Personnalités collectives (XVI)
⟴Cortese Isabella | Alchimiste 🞄 Italienne | XVI  
► Auteur d’un I secreti della signora Isabella Cortese (1561), ouvrage de vulgarisation alchimique dit "de recettes", dont une bonne moitié concerne la cosmétique. L’auteur se prévaut d’une méthode empirique. L’ouvrage a eu une dizaine d’éditions italiennes et une traduction allemande. 𝕍 La littérature des "secrets" et I secreti d’Isabella Cortese in Chroniques Italiennes (Les) (N°36), Claire Lesage, 1993.
⟴Guidon de Montanor | Alchimiste, Médecin 🞄 Français | XVI
► On lui attribue plusieurs ouvrages dont une Scala philosophorum qu’on trouve dans la Méthodique bibliothèque chimique.
► Cité par Caro dans sa Legenda des Frères Aînés de la Rose Croix (1970) comme templier, maître de Gaston de la Pierre et troisième imperator des F.A.R+C. Markale évoque également cette appartenance dans son Gisors et l’énigme des Templiers (1986).
⟴Ireneus Agnostus | Rosicrucien 🞄 Allemand | XVI – pm.XVII
► ? Gotthardus Arthusius, vice-recteur du Gymnase de Francfort-sur-le-Main ou bien Friedrich Grick, précepteur d’Altdorf (également et notamment Menapius, pseudonyme notoirement critique envers la Rose-Croix). Publie plusieurs ouvrages entre 1617 et 1620 reprenant d’une part les propos des manifestes de la Fraternité rosicrucienne (Fons Gratiae, 1619) et assurant leur apologie d’autre part (Speculum Constantiae, 1618).
⟴Hoff (von) Caspar Hartung | Alchimiste 🞄 Autrichien | XVI – XVII  
► Obscur alchimiste (ou plus certainement compilateur) paracelsien autrichien de Bad Hofgastein à qui on attribue un Von der Bereitung des gebenedeyten Philosophischen Steins (Impr. 1603), ouvrage contenant la première mention de l’acronyme "v.i.t.r.i.o.l". On lui donne aussi les deux recueils suivants : Kunstbüchlein {Le Petit livre de l’art} (1549, 4° Ms. chem. 95
bs. Bibliothèque universitaire de Cassel) et le Vade-mecum (1557).
⟴Burggrav Johann | Alchimiste, Médecin 🞄 Allemand | XVI – XVII  
► Paracelsien actif pq.XVII qui s’attache à rapprocher alchimie፧ et qabale dans un cadre vitaliste. Son Biolychnium seu lucerna (1611)
apparaît comme son ouvrage le plus édité.
⟴Grosparmy (De) Nicolas | Alchimiste 🞄 Français | XVI – 1541  
► Membre d’un supposé trio d’alchimistes avec Nicolas Valois et Pierre de Vitecoq dont on a retrouvé plusieurs manuscrits. Valois qui décrit cette association, affirme qu’ils auraient mis au point la pierre. Propriétaire du Château de Flers qu’il reconstruit, dit la légende, grâce à l’or alchimique. 𝕍 Les alchimistes de Flers, Didier Kahn, 1990.
► Auteur des Abrégé de Théorique, Secret des Secrets et Cinq Livres. A également traduit la Clavis majoris sapientiœ {Clef majeure de sapience} d’Artéphius 𝕍 Du traité alchimique d’Artéphius in Journal des Savants (A°1867, A°1868), Michel-Eugène Chevreul, 1867-1868.
⟴Marcolini da Forlì Francesco | Éditeur 🞄 Italien | d.XVI – 1559  
► Peu de choses sont connues sur sa biographie. Il se fixe à Venise, ? en 1527, où il exerce dans les métiers du livre (éditeur, imprimeur, typographe, relieur). Il fréquente le cercle littéraire de Pierre l'Arétin et devient secrétaire de l'Accademia dei Pellegrini di Venezia. Nous intéresse pour ses imposants autant que magnifiques Sorti (1540)
, qui, composé avec le poète Lodovico Dolce et le graveur Joseph Garfagnino, est sans doute le plus célèbre ouvrage traitant de cartomancie. On y trouve cent gravures de haute qualité, quatre-mille-cinq-cents cartes à jouer et deux-mille-deux-cent-cinquante tercets figurant les sentences des philosophes sur les combinaisons de cartes.
⟴Molkho Salomon [Pires Diogo] | Mystique 🞄 Portugais | 1500 – 1532
► Probablement marrane, Pires se converti au judaïsme et devient Salomon Molkho après avoir subi l’influence de l’aventurier mystique Reubeni. Il étudie la qabale en Turquie auprès de Ṭaiṭazaḳ, rencontre Caro et Alkabeẓ qu’il influence vraisemblablement. Il prêche ensuite la venue du royaume messianique (pour 1535 or 1540) en Turquie et en Italie, rédige en 1529 un Derashot (renommé Sefer ha-Mefo’ar) contenant des sermons et homélies et obtient finalement une puissante notoriété malgré des réticences.
► Après avoir rencontré Clément VII qui lui offre ses faveurs, il se proclame Messie. Il voyage en 1532 à Ratisbonne pour rencontrer Charles Quint qui y tenait une diète dans le but de lui proposer de former une armée afin de reprendre la Terre Sainte. L’empereur le fait arrêter et expédier à Mantoue où il est condamné hérétique et, refusant de s’apostasier, il est brûlé vif.
☩ 𝕍 Un poème messianique de Salomon Molkho in Revue des études juives (T°34, N°76 pp. 121-125), David Kaufmann, 1897.
⟴Camerarius [Liebhard Joachim (L’ancien)] | Théologien 🞄 Protestant, Humaniste 🞄 Allemand | 1500 – 1574  
► Proche de Melanchton qu’il aide à rédiger la Confession d’Augsbourg, c’est une figure importante de la réforme.
► Traducteur du grec vers le latin d’Homère, Hérodote, Euclide et Ptolémée dont il publie une édition bilingue de la Tétrabible en 1535. Il diffuse aussi Dürer qu’il traduit également en latin.
⟴Mattioli Pietro | Médecin, Botaniste 🞄 Humaniste 🞄 Italien | 1501 – 1577
► Médecin des empereurs Ferdinand II et Maximilien II. Commentateur et augmentateur de Dioscoride dans son Commentarii, in libros sex Pedacii Dioscoridis Anazarbei (1565, trad. fra. Les commentaires de M.P. André Matthiole, medecin siennois, sur les six livres de la matiere medecinale). Insistant sur l’observation morphologique, l’ouvrage phytologique dispose d’illustrations issues d’observations directes (𝕍 d’ailleurs le somptueux Add.22332
bs. Bibliothèque Britannique illustré par Gherardo Cibo) et fera autorité en pharmacologie jusqu’au XVIII. Son Compendium de Plantis Omnibus (1571) fut également très estimé et, nous concernant plus précisément, noyez que l’Epistolarum medicinalium contient quelques passages sur l’alchimie፧ ou encore le magnétisme.
⟴Alkabeẓ Salomon | Qabaliste, Mystique, Poète 🞄 Juif 🞄 Grec (fl. Turquie) | ≈ 1505 – ‹ 1584
► On connaît fort peu sa vie. Né à Thessalonique, il décide de se fixer en Israël en 1529, passe par Adrianople et un groupe de qabaliste lui demande de rédiger ses connaissances. C’est ainsi, dans cette ville, qu’il écrit ses œuvres les plus importantes. Il arrive finalement à Safed en 1535 et réuni un groupe de disciple. Abondant commentateur du Tanakh (son Chorech Yichaï de 1552 commentant Ruth et appréhendant ses aspects ésotériques est le plus connu), il écrit également plusieurs textes qabalistiques, quoique une bonne partie soient perdus. Auteur de plusieurs piyyoutim, il est notablement le compositeur du très célèbre piyyout shabbatique Lekha dodi {Viens, mon bien-aimé} : […] לכה דודי לקראת כלה / פני שבת נקבלה
{Viens, mon bien-aimé, au-devant de ta fiancée / Le Sabbat paraît, allons le recevoir ! […]}.
◆ Avec ses disciples et afin de percer les secrets du Zohar et d’imiter l’errance de la שְׁכִינָה (shekhinah) exilée, il allait pratiquer une technique contemplative spontanée, le gerushin {banissement}, sur les tombes des ṣadīqīm {justes}. Disciple de Ṭaiṭazaḳ, influencé par Eléazar de Worms (stt. Sha’are Binah), ami de Karo (qu’il rencontre à Adrianople) et enfin, maître et beau-frère de Cordovero.
⟴Frisius Gemma | Mathématicien, astrologue-astronome, cartographe-cosmographe, médecin 🞄 Italien | 1508 – 1555  
► Il est le premier à exposer les principes de la triangulation dans son De locorum describendorum ratione (1537). Ses globes (qu’il réalise avec la collaboration du graveur et orfèvre Gaspar Van der Heyden) et instruments astronomiques étaient fort reconnus. Père de Cornelis Gemma-Frisius, a formé Mercator, Dee, Stadius et Vesalius. Paraplégique.
⟴Pegius Martin | Juriste, Astrologue 🞄 Slovène | ≈ 1510 – 1592
► Auteur d’un influent Geburtsstundenbuch {Livre d’horoscopes} (1570), premier ouvrage d’astrologie፧ publié en allemand et intéressant au regard de l’histoire de l’astrologie médicale. Contient un horoscope du Christ (la question fut controversée depuis la première tentative de Pierre d’Ailly). Attaché aux sciences occultes, lui et son épouse furent accusés de sorcellerie et le couple fut emprisonné à vie dès 1582.
⟴Servet Michel | Théologien, Médecin, Polymathe 🞄 Humaniste, Protestant 🞄 Espagnol (fl. France) | 1511 – 1553  
► Né catholique, il quitte l’Espagne en 1526, se converti au protestantisme en Allemagne, puis se fixe à Lyon en 1534 où il est l’élève de Champier. Influencé par le néoplatonisme, critique de la scolastique, les conceptions religieuses de Servet sont étroitement liées à ses théories médicales. Il fait notablement éditer La Géographie de Ptolémée en 1535 alors qu’il travaille comme correcteur d’imprimerie. À Paris de 1536 à 1538 où il étudie la médecine, il rédige une Explication universelle des sirops (1537) qui lui donnera la reconnaissance de ses pairs mais aussi une Discussion apologétique pour l’astrologie qui, défendant de façon véhémente l’astrologie፧ et la divination, suscite la polémique à la Faculté de médecine de Paris et l’oblige à quitter la capitale. En 1542 il est invité par l’archevêque de Vienne (Isère), Pierre Palmier à faire carrière auprès de lui.
