murrell James, Rebouteux anglais, ≈ 1785 – 1860.
► D’abord cordonnier, il devient rebouteux après une rencontre avec une sorcière nommée Neboad qui lui transmis un grimoire vieux de plusieurs siècles. Guérisseur, exorciste et voyant, autoproclamé "maître du diable", il est connu pour l’emploi de ses bouteilles de sorcière dans le contre-envoûtement. Sa pratique semble s’appuyer sur des classiques de son époque : Culpeper, Raphael et vraisemblablement la Clavicule.
► La notoriété de Murrell était grande dans le comté d’Essex et la presse locale relayait parfois des informations sur lui, mais sa célébrité s’étendit considérablement quant après sa mort, il attira l’attention des folkloristes faisant de lui un des plus célèbres sorciers d’Angleterre. 𝕍 Cunning Murrell: A Study of a Nineteenth-Century Cunning Man in Hadleigh, Essex in Folklore (N°71, pp. 37-43), Eric Mapple, 1960. Ainsi qu’un témoignage de première main : A Wizard of Yesterday in The Strand Magazine (N°20 pp. 433–442), Arthur Morrison, 1900.