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Personnalités collectives (XV)

Floruit (pays actuels) :

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Cibinensis Melchior  Entrée Data.Bnf
Alchimiste 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume de Hongrie | XV XVI

Connu pour son texte alchimique écrit sous forme de messe : Processus sub forma missae ( 1525). Il est d’abord publié par Nicolas Barnaud dans son Commentariolum in aenigmaticum quoddam epitaphium (1597) puis dans le Théâtre Chimique dès sa première édition en 1602. Le texte est enfin notablement présenté avec une illustration de Melchior dans les Symboles de la table d’or des douze nations de Maier en 1617 (𝕍 ci contre).

Jung qui a interprété le symbolisme de ce texte dans Psychologie et Alchimie (1944), a estimé que son auteur est le chapelain Nicolas Melchior Szebeni, astrologue à la cour de Vladislas II de Hongrie. On a également proposé de l’identifier à l’archevêque Miklós Oláh.

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Libanius Gallus
Théurge 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume de France | XV XVI

► Disciple de Pelagius et maître de Trithème, selon les dires du célèbre abbé. Un échange épistolaire à eu lieu entre eux.

𝕍 Qui était Libanius Gallus ? in Studia Lulliana (6, 01-02, pp.127-138), François Secret, 1962.

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Bongo Pietro  Entrée Data.Bnf
Ecclésiastique, Ésotériste 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 République de Venise | XV 1601

► De noble extraction, Bongo est polyglotte et polymathe, y compris ès sciences occultes. Chanoine et chantre de la Cathédrale de Bergame. Tente de rapprocher pythagorisme et christianisme.

◆ Il aborde l’arithmologie dans son Numerorum Mysteria Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive (1591)(1), ouvrage qui, approuvé par le Saint-Office en 1591, connu le succès dans toute l’Europe. L’ouvrage, couvrant tous les domaines d’application de cette matière, citant de larges sources et finalement modèle du genre, fut a bon droit considéré comme une encyclopédie de la scientia numerorum, discipline indispensable, selon Bongo, pour comprendre la Bible.



1. D’abord De Mystica numerorum significatione, 1583.

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Bolingbroke Roger
Ecclésiastique, Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume d’Angleterre | XV 1441

► Il est secrétaire d’Éléonore Cobham, épouse de Humphrey de Lancastre, premier duc de Gloucester et héritier au trône. Bolingbroke est accusé de conspiration et de sorcellerie contre le jeune Henri VI avec un groupe de clercs et une sorcière 👁 de cour patentée, Margery Jourdemayne. Il est hanged, drawn and quartered en 1441. Shakespeare reprend l’histoire dans son Henry VI 2 (I:4) sans doute à partir des Chroniques Holinshed.

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Ganivet Jean  Entrée Data.Bnf
Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme:Franciscain) 🞄 Royaume de France | XV 1496

Franciscain connu pour son influent Amicus Medicorum Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive (1431, première impression 1496). Il s’agit d’un traité d’astrologie médicale, inspiré par le De urina non visa (1220) de Guillaume l’Anglais, et organisé en quatre sections de sept chapitres, que Ganivet rédige à la demande du médecin bruxellois Henry Amicus. L’objet de l’ouvrage est de guider les médecins dans la pratique de la médecine vis à vis de l’influence des cieux, à la fois en temps d’épidémie et à d’autres moments de l’année, afin que les médecins puissent eux-mêmes connaître les heures et les moments où ils doivent administrer des médicaments. Il propose en outre plusieurs jugements d’horoscopes.

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Bellanti Lucio
Militaire (Condottiere), Médecin, Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 République de Sienne | XV 1499

En tant qu’astrologue, Bellanti jouissait d’un certain renom à Florence : il a prédit la mort prématurée de Pic et celle, violente, de Savonarole. Connu pour son scolastique De Astrologica veritate (1498), souvent cité et réimprimé au XIV. Dans cet ouvrage il réfute de façon systématique et frontale les vues des Disputationes de Pic en s’appuyant sur Aquin et Scot. En fait, il y attaque stt. les positions de Savonarole qu’il estime avoir déformé les propos (et corrompu la foi) du Phénix des esprits.


🙟 1400   

Fillâtre Guillaume  Entrée Data.Bnf
Ecclésiastique (Évêque) 🞄 Christianisme (Catholicisme:Bénédictin) 🞄 Royaume de France | 1400 1473

► Dignitaire de l’Ordre de la Toison d’Or.

► Écrit une Thoison d’Or (1468) qui annonce l’interprétation alchimique du mythe afférent.

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Mansel Jean  Entrée Data.Bnf Entrée Arlima
Historiographe 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume de France | 1400 1473

► Sa Fleur des histoires Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France est influencée par le symbolisme initiatico-alchimique.

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Nicolas (de Cues) [Krebs Nicolas]  Entrée Data.Bnf Entrée ArlimaEntrée Encyclopedia (sélectionnée) Entrée Internet Encyclopedia of Philosophy Entrée Stanford Encyclopedia of Philosophy Entrée Treccani (sélectionnée)
Théologien, Philosophe, Ecclésiastique (Cardinal) 🞄 Christianisme (Catholicisme), Néoplatonisme, Humanisme 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Électorat de Trèves, fl. Principauté épiscopale de Bressanone | 1401 1464

I. Histoire

► Fils d’un riche batelier de Bernkastel-Kues (Rhénanie-Palatinat), il d’abord étudie le droit, la philosophie, les mathématiques et la mécanique. Il est en premier lieu à Deventer, ? à la fameuse École des frères de la Vie commune, puis à Cologne où il prend connaissance des œuvres de Bonaventure et Gerson. Il étudie ensuite les arts libéraux à Heidelberg en 1416 se rend à Padoue en 1417 où il demeure un temps afin de poursuivre ses études. Là, il s’attache aux futurs cardinaux Giuliano Cesarini et Domenico Capranica, devient docteur en droit canon en 1423 et entre en contact avec l’humanisme italien. Après cela, il reprend ses études en théologie à Cologne en 1425 où il a pour professeur Heymeric de Campo qui le met en contact avec Albert et Lulle. Il s’initie également au thomisme, à la mystique rhénane et l’œuvre de Denys et obtient finalement un second doctorat. En 1426, il est secrétaire du cardinal Giovanni Orsini où il se distingue en découvrant des manuscrits d’auteurs classiques(1) que l’on pensait perdus. Après avoir été ordonné prêtre à Rome vers 1430, il est admis au Concile de Bâle en 1431 en tant qu’archidiacre et protonotaire de Liège. Il écrit un De Concordantia catholica (1433) où il affirme déjà l’unité de l’Église catholique et l’accord des confessions chrétiennes. Initialement contre la suprématie du Pape et d’abord membre du parti conciliaire, qu’il estimait plus légitime et apte à échafauder des réformes, il est finalement déçu. Il se range, dès 1435, du côté d’Eugène IV qui en fait rapidement un collaborateur de premier plan.

↪ II est ensuite chargé de se rendre à Constantinople en 1437 afin de préparer le Concile de Florence (1439), comparaître devant Jean VIII Paléologue (reg. 1425-1448) et le Patriarche et ramener en Italie les théologiens grecs dont Bessarion et Pléthon. De la Reine des Villes, il ramène en outre des manuscrits qui lui permettent de contribuer à trouver une solution entre le Pape et le Concile dans un contexte tendu : il scrute les textes des anciens conciles de Constantinople et de Nicée ainsi que les traditions des églises orientales. Sur le bateau qui ramène ces dignitaires, le Cusain à une révélation(2) : celle de la coïncidence des opposés qui va désormais diriger sa vie dans un esprit de conciliation et le mener à rédiger son œuvre majeure, la Docte Ignorance (1440), ouvrage qui va remettre en question la cosmologie médiévale.

↪ Par la suite, dans le cadre de la crise conciliaire, il s’engage à poursuivre en Bohême, en Allemagne et dans les Pays-Bas son prêche du catholicisme, encourager la réconciliation et exercer une activité diplomatique en faveur du point de vu papal auprès des princes conciliaires ou neutres pour mettre fin au grand schisme d’Occident. Récompensé, il est crée cardinal en 1448 et nommé évêque de Brixen (Bressanone) en 1450, diocèse avec lequel il éprouvera de grandes difficultés pour exercer son activité réformatrice dans la mesure où il entrera en conflit avec Sigismond d’Autriche. Il est ensuite un temps légat pontifical en 1450-1452 obtenant des pouvoirs étendus de réforme des institutions et de la vie religieuse qu’il exerce avec une puissante activité. En 1458, Pie II l’appelle à Rome où il passe ses dernières années en tant que Vicaire général de la papauté et participe à l’élaboration de réformes administratives et ecclésiastiques. Avant sa mort, il a fait les plans d’un hospice qui devait se tenir près de sa maison natale. Les voûte de la chapelle devait y unir la dyade platonicienne, la Trinité chrétienne et le quaternaire pythagoricien.