↪ Cependant, dans ses ouvrages, notamment Des Erreurs de la Trinité (1531) et La Restitution du christianisme (1553, ouvrage théologique dans lequel il est le premier européen à décrire la circulation pulmonaire), Servet met en cause le dogme de la Trinité (il est persuadé que cette réforme pourrait convaincre plus sûrement les juifs et les musulmans de se convertir), celui de la divinité du Christ et la doctrine du péché originel, avec un style tranchant, il rejette également le baptême des enfants. S’il parvient à apaiser les tensions avec l’Église, Calvin, avec qui il correspond un temps, parvient à le faire brûler comme hérétique à Genève. Sa théologie sera réceptionnée favorablement par Swedenborg.
⟴Beuther David | Alchimiste 🞄 Allemand | 1514 – 1582
► Employé au Goldhaus de Dresde de 1575 à 1582 sur ordre d’Auguste Ier de Saxe. Il parvint, dit-on, à transmuter l’argent en or. Il fut alors emprisonné, sommé de révéler ses secrets sous la menace et se suicida finalement en détention. Herr Kunkel, secrétaire de l’électeur fut sommé de détruire le travail de l’alchimiste mais récupéra des manuscrits, si bien qu’un recueil Universal und vollkommener (1631) puis un Universal und Particularia (1718)
virent le jour (trad. ang. The Transmutation of Base Metals Into Gold and Silver), contenant ces manuscrits ainsi que d’autres travaux (𝕍 aussi
).
⟴Piemontese Alessio [Ruscelli Girolamo] | Alchimiste, érudit 🞄 Humaniste 🞄 Italien | 1518 – 1566  

► Auteur du fameux recueil de recettes De’ Secreti del R.D. Alessio Piemontese (1555, trad. fra. Les secrets de reverend signeur Alexis piémontois, 1557
) publié sous le nom d’Alessio Piemontese. L’ouvrage, précurseur dans son sujet et représentatif de l’évolution des mentalités de son époque est le prototype de la littérature des secrets. Il présente, à destination de la classe moyenne et aisée, des listes de méthodes pour confectionner des remèdes, parfums, confitures, cosmétiques, pigments ainsi que des procédés d’orfèvrerie; méthodes parfois dangereuses ou coûteuses à mettre en œuvre et aux résultats épisodiquement merveilleux. L’héritage des procédés en vigueur dans l’alchimie፧ est évidente comme avec l’utilisation de la distillation et du bain-marie.
↪ L’ouvrage connaîtra un immense succès dans toute l’Europe durant le XVI-XVIII, bénéficiera d’un nombre impressionnant d’éditions (plus de cent) et sera traduit dans de nombreuses langues. À sa suite, un nombre conséquent d’ouvrages du genre seront publiés. Dans une lettre au lecteur introduite en tête de l’ouvrage, Piemontese se présente comme un vieil aristocrate érudit polyglotte, voyageur infatigable et chasseur des secrets de la nature, dont la date de naissance serait aux environs de 1471. À l’appui de ses propres aveux en tête du Secreti nuovi di maravigliosa virtù (1567) publié post-mortem à partir d’un ms., on peut penser qu’il s’agit de Girolamo Ruscelli et s’il n’en est pas l’auteur, il a pu être fortement impliqué dans la fabrication du texte et/ou de l’ouvrage à la façon d’un Andreæ. Quoiqu’il en soit, traducteur en italien de la Géographie de Ptolémée, amateur d’alchimie, de minéralogie et de médecine, créateur vers 1540 d’une Académie des Secrets composée d’humanistes et aristocrates napolitains, Ruscelli inspirera indéniablement Della Porta dans la création de son Académie des Secrets.
⟴Digges Leonard | Mathématicien, astronome-astrologue 🞄 Anglais | ≈ 1520 – 1550  
► Intellectuel atypique, pionnier de la lunette astronomique, il est précurseur en matière d’optique. Ami et disciple de Dee, il est un défenseur de la mathématique céleste de ce dernier. Auteur d’un almanach perpétuel : A Prognostication Everlasting encore tributaire du modèle ptoléméen. Son fils Thomas, formé par Dee, publiera justement en 1576 la première exposition anglophone du modèle héliocentrique copernicien dans une nouvelle édition de l’almanach de son père.
⟴Tyard (De) Pontus | Poète, Évêque 🞄 Catholique, Humaniste 🞄 Français | 1521 – 1605  
► Nul n’ignore — outre le pétrarquisme et le Délie de Scève — l’influence qu’ont eu le néoplatonisme, la prisca theologia (ainsi que naturellement, le pythagorisme, l’orphisme, le gnosticisme ou la qabbale) et, d’une façon plus générale, la mythologie, sur le célèbre traducteur des Dialogues d’Amour et membre fondateur de la Pléiade, initiatrice des mouvements littéraires français. Également producteur de Discours philosophiques (1552-1557) parus anonymement. Évêque de Chalon-sur-Saône en 1578.
◆ 𝕍 d’abord et tout simplement ses hermétiques Erreurs amoureuses (1549) : Celle qui tient en la claire lumière / De tes doux yeux le trait, qui fit ma playe, / Ne sorna point de verd, verd couleur gaye, / Comme elle estoit en ce Moys coustumiere : // Pour ne donner à l’ame prisonniere / Aucun esproit (non quelque mal que i’aye, / Qu’à la loger en autre lieu iessaye) / De retourner en liberté premiere. // Elle peult bien la terre en verdeur voir, Verdeur qui donne aux laboureurs espoir / De leurs trauaux recueillir les fruits meurs. // Et ne voulut quelque verde esperance, Me faire voir, comme pour assuerance, De voir finir les travaux, ou ia meurs.
Pour un commentaire 𝕍 d’abord Vom Leidenden Ixion Zum Getrosteten Narziss (trad. fra. Le mythe antique dans l’œuvre de Pontus de Tyard), Heidi Marek, 1996 (publ. 1999).
⟴Chemnitz Martin | Théologien 🞄 Luthérien 🞄 Allemand | 1522 – 1586  
► Théologien réformateur luthérien héritier de la loci theologici de Mélanchthon. Central dans la pensée de la réforme, il est dit Alter Martinus. Critique influent des conclusions du Concile de Trente dans son Examen Concilii Tridentini (1565). Sa pensée influence Johann Arndt.
⟴Pénot du Port Bernard-Gabriel | Alchimiste, Médecin 🞄 Français | ≈ 1522 – ≈ 1620  
► Paracelsien ami de Barnaud. En contact épistolaire avec plusieurs alchimistes comme Zwinger et Libavius, il est notoirement connu pour avoir dépensé sa fortune dans la recherche de la pierre et sa promotion éditoriale des idées de Paracelse. 𝕍 Bernard Gilles Penot (Du Port), médecin et alchimiste (1519–1617) in Chrysopoeia (N°5, pp. 571-668), Eugène Olivier, 1992–1996.
🕮 Jouin, ref.173 (Traités divers) : Bernard-Georges Pénot, né à Port-Sainte-Marie dans la Guienne a écrit un certain nombre d’ouvrages hermétiques. Il se ruina, comme Bernard le Trévisan, à chercher la pierre philosophal, et il mourut à l’hôpital "aussi bien, ajoute Lenglet Du Fresnoy (I,321) que beaucoup d’autres de ses confrères en Chimie" Les Tractatus varii de vera praeparatione et usu Medicamentorum Chemicorum se trouvent dans le Theatrum Chemicum (I, 592-682).
⟴Hotman François | Jurisconsulte, Écrivain 🞄 Calviniste 🞄 Français | 1524 – 1590  
► Favorable à l’alchimie, ami de Du Chesne. Auteur d’un De jure artis Alchemiae (1576) sous le pseudonyme d’Arfoncinus d’abord publié avec la défense de Fanianus ; on retrouvera ces textes dans le Théâtre Chimique. Le texte de Hotman, avec la plus tardive Quæstio política (1702) de Buddeus sera un classique de l’apologétique alchimique. 𝕍 Un document oublié sur François Hotman et l’alchimie in Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance (T°42, N°2 pp. 435-446), François Secret, 1980.
⟴Duclos Gaston [Le Doux, De Claves] | Juriste, Alchimiste 🞄 Paracelsien 🞄 Français | 1530 – › 1592  
► On ne sait guère de lui que ce que Lenglet Du Fresnoy veut bien nous apprendre. Avocat puis lieutenant général au présidial de Nevers. Influencé par Geber et sa théorie corpusculaire. Auteur de plusieurs traités (𝕍 les trois contenus dans le Théâtre chimique) dont un De triplici praeparatione argenti et auri (1592, Lenglet Du Fresnoy commente (III, 154) : […] Les préparations qu’il enseigne sont assez simples, c’est un des plus clairs des auteurs de la Chimie métallique ; supposé néanmoins qu’il dise vrai
[…]. On le retrouve avec le De Recta et vera ratione progignendi aussi après le Dictionnaire hermétique de Salmon). Notez que Brunet (T°2 p.25) lui attribue aussi le fameux Filet d’Ariadne (1695) à la défaveur de Reibhand, mais nous ne comprenons pas pour quelle raison.
⟴Chavigny (de) Jean-Aimé | Hermétiste 🞄 Français | ? 1524 – ? 1604  
► Premier commentateur de Nostradamus. 𝕍 d’une part son Sur la vie de Michel de Nostredame (1594) et d’autre part ses Commentaires sur les Centuries (1596).
⟴FitzGerald Gerald (11e comte de Kildare) | Alchimiste, Aristocrate 🞄 Irlandais | 1525 – 1585  
► Surnommé le Wizard Earl comme Percy de Northumberland. Tout comme son père le fameux 8e comte de Kildare, il avait une réputation d’occultiste. Intellectuel de la renaissance, cette réputation fut entretenue par son intérêt pour l’alchimie፧ et l’astrologie፧. On raconte que son fantôme, monté sur un destrier ferré d’argent, revient hanter le Kilkea Castle tous les sept ans.
⟴Hájek Tadeáš [Taddaeus Hagecius] | Astronome, Médecin, Alchimiste 🞄 Paracelsien 🞄 Tchèque | 1525 – 1600  
► Obtient son doctorat de médecine à Bologne en 1554. Il est également professeur de mathématiques et d’astronomie-astrologie (il rédige un commentaire du Centiloque) au Carolinum. Naturaliste, il traduit et complète Mattioli en 1562. Premier médecin de Maximilien II et de Rodolphe II dont il est aussi le conseiller et responsable en matière d’alchimie፧. Correspondant et ami de Brahe, c’est par l’intermédiaire d’Hájek qu’il est convié à Prague. A écrit un Aphorismorum Metoposcopicorum (1561)
(trad. fra. de Mizauld : Nouvelle invention pour incontinent juger du naturel de chacun, 1565) ainsi que le premier traité consacré entièrement à la zythologie. Il réceptionne Paracelse, mais contrairement à Rodovský, il s’intéresse à l’aspect plus scientifico-pratique qu’hermétique.
⟴Mennens Guillaume | Alchimiste, Poète 🞄 Belge | 1525 – 1608
► Né à Anvers, influencé par Zorzi et Paracelse. Très peu d’informations sont disponibles sur lui. Écrit un Aurei Velleris (1604) qui traite de l’herméneutique alchimique de Jason et Gédéon et que l’on retrouvera dans le T°5 du Theatrum chemicum.
⟴Imperato Ferrante | Apothicaire, Naturaliste 🞄 Italien | ≈ 1525 – ≈ 1620  
► Napolitain adepte de la médecine hermétique. Publie notablement un Dell’Historia Naturale (1599) contenant la première représentation imprimée d’un cabinet de curiosités, celui-là même d’Imperato qui, fameux et alors situé au Palazzo Orsini di Gravina, était bien sûr orienté vers les naturalia. L’ouvrage est un catalogue de ce cabinet et on y trouve : cinq livres sur la métallurgie, neuf concernant l’alchimie፧ et quatorze enfin, à propos des règnes animal et végétal.
⟴Auguste Ier de Saxe | Souverain 🞄 Allemand | 1526 – 1586
► Électeur de Saxe dès 1553 et alchimiste selon Von Löwenstern-Kunckel. Le Musée des arts décoratifs de Dresde possède effectivement un fourneau philosophique en laiton et acier de 450 litres lui ayant appartenu (l’outil fut montré au public au Musée d’Art Métropolitain durant l’exposition Making Marvels: Science and Splendor at the Courts of Europe ).
⟴Rodovský Bavor | Alchimiste 🞄 Tchèque | 1526 – 1591
► Noble issu d’une lignée d’alchimistes et intellectuel de la renaissance autodidacte. Présent dans l’entourage de Guillaume de Rosenberg puis de Rodolphe II, il s’est ruiné dans la pratique alchimique et fut incarcéré lorsqu’il n’a pu rembourser ses dettes. Intéressé par l’art culinaire, il est notablement l’auteur d’un des premiers manuel de cuisine tchèque. Il a laissé des traductions vers le tchèque et plusieurs ouvrages dont notablement son Alchimie česká {Alchimie tchèque} et son Kniha o dokonalém umění chymickém {Livre de la voie chimique parfaite}. 𝕍 Bohemian Nobility and Alchemy in Cauda Pavonis (N°15, pp. 14–18), Vladimír Karpenko, 1996.
⟴Stadius Joannes | Astrologue, Mathématicien 🞄 Belge | 1527 – 1579  
► Étudiant à l’Université de Louvain, il est élève de Frisius. Outre les mathématiques, il se penche sur l’histoire et la géographie. Connu pour son amélioration des Tables Alphonsines, ses Éphémérides (1554) sont utilisées comme références avant celles de Kepler en 1627. Une version de 1556 de ses Éphémérides contient de façon fort notable une traduction latine anonyme de l’Hermetica Iatromathematica ad Ammonem Aegyptium qui est basée sur la même version grecque que celle de Höschel en 1555.
⟴Wecker Johannes | Médecin, Philosophe naturel 🞄 Allemand | 1528 – 1586
► Connu pour son Antidotarium generale et speciale
où la pharmacopée côtoie la chimie et l’alchimie et ses De Secretis libri XVII (1582)
, encyclopédie dans la mouvance de la littérature des secrets dont le contenu déborde sur l’hermétisme et l’occultisme et qui sera réédité de nombreuses fois et traduit dans plusieurs langues. Peut-être sous accusation de sorcellerie il quitte Colmar pour Bâle. Là-bas, il enseigne la logique et le latin.
⟴Daneau Lambert | Théologien 🞄 Calviniste, Humaniste 🞄 Français | ≈ 1530 – ≈ 1590  
► Nous intéresse pour son Physica Christiana, siue De Rerum Oreatarum Cogniiione (1576) qui, incorporant la physique dans la théologie, préfigure la naturphilosophie. Tycho-Brahé fera les éloges de l’ouvrage et Thomas Twyne, médecin et ami de Dee, passera l’ouvrage en anglais.
⟴Garcaeus Johannes | Théologien, Mathématicien, Astronome-astrologue, Météorologiste 🞄 Luthérien 🞄 Allemand | 1530 – 1574  
► Proche de Melanchthon. Connu pour son Astrologiae methodus
(1570), vaste collection encyclopédique de plus de 400 horoscopes où il examine ainsi de façon empirique la validité de l’astrologie à la façon de Cardan, Gaurico ou plus tard Goclenius (Le Jeune).
⟴Dasypodius Conrad [Rauchfuss Conrad] | Mathématicien, Astronome-astrologue 🞄 Suisse | 1530 – 1600  
► Concepteur de la deuxième horloge astronomique de la Cathédrale de Strasbourg 🗎⮵ dont il donne une description détaillée dans son Warhafftige Auszlegung des Astronomischen Uhrwercks zu Straβburg en 1578 (éd. Lat. Heron mechanicus, 1580). Éditeur, entre autres, d’Euclide et de commentaires gréco-arabes de la Tétrabible.
⟴Ruland Martin (Le vieux) | Alchimiste 🞄 Allemand | 1532 – 1602  
► Médecin de Philippe-Louis de Neubourg et de Rodolphe II. Surtout connu pour son Lexicon Alchemiae
, utile pour définir des termes anciens. Père de Martin Ruland dit "Le jeune".
⟴Della Riviera Cesare | Hermésiste 🞄 Italien | ≈ 1538 – › 1625
► Auteur d’un Mondo magico degli eroi
(1603), somme de l’ésotérisme médicéen et poursuivant la route tracée par Dorn et Gohory vers une alchimie፧ intérieure. Influencé par Ficin, Trithème, Paracelse et la littérature antique. 𝕍 « Il secondo albero della vita » : l’esaurirsi del pensiero rinascimentale nel "mondo magico degli eroi" di Cesare Della Riviera in Bruniana & Campanelliana (V°7, N°1 pp. 107-125), Armando Maggi, 2001.
⟴Siôn Llywelyn | Poète, Copiste 🞄 Gallois | ≈ 1540 – 1616
► Important copiste de son époque, connu pour avoir consigné des poésies, des proses et des chants de Noël principalement issus du comté de Glamorgan et du Pays de Galles en général. Son travail, dont une partie est perdu, est un maillon important dans la préservation des traditions populaires locales. Il rapporte par exemple l’Hanes Taliesin {Histoire de Taliesin}, 𝕍 A fragment of the Hanes Taliesin by Llywelyn Siôn in Études celtiques (V°14, F°2 pp. 451-460), Patrick Ford, 1975 . Llywelyn est également connu pour être la source réelle ou imaginaire de Morganwg. Ce dernier affirma avoir récupéré les traditions bardiques du Pays de Galles via des manuscrits de Llywelyn que l’on n’a pas pu retrouver.
⟴Sperber Julius [Julianus de Campis] | Alchimiste, Qabaliste, Ésotériste 🞄 Paracelsisme, Rosicrucisme 🞄 Allemand | ≈ 1540 – 1616  
► Médecin et conseiller de Christian Ier d’Anhalt-Bernbourg. Il est surtout connu pour son Echo der von gott hocherleuchten fraternitet (1615, d’abord Von der höchsten allerbesten unnd thewresten Schätze. en 1597)
qui est un des premiers écrits rosicruciens important et dans lequel il affirme l’antiquité adamique de l’ordre — et, reprenant Ficin, sa transmission de la prisca theologia par l’intermédiaire d’une chaîne d’initiés —, accentue le lien entre rosicrucisme et christianisme et élabore une structure morale autour du mouvement. Aussi auteur d’un Kabalisticæ precationes (1600)
.
⟴Gans David | Astrologue 🞄 Allemand | 1541 – 1613
► Élève du Maharal. Acquis au système de Ptolémée et flatteur à l’égard des avancées de Copernic, il est assistant de Brahe puis de Kepler. Auteur de plusieurs ouvrages dont le plus connu porte sur des annales historiques, les premières du genre pour un juif allemand : le Tzemach David (1592). 𝕍 David Gans in Revue d’Histoire et de Philosophie religieuses (A°52, N°4 pp. 407-413), André Neher, 1972.
◆ Il est notable que sa tombe, située au Vieux cimetière juif de Prague, figure une étoile de David, hors c’est la première utilisation connue de ce signe afin de figurer symboliquement un juif.
⟴Dyer Edward | Poète 🞄 Anglais | 1543 – 1607
► Fait parti des ésotéristes anglais influencés par Dee. Ami de Sidney, a fréquenté Kelly et travaillé avec lui en laboratoire. Membre de l’Aréopage où l’on retrouve les poètes élisabéthains de cette mouvance. Sa poésie, dont My Mind To Me A Kingdom Is est la page la plus célèbre, avait une excellente réputation à la cour d’alors.
⟴Le Tasse [Tasso Torquato] | Poète 🞄 Humaniste 🞄 Italien | 1544 – 1595  
► Le Tasse est un poète prébaroque qui écrit de façon précoce (déjà un Rinaldo en 1562) et, fidèle à la tradition des auteurs renaissants, avec plusieurs genres littéraires. Connu avant tout pour être l’auteur d’un très célèbre et célébré poème épique en 20 chants La Gerusalemme liberata {La Jérusalem délivrée} (1581)
qui, premier du genre en langue vernaculaire et sur fond de chevalerie et de merveilleux (l’épisode bien connu avec Armide est d’ailleurs tiré du folklore, 𝕍 De Lancre), se déroule durant la première croisade.
► Le Tasse, durement frappé par certaines critiques et en proie à un désespoir amoureux se voit victime de la mélancolie et devient psychologiquement instable à partir de 1575 ce qui ne l’empêche cependant pas d’écrire. Il était tout empli d’anxiétés et scrupules de nature spirituel vis à vis de son œuvre et crée même une — bien inférieure — Jérusalem conquise en 1593 afin de la substituer à son œuvre précédente. Il vagabonde, est régulièrement interné et demeure persuadé d’avoir à ses cotés un esprit familier. Il meurt alors qu’il allait recevoir les honneurs de Clément VIII. Compose aussi un inachevé Del Mondo creato (publ. 1607) œuvre cosmogonique aux accents contre-réformistes résumant toute sa conception de la démarche poétique.
⟴Chesne (Du) Joseph [Quercetanus] | Médecin, Poète, Alchimiste 🞄 Calviniste, Paracelsien 🞄 Français | 1544 – 1595  
► Dit "Sieur de la Violette", ami de Libavius et médecin ordinaire d’Henri IV. Fait ses études à Montpellier où il a Guillaume Rondelet pour professeur. Il est diplômé docteur à Bâle en 1573 où il fréquente le cercle de Zwinger et entre au au Conseil des Deux-Cents. En 1574, il se marie à Anne Trye, petite-fille de Budé et se converti au calvinisme. Médecin voyageur, il va compléter sa formation en Allemagne auprès notamment, des médecins du landgrave de Hesse, fief de la médecine hermétique. Il est également influencé par Sørensen et son appoint néoplatoniste du paracelsisme.