II. Pensée et œuvres

Polymathe et détendeur d’une vaste bibliothèque, De Cues est reconnu dans son érudition(3) par ses contemporains. Son œuvre est constituée pour l’essentiel de brefs traités spéculatifs qui représentent la dernière synthèse philosophico-théologique médiévale et qui, dans le même temps, ménagent un point d’accès à la philosophie moderne. Sa spécificité est de transvaser la pensée néoplatonicienne de l’antiquité tardive et du haut moyen-âge(4) ainsi que le mysticisme rhénan dans l’humanisme dont il est l’un des pionniers. L’influence d’Albert et stt. de Lulle est chez lui importante, tant au niveau de la conceptualisation mathématique que de la volonté d’universalisme religieux et on y décèle également la devotio moderna et le naturalisme de la renaissance padouane. Dans sa Docte Ignorance (1440), où il fait explicitement référence au pythagorisme(5), il met effectivement relief plusieurs idées véhiculées par l’humanisme chrétien : les principes de concorde et d’harmonie, manifestés par la réconciliation entre l’Occident et l’Orient culminant dans l’idée d’un concile préposé à l’union des églises. En outre, il critique la cosmologie dualiste d’Aristote, ouvrant la philosophe occidentale à une perspective épistémologique qu’elle n’avait pas jusque alors, ainsi que l’approche scolastique, notamment dans son Idiota de Mente (1450) où il met en avant la sagesse d’un artisan face à un lettré. Enfin, dans un remarquable De Ludo globi (1463) où l’influence de l’hermétisme se fait sentir, il échafaude une théorie de l’univers et définit la position de l’Homme comme étant libre et noble et ayant ainsi la capacité de choisir son propre destin.

◆ La coincidentia oppositorum {coïncidence des opposés}(6), théorie qui postule l’identité profonde des extrêmes et qui prend racine dans le problème de l’Un et du multiple, est un thème qui traverse toute son œuvre. La suprême coincidentia oppositorum ne saurait se réaliser qu’en Dieu, qui est par définition universel, infini, unitaire : absolu; complicatio {enveloppement} du multiple dans l’Un. Il transcende ainsi les oppositions et cumule la totalité prédicats : être et non-être, nécessité et possibilité, contenant à la fois tous les êtres et étant contenu en eux. Néanmoins, cette synthèse ultime est nécessairement imparfaite dans la création, qui elle, est explicatio {développement} du multiple dans l’Un(7). Elle est en effet soumise à la diversité et la multiplicité(8), qui sont seulement un ensemble de signes exprimant l’harmonie universelle. Par corollaire, les outils conceptuels de l’Homme sont tout aussi limités, puisque la ratio, attachée aux principes de non-contradiction et à celui du tiers exclu est intrinsèquement incapable de s’élever à l’auguste synthèse, se limitant alors en conjectures.

↪ Néanmoins, si elle est inaccessible à l’Homme, la réalisation parfaite contenant cette unité se trouve dans l’Incarnation du Verbe qui unit nature humaine et divine. Par analogie, l’Homme est aussi compris comme une coïncidence, puisqu’en lui, s’interpénètrent le corps et l’esprit, comme Dieu et la création s’interpénètrent, Dieu restant lui-même et la nature l’imitant. Ces rapports de proportions font qu’il est ainsi possible, par une approche dialectique de Dieu et de l’esprit humain mettant en exergue conjectures et néscience, d’obtenir la connaissance et de tendre toujours plus vers la sagesse, idéal inaccessible. Aussi, le processus formel de théologie négative et de conscience critique chez De Cues, s’applique finalement à toute la philosophie : cette connaissance est alors appréhendée par lui tel un polygone régulier tendant par la multiplication infinie de ses côtés vers la forme idéale du cercle(9), forme capable de combiner tous les polygones. Cette démarche vers la connaissance doit ainsi procéder par métaphores et symboles et s’attacher aux images et objets mathématico-géométriques qui sont les moyens auxiliaires privilégiés pour approcher l’harmonie universelle et résoudre les antithèses apparentes; au bond psychiquement aveugle que professe le mysticisme pour résoudre cette difficulté, il propose, fidèle au platonisme, une continuité dans la gnose par le truchement d’intermédiaires intellectuels qui résident à la convergence des possibles où il y a nécessité de "connaître l’ignorance" pour y voir et pouvoir y naviguer. Cette position panenthéiste, qui combine les approches philosophique, théologique et mystique, partage de nombreuses convergences avec les démarches de l’ésotérisme.

◆ En 1453, au lendemain de la prise de Constantinople par les janissaires de Mehmed II (reg. 1444-1446, 1451-1481), il publie un De Pace fidei, qui combinant dialogue et utopie, est un ouvrage précurseur du dialogue interreligieux et fera date dans ce domaine. Il y met en effet en scène des délégués de la plupart des religions connues(10) qui, au Ciel, s’expriment sur leurs traditions et leur rites. L’ouvrage met l’emphase sur la vérité transcendant toutes les religions, sur la sagesse, sentier pour aller vers cette vérité et représenté par un christianisme intellectuel transcendant ainsi que sur la tolérance comme moyen de mettre fin aux guerres de religions. D’ailleurs, dans son De Visione Dei, méditant sur l’Autoportait omnivoyant (1453) de Van der Weyden(11) 👁, il tente de montrer l’intention commune de chaque individu et chaque peuple de trouver Dieu qui demeure caché, au-delà des divers formes. De Cues est en outre l’auteur d’un court traité eschatologique : Conuecture de ultimis debus (1448) dans lequel il fait correspondre la vie et l’âge du Christ (34 ans) à l’histoire de l’église : 1 an du Christ correspond à 50 ans, il la fait naître en 34 et terminer en 1734.

➽ Son influence via sa coincidentia oppositorum est d’une importance cruciale et son écho est important : Ficin, Reuchlin et Pic, Lefèvre d’Etaples, De Bovelles et le cercle de Marguerite de Navarre, Paracelse et Böhme, Bruno et Campanella, Leibniz et Schelling, Hegel et Heidegger ou encore Eliade sont influencés par au moins une partie de sa pensée.

Il existe bon nombre de papiers intéressants sur De Cues et sa philosophie. 𝕍 donc 1⬝ La Connaissance comme saisie dans l’altérité de l’unité du vrai chez Nicolas de Cues in Philosopher en points de vue (pp. 85-101), Jean-Michel Counet, 2020 Lien vers le document sur OpenEditions et 2⬝ Nicolas de Cues et la question néoplatonicienne in Noesis (37 pp. 33-43), Pierre Caye, 2016 Lien vers le document sur OpenEditions. 𝕍 aussi 3⬝ Cusanus Lien vers le site, site de Jean-Marie Nicolle dédié à l’auteur.



1. Notamment l’Histoire naturelle de Pline l’Ancien et un codex de Plaute (Vat.Lat.3870) contenant douze comédies alors inédites.

2. On a proposé qu’elle se soit faite par l’intermédiaire de manuscrits de Proclus qui circulaient parmi les théologiens byzantins.

3. Il s’était familiarisé avec tous les courants philosophiques et de la théologiques médiévaux. Sa célébrité est telle qu’elle est même surestimée notamment en mathématiques ou en études hébraïques. On lui doit cependant la première mention de la reconnaissance de l’impossibilité de la quadrature du cercle dans son De Quadratura circuli, d’avoir eu une influence décisive sur la réforme grégorienne au niveau calendaire avec son Reparatio Kalendarii (1436) ainsi que la première carte moderne de l’Europe centrale et orientale.

4. Proclus, Denys, Érigène et l’École de Chartres.

5. On sait d’ailleurs, qu’il s’est aussi intéressé à l’Asclépios et au Livre des XXIV philosophes.

6. Dont il tire les principes d’Eckhart et de la figure de Socrate.

7. 𝕍 Docte ignorance, II, III.

8. Lumière/obscurité, chaud/froid…

9. De Cues estime que le problème de la quadrature du cercle est l’équivalent géométrique de la conjonction des opposés.

10. Il s’agit plutôt de représentants de nations mais on y voit représenté dix-sept points de vues : christianisme, judaïsme, islam, zoroastrisme, paganisme et même la philosophie, conçue comme une religion de la sagesse.

11. Que nous avons seulement conservé en tapisserie au Musée d’art de Bâle.

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Denys le Chartreux [Dionysius van Leeuw]  Entrée Data.Bnf Entrée Arlima
Mystique, Théologien 🞄 Christianisme (Catholicisme:Chartreux) 🞄 Saint-Empire romain germanique (Comté de Looz) | 1402 1471

► Aussi "Denys de Ryckel", dit "docteur extatique" ou "le dernier des scolastiques", il est bienheureux pour quelques martyrologes cartusiens. Platoniste chrétien influencé par la mystique flamande, compilateur et synthétiseur de la vita spiritualis, c’est un commentateur du Pseudo-Denys l’Aréopagite, Boèce, Climaque et de la Bible dont il glose tous les livres.

◆ Conseiller des notables, restaurateur de la discipline ecclésiastique, il est important pour la mystique catholique du XV XVI qui le cite fréquemment.

𝕍 déjà le concis Denys le Chartreux, 1402-1471, sa vie, son rôle, une nouvelle édition de ses ouvrages (1896) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre de Mougel.

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Retz (De) Gilles [Montmorency-Laval (De)]  Entrée Data.Bnf
Politique (Seigneur), Occultiste 🞄 Christianisme (Catholicisme), Satanisme 🞄 Royaume de France | 1405 1440

► Il participe de façon notoire à la Guerre de Cent Ans jusqu’à être sacré Maréchal de France par Charles VII. Ayant dilapidé sa fortune, il eut recours aux pratiques occultes et invocations sataniques afin de restaurer sa richesse matérielle.

↪ Manifestement psychotique et sadique, surnommé "Barbe Bleue", il est tristement célèbre pour sa condamnation pour pendaison suite à des centaines de meurtres d’enfants commis dans des conditions atroces.

◆ Hormis la biographie de l’abbé Bossard(1), une étude, inspiré du travail précédent a été écrite par Huysmans : Gilles de Rais (1897).



1. Gilles de Rais, 1885 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive.

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Bonincontri Lorenzo  Entrée Data.Bnf
Astrologue, Poète 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Royaume de Naples | 1410 1491

► D’abord soldat, il s’intéresse à l’astrologie vers 1460. Bonincontri, ami de Ficin et Giovanni Pontano(1), a fréquenté les principaux centres humanistes italiens : Naples (1450-1475) où il enseigne l’astrologie, Florence (1475-1478) et Rome (1483-1491) où il est le protégé de Sixte IV.

Auteur de deux œuvres poétiques où se rencontrent science antique et philosophie chrétienne platonisante : un Rerum naturalium (1469-1472) concernant principalement la théologie et la philosophie et un De rebus coelestibus (1472-1475), philosophique encore, mais plus largement pénétré d’astrologie que le précédent. Il est encore l’auteur d’une édition commentée des Astronomiques (1484), d’un commentaire sur le Centiloque (1477) et d’un Tractatus revolutionum (1491) composé à partir d’études sur la Tétrabible.



1. Qui le qualifie de "nobilis astrologus".

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Henri VI (Roi d’Angleterre)  Entrée Data.Bnf
Politique (Roi) 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume d’Angleterre | 1421 1471

► Soutient les faiseurs d’or en abolissant l’interdiction de son prédécesseur Henri IV datant de 1403. Ne parait pas aller plus avant.


🙟 1425   

Dawani (al) Jalal al-Din Entrée Encyclopædia Iranica
Philosophe, Mystique 🞄 Islam ( Sunnisme) 🞄 n. Empire timouride, fl. Confédération Aq qoyunlu | 1426 1502

► Actif à Chiraz. Poète, auteur prolifique et prolixe, il combine la philosophie illuminative de Sohrawardi(1), l’aristotélisme et Ibn Arabi.

◆ Célèbre pour ses longues controverses avec Sadr ad-Din Dashtaki puis son fils, Ghyath al-Din Mansur Dashtaki, tous deux également influencé par Sohrawardi(2).



1. Dont il commente les Hayākil al Nūr {Temples de la lumière}.

2. Ghyath à d’ailleurs lui aussi produit un commentaire des Temples de la lumière.

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Manfredi Girolamo  Entrée Data.Bnf
Médecin, Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Humaniste 🞄 États pontificaux | 1430 1492

► Né à Bologne, il étudie dans cette même ville, puis à Ferrare — où il est diplômé en 1455 et entre en contact avec les milieux humanistes — et enfin à Parme où il obtient un diplôme de médecine. Il enseigne finalement la philosophie, l’astronomie ainsi que la médecine dans sa ville natale toute sa vie durant et était fort d’une excellente réputation, tant en tant que pédagogue(1) qu’en tant qu’astrologue. Position certes politiquement compliquée dans l’Italie de l’époque mais Manfredi su se préserver des princes et de l’Inquisition. Adepte de l’astrologie divinatoire, il est attaqué par Pic dans ses Disputationes adversus astrologiam divinatricem. Connu pour son encyclopédique populaire Liber de homine ou Il Perché (1474) Entrée du catalogue inconnue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive, écrit en langue vernaculaire et fréquemment réédité jusqu’au XIX. Il y est question d’entretien de la santé et de considérations physiologico-astrologiques, proche dans la forme des Problemata physica d’Aristote. Auteur également d’un Centiloquium de medicis et infirmis (1488) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque d’État de Bavière, traité astrologico-médical influencé par les théories du Secretum secretorum. Entre dans les ordres mineurs et obtient sa tonsure en 1459.



1. Il n’hésitait d’ailleurs pas à vulgariser et à rédiger en vulgari eloquentia.

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Édouard IV (Roi d’Angleterre)
Politique (Roi) 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume d’Angleterre | 1442 1483

► Soutient les faiseurs d’or, notamment Ripley, mais ne parait pas aller plus avant.

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Maestro di Tavarnelle
Peintre 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 République de Florence ou ? Royaume de France | XV XVI

Maître peintre anonyme de l’École florentine. ? de l’atelier de Filippino Lippi. Parfois également identifié aux Maestro di Ovidio et à celui dei Cassoni Campana. Sujets mythologiques et sacrés de saveur hermétique : Thésée et le Minotaure (d.XVI), Histoire de Thésée et Ariane (d.XVI) ou sa Vierge à l’Enfant entrônée (1519).

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Bianchini Giovanni  Entrée Data.Bnf
Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 États pontificaux | 1410 1469

► Né à Bologne, fixé à Ferrare où il sert les ducs de Modène.

◆ Connu pour ses Tabulae astronomiae (1495) basées sur les Tables alphonsines.

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Doget John
Ecclésiastique (Prêtre) 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Royaume d’Angleterre | 1435 1501

► Mêlé à des débats autour de l’ésotérisme dans le cadre de son commentaire du Phédon où il tentait de rapprocher platonisme et christianisme.

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Prisciani Pellegrino  Entrée Data.Bnf
Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 États pontificaux | 1435 1518

► Astrologue, influencé par Peuerbach et sans doute Bianchini. Il était professeur d’astrologie à l’Université de Ferrare et bibliothécaire ainsi que secrétaire de la Maison d’Este.

► Pour Pellegrino, les astres, causae secundae sont médiateurs entre Dieu et la nature. Il est principalement connu pour être à l’auteur du programme astrologique des fresques du Palais Schifanoia.

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Jabez (Ben Hayyim) Joseph
Théologien 🞄 Judaïsme 🞄 Royaume de Portugal | 1440 1508

► Exégète et homéliste lisboète influencé par la mystique kabbalistique de Ḥayyaṭ. Jabez était un critique de la philosophie, de son rationalisme et de l’aristotélisation du judaïsme auquel il substitue la foi. À cette fin, il critique notamment la pensée de Maïmonide. Depuis l’Expulsion des Juifs d’Espagne (1492), il habite en Italie.

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Botticelli Sandro [Filipepi Alessandro] 👁  Entrée Data.BnfEntrée Treccani (sélectionnée)
Peintre 🞄 Christianisme (Catholicisme), Renaissance (première) 🞄 République de Florence | 1444 1510

I. Histoire et parcours artistique

► Sans que l’on soit certain de la source de son surnom "Botticelli", on s’accorde à penser qu’il viendrait de l’un de ses frères, ? de Giovanni, orfèvre(1). Fils d’un tanneur, Botticelli lui-même s’initie d’abord au métier de son frère, entrée en matière dont il conservera dans son art, certains traits caractéristiques : la minutie dans les détails ainsi que les contours et la fréquence avec laquelle il rehausse d’or ses œuvres. Cependant, ayant l’opportunité de croiser des artistes peintres qui fréquentent l’atelier, il découvre sa vocation et, en 1465, il devient l’élève de Filippo Lippi. En 1469, il est déjà maître, forme même le fils de son défunt maître, Filippino et rejoint la Guilde de Saint-Luc. Le style de Botticelli, par ailleurs influencé d’abord par Verrocchio et Pollaiuolo(2), s’affirme distinctement dès son Adoration des Mages (1475) 🗎⮵ et son Saint Augustin dans son cabinet de travail (1480) 🗎⮵ à l’Église Ognissanti. Ces œuvres arborent tout deux des couleurs riches et accompagnés ensuite de lignes douces, cependant que l’exécution est plus tranchante et nerveuse, robuste et vigoureuse que lors de ses années d’apprentissage.

Les Médicis(3) eurent recours aux services de l’artiste et devinrent ses mécènes : cette famille et leur entourage lui commandent des portraits (domaine où il excelle), des peintures tant sacrées que profanes, des fresques pour des chapelles ou encore des cartons de tapisserie; sa première commande est une figure allégorique : La Force (1470) 🗎⮵. Le Printemps (1478) 🗎⮵ — un des chef-d’œuvre de l’ésotérisme pictural — et la Naissance de Vénus ( 1485) 🗎⮵, proches de la pensée de Ficin et de la poésie de Politien, assurent sa renommée(4) et constituent encore ajd. pour la critique, les archétypes de la peinture renaissante. Cependant, sa puissante et pieuse Madone du Magnificat (1481) 🗎⮵, son subtil et vivant Pallas et le Centaure (1482) 🗎⮵ ou son érotico-occulte Vénus et Mars (1482) 🗎⮵ n’en sont pas moins remarquables pour l’histoire de l’art et l’ésotériste intéressé par l’herméneutique des œuvres artistiques. La renommée de Botticelli provient certes d’une part, de ses peintures figurant les mythes antiques et au travers desquelles il véhicule des significations philosophiques et littéraires, mais elle provient d’autre part aussi, des fresques sacrées de la Chapelle Sixtine qu’il élabore en 1481 avec d’autres peintres (Ghirlandaio, Le Pérugin et Rosselli) : on lui doit notamment Les Épreuves de Moïse (1481) 🗎⮵, La Punition des Rebelles (1481-1482) 🗎⮵ ou La Tentation du Christ (1481-1482) 🗎⮵.