► Auteur du poème philosophico-alchimique le Grand miroir du monde (1587)
où il versifie en alexandrin sur tous les aspects de la création ainsi que du traité spagyrique la Pharmacopoea dogmaticorum {Pharmacopée des dogmatiques} (1607)
qui livre nombre de préparations des trois règnes. Auteur enfin du De Priscorum Philosophorum (1603) dédié à la médecine chimique et d’un hermétique Ad veritatem hermeticæ medicinæ (1604). A propos de ses œuvres et de sa pensée, 𝕍 Paracelsisme, néoplatonisme et médecine hermétique dans la théorie de la matière de Joseph Du Chesne à travers son Ad veritatem hermeticae medicinae in Archives internationales d’histoire des sciences, (N°51, pp.9-37), Hiro Hirai, 2001, ainsi que L’interprétation alchimique de la Genèse chez Joseph Du Chesne dans le contexte de ses doctrines alchimiques et cosmologiques, in Scientiæ et artes (N°38, pp.641-692), Didier Kahn, 2004.
► S’il est paracelsien, c’est vis à vis de ses préparations médicales et chimiques et non pas au niveau de la théologie de Paracelse ou des sciences occultes, il écrit en effet : Quant à Paracelse, mon intention n’est pas d’entreprendre la défense de sa théologie, aussi n’ay je oncques pensé à le favoriser en toutes choses comme si je m’estois obligé par serment à tenir et suivre tout ce qu’il peut avoir dict. Mais outre le témoignage qu’Erasme lui rend en quelques épistres, j’oseray bien dire et soustenir que plusieurs des remèdes qu’il a prescrits sont presques divins et tels que la postérité non mecognoissante ne les pourra jamais assez admirer et publier
. Dans un contexte de tension entre les galénistes de la Faculté de médecine de Paris et les médecins protestants de la cour d’Henri IV, le médecin Jacques Aubert assigne de violentes attaques contre le paracelsisme dans son De Metallorum ortu et causis contra chemistas (1574). Quercetanus défend alors la médecine iatrochimique mais se veut conciliateur avec la médecine galénique dans son De Ortu et causis metallorum (1575). 𝕍 Quelques aspects de la médecine et de la pharmacie au XVIe siècle à travers la « Pharmacopée des Dogmatiques » de Joseph du Chesne in Revue d’Histoire de la Pharmacie (A°57, N°100 pp. 71-284), Guy Devaux, 1969.
⟴Stigliola Nicola | Hermétiste, Philosophe 🞄 Italien | 1546 – 1623
► Ami de Campanella et de Bruno. Stigliola, copernicien ardent, adhère par ailleurs à la vision hermético-pythagoricienne professée par le Nolain. Médecin de formation, membre de l’Académie des Lyncéens, il s’intéresse en outre à l’architecture et aura une activité d’enseignant et d’imprimeur.
⟴Stanihurst Richard | Alchimiste 🞄 Irlandais | 1547 – 1618  
► Né en Irlande, il est d’abord chroniqueur de l’histoire de l’Irlande et précepteur des enfants de FitzGerald Gerald (11e comte de Kildare). Il publie en outre un commentaire de Porphyre (1570) et traduit et édite l’Énéide. Converti au catholicisme, il émigre à Liège en 1581 où il entre en contact avec l’alchimie፧ via l’entourage de Ernest de Bavière. Il émigre par la suite en Espagne sur l’invitation de Philippe II vers 1590. On lui attribue un ouvrage d’apologie alchimique qui est le seul que nous ayons pu conserver de lui : l’El Toque de Alquimia (1593), bs. Bibliothèque nationale d’Espagne (ms. 2058). Il s’appuie sur Paracelse, Lulle, Ripley ou encore Mattioli. Il devient aumônier bénédictin à Bruxelles après la mort de sa seconde femme en 1602 et publie plusieurs ouvrages de dévotion mariale. Que les hispanophones 𝕍 Richard Stanihurst y su “El toque de alquimia” in Magallánica (V°2, N°4), Juan Bubello, 2016.
⟴Duplessis-Mornay Philippe | Théologien, Philosophe 🞄 Huguenot 🞄 Français | 1549 – 1623  
► Érudit et polémiste irénique, ami d’Henri IV pour qui il effectua des missions diplomatiques avant sa conversion au catholicisme, Duplessis-Mornay est surnommé le "Pape des Hughenots". Il forme la première académie protestante à Saumur en 1599. Nous intéresse pour son ouvrage apologétique De la Vérité de la religion chrétienne (1581)
où, attaché à la figure de Mercure Trismégiste comme source du monisme, il rapproche la Genèse et le Pimandre par le truchement de l’orphisme. 𝕍 Duplessis-Mornay, Foix-Candale and the hermetic religion of the world in Renaissance Quarterly (V°31, N°4, pp. 499-514) Jeanne Harrie, 1978.
⟴Chamisso Joannis | Médecin, Alchimiste 🞄 Portugais | sm.XVI – ≈ 1630
► Magister artium en 1589 et docteur en médecine à l’Université de Coimbra en 1594 où il enseigne par la suite l’anatomie. Médecin à l’Hôpital royal de Coimbra jusque 1624. Nous intéresse pour son De Medendis corporis malis per manualem operationem (1605)
qui combine chirurgie et alchimie፧.
⟴Paulinus Fabius | Philosophe 🞄 Humaniste 🞄 Italien | 1550 – 1604  
► Médecin arabisant, ami de Zarlino, qui nous intéresse pour son Hebdomades suve septem de septenario libri habiti in uranicorum academia in unius Vergilii versus explicatione. Dans cet ouvrage en sept livres de sept chapitres, il interprète le vers 646 de l’Énéide où Virgile chante : Nec non Threicius longa cum veste sacerdos / obloquitur numeris septem discrimina vocum, / jamque eadem digitis, jam pectine pulsat eburno.
{Et même voici le prêtre de Thrace, revêtu d’une longue robe, / qui chante en cadence, faisant vibrer les sept notes de sa lyre, / tantôt sous ses doigts, tantôt avec son plectre d’ivoire.
} (Énéide VI, 646) en s’appuyant sur l’Idea del Theatro de Giulio Camillo et le Settenario dell’ humana riduttione d’Allessandro Farra. Il y est naturellement question d’Orphée et du nombre sept mais aussi de théorie musicale à la lumière, non seulement des anciens grecs, mais surtout de Ficin. Enfin, ces développement sont prétextes à une exposition des théories néoplatoniciennes qui en constituent la charpente et finalement à une exposition de la magia renaissante. Plus de détails 𝕍 ex. chez Walker in La Magie spirituelle et angélique (1958) pp.108-120.
⟴Béguin Jean | Chimiste-alchimiste 🞄 Français | 1550 – 1620  
► Chimiste protégé de Henri IV, exerçant à une période intermédiaire entre la chimie et l’alchimie፧. Auteur du Tyrocinium chymicum (trad. fra. Elemens de chymie, 1615) dans lequel il décrit la synthèse de l’acétone (esprit ardent de Saturne). Même si on peut le considérer comme paracelsien, il fait parti de ces praticiens qui s’orientent plus volontiers vers la spagyrie qui mènera à l’apothicairerie, dégageant les considérations théosophiques du Christ de la Médecine. Comme Libavius, il tente prudemment de concilier la pratique de Paracelse avec celle de Galien.
⟴Le Loyer Pierre | Démonographe 🞄 Français | 1550 – 1634  
► Cet humaniste passionné de langues orientales (il estimait que l’hébreu était à la racine de toutes les langues) et précurseur de Plancy nous intéresse pour son ouvrage de démonographie Discours et histoires des spectres, visions et apparitions des esprits, anges, démons et âmes se montrant visibles aux hommes
(1605) où le mot "spectre" paraît pour la première fois en français. Il tente dans cet ouvrage, de produire une pensée raisonnée sur les phénomènes de cet ordre, tout en se bornant au cadre théologique de son époque. 𝕍 Étude sur l’œuvre démonologique de Pierre Le Loyer in Réforme, Humanisme, Renaissance (N°41 pp. 143-146), Patrick Demougin, 1995.
⟴Aubry (d’) Jean | Médecin, Prêtre, Alchimiste, Spagyriste 🞄 Catholique 🞄 Français | › m.XVI – 1667  
► Peu d’informations biographiques sont disponibles. Né à Montpellier, il est abbé de Notre-Dame de l’Assomption et effectue plusieurs missions évangéliques en Afrique. Compagnon chirurgien, moine puis défroqué, il demeure prêtre séculier si on croit Guy Patin, dont on peut cependant légitimement douter de la probité à l’endroit de d’Aubry. Il exerce la médecine à Paris et conseiller et médecin de Louis XIV. Fortement influencé par Lulle (dont l’influence est déclinante) aussi bien en alchimie፧ qu’en matière théologique et dont il fait l’éloge, mais aussi par Paracelse (il est intéressé par sa notion d’Archée), dont il s’étonne qu’il soit si critiqué des médecins alors qu’il constate qu’on ignore tout de ses théories. Il est aussi en relation épistolaire avec Van Helmont et est l’auteur de plusieurs ouvrages (ntm. Triomphe de l’archée et la merveille du monde
où la iatrochimie rencontre l’alchimie) édités à son propre compte. Peu apprécié par certains de ses confrères médecins de Paris qui ne goûtaient point sa "médecine universelle lulliste", il est accusé d’escroquerie et de magie et est emprisonné quinze mois, accusations qu’il estime injustes, ineptes et calomnieuses. 𝕍 à ce propos son Apologie de l’abbé Aubry contre certains docteurs en médecine (1638)
où il divise sommairement la médecine en quinze méthodes : théurgique, mathématique, harmonique, fantastique, magique, passique, courtique, caractérique, empirique, diétaire, adamique, talismanique, philtrique, chirurgique et galénique.
⟴Delrío Martín | Prêtre, Démonographe 🞄 Jésuite 🞄 Belge (Pays-Bas habsbourgeois) | 1551 – 1608  
► Diplômé en droit et polyglotte, admirateur de Socrate, il se hisse, malgré son jeune âge, à la dignité de vice-chancelier des Pays-Bas (1578). Il se détourne cependant de la politique, entre dans la Compagnie de Jésus en 1580 à Valladolid, est envoyé étudier la théologie à Louvain où il est ordonné prêtre en 1589 et enseigne finalement la littérature sacrée, la philosophie et la théologie morale dans les établissements jésuites de Douai et Louvain, centres de la contre-réforme.