↪ On observe notablement que, dans les dernières productions du peintre, le décès de Lorenzo en 1492 et l’abandon de Florence par Lorenzo di Pierfrancesco, ainsi que la violente crise politique, religieuse et artistique qui s’en suivent, accablent et irritent vraisemblablement et comme on peut s’y attendre, Botticelli; la fin des Médicis accompagnant le déclin des arts. Plusieurs de ses œuvres furent d’ailleurs sacrifiées dans les autodafés de Savonarole mais il produit aussi plusieurs tableaux, annonçant le maniérisme, et au mysticisme religieux accusé, tel sa Nativité Mystique (1500) 🗎⮵. Dans ses Vies des meilleurs peintres (1550), qui constitue, comme pour beaucoup d’artistes de cette époque, la source biographique principale de Botticelli, Vasari lui décrit une fin de vie peu reluisante : pauvreté, faiblesse morale et partisan de Savonarole mais, a l’appui de plusieurs documents, ces observations ne font pas l’unanimité parmi la critique historique; il semblerait notamment que sa famille resta plutôt dans un certain confort financier.

II. Style et influence

Peintre du sacré et du profane associé à l’apogée des Médicis et de Florence, le style de Botticelli est harmonieux et exquis, raffiné, élégant et fleuri, ondulant et gracieux, plein de souplesse dans le mouvement, empli d’une grâce indolente et d’une solaire mélancolie, en plus d’être riche en narration, images et en suggestions tant dans ses compositions que dans ses éléments(5) à l’aide d’un sens certain de la vitalité; sens de l’équilibre, profondeur du sentiment et grandeur de la vision qui, en plus d’une faculté à aller à l’essentiel, ne pourront guère être plus tard atteints que par Moreau 👁. Il a formalisé un nouvel idéal de beauté pour la société florentine en particulier et renaissante en général, en plus d’illustrer par ses thématiques, intentions et allusions, le climat culturel de l’époque : goût pour la beauté et la thématique de l’amour(6), la recherche philosophique et religieuse ainsi qu’un attrait, une admiration même, pour l’antiquité, le tout dans le cadre de l’idéal chrétien. Botticelli est par ailleurs l’un des premiers artistes à illustrer des œuvres littéraires(7), contribuant ainsi à faire émerger le dessin comme un art à part entière et non plus comme une simple étape préparatoire de la peinture.

Influence les préraphaélites qui le redécouvrent : son art est en effet pratiquement oublié de sa mort jusqu’au XIX, rapidement démodé par De Vinci 👁, Raphaël 👁 et Michel-Ange 👁.



1. À Florence, "battiloro", déformé "battigello".

2. Il l’est aussi plus généralement par la théorie de l’art d’Alberti et également par Memling en ce qui concerne les portraits et les paysages.

3. Qu’il rencontre par l’intermédiaire de la famille Vespucci avec qui il est voisin.

4. Avec sa Vénus, il réintroduit d’ailleurs pour de bon le nu féminin dans l’art occidental.

5. Grâce à ses échanges avec Politien ou Pic dont il était proche.

6. Notons la figure féminine idéalisée d’ordre ficinienne : lumineuse, vertueuse et porteuse d’un sensualisme virginal, grande et mince, au regard doux mais perçant, déployant des cheveux blonds sophistiqués et détaillés.

7. Ntm. des scènes de la Divine Comédie 👁, œuvre qu’il admirait considérablement et étudiait, ainsi qu’une nouvelle de Boccace.

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Głogów (De) Jean
Polymathe, Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume de Pologne | 1445 1507

► Effectue ses études à l’Université de Cracovie dès 1962 puis poursuit toute sa carrière dans ce même établissement en tant qu’enseignant dès 1468. Érudit influencé par Aquin et Albert, il commente Aristote, Ptolémée, Joannes de Sacrobosco et est également influencé par Albumasar et Abenragel. Il a écrit sur divers sujets; en matière d’astrologie, notablement l’auteur d’un Introductorium in scientian nativitatum (1494) et d’une somme, le Tractatus praeclarissimus (1514). Également connu pour l’une de ses pronostications postulant l’avènement d’un "moine noir" qui provoquera une grande confusion dans le christianisme; interprété rétrospectivement comme désignant Luther portant la robe noire des augustins.

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Valla Giorgio  Entrée Data.Bnf
Philologue, Mathématicien 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Duché de Milan | 1447 1499

► Formé par Lascaris. Traduit notablement en latin la Poétique d’Aristote, les Hiéroglyphes d’Horapollon (Vat. lat. 3898 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre), il sera d’ailleurs le maître de Pierio Valeriano, auteur de l’influent livre d’emblèmes Ieroglifici Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive (1602). Commente Pline, Ptolémée et Cicéron. Auteur enfin, d’une encyclopédie : De Expetendis et fugiendis rebus où il est question du quadrivium(1), d’humanités, de droit, de philosophie naturelle ou encore de médecine.



1. On trouve ainsi de l’arithmétique et de la musicologie boécienne ou de la géométrie euclidienne.


🙟 1450   

Ḥayyaṭ Judah ben Jacob
Qabaliste 🞄 Judaïsme 🞄 n. Royaume d’Aragon, fl. Duché de Mantoue | 1450 1510

Important qabaliste pour la communauté italienne, il naît cependant en Espagne. Il étudie d’abord la qabale avec Samuel ibn Shraga, puis vers 1482, il pose une série de dix-huit questions sur la kabbale à Joseph Alcastiel. Ḥayyaṭ est grandement influencé par le Zohar(1), principalement au travers des תקוני הזהר (Tikunei haZohar), il estime d’ailleurs, tout comme dans cet ouvrage, l’étude du Zohar désirable pour hâter la venue du Messie.

↪ Suite à l’Expulsion des Juifs d’Espagne et après plusieurs vicissitudes, il se fixe en Italie en 1494. À la demande d’Hayyim Jabez, il est à Mantoue, auteur d’un ouvrage devenu classique, le Minḥat Yehudah (1558), "commentaire"(2) de l’anonyme מַעֲרֶכֶת הָאֱלֹהוּת (Ma‘arekhet ha-’Elohut) alors fort populaire dans les milieux qabalistes italiens. Ḥayyaṭ critique autant la mystique extatique d’Aboulafia que la position qabalistico-philosophique d’Ibn Latif, il est proche des idées de Menahem Recanati.



1. Dont il regroupe pieusement des fragments..

2. Il expose plutôt, de façon systématique, ses idées liées à la théosophie du Zohar.

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Zacuto Abraham  Entrée Data.Bnf
Astrologue 🞄 Judaïsme 🞄 n. Royaume de Castille, fl. Royaume de Portugal | 1450 1521

► Astrologue de Manuel Ier du Portugal. Auteur de plusieurs ouvrages astrologiques.

◆ Produit une Histoire du peuple juif, précurseur dans l’histoire juive post-biblique.

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Stabius Johann  Entrée Data.Bnf
Historiographe, Astronome-astrologue, Cartographe 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Saint-Empire romain germanique (n. Duché d’Autriche, fl. Archiduché d’Autriche) | 1450 1522

Humaniste à la cour de l’empereur Maximilien Ier, Stabius est un astrologue dans la lignée de Peurbach et Regiomontanus, il met au point la projection cordiforme dans le domaine cartographique. Producteur d’un Horoscopion pour l’année 1512.

↪ Ami de son confrère Johannes Werner(1), Conrad Celtes et Durer. En 1515 ils ont collaboré sur la première carte globulaire, puis, avec Konrad Heinfogel, sur les premiers planisphères et enfin, les premières cartes célestes destinées à l’impression.



1. Qui reprendra sa projection cordiforme dans son Nova translatio primi libri geographiaae C. Ptolemaei.

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Ravidas  Entrée Data.Bnf
Poète, Mystique 🞄 Hindouisme (Bhakti, Ramanandi) 🞄 Sultanat de Delhi | 1450 1526

► Né intouchable, fermement contre le système des jāti {castes}, c’est un contemporain de Kabîr, ayant vécu concomitamment avec le règne de la dynastie sunnite afghane des Lodi (reg. 1451-1526) sur le Sultanat de Delhi. Il est peut-être un disciple de Ramananda ou à tout le moins, ramanandi; il se révèle en outre influencé par l’advaita vedānta et le soufisme.

Ses poésies bhakti comportent des éléments nettement nirguna {sans attributs}. Il a vraisemblablement connu Nanak et, bhagat {saint} du sikhisme, plusieurs de ses poèmes sont intégrées dans le Guru Granth Sahib.

➽ Influence Mirabaï.

◆ Au d.XX, une communauté ravidassienne aujourd’hui importante s’est formée en se détachant du sikhisme. Elle met l’emphase autour de la personne et de l’enseignement de Ravidas.

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Lefèvre d’Étaples Jacques [Faber Stapulensis]  Entrée Data.Bnf
Théologien, Philosophe 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme, Néoplatonisme (médicéen) 🞄 Royaume de France | 1450 1536

Humaniste chrétien catholique à l’influence considérable, lui-même influencé par le protestantisme et la devotio moderna, le néoplatonisme et De Cues. Il est un précurseur de l’humanisme français et de la philologie. Professeur de philosophie au Collège du Cardinal-Lemoine (1490-1507), puis vicaire général de son élève Guillaume Briçonnet (devenu évêque de Meaux), précepteur des enfants de François Ier en 1526-1530 puis enfin, au service de Marguerite de Navarre. Il eut pour élève Charles de Bovelles et Van Clichtove. Fondateur et membre important du Cénacle de Meaux regroupant des humanistes évangéliques. Son action intellectuelle participera a chasser la scolastique vieillissante, il milite également pour la réforme de l’Église. C’est un correspondant d’Erasme, l’autre géant du premier humanisme de qui il se différencie de par son vif intérêt pour l’hermétisme qu’il estime être précurseur du christianisme.

► Lors de ses voyages en Italie (1491, 1500 et 1507) il rencontre Ficin, Pic, Politien et Barbaro. Intéressé par la magie naturelle(1), la mystique et la métaphysique, il publie et annote Aristote, Euclide, le Corpus Hermeticum(2), le pseudo-Denys, Hugues et Richard de Saint-Victor, Lulle, Hildegarde(3), Mechtilde de Hackeborn, Élisabeth de Schönau, Mombaer, Ruisbroek(4) et De Cues. Traduit en français l’Ancien Testament à partir de la Vulgate en 1530.

𝕍 Les Commentaires de Lefèvre d’Etaples au Corpus Hermeticum in Présence d’Hermes Trismégiste (Cahiers de l’Hermétisme 13, pp. 167-183), Isabelle Pantin, 1988.



1. De magia naturali vers 1493, resté longtemps ms., d’ailleurs première mention française de la "qabale", 𝕍 Reg.lat.1115 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre.

2. Auquel il ajoute l’Asclépios en 1505 et le Crater Hermetis de Lazarelli.

3. Édition princeps du Scivias.

4. Également première traduction française.

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Da Correggio Giovanni
Prédicateur 🞄 Hermésiste 🞄 fl. États pontificaux | ? 1451 XVI

► Figure atypique voir excentrique de la renaissance dont on ne trouve trace qu’au travers des témoignages de ses contemporains. Da Correggio est un prédicateur apocalyptique itinérant doté d’une certaine éloquence et d’un sens ostentatoire de la théâtralité. Il s’affublait de plusieurs titres prestigieux, s’estimait prophète et nouveau messie, "fils de Dieu", "ange de sagesse", "Mathusalem", "Enoch", "Pymandre", "Hermès Trismégiste", "Jeune Hermès" ou "la plus parfaite manifestation du Christ". Admiré par Lazzarelli qui le décrit (et l’allégorise) dans son Epistola di Enoch et rend notamment compte de sa première apparition à Rome en 1481 où il tente d’attirer l’attention de Sixte IV.

◆ En 1484, il pénètre à Rome accompagné de sa femme, ses enfants et ses disciples. Il est vêtu de noir, ceint d’une couronne d’épines et chevauche un cheval également noir. Recherché pour hérésie, il est inquiété par l’Inquisition et écroué plusieurs fois. On le trouve par la suite de façon sporadique en plusieurs endroits de l’Italie et de la France où il rencontre Louis XII et diffuse les textes hermétiques. En 1506 il produit un De Quercu Julii pontificis, sive De lapide philosophico liber (Harley 4081 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre) et on perd sa trace.

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Stöffler Johannes  Entrée Data.Bnf
Astrologue, Ecclésiastique (Prêtre) 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Duché de Souabe, fl. Duché de Bavière) | 1452 1531

► Pasteur dans le canton de Justingen et professeur de mathématiques à l’Université de Tübingen. Célèbre pour sa fabrication d’outils astronomiques, son Elucidatio fabricae ususque Astrolabii Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France en 1512 est le premier traité allemand sur l’astrolabe.

► Également connu pour la publication annuelle d’un almanach qui poursuit Regiomontanus, à partir de 1499 et jusqu’à sa mort. En 1499 justement, il prit position en faveur d’inondations diluviennes concernant la date du 20 Février 1524. Maître de Schöner et ami de Reuchlin pour qui il produit des outils et des horoscopes.

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Novara Domenico  Entrée Data.Bnf
Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme), ? Néoplatonisme (médicéen) 🞄 États pontificaux | 1454 1504

Élève de Regiomontanus, maître de Copernic et critique du système planétaire de Ptolémée. Professeur à l’Université de Bologne, il pourrait avoir été proche des néo-platoniciens de Florence mais des désaccords subsistent à ce sujet.

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Miechowita Maciej [Karpiga Maciej]  Entrée Data.Bnf
Médecin, Ésotériste 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Royaume de Pologne | 1457 1523

► Ou "Mathias de Miechów". Professeur, recteur et doyen de la prestigieuse Université Jagellon. Miechowita est un érudit renaissant : "second Hippocrate", il est médecin de Sigismond Ier de Pologne et plus célèbre astrologue de Cracovie. Géographe et historien encore, puisqu’il donne dans son Tractatus de duabus Sarmatiis (1517), la première description ethnographique de l’Europe de l’Est. Il porte enfin un intérêt à l’alchimie, comme beaucoup d’intellectuels de Cracovie tel son confrère Adam de Bochen.

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Galatino Pietro  Entrée Data.Bnf
Théologien, Qabaliste (chrétien) 🞄 Christianisme (Catholicisme:Franciscain) 🞄 Royaume de Naples | 1460 1540

► Rejoint l’Ordre des Frères mineurs vers 1480. Il étudie les langues orientales à Rome où il entre en contact avec Gilles de Viterbe. Du fait de l’Augenspiegel (1511) de Reuchlin (avec qui il correspond), l’époque était à la controverse sur l’autorité des écrits juifs.

↪ Ainsi, à la demande de sa hiérarchie, Galatino rédige un très populaire Opus de Arcanis catholicæ veritatis (1518) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque d’État de Bavière, qui, apologétique, cherche à démontrer que le Talmud et la qabale sont une préfiguration et une démonstration de la grandeur du christianisme. Inspiré par le Pugio Fidei de Raimond Martin, le Victoria adversus impios Hebraeos de Porchetus de Salvaticis et, influencé par le prophétisme joachimiste, il y met en scène Reuchlin, qu’il défend, et son opposant Van Hoogstraten.

◆ Écrit également un commentaire sur l’Apocalypse, toujours dans un prisme joachimo-qabalistique. En outre, Galatino serait à l’origine de la prononciation du tétragrammaton en "Jéhovah" dans son Divini nominis Tetragrammaton interpretatio contra Judaeos (1507).

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Virdung Johannes  Entrée Data.Bnf
Astrologue, Médecin 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 fl. Duché de Souabe | 1463 1538

► Astrologue à la cour du comte palatins du Rhin et correspondant de Trithème. Connu pour ses Tabulae resolutae qui s’appuient sur les Tables alphonsines, Regiomontanus et Peuerbach. Connu en outre pour son interprétation millénariste de l’Apocalypse, Practica von dem Entchrist (1510). Concernant la fameuse grande conjonction en Poissons de 1524, il prédit, au lieu des inondations, des soulèvements et un affaiblissement du christianisme. Les contemporains y virent la description de la Guerre des Paysans allemands, dont le déclenchement est lié entre autres, à la réforme.

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Ṭaiṭazaḳ Joseph [MahaRITaTS]  Entrée Data.Bnf
Théologien, Qabaliste, Ascète 🞄 Judaïsme, École qabalistique de Safed 🞄 n. Royaume de Castille, fl. Empire Ottoman | ? 1470 ? 1540

► Ascète et qabaliste spécialiste de l’exégèse Talmud dont il a publié plusieurs commentaires. Influencé par Aboulafia et l’artistotélisme d’Aquin, il soutien Molkho(1). Il est à la racine de l’École qabalistique de Safed dont il est le père spirituel. Ses études talmuniques font autorité à son époque et il a formé de nombreux disciples tels Samuel de Medina ou Alkabeẓ. Bien qu’il ne partage pas ses vues, ses connaissances comme sa sainteté sont estimées par Caro. Lors de l’Expulsion des Juifs d’Espagne (1492), il décide de se rendre à Thessalonique où il fonde une yechiva qui fut la plus importante dans l’Empire Ottoman d’alors.



1. Quoique l’on ne sache guère si c’est lui qui l’influence ou l’inverse.

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Ciruelo Pedro  Entrée Data.Bnf
Théologien, Mathématicien, Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 n. Royaume d’Aragon, fl. Royaume de Castille | 1465 1548

El maestro Ciruelo, enseignait les mathématiques à Paris où il a Lefèvre d’Étaples pour confrère. Auteur d’une Apostelesmata astrologiae christianae (1521), fort influent en Espagne au XVI et d’une Introductio astrologica (1523). En plus de défendre l’astrologie durant une période où des débats ont lieu à son sujet, il tente d’accorder théologie chrétienne et astrologie. Pour lui, les spéculations de l’astrologie arabe contaminent l’œuvre ptoléméenne et il convient d’expurger les pratiques superstitieuses de l’art d’Uranie. Dans sa Reprobación de supersticiones y hechicerías, il aborde et critique en outre les pratiques superstitieuses(1) et ceux qui en font usage(2).