► En dehors de ses travaux philologiques (notamment autour de Sénèque), nous intéresse pour son très populaire (une vingtaine d’éditions) ouvrage d’érudition démonographique devenu un classique de la littérature inquisitoriale, le Disquisitionum magicarum (1599
, trad. fra. abrégée Les Controverses et recherches magiques, 1611
) où, réunissant les matériaux déjà édifiés par ses prédécesseurs et faisant preuve d’un esprit critique peu affûté en ces matières, il aborde, tout d’abord, les questions de la sorcellerie et de magie, dont il condamne fermement toutes les formes, prend soin de les différencier des miracles et estime que leur opérativité provient de pactes tissés avec les forces démoniaques. Il y traite encore d’alchimie et de divination, de démons et d’apparitions comme de superstitions et considérations folkloriques. Dans ce riche ouvrage, il donne en outre des indications sur la façon qu’il convient de juger les procès en sorcellerie, dans la ligne du Malleus Maleficarum (1486). Notablement cousin de Montaigne, ami du père du néostoïcisme Lipse et adversaire de Scaliger qui le trouvait plus savant qu’intelligent.
⟴Spenser Edmund | Poète 🞄 Élisabéthain 🞄 Anglais | 1552 – 1599  
► Poète d’une importance capitale pour la langue anglaise moderne (avec Chaucer, Shakespeare et Milton), considéré comme le "Dante anglais". Étudiant au Pembroke College de Cambridge, Spenser est un prodige en matière de métrique, capable d’une exquise musicalité et d’une utilisation somptueuse du vocabulaire. Influencé par Virgile, il traduit aussi Pétrarque et Du Bellay et est également intéressé par Platon et les interprétations médicéennes du corpus platonicien. En outre, proche de Sidney qui l’influence également, ami de Gabriel Harvey et de Raleigh qui soutient son travail. Poète patriote, protestant teinté de mysticisme platonicien, il fait naturellement parti de l’Aréopage.
► Connu pour son poème épique allégorique The Faerie queene {La Reine des fées}
en 6 T° (il aurait du y en avoir 12), premier grand poème du genre écrit en anglais et aussi dans l’absolu un des plus longs. Exaltant la figure du chevalier et ayant pour but de former le gentilhomme, fer de lance de l’idéalisme élisabéthain inspiré par Orlando furioso (qu’il voulait parvenir à surpasser) et La Gerusalemme liberata, cette œuvre, usant du merveilleux féerique est enfin notablement traversée de motifs propres à la philosophie occulte. Son œuvre influencera Byron, Shelley ou encore Milton. 𝕍 d’abord The Occult philosophy in the elizabethan age (C°9 : Spenser’s neoplatonism and the occult philosophy, pp.111-127; trad. fra. Le Néoplatonisme de Spenser et la philosophie occulte : John Dee et La Reine des Fées in Po&sie (N°35), Marie-Françoise Dumand, 1985), Frances Yates, 1979.
⟴Forman Simon | Médecin, Astrologue, Occultiste 🞄 Anglais | 1552 – 1611  
► Médecin, astrologue et occultiste autodidacte, empiriste et opiniâtre, particulièrement avide de savoir comme des plaisirs charnels. Après s’être familiarisé à l’herboristerie lors de son apprentissage chez un commerçant, un passage chaotique à Oxford, être devenu instituteur et effectué plusieurs voyages à l’étranger, il se fixe à Londres vers ses 37 ans. Il jouissait d’une excellente réputation à Londres de son vivant, Forman exerçait en effet son art médical, aussi bien auprès des notables que de la population et l’on sait qu’il n’hésitait pas à soigner gracieusement les nécessiteux. Au contraire de la plupart des médecins, il demeura en outre auprès des londoniens lors de la peste de 1592-1593, il prétendit même s’être soigné lui-même de l’affliction. Cependant, exerçant sans licence de médecine mais populaire, il fit régulièrement l’objet de convocations, d’amendes et de peines d’emprisonnement de la part du Collège des médecins de Londres, punitions qui devinrent de moins en moins contraignantes à mesure qu’il gagna en capacité financière et en relations. Nonobstant, il reçut enfin une licence de l’Université de Cambridge en 1603 mais, malgré cela et bien qu’il fut manifestement tenu en haute estime par sa nombreuse clientèle, son inimitié avec le Collège des médecins durera toute sa vie durant. Sur Forman, 𝕍 d’abord Medicine and Magic in Elizabethan London: Simon Forman, Astrologer, Alchemist, and Physician, Lauren Kassell, 2005.
◆ Forman était également très consulté pour ses compétences en astrologie horaire qu’il appliquait ntm. à la recherche de personnes ou d’objets perdus, de question de mariage, de voyages ou de procès, et même de sorcellerie. Il est également connu, par l’intermédiaire d’une anecdote rapportée par Lilly, pour avoir prédit avec exactitude le moment de sa mort.
► Après sa mort, Forman est suspecté d’avoir été indirectement (par l’intermédiaire d’Anne Turner) complice, par voie de magie noire et d’empoisonnement, dans le procès concernant le prétendu complot du meurtre du poète Thomas Overbury. A l’appui de plusieurs objets compromettants retrouvés à son domicile, on l’accusa d’avoir fourni à Frances Howard, comtesse d’Essex, des artifices magiques afin non seulement d’éloigner son mari, Robert Devereux, et de gagner l’affection Robert Carr, ami d’Overbury. Dès lors et pendant plusieurs siècles, il a été considéré comme un charlatan, un suppôt de Satan voir un fou, cette réputation étant entretenue ntm. dans les pièces de théâtre.
◆ Forman a en outre, laissé une large documentation (la plupart sont dans les manuscrits Ashmole ), qui, après avoir été en possession de Napier qui fut son ami dès 1597, a été réunie par Ashmole. Cette documentation est précieuse, autant pour l’historien que pour l’ésotériste, car elle contient d’une part, des sources de première main sur la vie de l’époque, des descriptions fort précises de plus de 8000 de ses patients (santé, carrière, mode de vie, évènements marquants, 𝕍 le Casebooks Project
), les épidémies de peste, les pièces de Shakespeare (dont il est un témoin oculaire) et de nombreuses notes sur des sujets divers. Puisqu’il a également beaucoup écrit sur sa vie personnelle (ses conquêtes amoureuses comme ses rêves), il est aussi un des élisabéthain les mieux connus. D’autre part, on sait par le biais de cette documentation qu’il a pratiqué la magie évocatoire puisqu’il laisse de nombreuses pages consacrées aux sciences occultes (magie, astrologie et alchimie) tant du point de vu théorique qu’expérimental. On sait d’ailleurs qu’il fut en possession de l’exemplaire du Picatrix actuellement bs. Bibliothèque Britannique.
⟴Raleigh Walter | Courtisan, Écrivain, Explorateur 🞄 Anglais | 1552 – 1618  
► Membre de L’École de la nuit, ami de Chapman et Spenser , influencé par l’impérialisme anglais de Dee. Mentionne les enseignements de Trismégiste dans son History of the world (1609).
⟴Sidney Philip | Gentilhomme, Poète 🞄 Anglais | 1554 – 1586  
► Membre de la cour d’Elisabeth II, centre de gravitation du Cercle Sidney où on trouve Raleigh, Dyer, Spenser et même momentanément Bruno. Là, poètes et philosophes sont encouragés à cultiver l’esprit de la renaissance sous l’influence de l’ésotérisme፧ de Dee. Sidney est également le traducteur anglais du De la vérité de la religion chrestienne de Plessis-Mornay où l’influence ficinienne est manifeste.
◆ Dans sa Defence of Poesy (1580) Sidney écrit que : The poet never makes any circles about your imagination, to conjure you to believe for true what he writes
et que by the reason of his sweet charming force, it can do more hurt than any other army of words
. 𝕍 son chef d’œuvre pétrarquien au rayonnement national, Astrophil et Stella où au sonnet 108, inspiré d’allégories፧ alchimiques il nous chante : When Sorrow (vsing mine owne fiers might) / Melts downe his lead into my boyling brest / Through that darke furnace to my hart opprest, / There shines a ioy from thee my only light : / But soone as thought of thee breeds my delight, / And my yong soule flutters to thee his nest, / Most rude Despaire, my daily vnbidden guest, / Clips streight my wings, streight wraps me in his night, / And makes me then bow downe my heade, and say, / Ah, what doth Phoebus gold that wretch auaile / Whom Iron doores doe keepe from vse of day? / So strangely (alas) thy works on me preuaile, / That in my woes for thee thou art my ioy, / And in my ioyes for thee my onely annoy.
Pour Bruno, cette œuvre n’est pas seulement une œuvre amoureuse mais aussi l’expression d’un enthousiasme héroïque envers la religion de contemplation naturelle.
⟴Harvey Gabriel | Poète, Érudit 🞄 Élisabéthain 🞄 Anglais | 1552 – 1631  
► Ami de Spenser. Nous intéresse pour sa bibliothèque actuellement conservée à la Bibliothèque Britannique, en particulier le grimoire qu’il a annoté : Add. MS 36674 (Transcription de la partie *HvG 21
). Apporte son soutien à Reginald Scot lors de la publication de son célèbre Discovery of Witchcraft (1584)
⟴Ernest de Bavière | Homme politique, Archevêque 🞄 Allemand | 1554 – 1602  
► Personnage important pour le Saint-Empire romain germanique, il est prince-évêque de Liège en 1581 et archevêque de Cologne en 1583. Amoureux des arts, des sciences et des femmes, on sait son intérêt pour la philosophie occulte et l’alchimie፧ en particulier. Grasshoff était d’ailleurs l’un de ses médecins (Son premier médecin, Thomas Fienus, lui dédicace un De Viribus imaginationis) et, admirateur du "Christ de la médecine", il a reçu Paracelse à sa cour en 1541 (l’alchimiste meurt la même année).
⟴Kelley Edward [Talbot Edward] | Voyant, Alchimiste 🞄 Paracelsien 🞄 Anglais | 1555 – 1597  
► Sa biographie est obscure, émaillée d’approximations et d’inventions, d’exagérations et de dénigrements plus ou moins arbitraires menant les biographes à observer des positions variées à son endroit. La plupart des informations de première main proviennent de Dee, que Kelley rencontre en 1582 et dont il est l’ami et le collaborateur jusque 1589; Dee cherchait en effet activement un scryer afin d’établir une communication avec les réalités angéliques. Leurs investigations médiumniques aboutiront à l’élaboration du langage "énochien", utilisé pour communiquer avec ces entités. Kelley a étudié à Oxford, maîtrisait le latin et aurait exercé comme apothicaire et comme notaire à Londres. Il prétend connaître le secret de la pierre philosophale et pouvoir fabriquer de l’or alchimique et, selon Dee, il aurait opéré une transmutation le 19 Décembre 1586. La relation entre les deux hommes était par certains abords sulfureuse, en témoigne leur célèbre échange ponctuel d’épouses en 1587 par l’intermédiaire d’une directive transmise par l’esprit "Uriel" avec qui ils étaient en contact.