1. Essentiellement divinatoires et magiques.

2. Ou plus précisément, impute la faute au Diable.

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Zorzi Francesco  Entrée Data.Bnf
Théologien, Philosophe, Qabaliste (Chrétien) 🞄 Christianisme (Catholicisme:Franciscain), Humanisme 🞄 n. République de Venise, fl. États pontificaux | 1466 1540

I. Histoire

► Peu d’informations biographiques fiables sont disponible sur la jeunesse et la formation de ce patricien de Venise. Lecteur en Écriture Sainte, enseignant en exégèse biblique et en hébreu, c’est une figure importante de la vie religieuse de Venise. Il entre dans l’Ordre des Frères mineurs en 1481 et est attaché au couvent franciscain de Saint-François-de-la-Vigne dont il devient gardien en 1500. Il poursuivra dans la voie monacale, obtenant divers charges et entretiendra en outre d’excellentes relations avec le milieu politique de sa cité.

↪ Influencé par les travaux de Ficin et Pic, avec qui il correspond, il travaille les textes grecs et hébraïques : c’est un lecteur des œuvres pythagoriciennes, plotiniennes et qabalistiques. Dans le même temps, il s’adosse à Albert et Thomas, à la mystique franciscaine et aux hiérarchies dyonisiennes. Et, bien que catholique, il fait montre d’une teinte assez prononcée pour la réforme et d’inclinaisons millénaristes, ce qui le rend aussi plus ambigu sur de nombreux points. Enfin, il est sans doute en contact avec des représentants de la communauté juive vénitienne comme le linguiste Élie Lévita ou le médecin Jacob Mantino ben Samuel, intellectuels et infuseurs de la langue hébraïque au sein la renaissance italienne.

◆ Zorzi est le diffuseur principal de la qabale dans la sphère d’influence vénitienne et après Pic et Reuchlin, il s’agit du plus important qabaliste chrétien de la renaissance. C’est, en outre, un critique De Cues. Sa collection imposante d’hebraica attirera d’ailleurs l’intérêt d’Agrippa et Gilles de Viterbe et, de surcroît, sa connaissance de l’hébreu et du droit canonique le fit consulter en qualité de théologien pour être l’un des plus importants intermédiaires dans le divorce d’Henri VIII. Zorzi combine, en fait, l’attitude magique des textes hermétiques avec les nécessités de l’ascétisme, de la mystique et de la sainteté du franciscanisme.

II. Œuvres et pensée

Auteur d’un remarquable, ésotérique, érudit et plutôt littéraire Harmonia Mundi (1525(1)), œuvre dédiée à Clément VII. Là, par le truchement de l’analogie et dans le cadre de la qabale chrétienne(2), invoquant régulièrement les hermetica et accoté à l’herméneutique de l’augustinisme, du scotisme et surtout de l’origénisme, Zorzi aborde l’arithmologie, la musique – qui structure l’œuvre – et l’architecture vitruvienne(3). Également auteur d’un Scripturam sacram et philosophos tria millia problemata (1536), à forte tonalité eschatologique, ouvrage qui connut un large succès éditorial et où, amplifiant les théories de son ouvrage précédent, il tente de réformer l’exercice de l’exégèse à la lumière du Zohar. L’ouvrage, estimé comme proche de l’arianisme, sera placé au donec corrigatur de l’Index librorum prohibitorum.

𝕍 les chapitres consacrés chez 1⬝ Secret (Les Kabbalistes chrétiens de la renaissance, 1953), 2⬝ Walker (La Magie spirituelle et angélique, 1958) et 3⬝ Yates (La Philosophie occulte a l’époque élisabéthaine, 1979) puis, plus spécifiquement 4⬝ Le « De Harmonia Mundi » de Georges de Venise. Aperçus sur la genèse et la structure de l’œuvre in Revue de l’histoire des religions (179, 2 pp. 181-203), Jean-François Maillard, 1971. Lien vers le document sur Persée

➽ Bien que n’étant pas le plus connu des ésotéristes, son influence dans la qabbale chrétienne est considérable et, par certains aspects, il anticipe le rosicrucisme. Influence Agrippa, Dee, Fludd ou encore Eugène Philalèthe mais aussi Mennens, Marino et Shakespeare.



1. Trad. fra. Guy Le Fèvre de La Boderie, L’Harmonie du Monde, 1578 Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France.

2. Il fait ex. remarquer à propos de la prophétie de Schiloh (Genèse XLXI:10) que l’acronyme de יָבֹא שִׁילֹה וְלוֹ {jusqu’à ce que vienne Schiloh ; c’est à lui}, ישו, est composé des mêmes lettres que celui de Jésus selon le Talmud.

3. En pythagoricien et en qabaliste, il conseille d’ailleurs, sur recommandation du doge, l’architecte Jacopo Sansovino dans sa refondation de l’Église Saint-François-de-la-Vigne de Venise, avec la volonté de faire correspondre les proportions de l’édifice avec l’Homme microcosmique et l’univers macrocosmique.

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Colet John  Entrée Data.Bnf
Ecclésiastique (Prêtre) 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Royaume d’Angleterre | 1467 1519

► Ami d’Érasme. Intéressé par l’humanisme chrétien, il amène le néoplatonisme médicéen en Angleterre.

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Mirandole (De la) Pic Jean-François  Entrée Data.Bnf
Philosophe, Théologien 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Saint-Empire romain Germanique (Duché de Modène et Reggio) | 1469 1533

► Neveu de Pic de la Mirandole, il est particulièrement influencé par l’œuvre de son oncle(1), quoiqu’il s’en détache sur plusieurs points. Intéressé par le pyrrhonisme de Sextus Empiricus et fidéiste(2), il affirme également la primauté de la révélation chrétienne sur la philosophie antique du paganisme ainsi que leur incompatibilité. Il est en outre, comme son oncle, fort permissif à l’influence de Savonarole, qu’il défend en vain et dont il écrit aussi une biographie apologétique. Il était ainsi évidemment critique envers l’astrologie prédictive.

◆ Produit, dans le cadre d’une problématique chrétienne, un aristotélicien et augustinien De imaginatione (1501)(3) premier ouvrage exclusivement dédié au sujet. S’il accepte généralement la théorie de l’imaginatio de Ficin et admet son rôle principiel dans comme levier opérant de l’âme, il fait preuve de scepticisme envers la propriété transitive qu’aurait cette faculté dans son De rerum praenotione (1506-1507). Rédige aussi un dialogue à quatre personnages : Strix, sive de ludificatione daemonum (1423). Cet ouvrage, en harmonie avec le Malleus maleficarum à pour objet d’affirmer la réalité de la sorcellerie, des possessions démoniaques et du sabbat.



1. Il édite son opera omnia et écrit sa biographie.

2. Il critique ainsi autant Aristote qu’Aquin.

3. Trad. fra. de Jean-Antoine de Baïf : Traitte de l’imagination (1557), 𝕍 BNF 8-S-1292.

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Fribergius Calbus
Médecin 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 Saint-Empire romain Germanique (Duché de Saxe) | 1470 1540

Connu pour son Bergbüchlein (1505) qui traite des techniques minières et qui influence Agricola. Le texte est encore imprégné des conceptions médiévales relatives à l’embryologie des métaux et à l’influence des astres quant à leur génération ce qui en conséquence, ne manque pas d’intéresser l’alchimie.

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Champier Symphorien  Entrée Data.Bnf
Médecin, Historien, Ésotériste 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme, Néoplatonisme (médicéen) 🞄 Royaume de France | 1471 1539

I. Histoire

► Docteur en médecine diplômé à Montpellier en 1495, il est le médecin d’Antoine de Lorraine dès 1509. Ami de Lefèvre d’Étaples, qui l’influence spécialement, et d’Agrippa. Il se fixe à Lyon en 1520 et crée (ou du moins s’implique fortement dans) le Collège des docteurs de Lyon et aide a fonder l’École de médecine de Lyon. Très réputé dans la Capitale des Gaules, en France et même au niveau européen pour ses ouvrages de médecine et de botanique, il écrit beaucoup. Critique de la médecine arabe, il estime que leur science est une falsification du savoir des grecs. Champier sera très investi dans la ville de Lyon, d’un point de vu politique d’abord, où il occupe de hautes fonctions et historique ensuite, cherchant à démontrer la haute antiquité de la Capitale des Gaules.

II. Travaux

► Nous intéresse ntm., sa Nef des Princes (1502) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France qui traduit Ficin, et sa Nef des Dames vertueuses (1503) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur la Bibliothèque Nationale de France qui, sans doute inspiré du De mulieribus claris (1374) de Boccace (il s’appuie sur le Décaméron passim), popularise, sous les auspices de Ficin, la théorie de l’amour platonicienne et néoplaticienne. Il est en outre, l’auteur de plusieurs textes ésotériques : un Dialogus singularissimus et perutilis in magicarum destructionem (1503) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre dédié à l’exposition et l’explication de la magie, de la sorcellerie et de la divination et d’une courte Epistola campegiana de tranmutatione metallorum contra alchimistas (1532) au titre transparent. Rédige encore les ouvrages de compilation De quadruplici vita (1507) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre — qui contient la traduction latine de Lazzarelli des Diffinitiones Asclepii issus du Corpus Hermeticum — et un De triplici disciplina (1509) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre, toujours évidemment fortement influencés par Ficin mais aussi Pic. Ces deux ouvrages sont décisifs dans la transmission du néoplatonisme médicéen auprès des intellectuels français. Rappelons que ces derniers recevront avec plus de circonspection que les italiens ou les allemands les influences magiques des textes hermétiques.

𝕍 les notes de 1⬝ Thorndike in History of magic and experimental science (5,pp. 111-126 Lien vers l’œuvre sur Internet Archive) puis 2⬝ Lefèvre d’Étaples, Symphorien Champier, and the secret names of God in Journal of the Warburg and Courtauld Institutes (40, pp. 189-211), Brian Copenhaver, 1977. Et enfin, de façon plus importante, 3⬝ Symphorien Champier and the reception of the occultist tradition in renaissance France, Brian Copenhaver, 1978.

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Clichtove (Van) Josse
Théologien 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 n. État bourguignon, fl. Royaume de France | 1472 1543

► Effectue sa formation à Louvain puis à Paris où il reçoit son doctorat de théologie en 1506. Il eut Lefèvre d’Étaples pour professeur et, devenu son ami et collaborateur, commentera plusieurs de ses œuvres. Membre du cercle fabriste, professeur des arts libéraux et de théologie ainsi que bibliothécaire à la Sorbonne, il est aussi le précepteur de Guillaume Briçonnet. C’est encore et surtout un adversaire de Luther et d’Érasme, il prend d’ailleurs une part active au Concile de Sens. Il commente notablement Aristote et est favorable, comme son maître, aux travaux de Reuchlin. Nous intéresse d’ailleurs pour son De mystica numerorum significatione opusculum (1513) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre, premier ouvrage qui, quoique court, est exclusivement dédié à la symbolique des nombres et à l’arithmologie. Théologien orthodoxe, il y traite des nombres seulement présents dans les Écritures et son interprétation est dans la ligne des Pères et de ses confrères quoique signée par une érudition et un mysticisme remarquable.


🙟 1475   

Gaurico Luca  Entrée Data.Bnf
Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 n. Royaume de Naples, fl. États pontificaux | 1476 1558

Gaurico put jouir d’une excellente réputation de son vivant, faisant de lui l’astrologue le plus en vue des puissants. Il servit notamment Catherine de Médicis et Paul III, qui le nomma évêque. Versé dans les prédictions à caractère politique, il défend l’astrologie judiciaire dans son Oratio de Inventoribus et Astrologiae Laudibus (1508). Il est cependant principalement connu pour son Tractatus Astrologicus (1552) où il prolonge sa défense de l’astrologie judiciaire en érigeant de nombreux thèmes de papes, rois, savants et artistes.

► Recteur d’une école d’astrologie à Ferrare, il est en outre, le maître de Scaliger. Nommé évêque de San Paolo di Civitate en 1545.

◆ Une anecdote raconte qu’il serait l’astrologue qui aurait annoncé à Catherine de Médicis qu’elle mourrait "près de Saint-Germain" ce qui amena la souveraine à éviter tout contact avec ce nom propre. Pourtant elle ne put tromper le destin, puisque le prêtre appelée auprès d’elle pour l’extrême-onction répondait au nom de Julien de Saint-Germain. Une autre version de l’anecdote mentionne plutôt Ruggieri comme étant l’astrologue en question.

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Schöner Johann  Entrée Data.Bnf
Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme, Protestantisme), Humanisme 🞄 Saint-Empire romain Germanique (n. Principauté épiscopale de Wurtzbourg, fl. Duché de Bavière) | 1477 1547

► Mathématicien, astrologue et astronome. Disciple de Stöffler et héritier des manuscrits et des outils de Regiomontanus, il édite son œuvre. Il publie un exhaustif Opusculum Astrologicum {Opuscule astrologique} (1539) et un Judiciis Nativitatum {Jugement des nativités} (1545) qui montrent un intérêt pour la généthliaque. De grande renommée, il fait avancer la cartographie et la cosmographie profane. Il est l’inventeur d’un des premiers globes terrestres. Humaniste et prêtre catholique puis converti au protestantisme sous l’influence de Melanchthon.

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More Thomas  Entrée Data.Bnf
Ecclésiastique (Chanoine), Politique (Lord chancelier) 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Royaume d’Angleterre | 1478 1535
Saint de l’Église catholique romaine (1935, 22 juin)

► Ami d’Érasme. Son Utopie, vision spéculative d’une société idéale s’inspire du platonisme.

◆ Lord grand chancelier sous Henri VIII il est finalement accusé de haute trahison et meurt exécuté.

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Charles (de Bovelles)  Entrée Data.Bnf
Philosophe, Mathématicien, Mystique 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Royaume de France | 1479 1566

► Élève puis enseignant au Collège du Cardinal-Lemoine où il a eu Lefèvre d’Étaples pour maître et qui, comme Clichtove, devient son ami. Chanoine de la Cathédrale de Noyon. Rationaliste scolastique, il est cependant influencé par le lullisme(1), le néoplatonisme médicéen et le néopythagorisme.

◆ Dans son De sensu (1510), il défend l’idée que la Terre est un être vivant. Son Art et science de Géométrie (1514) est le premier traité de géométrie en français. Auteur d’un Divinae caliginis liber (1526) où s’intéresse à la théologie négative de Denys et De Cues. Critique vertement Trithème qu’il estime être un sorcier après avoir pu parcourir un manuscrit de la Stéganographie.

𝕍 Le Rationalisme mystique de Charles de Bovelles professeur au Collège du Cardinal Lemoine in Nouvelle Revue du XVIe Siècle (13, 1, pp.87-103), Jean-Claude Margolin, 1995.



1. Il écrit d’ailleurs une Vie de Lulle.

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Thenaud Jean  Entrée Data.Bnf
Théologien, Qabaliste (chrétien) 🞄 Christianisme (Catholicisme:Franciscain), Humanisme 🞄 Royaume de France | 1480 1542

► Protégé de Louise de Savoie, il est précepteur du futur François Ier. À la demande de sa mécène, il rédige à destination du jeune héritier, dès 1508, le Triumphe des vertuz, miroir des princes contenant la première traduction française de l’Éloge de la folie d’Érasme. Cependant, l’ouvrage en quatre parties mettra dix ans à être terminé. Il lui écrit également l’Introduction à la Cabale, ouvrage commandé par le Roi qui était curieux du sujet.

↪ À la demande de Louise de Savoie, Thenaud entreprend aussi un voyage en terre sainte en 1511-1513, passant par l’Égypte. Il raconte son périple dans le Voyage d’Outre Mer (1523) qui sera lu par Rabelais. Abbé du Monastère des cordeliers d’Angoulême dès 1529 puis aumônier du roi dès 1532.

𝕍 Jean Thénaud, voyageur et kabbaliste de la renaissance in Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance (16, 1, pp.139-144), François Secret, 1954.

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Riccio Paolo
Médecin, Philosophe, Qabaliste (chrétien) 🞄 Judaïsme, Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 n. Principauté épiscopale de Trente, fl. Duché de Pavie, | 1480 1541

► Médecin juif converti catholique en 1505, disciple de Pomponazzi, Riccio est également le premier titulaire de la chaire d’hébreu à l’Université de Pavie où il enseigne la philosophie et la médecine à place d’Érasme. Intéressé par la qabale et l’astrologie, il est en outre, un membre important de la fameuse Sodalitas celtica {Confrérie celtique} de Trithème. Il fut encore médecin de Maximilien Ier et précepteur du futur empereur Ferdinand Ier.

► Riccio est attaché à l’idée d’harmoniser le Talmud et la qabale avec la doctrine chrétienne, il s’appuie pour cela sur Pic et sur son élève en hébreu Reuchlin. Il édite princeps, traduit librement de heb. vers lat. et annote une partie des ‎שערי אורה (Sha’ari Ora) {Portes de la lumière, Portæ Lucis} de Gikatila. Par l’intermédiaire de cet ouvrage, il influence Reuchlin dans la rédaction de son De Arte Cabbalistica. Il traduit également le Talmud en lat., de façon très partielle et produit plusieurs textes autour de la religion, la philosophie et la qabale. Connu pour sa controverse avec le théologien catholique contre-réformiste Johannes Eck, Riccio soutenant l’idée néoplatonicienne que les astres sont pourvus d’une âme.

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Camillo Giulio [Delminio]  Entrée Data.Bnf
Philosophe, Hermésiste 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 n. République de Venise, fl. États pontificaux | 1480 1544

► Homme de lettre et érudit, il enseigne la rhétorique et la logique à l’Université de Bologne. Admirateur de Cicéron(1), ami de Pietro Bembo et Sebastiano Serlio, proche de Titien, il fut vraisemblablement influencé par Zorzi. Connu pour son projet architectural de mnémonique universelle hermético-qabalistique le Théâtre de mémoire, sorte d’amphithéâtre vitruvien en bois, qui lui valu l’admiration de maints artistes et intellectuels autant que l’incompréhension et les sarcasmes de certains.

↪ Pour Camillo, la pratique de la rhétorique, qui soit s’adosser aux grands auteurs(2) est un art de transmutation du verbe(3), changeant sa forme par le biais de permutations dans la ligne de Lulle. Cet art peut être exhaussée au rang métaphysique en se focalisant sur les concordances mis à jour par le néoplatonisme, l’hermétisme et la qabale et servir d’outil magique afin de circuler sur l’échelle reliant le microcosme au macrocosme.