↪ En 1583, Dee et Kelley (et leurs familles respectives) voyagent en Europe, invités par Łaski à Cracovie. Par l’intermédiaire de Hájek, ils rencontrent Rudolph II en 1586, mais ce dernier ne se montre pas intéressé, suspectant ? une opération d’espionnage. Ils attirent ensuite l’attention de Rosenberg fixé à Třeboň, avec qui il pratiquent des expérimentations. Dee et Kelly se séparent à Třeboň en 1589 : Dee rentre à Londres et Kelley accède finalement à la cour Prague, toujours soutenu intellectuellement et financièrement par Rosenberg qui le fait travailler avec le paracelsien Widemann. Fait chevalier par l’empereur en 1590, il devient conseiller royal et mène bon train, habitant dans le palais Mladotov sur la Place Charles. Il est cependant incarcéré d’abord de 1591 à 1593, officiellement à cause d’un meurtre commis par Kelley et aussi ? par manque de résultats quant à la fabrication de l’or. Il est de nouveau emprisonné en 1596, car multiplement endetté. Sa détention est tout relative, puisqu’il pouvait se déplacer, conduire des expériences et recevoir des visiteurs, comme Croll. Il décède dans ces conditions alors qu’il tente de s’évader ou bien, s’y empoisonne. Il a laissé plusieurs textes : il est notamment l’auteur d’un Théâtre de l’astronomie terrestre (1594) rédigé durant sa détention; le Théâtre Chimique Britannique contient deux de ses poèmes et le Deutsches Theatrum Chemicum contient quant à lui trois textes. On l’a proposé comme auteur du Manuscrit de Voynich. Le Cosmopolite (Sendivogius) rachètera sa demeure.
⟴Magini Giovanni [Spontini Ciro] | Astrologue, Mathématicien, Cartographe 🞄 Italien | 1555 – 1617  
► Formé à l'Université de Bologne, il y devient, en 1588, détendeur de la chaire de mathématiques et d'astronomie au détriment de son rival Galilée. Auteur d'éphémérides (son Ephemerides coelestium motuum de 1582, contient aussi un introductif Isagoge in astrologiam), commente Regiomontanus. Également auteur d'une édition commentée et richement illustrée de la Géographie (Geografia, cioè Descrittione universale della terra
) de Ptolémée en 1596 et d'une synthèse d'astrologie médicale De Astrologica ratione (1607)
. Il devient l'astrologue de Vincent Ier de Mantoue en 1599 a qui il fourni d'ailleurs des textes de magie naturelle et d'alchimie médicale. Prudent dans son utilisation publique de l'astrologie, il n'est guère inquiété par l'inquisition après la publication de la bulle Coeli et terrae (1586) de Sixte V. A ℙ utilisé le pseudonyme de Ciro Spontini pour écrire La Metoposcopia (1626). Correspond avec ses confrères astronomes, mathématiciens et géographes, tant italiens qu'étrangers, ntm. Kepler. Jusqu'au XIX ses prévisions annuelles et almanachs étaient publiés en France, en Allemagne et aux Pays-Bas.
⟴DePaul Vincent | Prêtre 🞄 Français | 1558 – 1660  
► Prêtre et saint catholique connu pour ses œuvres caritatives.
► Certains auteurs, partant sans doute de Fulcanelli, prétendent qu’il se serait intéressé à l’alchimie፧. Il évoque en effet lui-même dans sa lettre À Monsieur de Comet, sa mise en captivité en 1605 par des Barbaresques alors qu’il revient de Marseille. L’un des maîtres à qui il est vendu est un médecin spagirique
turc capable de fabriquer de l’or et de l’argent qu’il donne aux pauvres et pour qui il entretenait douze fourneaux (la seconde lettre au même destinataire évoque un détail sur son maître d’alors capable d’utiliser le miroir d’Archimède et de faire parler une tête de mort). Il ajoute que : Il m’aimait fort et se plaisait fort de me discourir de l’alchimie et plus de sa loi, à laquelle il faisait tous ses efforts de m’attirer, me promettant force richesses et tout son savoir
. Il poursuit ensuite en évoquant des connaissances alchimiques qu’il aurait transmis à Pierre-François Montorio : Il a promis […] de me faire pourvoir de quelque bon bénéfice. Il me fait cet honneur de me fort aimer et caresser, pour quelques secrets d’alchimie que je lui ai appris, desquels il fait plus d’état, dit-il, que "si io li avesse datto un monte di oro" {si je lui avais donné une montagne d’or}, parce qu’il y a travaillé tout le temps de sa vie et qu’il ne respire autre contentement.
⟴Hess Tobias | Théosophe, Juriste, Médecin 🞄 Allemand | 1558 – 1614
► Docteur en droit canon et civil en 1592, doué en langues et en mécanique, il s’intéresse au paracelsisme et exerce la médecine (avec un certain succès : les galénistes se plaignent de son succès et Croll le félicite dans sa Royale Chimie) puis développe une pensée millénariste sous l’influence de l’ouvrage de chiliasme prophétique et d’interprétation biblico-qabbalistique de Studion : Naometria (1604). Personnalité centrale du Cercle de Tübingen, groupe aux idées réformatrices d’où émergèrent les manifestes rosicruciens de la Confession et de la Fraternité, et qui comprenait notamment Besold, Welling et Andreae. Sur ce dernier, Hess, proche du père d’Andreae (avec qui il pratiqua des expériences alchimiques), aura eu une influence décisive. Vilipendé par l’opinion publique à la fin de sa vie qui voyait en lui le promoteur de chimères, il est défendu et loué par Andreae qui le qualifie "d’Hercule chrétien".
⟴Casaubon Isaac | Philologue 🞄 Humaniste, Calviniste 🞄 Suisse | 1559 – 1614  
► Formé à la théologie et aux lettres, Casaubon, issu d’une famille genevoise huguenote, est doué d’une grande érudition. Considéré avec Joseph Scaliger comme le plus grand érudit de son époque, il est surnommé le "Phénix des érudits". Il a commenté Laërce et Strabon et édité Aristote, Théophraste et Suétone.
◆ Bibliothécaire de Henri IV, il est, au décès de ce dernier, invité par Jacques Ier à venir en Angleterre étudier les Annales Ecclesiastici de Cesare Baronio. Monument classique en douze volumes de la Contre-Réforme cette œuvre expose l’histoire du christianisme de ses débuts jusque en 1198. Dans cet ensemble était évoqué le lieu commun de l’époque : Hermès Trismégiste, antérieur à l’ère chrétienne, annonce la venue du Christ.
↳ Hors, Casaubon réfute cette affirmation dans son De rebus sacris (1614), expose les anachronismes, fait remarquer le manque de sources antique vis à vis des Hermetica et conclue donc à une datation plus récente des œuvres du Trismégiste. Il estime que le corpus est un mélange de doctrines platonicienne et des Écritures et qu’on y trouve des inspirations de la Genèse, de l’évangile johannique et de l’Épître aux romains de Paul de Tarse. Il pousse même la réflexion jusqu’à estimer qu’il pourrait s’agir de textes provenant de sources chrétiennes ayant pour but de convertir les païens. Bien que les écrits de Trismégiste perdent en prestige et que les commentaires se font moins nombreux, cela n’entrave pas pourtant l’intérêt de tous les ésotéristes à leur sujet et ces textes continueront d’être étudiés, soit qu’ils ignorent ou écartent le travail de Casaubon, soit qu’ils l’acceptent mais en surplombent les conclusions, par exemple au milieu du même siècle, les Platoniciens de Cambridge.
⟴Napier Richard | Astrologue 🞄 Anglais | 1559 – 1634  
► Théologien de formation, il s’attache aux différentes pratiques hermétiques et devient un proche et un disciple de Forman qui à sa mort, lui lègue ses documents. Devenu célèbre pour son exercice de l’astrologie፧ médicale, on a pu conserver ses archives médico-astrologiques aujourd’hui disponibles à la Bibliothèque de Bodley et consultables sous forme numérique via le Casebooks Project.
⟴Brotoffer Ratichs [Barbarossa Christoph] | Théologien, Alchimiste 🞄 Rosicrucien 🞄 Allemand | 1562 – 1623
► Superintendant de Hadeln, connu pour ses Elucidarius chimicus (1616) et Elucidarius Major (1617), plusieurs fois réimprimés, où il commente la Fama, la Confessio et les Noces Chymiques selon une interprétation allégorique voilant les opérations alchimiques.
⟴Percy Henry (9e comte de Northumberland) | Ésotériste, Aristocrate 🞄 Anglais | 1564 – 1632
► Surnommé le Wizard Earl comme FitzGerald de Kildare. En intellectuel de la renaissance il est intéressé par les sciences, principalement par la chimie et l’alchimie፧, les mathématiques et l’astrologie ainsi que par l’horlogerie. Ami de Dee, il possédait en Angleterre, une des plus vastes bibliothèques sur ces sujets. Sympathisant catholique, il est impliqué, au moins intellectuellement dans de la conspiration des poudres. Il est envoyé à la Tour de Londres en 1605 et est emprisonné durant 17 années et où il échange régulièrement avec Raleigh, emprisonné pour le même motif.
⟴Bureus Johannes [Bure Johan] | Hermésiste, Bibliothécaire 🞄 Luthérien, Gothiciste 🞄 Suédois | 1568 – 1652
► Fils de pasteur luthérien, il étudie à Uppsala. Polymathe, polyglotte et érudit d’une stature considérable pour la Suède, il est conseiller de Gustave II Adolphe. Premier archiviste (1609) et également premier antiquaire national (1630) de la Suède. Premier généalogiste et premier également à documenter les runes (il est donc le premier runologue — rival de Ole Worm —, répertoriant 663 pierres, soit un quart des connues de nos jours) et à publier un abécédaire suédois : Runa ABC (1611, ce qui en fait le premier linguiste suédois et le père de la grammaire suédoise). Charles IX lui demande en effet de répertorier, étudier et protéger toutes les pierres runiques du pays en 1599, première initiative gouvernementale dont l’objet est la préservation du patrimoine; certaines de ces pierres sont ajd. disparues.
► Premier également à utiliser le mot "qabale" en suédois, il est le qabaliste chrétien le plus important de la Suède. Son intérêt pour l’ésotérisme፧ provient ℙ de son beau-père, qui est exécuté en 1603 pour sorcellerie. La même année, il lit l’Arbatel, s’attise pour la qabale et les textes rosicruciens, les œuvres d’Agrippa, Reuchlin et Paracelse. Ses intérêts pour l’ésotérisme, la recherche linguistique et le gothicisme, aboutissent à la création de son propre système runique ésotérique, une qabale gothique, qabale uppsalique ou notarique suédoise : le "Adulruna " (Adulruna rediviva, 1605
); travail qu’il estimait comme étant le plus important qu’il ait accompli et dont il prétendait que la pratique pouvait conduire aux réalités transcendantes. À son propos, 𝕍 les travaux de Karlsson, Flowers et de Susanna Åkerman.
⟴Marino Giambattista [Marin Cavalier] | Poète 🞄 Baroque 🞄 Italien (fl. France) | 1569 – 1625  
► Voulant échapper aux études de droit choisies par son père, Marino quitte son foyer et voyage en Italie, fréquentant les cours et les milieux littéraires des villes qu’il visite. Cependant, il ne tarde pas à se trouver des mécènes à Naples. En 1598, il est incarcéré pour le motif d’avoir porté assistance à un ami qui avait pour projet d’enlever l’élue de son cœur. En 1608, il attire l’attention de Charles Emmanuel Ier qui le fait chevalier de l’Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare (d’où son surnom de "Cavalier Marin"). Il séjourne en France de 1616 à 1623 sur l’invitation de Marie de Médicis et produit la plupart de ses meilleures œuvres, influencé par Le Tasse. A cette occasion, il rencontre Poussin 👁 en 1623 et devient son ami. Charmé par son talent, il lui demande d’illustrer ses poésies : La poésie est une peinture qui parle, la peinture une poésie muette
affirmait-il.
↪ Marino est le fondateur de la poésie baroque, un poète aux puissantes métaphores, aux concepts élaborés et avec un goût prononcé pour l’hyperbole, la réunion du sacré et du profane et le merveilleux. Il est principalement connu pour son lascif et lyrique autant qu’imposant (les digressions sont nombreuses) Adone
(1623), focalisé sur Adonis et Vénus et qui signe son style, le marinisme, qui influencera la poésie italienne durant le XVII et plus généralement, la poésie européenne (La préciosité française, le cultéranisme espagnol et l’euphuisme anglais sont ses avatars). Cependant, l’ouvrage sera condamné par Urbain VIII dès 1624 et finalement mis à l’Index en 1627. Ses Dicerie Sacre {Discours sacrés}
(1614) trouvent un écho dans les sciences occultes, la qabbale chrétienne de Zorzi en tête. 𝕍 déjà L’image merveille. Figurer et dire selon le Cavalier Marin in Littératures (N°87 pp. 24-30), Françoise Graziani, 1992.
puis La Poésie scientifique du Cavalier Marin in La Naissance de la science dans l’Italie antique et moderne (pp. 229-250), Marie France Tristan, 2004.
⟴Drebbel Cornelis | Inventeur, Alchimiste 🞄 Humaniste, Aristotélicien 🞄 Néerlandais (fl. Royaume-Uni) | 1572 – 1633  
► Né dans une famille anabaptiste, il reçoit seulement l’éducation élémentaire et est d’abord graveur et verrier en Hollande. Il est le disciple de Goltzius (tant au niveau artistique qu’alchimique) dont il épouse la sœur cadette. Il est aussi l’ami de Constantijn Huygens. Dès 1604 il se fixe à Londres, au service de Jacques Ier. En 1607, il est invité à Prague par Rudolf II et il s’y rend avec sa famille en 1610. Fait prisonnier durant la guerre de trente ans, il est libéré par l’intervention de son mécène Jacques Ier et retourne à Londres. En 1619, il est conseiller et précepteur des fils de l’empereur Ferdinand II.
► Étudiant de la philosophia naturalis, ingénieur et inventeur empirique, influencé par Héron d’Alexandrie et Vitruve, il pratique l’alchimie፧ (avec une métaphysique aristotélicienne), la mécanique et l’optique. Parmi les nombreuses inventions qui lui sont créditées (thermostats, incubateurs, télescopes et microscopes…), il est, en 1598, le concepteur d’une horloge dont le mouvement "perpétuel" est actionné par les changements de pression atmosphérique et de température. En 1620, grâce à Sendivogius, il conçoit le premier sous-marin navigable, le "bateau divin" qui traverse la Tamise en 1624 et sous quatre mètres de profondeur, de Westminster à Greenwich. Il est en outre l’inventeur d’un thermomètre à air en 1621. Il passait pour un magicien, certainement du à ses nombreuses inventions aux mécanismes spectaculaires qui émerveillèrent ses contemporains et aux représentations de fantasmagories qu’il pu mettre en place. Proche des milieux rosicruciens.
◆ Drebbel à composé trois ouvrages : un Wonder-vondt van de eeuwighe bewegingh {Miracle du mouvement éternel} (1607, contient d’ailleurs la première traduction néerlandaise du Corpus Hermeticum), un Een kort Tractaet van de natuere der elementen (1621) qui est sans doute son ouvrage le plus connu et un sibyllin De Quinta essentia (1621). Les deux derniers trad. fra. Traités de la nature des Éléments et Traité de la Quintessence en 1672. Pour certains chercheurs, il est celui derrière le pseudonyme de Julianus de Campis (Christoph Welling ou, plus opportunément, Sperber furent également proposés). 𝕍 cet excellent site consacré à Drebbel.
Linguiste, Traducteur, Qabaliste (chrétien) 🞄 Minime 🞄 Écossais (fl. Italie) | 1573 – 1620
Hepburn Bonaventure |► D’abord protestant, il se converti catholique, étudie avec succès les langues orientales et rejoint l’Ordre des Minimes. Après plusieurs voyages, il se fixe au Couvent de la Sainte-Trinité de Rome et devient bibliothécaire à la Bibliothèque apostolique vaticane en charge des ouvrages et manuscrits orientaux. Auteur d’un bien connu Virgo Aurea septuaginta duobus encomiis cœlata (1616). Traducteur de heb. vers lat., ntm. du Sepher Yetsirah, du Sefer hekhalot, du Keter Malkhout attribué à Gabirol ou encore d’Ibn Ezra.
⟴Besold Christopher | Juriste, Théosophe 🞄 Allemand | 1577 – 1638  
► Né protestant, converti catholique en 1635. Polyglotte, docteur en droit en 1598 (enseigne cette matière à l’Université de Tübingen en 1610) et conseiller du duc Jean Ier de Wurtemberg. Ami de Kepler, il est intéressé par le mysticisme médiéval (Eckhart, De Cues), Campanella et le stoïcisme. Membre du Cercle de Tübingen, il a participé à la formation de l’idée rosicrucienne. Auteur d’un Axiomata philosophico-theologica (1616).
⟴Burton Robert | Auteur, Savant 🞄 Anglais | 1577 – 1640  
► Savant humaniste d’Oxford, intéressé par l’astrologie፧, auteur de L’Anatomie de la mélancolie (1621), œuvre érudite et atypique hantée par le néoplatonisme médicéen, dans lequel l’auteur se donne pour projet de définir les causes et remèdes de la mélancolie (ex. Robert Burton et l’Astrologie ). Pour ce faire, il approche le phénomène au prisme des théories médicales de son époque qui lui servent de cadre, tout en y ajoutant des éléments de philosophie morale et de théologie. 𝕍 ex. Exhilarating the Spirits : Burtonian Study as a Cure for Scholarly Melancholy in Studies in Philology (V°111, N°3 pp. 486-520), Stephanie Shirilan, 2014.
⟴Sandaeus Maximilianus [Sandt (Van der) Maximilian] | Théologien, Mystique 🞄 Jésuite 🞄 Néerlandais (fl. Allemagne) | 1578 – 1656  
► Entré dans la Compagnie de Jésus en 1597, enseignant en philosophie et théologie en Allemagne. Influencé par Bonaventure et le Pseudo-Denys. Important théoricien de la mystique, auteur d’une œuvre vaste comprenant des ouvrages dévotionnels (consacrés principalement à la Vierge), théologiques et sur l’emblématique. Nous intéresse pour sa Theologia mystica (1627) puis stt. son dictionnaire tentant de relier la mystique à l’ars symbolica : Theologia mystica clavis
(1640). Influence Silésius. 𝕍 Maximilianus Sandaeus, théoricien de l’image mystique et symbolique in Emblematic images and religious texts, Ralph Dekoninck, 2010.
⟴Dee Arthur | Alchimiste 🞄 Anglais | 1579 – 1651
► Fils aîné de John Dee. Il fut scryer dès l’âge de huit ans et accompagna son père lors de ses voyages en Europe de l’est. Médecin du tsar Michel Ier à partir de 1627 puis du roi Charles Ier d’Angleterre dès 1637. Ami de Thomas Browne.
◆ Compile une anthologie alchimique, le Fasciculus Chemicus
, en 1631 qui est ensuite traduite du latin vers l’anglais par Ashmole. Cela ne sera guère goûté par Dee, qui estime que l’art ne saurait être accessible aux non lettrés :
the art is vilified so much already by scholars […] How then can it any way be advanced by the vulgar ?
lui écrit-il en 1649. 𝕍 The Sources of Arthur Dee’s Fasciculus Chemicus in Ambix (V°41, N°3, pp. 135-141), Lyndy Abraham, 1994.
⟴Faulhaber Johann | Mathématicien 🞄 Rosicrucien 🞄 Allemand | 1580 – 1635  
► Mathématicien, géomètre et enseignant en ces matières de la ville d’Ulm, il est également ingénieur civil, travaillant sur l’élaboration de fortifications. Intéressé par les spéculations qabbalistiques (qui, soutenues par ses vues hétérodoxes en matière de théologie, lui valent plusieurs réprimandes juridiques dans sa ville natale), il s’inscrit dans le mouvement rosicrucien et se penche l’astrologie፧ et l’alchimie፧. Ami de Mögling, a collaboré avec Kepler et Van Ceulen, ses travaux influencèrent également le jeune Descartes (les chercheurs favorables au rosicrucisme de Descartes comme Charles Adam font de Faulhaber son initiateur). Auteur d’un Fama Syderea Nova (1619) contenant des prédictions relatives à la Grande Comète de 1618 (C/1618 W1) et au début de la Guerre de Trente Ans.
⟴Torreblanca Francisco | Juriste, Théologien, Démonographe 🞄 Catholique 🞄 Espagnol | 1580 – 1645
► Juriste à Cordoue. Nous intéresse pour son Daemonologia sive de magia naturali
(1623, le terme "démonologie" est tout neuf, d’abord Jacques VI : Dæmonologie, In Forme of a Dialogue en 1597) qui traite, selon son chapitrage, de la magie divinatoire, opératoire (i.e. évocatoire, qu’il mélange avec la magie naturelle) puis des punitions juridiques et post-mortem pour son emploi. Dans cet ouvrage, il distingue la magie "licite" (i.e. catholique) de la magie "illicite" (démoniaque).
⟴Rudd Thomas | Ingénieur militaire, Mathématicien 🞄 Anglais | 1583 – 1656
► Les Harley 6480-6484, de la Bibliothèque Britannique lui sont attribués. Il s’agit de mss. sur : la grammaire hébraïque (6480 ), l’évocation salomonienne d’entités angéliques influencé par Dee et notablement étudié par la Golden Dawn (6481 et 6483), la géomancie (6482) et la talismanie (6484). Le catalogue en ligne étant fautif, 𝕍 A catalogue of the Harleian manuscripts
(T°III, p.369
).