Son théâtre, cosmogramme architectural structuré analogiquement en 49 loci, se propose d’aider à développer cette compétence. Ces loci sont obtenus par les permutations de deux fois sept degrés verticaux et horizontaux associés respectivement aux planètes et aux degrés de la création et logeant chacun une figure mytho-symbolique. Attirant l’attention de François Ier, Camillo se rend en France en 1530 et voit son projet financé sous réserve que le résultat soit réservé au roi. Perdant cependant la faveur du souverain, il trouve un nouveau mécène à Milan en 1544 dans la personne d’Alfonso de Ávalos alors gouverneur de la città meneghina, mais l’ambitieux projet ne voit toutefois jamais le jour. Il le décrit néanmoins dans son Idea del theatro (1550) Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre sur Internet Archive rédigé peu avant sa mort.

Il existe plusieurs papiers intéressants à son sujet, ntm. et évidemment en ita. mais 𝕍 déjà 1⬝ Mémoire et invention : les machines rhétoriques de Giulio Camillo in Publications de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (25, pp. 179-189), Lina Bolzoni, 2014 Lien vers le document sur Persée puis 2⬝ Giulio Camillo Delminio et l’« art transmutatoire » in Alchimie et philosophie à la Renaissance (pp. 193-204 ), Cesare Vasoli, 1993. Lien vers le document sur OpenEditions



1. Dont il s’astreint à une analyse quasi "anatomique".

2. Cicéron, Virgile, Pétrarque, Boccace.

3. Au même titre que l’alchimie pour les corps et la déification pour l’esprit.

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Lavi (ibn) Shimon
Qabaliste 🞄 Judaïsme (séfarade) 🞄 n. Péninsule ibérique, fl. Empire Ottoman (Vilayet de Tripoli) | 1486 1585

Hakham {sage} connu pour avoir revitalisé les taqqanot {lois communautaires} et les études torahniques à Tripoli(1). Il l’est encore pour son commentaire du Zohar, le Ketem Paz {Or fin} qui est l’un des premiers qui furent rédigés et demeure le plus important du Maghreb. Il met d’une part l’emphase sur l’exégèse remez {symbolique} et la théurgie et d’autre part, contient des considérations sur les sephiroth ainsi que sur l’alchimie. Il est enfin également connu pour son piyyout {poème (liturgique)} Bar Yochai.

➽ L’influence de son œuvre est prépondérante chez les juifs de Libye qui suivent toujours les traditions qu’il a instauré, notamment le chant, chaque vendredi soir de shabbat, du piyyout précité.



1. Il rejoint en effet le Maghreb après l’Expulsion des Juifs d’Espagne (1492).

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Torquatus Antonius
Médecin, Astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 fl. États pontificaux | fl. 1490 1495

► Obscur, on le sait présent à la cour d’Este de Ferrare : il a donc vraisemblablement connu Prisciani. Auteur d’un De Eversione Europæ prognosticon (1480) ouvrage de prophéties(1) célèbre en son temps et ayant eu un impact tant politico-propagandiste qu’astrologico-religieux. A participé à entériner l’idée de catastrophes à survenir pour la grande conjonction Jupiter-Saturne en Cancer de 1503. ? en fait Antoine de Cadenet, médecin de Salon-de-Provence.



1. Réforme luthérienne, Sac de Rome de 1527, prise de Constantinople par les Turcs…

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Pighius Albert  Entrée Data.Bnf
Théologien, Mathématicien, Astronome-astrologue 🞄 Christianisme (Catholicisme) 🞄 n. État bourguignon, fl. États pontificaux | 1490 1542

► Rhétoricien habile envoyé combattre la réforme et notamment Calvin. Producteur d’une défense de l’astrologie : Astrologiæ defensio adversus prognosticatorum vulgus (1518).

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Agricola Georgius [Pawer Georg]  Entrée Data.Bnf
Médecin, Naturaliste, Minéralogiste 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 Saint-Empire romain Germanique (Électorat de Saxe) | 1494 1555

I. Histoire

► "Magister Islebius"(1), père de la minéralogie moderne et de la métallurgie. D’abord intéressé par la théologie, la philosophie et la philologie, il enseigne le latin et le grec en 1519, mais en 1522 il s’intéresse ensuite à la médecine, la physique et la chimie. Il étudie d’abord à Leipzig puis se rend en Italie, à Bologne, Padoue puis Ferrare où il obtient son doctorat de médecine. En 1527, il se fixe à Jáchymov (Saint-Joachimsthal) en tant que médecin; son intérêt cependant, se tourne ensuite vers les mines, les minéraux et les végétaux qui s’y trouvent. Trouvant une nouvelle vocation, notamment au travers de d’un intérêt pour les propriétés médicales des minéraux, il s’installe ensuite à Chemnitz en 1533 en tant que stadtphysikus {médecin de la ville}, région la plus riche en mines d’Europe célèbre pour ses mines d’argent, il est également désigné maire de Chemnitz et historiographe par le prince électeur Maurice de Saxe. Ami de Trithème, il fait parti de la Sodalitas celtica {Confrérie celtique}.

Npc. avec son contemporain Daniel Meyer dit "Philopistius Agricola" ( 1490-1540), théologien franciscain suisse(2), ni avec Johann Agricola (1590-1668) médecin et alchimiste postérieur, ni même avec Rudolph Agricola (1444-1485), humaniste néerlandais antérieur (nous avons vu ces confusions passim).

II. Travaux

► Influencé par Théophraste, Fribergius et Biringuccio, encouragé par Erasme et inspiré par le De Re Rustica (1472), il est connu pour son ouvrage posthume De Re metallica (1556, 12 ), à la fois théorique et pratique, encyclopédique, méthodique et précis, quoique assez verbeux et pourvu de magnifiques et nombreuses gravures de Basilius Wehring. Dans cet ouvrage, fondé sur l’observation et l’expérience, il expose une synthèse des connaissances minières, géologiques et stt. métallurgiques de son époque(3). Il est l’inventeur de méthodes pour exploiter les mines et traiter le minerai(4), techniques révolutionnaires qui perdurèrent pour l’essentiel jusqu’au XVIII. Cet ouvrage est également un ouvrage alchimique(5), bien qu’il critique la métallogénie "organique" et la géologie minière d’Aristote, Avicenne et Albert. Du reste il est incidemment question dans cet ouvrage, des esprits telluriques présents dans les mines et de la virgula furcata pour trouver les gisements. En outre, dans son De Natura fossilium (1546), Agricola livre, pour la première fois, des descriptions analytiques de minéraux selon leurs propriétés physiques, ce qui en fait le premier ouvrage de référence en la matière. Dans cet ouvrage, il décrit de nouveaux minéraux, dont le bismuth.



1. Il est né à Eisleben.

2. Auteur de l’ouvrage alchimique Galerazeya, sive revelator secretorum Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre en 1531; : De Lapide Philosophorum, De Arabico Elyzir, De Auro potabili et Pomis Paradisi.

3. L’Histoire naturelle de Pline l’Ancien était, à ce moment, toujours la référence !

4. Ntm. les processus d’extraction et d’affinage des métaux.

5. Beaucoup de techniques sont encore en cette matière et il reste fidèle au cadre des éléments.

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Steuco Agostino  Entrée Data.Bnf
Ecclésiastique (Prêtre), Philologue 🞄 Christianisme (Catholicisme), Humanisme 🞄 n. États pontificaux, fl. République de Venise | 1497 1548

► Évêque augustinien spécialiste de l’Ancien Testament, ami de Zarlino, polyglotte et bibliothécaire de la collection papale de manuscrits et d’estampes du Vatican en 1538. S’est notablement engagé contre la réforme(1) et participe au Concile de Trente à Bologne en 1547. Nous intéresse pour son fameux De Perenni philosophia Lien vers le catalogue Lien vers l’œuvre (1540), goûté durant le XVI XVII(2). Il s’agit du premier ouvrage consacré à l’idée de prisca philosophia, idée initialement élaborée par le néoplatonisme médicéen, où il tente de concilier les systèmes magico-religieux et philosophiques antiques et le christianisme dans un catholicisme platonisant(3). Dans le contexte d’un âge d’or initial qui se dégrade progressivement, il estimait en effet que la sagesse, unique en son essence, est toujours accessible, quoique différemment appréhendée quantitativement et qualitativement selon les époques et que, le savoir antique(4) contenait ainsi dans son noyau, en germe, la révélation chrétienne. C’est par l’intermédiaire de cet ouvrage que le terme de "philosophia perennis" est introduit.

𝕍 La symphonie des savoirs dans le De perenni philosophia d’Agostino Steuco, Lucia Tissi, 2018. Lien vers l’œuvre



1. Il critique Luther et Erasme.

2. Il influencera ntm. Leibniz.

3. Chose qui ne lui valut d’ailleurs aucune suspicion de sa hiérarchie contrairement au Nova de Universis Philosophia de Patrizi.

4. Fragments orphiques, textes hermétiques et théosophiques, Oracles Chaldaïques, oracles sibyllins et bien sûr, Platon, Aristote ou encore Proclus.