⟴Condren (De) Charles | Mystique 🞄 Français | 1588 – 1641  
► Ordonné prêtre en 1614, docteur en théologie en Sorbonne en 1615 puis membre de la Société de l’oratoire de Jésus en 1617. Il en devient le supérieur général en 1629, à la suite de Bérulle. Figure importante de l’École française de spiritualité, il fut aussi le directeur spirituel de Jean-Jacques Olier.
► Conducteur de nombreuses conférences, il n’a cependant publié aucun ouvrage et seuls subsistent les propos recueillis par ses disciples. Il a insisté sur le sacrifice personnel qu’il véhiculait par le concept d’état d’hostie.
⟴Spee Friedrich (von Langenfeld) | Théologien, Poète 🞄 Jésuite 🞄 Allemand | 1591 – 1635  
► Fils du seigneur de Langenfeld, intendant du Prince-Électeur de Cologne, il rejoint la Compagnie de Jésus en 1610, est ordonné prêtre en 1622 et devient professeur en théologie morale à Paderbom. Participant à l’effort de la contre-réforme il faillit être assassiné à Hildesheim en 1629. Meurt de la peste à Trèves auprès des blessés et malades issus des troupes espagnoles et française qui s’affrontent pour le contrôle de la ville.
↳ D’abord, auteur de deux ouvrages de poésie, publiés après sa mort : Güldenes Tugend-Buch (Le Livre d’or de vertu), fort estimé par Leibniz, et du Trutznachtigall {Le Rossignol combatif} (1649), recueil de poèmes lyriques et bucoliques a teneur mystique (avec les thématiques de la louange, de l’attente de la grâce et de l’union de l’âme avec Dieu puisé au Cantique des cantiques) et à forte composante symbolique qui influenceront Silesius et le romantisme allemand. Bien que rhénan, il se distancie du mysticisme d’Eckhart et s’attache plutôt à celui d’Ignas de Loyola.
↳ Ensuite, Spee à écrit des dizaines d’hymnes religieuses et demeure toujours ajd. largement chanté par les catholiques allemands.
↳ Enfin, Spee est également connu pour son Cautio criminalis (1631 puis aug. 1632), publié anonymement (quoique ça n’eût pas l’air d’être un grand secret), où, confesseur des sorciers condamnées aux procès, il met en doute l’utilisation de la torture et se scandalise de ce qui fut pour lui une série d’erreurs judiciaires (il fut témoin du procès de quelque 200 personnes, de tout sexe, âge et qualité) tant les suppliciés pouvaient exprimer n’importe quelle absurdité dans le but de mettre fin à leur supplice. Cette prise de position inédite, téméraire, souvent sarcastique (On ne naît pas sorcier ou sorcière, on le devient sous l’effet de la torture
) et rhétoriquement habile, fera, à moyen terme, évoluer les mentalité en atteignant de façon décisive la conscience des intellectuels de son époque.
⟴Moriaen Johann | Alchimiste 🞄 Allemand | 1591 – 1668
► Paracelsien, pansophiste et calviniste. Membre actif du cercle de Hartlib, il est connu par ses correspondances mais ne semble pas avoir laissé d’ouvrage.
⟴Gassendi Pierre | Philosophe 🞄 Français | 1592 – 1655  
► Épicurien, précurseur du sensualisme. Se positionne contre Aristote et Descartes, critique de Fludd (Epistolica exercitatio, 1630). Professeur de Cyrano, Molière, La Fontaine ou encore Boileau.
⟴Morsius Joachim | Polymathe, Théosophe 🞄 Allemand | 1593 – 1643  
► Fils d’un riche orfèvre et graveur de Hambourg, professeur à l’Université de Rostock puis directeur de la bibliothèque universitaire de 1615 à 1618, il se retire de ces charges pour sillonner l’Europe d’alors (Il est ex. en Angleterre en 1618-1620 où il obtient un doctorat en philosophie et selon ses propres dires, acquière des connaissances considérables en chimie) où il fréquente et patronne les intellectuels intéressés par les sujets ésotérico-théosophiques (Il connaît Andreae, Fludd, Maier, Franckenberg, Bureus, correspond encore avec Arndt et Böhme lui-même en 1624). En effet, Morsius, en plus d’un talent naturel pour les travaux de l’esprit, élève sa pensée à faire montre d’un intérêt marqué pour l’œuvre de Böhme (Hartlib mentionne qu’il possède les ouvrages du Cordonnier) ainsi que pour le rosicrucisme (Il écrit une Epistola sapientissimae fratrum rosae crucis sociatit remissa à la fraternité) dont il recherche activement les traces autant qu’il en dissémine les conceptions notamment au travers l’utopisme d’Andreae et les lois rosicruciennes du Themis Aurea (1618) de Maier. A Lübeck, il devient en 1623 le centre d’un groupe autour duquel gravitent Walther et Staritius.
► Très actif, il accumule une vaste bibliothèque dédiée à ces sujets, collectionne gravures et estampes, propage les écrits magiques et hétérodoxe (Comme le Der Weg zu Christo ou des prophéties pseudo-paracelsiennes), édite Grotius, Scaliger ou Casaubon. En conflit avec sa famille qui ne goûte par ses extravagances, il sera forcé à de quitter Lübeck, les autorités estimant qu’il faisait commerce d’ouvrages "fanatiques" (la ville rachètera sa bibliothèque en 1648 pour une fortune de 1500 florins) et sera même écroué en 1636 sur la demande de son frère, mais est libéré en 1640 semble-il par l’intermédiaire du roi Christian IV de Danemark. Publie (sous le pseudonyme de "Anastasius Philarethes Cosmopolita") notablement le Nuncius Olympicus, catalogue de 228 manuscrits provenant de la bibliothèque d’Haslmayr. On trouve ses notes manuscrites dans l’Albi Morsiani (Ms.hist.8°25,1-5, 4T°
)
⟴Backhouse William | Ésotériste 🞄 Rosicrucien 🞄 Anglais | 1593 – 1662
► Cultivant la discrétion, peu d’éléments précis de le parcours de ce gentilhomme sont connus. Issu d’une famille aristocratique, fils d’un riche marchand haut-shérif du Berkshire, il étudie au Christ Church College d’Oxford dès 1610 mais il n’obtiendra aucun diplôme. Intéressé par les antiquités, il consacre également son temps à l’étude des sciences occultes et, figure respectée des milieux ésotériques d’alors, il s’attache à encourager ces études et ceux qui s’y adonnent. Mentor d’Elias Ashmole, au moins à partir de 1651, à qui il livre la vraie matière de la pierre philosophale
alors qu’il redoute de mourir en 1653. Laisse aux anglophones plusieurs traductions manuscrites de traités alchimiques français gardés dans le Ashmole 58 (la Fontaine des amoureux de science, les Remonstrances de nature à l’alchymiste errant, la Réponse de l’alchimiste à la nature, le Vrai Livre) et Ashmole 1395
(La Toyson d’or). 𝕍 William Backhouse of Swallowfield in Ambix (V°4, N°1-2 pp. 1-33), C.H.Josten, 1949.
Through want of Skill and Reasons light Who thus do seeke they know not what No, Hermes Sonns for Wisdome aske Sun and Moone in Hermes Vessell Greate Python how Appollo flew, The Eagle which aloft doth fly Then in one Roome sure binde them both, Which from the Cradle to his Crowne, Into his Virgin-Mothers wombe, And able is his foes to foile, Hoc opus exigium nobis fert ire per altum.Auteur du poème hermétique The Magistery (in Théâtre Chimique Britannique)
Men stumble at Noone day ;
Whilst buisily our Stone they seeke,
That lyeth in the way.
Is’t likely they should finde ?
Or hitt the Marke whereat they ayme
Better then can the Blinde ?
Your footesteps shee’le direct :
Shee’le Natures way and secret Cave
And Tree of lyfe detect.
Learne how the Collours shew,
The nature of the Elements,
And how the Daisies grow.
Cadmus his hollow-Oake :
His new rais’d army, and Iason how
The Fiery Steeres did yoke.
See that thou bring to ground ;
And give unto the Snake some wings,
Which in the Earth is found.
To fight till they be dead ;
And that a Prince of Kingdomes three
Of both them shalbe bred,
Is fed with his owne blood ;
And though to some it seemeth strange,
He hath no other Foode.
Againe he enter must;
Soe shall the King by his new-byrth,
Be ten times stronger just.
The dead he will revive :
Oh happy man that understands
This Medicen to atchive !
December, 1633.
W.B
⟴Kotter Christoph | Théosophe 🞄 Allemand | 1595 – 1647
► Tanneur et prophète luthérien originaire de Sprottau en Silésie. Ses prophéties, qui prennent un tour apocalyptiques dès le début de la Guerre de Trente Ans, seront diffusées par son ami Comenius en 1632 avec celles de Christina Poniatowska et Miklás Drabik, dans son Lux et Tenebris. Il est également un ami de Boëhme.
⟴Mögling Daniel [Constantiens/Schweighardt Teophilus, Florentinus de Valentia] | Médecin, Alchimiste 🞄 Rosicrucisme 🞄 Allemand | 1596 – 1635  
► Docteur en médecine en 1621. Ami d’Andreae, Michelspacher, Besold ou encore Jennis, il est connu pour sa correspondance scientifique, notamment avec Kepler. Défend les Rose-Croix contre son camarade Friedrich Grick (Menapius) d’abord dans son Omnia Rosa Florescens (1617), sous pseudonyme, puis avec son Menapius, Roseae crucis (1619). Auteur d’un Pandorasextae aetatis (1617), et du Speculum Sophicum Rhodostauroticum (1618). Médecin et astronome-astrologue de Philippe III de Hesse-Butzbach de 1621 à 1635, il est fauché par la peste qui sévit à Butzbach cette année là. Traduit et publie, en 1629, Arcadia, le roman pastoral de Sidney, en allemand.
⟴Donzelli Giuseppe | Médecin, Alchimiste 🞄 Italien | 1596 – 1670  
► Donzelli fut un gentilhomme napolitain, comte de Dogliola, médecin et pharmacien. Auteur d’un Antidotario Napolitano (1640), traité de compilation médical (Galien, Hippocrate, Aristote, Avicenne, Jean Mésué) ayant trait tant à l’aspect éthique que technique et fort suivi par les apothicaires napolitains. Également à l’origine d’un pédagogique Teatro farmaceutico, dogmatico e spagirico (1667)
, compendium iatrochimique où il est question de préparations médicales, d’herboristerie, de teinte de la soie ou encore des propriétés des pierres précieuses. Participe à la anti-espagnole de 1647 du côtés des insurgés.
Prêtre, mathématicien, astronome-astrologue et géomètre 🞄 Italien | 1598 – 1647  
Cavalieri Bonaventura | ► Professeur à l’Université de Bologne, correspondant de Galilée et favorable à la théorie héliocentrique. Nous intéresse pour ces Nuova prattica astrologica di fare le direttioni (1639) et Perpetua de planetaria de ruota de della de Trattato (1646).